Métamorphose industrielle

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SOCIOLOGIE DU TRAVAIL ET
DE L ’EMPLOI
Guy Minguet
Copyright.Guy.Minguet.emn
PRESENTATION
Objet du cours:
La métamorphose industrielle
Objectifs d ’apprentissage de la session
‰Comprendre :
‰ en quoi la nature du travail et de l ’emploi s’est modifiée
avec le temps, selon quels mécanismes, selon quels
invariants dans ce contexte de globalisation
‰Explorer:
‰ les effets de ces facteurs technologiques, économiques et
politiques sur le travail humain, les relations d ’emploi
Deux niveaux d ’apprentissage
‰L ’intention porte sur:
‰la sensibilisation : aux dynamiques de
changement
‰La dynamique de recentrage et d ’externalisation
‰l ’acquisition d ’un glossaire
‰Terminologie: recentrage, externalisation, délocalisation, déindustrialisation, tertiarisation
Présentations
‰Successivement:
‰ Le recentrage -- refocusing
‰ L ’externalisation -- outsourcing, offshorization
‰ La délocalisation Vs la relocalisation -- nearshore, onshore
‰ L ’industrialisation Vs Dé-industrialisation
‰ Les écosystèmes industriels émergents
Définir: recentrage -ou refocusing
Still, just, made in Italy
Du recentrage de l ’entreprise
‰ Définition:
‰ Se recentrer sur son métier, et accroître son avantage concurrentiel pas
ses points forts
‰ Elle consiste pour les conglomérats ou grands groupes industriels
verticalement intégrés à s’interroger sur ce que sont exactement les
activités de leur cœur de métier et à s’y recentrer, en cédant toutes les
autres
‰ Consécutif au mouvement de « financiarisation «
‰ Une accélération de la réorganisation internationale des activités des
firmes industrielles à la recherche d’une efficacité accrue.
Mouvement de financiarisation
R Caractérisation:
R Ce dernier a été décisif dans le déclenchement des stratégies de
recentrage.
R Ce processus s’est amorcé au début des années 1980 aux États-Unis -raiders. Ces entrepreneurs financiers avaient compris que la logique
conglomérale de constitution des entreprises correspondait peut-être à
une stratégie de dirigeants, mais qu’elle n’avait pas nécessairement de
sens en termes de création de valeur pour l’actionnaire.
R Ils pensaient qu’il n’incombait pas aux managers de constituer un
portefeuille permettant de lisser les cycles d’activités et les profits, mais
que cette activité financière devait revenir selon toute logique à des
gestionnaires financiers. Selon eux, le rôle d’une entreprise industrielle
était de se concentrer sur son cœur de métier afin de délivrer le
maximum de valeur aux actionnaires.
Un capitalisme actionnarial
R Caractérisation:
R Les entreprises se sont transformées elles-mêmes selon la logique de
l’arbitrage entre les différentes activités de portefeuille et de
maximisation de la valeur pour les actionnaires
R De cette manière, nous avons également assisté au mouvement de
“déconglomérisation ”.Exemple: la Compagnie générale d’électricité
R La Compagnie générale d’électricité avait des activités dans des secteurs
aussi diversifiés que ceux de la télécommunication, du ferroviaire, de la
machine outil, de la banque ou de la presse dans les années 1980.
R À l’heure actuelle, cette entreprise est devenue Alcatel qui s’est
concentrée dans quelques segments du métier des télécommunications:
comme fournisseur de produits et de services
La “déverticalisation ”
R La crise de la télématique automobile (Bonnefous, 2003)
R La plupart des constructeurs automobiles se lancent fin 1990 sur le marché
télématique.
R Ainsi, chaque grand constructeur se dote de son “ entité ” télématique afin de
permettre à ses véhicules d’accéder à des services télématiques. On retrouve
entre autres :
R General Motors qui développe les services Onstar ;
R Ford Motor Company en partenariat avec l’opérateur Qualcomm qui fonde la société
Wingcast
R DaimlerChrysler qui constitue la société Tegaron en collaboration avec Deutsche
Telekom
R PSA Peugeot Citroën qui s’associe avec Vivendi pour créer Egery ;
R Renault qui développe son service d’appel d’urgence et d’information trafic, Odysline…
R Mais ces nombreuses initiatives ont de grandes difficultés à se concrétiser,
principalement en Europe, la plupart connaissent l’échec.
La “déverticalisation ”
R La crise de la télématique automobile
R Si cette période a été marquée chez les constructeurs par l’arrêt où le
ralentissement des initiatives, elle a été aussi particulièrement difficile chez les
fournisseurs d’équipements électroniques embarqués. Ceux-ci ont été en effet
incités par les constructeurs à investir pour suivre les générations successives de
matériel. Dans ce contexte de marché qui ne décollait pas, chaque génération “
cannibalisait ” alors la précédente sans que les fournisseurs puissent amortir les
investissements nécessaires qui ont été conséquents
R Le processus d’innovation n’est pas parvenu ici à mettre en concordance des
temporalités de l’investissement et de la consommation.
R La logique de l’industrie automobile avait intégré toutes les activités
inhérentes à son secteur depuis la fabrication de la tôle jusqu’à
l’assemblage du véhicule en passant par les composants mécaniques,
électriques ou électroniques. Depuis vingt ans, nous assistons de la part
des constructeurs automobiles à un repli général et progressif vers le
métier d’assembleur.
Définir: externalisation ou
outsourcing
Du recentrage à l ’externalisation
‰ Définition:
‰ L'outsourcing : fait partie d'une nouvelle stratégie
d'organisation des entreprises et qui consiste à se focaliser
sur leur cœur de métier, en faisant de la sous-traitance.
