Chapitre 1 : Réflexions de départ : Dans quel monde vivons

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Chapitre 1 : Réflexions de départ : Dans quel monde
vivons-nous ?
1 / Nous vivons dans une économie complexe
Exercice 1 :
Répondez le plus précisément et le plus complètement possible aux questions suivantes :
- D’où vient le pain d’une famille paysanne du Moyen-âge ?
- D’où vient le pain d’une famille française contemporaine ?
- Qu’est-ce qui a changé ?
Exercice 2 : L'Île aux fleurs
http://www.youtube.com/watch?v=JKqQVuiUDHE
Visionnage du film L'Île aux fleurs (Ilha das Flores)
L'Île aux fleurs (Ilha das Flores) est un court métrage documentaire brésilien réalisé par Jorge
Furtado en 1989. Ours d'argent du court métrage lors du Festival de Berlin en 1990.
- Faites un résumé du film
C’est le parcours d’une tomate brésilienne vendue et achetée par différentes personnes
(acteurs éco) et qui terminera dans une décharge à ordures sur une île (mal nommée ile aux
fleurs) où les cochons sont nourris avant les êtres humains...
- Diriez-vous que ce film est un film « documentaire » ?
C’est un faux film documentaire et un vrai film politique. Il utilise les codes du film
documentaire qu’il tourne en dérision en développant à l’envi l’aspect encyclopédique du
discours : il est structuré comme une page de Wikipedia dont on ouvrirait tous les liens
hypertexte. Cela donne au film son caractère tourbillonnant et parfois dérangeant.
Le message répété est ironique : l’homme supérieurement intelligent a inventé le meilleur
mais aussi le pire (la bombe atomique, le génocide des juifs, l’extrême pauvreté, la pollution..)
Que nous apprend-il sur l’économie contemporaine ? Montrez la complexité des
échanges.
Dans une économie de marché, on ne produit pas pour soi mais pour vendre (M. Suzuki) avec
profit
Pour acheter, il faut disposer de monnaie qui peut provenir de revenus (sa laires, profit...)
Ces échanges lient les acteurs économiques entre eux : M. Suzuki (vendeur) a besoin de Mme
Anete (acheteuse) : les revenus des uns sont les dépenses des autres
L’économie moderne est faite d’une multitudes d’échanges marchands (Mme Anete est
obligée d’acheter et de revendre des parfumes...)
C’est le rofit qui constitue un des motifs principaux des échanges
-
-
Que nous apprend-il sur la société contemporaine ? Montrez que les individus
n’appartiennent pas tous aux mêmes groupes et n’ont pas les mêmes intérêts ni les
mêmes modes de vie...
La société est composée de nombreux groupes sociaux différents et inégaux :
- Hommes / femmes : différenciation des emplois (M. Suzuki est agriculteur, Mme Anete est
vendeuse à domicile...), des occupations (Mme Anete prépare le repas pour sa famille)
- Propriétaires/non propriétaires : inégalités économiques et sociales très fortes au Brésil....
-
Ce film a-t-il selon vous un contenu politique ? Repérez la vision critique du monde
contemporain
Dénonciation des inégalités et de la pauvreté : pas de liberté dans la misère
Dénonciation de la consommation de masse (surconsommation, déchets, pollution) ...
Exercice 3 : La crise Espagnole
« L'Espagne est le nouvel homme malade de l'Europe. Après la Grèce, l'Irlande et le Portugal,
elle sera sans doute le prochain pays de l'Union monétaire à réclamer une aide extérieure pour
sauver un secteur bancaire en déconfiture et apaiser un Etat qui peine à éponger ses déficits.
Aujourd'hui frappé par la récession et un chômage de masse, Madrid était pourtant, il y a
quelques années encore, citée en exemple : une croissance au-delà de la moyenne de la zone
euro, un chômage réduit de 5 points entre 2000 et 2007 et une dette publique équivalente à 36
% à peine de son produit intérieur brut (PIB) avant la crise de 2008... »
 Essayez de comprendre les 4 problèmes économiques de l’Espagne (soulignés dans le
texte)
Aidez-vous si besoin des affirmations suivantes en les reliant aux éléments soulignés :
L’économie espagnole tourne au ralenti (sa production diminue)
Il y a plus de gens qui demandent un emploi que d’entreprises qui en proposent
L’Etat ne peut pas prélever assez d’impôts du fait du ralentissement économique et il a du
mal à financer ses dépenses
Les banques ont beaucoup prêté à des emprunteurs qui ne peuvent plus les rembourser
« LA BULLE IMMOBILIÈRE A GONFLÉ LA CROISSANCE
Comme nombre de pays d'Europe du Sud, l'entrée de l'Espagne en zone euro s'est traduite par
une forte réduction du coût du crédit, qui s'est alors aligné sur celui de ses partenaires
(l’Espagne pouvait emprunter de l’argent à l’étranger à un taux d’intérêt faible, en raison de
la confiance en l’euro). Mais l'afflux d'argent bon marché a été mal exploité se concentrant
presque exclusivement sur le secteur du bâtiment.
