ROSADO Tiphaine

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UNIVERSITE DE NANTES
FACULTE DE MEDECINE
MASTER I SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES
UNITE D’ENSEIGNEMENT OPTIONNEL
MEMOIRE REALISE dans le cadre du CERTIFICAT d’ANATOMIE,
d’IMAGERIE et de MORPHOGENESE
2011-2012
UNIVERSITE DE NANTES
Le ligament large utérin
Par
Rosado Tiphaine
LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE NANTES
Président du jury :
Pr. R. ROBERT
Vice-Président :
Pr. J.M. ROGEZ
Enseignants :
•
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Laboratoire :
Pr. O. ARMSTRONG
Pr. O. BARON
Pr. G. BERRUT
Pr. C. BEAUVILLAIN
Pr. D. CROCHET
Pr. H. DESAL
Pr. B. DUPAS
Dr E. FRAMPAS
Pr A. HAMEL
Dr O. HAMEL
Pr. Y. HELOURY
Pr A. KERSAINT-GILLY
Pr. J. LE BORGNE
Dr M.D. LECLAIR
Pr. P.A. LEHUR
Pr. O. RODAT
S. LAGIER et Y. BLIN - Collaboration Technique
1
UNIVERSITE DE NANTES
FACULTE DE MEDECINE
MASTER I SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES
UNITE D’ENSEIGNEMENT OPTIONNEL
MEMOIRE REALISE dans le cadre du CERTIFICAT d’ANATOMIE,
d’IMAGERIE et de MORPHOGENESE
2011-2012
UNIVERSITE DE NANTES
Le ligament large utérin
Par
Rosado Tiphaine
LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE NANTES
Président du jury :
Pr. R. ROBERT
Vice-Président :
Pr. J.M. ROGEZ
Enseignants :
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Pr. O. ARMSTRONG
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Pr. C. BEAUVILLAIN
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Pr. H. DESAL
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Dr E. FRAMPAS
Pr A. HAMEL
Dr O. HAMEL
Pr. Y. HELOURY
Pr A. KERSAINT-GILLY
Pr. J. LE BORGNE
Dr M.D. LECLAIR
Pr. P.A. LEHUR
Pr. O. RODAT
S. LAGIER et Y. BLIN - Collaboration Technique
2
Remerciements
Pour la réalisation de ce mémoire je remercie :
Monsieur le Professeur O.Armstrong
qui m’a confié la réalisation de ce mémoire et pour ses conseils.
Messieurs Y. Blin et S. Lagier
pour leur patience, leur bonne humeur et leurs précieux conseils.
Messieurs les anatomistes
qui ont accepté de juger ce travail.
Messieurs les Professeurs d’anatomie de la faculté de Nantes
pour m’avoir appris l’anatomie avec passion.
3
Sommaire
Introduction…………………………………………………………………….p5
Organogenèse…………………………………………………………………..p6
-organogenèse des conduits génitaux féminins
-organogenèse du ligament large
Rappels anatomiques………………………………………………………….p10
-les rapports anatomiques
-la zone des plis
-la base du ligament large
Matériel et méthode…………………………………………………………...p18
-les pièces anatomiques
-matériel de dissection
-méthode
Résultats des dissections………………………………………………………p19
Conclusion……………………………………………………………………p28
Références…………………………………………………………………….p29
4
Introduction
Le ligament large est une formation séreuse à double feuillet qui retombe
comme un voile sur les viscères situés au fond du pelvis. C’est un repli de
péritoine pelvien, tendu entre les bords de l’utérus et les parois pelviennes.
Il est soulevé par l’utérus et ses annexes, entre vessie et rectum, réalisant une
véritable barrière transversale.
Dans sa partie haute il contient la trompe, l’ovaire et le ligament rond. Dans sa
partie basse se croisent l’uretère et l’artère utérine au niveau de la région du
paramètre.
Il fait partie de la famille des ligaments péritonéaux qui sont des replis de
péritoine enveloppant un viscère et le rattachant à la paroi. Les deux plus
importants étant le ligament suspenseur du foie et le ligament large.
Le ligament large a un rôle modeste dans la suspension et l’orientation de
l’utérus.
Il peut être le siège d’une inflammation après un accouchement ou un
avortement, réalisant un phlegmon du ligament large. Il peut également être le
siège de lésions traumatiques après un accouchement difficile.
