Antoine-Carême Midzonso Le Développement durable des pays pauvres Environnement et développement durable. Indicateurs, indices, capacités, qualités et praticabilité. 2 2 2 Sommaire 2 I. Les fondements du Développement Durable ..................................... 7 I. 1. Aperçu historique du Développement Durable ........................ 7 I. 2. La charte de la terre...................................................................... 8 I. 3. Règle naturelle d’équité, d’équilibre, de solidarité, de communauté, de justice et de durabilité ...................................... 14 I. 4. Éléments précurseurs du Développement Durable ................. 17 I. 5. Les indicateurs de développement et de durabilité .................. 17 II. Intégration du Développement Durable ........................................... 55 II. 1. Intégration du Développement Durable dans une entreprise 55 II. 2. Intégration du Développement Durable dans la gouvernance d’une nation .......................................................................................... 69 III. Le Développement Durable des populations (DDP) ................ 87 III. 1. L’indice de développement durable de la personne humaine (IDDPh) Et l’indice de la qualité humaine d’un pays (IQHP) ........................ 88 III. 2. Temps initial de durabilité de la personne humaine (TIDPh) ....................................................... 103 III. 3. Temps additionnel de durabilité de la personne humaine (TADPh) ...................................................... 103 3 III. 4. Calcul de l’indice de développement durable de la personne humaine (IDDPh) ....................................................... 104 IV. L’indice de développement durable d’une nation (IDDN) Ou l’indice de la qualité d’une nation (IQN) ou l’indice de la qualité du pays (IQP)............................................... 105 V. 1. Atteindre le travail ou l’emploi pour tous ............................... 106 V. 2. Atteindre l’alimentation pour tous ............................................. 118 V. 4. Atteindre l’eau potable pour tous ............................................... 140 V. 5. Atteindre l’électricité pour tous .................................................. 149 V. 6. Atteindre les routes pour tous .................................................... 157 V. 7. Atteindre l’éducation et la formation pour tous ....................... 174 V. 8. Atteindre la santé pour tous........................................................ 204 V. 9. Atteindre la sécurité pour tous ................................................... 215 V. 10. Atteindre le transport pour tous .............................................. 226 V. 11. Atteindre la justice pour tous ................................................... 243 V. 12. Atteindre le sport pour tous ..................................................... 258 V. 13. Atteindre l’industrialisation pour tous .................................. 264 V. 14. Atteindre les sciences et les technologies pour tous .............. 273 III. Les ressources et les richesses durables du pays .............................. 282 III. 1. La monnaie du pays (MP) ........................................................ 282 III. 2. Les ressources humaines du pays............................................. 289 III. 3. Les ressources naturelles du pays (RNP) ................................ 326 Annexe........................................................................................................ 360 4 2 L’OUTIL DE MISE EN MARCHE ET DE CONTROLE DU DEVELOPPEMENT DURABLE UN INSTRUMENT DE GOUVERNANCE DURABLE GOUVERNER AVEC DES INDICATEURS ET DES INDICES 2 5 6 2 I. Les fondements du Développement Durable I. 1. Aperçu historique du Développement Durable La notion de développement durable est venue de : – L’écart de développement entre les pays du nord et les pays du sud ; – La crise économique au niveau mondial et plus particulièrement au niveau des grandes puissances économiques (Etats Unis, Europe, Japon…) ; – L’urgence de sauvegarder l’environnement ; – La prise de conscience de pérenniser la croissance économique, la croissance sociale et la croissance environnementale des nations. Il était ramené au concept d’écodéveloppement au début des années 1970, énoncé par Ignacy Sachs, et à la conférence internationale de Stockholm sur l’environnement humain en Juin 1972 (premier sommet de la terre). C’est donc à la conférence de Stockholm en 1972 que sont adoptés, au niveau international, les principes de base du développement durable qui sont que : C’est à l’homme qu’incombe la responsabilité de la protection et de l’amélioration de l’environnement pour les générations présentes