. LA PRESSE MONTRÉAL SAMEDI 8 JANVIER A 23 2005 llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll SANTÉ MÉTIER URGENTOLOGUE 514 lits au pavillon Maisonneuve +197 lits au pavillon Rosemont 711 lits +54 civières aux urgences MONTER AU FRONT TOUS LES JOURS PASCALE BRETON La Dre Nadine Cassiani a grandi avec ER, cette populaire série télévisée américaine qui se déroule aux urgences d’un grand hôpital. Aujourd’hui, c’est elle qui tient le rôle du médecin. Dans la jeune trentaine, cette femme menue à la chevelure bouclée a d’abord obtenu un baccalauréat en nutrition avant de se tourner vers la médecine à l’Université de Montréal. Depuis trois ans et demi, elle travaille à Maisonneuve-Rosemont, seul établissement avec la Cité de la Santé de Laval qui se spécialise à la fois dans les urgences générales et les urgences pédiatriques. Le principe d’interventions ponctuelles qui caractérise les urgences lui plaît beaucoup. «Aux urgences, tu vois ton patient et tu as les résultats immédiatement. Il faut aussi mettre constamment à jour nos connaissances», lance-t-elle d’un ton enthousiaste. La profession compte une centaine d’urgentologues, membres de la Fédération des médecins spécialistes du Québec. La plupart sont des omnipraticiens qui ont choisi de monter au front tous les jours. La Dre Cassiani est l’un d’eux. Au terme de ses études en médecine, en 2000, elle a d’ailleurs fait une spécialisation d’un an à l’hôpital du SacréCoeur pour parfaire sa formation dans les urgences. Comme c’est le cas pour la plupart des médecins de l’hôpital, sauf les plus âgés, son horaire fait alterner les quarts de travail de jour et de nuit. À peine trois mois après ses débuts comme médecin, elle avait déjà la responsabilité des urgences pendant la nuit. Une décision du chef des urgences, mais aussi la sienne : elle se sentait prête à prendre cette charge sur ses épaules. «Il n’y a pas de meilleur baptême que de se mettre les deux pieds dedans. Un médecin de nuit a une responsabilité accrue», mentionne la Dre Cassiani en faisant référence à la gestion des patients qui se présentent à l’hôpital et au choix de traitements à leur donner. Même si une importante équipe d’infirmiers, de techniciens et de préposés aux bénéficiaires met tout en oeuvre pour épauler le médecin, «CE QUI EST DIFFICILE, C’EST D’ANNONCER UNE MAUVAISE NOUVELLE QUI VIENT TE CHERCHER, COMME UN DÉCÈS… PUIS PASSER À UNE AUTRE CABINE, VOIR LE PROCHAIN PATIENT QUI A UNE ÉCHARDE DANS LE DOIGT ET QUI T’ENGUEULE PARCE QUE TU AS PRIS TROP DE TEMPS.» il reste que travailler aux urgences n’est pas de tout repos et que la tâche est parfois lourde, reconnaît le Dre Cassiani qui doit à la fois s’occuper des patients qui arrivent en ambulance et des autres qui se présentent à la salle d’attente. Par contre, le médecin de garde peut toujours compter sur l’appui de ses collègues ou par exemple, discuter d’un cas avec un résident, un médecin spécialiste ou un anesthésiste, ce qui l’aide parfois à se faire une meilleure opinion d’un traitement à donner à un patient. La vie, la mort et les mauvaises nouvelles sont également omniprésentes. «Ce qui est difficile, c’est d’annoncer une mauvaise nouvelle qui vient te chercher, comme un décès ou un jeune qui apprend qu’il a le cancer, puis passer à une autre cabine, voir le prochain patient qui a une écharde dans le doigt et qui t’engueule parce que tu as pris trop de temps.» MAISONNEUVE-ROSEMONT Où ? Qui ? Nombre de visites Au 5415, boulevard de l’Assomption, près du Stade olympique et de la station de métro Assomption. Principalement des patients de l’est de Montréal. Le bassin de la clientèle compte 500 000 habitants, soit 27,5% de la population de l’île de Montréal. visites aux urgences en 2003-2004, soit une moyenne de 231 par jour. 84 414 Capacité 54 civières aux urgences selon le permis de l’hôpital. .