« Reconstruction Ancestrale du type de Placentation chez les

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Aix – Marseille Université
Faculté des sciences de Luminy
Bioinformatique – Biochimie Structurale & Génomique
(BBSG)
Année Universitaire 2013 – 2014
RAPPORT DE STAGE
« Reconstruction Ancestrale du type de
Placentation chez les Euthériens : Recherche
d’Evolutions Convergentes et Parallèles »
Présenté et soutenue par Dardaillon Justine
Effectué dans le cadre d’une Première Année du Master BBSG,
Au sein de l’EBM (Evolution Biologique et Modélisation),
Sous la supervision du Dr Pierre Pontarotti, Directeur de recherche au CNRS.
SOMMAIRE
Introduction……………………...……….…………………………………....…page 3
Matériel et Méthodes……………….…...…..……………………………………page 3
Résultats………………………………………………………………………..…page 5
Discussion……………………………………………………………………...…page 6
Conclusion………………………..………...………………………………...…..page 7
Remerciement...…………………………………………………….……….....…page 7
Références………………………………………………………….……….....…page 7
ANNEXE I..…………….………………..……………………………................page 9
ANNEXE II..…………………………….………………………………….......page 10
ANNEXE III.…………………………….…………………………………...…page 11
ANNEXE IV………………………………..………………………………...…page 12
ANNEXE V.…………………………………..……………………………...…page 13
2
Introduction:
L’analyse de l’évolution convergente peut permettre de mieux comprendre les mécanismes liés à l’évolution et
permettrait, sous l’hypothèse que les mêmes gènes (suite éventuellement à des pressions environnementales similaires)
seraient impliqués dans les mêmes changements phénotypiques, de mieux prédire les sites et les changements génétiques
impliqués pour un même phénotype. La convergence évolutive peut-être définie, au sens large, par l’apparition de
manière indépendante d’un même caractère plusieurs fois au cours de l’évolution au sein de lignées phylogénétiquement
éloignées (1). On distingue généralement l’évolution convergente et l’évolution parallèle. Dans le premier cas, le même
état dérivé d’un caractère est présent chez des espèces ne partageant pas d’ancêtre commun proche et où l’état ancestral
du caractère considéré n’est pas le même. Dans l’autre cas, l’état du caractère qui est apparu plusieurs fois dérive du
même état ancestral.
A l’heure actuelle, les facteurs conduisant à l’évolution du placenta sont encore méconnus et mal compris, or
cette structure semble être apparue plusieurs fois au cours de l’évolution et ce, dans différentes lignées telles que les
reptiles et les mammifères, d’où l’importance de comprendre l’évolution du placenta et de ses membranes fœtales
associées afin de déterminer si il y a eu convergence évolutive pour l’apparition de cette structure. Même si de
nombreuses variations de la structure du placenta et des membranes fœtales associées se prêtent à l’analyse cladistique,
Mess et Carter (2007) dans une étude récente ont obtenus des résultats contradictoires qui nécessitent de réexaminer la
question avec un plus large échantillonnage et puis éventuellement, avec la génomique comparative (2, 4).
D’une manière générale, la placentation est définie comme étant la formation et la croissance du placenta à
l’intérieur de l’utérus. Sa fonction est de transférer les nutriments des tissus maternels à l’embryon qui se développe (3).
Ici, nous allons nous intéresser principalement aux Mammifères et plus particulièrement aux Euthériens (Mammifères
placentaires). En effet, il n’y a pas de placentation chez les Monotrèmes (mammifères qui pondent des œufs), et les
Marsupiaux ou Métathériens possèdent un placenta rudimentaire avec lequel il est encore aujourd’hui difficile de
comparer les structures des placentas complexes des euthériens; la gestation des Marsupiaux est généralement très courte
puisque la plus grosse partie du développement se passe dans la poche, l’embryon est accroché à une tétine maternelle (5,
6, 7). Chez les Euthériens, le placenta se forme après que l’embryon s’est implanté dans la paroi de l’utérus (3). Les
placentas sont classés en fonction du nombre de tissus qui séparent le sang maternel et fœtal mais aussi en fonction de
leur type d’implantation et de leur pouvoir invasif (Annexe I). Ainsi, on distingue trois grand types de placentation au
sein des Euthéria : la placentation de type épithélio-chorial où le trophoblaste (cellules délimitant la périphérie de l’œuf)
est en contact direct avec l’épithélium utérin, la placentation de type endothélio-chorial où l’épithélium utérin a disparu et
où l’endothélium des capillaires maternels est en contact avec le trophoblaste, et la placentation de type hemo-chorial où
tout les tissus maternels ont disparus et où le sang maternel est en contact direct avec le chorion fœtal (Annexe I).
L’objectif est d’effectuer une reconstruction du caractère ancestral pour le type de placentation chez les
Euthériens afin de détecter d’éventuelles évolutions parallèles pour certains états de caractère au sein de cette lignée.
Dans un autre sujet présenté par M. Graig Germany, la même approche sera réalisée sur la lignée des squamates. Il est
important d’étudier d’abord l’évolution de la placentation au sein de ces deux lignées afin de pouvoir par la suite étudier
de manière plus fiable la présence d’éventuelles évolutions convergentes entre ces lignées pour le caractère apparition du
placenta.
Dans cette étude, nous souhaitons donc, déterminer comment la membrane interhaemale (barrière entre sang
maternel et fœtal) évolue chez les Euthériens en tentant de définir le type de barrière placentaire présent dans le plus
récent Ancêtre Commun des mammifères placentaires. Par des reconstructions ancestrales du caractère « type de
placentation » via l’interface Mesquite, nous allons rechercher les cas de convergences évolutives puis, par la suite, ces
cas seront appuyés ou réfutés par la recherche de signatures génomiques.