‰ Sous-traiter des éléments non stratégiques à des
prestataires permet de meilleures prestations à des coûts
inférieurs et une meilleure flexibilité.
‰ Cette opération s’accompagne d’une cession des
équipements et d’un transfert du personnel.
‰ De plus, on parle d'outsourcing offshore lorsque le
prestataire de service se trouve à l'étranger.
Du recentrage à l ’externalisation
‰ Définition:
‰ La logique de l’externalisation s’explique simplement. Lorsque
l’entreprise s’est recentrée sur son cœur de métier, elle lui applique le
raisonnement qu’elle exerçait sur son portefeuille d’activités, c’est-à-dire
qu’elle externalise chaque segment de son activité où elle n’est pas la
plus performante.
‰ L’externalisation qui a longtemps porté sur des fonctions jugées
périphériques de l’entreprise (formation, juridique, recrutement, sécurité,
entretien, logistique support) porte aujourd’hui sur des fonctions plus
essentielles (comptabilité, informatique, maintenance, fabrication).
Le cœur de métier et l ’externalisation:
controverse
‰ Modalités:
‰ Dans le cadre de l'e-business, il s'agit de l'analyse d'un système
d'information, son développement, voire sa maintenance. L'entreprise
peut aller jusqu'à confier la gestion complète de ses ressources
informatiques à des tiers : on parlera alors d'infogérance ou de facilities
management. Mais les termes sont très proches et parfois utilisés
indifféremment.
‰ L'externalisation possède ses défenseurs et ses détracteurs. Pour les
premiers, en se libérant des problèmes informatiques, l'entreprise pourra
se focaliser sur son cœur de métier. Elle pourra également réduire ses
coûts. Pour les seconds, l'entreprise perd une partie de son savoir-faire
et devient dépendante de prestataires extérieurs. Une chose est certaine
: les contrats d'infogérance doivent être minutieusement établis, surtout
en ce qui concerne la qualité du service fourni par le prestataire.
Le système de fabless fabs
‰ Modalités:
‰ Le modèle de fabless fabs a été bâti dans le domaine des composants
électroniques.
‰ L’essentiel des compétences de ce secteur se trouvait aux États-Unis où
toutes les activités de conception étaient prises en charge. Or, les
entreprises se sont rendu compte qu’elles passaient par des phases de
sous-investissement ou de surinvestissement. Elles n’étaient donc jamais
en situation optimale (voir cycle économique ci après)
‰ Elles ont donc mutualisé leurs capacités productives pour faire des
économies, puis elles ont décidé de séparer les activités de conception
des composants, de la stylique des équipements et la conception des
logiciels d’interface. Ce fut le premier modèle de fabless fabs, puisque
les fonderies destinées à la fabrication des composants ont été installées
à Taiwan.
% croissance
-10
-20
-30
-40
2003
2001
1999
1997
1995
1993
1991
1989
1987
1985
1983
Cycle du
marché
60
50
40
30
20
10
0
Le système de fabless fabs
‰ Le modèle de fabless fabs
‰ Ce modèle a été appliqué aux secteurs de l’informatique et de
l’électronique. Des entreprises nouvelles comme Solectron ou Flextronics
dont la spécialité est la gestion de production sont apparues, elles
reprenaient les usines cédées par des manufacturiers classiques dans les
pays d’origine pour optimiser leur plan de charge puis elles ont récupéré
d’autres productions externalisées ; elles ont ainsi bâti au total une
activité nouvelle de production externalisée.
‰ Dans un deuxième temps, le travail de rationalisation achevé dans les
pays d’origine, elles ont fini par délocaliser leurs activités en Chine.
Depuis, il est très intéressant de constater que ces mêmes entreprises
sont montées également en gamme et proposent aujourd’hui des
services complets de sous-traitance manufacturière
Flextronics,
Chine
Solectron
, Suzhou,
Chine
Manufacturing
Flextronics,
Malmö
Solectron
, Milpitas,
Californie
Du côté des fournisseurs
‰ Exemple: Alcatel, équipementier télécoms
‰ Serge Tchuruk se propose d'externaliser les activités manufacturières à faible
valeur ajoutée. Le groupe reste évasif quant au nombre de sites de production
qu'il compte effectivement conserver. il l'a déjà fait en cédant l'usine de
téléphonie mobile de Laval (Mayenne) au singapourien Flextronics.
L'équipementier précise que 10 à 12.000 personnes sur les 110.000 qu'il emploie
dans le monde sont concernées (Le Monde, 28/06/01)
‰ Alcatel ne prend pas une longueur d'avance. Il se met simplement au niveau de
Nortel ou de Cisco qui n'ont jamais eu à fabriquer de terminaux
‰ Le groupe exclut de céder ses productions dans les secteurs de l'espace, des
sous-marins, des composants ou des réseaux optiques autant de branches
"extrêmement pointues"
Le cœur de métier et
l ’externalisation: controverse
‰Le problème
‰ Le délicat tracé entre le cœur de métier (core competence)
et ce qui ne l ’est pas, ce qui constitue le périmètre volatil de
l ’activité
‰ exemple: en ce moment, l’industrie financière s’interroge sur le caractère
stratégique du système d’information. Les grandes banques ont commencé à
externaliser cette activité à des entreprises d’infogérance.