et futures ; la sauvegarde des ressources naturelles de la Terre doit faire l’objet d’une programmation et d’une gestion appropriées et vigilantes, tandis que la capacité de la Terre à produire des ressources vitales renouvelables doit être conservée et améliorée. La mise en œuvre et l’application de ces 2 7 principes sont confiées au Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), qui est créé à cette occasion. Il n’est réellement devenu développement durable, traduit de l’anglais « sustainable development » qu’en 1980. En 1983, l’Assemblée générale des Nations unies décide d’instituer une Commission mondiale sur l’environnement et le développement (également appelée Commission Brundtland, du nom de sa présidente Madame Gro Harlem Brundtland) chargée de trouver une solution au problème de la satisfaction des besoins primaires d’une population mondiale en accroissement constant. Pendant trois ans, cette commission (composée de ministres, de scientifiques, de diplomates et de législateurs) procède à une série de consultations sur tous les continents. Au terme de son mandat, elle est en mesure de dresser un tableau des priorités : examiner les questions environnementales les plus urgentes et créer de nouvelles formes de coopération internationale pour faire face de manière globale à chaque problème spécifique, élever le niveau de conscience et d’éducation « écologiques » des responsables politiques et des citoyens, obtenir un engagement et une participation active accrus de la part de tous (individus, associations, industries, institutions, gouvernements). En Avril 1987, une définition lui est donnée. La commission Brundtland rend un rapport intitulé « Notre avenir à tous », plus connu sous l’appellation de « rapport Brundtland », qui fournit une définition du développement durable : « Un développement qui répond aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ». Cette définition sous-entend qu’un environnement dégradé et appauvri de ses ressources n’est pas capable de garantir un développement économiquement viable et socialement acceptable. La protection de l’environnement n’est donc plus considérée comme un obstacle au développement, mais au contraire comme une condition nécessaire à un développement durable. Du 3 au 14 Juin 1992, deuxième sommet de la terre à Rio de Janeiro au Brésil, il est mis en place les trois piliers du développement durable : le social, l’économique et l’environnemental. Du 26 Août au 4 Septembre 2002 le sommet de Johannes bourg, plus de 100 chefs d’États, plusieurs milliers de représentants gouvernementaux et d’ONG ratifient un traité prenant position 8 2 sur la conservation des ressources naturelles et la biodiversité. En 2005, entrée en vigueur du protocole de Kyoto sur la réduction des gaz à effet de serre pour lutter contre la dégradation environnementale, et plus particulièrement contre le réchauffement climatique. I. 2. La charte de la terre La Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement, Réunie à Rio de Janeiro du 3 au 14 juin 1992, Réaffirmant la Déclaration de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement adoptée à Stockholm le 16 juin 1972, et cherchant à en assurer le prolongement, Dans le but d’établir un partenariat mondial sur une base nouvelle et équitable en créant des niveaux de coopération nouveaux entre les Etats, les secteurs clefs de la société et les peuples, Œuvrant en vue d’accords internationaux qui respectent les intérêts de tous et protègent l’intégrité du système mondial de l’environnement et du développement, Reconnaissant que la Terre, foyer de l’humanité, constitue un tout marqué par l’interdépendance, Proclame ce qui suit : PRINCIPE 1 Les êtres humains sont au centre des préoccupations relatives au développement durable. Ils ont droit à une vie saine et productive en harmonie avec la nature. PRINCIPE 2 Conformément à la Charte des Nations Unies et aux principes du droit international, les Etats ont le droit souverain d’exploiter leurs propres ressources selon leur politique d’environnement et de développement, et ils ont le devoir de faire en sorte que les activités exercées dans les limites de leur juridiction ou sous leur contrôle ne causent pas de dommages à l’environnement dans d’autres Etats ou dans des zones ne relevant d’aucune juridiction nationale. 