Le mémoire présentera le ligament large in situ dans la cavité pelvienne, avec
ses replis et ses rapports anatomiques, puis prélevé avec l’utérus et ses annexes
auxquels il adhère fortement. Des coupes sagittales médianes et paramédianes
par rapport à l’utérus permettront de visualiser le ligament large séparant les
cavités abdomino-pelviennes.
5
Organogenèse
1-Organogenèse des conduits génitaux féminins
L’embryon humain au début de son développement possède deux systèmes de
canaux uro-génitaux primitifs dérivant de l’épithélium cœlomique : les canaux
de Wolff et Muller. La différenciation mâle et femelle est sous contrôle
hormonal.
Les canaux de Wolff apparaissent vers la 5ème semaine de développement chez
un embryon de 10mm environ et commenceront à dégénérer vers la fin de la
6ème semaine au stade de 28mm.
Les canaux de Muller apparaissent peu de temps après les canaux de Wolff, et
tous les organes qui en dérivent conserveront une fonction physiologique.
L’extrémité craniale des canaux de Muller s’ouvre dans la cavité cœlomique (les
ovaires ne sont donc pas recouverts de péritoine).
Le méso du corps de Wolff se prolonge vers le haut par le ligament
diaphragmatique et vers le bas par le ligament inguinal également appelé
gubernaculum de Hunter. Le canal de Muller croise ce ligament inguinal et le
divise en deux segments : le segment proximal donnera le ligament utéroovarien et le segment distal donnera le ligament rond.
Le canal de Muller est également séparé en deux segments par l’insertion du
ligament inguinal : le segment distal et le segment cranial qui donnera la trompe.
A partir du 3ème mois les deux segments distaux des canaux de Muller vont
fusionner dans le sens caudo-cranial, c’est-à-dire de l’extrémité inférieure du
vagin vers le fond de l’utérus, pour donner le canal utéro-vaginal de Leuckart.
Vers le 4eme mois, les parois antérieure et postérieure au centre de ce canal vont
se souder pour former la lame épithéliale du vagin correspondant au futur col
utérin.
Vers le 7ème mois, l’utérus mesure 35mm et involuera pendant les deux
premières semaines de vie pour atteindre 24mm.
6
Schéma en vue frontale des canaux
uro-génitaux chez l’embryon
1-ligament diaphragmatique
2-ovaire primitif
3-canalicule Wolffien
4-canal de Muller
5-canal de Wolff
6-corps de Wolff
7- ligament inguinal
8-canal de Leuckart
9-tubercule mullérien
10-sinus uro-génital
D’après P. Kamina
Schéma en vue frontale de la
formation de l’utérus et du vagin
1-ligament utéro-ovarien
2-canal de Muller gauche
3-mésenchyme
4-canal de Wolff gauche
5-ligament rond
6-canal utéro-vaginal
D’après P. Kamina
7
2-Organogenèse du ligament large
L’évolution du ligament large suit la genèse et les mouvements de l’organe urogénital féminin.
Le péritoine pelvien recouvre la glande génitale primitive, le canal de Muller, et
le ligament inguinal qui vont soulever dans leur trajet ce ligament large primitif.
A partir du 3ème mois de développement embryonnaire l’ovaire commence à
descendre et les deux canaux de Muller débutent leur fusion au niveau de la
ligne médiane. Ceci induit un vallonnement transversal du péritoine à l’origine
du ligament large secondaire.
Le ligament inguinal adhère au canal de Muller donnant ainsi le ligament propre
de l’ovaire en arrière et le ligament rond en avant, qui soulèvent à leur tour le
ligament large.
L’ovaire, la trompe, le ligament rond et le ligament propre de l’ovaire se
pédiculisent d’avantage créant de véritables plis dans le ligament large.
Dans le même temps, le péritoine s’accole aux organes pelviens à l’origine du
cul-de-sac vésico-génital en avant et du cul-de-sac génito-rectal en arrière.
Le ligament large définitif est donc constitué d’un méso-génital commun :
mésomètre, paramètre, paracervix, et de trois plis : mésovarium, mésosalpinx et
méso du ligament rond.
