Les traitements du cancer invasif du col de l`utérus

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Les traitements
du cancer invasif
du col de l’utérus
COLLECTION
GUIDES PATIENTS
LE COL DE L’UTÉRUS
LE CHOIX DES TRAITEMENTS
LA CHIRURGIE
LA RADIOTHÉRAPIE
LA CHIMIOTHÉRAPIE
LES PROFESSIONNELS
LA VIE QUOTIDIENNE
1
www.e-cancer.fr
Nom du chapitre
JUIN 2011
Nom du chapitre
L’Institut National du Cancer est l’agence nationale sanitaire et scientifique chargée de
coordonner la lutte contre le cancer en France.
Ce guide a été publié en juin 2011 avec le soutien financier de la Ligue nationale contre
le cancer.
CE DOCUMENT S’INSCRIT DANS LA MISE
EN ŒUVRE DU PLAN CANCER 2009-2013.
Mesure 19
Action 19.5 : Rendre accessible aux patients une information de référence sur
les cancers afin d’en faire des acteurs du système de soins.
Ce document doit être cité comme suit : © Les traitements du cancer invasif du col de l’utérus,
collection Guides patients Cancer info, INCa, juin 2011.
Il peut être reproduit ou diffusé librement pour un usage personnel et non destiné à des fins
commerciales ou pour des courtes citations. Pour tout autre usage, il convient de demander
l’autorisation auprès de l’INCa en remplissant le formulaire de demande de reproduction
disponible sur le site www.e-cancer.fr ou auprès du département communication institutionnelle
de l’INCa à l’adresse suivante : [email protected]
2
2
Introduction
Vous avez appris que vous avez un cancer du col de l’utérus. La survenue de
cette maladie provoque d’importants bouleversements. Elle s’accompagne
aussi sans doute de nombreuses questions. En essayant d’y répondre
concrètement, ce guide a pour objectif de vous accompagner dans la période
des traitements qui commence.
Il explique les traitements qui peuvent vous être proposés, la façon dont ils
sont choisis, leurs buts, leur déroulement, leurs effets secondaires. Il décrit
le rôle des différents professionnels que vous rencontrez. Il aborde aussi
les conséquences immédiates de la maladie sur la vie quotidienne : activité
professionnelle, aides à domicile, mise en ALD (affection longue durée),
soutien psychologique, rôle des proches…
Enfin, un glossaire définit les mots que vous entendrez peut-être au cours de
vos traitements. Ils sont identifiés par un astérisque (*) dans le texte.
Toutes les informations médicales sont issues des recommandations de bonne
pratique en vigueur et ont été validées par des spécialistes du cancer du col
de l’utérus.
Ce guide présente la prise en charge des formes invasives des cancers du col
de l’utérus. Les traitements des lésions précancéreuses et des formes précoces
de cancers, dites aussi cancers in situ, ne sont pas développés.
Les informations proposées ici peuvent ne pas correspondre précisément à
votre situation qui est unique et connue de vous seule et des médecins qui vous
suivent. Elles décrivent les situations et les techniques les plus couramment
rencontrées, mais n’ont pas valeur d’avis médical. Ces informations sont
destinées à faciliter vos échanges avec les médecins et l’ensemble des
membres de l’équipe soignante. Ce sont vos interlocuteurs privilégiés ;
n’hésitez pas à leur poser des questions.
Pour obtenir des informations sur le suivi et la vie après les traitements du cancer
du col de l’utérus, vous pouvez vous rendre sur www.e-cancer.fr/cancer-info.
3
Points clés
•Un cancer du col de l’utérus est une maladie des cellules de la
muqueuse du col de l’utérus. Dans la très grande majorité des cas,
c’est le papillomavirus humain ou HPV, un virus qui se transmet par voie
sexuelle, qui est à l’origine de la maladie. Très fréquent, ce virus disparaît
la plupart du temps naturellement. Parfois, il persiste au niveau de la
muqueuse du col de l’utérus et, avec le temps, il peut en modifier les
cellules créant des lésions dites précancéreuses. Ces lésions peuvent
disparaître spontanément, persister ou évoluer progressivement,
d’abord vers une forme précoce de cancer, appelée cancer in situ, puis,
vers une forme plus avancée, appelée cancer invasif.