"La construction a pris une part démesurée dans l'économie, représentant jusqu'à 12 % de
l'emploi, contre 8 % au début des années 1990, et 5 % à 6 % pour la moyenne des pays de la
zone euro", indique Jesus Castillo, économiste chez Natixis, qui cite ce chiffre édifiant : en
2007, le pays construisait 760 000 logements, trois fois plus qu'en 1995 et autant que la
France, l'Allemagne et l'Italie réunies ! Une expansion qui s'est traduite par des importations
en masse de composants et par un déséquilibre de la balance commerciale.
Gourmand en main-d’œuvre, le secteur a aussi happé les travailleurs, y compris certains
jeunes tentés de lâcher leurs études pour prendre un travail peu qualifié et bien rémunéré.
Quand la bulle a éclaté en 2008, tout un pan de l'économie a disparu. Pour l'heure, rien ne l'a
remplacé. On estime souvent que la construction d'un logement occupe deux à trois personnes
pendant un an. Le plongeon du nombre de mises en chantier en Espagne (87 000 aujourd'hui)
aura donc mis sur le carreau 1,5 à 2 millions de travailleurs dans le pays.
LA BULLE DU CRÉDIT DÉGÉNÈRE EN CRISE BANCAIRE
Les établissements financiers espagnols, acteurs et victimes de la crise, ont arrosé de crédits
les entreprises et les ménages, notamment pour qu'ils s'achètent ces maisons construites en
pagaille.
Selon la banque d'Espagne, l'endettement des entreprises et des ménages atteint aujourd'hui
218 % du PIB. Avec la récession, les faillites d'entreprises se multiplient, le chômage enfle et
les acteurs ne peuvent plus rembourser leurs crédits.
Les banques espagnoles ont ainsi, dans leur bilan, pas moins de 184 milliards d'euros de
mauvaises dettes. Le secteur financier, indispensable au financement de la croissance, doit
donc être renfloué - à hauteur d'une somme qu'on estime entre 40 et 80 milliards d'euros même si cela a de quoi scandaliser le grand public. »
LE MONDE | 09.06.2012 Par Claire Gatinois avec Sandrine Morel (à Madrid)
 Pourquoi l’Espagne a-t-elle pu emprunter beaucoup d’argent ? A qui ?
 Qu’en a-t-elle fait ?
 Pourquoi cela a-t-il pu conduire à un boom économique ? Faites un schéma.
 Pourquoi cela a-t-il pu conduire à uns crise ? Faites un schéma.
 Expliquez le titre de l’article : Un miracle économique qui masquait de profonds déséquilibres.
 Essayez d’en trouver un autre.
(L’Espagne a vécu au dessus de ses moyens ; une histoire qui commence bien et se termine
mal ; des excès et des gaspillages...)
2 / Nous vivons dans une société en mutation
Population, famille, relations hommes-femmes, immigration, rapports de génération, école,
travail, logement, santé, consommation, loisirs, valeurs, etc. Beaucoup de caractéristiques
de nos vies modernes se sont transformées depuis deux siècles et plus récemment.
 L'industrialisation du XIXe siècle a entraîné le développement de l'urbanisation, de
l'exode rural, la naissance de la classe ouvrière. Tout l'édifice social s’en est trouvé
bouleversé. L’individu qui travaillait dans sa famille et était fortement attaché à un village et à
sa religion s'affranchit des contraintes traditionnelles (famille, religion, village), il est
désormais salarié et peut vivre en travaillant pour une entreprise distincte de son foyer. Les
femmes aussi vont se mettre à travailler en dehors de leur foyer et acquérir ainsi davantage
d’autonomie. L’Etat va enfin par la Sécurité Sociale garantir au plus grand nombre une
retraite et des soins. La famille n’est dès lors plus le lieu unique de l’emploi et de la sécurité
matérielle. Cela libère l’individu de certaines obligations familiales (se marier, obéir au
père...).
