Partie D : Systèmes mécaniques. 3. Chute verticale dans un fluide, modélisation des frottements à l’aide de la méthode d’Euler 1. Etude expérimentale de la chute d’un solide Principe Un objet, de masse M et de volume V, plongé dans un fluide (air ou liquide) est abandonné sans vitesse initiale. On souhaite étudier l’évolution de la vitesse de chute verticale v au cours du temps. - Le mouvement de l’objet est filmé à l’aide d’une webcam. Un pointage est réalisé à l’aide d’un logiciel tel qu’Aviméca. Le tableau de valeurs obtenues pour t, x et y est exporté à l’aide du presse papier vers le tableur Excel (ou Regressi …). Le tableur permet de calculer des valeurs de la vitesse v et de tracer v = f(t). Réalisation - On étudie par exemple la chute d’une bille dans un liquide (mélange eau-glycérol ; mélange liquide vaisselle-eau ; huile…). - Une règle ou des repères placés dans le champ de la caméra permettent de déterminer l’échelle des longueurs. - Lancer la capture vidéo, enregistrer sous le nom « My video » dans le dossier attribué à la webcam (ici Toucam pro). - Ouvrir le logiciel Aviméca puis le clip, effectuer l’étalonnage puis choisir les axes et l’origine O. Réaliser le pointage dans l’onglet mesures. - Exporter le tableau de mesures vers un tableur à l’aide du presse papier. On attribue à la position initiale t = 0 et v = 0. Dans Excel : la valeur approchée de la vitesse instantanée v peut être calculée à l’aide de la formule vi = (yi+1 – yi+1)/2t ( puis en la recopiant vers le bas jusqu’à l’avant dernière ligne. Préparer la page de calcul Excel comme le montre l’image insérée dans le paragraphe 2.c. Dans Regressi : cette valeur peut être déterminée à l’aide de la fonction « Créer une nouvelle grandeur dérivée ». - Exemple de courbe obtenue ci-contre On constate que les points obtenus se distribuent assez bien sur une courbe non rectiligne partant de l’origine et tendant vers une valeur asymptotique vlim . Influence de la nature du fluide On peut ainsi montrer l’influence sur vlim de : - la masse M de l’objet, - la nature du fluide en particulier sa masse volumique - volume V de l’objet. 4 2. Modélisation des frottements a. Texte de Huygens On peut proposer aux élèves un texte de Huygens intitulé « comment et pourquoi l’air et l’eau ralentissent-ils la chute des corps ) dans lequel Huygens discute deux hypothèses concernant la relation liant la force des frottements f à la vitesse v du solide dans l’air. (f = k.v et f = k.v2). b. Principe Diagramme objet-interactions : fA/B Terre (T) Frottement s fr Poussée d’Archimèd e Ballon s + (B lest ) FA/B Air (A )) La deuxième loi de Newton s’écrit : F( T / B ) F( A / B ) f( A / B ) M.a FT/B avec F(A/B) = Vg Faisons l’hypothèse f = k.v On obtient donc arithmétiquement la relation suivante Mg Vg kv Ma (avec un axe orienté vers le bas) L’équation différentielle (1) s’obtient en divisant le tout par la masse M. dv V B.v A (1) avec A g(1 ) (2) et dt M B k (3) M A est donné par la relation (2) B est déduit de la relation (1) : lorsque v est constante (vitesse limite) la dérivée de v est nulle et A B v lim Cette équation différentielle peut être résolue de manière analytique ou de manière approchée avec la méthode d’Euler. On peut ainsi comparer la distribution des points expérimentaux obtenus en 1 avec les valeurs calculées à l’aide de la méthode d’Euler et étudier s’il existe ou non un domaine de validité de l’hypothèse de modélisation des frottements f = k.v. c. Résolution de l’équation différentielle à l’aide de la méthode d’Euler (hypothèse f = k.v) - Calculer A et B. Les accélérations Les accélérations sont données par l’équation différentielle : acalcn = A – B.vcalcn - Les vitesses, calculées à partir des accélérations, sont données par la relation : vcalcn+1 = vcalcn + acalcn.t. 5 Reprendre le tableau précédent et définir deux nouvelles colonnes : Vcalc et acalc. - J1 : entrer la valeur de A. - L1 : entrer la valeur de B. - D4 : entrer 0. - E4 : entrer : $J$1-$L$1*D4 puis recopier la formule vers le bas. - D5 : entrer : D4 + E4*0.04 Puis recopier la formule vers le bas. - Tracer les courbes v(t) et vcalc(t) à l’aide de l’assistant graphique. On constate en général que la courbe calculée d’après la méthode d’Euler passe au voisinage des points expérimentaux. Elle se situe cependant plutôt au-dessous de ces points. L’hypothèse f = k.v n’est donc pas tout à fait satisfaisante. d. Hypothèse f = k.v2 On peu également tester la deuxième hypothèse proposée par Huygens. Dans ce cas, seule la valeur de B est modifiée , on a : B A v lim ² 1.12 m –1 et l’équation différentielle à résoudre est : dv B.v² A dt On remplace, dans la colonne E la formule de calcul de acalc par $J$1-$L$1*D4^2 (cellule E4) On constate en général que la courbe passe au voisinage des points expérimentaux. Elle se situe cette fois plutôt au-dessus des points expérimentaux dans sa partie centrale. 3. Conclusion 1. Les résultats précédents ne permettent pas de choisir quelle est, des deux hypothèses, f = k.v ou f = k’.v², celle qui modélise le mieux les frottements visqueux au cours de la chute étudiée. Les deux courbes confirment cependant que les frottements peuvent être modélisés par une force qui augmente avec la vitesse. 2. Le fait que les courbes obtenues passent tantôt au-dessous, tantôt au-dessus, des points expérimentaux incite à penser que les hypothèses formulées par Huyghens, qui ont le mérite de la simplicité, sont insuffisantes pour modéliser le phénomène de manière plus satisfaisante. Une modélisation plus précise supposerait des hypothèses plus complexes. Les courbes obtenues dans les deux cas montrent néanmoins, qu’il est toujours possible de distinguer dans le phénomène deux régimes d’évolution : un régime transitoire accéléré suivi d’un régime permanent à vitesse constante (la somme des forces est alors nulle) et de déterminer la valeur d’une vitesse limite de chute. 3. Elles montrent également que l’accélération du mouvement varie toujours de manière continue entre la valeur initiale g(1-V/M) et la valeur finale 0. 6