• Chaque cancer est unique et se définit notamment en fonction du
type de cellules impliquées (type histologique), de la profondeur de
la tumeur dans la muqueuse, de son extension aux organes voisins
ou aux ganglions lymphatiques proches et de son extension à des
organes éloignés (métastases à distance).
• Le choix des traitements est adapté à votre situation. Lors d’une
réunion de concertation pluridisciplinaire, plusieurs médecins de
spécialités différentes se réunissent pour discuter des meilleurs
traitements possibles dans votre cas. Ils se basent pour cela sur des
recommandations de bonne pratique. Ils peuvent également vous
proposer de participer à un essai clinique.
• La prise en charge du cancer invasif du col de l’utérus peut faire appel,
selon le stade de la maladie, à la chirurgie, la radiothérapie externe, la
curiethérapie et la chimiothérapie, utilisées seules ou associées.
- La chirurgie est principalement utilisée pour traiter des tumeurs
limitées au col de l’utérus et de moins de 4 centimètres. L’enjeu est
de retirer la totalité de la tumeur et de limiter le risque de récidive.
La chirurgie consiste le plus souvent en l’ablation de l’utérus, de
certains tissus et organes voisins et des ganglions lymphatiques.
4
Points clés
-Dans des situations particulières, une chirurgie dite conservatrice
peut être proposée aux femmes jeunes qui souhaitent avoir des
enfants. L’intervention consiste alors à retirer uniquement le col de
l’utérus afin de conserver l’utérus.
- Quelle que soit l’intervention pratiquée, la tumeur et l’ensemble des
tissus retirés font l’objet d’un examen anatomopathologique. Cet
examen permet de préciser l’étendue de la maladie et de décider
si un traitement complémentaire est nécessaire après la chirurgie.
-La radiothérapie externe, la chimiothérapie et la curiethérapie
sont souvent utilisées en association au cours d’un traitement
appelé radiochimiothérapie concomitante. C’est le traitement de
référence des tumeurs limitées au col de l’utérus dont la taille est
supérieure à 4 centimètres ou qui se sont propagées au-delà du col
de l’utérus et ont atteint les structures et les organes voisins situés
dans le pelvis. L’enjeu est d’éliminer la totalité de la tumeur, ainsi que
les cellules cancéreuses qui se sont propagées. Parfois, une chirurgie
est proposée en complément.
• Les traitements sont susceptibles d’engendrer des effets secondaires
qui font également l’objet d’une prise en charge médicale.
• Votre prise en charge est globale et comprend par ailleurs tous les
soins et soutiens complémentaires dont vous pourriez avoir besoin
pendant et après les traitements tels qu’un soutien psychologique
pour vous et vos proches ou un accompagnement social.
• L’équipe spécialisée qui vous prend en charge est constituée de
professionnels de différentes spécialités : gynécologue, chirurgien,
pathologiste, oncologue radiothérapeute, oncologue médical,
radiologue, psychologue, spécialiste de la douleur, infirmier, aidesoignant, kinésithérapeute, diététicien, assistant social… Ces
professionnels travaillent en collaboration au sein de l’établissement
de santé dans lequel vous recevez vos traitements et en lien avec
votre médecin traitant.