‰ Or, plus récemment, JP Morgan Chase a pris la décision d’intégrer à nouveau
son activité d’infogérance qu’elle avait confiée IBM Global Services. En effet,
les dirigeants ont estimé que le système d’information était au cœur de
l’activité financière « nearshore outsourcing »
‰ une question politique : gouvernance du réseau, arbitrage,
révision de doctrine,
Définir: délocalisation ou
offshoring
Délocaliser : séparer et déplacer
l’activité productive
‰ Définition économique:
‰ c’est séparer les lieux (les pays) de fabrication ou de transformation des
marchandises de leurs lieux (ou pays) de consommation
‰ c’est déplacer l’activité productive des entreprises vers des pays
étrangers. La production délocalise en s’effectuant en dehors de
territoire national, elle offre ses emplois aux résidants des pays d’accueil
‰ elle consiste dans la fermeture d’une unité de production nationale,
l’ouverture de la production d’une unité à l’étranger et
‰ la réimplantation de la production réalisée à l’étranger pour servir le
marché national et le redéploiement spatial du centre de gravité
économique des groupes, qui est largement lié à la dynamique des
marchés et de l’organisation
Un déplacement de l’activité productive
‰ La délocalisation économique est le transfert d'activités, de capitaux et
d'emplois en des régions du pays ou du monde bénéficiant d'un avantage
compétitif du fait:
‰ soit de coûts plus bas (main d'œuvre peu coûteuse, meilleur accès aux
ressources naturelles, fiscalité et réglementation plus attractives)
‰ soit d'un pôle de compétence technologique, ou du moins de personnel
compétent
‰ soit d'un marché local assurant des débouchés plus vastes ou intéressants
‰ soit d'infrastructures mieux adaptées ou d'un environnement plus attrayant
‰ séparation de la décision « strategic sourcing », entre la conception [R & I & D],
approvisionnement [sourcing], assemblage [manufacturing]; localisation
« captive » d ’activités stratégiques [R & I & D]
Des pratiques anciennes, des habits
neufs
‰ Constats
‰ Pas nouveau, vagues successives depuis les années 1960 -- exemples dans les
filières cuir/ chaussure et habillement/mode. Voir les cas de ERAM, de
Benetton, Catimini
‰ Mais élargissement récent aux productions high-tech et aux services
‰ Difficultés de mesure et d’évaluation rigoureuse du phénomène
‰ Interprétation
‰ Fondamentalement, une délocalisation correspond à une substitution de travail
par du travail
‰ A ce titre, s’écarte de la dynamique historique de l’industrialisation depuis le
XIX° siècle : substitution capital/travail (automatisation, production de masse)
‰ Ses habits neufs: les délocalisations s ’ancrent dans les traditions et les
coutumes régionales -- lois, « code » du travail, pratiques administratives et
politiques
Histoire de la transnationalisation
Période
Figure de la
firme
Stratégie
Moyens de la
stratégie
Années 1950
Firme primaire
D’approvisionnement
Intégration de
ressources
primaires
Années 1960
Firme multidomestique
De marché
Filiales relais
Années 1970 et
1980
Firme multinationale
De production
rationalisée
Filiales ateliers
Années 1980 -
Firme globale
• De flexibilité
• D’innovation
Firmes réseaux
Eléments favorisant les délocalisations
‰ Constats
‰ Processus d’externalisation vers les sociétés de services
spécialisées
‰ Recours croissant au personnel intérimaire
‰ Multiplication des échelons de sous-traitance
‰ Fragmentation du processus productif par les TI
‰ Baisse continue des coûts de transport --sauf lorsque les
énergies sont plus chères (gaz, acier, etc)
‰ Poids croissant des échanges intra-groupes dans le
commerce international
Formes de délocalisation
R
Une typologie entre délocalisations d’accompagnement
R
R
ET délocalisations offensives
R
R
le fournisseur suit son donneur d’ordre : Valeo arrête sa production en
Espagne parce que Volkswagen délocalise une partie de sa production
espagnole en Slovaquie
concentration de l’entreprise sur son cœur de compétence : Dyson
délocalise sa production d’aspirateurs auprès d’un sous-traitant
malaysien
et délocalisations défensives
R
R
Lafuma délocalise en Chine pour résister à une concurrence débridée
En cas de mévente, des marques de l’automobile délocalisent
l’assemblage – au détriment des équipementiers
Renault et PSA assemblent plus de
véhicules à l'étranger qu'en France
R
Face à la mévente, les
constructeurs français
ont réduit leur
production dans
l'Hexagone de 20 % au
quatrième trimestre. En
revanche, ils ont
continué à pousser les
feux hors des frontières.
Airbus, une entreprise
qui peine à se
restructurer
R
L'avionneur européen veut
se recentrer sur son métier
de base - la conception
d'avions, l'assemblage et la
vente -. Il entend réduire de
deux ans le temps de
développement d'un
appareil, qui passerait donc
de sept ans et demi à cinq
ans et demi. Mais comme il
n'a plus les moyens de
mener de front tous ses
investissements, Airbus va
chercher des "partenaires à
risques", des équipementiers
qui accepteront d'investir
dans les nouveaux
programmes, comme le
futur long-courrier A350
Les
suppressions
d'emplois
chez Airbus
La France serait la plus
touchée avec 4 300 postes
supprimés, dont 1 100 au
siège à Toulouse, et une
vente de site (Saint-Nazaire
Ville). Viennent ensuite
l'Allemagne, l'Angleterre
puis l'Espagne.
Boeing s'apprête à achever sa mutation
Rattrapé par Airbus, le groupe américain décide de changer
entièrement son modèle industriel en abandonnant la fabrication, pour
se concentrer sur la conception, l'assemblage et la livraison d'avions.
Son objectif est de réduire les coûts, le temps de développement et
d'utiliser de nouveaux matériaux. Boeing cède des sites industriels et
lance simultanément l'opération "Best of Industry". Il s'agit de faire
fabriquer les éléments de la structure par d'autres équipementiers
plus performants.
Le temps où Boeing faisait tout est donc terminé.
Airbus, dont les sites de construction emploient plus de 50 000
personnes à travers l'Europe, veut s'inspirer du modèle industriel de
Boeing et espère externaliser 50 % de la fabrication de ses avions.