Matériel et Méthodes :
Création d’un jeu de donnée
La première partie de cette étude a consisté à rechercher et sélectionner le plus grand nombre d’espèces
possibles (225 au total) et à déterminer leur type de placentation parmi les trois grands types décrits précédemment
(Annexe V). Nous avons essayé de réaliser le plus grand échantillonnage possible afin de représenter au mieux
l’ensemble des groupes et sous-groupes phylogénétiques présents chez les Euthériens. Pour chaque espèce, nous avons
ensuite cherché leur type de placentation respectif via la recherche d’articles scientifiques à l’aide du moteur de recherche
Web of Sciences et de la base de donnée BiblioVie (8). Ainsi, lors des reconstructions ancestrale qui seront réalisées
3
ultérieurement via l’interface Mesquite, le jeu de donnée réalisé sera rentré sous la forme d’une matrice contenant les
noms des espèces et les états du caractère pour chacune d’elles (type de placentation : 0 pour les monotrèmes, 4 pour les
placentas des Marsupiaux, 1 pour les placentas épithélio-choriaux, 2 pour les placentas endothélio-choriaux et 3 pour les
placentas hemo-choriaux).
Création de modèles d’arbres phylogénétiques représentant les Euthériens
Dans un deuxième temps, la phylogénie des mammifères ne pouvant à l’heure actuelle être résolue de manière
absolue (9), nous avons choisi de réaliser nos propres arbres phylogénétiques comprenant l’ensemble des espèces que
nous allons par la suite considérer. De la même manière que précédemment et à l’aide notamment de Taxonomy
Browser, nous avons donc cherché des articles présentant la phylogénie des mammifères et permettant de placer sur nos
arbres chacune des espèces de notre sélection. Les différents arbres trouvés lors de cette recherche bibliographique nous
ont permis d’obtenir l’ensemble des topologies possibles de la phylogénie des mammifères que nous considérons. Les
différents modèles d’arbres obtenus à cette étape sont entrés au format nexus sur l’interface Mesquite afin de pouvoir
réaliser la reconstruction ancestrale du caractère pour chacun d’eux avec la matrice obtenue précédemment.
Reconstruction ancestrale du caractère via l’interface Mesquite version 2.75 for Windows (1GB
memory dedicated)
Mesquite est un outil bioinformatique utilisant le langage Java et regroupant un ensemble de logiciels permettant
notamment l’analyse phylogénétique d’organismes et l’analyse comparative de données propres à ces organismes.
L’interface Mesquite propose ainsi, et entre autre, la possibilité d’effectuer des reconstructions ancestrales de caractère.
La reconstruction ancestrale d’un caractère permet, lorsque les données fossiles sont inconnues, d’inférer les états actuels
des espèces et de déterminer à chaque nœud de l’arbre l’état le plus probable du caractère considéré, et ce, à l’aide
d’algorithmes mathématiques donnant les probabilités de présence et d’absence pour chacun des états à chaque nœud
considéré.
Dans un premier temps, nous avons réalisé la reconstruction ancestrale du caractère « type de placentation »
pour chacun des arbres modèles avec la matrice précédente via la méthode de parcimonie qui permet de choisir la
représentation pour laquelle le nombre de changement évolutif est le plus minime. Dans un second temps, nous avons de
nouveau réalisé la reconstruction ancestrale du caractère pour chacun des arbres modèles via, cette fois-ci, la méthode du
maximum de vraisemblance qui consiste à rechercher l’état ancestral le plus probable selon un modèle d’évolution
stochastique, ici, le modèle choisi est le modèle Mk1 ("Markov k-state 1 parameter model") ou modèle de Markov à un
paramètre (c’est-à-dire que le seul paramètre pris en compte est le taux de transitions qui est symétrique et où tout les
types de changement ont la même probabilité de se produire). Dans notre étude, ce paramètre a été optimisé à 1.00
[optimization of parameter of Mk1 model : 1.00].
Recherche des espèces dont le génome est disponible
Ensuite, nous avons recherché parmi nos 225 espèces, celles dont le génome était déjà intégralement séquencé et
publié en consultant les bases de données telles qu’EnsemBL Genome, GOLD Genome Online Database et Genome 10
K Project. Nous avons ainsi regardé si les différents groupes présents dans notre arbre étaient suffisamment bien
représentés afin d’éviter la perte trop significative d’informations par la suite. Dans le cas de groupes non représentés,
nous avons alors établis une liste de génomes à éventuellement proposer pour être séquencés.
Recherche de signatures génomiques de convergence évolutive
Enfin, sur le même principe que l’étude menée par Parker et al. (2013), nous avons récupéré les arbres
phylogénétiques après la reconstruction ancestrale du caractère et nous avons supprimé toutes les espèces dont le génome
n’était pas disponible (10). L’arbre obtenu correspond à l’hypothèse H0, puis nous avons mis en opposition notre
hypothèse de départ H0 (arbre phylogénétique d'origine) avec des topologies alternatives mettant les espèces présentant
des caractères convergents ensemble (monophylie du groupe considéré, topologie obtenue à la main). Le groupe
monophylétique ainsi obtenu est placé au niveau du dernier ancêtre commun observé pour les caractères convergents
considérés. D’une part, pour le cas de l’état épithélio-chorial et d’autre part pour l’état endothélio-chorial, nous
souhaitons tester les différentes topologies afin de trouver d’éventuelles signatures génomiques appuyant la convergence
évolutive considérée. Nous avons finalement choisi (comme dans l’étude de Parker et al. (2013)) d’éliminer les deux
groupes extérieurs qui représentaient les marsupiaux et les monotrèmes (10).
4
Résultats:
Création de modèles d’arbres phylogénétiques représentant les Euthériens
Au cours de notre recherche, nous avons trouvé 4 zones de variation possibles qui nous ont permis d’obtenir 24
topologies d’arbres phylogénétiques possibles (Annexe II). La zone de variation la plus importante pour nos résultats
étant sans doute au niveau des clades Afrotheria et Xenarthra qui sont des groupes frères suivant certaines études, il s’agit
en réalité de l’hypothèse de l’existence du groupe monophylétique des Atlantogenata regroupant les deux groupes
précédents (arbre 1 à 12). Afin de savoir si ces différences de topologies influent sur la reconstruction du caractère
ancestral, nous avons choisi de tester à chaque fois les 24 topologies obtenues.
