La recto-colite hémorragique Définition La rectocolite hémorragique (RCH) ou rectocolite ulcéro-hémorragique fait partie des Maladies Inflammatoires Chroniques de l'Intestin (MICI) et dont l’origine est inconnue. C’est une maladie peu fréquente ; elle touche autant les hommes que les femmes. La RCH est une maladie qui touche la muqueuse du gros intestin, elle atteint constamment la muqueuse du rectum ; le colon tout entier peut être touché. Son extension et sa gravité sont variables. Les signes cliniques les plus fréquents sont des douleurs abdominales, des diarrhées plus ou moins sanglantes, l’émission de selles glaireuses et sanglantes, pouvant être afécales (selles ne contenant pas de matières) elles sont liquides et parfois purulentes (c'est-à-dire contenant du pus), un état général plus ou moins altéré peut être associé en cas de crise sévère avec un amaigrissement, une fatigue, une perte d’appétit, de la fièvre. La colite ulcéreuse ou recto-colite hémorragique (RCH) est une maladie inflammatoire chronique de l'appareil digestif qui affecte l'extrémité distale du tube digestif, c’est-à-dire le côlon et le rectum (qui est toujours touché). Son étiologie est inconnue, bien qu'une composante génétique soit probable. Son diagnostic repose essentiellement sur la coloscopie et un certain nombre d'examens complémentaires. Symptômes Les symptômes sont principalement constitués : Une diarrhée sanglante (plusieurs semaines à plusieurs mois), douloureuse et accompagnée fréquemment de glaires mélangées ou non aux selles. Les patients souffrent souvent de brulures rectales, de coliques expulsives et se plaignent également de faux besoins. Il peut exister des manifestations extra-intestinales, principalement osteo-articulaires mais aussi hépato-biliaires, oculaires ou cutanées. Causes Les causes de cette maladie sont encore en grande partie inconnues. Les dernières hypothèses évoquent une prédisposition génétique (plusieurs gènes identifiés), un facteur déclenchant environnemental (bactérie ?), l'arrêt du tabagisme chez certaines personnes et la survenue d'une cascade inflammatoire non contrôlée. On est donc en présence d'une maladie multifactorielle au même titre que la maladie de Crohn ou la polyarthrite rhumatoïde, autres maladies proches. Complications A court termes On craint surtout une colectasie (dilatation toxique du colon) ou une colite aiguë grave (poussée très sévère d'emblée). A long termes Il existe, après 10 ans d'évolution, une majoration du risque de cancer colorectal. Ce risque est surtout important en cas d'atteinte étendue et nécessite une surveillance régulière par coloscopie. Traitement Le traitement d'attaque repose surtout sur les salicylés (5ASA ou mesalazine) à forte dose. Le traitement préventif utilise également les salicylés (généralement à mi-dose). Dans les formes corticodépendantes ou corticorésistantes, et tout simplement dans les formes aiguës de la maladie on introduit de plus en plus un traitement par immunosuppresseur (AZA ou autre). Traitement aigu Pour les poussées légères à modérées, on utilise des salicylés. Pour les poussées sévères, on prescrit plutôt des corticoïdes par voie générale ou en lavement. Pour les poussées graves ou en cas d'échec des précédents traitements, on peut utiliser la ciclosporine (immunosuppresseur) ou la chirurgie. Nouveau traitement depuis fin 2005 : Infliximab (immunomodulateur, anti-TNF alpha) pour les poussées graves et/ou en cas d'échec des précédents traitements. Traitement d’entretient Le traitement d'entretien utilise les salicylés (5ASA ou mesalazine) et l'azathioprine (immunosuppresseur). Chirurgie Utilisée en dernier recours, c'est le seul traitement permettant de guérir la maladie (si le rectum et le colon sont enlevés). Régime Le régime est d'un intérêt discuté. Certains probiotiques1 pourraient être utiles en particulier après la chirurgie. Les probiotiques, ce sont des bactéries bénéfiques pour l’organisme qui se cachent dans les laits fermentés. Yaourts et petites bouteilles. 