8
D’après P. Kamina
Evolution du ligament large lors de la bascule de l’ovaire en vue frontale
1-utérus
2-cordon uro-génital
3-trompe utérine
4- corps de Wolff ou son vestige
5-ligament inguinal
6-ligament propre de l’ovaire
7-ligament rond
8-mésolsalpinx
9-mésovarium
10-fossettes pré- et retro-funiculaires
9
Rappels anatomiques
Le ligament large ou péritoine pelvien repose comme un voile sur les viscères
situés au fond du pelvis.
Suivant une coupe sagittale paramédiane, deux régions étagées peuvent être
séparées :
-l’étage supérieur, formé par le péritoine qui repose sur les organes comme
une mince membrane
-l’étage inférieur, sous péritonéal, plus épais et plus dense, à proximité du
plancher pelvien
Il présente 4 bords :
• un bord cranial formé par l'union des 2 feuillets au-dessus de la trompe.
• un bord caudal ou base, plus large car les 2 feuillets s'écartent l'un de l'autre,
reposant sur le plancher pelvien et se poursuivant par le péritoine pariétal
• un bord médial qui suit le bord latéral de l'utérus
• un bord latéral inséré sur la paroi pelvienne latérale
La zone des plis (étage supérieur)
-face antéro-inférieure
Le ligament rond est tendu de la corne utérine à l’orifice inguinal profond, et
soulève le feuillet péritonéal en avant formant un pli appelé pli antérieur ou
funiculaire du ligament large.
Dans ce pli antérieur cheminent également l’artère et la veine du ligament rond
qui sont des branches des vaisseaux épigastriques inférieurs, ainsi que des
vaisseaux lymphatiques.
Le pli antérieur crée l’existence de 2 fossettes :
-la fossette para-vésicale en avant, située entre le relief de la vessie et du
ligament rond. Elle est occupée à droite par les anses grêles et à gauche par les
anses grêles ou le colon sigmoïde.
-la fossette pré-ovarique en arrière, située entre le relief du ligament rond et de
la trompe. Elle est occupée à droite par le caecum et l’appendice parfois, et à
gauche par le colon sigmoïde.
-face postéro-supérieure
Le pli postérieur, également appelé mésovarium, à une structure plus complexe,
composé de 3 segments. Il est variable dans sa forme et dans sa situation
puisque l’ovaire qui le compose est mobile. Les vaisseaux et les nerfs de l’ovaire
y cheminent.
10
-Le segment médial est le point le plus fixe et correspond au soulèvement du
ligament large par le ligament propre de l’ovaire.
-Le segment moyen est formé de l’ovaire qui est enchâssé dans une fente du
ligament large. Le péritoine s’interrompt au niveau de la ligne de Farre, laissant
l’ovaire libre.
-Le segment latéral est le plus mobile et correspond au soulèvement du ligament
infundibulo-ovarique, tendu de l’infundibulum de la trompe au pôle tubaire de
l’ovaire.
Le pli postérieur créé l’existence de 2 zones :
-le récessus tubo-ovarique limité médialement par le mésovarium (autre
appellation du pli postérieur) et latéralement par le relief de la trompe,
également appelé mésosalpinx, qui souvent recouvre le récessus.
-la fosse para-utérine limitée médialement par le pli recto-utérin, en avant par le
relief de l’utérus, latéralement par le pli postérieur prolongé par le relief du
ligament suspenseur de l’ovaire. Elle est occupée à droite par les anses grêles et
à gauche par le colon sigmoïde.
-bord supérieur ou faîte du ligament large
Il constitue la plus grande partie de la zone des plis et correspond au
soulèvement de la séreuse par la trompe dont la portion distale libre retombe en
arrière sur l’ovaire. En dessous de la trompe les deux feuillets s’adossent
formant le mésosalpinx qui contient l’arcade vasculaire infra-tubaire, de
nombreux lymphatiques, des filets nerveux plexiformes et des restes
embryonnaires.
Le mésosalpinx généralement très long se rabat en arrière et recouvre l’ovaire.
Dans cette position, le mésosalpinx détermine la loge ovarique constituée de 2
récessus :
-le récessus tubo-ovarique en dedans
-le récessus ovaro-pariétal en dehors
-bord médial
Les deux feuillets du ligament large s’écartent pour envelopper l’utérus.
-bord externe ou pariétal
En bas, le bord externe se continue avec la base du ligament large et repose sur
le fascia pelvien.
En haut il se continue avec le ligament suspenseur de l’ovaire et le pédicule
vasculo-nerveux latéral de l’ovaire.
