LE MALADE IMAGINAIRE

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LE MALADE
IMAGINAIRE
Molière
Mise en scène Daniel Leduc
Ecla Théâtre
Fabrique de théâtre depuis 1987
25 rue Michel Le Comte 75003 Paris
tél. administration 01 40 27 82 07
www.ecla-theatre.com
LA PIÈCE
Le Malade imaginaire / Molière
Un bal des vampires burlesque et bouffon autour d’un malade plein de santé, ou l’ultime
irrévérence du plus grand satiriste du genre humain.
Replié dans sa chambre, meublée de paravents, Argan, bourgeois cossu, s’est fait
le seigneur d’un royaume de chimères : la maladie, royaume dont il est à la fois,
le bourreau et la victime. Autour de ce personnage fragilisé à dessein, à force de lavements
et de saignées, par son médecin, pour mieux entretenir chez lui l’illusion de sa maladie,
se met en branle un gigantesque bal des vampires, burlesque et bouffon. Si la santé
de Molière s’était altérée dans les années précédant la création du Malade imaginaire,
son art, lui, n’avait fait que s’épanouir davantage, et cette ultime pièce concentre en elle
toutes les prodigieuses qualités comiques que Jean - Baptiste Poquelin avait pu déployer
auparavant.
Ecla Théâtre
Fabrique de théâtre depuis 1987
DISTRIBUTION
Jean-Paul Audrain
Élodie de Bosmelet
Benjamin Bur
Valérie Français
Magali de Jonckheere
Jean-Philippe Molé
Sébastien Nivault
Philippe Roux
Audrey Sourdive
Béralde
Béline
Thomas Diafoirus
Toinette
Louison
Le Notaire et Purgon
Cléante
M. Diafoirus et M. Fleurant
Angélique
Mise en scène
Décor
Costumes
Lumières
Collaborateur artistique
Daniel Leduc
Gérald Ascargota
Sophie Taïs
Fabrice Hamet
Stephan Imparato
Ecla Théâtre
Fabrique de théâtre depuis 1987
INTERVIEW
DU METTEUR EN SCÈNE
Daniel Leduc
Comment avez-vous mise en scène ce Malade imaginaire ?
Ma mise en scène est classique dans son aspect général. Les costumes sont d’inspiration XVIIe
voire début XVIIIe siècle. Ceux des médecins, par exemple, sont des reproductions de ceux
de l’époque. Il y a cependant une différence marquée dans les costumes des Diafoirus père
et fils. Ils incarnent la médecine d’un autre âge. J’ai voulu en faire des personnages vampiriques,
qui surgissent pour prendre le sang, l’argent, et la fille du malade. Leur aspect physique traduit
donc un style underground. Les décors, eux, sont un peu abstraits. Par exemple, la chambre
d’Argan ressemblerait plutôt à un radeau parce que j’ai voulu donner l’impression qu’il était
en perdition, en errance dans son propre univers.
Qui est justement Argan ?
Molière nous décrit quelqu’un dont la manie de se soigner dérive vers une hallucination sur sa propre
maladie et sur lui-même, dans le sens où il pense qu’il va mourir. Cette obsession est entretenue
par des gens autour de lui qui l’exploitent… Et c’est cette évolution, à l’intérieur de la pièce, qui en fait
la trame. Argan est un personnage délirant. Il veut faire la synthèse entre la maladie et la médecine.
Tout comme il est à la fois victime de lui-même à cause de sa folie, victime de ceux qui l’exploitent
par le biais de sa maladie ; il est aussi un bourreau pour tout son entourage que sa phobie martyrise.
À travers sa maladie, il cherche une façon d’être. C’est elle qui fait que l’on va s’occuper de lui, que
l’on va le soigner. En même temps il y a chez lui une véritable peur de la mort, mais paradoxalement
c’est grâce à elle, lorsqu’il se fera passer pour mort, qu’il découvrira la vérité sur son entourage.
Le Médecin malgré lui, Le Malade imaginaire… Molière avait une sacrée dent contre
la médecine !
Il faut dire que la science était à cette époque-là très embryonnaire et qu’il y avait beaucoup
de charlatans parmi les médecins. Molière avait de la rancœur vis-à-vis de certains d’entre eux
qui avaient soigné sa mère d’une façon absolument lamentable. Il l’avait vue mourir après
des traitements, des saignées… ces traitements étaient difficiles, et d’ailleurs on a réellement
essayé de montrer sur scène les saignées, les clystères, tous ces engins de torture… Et puis,
on venait juste de découvrir que le sang circulait et Molière aimait à intégrer dans ses pièces
l’actualité de son époque.
Ces préoccupations sont-elles encore d’actualité ?
Les problèmes de santé prennent de plus en plus d’importance dans notre société, grâce
à la science - qu’il n’y avait pas à l’époque. N’importe quelle revue nous parle de ceux que l’on
peut avoir, de la façon dont on peut les résoudre… sans parler d’Internet ! La médecine a tellement
évolué que les critiques de Molière sur ce plan-là sont un peu dépassées, un peu désuètes.