Les individus peuvent être moins soumis à la surveillance rapprochée de la famille et des
voisins et appartenir à des cercles sociaux multiples.
• La société moderne fait l'éloge de la réussite individuelle (surtout économique) et de
« l'épanouissement personnel » (multiplier les expériences, développer ses capacités). Il
s'agit avant tout d'être soi, de vivre pour soi, de se réaliser soi-même. Il y a presque un devoir
d'individualisme, «parce que je le vaux bien» nous dit une certaine publicité. L’individu
devient la référence centrale de la société.
• L'individu supporte de moins en moins que ses choix lui soient dictés par ses parents, ou les
institutions. L'aspiration à l'autonomie est grande, comme l'illustre le mouvement
d'émancipation des femmes. Leur place dans la famille n'est plus restreinte à leur fonction de
mère, d'épouse, ou de fille. Les femmes revendiquent le droit à une identité sociale propre qui
ne se réfère pas à des statuts imposés.
• La religion est de moins en moins influente, que l'on en juge par la baisse du sentiment
d'appartenance ou par celle de la pratique.
• Cet individualisme croissant interroge le lien social. L'individu se libère de l'emprise des
institutions, s'affranchit parfois des normes et des règles collectives pour effectuer ses propres
choix de vie.
• Cependant, les individus ne s'affranchissent pas (ne se libèrent pas) de toutes leurs
appartenances. Certains signes montrent le maintien, voire le renforcement de certaines
formes de liens de proximité (famille, amis, groupes de pairs : camarades, collègues...)
TRAVAIL :
 Que peut-on appeler « individualisme » ?
L’individualisme a une dimension collective reposant sur des conitions objectives d’existence
(parfois appelé indiv. « abstrait ») : augmentation de l’autonomie de l’individu (libération
de certaines tutelles) ; recherche d’une plus grande égalité (lutte contre les privilèges, les
discriminations...) et augmentation des libertés individuelles (politiques, civiles...) ;
Et une dimension personnelle : montée d’un individualisme personnel : égocentrisme
(sphère privée, chacun pour soi Moi je > Nous, ne pas se préoccuper des autres et de leur
avis), recherche de « l’épanouissement » personnel = multiplication des expériences,
recherche des ses possibilités et de ses limites : injonction à être soi ; volonté de donner du
sens et de l’intérêt à sa vie ; être « acteur » de sa vie
 Pourquoi les sociétés modernes ont-elles favorisé le développement de l’individualisme ?
Parce qu’elles se sont transformées : division du travail (multiplication des activités
différentes  augmentation des cercles sociaux d’appartenance, possibilités de choisir
certains cercles plutôt que d’autres, un individu moderne a plus de « soi sociaux ») ; progrès
démocratiques : droits des citoyens, droits des femmes...
 Montrez que les transformations économiques et les transformations sociales sont liées les unes aux
autres. Trouvez des exemples
L’individualisme repose sur une transformation des conditions objectives de l’existence : le
salariat, l’Etat Providence, l’urbanisation
 Trouvez des exemples de comportements individualistes
 Quelles sont les limites de l’individualisme
Les contraintes sociales qui pèsent sur les individus n’ont pas disparu (contrôle social raproché des airs, de la
famille, de l’internet...);
les grandes expériences collectives sont semblables pour la plupart (cf. école, travail, famille, télé, courses à
l’hypermarché...)
Les individus cherchent autant à se différencier qu’à s’intégrer dans des groupes
Les solidarités primaires restent fortes
Le Pacs
Le Pacte civil de Solidarité (Pacs) est un nouveau contrat d’union entre deux personnes créé en 1999 ; il
constitue pour certains une première étape avant le mariage. Il peut prendre la forme d'un concubinage officialisé
pour d'autres qui vivaient en couple sans avoir l'intention de convoler en justes noces. Enfin, pour ceux qui
avaient l'intention de se marier de manière moins conventionnelle, il fait l'affaire tout simplement. Intermédiaire
entre le concubinage et le mariage, le Pacs crée depuis 1999 est une alternative qui connait un succès
grandissant. Les partenaires liés par un PACS s’obligent à une vie commune ainsi qu’à une aide matérielle et à
une assistance réciproque, sans nécessité de publication des bans, par simple dépôt d'un contrat notarié ou privé
ou d'une déclaration au greffe du tribunal d'instance compétent, accompagné de pièces complémentaires. Son
avantage est certain du point de vue de sa souplesse d'adaptation ou de révocation, mais aussi du point de vue
fiscal ou social.
