http://diabete-academie-afrique.org/ Exercices pour travaux de groupe Est-ce que le bénéfice sur la mortalité est trop beau pour être vrai ? 1. Comment expliquer une telle diminution de mortalité alors qu’il n’y a pas de réduction significative des infarctus du myocarde ni de diminution des accidents vasculaires cérébraux ? Réponse : les patients étaient randomisés en trois groupes (soit Empagliflozine 10mg ; soit Empagliflozine 25mg ou soit placebo) et recevaient, en plus un traitement standard (antidiabetique, hypolipidemiant, antihypertenseur, antithrombotique) : ce qui a permis une diminution de mortalité cardiovasculaire. 2. Quelle est la part de la réduction de la mortalité observée qui peut être attribuée à une diminution modeste, mais simultanée, de plusieurs facteurs de risque (HbA1c, poids corporel, tour de taille, pression artérielle, acide urique) ? Réponse : cet essai prospectif randomisé Empagliflozine 10 et 20mg versus placebo a montré que l’empagliflozine, un inhibiteur sélectif des SGLT2, réduisait le critère d’évaluation principal (regroupant les événements cardiovasculaires majeurs) de 14 %, mais également= une diminution de la mortalité cardiovasculaire de 38 % et la mortalité totale de 32 % dans une population diabétique de type 2 avec des facteurs de risque (HbA1c, poids corporel, tour de taille, pression artérielle, acide urique). 3. La réduction de mortalité observée précocement peut-elle s’expliquer, et pour quelle part, par l’effet diurétique osmotique et une diminution des risques liés à l’insuffisance cardiaque (diminution des hospitalisations de 35 %) ? Réponse : OUI, la réduction de mortalité observée précocement peut s’expliquer par l’augmentation de la diurèse osmotique consécutive a la prise d’un inhibiteur du SGLT-2 ou il pourrait s’agir d’un effet de classe partagé par les autres inhibiteurs du SGLT-2. 4. Faut-il faire appel à un autre mécanisme encore inconnu, comme par exemple, un effet anti-arythmique (éventuellement suggéré par la diminution notable des morts subites) ? Réponse : OUI, l’exploration d’un autre mécanisme inconnu s’intégrant dans les différentes modifications cardiovasculaires serait souhaitable (comme l’effet anti rythmique). 5. La protection observée avec l’empagliflozine dans EMPA-REG OUTCOME est-elle spécifique à ce médicament ou s’agit-il d’un effet de classe partagé par les autres inhibiteurs des SGLT2 (ceux-ci sont actuellement testés dans d’autres essais toujours en cours) ? http://diabete-academie-afrique.org/ Réponse : OUI, mais l’effet des autres classes inhibiteurs des SGLT2 ne sont pas à écarter (études en cours (CANVAS [pour la canagliflozine] ; DECLARETIMI 58 [pour la dapagliflozine]). 6. Les résultats bénéfiques observés en prévention secondaire dans EMPA-REG OUTCOME pourraient-ils être également observés dans une population diabétique de type 2 à un stade plus précoce de la maladie, en prévention primaire ? Réponse : NON. Cette étude à inclus uniquement les patients diabétiques type 2 ayant déjà un antécédent cardiovasculaire ou un facteur de risque cardiovasculaire élevé. Ces résultats ne peuvent donc pas être extrapolés à l’ensemble de la population diabétique type 2. 7. Comment expliquer qu’il n’y a aucune différence observée entre les deux doses d’empagliflozine testées, 10 et 25 mg par jour et quelle est l’avenir de la dose de 25 mg ? Réponse : Ici nous constatons que les résultats obtenus avec Empagliflozine dose minimale (10mg) et maximale (25mg) sont similaires. Donc que ça soit empagliflozine 10 ou 25mg, l’essentiel est que le patient reçoit une dose journalière d’empagliflozine 10 ou 25mg. 8. Comme l’effet observé ne peut s’expliquer par la faible diminution d’HbA1c (semblable diminution a montré une non-infériorité mais pas de supériorité dans trois essais avec des inhibiteurs de la DPP-4), la perspective n’est-elle pas d’explorer rapidement les effets protecteurs de l’empagliflozine dans une population non diabétique à haut risque cardiovasculaire, en particulier chez des patients avec une insuffisance cardiaque ? Réponse : NON. A mon avis, l’empagliflozine ne doit pas être utilisé dans la population non diabétique même à haut risque cardiovasculaire (insuffisance cardiaque). Les inhibiteurs de SGLT-2 sont des agents anti hyperglycémiants qui, par leur action glucorétique, améliore le contrôle du diabète (risque d’hypoglycémie chez le non diabtétique) d’une manière indépendante de la sécrétion et/ou de l’action de l’insuline. Par leur mécanisme à cible rénale, ils amènent, en parallèle, une perte pondérale et une réduction de la pression artérielle.