5
Sommaire
1. Un cancer du col de l’utérus, qu’est-ce que c’est ?
9
11
2. Les traitements du cancer du col de l’utérus
15
2.1 Le choix de vos traitements
2.2 Les traitements possibles en fonction de l’étendue du cancer
2.3 Participer à un essai clinique
2.4 La prise en charge de la qualité de vie
3. La chirurgie
3.1 Comment se préparer à l’intervention ?
3.2 Les voies d’abord ou comment accéder à la tumeur ? 3.3 En quoi consiste l’intervention ?
3.4 Que se passe-t-il après l’intervention ?
3.5 Quels sont les effets secondaires possibles ?
4. La radiothérapie
4.1 Dans quels cas une radiothérapie est-elle indiquée ?
4.2 La radiothérapie externe
4.3 La curiethérapie
4.4 Quels sont les effets secondaires possibles ?
5. La chimiothérapie
5.1 Dans quels cas une chimiothérapie est-elle indiquée ?
5.2 Quels sont les médicaments anticancéreux utilisés ?
5.3 Comment se déroule la chimiothérapie en pratique ?
5.4 Quels sont les effets secondaires possibles ?
6. Les modalités de la radiochimiothérapie concomitante
6
9
1.1 Le col de l’utérus 1.2 Le développement d’un cancer du col de l’utérus
15
17
20
21
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25
26
27
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33
34
35
37
40
45
46
46
47
48
55
Sommaire
7. Les professionnels et leur rôle
8. Questions de vie quotidienne
57
61
8.1 Qu’est-ce que l’ALD ?
8.2 La vie professionnelle pendant les traitements
8.3 Les aides à domicile
8.4 Bénéficier d’un soutien psychologique
8.5 Les proches
61
62
62
63
64
9. Ressources utiles
65
65
67
9.1 La plateforme Cancer info
9.2 Les associations
10.Glossaire69
Annexe : Les examens du bilan diagnostique
Méthode et références
74
78
7
8
Un cancer du col de l’utérus, qu’est-ce que c’est ?
1.Un cancer du col de l’utérus,
qu’est-ce que c’est ?
LE COL DE L’UTÉRUS
LE DÉVELOPPEMENT D’UN CANCER DU COL DE L’UTÉRUS
Un cancer du col de l’utérus est une maladie de la muqueuse du col de
l’utérus, autrement dit du tissu qui le recouvre. Il se développe à partir
d’une cellule initialement normale qui se transforme et se multiplie de
façon anarchique.
1.1 LE COL DE L’UTÉRUS
Partie centrale de l’appareil reproducteur de la femme, l’utérus est un
muscle creux en forme d’entonnoir dont la partie haute et large constitue
le corps de l’utérus et la partie basse et étroite, le col de l’utérus.
L’appareil reproducteur féminin
9
Un cancer du col de l’utérus, qu’est-ce que c’est ?
QUELLE EST LA FONCTION
DU COL DE L’UTÉRUS ?
râce aux glandes de sa muqueuse,
le col de l’utérus sécrète en
permanence un mucus, appelé
glaire cervicale. Celle-ci permet la
lubrification du vagin et constitue
une barrière de protection de l’utérus
contre les infections. La glaire cervicale
a par ailleurs un rôle primordial dans
la reproduction. Pendant une grande
partie du cycle menstruel de la femme,
elle est épaisse et bloque le passage
des spermatozoïdes. Au moment de
l’ovulation, elle devient très fluide pour
faciliter leur déplacement du vagin vers
l’utérus, à la rencontre de l’ovule expulsé
par l’ovaire.
Le col de l’utérus joue aussi un rôle
important lors de la grossesse et de
l’accouchement. Pendant la grossesse,
il est contracté pour maintenir le
fœtus à l’intérieur de l’utérus. Lors de
l’accouchement, il s’ouvre (on dit qu’il
se dilate) pour permettre le passage
du bébé.
G
Point de communication entre
l’utérus et le vagin, le col de l’utérus
mesure environ 2 centimètres de
long et comprend deux parties :
une partie haute, appelée
•
endocol ou canal endocervical,
située du côté du corps de
l’utérus ;
• une partie basse, appelée
exocol. Situé du coté du vagin,
l’exocol est visible à l’œil nu lors
de l’examen gynécologique.
À la limite de l’endocol et de
l’exocol, se trouve la zone de
jonction. C’est ici que prennent
naissance la plupart des cancers.
Le col de l’utérus est entièrement
recouvert d’une muqueuse, composée d’un tissu de surface appelé
épithélium et d’un tissu conjonctif
en profondeur. La frontière entre
les deux tissus est appelée membrane basale.
Au niveau de l’endocol, l’épithélium contient des glandes qui
produisent un mucus (épithélium glandulaire). Au niveau de l’exocol,
l’épithélium est semblable à celui de l’épiderme de la peau (épithélium
malpighien).
La quasi-totalité des cancers du col de l’utérus sont des carcinomes,
c’est-à-dire des tumeurs qui naissent au niveau de l’épithélium.
Environ 15 % sont des adénocarcinomes qui se développent à partir de
l’épithélium de l’endocol. Pour 85 % d’entre eux, ce sont des carcinomes
épidermoïdes : ils se développent à partir de l’épithélium de l’exocol.
10
Un cancer du col de l’utérus, qu’est-ce que c’est ?
Le col de l’utérus et sa muqueuse
1.2 LE DÉVELOPPEMENT D’UN CANCER DU COL DE L’UTÉRUS
Dans la très grande majorité des cas, le cancer du col de l’utérus est
dû à une famille de virus qui se transmettent par voie sexuelle : les
papillomavirus humains ou HPV. L’infection par ce virus est fréquente
puisqu’elle touche 9 personnes sur 10 et, le plus souvent, sans
conséquence puisqu’elle disparaît spontanément.