1 Le régime sans fibre est conseillé. Ce régime doit être relativement riche en protéines dont les besoins sont souvent augmentés chez les patients atteints de rectocolite ulcéro-hémorragique. Il faut également savoir compenser les pertes en eau et en sels minéraux, tout particulièrement en fer et en calcium. Les pertes en sodium et en potassium sont également quelquefois élevées. Enfin, des carences en vitamines sont également possibles. À ce propos, certaines préparations polyvitaminées vendues dans le commerce ne contiennent pas de vitamine B 12, de vitamine K ou d'acide folique. Ces éléments doivent être administrés par ailleurs. Aliments autorisés : Potage ou consommé de farine (gruau d'avoine, tapioca, semoule) Pâtes Riz Maïs Pomme de terre sous forme de purée ou bouillie Œufs à la coque, pochés ou brouillés Viande hachée (toutes les viandes sont à peu près autorisées) Légumes et fruits, plutôt cuits, suivant les individus Compote de coing Certains fruits riches en tanins Carottes sous forme de purée Caroube sous forme de farine Jus de fruits allongés d’eau Aliments déconseillés Excitants (thé, café). Bien que le tabac ne soit pas un aliment, il rentre dans cette catégorie de produits déconseillés. Épices : paprika, piment, moutarde, ketch-up, pickles (légumes conservés dans du vinaigre), etc... Eau gazeuse Fritures Alcool Boissons glacées Pain complet Pâtisseries contenant des fruits secs (voir ci-après) Crudités Fruits secs (figues sèches, raisins secs, noisettes, amandes et noix) Fruits pas mûrs Certains légumes, particulièrement ceux contenant des fibres, même cuits comme les endives, la laitue, le chou, le chou-fleur Certains féculents : haricots secs, lentilles, pois Charcuterie Gibier Viandes grasses Jus de fruits purs Autres conseils : Le lait entier et écrémé est autorisé. Néanmoins, il existe des personnes présentant des intolérances à cet aliment. Les aliments sucrés ne sont pas interdits dans la limite où il n’existe pas de ballonnements intestinaux qui quelquefois viennent se surajouter à cette affection. Les légumes doivent être tendres, sans fils et plutôt en purée ou à l'étuvée. Il est conseillé de consommer des légumes riches en potassium étant donné l'hypokaliémie possible (baisse du taux de potassium dans le sang) dans cette affection. Dans ce cas, on peut conseiller également la consommation de céleri, de fenouil, d'avocat et de carotte. Il est nécessaire de consommer les fruits bien mûrs, notamment l'abricot, l’orange et la banane qui sont riches en potassium. Le pain doit être le consommé grillé ou rassis La Maladie de Crohn Définition La maladie de Crohn est une affection inflammatoire chronique pouvant toucher tout le tube digestif avec une prédilection pour l'iléon, le côlon et la région anale. Son diagnostic repose sur un ensemble des données cliniques, radiologiques, et/ou endoscopiques et histologiques. Elle peut s'accompagner de manifestations extra-intestinales (articulaires, cutanées, oculaires...). Les principales manifestations cliniques observées au cours des poussées évolutives de la maladie dépendent du siège (grêle, côlon, autre segment digestif) et de l'étendue des lésions. Il s'agit surtout de la diarrhée avec ou sans syndrome dysentérique, des douleurs abdominales parfois de type subocclusif, des manifestations anopérinéales, de l'altération de l'état général avec ou sans fièvre, des manifestations extra-intestinales. Les poussées évolutives peuvent être émaillées de complications, dont certaines peuvent nécessiter une intervention chirurgicale : occlusion, perforation, colectasie, abcès, fistule, manifestations hépato-biliaires. Maladie décrite précisément dans les années 1930 aux États-Unis par le Docteur B. Crohn (1884-1983), chirurgien à New York au Mount Sinaï Hospital. Symptôme Principalement une diarrhée