2 9 PRINCIPE 3 Le droit au développement doit être réalisé de façon à satisfaire équitablement les besoins relatifs au développement et à l’environnement des générations présentes et futures. PRINCIPE 4 Pour parvenir à un développement durable, la protection de l’environnement doit faire partie intégrante du processus de développement et ne peut être considérée isolément. PRINCIPE 5 Tous les Etats et tous les peuples doivent coopérer à la tâche essentielle de l’élimination de la pauvreté, qui constitue une condition indispensable du développement durable, afin de réduire les différences de niveaux de vie et de mieux répondre aux besoins de la majorité des peuples du monde. PRINCIPE 6 La situation et les besoins particuliers des pays en développement, en particulier des pays les moins avancés et des pays les plus vulnérables sur le plan de l’environnement, doivent se voir accorder une priorité spéciale. Les actions internationales entreprises en matière d’environnement et de développement devraient également prendre en considération les intérêts et les besoins de tous les pays. PRINCIPE 7 Les Etats doivent coopérer dans un esprit de partenariat mondial en vue de conserver, de protéger et de rétablir la santé et l’intégrité de l’écosystème terrestre. Etant donné la diversité des rôles joués dans la dégradation de l’environnement mondial, les Etats ont des responsabilités communes mais différenciées. Les pays développés admettent la responsabilité qui leur incombe dans l’effort international en faveur du développement durable, compte tenu des pressions que leurs sociétés exercent sur l’environnement mondial et des techniques et des ressources financières dont ils disposent. 10 2 PRINCIPE 8 Afin de parvenir à un développement durable et à une meilleure qualité de vie pour tous les peuples, les Etats devraient réduire et éliminer les modes de production et de consommation non viables et promouvoir des politiques démographiques appropriées. PRINCIPE 9 Les Etats devraient coopérer ou intensifier le renforcement des capacités endogènes en matière de développement durable en améliorant la compréhension scientifique par des échanges de connaissances scientifiques et techniques et en facilitant la mise au point, l’adaptation, la diffusion et le transfert de techniques, y compris de techniques nouvelles et novatrices. PRINCIPE 10 La meilleure façon de traiter les questions d’environnement est d’assurer la participation de tous les citoyens concernés, au niveau qui convient. Au niveau national, chaque individu doit avoir dûment accès aux informations relatives à l’environnement que détiennent les autorités publiques, y compris aux informations relatives aux substances et activités dangereuses dans leurs collectivités, et avoir la possibilité de participer aux processus de prise de décision. Les Etats doivent faciliter et encourager la sensibilisation et la participation du public en mettant les informations à la disposition de celui-ci. Un accès effectif à des actions judiciaires et administratives, notamment des réparations et des recours, doit être assuré. PRINCIPE 11 Les Etats doivent promulguer des mesures législatives efficaces en matière d’environnement. Les normes écologiques et les objectifs et priorités pour la gestion de l’environnement devraient être adaptés à la situation en matière d’environnement et de développement à laquelle ils s’appliquent. Les normes appliquées par certains pays peuvent ne pas convenir à d’autres pays, en particulier à des pays en développement, et leur imposer un coût économique et social injustifié. 2 11 PRINCIPE 12 Les Etats devraient coopérer pour promouvoir un système économique international ouvert et favorable, propre à engendrer une croissance économique et un développement durable dans tous les pays, qui permettrait de mieux lutter contre les problèmes de dégradation de l’environnement. Les mesures de politique commerciale motivées par des considérations relatives à l’environnement ne devraient pas constituer un moyen de discrimination arbitraire ou injustifiable, ni une restriction déguisée aux échanges internationaux. Toute action unilatérale visant à résoudre les grands problèmes écologiques au-delà de la juridiction du pays importateur devrait être évitée. Les mesures de lutte contre les problèmes écologiques transfrontières ou mondiaux devraient, autant que possible, être fondées sur un consensus international. PRINCIPE 13 Les Etats doivent élaborer une législation nationale concernant la responsabilité de la pollution et d’autres dommages à l’environnement et l’indemnisation de leurs victimes. Ils doivent aussi coopérer diligemment et plus résolument pour développer davantage le droit international concernant la responsabilité et l’indemnisation en cas d’effets néfastes de dommages causés à l’environnement dans des zones situées au-delà des limites de leur juridiction par des activités menées dans les limites de leur juridiction ou sous leur contrôle. PRINCIPE 14 Les Etats devraient concerter efficacement leurs efforts pour décourager ou prévenir les déplacements