Reconstruction ancestrale du caractère via l’interface Mesquite version 2.75 for Windows (1GB
memory dedicated)
Lorsqu’on observe l’ensemble des 48 reconstructions ancestrales du caractère obtenues (24 topologies testées
suivant le Maximum de Parcimonie et suivant le Maximum de Vraisemblance), on observe dans tout les cas que le
caractère hemo-chorial est le caractère ancestral (les arbres ne sont pas fournis en annexe car le grand nombre d’espèces,
au total 225, les rend illisibles au format A4). Dans tous les cas également, la Hyène (Hyaena hyaena) a un placenta
hemo-chorial contrairement à l’ensemble du groupe des Carnivores dont elle fait partie qui ont un placenta endothéliochorial. Le caractère épithélio-chorial apparait 3 fois (chez les Perissodactyla et les Cetartiodactyla, chez Scalopus
aquaticus (Talpidae) et dans la lignée des Strepsirrhini) quelque soit la topologie testée. Le caractère endothélio-chorial
apparaît 8 ou 9 fois suivant la topologie utilisée, en effet, au niveau des Hyracoidea (hemo-chorial) et des Proboscidae et
Sirenia (endothélio-chorial) les 3 topologies étaient possibles mais une seule (celle où les groupes Proboscidae et Sirenia
sont plus proches l’un de l’autre que de Hyracoidea) donne une seule apparition pour le caractère endothéliochorial.
Quelques différences sont observables sur les reconstructions du caractère ancestral réalisées avec le Maximum de
Vraisemblance. Pour les arbres 1 à 13, 16, 19 et 22, le caractère ancestral est le caractère hemo-chorial avec une
probabilité de 0,9999. Pour les arbres 14, 15, 17, 18, 20, 21, 23 et 24, le caractère ancestral est hemo-chorial avec une
probabilité avoisinant 0,55 mais le caractère endothélio-chorial a également une probabilité d’environ 0,28 d’être le
caractère ancestral.
Figure 1 : Reconstruction ancestrale du caractère « type de placentation » sur l’arbre 1 via le Maximum de Parcimonie.
On peut voir ici en blanc, le groupe
extérieur des Monotrèmes et en noir, le
groupe extérieur des Marsupiaux. On
voit également les 4 grands clades
constituant le groupe des Eutheria
(Euarchontoglires,
Laurasiatheria,
Xenarthra et Afrotheria qui forment ici
le
groupe
monophylétique
des
Atlantogenata).
Recherche des espèces dont le génome est disponible
La liste des 32 espèces dont le génome est disponible est fournie en Annexe V avec la liste des espèces qu’il
serait utile de séquencer par la suite pour obtenir un arbre plus précis et plus informatif.
5
Recherche de signatures génomiques de convergence évolutive
Figure
2:
Hypothèses
de
convergence du caractère épithéliochorial (en bleu).
On a ici mis en opposition notre
hypothèse de départ H0 (arbre
phylogénétique d'origine) avec une
topologie alternative mettant les
espèces présentant des caractères
convergents ensemble (monophylie
du groupe considéré, topologie
obtenue à la main). Ces différentes
topologies seront testées afin de
trouver d'éventuelles signatures
génomiques
appuyant
la
convergence évolutive. Pour voir les
hypothèses posées pour le caractère
endothélio-chorial, il faut se référer
à l’Annexe III.
Sur les trois apparitions du caractère épithélio-chorial observées avec les 225 espèces sur les arbres précédents,
on a plus ici que deux apparitions du fait que le génome de Scalopus aquaticus n’est pas disponible. Pour les mêmes
raisons, il n’y a plus que 4 fois l’apparition du caractère endothélio-chorial.
Discussion:
Pour le Maximum de Parcimonie, les reconstructions ancestrales du caractère démontrent à l’unanimité que le
caractère ancestral du type de placentation chez les Euthériens serait le caractère hemo-chorial. Pour le Maximum de
Vraisemblance, les arbres 1 à 13 (où l’hypothèse du groupe Atlantogenata est vérifiée) rejoignent ces résultats avec une
probabilité de 0,9999 soit une probabilité très significative que le caractère hemo-chorial soit le caractère ancestral. Les
reconstructions ancestrales du caractère sur les arbres 16, 19, 22 rejoignent les résultats des arbres 1 à 13 (cas où
Proboscidea et Sirenia sont les plus proches par rapport à Hyracoidae) et ce, malgré que Afrotheria et Xenarthra ne soient
pas groupes frères. Enfin, le doute est plus grand pour les arbres 14, 15, 17, 18, 20, 21, 23 et 24 où le caractère
endothélio-chorial a une probabilité de 0.28 d’être le caractère ancestral, cette probabilité est cependant deux fois moins
importante que celle du caractère hemo-chorial. Le point commun entre tout ces arbres est la configuration où Afrotheria
et Xenarthra ne sont pas groupes frères et où Hyracoidae est plus proche de Proboscidea ou de Sirenia. Par conséquent, la
topologie où Hyracoidae est le groupe le plus externe par rapport à Proboscidea et Sirenia semble plus vraisemblable et
plus parcimonieuse (car cela diminue le nombre de convergences apparues sur l’arbre). Les autres zones de variations
dans les topologies ne semblent pas influencer le résultat de manière significative lors de la reconstruction du caractère
ancestral. L’ancêtre commun des Euthériens possédait donc un placenta de type hemo-chorial.
Ainsi, on observe ici que le caractère épithélio-chorial a convergé au moins trois fois au cours de l’évolution des
Euthériens. De même, le caractère endothélio-chorial semble être apparue au moins huit fois parmi différents clades des
Euthériens. On a donc ici des cas d’évolutions parallèles d’une part, pour le passage d’un type de placentation hemochorial à un type épithélio-chorial, et d’autre part, d’un type hemo-chorial à un type endothélio-chorial. La placentation
hemo-choriale est caractérisée par un placenta où le trophoblaste est invasif et où le sang maternel est en contact direct
avec le chorion fœtal. Le type épithélio-chorial est caractérisé par un trophoblaste peu invasif et la présence d’un
épithélium et d’un endothélium maternel permettant un plus grand contrôle de la mère sur le flux des nutriments (dans le
cas du type endothélio-chorial, il n’y a pas d’épithélium) (Annexe I). Les cas de convergences évolutives ici, semblent
donc en partie porter sur une augmentation du nombre de tissus qui séparent le sang maternel et fœtal et sur la diminution
dans le même temps du pouvoir invasif du fœtus. Cela concorderait, par exemple, avec l’évolution d’une stratégie de
reproduction qui se concentre sur une plus longue gestation et qui nécessite un plus grand contrôle de la mère sur le flux
de nutriments, comme c’est le cas des Cetartiodactyles.