-bord inférieur
Correspond à la base du ligament large
11
D’après P.kamina
Schéma du ligament large droit en vue endopelvienne
A-fosse para-vésicale
B-fosse pré-ovarique
C-récessus tubo-ovarique
D-cul-de-sac postérieure de la fosse pré-ovarique
E-fosse para-utérine
F-fosse para-rectale et cul-de-sac recto-utérin
1-vessie
2-ligament rond
3-trompe utérine
4-ligament suspenseur de l’ovaire
5-uretère
6-ovaire
7-pli recto-utérin
8-rectum
12
D’après P.Kamina
Schéma des récessus ovariques, des rapports normaux de l’ovaire et
de son environnement
A-fosse pré-ovarique
B-récessus tubo-ovarique
C-récessus ovaro-pariétal
D-fosse para-utérine
1-ligament rond
2-mésosalpinx
3-mésovarium
4-fossette ovarique
5-pédicule obturateur
6-artère ombilicale
7-artère utérine
8-uretère
9-artère vaginale
10-trompe utérine
11-ligament propre de l’ovaire
12-ovaire
13-frange ovarique
14-ligament utéro-sacral
13
La base du ligament large (étage inférieur)
Large et fixée, elle correspond au bord caudal du ligament large, renfermant du
tissu cellulo-fibreux.
C’est le paramètre qui constitue la base du ligament large dont le rapport
essentiel est l'artère utérine qui décrit une crosse et qui surcroise l'uretère
pelvienne. C'est un rapport majeur lors de l'abord chirurgical de l'utérus.
La base du ligament large appartient au conduit génital et est impliquée en
pathologie. Elle est notamment atteinte lors d’inflammation, de néoplasies
d’origines utérines ou de thrombus obstétricaux.
-les limites
-En haut, les feuillets péritonéaux plongent entre les viscères. Le plancher
pelvien étant oblique en bas et en arrière, la partie antérieure est plus haute que
la partie postérieure. Ces deux parties s’écartent l’une de l’autre de 2cm au
niveau du plancher pelvien.
-En bas et en dehors se situent les muscles pelviens.
-En dedans se situe le conduit génital composé de l’isthme, de la portion supravaginale du col et du fornix vaginal.
-En avant le paramètre est limité par les ligaments vésicaux et en arrière par les
ligaments rectaux.
-l’uretère
La base du ligament large est traversée d’arrière en avant et de dehors en dedans
par l’uretère qui sépare deux zones :
-le paramètre est la zone située au-dessus de l’uretère, centré par les vaisseaux
utérins.
-le paracervix est la zone située en dessous de l’uretère, de chaque côté du fornix
vaginal et organisé autour des vaisseaux vaginaux.
C’est un conduit de 25 cm en moyenne dont l’origine se situe en L2. Trois
segments urétéraux sont définis :
-l’uretère lombaire qui plonge verticalement
-l’uretère iliaque concave vers l’arrière et qui pré-croise les vaisseaux iliaques
-l’uretère pelvien divisé en trois portions en fonction de son rapport avec le
ligament large. La portion rétro-ligamentaire pariétale, la portion sousligamentaire viscérale et la portion pré-ligamentaire viscérale également.
14
L’uretère pénètre dans le ligament large à hauteur de l’épine ischiatique et
traverse obliquement la base du ligament large d’arrière en avant et de dehors en
dedans. Il se dirige vers le vagin, le contourne pour passer en avant, traverse le
septum vésico-vaginal pour atteindre la paroi postérieure de la vessie.
Dans sa portion sous ligamentaire, l’uretère est longé par l’artère vaginale
longue accompagnée de vaisseaux lymphatiques et du plexus hypogastrique
inférieur. A 15 mm du col utérin, l’artère utérine surcroise l’uretère.
Dans sa portion pré-ligamentaire l’uretère est accompagné par les vaisseaux
vésico-vaginaux, les rameaux nerveux du plexus hypogastrique inférieur et les
vaisseaux lymphatiques satellites.
-l’artère utérine
Elle correspond à l’artère génitale principale, elle-même troisième branche de
l’artère iliaque interne. Elle vascularise la majeure partie de l’utérus ainsi qu’une
partie des annexes (trompes et ovaires), du vagin et de la vessie. Elle a un trajet
sinueux et mesure environ 15cm de long. Elle a la particularité de pouvoir tripler
sa longueur pendant la grossesse en suivant l’évolution de l’utérus grâce à ses
boucles qui se déplissent.