et les transferts dans d’autres Etats de toutes activités et substances qui provoquent une grave détérioration de l’environnement ou dont on a constaté qu’elles étaient nocives pour la santé de l’homme. PRINCIPE 15 Pour protéger l’environnement, des mesures de précaution doivent être largement appliquées par les Etats selon leurs capacités. En cas de risque de 12 2 dommages graves ou irréversibles, l’absence de certitude scientifique absolue ne doit pas servir de prétexte pour remettre à plus tard l’adoption de mesures effectives visant à prévenir la dégradation de l’environnement. PRINCIPE 16 Les autorités nationales devraient s’efforcer de promouvoir l’internalisation des coûts de protection de l’environnement et l’utilisation d’instruments économiques, en vertu du principe selon lequel c’est le pollueur qui doit, en principe, assumer le coût de la pollution, dans le souci de l’intérêt public et sans fausser le jeu du commerce international et de l’investissement. PRINCIPE 17 Une étude d’impact sur l’environnement, en tant qu’instrument national, doit être entreprise dans le cas des activités envisagées qui risquent d’avoir des effets nocifs importants sur l’environnement et dépendent de la décision d’une autorité nationale compétente. PRINCIPE 18 Les Etats doivent notifier immédiatement aux autres Etats toute catastrophe naturelle ou toute autre situation d’urgence qui risque d’avoir des effets néfastes soudains sur l’environnement de ces derniers. La communauté internationale doit faire tout son possible pour aider les Etats sinistrés. PRINCIPE 19 Les Etats doivent prévenir suffisamment à l’avance les Etats susceptibles d’être affectés et leur communiquer toutes informations pertinentes sur les activités qui peuvent avoir des effets transfrontières sérieusement nocifs sur l’environnement et mener des consultations avec ces Etats rapidement et de bonne foi. PRINCIPE 20 Les femmes ont un rôle vital dans la gestion de l’environnement et le développement. Leur pleine participation est donc essentielle à la réalisation d’un développement durable. 2 13 PRINCIPE 21 Il faut mobiliser la créativité, les idéaux et le courage des jeunes du monde entier afin de forger un partenariat mondial, de manière à assurer un développement durable et à garantir à chacun un avenir meilleur. PRINCIPE 22 Les populations et communautés autochtones et les autres collectivités locales ont un rôle vital à jouer dans la gestion de l’environnement et le développement du fait de leurs connaissances du milieu et de leurs pratiques traditionnelles. Les Etats devraient reconnaître leur identité, leur culture et leurs intérêts, leur accorder tout l’appui nécessaire et leur permettre de participer efficacement à la réalisation d’un développement durable. PRINCIPE 23 L’environnement et les ressources naturelles des peuples soumis à oppression, domination et occupation doivent être protégés. PRINCIPE 24 La guerre exerce une action intrinsèquement destructrice sur le développement durable. Les Etats doivent donc respecter le droit international relatif à la protection de l’environnement en temps de conflit armé et participer à son développement, selon que de besoin. PRINCIPE 25 La paix, le développement et la protection de l’environnement sont interdépendants et indissociables. PRINCIPE 26 Les Etats doivent résoudre pacifiquement tous leurs différends en matière d’environnement, en employant des moyens appropriés conformément à la Charte des Nations Unies. 14 2 PRINCIPE 27 Les Etats et les peuples doivent coopérer de bonne foi et dans un esprit de solidarité à l’application des principes consacrés dans la présente Déclaration et au développement du droit international dans le domaine du développement Durable. I. 3. Règle naturelle d’équité, d’équilibre, de solidarité, de communauté, de justice et de durabilité Le développement Durable est l’initiation, la continuité, l’amélioration et la pérennité du développement. Le développement est un concept qu’il convient de bien cerner. Considérons les cas suivants : Cas 1 ; le développement d’une plante La plante ou le végétal est un être vivant. Une plante se développe naturellement de la racine aux feuilles, en passant par la tige. Donc tous les organes se développent au même moment et au même rythme. Les racines se développent, la tige se développe et les feuilles se développent au même moment, par ce que la plante aura besoin pour s’épanouir, des racines, de la tige et des feuilles. Le développement est proportionnel, équilibré et équitable. Les racines tirent les éléments nutritifs du sol, mais ne les gardent pas pour elles-mêmes, elles prennent ce dont elles ont besoin, et le reste est reparti à l’ensemble de la plante, de