6
Afin d’approfondir cette étude, il faudrait tester les hypothèses présentées dans cette étude pour la recherche de
signatures génomiques de convergence évolutive (10). Afin que ces résultats soient plus précis et qu’ils soient un
maximum informatifs, il serait utile de séquencer certains génomes qui ne sont pas présents ici et qui pourraient être
informatifs pour notre étude. Par exemple, le génome de Squalopus aquaticus apporterait un cas de convergence
évolutive supplémentaire pour le placenta épithélio-chorial (les génomes du même cas sont présents dans l’Annexe V).
D’autre part, un cas de réversion (retour au caractère ancestral hemo-chorial) parmi le groupe des Carnivores
(placenta endothélio-chorial) est visible chez la Hyène (Hyaena hyaena), son génome serait donc très intéressant à
proposer pour un séquençage.
Le cas des Marsupiaux n’a pas été traité ici, car il est difficile de comparer leurs structures placentaires à celles
des Euthériens. De plus, les Métathériens ont deux types de placentas, comme chez certains reptiles, alors que les
Euthériens n’ont qu’un placenta définitif, chorio-allantoïque, l’autre (yolk sac placenta ou chorio-vitelline placenta)
n’étant que transitoire (en début de gestation) (5, 11). Cependant, en collaboration avec M. Graig Germany qui a travaillé
sur la lignée des Squamates, nous avons appris que le placenta de type 4 chez les Scincidae, est qualifié d’épithéliochorial car il permet un transfert de nutriments de la mère au fœtus grâce à sa structure. Il y aurait donc ici un cas
d’évolution convergente entre deux lignées très éloignées phylogénétiquement. Il faudrait donc approfondir ce cas,
notamment en comparant les génomes d’espèces appartenant à chacune des deux lignées. On s’attend à retrouver peu de
gènes similaires chez des espèces très éloignées et parmi ces gènes se trouveront sans doute les gènes responsables de ce
type de placentation épithélio-choriale.
Au-delà de cette étude, une réflexion à été portée sur la création d’une base de données répertoriant l’ensemble des
cas d’évolutions convergentes et parallèles vérifiées de manière précise et ce, en différenciant tout les niveaux où cellesci peuvent être retrouvées ainsi que leur liens les unes par rapport aux autres (Annexe IV). En effet, pour exemple, on
peut citer le site de Map of Life (13), qui est une base de données répertoriant les cas de convergences évolutives mais
qui reste extrêmement succincte. L’objectif serait donc de fournir une base de données fiable et précise (et par
conséquent, très complexe) permettant un accès facile à tout les cas répertoriés d’évolutions convergentes et parallèles et
qui ainsi, nous aiderait à mieux voir et comprendre les mécanismes qui régissent l’évolution.
Conclusion :
Cette étude nous a permis de mieux comprendre comment une structure biologique complexe, essentielle pour le
mode de reproduction des Amniotes, a évolué au sein de la lignée des Euthériens. L’ancêtre commun des Euthériens
semblait donc posséder un placenta de type hemo-chorial et il y aurait par la suite eu, au sein de cette lignée, plusieurs
évolutions parallèles concernant l’apparition de tissus maternels supplémentaires et menant aux types de placenta
épithélio-chorial et endothélio-chorial. Mieux comprendre l’évolution de l’interface embryon-utérus au sein de cette
lignée permet maintenant d’étendre notre étude à d’autres groupes, notamment aux Marsupiaux mais aussi aux
Squamates, pour lesquels il semble y avoir une évolution convergente pour l’apparition d’un placenta de type épithéliochorial. Ceci permettrait notamment de mieux comprendre la transition d’un mode de vie Ovipare à un mode de vie
Vivipare. Et enfin, sous le principe que des phénotypes similaires peuvent être issus de pressions environnementales
similaires sur des gènes similaires, et grâce à la génomique inverse, il serait possible de mieux prédire les gènes qui sont
d’un intérêt médical ou agronomique.
Remerciements :
Je souhaite sincèrement remercier M. Pierre Pontarotti, responsable de l’équipe d’Evolution Biologique et
Modélisation, pour toute son aide et sa patience au cours de ces deux mois de stage. Je remercie chaleureusement Mme
Isabelle Hue, chercheur à l’UMR Biologie du Développement et Reproduction INRA pour sa collaboration et son aide
précieuse. Je souhaite également remercier l’ensemble de l’équipe de recherche pour son accueil chaleureux ainsi que M.
Diop, M. Germany et Mlle Duarte avec qui j’ai pu effectuer un travail d’équipe des plus stimulants.
Références:
(1) McGhee G. « Convergent Evolution: Limited Forms Most Beautiful (Vienna Series in Theoretical Biology) »,
The MIT Press, 2011.
(2) Mess A., Carter A.M. « Evolution of the placenta during the early radiation of placental mammals »,
Comparative Biochemistry and Physiology, Part A 148, 2007, p769-779.
7
(3) Thibault C., Levasseur M-C. « La Reproduction chez les mammifères et l’homme », INRA Editions, 21, p.457477.
(4) Wildman D.E. « Evolution of the mammalian placenta revealed by phylogenetic analysis », PNAS, 103, 2006,
p3203–3208.
(5) Carter A.M., Enders A.C. « Comparative aspects of trophoblast development and placentation », Reproductive
Biology and Endocrinology, 2004, p2-46.
(6) Ferner K., Mess A. « Evolution and development of fetal membranes and placentation in amniote vertebrates»,
Respiratory Physiology & Neurobiology, 178, 2011, p39-50.
(7) Mess A., Ferner K. « Evolution and development of gas exchange structures in Mammalia: The placenta and the
lung », Respiratory Physiology & Neurobiology, 173S, 2010, S74-S82.
(8) Elliot M.G., Crespi B.J. « Phylogenetic Evidence for Early Hemochorial Placentation in Eutheria », Placenta,
30, 2009, p 949-967.
(9) Hallström B.M., Janke A. « Mammalian Evolution May not Be Strictly Bifurcating », Mol. Biol. Evol., 27,
2010, p2804-2816.
