Devoir non surveillé Probabilité et intégration Pelletier Sylvain, BCPST Lycée Hoche pour le 14 Mai BY: = $ \ CC Exercice 1 Oral AGRO-VETO 2010 Deux urnes A et B contiennent chacun n boules numérotées de 1 à n. On tire une boule de A et une boule de B dont on note les numéro respectifs a et b. Soit E l’événement « le rapport ab est un nombre entier ». Le but de cet exercice est de déterminer la valeur de P(E) en fonction de n, et un équivalent de P(E) lorsque n tends vers +∞. Rappel : – le rapport ab est un nombre entier signifie : ∃k ∈ N, b = ka. – Pour i ∈ [[1, n]], la notation a = i désigne l’événement « on a tiré la boule i dans l’urne A ». – Pour tout réel x, la partie entière E(x) désigne l’unique entier tel que : E(x) 6 x < E(x) + 1. 1. Question de cours : Énoncer précisément la formule des probabilités totales. 2. Petites valeurs de n (a) Calculer la probabilité P(E) dans le cas où n = 3. (b) Calculer la probabilité P(E) dans le cas où n = 4. 3. Valeur de P(E) dans le cas général (a) Soit i ∈ [[1, n]], démontrer : E ( ni ) P(E ∩ a = i) = X P(a = i ∩ b = ji). j=1 En déduire la valeur de P(E ∩ a = i). (b) En déduire la probabilité P(E) dans le cas général. 4. Déterminer un encadrement de P(E) en fonction de la suite Sn définie par : ∀n ∈ N, Sn = n X 1 i=1 5. (a) Démontrer : ∀i ∈ [[1, n]] , i 1 1 6 ln(i + 1) − ln(i) 6 . i+1 i (b) En déduire un équivalent de Sn quand n tend vers l’infini. ln(n) . (c) En déduire P(E) ∼ n→+∞ n Correction : 1. Cours. 2. (a) Il y a trois tirages possibles 1, 2, 3 dans chaque urne, donc 9 valeurs en tout. On peut donc lister ces neufs tirages possibles et utiliser l’équiprobabilité. On va plutôt chercher une méthode applicable à n quelconque pour préparer les questions suivantes. 1 8 On utilise le système complet d’événement : a = 1, a = 2, a = 3 . Cela donne : P(E) =P(E ∩ a = 1) + P(E ∩ a = 2) + P(E ∩ a = 3) =P(a = 1)P(E) + P(a = 2)P(E) + P(a = 3)P(E) 1 1 = Pa=1 (E) + Pa=2 (E) + Pa=3 (E) 3 3 Or : – Pa=1 (E) = 1, car quelque soit b, 1b est un nombre entier. – Pa=2 (E) = P(b = 2) = 13 , car si b ∈ [[1, 3]] vérifie b 6= 2, 2b n’est pas un nombre entier. – Pa=3 (E) = P(b = 3) = 13 , pour la même raison. Au final 1 1 1 5 P(E) = + + = . 3 9 9 9 (b) On procède de même dans le cas n = 4. On utilise le système complet d’événement associé à la variable aléatoire a. La formule des probabilités totales donne alors : 1 1 1 1 P(E) = Pa=1 (E) + Pa=2 (E) + Pa=3 (E) + Pa=4 (E) 4 4 4 4 1 11 11 11 + + . = + 4 42 44 44 En effet : – Pa=1 (E) = 1, comme cela a été vu ci-dessus, – Pa=2 (E) = P(b = 2) + P(b = 4) = 12 , – Pa=3 (E) = P(b = 3) = 14 , – Pa=4 (E) = P(b = 4) = 14 . Au final : 1 11 11 11 P(E) = + + + 4 42 44 44 8 1 = = . 