façon égale et juste. Ainsi la plante se développe proportionnellement à la quantité des substances nutritives qu’elle tire du sol. Aucun organe ne prend à lui seul toutes les substances nutritives au détriment des autres parties de la plante. Si un organe se développe plus qu’un autre, il y aura problème d’équilibre, et la plante ne pourra subsister. Le développement ici est un partage équitable des ressources que la plante tire du sol (sève brute), et qu’elle repartit de façon équitable à l’ensemble de l’organisme pour sa croissance et son maintien. Cet équilibre permet d’atteindre la durabilité ou la pérennité de l’organisme, et par là, celle de l’espèce. C’est un Développement équitable de la diversité dans l’unité. 2 15 Cas 2 ; le développement d’un être humain Un être humain vient au monde, grandit, vieilli et meurt. La vie d’un être humain commence à sa conception. Au départ c’est un noyau qui résulte de la fusion de deux cellules sexuelles : la cellule sexuelle mâle ou spermatozoïde avec la cellule sexuelle femelle ou ovule. Le développement de l’œuf se poursuit, et il devient un embryon, puis un fœtus, et finalement un bébé. Le bébé venu au monde poursuit sa croissance et son développement. La croissance de l’organisme se fait dans son ensemble. Les substances nutritives qu’il tire de son alimentation sont équitablement réparties à l’ensemble de l’organisme : les membres inférieurs, les membres supérieurs, la tête, le tronc et tous les organes du corps. Le partage des ressources alimentaires qu’il tire de son alimentation est équitable sur l’ensemble du corps. Ainsi le corps se développe harmonieusement. Il n’y a pas d’injustice entre les différents organes du corps. Chaque organe reçoit la quantité qui lui est utile pour se développer et se maintenir. Quelque soit la quantité de nourriture que la personne consomme, cela est équitablement répartie sur l’ensemble du corps. Le corps de l’homme et celui de tous les êtres vivants fonctionne pareillement, de telle sorte qu’il n’y a pas d’injustice entre les différents organes qui forment l’organisme. La société humaine entière, la planète toute entière et l’univers entier fonctionnent comme un organisme vivant. De ce point de vue il devient évident qu’aucun pays n’est développé durablement actuellement. Dans les pays dits pays développés, on y trouve : les riches, les pauvres, les malades, les invalides, les chômeurs, les injustes, les corrompus, les égoïstes, les intolérants, les haineux, les menteurs, les prisonniers et tous les tordus de la société, qui sont eux-mêmes des indicateurs et des facteurs qui rappellent que rien ne va bien dans le monde, que les principes de base de la durabilité sont inexistants. Dans les pays dits pays sous-développés ou pays pauvres et les pays émergeants ou pays en voie de développement, on trouve également la même chose, les mêmes catégories des gens ; Ce qui les différencie, ce sont les proportions des uns et des autres. Aucun pays, aucune nation actuellement sur la terre n’a atteint le développement équitable et durable, si on se réfère aux deux exemples ci-dessus cités. On parlera donc de pays 16 2 avancés pour les pays qui sont dits développés, et des pays moins avancés ou pays retardés ou pays en retard, pour les pays qui sont dits pays sousdéveloppés. L’ignorance, l’incompétence, l’inégalité, le déséquilibre et les injustices n’ont pas leur place dans le Développement Durable. Cas 3 ; Le Développement Durable de l’univers Suivant les principes d’équité, d’équilibre, de solidarité, de communauté, de justice et de durabilité, le Développement Durable de l’univers est la résultante des développements durables de ses composants. L’univers est constitué de galaxies, les galaxies à leur tour sont constituées de systèmes, et les systèmes de planètes. Ce qui donne la relation : DDU= DDP + DDS + DDG Avec DDU, Développement Durable de l’univers ; DDP, Développement Durable des planètes ; DDS, Développement Durable des systèmes ; DDG, Développement Durable des galaxies. I. 4. Éléments précurseurs du Développement Durable Le Développement Durable est initié grâce à certaines bonnes pratiques comme : • la gestion intégrée : gestion globale qui tient compte de toutes les relations et interactions existant entre les systèmes. Elle se traduit par l’adoption d’une démarche transversale (plutôt que sectorielle), multi partenariale et interdisciplinaire ; • la gouvernance : elle implique des approches rationnelles de la décision, basées sur des indicateurs et des évaluations ; • le long terme : réflexion des actions et projets sur une échéance supérieure à 4 ou 5 ans ; • la précaution : maintien d’un certain nombre d’options possibles ouvertes