Syndrome de dysrégulation dopaminergique : des stéréotypies motrices à l’hypersexualité MDS – Kyoto. L’étude du comportement du sujet parkinsonien a permis de mettre en évidence de nombreuses perturbations. Ces troubles ont été initialement sous-estimés en raison de la prédominance des troubles moteurs et de leur attribution au traitement dopaminergique. Les progrès sur la physiologie du comportement et l’apparition de troubles sévères du comportement à la suite de la stimulation du noyau sous-thalamique sont à l’origine de travaux récents montrant l’implication particulière des noyaux gris centraux dans la régulation des comportements. A. Lees a fait le point sur cette question au cours d’une session sur le syndrome de dysrégulation dopaminergique. Dans un préambule, A. Lees a illustré son propos par les tribulations d’un homme très sérieux qui après avoir pris de la bromocriptine a vu son appétit sexuel croître de manière socialement très incorrecte. Cette hypersexualité lui ayant occasionné de nombreux déboires, ce patient a entamé des poursuites judicaires contre l’industrie pharmaceutique. Au cours de son exposé, A. Lees a ensuite insisté sur ce que l’on nomme actuellement le syndrome de dysrégulation dopaminergique. Ce syndrome se caractérise par une addiction à la dopamine et des troubles divers du comportement. En effet, certains patients ont tendance à augmenter leur consommation de drogues dopaminergiques. Ces patients peuvent avoir des stéréotypies motrices mais aussi des comportements perturbés à type d’achats pathologiques, de jeu pathologique, d’hypersexualité, voire d’agression. Comment expliquer cette tendance addictive ? A un stade précoce de la maladie de Parkinson, on ne constate pas de déficit dopaminergique dans la partie ventrale du striatum reliée au cortex préfrontal et orbitaire. La stimulation dopaminergique médicamenteuse pourrait stimuler ces circuits, notamment chez les patients ayant comme trait pré-morbide un attrait pour les nouvelles sensations. S’agit-il de dépendance ? Chez ces patients, le sevrage dopaminergique est mal toléré et la prise de dopaminergiques entraîne une amélioration de l’humeur. A Lees suggère que ces perturbations sont la traduction de phénomènes de neuroadaptation dans les systèmes cérébraux de récompense. Dr Christian Geny Lees AJ : “Levodopa treatment and dopamine dysregulation syndromes in PD Dopamine dysregulation syndromes. » 10th International Congress of Parkinson’s Disease and Movement Disorders (Kyoto, Japon) : 28 octobre - 2 novembre 2006.