(10) Parker J. et al. « Genome-wide signatures of convergent evolution in echolocating mammals », Nature, 502,
2013, p228-231.
(11) Renfree M. B. « Review: Marsupials: Placental Mammals with a Difference, Placenta, 31, 2010, Supplement A,
Trophoblast Research, Vol.24, S21-S26.
(12) Mess A., Carter A.M. « Evolutionary Transformations of Fetal Membrane Characters in Eutheria with Special
Reference to Afrotheria », Journal of Experimental Zoology, 306, 2006, p140-163.
(13) Map of Life, Convergent Evolution Online, http://www.mapoflife.org/
8
ANNEXE I : Placentation épithélio-choriale, endothélio-choriale et hemo-choriale
Figure S1 : Structure histologique des différents types de placenta.
L’épithélium utérin est en contact
direct avec le trophoblaste dans le cas
d’un placenta épithélio-chorial, ce type
de placenta est caractérisé par un
trophoblaste peu voir non invasif, ce
qui permet un plus grand contrôle de la
mère sur le flux de nutriments qui va
nourrir le fœtus (cela peut-être
particulièrement
important
dans
l’évolution
d’une
stratégie
de
reproduction qui se concentre sur une
plus longue gestation et des naissances
précoces, c’est le cas, par exemple, de
la lignée des Cetartiodactyles). Ce type
de placenta est présent chez les Chevaux, les Strepsirrhini, les Cetartiodactyla. Les placentas de type synépithéliochorial sont caractéristiques de la lignée des Ruminants et leur structure est très similaire à celle des placentas
épithélio-choriaux (Invasion ponctuelle et limitée à la migration de cellules binucléées du trophoblaste, puis à leur
fusion avec une partie des cellules épithéliales utérines aboutissant à la formation d’un syncytium). Pour simplifier
notre étude, nous avons choisi de ne pas distinguer ces deux types car cela n’apportait pas d’information pour notre
étude et pour la recherche d’éventuelles évolutions convergentes et parallèles.
Dans le cas d’un placenta endothélio-chorial, l’épithélium utérin a disparu, l’endothélium des capillaires
maternels est en contact avec le trophoblaste qui est de type invasif, c’est-à-dire avec un accès direct au sang de la
mère ou aux vaisseaux sanguins maternels, ce qui donne au fœtus le contrôle substantiel du flux de nutriments. Ce
type de placenta est typique des Carnivores mais apparaît également dans d’autres lignées (par exemple, chez
l’éléphant).
Dans le cas d’un placenta hemo-chorial, le trophoblaste est invasif et aucun des tissus maternels précédents n’est
présent, le sang maternel est en contact direct avec le chorion fœtal, ce qui permet un transfert plus efficace des
nutriments. Il s’agit également ici d’un challenge pour le système immunitaire de tolérance gestationnel pour éviter
le rejet de fœtus. Ce type de placenta est présent chez beaucoup de Rongeurs et les Haplorrhini (y compris
l’Homme).
Selon les espèces, la pénétration du trophoblaste est plus ou moins profonde dans l’endomètre et conduit aux
différents types histologiques de placenta : l’invasion partielle jusqu’à la périphérie des vaisseaux utérins conduit au
placenta endothélio-chorial des carnivores et l’invasion maximale avec une érosion de l’endothélium vasculaire
conduit au placenta hemo-chorial de
l’homme, des rongeurs et des
lagomorphes.
Figure S2 : Schéma des différentes
phases de l’implantation.
Pour un placenta de type épithéliochorial,
la
dernière
phase
de
l’implantation correspond à l’adhésion
du trophoblaste à l’épithélium utérin.
Dans un placenta endothélio- ou hemochorial, l’implantation possède une étape
supplémentaire où il y a invasion de
l’endomètre par le trophoblaste.
9
ANNEXE II : Zones de variations donnant les 24 topologies possibles
Figure S3 : Représentation de 3 des 4 zones de variations observables entre les 24 différentes topologies utilisées.
Sur
l’arbre,
nous
pouvons voir que les
groupes Afrotheria et
Xenarthra sont placés
ensemble de manière à
suivre
l’hypothèse
Atlantogenata
(2
possibilités). Les arbres 1
à 12 suivent cette
topologie
pour
les
groupes
cités
précédemment, les arbres
13 à 24 ne suivent pas
cette hypothèse et le
groupe des Afrotheria est
placé comme étant le
groupe le plus extérieur
des
Euthériens
(a)(b)(c)(e)(h).
Une
seconde zone de variation visible ici, est située au niveau des Hyracoidea, Proboscidae et Sirenia où les 3 topologies
possibles pour positionner ces trois groupes les uns par rapport aux autres étaient envisageables (3 possibilités)
(a)(b)(d)(f)(g). Une autre zone de variation est observable au niveau des Insectivores où deux topologies au sein de ce
groupe étaient possibles (celle qui est observée ici, et une autre qui place les Talpidae comme groupe le plus extérieur et
qui rapproche ensemble les Soricidae et les Erinaceidae) (a)(c).
Figure S4 : Représentation
des Perissodactyla, Cetartiodactyla et
des Carnivora, zone de variation
observable sur les 24 différentes
topologies.
Enfin, la dernière zone de
variation concerne la proximité du
groupe des Perissodactyla qui peutêtre plus proche des Cetartiodactyla
(a)(b)(c) ou des Carnivora (2
possibilités) (e)(h).
On obtient donc 24 topologies
possibles (2*3*2*2=24 possibilités).
a.
b.
c.
d.
e.
f.
g.
h.
i.
j.
k.
Beck R.MD. Et al. « A higher-level MRP supertree of placental mammals », BioMed Central, 2006.
Campbell V., Lapointe F-J. «An Application of Supertree Methods to Mammalian Mitogenomic Sequences», Evolutionary Bioinformatics,
2010, p.57-71.
Bininda-Emonds O.R.P. et al. «The delayed rise of present-day mammals», nature, 2007, Vol. 446, p. 507-512.
The Tree of Life Web Project, http://tolweb.org/tree/
Song S. et al. « Resolving conflict in eutherian mammal phylogeny using phylogenomics and the multispecies coalescent model », PNAS,
2012, Vol. 109, p. 14942–14947.