Stratégie et
géopolitique
‰ La délocalisation:
‰ pousse les pays, régions et agglomérations à des politiques de redynamisation
améliorant leur attractivité économique et incitant à la création de nouvelles
activités pour remplacer le « vide » économique
‰ incite à des formes de management très décentralisées, par exemple le système
de l'entreprise étendue, permettant de coordonner sans engager de grands
capitaux les meilleures sources de produits et de compétences dans les divers
points de la planète et d'être par ailleurs présents sur les marchés économiques
les plus porteurs ;
‰ induit à l'inverse la tentation de protectionnisme, risquant d'être contreproductive, en isolant des flux économiques mondiaux et en amenuisant le
pouvoir d'achat du fait que l'absence de concurrence entraîne des prix internes
élevés par manque d'efforts d'amélioration et création de rente de monopoles
locaux, diminuant encore davantage la compétitivité.
Ecosystèmes industriels
‰ Dans les pays émergents apparaissent de véritables
écosystèmes high tech. Le co-développement et la fabrication
de produits techniques en des délais records et avec une
assurance qualité conséquente a changé la donne.
‰ En termes de standards de qualité, les deux meilleures
entreprises mondiales dans le domaine du service informatique
sont indiennes.
‰ Ce type de délocalisation n’est donc pas si anodin et mérite
plus de réflexion puisque nous glissons vers une délocalisation
des cols blancs (voir les exemples de HP, de IBM, des SSII)
Ecosystèmes industriels et géopolitique
R Partenariat stratégique
‰ Dès les années 80: la France
passe des accords bilatéraux
‰ ventes de centrales nucléaires,
d ’équipements (sous-marins,
frégates, avions, armes) contre des
importations de consommables
« commodities » : habillement,
textile, alimentation
R 2005: accès en Chine pour Airbus
pour des accords de fabrication
d ’avions et de formation in situ.
Idem pour la pharmacie, la chimie et
les machines-outils
R 2006: accès en Inde pour Airbus
et pour des sous-marins. Idem
pour du matériel électronique
A 380, Blagnac
Au plan social
‰ La délocalisation entraîne des créations d'emploi dans les pays
d'implantation (exemple en France de l'usine Toyota à
Valenciennes). Toutefois :
‰ elle crée aussi des licenciements, et des pertes d'emplois indirects,
difficiles à compenser dans les pays ayant des faiblesses compétitives.
‰ La menace de délocalisations peut aussi être un moyen de pression sur
les conditions de travail (amplitude horaire quotidienne, travail de nuit,
durée des congés payés, sécurité sociale, âge et taux de retraite)
lorsque celles-ci posent un problème économique.
‰ Elles sont donc souvent mal vécues par les salariés et les autres
collaborateurs
L’actualité du problème : les
délocalisations
Entreprise
Origine
Destination Nombre
d’emplois
ST
Microelectronics
Rennes
Singapour
400
Snappon
Eure et Loir
République
Tchèque
225
Vishay
Haut-Rhin
Hongrie
292
Facom
Val de Loire
Taïwan
248
Thomson
Côte d’Or
Chine
400
Délocalisation et emplois
‰ Les arguments favorables
‰ Les emplois de services représentent 70% de l’emploi total dans ce pays (et
dans les économies des pays riches en général), et très peu d’entre eux sont
susceptibles d’être délocalisés car ils supposent une proximité des producteurs et
des consommateurs.
‰ Les emplois qualifiés ne sont pas encore menacés par la concurrence des pays
riches du fait du retard de ces pays gardant de faible taux de scolarisation dans
les études supérieures
‰ Les délocalisations de certaines étapes du processus de production permettent
de stimuler la compétitivité des entreprises résidentes, ce qui est source de
croissance et d’emploi. Le gain de compétitivité permettrai une croissance
d’environ 0,3% du PIB aux États-Unis.
Les coûts à revoir
‰ Interroger les coûts
‰Le coût de la main-d'oeuvre compte. Mais il est souvent
moins important que le prix des matériaux, des machines,
les frais de transport, le risque politique, le prix de l'énergie,
la fiscalité, les brevets.
‰Une enquête montre que si l'on prend en compte le véritable
coût de production à l'étranger, et pas seulement les frais de
fabrication, l'avantage est beaucoup moindre : l'économie
réalisée en délocalisant est de 0,6% pour une entreprise
high-tech, 6% pour un producteur de plastique, 13% pour
une firme de prêt-à-porter (McKinsey, 2004).
Délocalisation vers où ?
‰ Sur la période 1995-2001, 13 500 emplois auraient été
délocalisés en moyenne chaque année dans l’industrie. On
estime que cela représente environ 0,35 % du total de l’emploi
industriel.
‰ Il ne s’agit pas d’un bilan sur l’emploi industriel français du
phénomène de délocalisation. On ne s’intéresse qu’aux
réductions d’effectifs qui seraient dues à des délocalisations,
sans prendre en compte les délocalisations qui ont lieu vers la
France et sont créatrices d’emplois domestiques.
Délocalisation vers où ?
‰ Les délocalisations se feraient un peu plus souvent vers les
pays développés
‰ Un peu plus de la moitié (53 %) des emplois délocalisés le seraient à destination
des pays développés,notamment des pays limitrophes de la France et des ÉtatsUnis.
‰ Le reste, soit environ 6 400 emplois par an, le serait à destination de pays à bas
salaires. Parmi ces pays, la Chine constituerait la principale destination, loin
devant l’Europe de l’Est, l’Afrique du Nord, l’Amérique du Sud et les autres pays
d’Asie
‰ Dans le cas des pays développés, le phénomène de “ délocalisation ” s’inscrit
surtout dans un cadre de restructuration des grands groupes multinationaux. En
cohérence avec cette logique, une délocalisation semble s’y opérer le plus
souvent par filialisation. Vers les pays à bas coûts, en revanche, elle s’effectue le
plus souvent par sous- traitance.