Mais on peut aussi transposer cela dans un contexte plus général, comme les sectes ou toutes
les formes de médecines parallèles. Et puis cette espèce de drame intérieur, cette préoccupation
oppressante et complètement angoissante de la santé sont éternels. Même si effectivement
on a maintenant des paramètres qui font que la vie et les traitements sont plus agréables.
Au-delà de cette satire de la médecine, quel est le sous-texte de cette pièce ?
J’ai l’impression que toutes les pièces de Molière sont construites sur le même schéma.
Il s’intéresse principalement à la folie des gens. Chacun de ses personnages cherche à découvrir
une vérité cachée quelque part. Cette vérité peut se nicher dans la noblesse de Monsieur Jourdain,
dans l’argent d’Harpagon, dans la maladie chez Argan. Leurs obsessions sont les révélateurs.
Ses personnages illustrent le constat qu’on est toujours à la recherche de quelque chose
de fantomatique que l’on ne peut jamais obtenir. Ainsi, Molière nous fait comprendre qu’il faut
être heureux ici et maintenant en composant avec les choses réelles de la vie, et ne pas courir après
des illusions. Je me demande même si l’amour, pour lui, n’est pas une illusion… ou peut-être
que voici finalement les seules choses qui seraient sauves dans ses pièces : le désir et l’amour !
Ecla Théâtre
Fabrique de théâtre depuis 1987
LE METTEUR EN SCÈNE
Daniel Leduc
Après une maîtrise obtenue à la faculté d’Amiens, il entre à l’École Nationale de Théâtre
de la rue Blanche à Paris (ENSATT) où il a pour professeur Gérard Vergez et Michel
Favory. Ensuite il entrecroise une activité de comédien et de metteur en scène.
En tant que comédien il joue plusieurs saisons avec Jean Meyer au Théâtre des Célestins
à Lyon (Les Misérables d’Hugo, Les Fausses Confidences de Dubois), puis ensuite sous
la direction de José Valverde, Jean-Luc Jeener, Jean-Louis Sarthou, Attilio Maggiulli,
Sara Vajda et Christian Grau-Stef, des auteurs comme Victor Hugo, Zola, Goldoni ou
Schnitzler. Il tourne avec Gérard Vergez, François Cadet et Claude Santelli.
En tant que metteur en scène, il réalise La Vie est un songe de Calderon au Théâtre
de Villejuif, La Fausse Suivante et Arlequin poli par l’amour de Marivaux au théâtre
de Savoie, Mémoires écrits dans un souterrain de Dostoïevsky au Théâtre de Neuilly.
Depuis plusieurs années il collabore au sein de la Compagnie Ecla Théâtre, où il signe
plusieurs mises en scène, tout en y interprétant des rôles fondamentaux : Argan dans
Le Malade imaginaire, Le Maître de philosophie dans Le Bourgeois gentilhomme et
Géronte dans Les Fourberies de Scapin.
Ecla Théâtre
Fabrique de théâtre depuis 1987
NOTE DU METTEUR
EN SCÈNE
Daniel Leduc
Si la santé de Molière s’était altérée, dans les années précédant la création du Malade
imaginaire, son art, lui, n’avait fait que s’épanouir davantage, et cette ultime pièce
concentre en elle toutes les prodigieuses qualités comiques que Jean-Baptiste Poquelin
avait pu déployer auparavant. Aussi la mise en scène profite-t-elle avec ravissement
de la gamme complète des effets comiques que l’auteur met à sa disposition.
Tout d’abord de cette galerie étonnante de personnages (campés jusqu’aux limites
de leur excentricité) aux intérêts divergents, aux rapports conflictuels, surgissant dans
un rythme effréné de l’ombre des coulisses pour effectuer leur numéro de « grand guignol ».
(Ainsi Béline larmoyant à l’idée du testament) devant Argan, le maître de maison, plus
souvent bouffon que despote, devenu le pitre de ses fantasmes. Tous ces êtres
à la limite du grotesque se débattant dans un comique de situation, de quiproquos,
dans lequel ils aiment à se transformer (pensons à l’ivresse du jeu qui doit s’emparer
de Toinette sous sa robe de médecin ou à celle de Cléante, inventant son faux opéra,
qui n’est autre que sa vraie situation). Les supercheries s’enchaînent pour tous
ces personnages, se dévoilant, se dissimulant, pour qui les vérités d’un instant seront
les mensonges du suivant, incapables de répondre à la question « Qui est qui ? ».
Ce comique de situation s’appuie en même temps sur la densité d’une écriture rarement
aussi efficace, sur des dialogues rythmés à la perfection pour un art consommé
de l’efficacité (rappelons-nous la dispute de Toinette avec Argan et l’arrivée vengeresse
de Purgon). Tous ces différents niveaux du comique viennent servir cette satire sociale
féroce contre les médecins, leurs tics, leur incompétence, et leur prétention.