16 2 (c) Considérons le cas général. Attention à la rédaction : utilisez le vocabulaire du cours. Soit i ∈ [[1, n]], on a : (E ∩ a = i) = (a = i ∩ b = i) ∪ P(a = i ∩ b = 2i) ∪ · · · ∪ P(a = i ∩ b = ki), où k est l’entier maximal qui vérifie : ki 6 n. On voit donc que k vérifie, ki 6 n < (k + 1)i soit k 6 ni < k + 1. On retrouve la définition de la partie entière, et donc : k = E ni . On peut aussi rédiger cela ainsi : (E ∩ a = i) ⇔ ∃k ∈ N, b = ki n ⇔ ∃k ∈ 1, E , b = ki. i En effet, si b = ki, alors d’une part k > 1 et d’autre part ki 6 n, donc k 6 k 6 E ni puisque k est un entier. 2 n i, ce qui donne Ainsi, on a : E ( ni ) (E ∩ a = i) = [ (a = i ∩ b = ji). j=1 Cette union est disjointe, car on ne peut pas avoir b = ji et b = j ′ i si j 6= j ′ . Ainsi : E ( ni ) P(E ∩ a = i) = X j=1 E ni , P(a = i ∩ b = ji) = n2 puisque tous les événements a = i ∩ b = ji sont de probabilité 1 n2 . On utilise le système complet d’événements associé à la variable aléatoire a : P(E) = n X P(E ∩ a = i). i=1 Ce qui donne : P(E) = n X E n i n2 i=1 = n 1 X n E . 2 n i=1 i 3. On va utiliser un encadrement de la partie entière. On rappelle que : ∀x ∈ R, E(x) 6 x < E(x) + 1 Cela donne : et donc n n −1<E i i ∀i ∈ [[1, n]] , En additionnant : n X n n i=1 n X i=1 i −1< n X E i=1 ! x − 1 < E(x) 6 x. n i 6 6 n i n X n i=1 n X i 1 1 − 1 < n2 P(E) 6 n i i i=1 n n 1X 1 1 1X < P(E) 6 n i=2 i n i=1 i Sn − 1 Sn < P(E) 6 . n n 4. (a) On utilise une comparaison série / intégrale, on a en utilisant la décroissance de t 7→ 1 1 1 6 6 . i+1 t i ∀i ∈ [[1, n]] , ∀t ∈ [i, i + 1], En intégrant sur l’intervalle [i, i + 1], on obtient : 1 6 ∀i ∈ [[1, n]] , i+1 Z i i+1 dt 1 6 . t i Ce que l’on peut écrire : ∀i ∈ [[1, n]] , 1 1 6 ln(i + 1) − ln(i) 6 . i+1 i 3 1 t (b) En sommant de pour i ∈ [[1, n]] le membre de droite, on obtient : n X ln(i + 1) − ln(i) = ln(n + 1) 6 i=1 n X 1 i=1 i . Et en sommant de pour i ∈ [[1, n − 1]] le membre de gauche : n X 1 i=2 i = n−1 X i=1 n−1 X 1 6 ln(i + 1) − ln(i) = ln(n). i+1 i=1 On obtient : ln(n + 1) 6 n X 1 i=1 i 6 ln(n) + 1. Ainsi : ∀n ∈ N, ln(n + 1) 6 Sn 6 ln(n) + 1, on obtient alors classiquement : Sn 1 ln(n + 1) 6 61+ ln(n) ln n ln(n) | or : {z n→∞ −−−→1 } ln(1 + n1 ) n→∞ ln(n + 1) −−−→ 1. =1+ ln(n) ln(n) D’où : Sn ∼ n→+∞ ln(n). (c) On a : 1 Sn Sn − 6 P(E) 6 , n n n ∀n ∈ N∗ , et donc : 1 Sn n Sn − 6 6 P(E) × ln(n) ln(n) ln(n) ln(n) D’où | {z n→∞ −−−→1 } | {z } n→∞ −−−→1 P(E) 4 ∼ n→+∞ ln(n) . n