L’attractivité de la France
Flux d'investissements directs
entrants en milliards d'€ 2002
Une attractivité ciblée
‰Pays d’origine : Etats-Unis, Allemagne, RoyaumeUni, Italie
‰Régions d’accueil : IDF, Rhône-Alpes, NPDC, MidiPyrénées
‰Secteurs phares : automobile, services, logiciels et
services informatiques, chimie, …
Quelle taille, quels secteurs ?
‰ Les grands groupes et les secteurs à faible valeur ajoutée
seraient plus souvent touchés
‰ Les délocalisations seraient surtout le fait de grands groupes, plutôt que de
petites entreprises indépendantes. Elles représenteraient chaque année plus de
0,7 % de l’emploi dans les groupes ou entreprises de plus de 5 000 salariés,
contre moins de 0,1 % dans ceux de moins de 50 salariés.
‰ Cela ne signifie pas que ces petites unités sont moins affectées par la
concurrence internationale. Les conséquences pourraient simplement être
différentes : fermeture et disparition pour les petites entreprises, délocalisations
dans les filiales de grands groupes.
‰ Certains secteurs sont plus souvent touchés que d’autres par les délocalisations,
même si celles-cis’observent dans pratiquement tous les secteurs industriels.
Quelle taille, quels secteurs ?
‰ Les grands groupes et les secteurs à faible valeur ajoutée
seraient plus souvent touchés
‰ Les délocalisations vers les pays à bas salaires sont ainsi nombreuses dans les
secteurs de l’habillement et du textile, dans l’électronique et dans les industries
des équipements du foyer. Il s’agit bien souvent de secteurs qui utilisent
intensivement une main-d’œuvre peu qualifiée.
‰ En conséquence, les salariés non qualifiés seraient en moyenne plus touchés que
les qualifiés. Cependant, aucune des catégories de qualification ne semble
véritablement épargnée.
‰ Vers les pays développés, les délocalisations concerneraient surtout des secteurs
très concentrés, où agissent de grands groupes multinationaux : automobile,
aéronautique, pharmacie, électronique.
Quelles régions ou agglomérations ?
‰ Certaines zones d’emplois françaises seraient plus fortement
touchées
‰ Les délocalisations sur la période 1995-2001 auraient touché plus de 10 % des
emplois industriels dans certaines zones d’emplois, alors que d’autres zones
auraient été relativement épargnées.
‰ Au niveau des régions, certaines semblent un peu plus touchées, notamment la
Basse-Normandie, la Lorraine et la région Champagne-Ardenne. Les différences
sont néanmoins de moindre ampleur, comparées à celles entre secteurs.
‰ Il est difficile de déterminer si des zones sont plus “ vulnérables ” que d’autres
au risque de délocalisation : ainsi, les zones les plus pauvres ou celles ayant le
taux de chômage le plus élevé ne paraissent pas avoir été plus touchées par les
délocalisations en moyenne que les zones riches ou ayant un chômage faible.
‰ Devenir de ces mouvements à la faveur de l’intégration économique des
nouveaux membres de l’Union européenne et de la levée d’obstacles aux
importations de textile et d’habillement, en particulier en provenance de Chine ?
Délocalisation et services
‰Toutefois
‰ Il faut remarquer que les secteurs d’activités concernés
par les délocalisations sont de plus en plus nombreux
comme l’atteste celle récente de certains services
‰ La délocalisation des services est liée à la disponibilité
d’importantes infrastructures de communication,
conséquence du développement des télécommunication et
d’Internet à la fin des années 1990. Suite à
l’informatisation de nombreux services, il a été possible de
déplacer le lieu de production des services vers des pays à
bas salaires sans que cela n’affecte le client.
Délocalisation et services
‰Toutefois
‰ L’inde est la première bénéficiaire de cette tendance car elle
dispose d’une importante main-d’œuvre qualifiée et
anglophone. Des services d’assistance technique sont par
exemples fournis aux clients américains sans que ceux-ci ne
connaissent la nationalité de leur interlocuteur.
Une employée d'un centre d'appel de
la banque HSBC en Inde, en
novembre 2003.
Délocalisation et services
‰ Exemples
‰ Le développement de l’industrie informatique en Inde, dans la ville de Bangalore
par exemple, a été accéléré par l’implantation des grandes entreprises
américaines.
‰ En France, des sociétés telles que Axa ou la Société Générale ont délocalisé leur
comptabilité en Inde, British Airways et Swissair leur activité de réservation…
‰ Les centres d ’appel en Afrique, au Maghreb
‰ Les Pages Jaunes au Shri Lanka
Interrogations : des conditions de travail,
des relations d ’emploi « moyenâgeuses »
au delà des descriptions de Zola, de Dickens, ou
A, Londres
La matière grise travaille à la
chaîne
‰ SSII: usines logicielles, industrialisation des
prestations
‰ Des centres de services « offshore » pour des réponses à des appels d ’offre de
grands comptes pour l ’Infogérance
‰ Riposte: « industrialisation » des bouts de prestations : « travailler vite des
programmes propres » -exemples: progiciels intégrés, Sap, Oracle
‰ Puis des centres regroupés « nearshoring » ou « onshore » en régions
‰ Des processus très encadrés, rationalisés, standardisés -- modèles CMM
‰ Le modèle d ’affaires et d ’organisation ? Les délocalisés des continents
émergents -- Inde, Singapour,
¾ Interrogations : des conditions de travail
tronçonnées, des
des relations d ’emploi
La matière grise est elle une matière
première ?