Cependant, il arrive que le virus persiste pendant plusieurs années
au niveau du col de l’utérus. Il peut alors provoquer des lésions dites
précancéreuses qui se traduisent par des modifications des cellules
de l’épithélium : on parle de dysplasies ou de néoplasies cervicales
intra-épithéliales (CIN). Ces lésions peuvent évoluer de différentes
11
Un cancer du col de l’utérus, qu’est-ce que c’est ?
manières : elles peuvent disparaître spontanément, persister ou se
transformer en cancer.
Le passage d’une lésion précancéreuse au cancer s’opère lorsque les
cellules transformées ont totalement envahi l’épaisseur de l’épithélium.
Si ces cellules n’ont pas franchi la membrane basale, on parle de cancer
in situ. Ce cancer très précoce ainsi que les lésions précancéreuses sont
en général facilement détectables en réalisant des frottis* réguliers. Le
diagnostic de ces lésions est confirmé par biopsie (prélèvement d’un
échantillon de tissu) ou par conisation. Cette opération chirurgicale
simple consiste à découper en forme de cône la partie du col atteinte
et à la retirer. Si l’examen du fragment enlevé confirme que toutes les
cellules cancéreuses ont été retirées, le suivi repose uniquement sur
une surveillance régulière.
En revanche, si les cellules transformées ont franchi la membrane
basale, la tumeur* s’étend plus profondément dans la muqueuse, on
parle alors de cancer invasif. Le cancer peut s’étendre au-delà de
l’utérus et envahir les organes voisins : le vagin, les paramètres (tissus
qui soutiennent l’utérus), la vessie, le rectum. Des cellules cancéreuses
peuvent également se détacher de la tumeur et emprunter les
vaisseaux lymphatiques* ou sanguins pour aller envahir d’autres parties
du corps comme les ganglions lymphatiques* proches ou encore les
poumons ou, plus rarement, le foie ou le péritoine*, où elles forment
des métastases*.
Au moment du diagnostic, les médecins étudient l’étendue du cancer
afin de proposer le ou les traitements les mieux adaptés.
Ce guide est consacré à la prise en charge des cancers invasifs du col
de l’utérus, c’est-à-dire des cancers qui ont franchi la membrane basale.
Les chapitres suivants présentent les traitements proposés dans ce cas.
12
Un cancer du col de l’utérus, qu’est-ce que c’est ?
Le développement du cancer du col de l’utérus
13
Un cancer du col de l’utérus, qu’est-ce que c’est ?
QUELQUES CHIFFRES
e nombre estimé de nouveaux cas de cancer du col de l’utérus en France s’élève
à près de 3 000 en 2010, ce qui place le cancer du col de l’utérus au 11e rang des
cancers chez la femme. C’est autour de 40 ans que ce cancer est le plus souvent
diagnostiqué. Il se développe en moyenne en 10 à 15 ans après l’infection persistante
par le papillomavirus. Depuis 20 ans, le dépistage des lésions précancéreuses par
la réalisation régulière d’un frottis a permis de diminuer de moitié le nombre des
nouveaux cas, ainsi que le nombre des décès.
L
EXEMPLES DE QUESTIONS À POSER À VOTRE MÉDECIN
Où le cancer est-il situé exactement ?
Connaît-on son étendue ?
Quelle est sa gravité ?
Quelles sont les solutions de traitement ?
14
Les traitements du cancer du col de l’utérus
2.Les traitements du cancer du col de l’utérus
LE CHOIX DE VOS TRAITEMENTS
LES TRAITEMENTS POSSIBLES EN FONCTION DE L’ÉTENDUE DU CANCER
PARTICIPER À UN ESSAI CLINIQUE
LA PRISE EN CHARGE DE LA QUALITÉ DE VIE
Trois types de traitements sont utilisés pour traiter les cancers invasifs
du col de l’utérus : la chirurgie, la radiothérapie (radiothérapie externe
et curiethérapie) et la chimiothérapie. Ces traitements peuvent être
utilisés seuls ou associés les uns aux autres. Ils ont pour objectif, selon
les cas :
• de supprimer la tumeur* et/ou les métastases* ;
• de réduire le risque de récidive* ;
• de ralentir le développement de la tumeur ou des métastases ;
• de traiter les symptômes engendrés par la maladie.
La chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie du cancer du col
de l’utérus doivent être réalisées dans un établissement qui dispose
d’une autorisation pour traiter les cancers gynécologiques (liste des
établissements autorisés par région disponible sur www.e-cancer.fr).
2.1 LE CHOIX DE VOS TRAITEMENTS
Le choix de vos traitements est adapté à votre cas personnel
Le choix de vos traitements dépend des caractéristiques du cancer dont
vous êtes atteinte : l’endroit où il est situé, son type histologique, c’est-àdire le type de cellules impliquées, et son stade, c’est-à-dire son degré
d’extension. Ces caractéristiques sont déterminées grâce aux examens
du bilan diagnostique (voir en annexe le tableau « Les examens du
bilan diagnostique », page 74). Votre âge, vos antécédents médicaux
et chirurgicaux, votre état de santé global, ainsi que vos souhaits et
notamment votre désir éventuel d’enfant sont également pris en compte.
15
Les traitements du cancer du col de l’utérus
Le choix de vos traitements fait l’objet d’une concertation
pluridisciplinaire
La prise en charge de votre cancer relève de plusieurs spécialités
médicales. Votre situation est donc discutée au cours d’une réunion
de concertation pluridisciplinaire (RCP). Cette réunion rassemble
au moins trois médecins de spécialités différentes : gynécologue,
chirurgien, pathologiste, oncologue radiothérapeute, oncologue
médical, radiologue… (voir le chapitre « Les professionnels et leur
rôle », page 57).
En tenant compte des spécificités de votre situation et en s’appuyant
sur des outils d’aide à la décision appelés recommandations*, les
médecins établissent une proposition de traitement. La proposition de
traitement peut aussi entrer dans le cadre d’un essai clinique*.
Le choix de vos traitements est déterminé en accord avec vous
Cette proposition de traitement est ensuite discutée avec vous lors
d’une consultation spécifique, appelée consultation d’annonce. Lors de
cette consultation, le médecin qui vous prend en charge vous explique
les caractéristiques de votre maladie, les traitements proposés, les
bénéfices attendus et les effets secondaires possibles.
Cette consultation est importante. Vous pouvez vous faire accompagner
par l’un de vos proches. Prenez le temps de poser toutes vos questions
afin de vous assurer que vous avez compris les informations reçues.
Lorsque vous avez donné votre accord sur la proposition de traitement,
ses modalités sont décrites dans un document appelé programme
personnalisé de soins (PPS). Il comporte les dates de vos différents
traitements, leur durée, ainsi que les coordonnées des membres de
l’équipe soignante. Ce document vous est remis et un exemplaire est
transmis à votre médecin traitant. Le programme personnalisé de soins
peut évoluer au fur et à mesure de votre prise en charge en fonction de
votre état de santé et de vos réactions aux traitements.
Après cette consultation avec le médecin, une consultation avec un
autre membre de l’équipe soignante, le plus souvent une infirmière,
vous est proposée, à vous et à vos proches. Vous pouvez ainsi revenir
16
Les traitements du cancer du col de l’utérus
sur les informations qui vous ont été données par le médecin, vous
les faire expliquer à nouveau ou poser d’autres questions. L’infirmière
évalue aussi vos besoins en soins et soutiens complémentaires (sur le
plan social ou psychologique par exemple) et vous oriente si besoin
vers les professionnels concernés.
À chaque étape, vous pouvez être accompagnée par un proche
ou la personne de confiance que vous avez choisie. La personne de
confiance est la personne que le patient désigne, par écrit et s’il le
souhaite, lors de son entrée à l’hôpital et qui sera consultée s’il se trouve
dans l’incapacité de recevoir des informations sur son état de santé et
d’exprimer sa volonté. Ce peut être un membre de la famille ou une
personne extérieure. À tout moment, le patient peut modifier son choix.
2.2 LES TRAITEMENTS POSSIBLES EN FONCTION DE L’ÉTENDUE
DU CANCER
Le choix et l’ordre des traitements dépendent notamment de l’étendue
du cancer au moment du diagnostic, autrement dit de son stade.