Wildman D.E. et al. « Evolution of the mammalian placenta revealed by phylogenetic analysis », PNAS, 2006, Vol. 103, p. 3203–3208.
Kuntner M. et al. « Phylogeny and conservation priorities of afrotherian mammals (Afrotheria, Mammalia) », Zoologica Scripta, 2011, p 1–
15.
Nery M.F. et al. «Resolution of the laurasiatherian phylogeny: Evidence from genomic data », ScienceDirect, 2012, p685–689.
Prasad A.B. et al. « Confirming the Phylogeny of Mammals by Use of Large Comparative Sequence Data Sets », Mol. Biol. Evol. 25, 2008,
p. 1795–1808.
Romiguier J. et al. «Article Less Is More in Mammalian Phylogenomics: AT-Rich Genes Minimize Tree Conflicts and Unravel the Root of
Placental Mammals », Mol. Biol. Evol. 30, 2013, p.2134–2144.
Morgan C.C. et al. «Heterogeneous Models Place the Root of the Placental Mammal Phylogeny », Mol. Biol. Evol. 30, 2013, p2145–2156.
10
ANNEXE III : Hypothèses pour détecter la présence de signatures génomiques liées à
l’apparition du caractère « Placentation Endothélio-choriale »
Figure S5 : Hypothèses pour détecter la présence de signatures génomiques liées à l’apparition du caractère
« Placentation Endothélio-choriale ».
Sur les huit (ou neuf) apparitions du caractère endothélio-chorial observées avec les 225 espèces sur les arbres
utilisés pour la reconstruction ancestrale du caractère, on a plus ici que 4 fois l’apparition du caractère endothélio-chorial
du fait que les génomes des autres espèces ne sont pas encore disponibles. Le cas est plus complexe que dans le cas de la
placentation épithélio-choriale, chaque groupe monophylétique obtenu est placé au niveau du dernier ancêtre commun
observé pour les caractères convergents considérés.
11
ANNEXE IV : Début des réflexions sur la création d’une Base de Données répertoriant les cas
de convergences évolutives : exemples d’ébauches de tables
Les tables ont été crées sur une base de données MySQL grâce à l'interface Web PHPMyAdmin.
Table 1 : Ebauche de la table répertoriant les évolutions convergentes et parallèles au niveau fonctionnel.
Table 2 : Ebauche de la table répertoriant les évolutions convergentes et parallèles au niveau phénotypique.
Table 3 : Ebauche de la table établissant les relations entre les convergences évolutives au niveau fonctionnel et celles au
niveau phénotypique.
12
ANNEXE V : Table répertoriant le type de Placentation des 225 espèces utilisées
Espèces surlignées en bleu : Proposer le séquençage des génomes de ces espèces pourrait apporter des informations supplémentaires.
Espèces surlignées en violet : Les génomes de ces espèces, ou des espèces fournies entre parenthèses, sont disponibles sur la base de données EnsemBL
Genome. Les noms entre parenthèses sont des espèces très proches de celles utilisées pour notre étude.
Ordre
Sous-classe Prototheria
Famille
Ornithorhynchidae
Espèce
Pas de placenta
Tachyglossidae
Tachyglossus aculeatus
Pas de placenta
Paucituberculata
Caenolestidae
Caenolestes condorensis
Placenta
Rudimentaire
Microbiotheria
Microbiotheriidae
Dromiciops gliroides
Placenta
Rudimentaire
Didelphimorphia
Didelphidae
Didelphis virginiana
Placenta
Rudimentaire
Thylacinidae
Thylacinus cynocephalus
Placenta
Rudimentaire
Antechinus stuartii
Placenta
Rudimentaire
Dasyucercus byrnei
Placenta
Rudimentaire
Dasyurus maculatus
Placenta
Rudimentaire
Sminthopsis crassicaudata
Placenta
Rudimentaire
Chaeropus ecaudatus
Placenta
Rudimentaire
Macrotis lagotis
Placenta
Rudimentaire
Acrobates pygmaeus
Placenta
Rudimentaire
Macropus rufus
Placenta
Rudimentaire
Macropus eugenii
Placenta
Rudimentaire
Dendrolagus dorianus
Placenta
Rudimentaire
Macropus giganteus
Placenta
Rudimentaire
Lagostrophus fasciatus
Placenta
Rudimentaire
Macropus rufogriseus
Placenta
Rudimentaire
Thylogale brunii
Placenta
Rudimentaire
Trichosurus vulpecula
Placenta
Rudimentaire
Spilocuscus maculatus
Placenta
Rudimentaire
Petaurus breviceps
Placenta
Rudimentaire
Phascolarctos cinereus
Placenta
Rudimentaire
Vombatus ursinus
Placenta
Rudimentaire
Chaetophractus sp.
Hemo-chorial
Tolypeutes matacus
Hemo-chorial
Monotremata
Dasyuromorphia
Dasyuridae
Peramelemorphia
Peramelidae
Acrobatidae
infra-classe
Metatheria
(marsupiaux)
Macropodidae
Classe
Mammifères
Sousclasse
Theria
Diprotodontia
Phalangeridae
Petauridae
Phascolarctidae
Vombatidae
Cingulata
Dasypodidae
Super-ordre Xenarthra
Bradypodidae
Megalonychidae
Pilosa
Myrmmecophagidae
infra-classe
Eutheria
(placentaires)
Type de Placentation
Ornithorhynchus anatinus
Mammutidae
Proboscidae
Elephantidae
Super-ordre Afrotheria
Trichechidae
Sirenia
Dugongidae
Hyracoidea
Procaviidae
Afrosoricida
Tenrecidae
13
Cabassous sp.
Hemo-chorial
Dasypus novemcinctus
Bradypus variegatus
Hemo-chorial
Endothélio-chorial
Choloepus hoffmanni
Myrmecophaga tridactyla
Endothélio-chorial
Hemo-chorial
Tamandua tetradactyla
Hemo-chorial
Mammut americanum
Endothélio-chorial
Elephas maximus
Endothélio-chorial
Mammuthus primigenius
Endothélio-chorial
Loxodonta africana
Trichechus manatus
Endothélio-chorial
Endothélio-chorial
Trichechus inunguis
Endothélio-chorial
Hydrodamalis gigas
Endothélio-chorial
Dugong dugon
Endothélio-chorial
Procavia capensis
Tenrec ecaudatus
Hemo-chorial
Hemo-chorial
Hemicentetes semispinosus
Tubulidentata
Macroscelidae
Amblysomus corriae
Endothélio-chorial
Orycteropodidae
Orycteropus afer
Endothélio-chorial
Macroscelididae
Elephantulus sp.