‰ Le contenu du travail: la prestation logiciel comme
« commodité » = consommable de « servuction »
‰ Une définition économique des commodités : Un produit standardisé aux qualités
parfaitement définies et connues des acheteurs; La compétition entre
producteurs ne passe que par les prix: pas de différenciation produit possible
‰ Un produit devient une commodité quand a disparu, par des élaborations
successives, toute différence qualitative issue de son origine naturelle
‰ Parmi les produits de base: les métaux raffinés (mais pas les minerais) les
produits pétroliers raffinés (mais pas “ le ” brut), les tourteaux de soja, le sucre
raffiné
‰ Parmi les produits manufacturés plus élaborés: les rails, les ronds à béton, les
composants électroniques standards
‰ Parmi les services: le fret, l ’électricité
‰ quid du développement logiciel ?
Délocalisation et
R&D
‰ La complexité des organisations de délocalisation:
L ’Oréal R & D en Chine
‰ Le groupe investit dans l ’exploration des connaissances : spécificités
cosmétiques de la population chinoise, L’Oréal Institute for Ethnic Hair
and Skin Research, Pudong
‰ et découvre la bureaucratie d ’une administration et d ’un état totalitaire
-- 47 dossiers pour une implantation de site
‰ La bureaucratie est historiquement née et pensée en Chine il y plus d ’un
millénaire, de même le mandarinat
‰ La R & D implique aussi les sciences sociales : l ’ethno -marketing réalisé
par une société d ’études en France -- associée à Paris Sorbonne
L’exemple de Novartis
Clariant
Sandoz Vends sa division
produits chimiques
(2,3 milliards de FS de CA, 8000 salariés)
Ciba vends ses activités chimie de spécialité
(8,5 milliards de FS)
Novartis =
(Suisse)
Ciba-Geigy
(Suisse)
Coopération
K
K : 50% en 1992
CHIMIE
59% santé
27% agrochimie
14% nutrition
Fusion (mars 1996)
PHARMACIE
Sandoz
(Suisse)
K
Coopération
(xénogreffes)
K : 50%
Myriad Genetics
et autres ESB
Intérêts
dans autres ESB
(une centaine)
Chiron ( EU)
K : 50%
Genetic Therapy (Gaithersburg) Imutran (GB : Cambridge)
(3,6% en 1991, contrôle en 1995) Biotransplant (EU : Boston)
Systemix
Biocine
( EU : Californie)
ESB
Coopération
John Hopkins University
Max Planck Institute
UNIVERSITES
Dur, dur !!!
‰ Exemples (2)
‰ IBM annonce en son intention de supprimer entre 10 000 et 13 000 emplois sur
un total de près de 319 000 salariés dans 170 pays, soit de 3 % à 4 % des
effectifs mondiaux (Le Monde du 6 mai). Principales activités visées : les services
informatiques aux Etats-Unis et en Europe, dont les performances sont jugées
médiocres. Economies espérées : de 300 millions à 500 millions de dollars pour
"Big Blue" (le surnom d'IBM), qui réalise plus de 1 milliard de dollars de
bénéfices par trimestre.
‰ La France est pourtant particulièrement touchée par les suppressions d'emplois
annoncées en mai : 769 postes vont y être supprimés (sur 12 000),
principalement dans les activités de services. IBM France risque en outre de
perdre son rôle de tête de pont d'IBM en Europe.
Dur , dur !!
‰ Exemples (3)
‰ (suite) De fait, le siège social d'IBM Europe va être réorganisé, avec deux
"centres de décision opérationnels" , l'un à Madrid, en Espagne, et l'autre à
Zurich, en Suisse, "de façon à être plus proches de nos clients" , précise un
porte-parole français d'IBM, qui ajoute : "La structure européenne sera
beaucoup plus légère. »
‰ « On a connu l'Irlande, il y a quatre ans, puis Madrid, et maintenant, c'est l'Inde.
Il faudra quand même que l'entreprise reconnaisse un jour les limites de cette
politique de recherche de la main-d'oeuvre le meilleur marché possible,
notamment pour ses clients » CFDT
‰ Pour IBM, dont la moitié du chiffre d'affaires provient aujourd'hui de la vente de
services, le coût de revient d'un ingénieur devient en effet une variable
essentielle. Un ingénieur américain coûterait 75 000 dollars par an,
contre 15 000 pour un indien...
Restructurations négociées
‰ Hewlett-Packard France -- octobre 2005
‰ des restructurations suite à de mauvais résultats financiers, à des
choix stratégiques controversés (cf Carly Fiorina)
‰ Hewlett-Packard a annoncé son plan de restructuration mondiale : une
réduction des effectifs de 14 500 personnes soit 10 % des postes au
cours des 18 prochains mois.
‰ Le 1/4 de l’effectif touché par le plan social -- 1 240 suppressions de
postes envisagées
‰ Des activités déportées à Bangalore, ou en Pologne et en Slovaquie
‰ Une mobilisation collective suivie des cadres
‰ Une re-négociation de l ’accord RTT
Solidarité internationale
‰ Une filiale du groupe Yves Rocher -- 2005
‰ Une société au Burkina Faso qui fabriquait pour le compte
du Groupe Yr créée en 1996
‰ Pertes, fermeture, et licenciement de 117 ouvrières
‰ Constestation du mode de calcul pour l’indemnité de fin de
contrat --mobilisation syndicale internationale et
médiatisation
‰ Un accord amiable -- pour des compléments aux
indemnités
Ne pas externaliser, ne pas délocaliser:
un choix
‰ Une énorme capacité d’anticipation et d’innovation
‰ La recherche de produits nouveaux, des marchés futurs: la R &D
‰ La qualité élevée, la marque, la «niche» du haut de gamme
‰ Le design, les brevets, l ’inventivité
‰ en relations étroites avec leurs territoires d’implantation
‰ un atout de taille: un actionnariat stable et familial
‰ Une GRH inventive, volontariste, négociatrice: recrutement local,
fidélisation, formation profesionnelle
‰ la plupart reconnaissent faire fabriquer une partie de leurs produits à
l’étranger ou y avoir des filiales
‰ Pas de recette miracle: «C’est toute une alchimie, un équilibre à trouver»,
Bruno Fille, PDG Manitou, Ancenis, 44
La productivité du travail dépend de…
‰L’intensité capitalistique. Quelles politiques
d’investissement?