L’artère utérine est divisée en trois segments en fonction de son rapport avec le
ligament large :
-le segment pariétal rétro-ligamentaire, oblique en bas en dedans et en avant
jusqu’à l’épine ischiatique
-le segment paramétrial sous ligamentaire, décrit une crosse à concavité
supérieure et pénètre dans le ligament large. A 15 mm du col, l’artère utérine
surcroise l’uretère.
-le segment mésométrial intra-ligamentaire, sinueux. L’artère a un trajet vertical
ascendant et longe le bord latéral de l’utérus pendant 5cm en moyenne.
Elle se termine au niveau de la corne utérine, passe sous le ligament rond et
donne deux branches :
-l’artère rétrograde du fond utérin qui vascularise la partie initiale de la trompe
et le fond utérin
-la branche annexielle qui donne le rameau tubaire médial et le rameau ovarique
médial qui s’anastomosent avec des branches de l’artère ovarique sous la
trompe.
L’artère utérine donne des collatérales pour la vascularisation du ligament large.
15
-l’artère ovarique
Elle nait de la face antérieure de l’aorte, dans l’intervalle compris entre l’artère
rénale et l’artère mésentérique inférieure.
L’artère ovarique passe dans le ligament suspenseur de l’ovaire et donne une
branche tubaire externe qui s’anastomose avec la branche tubaire interne issue
de l’artère utérine. Elle donne des rameaux à l’ovaire qui s’anastomosent avec
la branche terminale de l’artère utérine.
-le plexus veineux
Les veines de l’utérus, du fornix vaginal, de la vessie et du rectum
s’anastomosent dans le paramètre en un plexus divisé en deux plans par-rapport
à l’uretère :
-le plan pré-urétérique peu important
-le plan rétro-urétérique très développé
-les nerfs
Les plexus hypogastriques inférieurs droit et gauche innervent les viscères
pelviens et les organes génitaux. Ils sont situés de part et d’autre du rectum,
s’étendent jusqu’à la face postérieure de la vessie en croisant les faces latérales
du vagin.
Ils sont formés de nombreux ganglions.
16
Trajet et rapports de
l’uretère et de l’artère
utérine
A-portion rétro-ligamentaire
B-portion sous-ligamentaire
C-portion pré-ligamentaire
D’après P.Kamina
Ligament large étalé vu par sa face postérieure
D’après H.Rouvière
17
Matériel et méthode
1-Les pièces anatomiques
5 dissections ont été réalisées sur des sujets féminins :
-dissection n°1 : sujet frais, sans utérus
-dissection n°2 : sujet frais
-dissection n°3 : sujet formolé puis congelé
-dissection n°4 : sujet formolé, avec un utérus inexploitable
-dissection n°5 : sujet formolé
2-Matériel de dissection
Bistouri n°4 et lames n°23
Billot
Scie manuelle
Scie à ruban
Marteau
Burin
Pinces à disséquer avec et sans griffes
Curette
Fil de suture et porte aiguille
3-Méthode
Les dissections n°1 et n°4 ne seront pas détaillées puisqu’elles n’ont aboutis à
aucun résultat.
Dissection n°2
Le bassin a été isolé du reste du reste du corps pour faciliter sa manipulation et
sa conservation dans un bac de formol.
La cavité pelvienne a été abordée par la face antéro-supérieure.
L’utérus a finalement été extrait par voie basse après l’avoir libéré des
adhérences, puis disséqué en dehors du bassin.
Dissection n°3
Le tronc a été isolé et congelé.
Des coupes sagittales médianes et paramédianes par rapport à l’utérus ont été
réalisées.
Dissection n°5
Le bassin a été isolé.
La symphyse pubienne, et les articulations sacro-iliaques ont été ouvertes pour
permettre d’écarter le bassin au maximum et libérer les structures.
18
Résultats des dissections
Le ligament large in situ dans la cavité pelvienne :
Le contenu de la cavité abdominale a été retiré, et le rectum a été ligaturé puis
sectionné. Le ligament large recouvre la partie supérieure de la vessie, de
l’utérus et de ses annexes, et tapisse la face antérieure du rectum.
r
Il est
extrêmement
ment adhérent aux structures et sii toutefois on essaie de le décoller, les
structures sont lésées et déchirées de façon irréversible.