chronique (plusieurs semaines à plusieurs mois), surtout hydrique et accompagnée fréquemment de douleurs abdominales. On observe souvent une perte de poids (par malabsorbtion). Il n'est pas rare que les poussées soient accompagnées d'un peu de fièvre. Il peut exister des manifestations extra-intestinales, principalement ostéo-articulaires mais aussi hépato-biliaires, oculaires ou cutanées. On utilise un indice d'activité pour savoir si la maladie est en poussée ou non, c'est l'indice de BEST (CDAI pour les anglo-saxons), si ce dernier est inférieur à 150, le patient est en rémission. Endoscopie La visualisation directe des lésions est capitale pour affirmer le diagnostic. Les atteintes sont en général diffuses et discontinues, les contours flous. Les zones touchées sont typiquement le colon et les derniers centimètres de l'iléon. Les lésions rencontrées sont un type d'ulcérations, souvent aphtoïdes ou profondes, elles peuvent se présenter sous forme de véritables fissures dans la muqueuse. Complications à court terme On craint surtout les sténoses, fissures, fistules ou perforations, une colectasie (dilatation toxique du côlon) ou une colite grave (poussée très sévère d'emblée). risques à long terme Il existe, après 10 ans d'évolution, une majoration du risque de cancer colo-rectal. Ce risque est surtout important en cas d'atteinte étendue et nécessite une surveillance régulière (coloscopies). Les traitements Traitement d’attaque Le traitement d'attaque repose surtout sur les corticoïdes de la prednisone par exemple la dose prise et proportionelle au poids de l'individus equivaut a 1mg/kg/jour pour les poussées moyennes et les anti-TNF alpha pour les poussées sévères ou réfractaires. Le traitement préventif se partage entre les salicylés (sulfasalazine ou mésalazine ou la 5ASA) Cest la l'acide 5- amino salyciles le nom commercial est (pentasa .rowasa .salazoprine) et les immunosuppresseurs. Les plus utilisés sont l'azathioprine (Imurel) (posologie est de 2 à 2.5 mg/kg/jour), la 6-mercaptopurine (Purinethol) (posologie 1.5 mg/kg/j) et le méthothexate (methotrexate, ledertrexate)(posologie 15-25 mg par semaine) Traitements des poussées o Salicylés pour les poussées minimes. o Corticoïdes pour les poussées modérées à sévères. o Infliximab (immunomodulateur, anti-TNF alpha) ou chirurgie pour les poussées graves ou en cas d'échec des précédents traitements. o Antidépresseurs sérotoninergiques peuvent entrainer un espacement des poussées. Traitement d’entretient Azathioprine (immunosuppresseur), méthotrexate ou infliximab (Remicade). Lactoferrine (proteine laitière) Chirurgie Parfois nécessaire, le plus souvent en dernier recours, après échec des traitements médicaux : au niveau de l'intestin grêle : en cas de sténose (le plus souvent iléale) ou de fistule au niveau du colon : en cas de colite aigüe grave ne répondant pas au traitement médical ou compliquée de perforation, d'hémorragie ou de dilatation majeure (mégacôlon toxique) en cas d'atteinte anopérinéale grave. Régime Le régime sans résidu peut être utile au cours des poussées inflammatoires pour limiter la diarrhée mais en necessite pas d'être poursuivi après rémission sauf en cas de sténose digestive.Des régimes d'exclusion sont parfois proposés par certains praticiens et (notamment la nutrition Seignalet). Ils consistent, principalement, a éliminer le gluten, les produits laitiers et les sucres raffinés de l'alimentation du patient atteint de ces troubles intestinaux chroniques. Ils n'ont aucun fondement scientifique établi et n'ont jamais fait la preuve de leur efficacité clinique. Aucun leader d'opinion français des MICI ne le recommande. Ils pourraient au contraire entraîner des carences préjudiciables et limiter un retour à une alimentation normale; ce qui peut être obtenu dans la grande majorité des cas. Arrêt du tabac L'arrêt définitif de toute consommation de tabac est très fortement conseillé.