‰La qualité de la main d’œuvre. Quelles
politiques de formation?
‰Des modes d’organisation des entreprises.
Quelles pratiques manageriales?
Quelle métamorphose de la grande
entreprise?
‰ Thomson pourrait en être une préfiguration, puisqu’elle a
fait disparaître 85 % de son activité au cours de ces quatre
dernières années. Il ne s’agit plus d’une entreprise
électronique grand public.
‰ Elle a atrophié son cœur de métier manufacturier et elle se
déploie vers l’amont, puisque la propriété industrielle est
devenue l’une de ses principales sources de revenu, et en
aval vers les services en devenant un opérateur professionnel
de l’audiovisuel aux États-Unis.
‰ Ses activités productives n’existent plus qu’en Chine et
provisoirement au Mexique, en Pologne et en Italie.
Retour sur les délocalisations
Actionnaires
ROI
Managers
Pression
sur le coût du travail
Salariés
Quelle solution ?
Actionnaires (FDP)
Managers
Salariés
Actionnaires
individuels
« Il y a donc un argument sérieux pour la représentation
collective des intérêts des mandants [actionnaires individuels],
dotée d’une capacité d’expertise qui réduise l’asymétrie
d’information vis-à-vis des gestionnaires [de fonds]. C’est
légitimement aux syndicats de remplir ce vide dans la médiation
du rapport financier et du rapport salarial » (Aglietta, 1999)
Définir: travail géographiquement
distribué
ou remote work
Cap Gemini, Inde
Ici, maintenant, n’importe où, n’importe
quand ?
‰ Définition
‰ S’affranchir (sous contraintes) de la distance, de la présence, du
contrôle, du temps, grâce au transfert d’informations, aux supports de
communications
‰ Typologie:
‰ Travail à distance -- Working From Home (WFH) ou E -Work, ou Home
Based Telecommunicating (HBT)
‰ Centres d’appel (call centers)
‰ Equipes virtuelles (virtual teams)
‰ Télécentre ou télékiosque (neighbourhood work centre)
‰ Services informatiques, industrie du logiciel (Inde, Philippines, Chili)
Business people,
Call Center
Broker, salle de marché, Boston
Salaire moyen d’un programmeur, en
Euros, 2002
Etats Unis
5 000
France
Entre 2 500 et 3 000
Inde
Chine
Entre 500 et 900
700
Russie
Entre 400 et 700
Europe de l’Est
Entre 400 et 700
Philippines
500
Définir: dé-industrialisation
La distinction :
délocalisation/désindustrialisation
‰ Désindustrialisation:
‰ se définit comme le recul de la part de l’industrie dans l’emploi total
‰ On comprend d’emblée toute la difficulté à manier un tel concept dans
le débat public : la part de l’industrie dans l’emploi peut baisser, sans
que l’emploi industriel recule, si l’emploi total progresse.
‰ La part de l’industrie dans l’emploi peut baisser, mais non la part de
l’industrie dans la richesse créée, si les gains de productivité y sont plus
rapides que dans les services.
‰ Enfin l’employé d’une société de nettoyage occupé dans un atelier
industriel se demandera à bon droit s’il travaille dans l’industrie ou dans
les services !
Les constats
‰ Désindustrialisation:
‰ D’après Rowthorn et Ramaswamy (1999), le commerce Nord-Sud, donc
un champ plus vaste que la seule délocalisation, expliquerait 20 % de la
diminution de l’emploi industriel observée dans les pays développés de
1970 à 1994
‰ Une actualisation de cette étude sur la période 1970-2002 (Boulhol,
2004) parvient à une estimation de l’ordre de 15 % en moyenne pour les
pays industriels, notamment à une perte de 250 000 emplois industriels
dans le cas de la France
‰ Tous les pays développés connaissent une baisse tendancielle de l’emploi
industriel au profit de l’emploi dans les services, la France ayant été
plutôt moins affectée (diminution de 14 % des emplois dans l’industrie
de 1991 à 2003) que des pays plus industriels comme l’Allemagne (– 29
%).
Les constats
‰ Emploi
‰ Réduction des emplois du périmètre industriel (-30%)
‰ Phénomène d’externalisation vers les services marchands
aux entreprises (dont 30% de l’activité est à destination de
l’industrie)
‰ Élévation des compétences et déplacement des
spécialisations professionnelles
‰ Croissance de l’investissement immatériel (R&D et publicité)
Le Blanc Gilles, "L'industrie dans l'économie française (1978-2003) : une étude comparée",
Etude réalisée pour le Cercle de l'Industrie / Institut de l'Entreprise, 2005.