Hemo-chorial
Macroscelides
Macroseclides sp.
Tupaia glis
Scandentia
Tupaiidae
Muridae
Sciuridae
Endothélio-chorial
Tupaia minor (T. belangeri)
Endothélio-chorial
Hemo-chorial
Mus musculus
Hemo-chorial
Mus minutoides
Hemo-chorial
Callosciurus prevostii
Hemo-chorial
Marmota sp.
Hemo-chorial
Sciurus niger
Hemo-chorial
Spermophilus tridecemlineatus
Hemo-chorial
Hemo-chorial
Caviidae
Cavia porcellus
Geomys bursarius
Hemo-chorial
Hemo-chorial
Geocapromys brownii
Hemo-chorial
Geocapromys ingrahami
Hemo-chorial
Kerodon rupestris
Hemo-chorial
Dasyprocta leporina
Hemo-chorial
Dasyprocta punctata
Hemo-chorial
Aplodontidae
Aplodontia rufa
Hemo-chorial
Erethizontidae
Erethizon dorsata
Hemo-chorial
Dasyproctidae
Hydrochoeridae
Ochotonidae
Leporidae
Cynocephalidae
Super-ordre
Euarchontoglires
Acomys cahirinus
Castor canadensis
Capromyidae
Dermoptera
Hominidae
Cercopithecidae
Cebidae
Pithecliidae
Primates
Atelidae
Hydrochaeris hydrochaeris
Hemo-chorial
Ochotona pallasi (O. princeps )
Sylvilagus bachmani
Hemo-chorial
Hemo-chorial
Lepus sp.
Hemo-chorial
Oryctolagus cuniculus
Cynocephalus volans
Hemo-chorial
Hemo-chorial
Gorilla gorilla gorilla
Hemo-chorial
Pan troglodytes
Hemo-chorial
Homo sapiens
Hemo-chorial
Pongo abelii
Cercopithecus hamlyni
Hemo-chorial
Hemo-chorial
Cercopithecus neglectus
Hemo-chorial
Cercopithecus ascanius schmidti
Hemo-chorial
Macaca nemestrina
Hemo-chorial
Macaca nigra (Macaca mulatta)
Hemo-chorial
Macaca fascicularis
Papio cyncephalus
Hemo-chorial
Hemo-chorial
Callithrix geoffroyi (C. jacchus)
Leontopithecus rosalia
Hemo-chorial
Hemo-chorial
Aotus azarae
Hemo-chorial
Callicebus moloch
Hemo-chorial
Callicebus donacophilus
Hemo-chorial
Alouatta pigra
Hemo-chorial
Alouatta palliata
Hemo-chorial
Ateles fusciceps rufiventris
Hemo-chorial
Lagothrix lagotricha
Lemuridae
Eulemur macaco
Epithélio-chorial
Eulemur mongoz
Epithélio-chorial
Epithélio-chorial
Cheirogaleidae
Epithélio-chorial
Epithélio-chorial
Indridae
Propithecus coquereli
Epithélio-chorial
Tarsiidae
Erinaceidae
14
Epithélio-chorial
Epithélio-chorial
Microcebus murinus
Cheirogaleus medius
Lorisidae
Insectivora
Hemo-chorial
Eulemur fulvus
Eulemur collaris
Lemur catta
Galagidae
Superorder Laurasiatheria
Hemo-chorial
Hemo-chorial
Castoridae
Geomyidae
Glires (Lagomorpha)
Hemo-chorial
Endothélio-chorial
Anathana ellioti
Rattus norvegicus
Cricetus auratus
Glires (Rodentia)
Hemo-chorial
Chrysochloridae
Galago senegalensis-
Epithélio-chorial
Otolemur garnettii
Nycticebus bengalensis
Epithélio-chorial
Epithélio-chorial
Tarsius syrichta
Atelerix albiventris
Hemo-chorial
Hemo-chorial
(Erinaceomorpha)
Erinaceus europaeus
Soricidae
Insectivora (Soricomorpha)
Pholidota
Talpidae
Manidae
Phyllostomidae
Megadermatidae
Rhinolophidae
Chiroptera
Pteropodidae
Molossidae
Vespertilionidae
Rhinocerotidae
Tapiridae
Perissodactyla
Equidae
Hemo-chorial
Talpa europaea
Endothélio-chorial
Scalopus aquaticus
Epithélio-chorial
Manis sp.
Desmodus rotundus
Endothélio-chorial
Hemo-chorial
Megaderma sp.
Hipposideros sp.
Endothélio-chorial
Hemo-chorial
Cynopterus
Hemo-chorial
Pteropus vampyrus
Hemo-chorial
Tadarida sp.