Pour définir le stade d’un cancer du col de l’utérus, les médecins prennent
en compte la taille de la tumeur, sa profondeur dans la muqueuse du
col, son extension éventuelle aux structures ou aux organes voisins
ainsi que son extension éventuelle sous forme de métastases dans des
parties du corps ou des organes plus éloignés.
Ces critères permettent de définir quatre stades, numérotés de I à IV :
•stade I : la tumeur est strictement limitée au col de l’utérus ;
•stade II : la tumeur s’est étendue localement au-delà du col, à la
partie supérieure du vagin ou aux paramètres* ;
stade
III : la tumeur a envahi le vagin dans sa totalité et/ou elle
•
s’est étendue à la paroi du pelvis* et/ou elle bloque un uretère
(canal qui conduit l’urine du rein à la vessie) ce qui provoque un
gonflement du rein, voire l’empêche de fonctionner ;
stade
IV : la tumeur s’est étendue jusqu’à la vessie ou au rectum ou
•
bien elle s’est propagée au-delà de la cavité du pelvis et a formé des
métastases dans des organes éloignés (poumons, foie, péritoine*).
17
Les traitements du cancer du col de l’utérus
Cette classification des cancers du col de l’utérus a été élaborée par
la Fédération internationale de gynécologie et d’obstétrique (FIGO).
C’est la classification la plus utilisée.
L’appareil reproducteur féminin et les organes voisins du pelvis
(vue de profil)
Outre le stade ainsi défini, l’atteinte ou non des ganglions lymphatiques*
par des cellules cancéreuses est également un facteur important dans
le choix des traitements. Les ganglions susceptibles d’être touchés
sont ceux qui sont situés dans la région de l’utérus, c’est-à-dire dans le
pelvis (ganglions pelviens), et dans la partie supérieure de l’abdomen
appelée région lombo-aortique (ganglions lombo-aortiques).
Le tableau ci-après présente les possibilités de traitements en fonction
de l’étendue du cancer au moment du diagnostic.
18
Les traitements du cancer du col de l’utérus
Étendue de la
maladie au moment
du diagnostic
Possibilités de traitement
La tumeur est limitée
Après examen du fragment de col retiré par conisation*
au col de l’utérus et
ayant permis de porter le diagnostic, deux options sont
de petite taille (invisible possibles :
à l’œil nu, observable
u
ne surveillance simple si les marges du fragment
uniquement au
retiré sont saines, autrement dit si la totalité de la
microscope).
tumeur a été enlevée lors de la conisation, et si la
patiente souhaite conserver son utérus ;
u
ne chirurgie, dans le cas contraire.
Elle consiste à retirer l’utérus (hystérectomie) et, parfois,
les paramètres et les ganglions lymphatiques du pelvis.
Une chirurgie dite conservatrice peut être proposée,
dans certains cas, pour préserver l’utérus et permettre
une grossesse ultérieure. Le chirurgien ne retire alors
que le col de l’utérus (trachélectomie), ainsi que les
ganglions lymphatiques pelviens.
Si les ganglions pelviens sont envahis par des cellules
cancéreuses, une radiochimiothérapie concomitante
est réalisée en complément.
La tumeur est limitée
Les trois options sont la chirurgie, la radiochirurgie et
au col de l’utérus et
la radiothérapie.
directement visible à
L a chirurgie consiste le plus souvent à retirer l’utérus,
l’œil nu lors de l’examen le tiers supérieur du vagin et les paramètres (colpogynécologique, mais
hystérectomie élargie) ainsi que les ovaires et les
de taille inférieure à
ganglions lymphatiques pelviens.
4 centimètres.
Parfois, en fonction des caractéristiques de la tumeur,
une chirurgie conservatrice peut être proposée.
L a radiochirurgie repose sur une curiethérapie suivie
d’une colpo-hystérectomie élargie.
U
ne radiothérapie qui associe une radiothérapie
externe et une curiethérapie peut être proposée
en cas de contre-indication à la chirurgie.
Suite à une chirurgie ou une radiochirurgie, si
les ganglions pelviens ou les marges de la pièce
opératoire contiennent des cellules cancéreuses,
une radiochimiothérapie concomitante est réalisée
en complément.
19
Les traitements du cancer du col de l’utérus
Étendue de la
maladie au moment
du diagnostic
La tumeur est limitée
au col de l’utérus et
de taille supérieure
à 4 centimètres ou
elle s’est propagée
au-delà du col (vagin,
paramètres, vessie,
rectum).