Comparaisons internationales
‰ L ’étude des dynamiques industrielles au cours des 25 dernières
années souligne trois résultats principaux :
‰ une évolution comparable sur la période considérée du poids de
l’industrie dans la valeur ajoutée, l’emploi, l’investissement ; la baisse de
ces indicateurs relatifs est en France comparable à la moyenne des
autres pays observés (un peu plus élevée qu’en Allemagne et en Italie
mais moins marquée qu’au Royaume-Uni),
‰ de meilleures performances françaises en matière de R&D et de
productivité du travail dans l’industrie
‰ un classement relatif défavorable persistant de la France, puisque le
poids de son industrie dans l’économie en termes de valeur ajoutée,
d’emplois et d’investissement reste plus faible que dans les autres pays
étudiés sur toute la période examinée.
Le Blanc Gilles, "L'industrie dans l'économie française (1978-2003) : une étude comparée",
Etude réalisée pour le Cercle de l'Industrie / Institut de l'Entreprise, 2005.
Répartition de l’emploi total
Références: The Conference Board (2004), Can Manufacturing Survive in Advanced Countries ?
Le déclin de l’emploi industriel aux USA
‰ Définition
Une énigme
‰ D ’où le travail du futur proviendra t il ?
‰ Le travail « hybride « technico -serviciel (fig 6)
‰ Le travail artisanal
‰ Le travail sur mesure : solution
intégrée client
‰ La qualification: valeur sure
‰ Le travail avec autrui
74
Une énigme : qualification et emplois
75
Une énigme : proespective pour
2015
Voir rapport Boissard, 3 janvier 2007
Dossier module 1
76
Au final:
Quelles leçons ? Quel bilan ?
‰ Persistance du fait industriel : croissance de la valeur ajoutée en volume,
poids décisif dans la R&D, l’investissement des entreprises et les échanges
extérieurs,stabilisation des indicateurs dans les années 1990
‰ Importance des dynamiques à la périphérie du cœur industriel (au sens
statistique) : services marchands aux entreprises, transport, mise en
marché des produits…
‰ Prise en compte des phénomènes masqués : externalisation d’emplois
industriels dans les services, investissement immatériel
‰ La restructuration de l’industrie française (1985-1995) sur un ensemble
productif contracté mais performant (hausse de la productivité du travail)
Le Blanc Gilles, "L'industrie dans l'économie française (1978-2003) : une étude comparée",
Etude réalisée pour le Cercle de l'Industrie / Institut de l'Entreprise, 2005.
Quelles leçons ? Quel bilan ?
‰ Comparer les coûts horaires de main d’œuvre n’a guère de
sens (Le Blanc, 2005)
‰ Bilan global intégrant la productivité, le coût unitaire du
travail, le coût des transports, l’environnement fiscal et social
‰ Théorie du commerce international justifiant l’intérêt de
l’échange : spécialisation des pays selon leurs avantages
comparatifs (ressources naturelles, main d’œuvre, capital,
technologie).
Le Blanc Gilles, "L'industrie dans l'économie française (1978-2003) : une étude comparée",
Etude réalisée pour le Cercle de l'Industrie / Institut de l'Entreprise, 2005.
Quelles leçons ? Quel bilan ?
‰ Les économies européennes choisissent des activités à forte
valeur ajoutée, intensives en capital, innovantes, requérant du
travail qualifié, mais à faible contenu en emploi
‰ Conséquences : un bénéfice global au niveau du pays mais
une baisse du niveau de l’emploi
‰ Se pose donc un problème de répartition des bénéfices des
échanges au sein de la collectivité nationale, donc de politique
publique
‰ Fortes inégalités géographiques et sectorielles dans les gains
et les pertes.
Le Blanc Gilles, "L'industrie dans l'économie française (1978-2003) : une étude comparée",
Etude réalisée pour le Cercle de l'Industrie / Institut de l'Entreprise, 2005.
Quelles leçons ? Quel bilan ?
‰ En particulier au plan local, car les emplois détruits et les
emplois créés par le commerce international ne seront que
rarement intégralement compensés dans une même zone
géographique ou bassin d’emploi
‰ Poids des spécialisations historiques -- une région = une
production
une identification
‰ Conséquences: (1) une double difficulté de gestion de déclin,
de transition, et de sortie par modernisation; (2) un travail sur
les représentations de l ’action commune socio -économique
et politique
‰ Problème de formation et d’évolution des compétences
Le Blanc Gilles, "L'industrie dans l'économie française (1978-2003) : une étude comparée",
Etude réalisée pour le Cercle de l'Industrie / Institut de l'Entreprise, 2005.
Quelles réponses pratiquées, possibles ?
‰ Pour les entreprises, l’internationalisation des marchés
constitue une menace mais aussi la possibilité de nouveaux
marchés
‰ Face à l’intensification de la concurrence en prix, stratégies de
différenciation produit (design, saison) et d’innovation
(concourante, exploratoire)
‰ Pour cela, importance de l’articulation efficace entre R&D,
production et mise en marché
‰ Parier sur les processus de qualité, de personnalisation et de
relations au consommateur, de maintenabilité, de sureté
Le Blanc Gilles, "L'industrie dans l'économie française (1978-2003) : une étude comparée",
Etude réalisée pour le Cercle de l'Industrie / Institut de l'Entreprise, 2005.
Les leçons du modèle allemand?
‰ L’économie allemande est la 1° puissance exportatrice
mondiale – devant les Usa et la Chine
‰ Ce qui implique un système productif contingent –produits à
forte valeur ajoutée, une « compétence » cumulée dans la
politique exportatrice depuis 4 décennies, un couplage étroit
société/éducation/qualification
‰ Ne pas s’intéresser aux produits et aux secteurs standards,
aux activité de base « commodities » qui souffrent d’emblée
de la menace des pays à faible coût de main d’œuvre, aux
marchés du travail déréglementés
Le Blanc Gilles, "L'industrie dans l'économie française (1978-2003) : une étude comparée",
Etude réalisée pour le Cercle de l'Industrie / Institut de l'Entreprise, 2005.
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