Hemo-chorial
Myotis lucifugus
Hemo-chorial
Diceros bicornis
Epithélio-chorial
Ceratotherium simum
Epithélio-chorial
Tapirus bairdii
Epithélio-chorial
Equus asinus
Epithélio-chorial
Equus caballus
Equus burchelli antiquorum
Epithélio-chorial
Epithélio-chorial
Eira barbara
Endothélio-chorial
Mellivora capensis
Endothélio-chorial
Mustela lutreola (M. putorius
furo)
Mustela nivalis
Endothélio-chorial
Endothélio-chorial
Lutra lutra
Endothélio-chorial
Pteronura brasiliensis
Endothélio-chorial
Hydrictis maculicollis
Endothélio-chorial
Aonyx cinerea
Endothélio-chorial
Enhydra lutris
Endothélio-chorial
Martes flavigula
Endothélio-chorial
Bassariscus astutus
Endothélio-chorial
Procyonidae
Procyon lotor
Endothélio-chorial
Mephitidae
Nasua narica
Mephitis mephitis
Endothélio-chorial
Endothélio-chorial
Ailurus fulgens
Endothélio-chorial
Phoca vitulina
Endothélio-chorial
Pusa hispida
Endothélio-chorial
Mirounga angustirostris
Endothélio-chorial
Odobenus rosmarus
Endothélio-chorial
Ursus thibetanus
Endothélio-chorial
Ursus maritimus
Endothélio-chorial
Ursus americanus
Endothélio-chorial
Ursus arctos
Endothélio-chorial
Helarctos malayanus
Melursus ursinus
Endothélio-chorial
Endothélio-chorial
Ailuridae
Phocidae
Otariidae
Odobenidae
Carnivora
Ursidae
Canidae
Felidae
Herpestidae
Viverridae
15
Endothélio-chorial
Mustela eversmanii
Mustelidae
Cetartiodactyla
Hemo-chorial
Sorex araneus
Tremarctos ornatus
Endothélio-chorial
Ailuropoda melanoleuca
Endothélio-chorial
Vulpes lagopus
Endothélio-chorial
Canis lupus familiaris
Cuon alpinus lepturus
Endothélio-chorial
Endothélio-chorial
Felis silvestris (F.catus)
Felis silvestris gordoni
Endothélio-chorial
Endothélio-chorial
Herpailurus yaguarondi toleteca
Endothélio-chorial
Prionailurus bengalensis
Endothélio-chorial
Neofelis nebulosa
Endothélio-chorial
Panthera pardus saxicolor
Panthera tigris altaica
Endothélio-chorial
Endothélio-chorial
Panthera tigris corbetti
Endothélio-chorial
Mungos mungo
Endothélio-chorial
Herpestes javanicus
Endothélio-chorial
Civettictis civetta
Endothélio-chorial
Prionodon linsang
Endothélio-chorial
Hyaenidae
Hyaena hyaena
Phacochoerus africanus
Suidae
Potamochoerus porcus
Epithélio-chorial
Sus scrofa
Epithélio-chorial
Hemo-chorial
Epithélio-chorial
Hippopotamidae
Physeteridae
Phocoenidae
Balaenopteridae
Delphinidae
Hexaprotodon liberiensis
Epithélio-chorial
Hippopotamus amphibius
Epithélio-chorial
Kogia sima
Epithélio-chorial
Kogia breviceps
Epithélio-chorial
Physeter macrocephalus
Epithélio-chorial
Phocoena phocoena
Epithélio-chorial
Megaptera novaeanliae
Epithélio-chorial
Tursiops truncatus
Epithélio-chorial
Lissodelphis borealis
Steno bredanensis
Epithélio-chorial
Epithélio-chorial
Delphinus delphis
Epithélio-chorial
Tragulidae
Tragulus javanicus
Epithélio-chorial
Moschidae
Moschus moschiferus
Epithélio-chorial
Lama glama
Epithélio-chorial
Camelus dromedarius
Epithélio-chorial
Cervus elaphus
Epithélio-chorial
Cervus canadensis
Epithélio-chorial
Mazama americana
Epithélio-chorial
Capreolus sp.
Epithélio-chorial
Giraffa camelopardalis
Epithélio-chorial
Camelidae
Cervidae
Giraffidae
Bovidae
Okapia johnstoni
Epithélio-chorial
Ovis aries
Epithélio-chorial
Bos taurus
Epithélio-chorial
Capra sp.
Epithélio-chorial
Boselaphus tragocamelus
Epithélio-chorial
Bison bonasus
Epithélio-chorial
Bos javanicus
Epithélio-chorial
Bubalus depressicornis
Epithélio-chorial
Taurotragus derbianus gigas
Epithélio-chorial
Antidorcas marsupialis
mongolensis
Epithélio-chorial
Gazella granti roosevelti
Epithélio-chorial
Eudorcas rufifrons
Gazella leptoceros
Epithélio-chorial
Epithélio-chorial
Alcelaphus caama
Epithélio-chorial
Litocranius walleri
Epithélio-chorial
Hippotragus equinus
Epithélio-chorial
Hippotragus niger
Epithélio-chorial
Oryx beisa
Epithélio-chorial
Oryx beisa callotis
Epithélio-chorial
Alcelaphus buselaphus jacksoni
Epithélio-chorial
Connochaetes taurinus
Epithélio-chorial
Damaliscus lunatus jimela
Epithélio-chorial
Damaliscus pygargus
Aepyceros melampus petersi
Epithélio-chorial
Epithélio-chorial
Aepyceros melampus
Epithélio-chorial
Cephalophus silvicultor
Epithélio-chorial
Oreotragus oreotragus schillingi
Epithélio-chorial
Neotragus moschatus zuluensis
Epithélio-chorial
Madoqua guentheri
Epithélio-chorial
Madoqua kirkii
Epithélio-chorial
Tragelaphus sp.
Epithélio-chorial
Tableau établi à l’aide des références suivantes :
a.
Freyer C. et al «The Marsupial Placenta: A Phylogenetic Analysis», Journal of Experimental Zoology, 299, 2003, p59–77.
b.
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c.
Jones C.J.P. et al. «The fetomaternal interface shows vascular hypoglycosylation in the tammar wallaby Macropus eugenii: Comparison with a range
of non-mammalian and eutherian placentae», Placenta, 34, 2013, p 879-884.
d.
Elliot M.G., Crespi B.J. « Phylogenetic Evidence for Early Hemochorial Placentation in Eutheria», Placenta, 30, 2009, p 949-967.
e.
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the didelphid, Monodelphis domestica », Journal of Reproduction and Fertility, 100, 1994, p105-113.
f.
Wynn R. M., Amoroso E.C. « Placentation in the spotted Hyena (Crocuta crocuta Erxleben), with particular reference to the circulation », 3 FEB
2005.
g.
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h.
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i.
Adams A., Pedersen C. « Ontogeny, Functional Ecology, and Evolution of Bats », Cambridge University Press, 2000.
j.
Hayssen V. et al. « Asdell's Patterns of Mammalian Reproduction: A Compendium of Species-Specific Data », 1993.
k.
Wooding P., Burton G. « Comparative Placentation: Structures, Functions and Evolution », Springer, 2008.
l.
Rose K.D, Archibald J.D. « The Rise of Placental Mammals - Origins and Relationships of the Major Extant Clades », Johns Hopkins University
Press, 2005.
16
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