Avant
Trompe utérine
Droite
Vessie
Corps utérin
Rectum
Mésosalpinx
Ovaire
Ligament suspenseur
de l’ovaire
Artère ovarique
Uretère
19
Le ligament large est un repli de péritoine, il correspond plus à une zone qu’a
une entité anatomique proprement dite, car il est indissociable du reste du
péritoine. Lors de la dissection, ni la couleur, ni la consistance, ni la forme,
permettent de déterminer à quel endroit précisément commence le ligament
large.
Vessie
Ligament rond utérin
Avant
Artère iliaque externe
Droite
Cul-de-sac
vésico-utérin
Corps utérin
Ovaire
Trompe utérine
Uretère
20
Extraction de l’utérus et de ses annexes en dehors de la cavité pelvienne :
Le ligament large ne recouvre pas l’ovaire
l’ovaire pour permettre à l’ovule, lorsqu’il est
émis, d’être récupéré par la trompe. La jonction entre la portion péritonisée et
non péritonisée constitue la ligne de Farre qui appartient au mésovarium.
-Vue postérieure
Avant
Mésosalpinx
Droite
Trompe utérine
Corps utérin
Ovaire
Artère et veine
ovariques
Uretère
21
-Vue ventrale
Postérieure
Gauche
Ligament suspenseur
de l’ovaire
Uretère
Mésosalpinx
Ovaire
Franges de la
trompe utérine
Ligament rond de
l’utérus
22
Ligament suspenseur
de l’ovaire
Ovaire
Ligne de Farre
Isthme de la trompe
Dissection de la cavité péritonéale :
L’artère ovarique (issue de l’aorte) plonge dans le ligament large, circule entre
les deux feuillets jusqu’à la partie inférieure de la trompe. L’artère utérine (issue
de l’artère iliaque interne) pénètre à la base du ligament large, surcroise l’uretère
et remonte le long de l’utérus pour rejoindre l’artère ovarique sous la trompe.
Ici, le ligament large est récliné sur la gauche pour visualiser les structures qui le
traversent par-dessous.
Gauche
23
Avant
Ligament large
Artère et veine
ovariques
Uretère
Artère iliaque
externe
-vue supérieure
Lee ligament large est récliné sur
ur la gauche. L’artère ovarique et l’uretère
pénètrent entre ses deux feuillets.
Sur ce sujet, la symphyse pubienne et les articulations sacrosacro-iliaques ont été
ouvertes pour agrandir le bassin et permettre la dissection des vaisseaux.
Avant
24
Droite
Artère utérine
Artère ovarique
Veine iliaque
externe
Artère iliaque
interne
Uretère
-vue de face :
Haut
Gauche
25
Artère iliaque
interne
Artère ovarique
Uretère
Ligament large
Artère vaginale
Artère utérine
Coupes sagittales médianes et paramédianes :
Ces coupes n’ont pas été aussi contributives qu’espéré.
L’artère utérine et l’uretère ne sont pas visibles au niveau de la zone du
paramètre. Les ovaires n’ont également pas été retrouvés sur ses coupes.
coupes
Néanmoins, l’étage supérieur du ligament large est bien visible, et on constate
qu’il constitue une réelle limite physique entre la cavité abdominale et la cavité
pelvienne, sur laquelle repose les viscères abdominaux.
Haut
26
Avant
Ligament
large
Rectum
Vessie
Corps
utérin
Vagin
Symphyse
pubienne
Haut
Arrière
Ligament
large
Corps
utérin
Vessie
Rectum
Urètre
Vagin
Symphyse
pubienne
Le ligament large tapisse d’avant en arrière, la vessie, l’utérus et le rectum.
Il est de consistance épaisse et élastique, identique à la portion de péritoine qui
entoure les viscères abdominaux.
Sur ces coupes sagittales, le ligament large apparait d’avantage comme une zone
du péritoine en relation avec les viscères pelviens, et non comme une entité
anatomique.
27
Haut
Schémas des coupes sagittales paramédianes par rapport à l’utérus que nous aurions
souhaité retrouver :
Ligament large
Arrière
Ovaire (non péritonisé)
Trompe utérine
Ligament rond
Veines utérines (la
veine postérieure est
plus développée)
Ligament
utéro-ovarien
Artère utérine sinueuse
surcroisant l’uretère
Plancher
pelvien
Uretère
Conclusion
Le ligament large doit son anatomie particulière aux structures sous-jacentes qui
le soulèvent. Il est « tel un drap mouillé jeté sur des cordes à linge », qui tapisse
le fond de la cavité abdominale et repose sur les viscères pelviens.