Possibilités de traitement
Le traitement de référence est la radiochimiothérapie
concomitante. Elle associe une radiothérapie externe,
une chimiothérapie et une curiethérapie.
Avant ce traitement, une recherche est effectuée pour
déterminer si les ganglions, en particulier ceux de la
région lombo-aortique, sont envahis par des cellules
cancéreuses. L’objectif est de déterminer précisément la
région à irradier (pelvis seul ou pelvis et région lomboaortique). Cette étude des ganglions se fait à partir
des examens d’imagerie et/ou à partir d’une chirurgie
qui consiste à retirer les ganglions pelviens et/ou lomboaortiques (lymphadénectomie pelvienne et/ou lomboaortique).
Si un traitement par radiochimiothérapie n’est pas
réalisable, une radiothérapie seule peut être proposée.
Le cancer a envahi
des organes éloignés,
sous la forme d’une ou
plusieurs métastases.
Parfois, une chirurgie de l’utérus (voire plus
étendue) peut être réalisée en complément de
la radiochimiothérapie concomitante.
Le traitement repose sur une chimiothérapie et/ou
une radiothérapie (le plus souvent externe).
2.3 PARTICIPER À UN ESSAI CLINIQUE
L’équipe médicale peut vous proposer de participer à un essai clinique.
Les essais cliniques sont des études scientifiques menées avec des
patients. Leur objectif est de rechercher de meilleures modalités de
prise en charge du cancer, notamment en termes de traitement ou de
qualité de vie.
20
Les traitements du cancer du col de l’utérus
Le cancer du col de l’utérus fait l’objet d’études qui visent notamment :
•à tester de nouveaux médicaments anticancéreux (chimiothérapie
ou thérapie ciblée*) ou de nouvelles associations de médi­
caments ;
à
• tester d’autres traitements (nouvelles techniques chirurgicales,
immunothérapie*) ;
•à évaluer différentes façons d’utiliser les traitements existants,
notamment pour améliorer leur efficacité ou réduire leurs effets
secondaires ;
à
• comparer l’efficacité de différentes techniques de diagnostic
(techniques d’imagerie médicale notamment) ou de dépistage.
Chaque essai clinique a un objectif précis et les patients qui y participent
doivent répondre à un certain nombre de critères propres à chaque
essai. Un essai clinique est proposé lorsqu’il est adapté à la situation
du patient.
Les essais cliniques sont indispensables pour faire progresser la
recherche. C’est grâce à ces études que des avancées sont sans cesse
réalisées en matière de traitements contre les cancers. En outre, un essai
clinique peut vous permettre de bénéficier d’un nouveau traitement.
Si le traitement administré dans le cadre de l’essai clinique ne vous
convient pas, le médecin peut décider d’y mettre fin et vous proposer
un autre traitement. À tout moment, vous pouvez également décider,
de vous-même, de quitter un essai clinique et de bénéficier d’un des
traitements de référence.
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le guide Cancer info
Les essais cliniques en cancérologie : les réponses à vos questions. Pour
connaître les essais cliniques en cours sur le cancer du col de l’utérus,
consultez le registre des essais cliniques sur www.e-cancer.fr
2.4 LA PRISE EN CHARGE DE LA QUALITÉ DE VIE
Votre prise en charge est globale. En plus des traitements spécifiques
du cancer du col de l’utérus, des soins et soutiens complémentaires
peuvent être nécessaires pour traiter les conséquences de la maladie
21
Les traitements du cancer du col de l’utérus
et de ses traitements : douleurs, fatigue, troubles alimentaires, besoin
de soutien psychologique, problèmes sociaux…
Ces soins, appelés soins de support, sont assurés par l’équipe de soins
qui vous prend en charge. Elle peut faire appel, en fonction de vos
besoins, à d’autres professionnels spécialisés (spécialiste de la douleur,
assistant social, diététicien, psychologue, kinésithérapeute, socioesthéticienne, etc.). Voir le chapitre « Les professionnels et leur rôle »,
page 57.
Les soins de support comprennent notamment :
•la prise en charge des effets secondaires des traitements ;
•l’évaluation et le traitement de la douleur, qu’elle soit due au
cancer ou aux traitements du cancer (douleur consécutive à une
chirurgie par exemple) ;
la
• possibilité pour vous et vos proches de rencontrer un psycho­
logue ;
la
• possibilité de rencontrer un assistant social pour vous aider dans
vos démarches administratives.