Par la construction des personnages jusque dans leur paroxysme, par le déploiement
de l’intrigue dans son rythme le plus tendu, et en permettant ainsi aux comédiens
de partager le délire poétique de Molière, le spectacle veut faire partager les fastes
d’une pensée universelle et immortelle.
Ecla Théâtre
Fabrique de théâtre depuis 1987
La genèse
Le Malade imaginaire
17 février 1673 : c’est la quatrième représentation du Malade imaginaire au Palais Royal.
Molière interprète le rôle d’Argan. Au cours de la scène finale, dite de l’intronisation,
l’auteur-acteur se sent fortement « incommodé », il achève cependant le spectacle et rentre
précipitamment à son domicile. Il y décédera à 10 heures du soir. Pour cela, la pièce
du Malade imaginaire possédera pour l’éternité un supplément d’émotion, qui lui fera
occuper dans le cœur des gens de théâtre, une place privilégiée. Cependant, l’anecdote
pour tragique qu’elle soit, n’aurait pas suffi à elle seule, à tisser autour de la pièce cette
aura particulière. C’est que rarement, en effet, Molière ne s’est autant impliqué dans
l’une de ses œuvres, au point que l’on puisse y sentir presque charnellement sa présence.
Pièce magique (à entendre dans le sens de la sorcellerie) dont le héros « malade
imaginaire » semble tout autant « malade de son imaginaire », devenu incapable
de discerner la véritable nature des êtres qui l’entourent, prêtant toutes les vertus aux
personnes perfides ou cupides, et noircissant à l’envi d’autres sincères et dévouées.
La pièce se déploie en effet comme un jeu de masques et de miroirs, une sorte
de somptueuse variation sur le double, apparaît comme un enchevêtrement du faux
et du vrai, écheveau que Toinette la servante, s’évertuera à démêler tant bien que mal.
Ainsi l’on découvrira que le malade est bien portant - la femme aimée, une traîtresse
- la fille rebelle, pleine de tendresse - les médecins de la fin, des comédiens.
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Fabrique de théâtre depuis 1987
L’AUTEUR
Molière
Molière naît Jean-Baptiste Poquelin en janvier 1622 à Paris. Fils d’un tapissier du Roi,
il perd sa mère lorsqu’il est encore enfant et accomplit de brillantes études.
Très vite, il découvre le Théâtre, mais se destine tout naturellement à reprendre la charge
de son père. À l’âge de 18 ans il rencontre les Béjart, une famille de comédiens
dont il s’éprend de la fille, Madeleine. Mais il entame alors des études de droit,
et ce n’est que brièvement qu’il prend la suite de son père pour très vite s’engager
auprès de Madeleine Béjart dans « L’illustreThéâtre » en 1643. Molière devient directeur
de la troupe qui se produit à travers la France et acquiert peu à peu une réputation
dans le registre comique. Il rencontre Corneille, dont il joue également les œuvres
pour Louis XIV. Il présente aussi ses propres pièces, comme Les Précieuses ridicules
en 1659, puis innove alors dans le registre de la comédie-ballet avec Les Fâcheux.
En 1662 il épouse Armande Béjart, et choque le monde bien-pensant avec
ses Précieuses ridicules, épousant la cause des femmes bien avant l’heure du féminisme.
Son esprit critique et ouvert est alors qualifié de libertin. S’il est responsable
des divertissements de la cour, il continue cependant de s’attirer de vives oppositions,
et sous la pression, son Tartuffe se voit interdit par Louis XIV en 1664. Il enchaîne
avec Dom Juan, Le Misanthrope, Le Médecin malgré lui, Amphitryon, George Dandin,
puis l’Avare. Entre temps, il rompt avec Armande Béjart, et sa santé décline
peu à peu.1669 est l’année du décès de son père, mais aussi du triomphe de Tartuffe
qu’il est autorisé à présenter de nouveau, ainsi que du début de sa collaboration
avec Lully dans la création de ses comédies-ballet, dont Le Bourgeois gentilhomme.
S’ensuivent, entre autres succès, Les Fourberies de Scapin et Les Femmes savantes.
Ironie du sort, c’est à l’occasion de la quatrième représentation du Malade imaginaire
en février 1673 que Molière quitte la scène en pleine agonie pour rejoindre son lit de mort.
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Ecla Théâtre
Fabrique de théâtre depuis 1987
CALENDRIER 2010-2011
LE MALADE IMAGINAIRE / Molière
Mise en scène Daniel Leduc
Théâtre du Gymnase
38 bd de Bonne Nouvelle 75010 Paris
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Du 4 février au 15 avril 2011
€€
Réservations 01 42 72 00 33
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Prix des places
Adultes 29 Euros €
Enfants 19 Euros €
Groupes 16 Euros €
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Durée 1h50 sans entracte
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Tout public (dès 8 ans)
mardi 15 février
lundi 21 février
vendredi 25 février
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dimanche 6 mars
samedi 12 mars dimanche 20 mars samedi 26 mars mercredi 30 mars mardi 12 avril vendredi 15 avril 14h30*
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* vacances scolaires
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