Il offre une sorte de rapport distant au regard de l’institution du mariage tout en favorisant une reconnaissance
publique.
http://www.patrimoinorama.com/index.php?option=com_content&task=view&id=6473&Itemid=29
 La montée du nombre de Pacs peut-elle être considérée comme une manifestation
d’individualisme ?
Document 1 : Evolution du nombre de mariages et de Pacs conclus jusqu'en 2011
Evolution du nombre de mariages et de Pacs conclus jusqu'en 2011
Pacs
Pacs de même
Pacs de sexes
Ensemble
sexe
opposés
2000 305 234 5 412
16 859
22 271
2001 295 720 3 323
16 306
19 629
2002 286 169 3 622
21 683
25 305
2003 282 756 4 294
27 276
31 570
2004 278 439 5 023
35 057
40 080
2005 283 036 4 865
55 597
60 462
2006 273 914 5 071
72 276
77 347
2007 273 669 6 221
95 778
101 999
2008 265 404 8 201
137 801
146 002
2009 251 478 8 434
166 089
174 523
2010 251 654 9 143
196 415
205 558
2011 241 000 nd
nd
nd
nd : donnée non disponible.
Champ : France (non compris Saint-Martin et Saint-Barthélemy).
Sources : Insee, statistiques de l'état civil ;
Mariages
Unions entre partenaires de sexes
opposés
322 093
312 026
307 852
310 032
313 496
338 633
346 190
369 447
403 205
417 567
448 069
nd
 Analysez le tableau :
- en calculant la variation en % du nombre de mariages et celle du nombre de Pacs de 2001 à
2010 (ne calculez pas toutes les années mais seulement l’année de départ et celle d’arrivée).
- en calculant la part (en %) du nombre de Pacs de même sexe dans le nombre total de Pacs
en 2001 puis en 2010.
Document 2 : L’opposition entre urbain et rural a perdu son sens
La société paysanne était montée un siècle durant vers la ville, les usines et les bureaux. «On retrouve au 21 ème
siècle un besoin extraordinaire d'espace et un nouvel usage des territoires, habités par des urbains fiers de leur
mobilité», explique Jean Viard pour qui l'opposition entre urbain et rural a perdu son sens. Il préfère parler
d'«extra-urbains» pour désigner ceux qui vivent en dehors des villes pour en éviter les nuisances, tout en ayant
une culture urbaine, par les kilomètres parcourus, les consommations, l'éducation des enfants et leur inscription
dans le monde du travail, avec les usages intensifs d'Internet et du téléphone portable.
De leur côté, les ruraux installés de longue date partagent avec eux ces nouveaux modes de vie: 70% des
agriculteurs vivent à moins d'une heure d'un centre-ville, la plupart font leurs courses au supermarché et
regardent la télévision. Dans ces nouveaux tissages du territoire français, la carte des régions attractives recouvre
celle des lieux touristiques. Provence, Languedoc, et Sud-ouest, Pays-de-Loire, Alpes, Paris, Alsace en sont les
premiers bénéficiaires: «L'or bleu et blanc du monde touristique a pris la place dans nos désirs de l'or noir, des
aciéries et des emplois bureaucratiques.»
SCIENCES HUMAINES Mai 2012 N°237
 Qui sont les «extra-urbains » ?
 Pourquoi l'opposition entre urbain et rural a-t-elle perdu son sens ?
Document 3 : Internet : Une utilisation intensive et addictive
Internet est définitivement entré dans nos vies. Un rapport du Crédoc souligne que les trois quarts de la population française disposent d'une connexion. Celle-ci est devenue si indispensable que 41 % des internautes
déclarent avoir des difficultés à s'en passer plus de trois jours consécutifs (8 % indiquent même ne pas pouvoir
s'en passer plus de quelques heures). Cet usage intensif est favorisé par les appareils mobiles (plus de 30 % des
connexions sont « nomades », c'est-à-dire effectuées à partir d'un appareil portable) et la multiplication des
réseaux wifi publics. ALTERNATIVES ÉCONOMIQUES n° 316 septembre 2012
 Quels changements de modes de vie l’Internet peut-il contribuer à créer ? Trouvez des exemples
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