lorsque subsiste un doute ou une incertitude ; 2 17 • la prévention : choix des solutions limitant au minimum les impacts, afin de réduire les actions correctives après la mise en œuvre des projets ; • la responsabilité : engagement global et universel qui renvoie à la responsabilité individuelle et locale. Elle débouche sur le principe de pollueur-payeur qui stipule que les responsables des pollutions et nuisances sont ceux qui assument les coûts ; • la subsidiarité : principe de travail à l’échelon de décision le mieux approprié pour agir efficacement en faveur de l’intérêt général ; • la solidarité : notion de reconnaissance d’intérêts communs entre personnes, entreprises, États, etc., impliquant pour les uns l’obligation morale de ne pas desservir les autres et de leur porter assistance. (Extrait de M. Encarta 2009) I. 5. Les indicateurs de développement et de durabilité I. 5. 1. Définition de l’indicateur de développement et de durabilité Un indicateur de développement et de durabilité est un indice, un voyant de direction, ou un élément de base, ou ensemble d’éléments nécessaires servant à initier, à calculer, à estimer, à évaluer, à corriger et à étudier le Développement Durable. Les indicateurs de développement et de durabilité sont utiles pour intégrer le développement durable dans les projets et les politiques de gouvernance, ainsi que son amélioration et sa maintenance. Ils permettent de connaître et d’évaluer l’impact ou la portée des politiques de gouvernance sur l’environnement, l’économie et les populations humaines. I. 5. 2. Principaux indicateurs de développement et de durabilité Les indicateurs de Développement Durable sont repartis en deux groupes ou deux catégories : – les indicateurs de développement, qui permettent d’atteindre le développement des nations ou des entreprises. Ils permettent d’établir et de montrer qu’une entreprise ou un pays est développé, – les indicateurs de durabilité qui font suite aux premiers et permettent d’établir ou de dire qu’un développement est entré dans la durée, c’est-à-dire qu’un développement est durable ou non. 18 2 I. 5. 2. 1. Indice de pays pauvre (IPP) ou indice de la triple pauvreté (ITP) C’est un indice qui caractérise un pays pauvre. Il est obtenu à partir des indicateurs qui concernent l’économie, l’environnement et le social. Un pays pauvre a une économie pauvre, un environnement pauvre et le social de sa population pauvre. C’est la triple pauvreté. L’indice de pays pauvre tient donc compte de ces trois aspects de pauvreté ; A. L’économie pauvre (EP) ou indice économique de pauvreté (IEP) C’est une économie qui ne répond pas aux besoins de développement ou charges du pays. Le rapport Revenus / Besoins ou charges ou dépenses de l’état est inférieur ou égal à 1. Le pays ne dispose pas d’un plan de croissance économique annuelle en marche. Le rapport Taux de croissance économique annuelle / Taux de chômage est inférieur à 1. La gestion de l’économie existante est négative. Le rapport de gestion ; Epargne / Dette est inférieur à 1. Ceci conduit à monter le tableau des indicateurs suivant : 2 Indicateurs (I) Rapport des indicateurs (RI) Taux des indicateurs (TI) Revenus du pays (R) R/B R = 100 % x Besoins ou charges ou dépenses du pays (B) R/B Plan de économique (PCEA) croissance annuelle FDP / CPCEA Fonds disponibles du pays (FDP) FDP / CPCEA Taux de croissance économique (TCEA) TCEA / TC TCEA = 100 % x Taux de chômage (TC) TCEA / TC TC = 100 % Epargne (E) E/D E = 100 % x Dette (D) E/D D = 100 % B = 100 % FDP = 100 % x CPCEA = 100 % 19 Ces indicateurs conduisent à calculer l’indice économique de pauvreté ou l’économie pauvre EP ou indice de la triple pauvreté (ITP). EP = IEP = ITP = IPP1 : A1 = R + TCEA + FDP + E B1 = B + TC + CPCEA + D L’indice économique de pauvreté sera donc donné par la relation : IEP = IPP1 = ITP = EP = = B + TC + CPCEA + D ≥ 1 Remarque Les indicateurs sont convertis en proportions ou pourcentages suivant le tableau des indicateurs avant de calculer l’indice. Avec : R ; revenu annuel du pays ; B ; charges ou besoins annuels ; TCEA ; taux de croissance économique par année ; TC ; taux de chômage ; FDP, fonds disponibles du pays ; CPCEA, coût du plan de croissance économique annuelle ; E ; épargne du pays ; D ; dette du pays. L’économie est pauvre lorsque IEP = EP = IPP1 < 1 L’indice économique de pauvreté indique le degré ou le niveau de pauvreté du pays considéré. Exemple 1 : Soit un pays P qui a un revenu annuel de 1000000000 $ et dont les charges ou besoins annuels (fonctionnement et investissements) sont de 1200000000 $, le taux de chômage est à 10 %, le taux de croissance économique à 5 %, des fonds disponibles du pays inexistants, un plan de 20 2