Il constitue une réelle barrière physique qui sépare les cavités abdominopelviennes, sur laquelle les viscères abdominaux viennent se poser.
C’est une zone du péritoine qui n’est pas différenciable du reste du péritoine qui
entoure les viscères. Il a le même aspect, la même texture, la même couleur. Il
correspond à une zone anatomique plus qu’à une entité anatomique. Lors de la
dissection on ne peut pas dire où il commence ni où il finit.
La dissection du ligament large et de ses rapports est difficile du fait de son
adhérence très importante aux structures et de sa fragilité. D’ailleurs lors d’une
hystérectomie une partie du ligament large est disséquée et retirée avec l’utérus
et ses annexes.
Dans cette étude, la base du ligament large n’a pas été mise en évidence au cours
des dissections. En effet cette zone n’est pas accessible par un abord supérieur,
et les coupes sagittales n’ont pas donné de résultats concluant. Une dissection
sur un hémicorps en coupe sagittale pourrait donner de meilleurs résultats : ainsi
les vaisseaux, l’uretère, et les ovaires ne seraient pas lésés par la scie lors de la
coupe.
28
Le ligament large peut lui-même être mis en cause dans certaines pathologies
gynécologiques : par exemple le syndrome de déchirure du ligament large
également appelé syndrome d’Allen et Masters, qui se traduit par une douleur
pelvienne augmentée en orthostatisme, une dyspareunie, et une dysménorrhée
d’aggravation progressive. Un accouchement difficile en est la principale
étiologie.
Références
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-Kamina P, Anatomie gynécologique et obstétricale, Maloine, 1984.
-Kamina P, Précis d’anatomie clinique, tome 4, Maloine, 2005
-Netter F, Atlas d’anatomie humaine, tome 2, Masson, 2007.
-Rohen J, Yokochi C, Lutjen-Drecoll E, Atlas photographique d’anatomie
systématique et topographique, Maloine, 1999.
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-Rouvière H, Anatomie humaine descriptive, topographique et fonctionnelle,
tome 2, Delmas, 1974.
-Master anatomie «L’uretère gauche chez la femme » de Humeau Marine, 2001.
-Master anatomie « L’artère utérine » de Berteau-Mevel Guillaume, 2001.
Le ligament large utérin
Laboratoire d’Anatomie- Faculté de Médecine de Nantes
BUT
Le ligament large est une formation séreuse à double feuillet qui retombe comme un voile sur
les viscères situés au fond du pelvis. C’est à la fois une structure et une région anatomique,
soulevé par l’utérus et ses annexes, entre vessie et rectum.
Le but de cette étude est d’étudier la morphologie et les reliefs du ligament large, ainsi que ses
principaux rapports anatomiques.
MATERIEL ET METHODES
Deux dissections ont été réalisées après isolement du bassin du reste du corps, afin d’étudier
le ligament large par un abord supérieur. Sur l’un des sujets, l’utérus et ses annexes ont été
extraits par voie basse et disséqués en dehors du bassin.
Sur un troisième sujet, des coupes sagittales médianes et paramédianes par rapport à l’utérus
ont été réalisées.
RESULTATS
Les dissections ont permis de mettre en évidence les différents rapports du ligament large, et
ses reliefs particuliers avec ses plis. Entre les deux feuillets de péritoine circulent notamment
l’uretère, l’artère ovarienne, et le ligament rond. Il est très adhérent aux structures sous-
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jacentes ce qui rend sa dissection délicate. Les coupes sagittales montrent la limite constituée
par le ligament large entre la cavité abdominale et la cavité pelvienne.
CONCLUSION
Le ligament large doit son anatomie particulière aux structures sous-jacentes qui le soulèvent.
Il constitue une barrière physique entre la cavité abdominale et la cavité pelvienne, sur
laquelle les viscères abdominaux viennent se poser. Son rôle dans la suspension et
l’orientation de l’utérus reste néanmoins mineur. Il peut être le siège d’inflammation et de
lésions traumatiques.
Mots clés : ligament large, utérus, artère ovarique, artère utérine, uretère.
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