Les soins de support font partie intégrante de votre prise en charge. Ils
ne sont ni secondaires, ni optionnels. Ils visent à vous assurer la meilleure
qualité de vie possible. N’hésitez pas à parler à votre médecin et aux
autres membres de l’équipe de soins de la façon dont vous vivez la
maladie et les traitements. Cela leur permet de vous apporter les soins
et soutiens nécessaires, et de vous orienter au mieux.
Pour plus d’information, vous pouvez consulter les guides Douleur et
cancer, Fatigue et cancer, Démarches sociales et cancer, Vivre pendant
et après un cancer.
22
Les traitements du cancer du col de l’utérus
QUE PENSER DES MÉDECINES COMPLÉMENTAIRES ?
oméopathie, plantes, vitamines, acupuncture, massages, ostéopathie,
relaxation… De nombreux patients ont recours à des médecines complé­
mentaires, appelées aussi médecines douces, parallèles ou alternatives. Ils en
attendent souvent un soutien supplémentaire pour mieux supporter les traitements
et leurs effets secondaires tels que la fatigue ou l’anxiété.
Si ces médecines peuvent soulager, elles ne peuvent en aucun cas remplacer les
traitements habituels du cancer. Certaines peuvent avoir des effets secondaires ou
interagir avec les traitements prescrits par le médecin qui vous prend en charge pour
votre cancer. Il est important d’en parler avec lui.
H
EXEMPLES DE QUESTIONS À POSER À VOTRE MÉDECIN
Quels sont les traitements préconisés dans ma situation ?
Pourquoi ?
Quels sont les objectifs de chacun de ces traitements ?
Quels en sont les effets secondaires ? Comment les prévenir/les
soulager ?
Où et quand se déroulent les traitements ? Avec quels médecins/
équipes médicales ?
Quelle est leur durée ?
Comment suis-je suivie pendant les traitements ? Qui puis-je
contacter ?
23
24
La chirurgie
3.La chirurgie
COMMENT SE PRÉPARER À L’INTERVENTION ?
LES VOIES D’ABORD OU COMMENT ACCÉDER À LA TUMEUR ?
EN QUOI CONSISTE L’INTERVENTION ?
QUE SE PASSE-T-IL APRÈS L’INTERVENTION ?
QUELS SONT LES EFFETS SECONDAIRES POSSIBLES ?
La chirurgie est principalement utilisée pour traiter les tumeurs limitées
au col de l’utérus, c’est-à-dire qui ne se sont pas propagées au-delà. La
chirurgie a pour but de supprimer la totalité de la tumeur et d’éliminer
le risque de récidive. Pour cela, elle consiste le plus souvent à retirer
l’utérus et le réseau de ganglions lymphatiques situés à proximité de
l’utérus. Plusieurs types d’interventions existent. Le choix dépend de
l’étendue précise du cancer. Mais votre âge et votre désir éventuel
d’enfant peuvent aussi influencer ce choix.
L’intervention doit être réalisée par un chirurgien expérimenté
en chirurgie des cancers du col de l’utérus et qui exerce dans un
établissement autorisé pour la pratique de la chirurgie des cancers
gynécologiques (liste des établissements autorisés par région
disponible sur www.e-cancer.fr).
3.1 COMMENT SE PRÉPARER À L’INTERVENTION ?
Deux consultations sont programmées quelques jours avant l’intervention.
La consultation avec le chirurgien
Le chirurgien vous explique les objectifs de l’opération, la technique
qu’il va utiliser, les suites et les complications possibles. Cette consul­
tation est l’occasion de poser toutes vos questions au sujet de
l’intervention. Elle vous permet notamment d’aborder les solutions
éventuellement possibles, selon votre situation, pour préserver votre
fertilité et envisager une grossesse, ainsi que les risques associés.
Lors de cette consultation, le chirurgien peut vous demander de signer
un consentement afin qu’un échantillon de la tumeur soit conservé
après l’opération dans une tumorothèque (bibliothèque de tumeurs)
en vue de recherches ultérieures.
25
La chirurgie
La consultation avec l’anesthésiste
L’intervention est réalisée sous anesthésie générale. La consultation
avec l’anesthésiste permet d’évaluer les risques liés à l’anesthésie, en
prenant en compte vos antécédents médicaux et chirurgicaux.
Il est important de signaler tout problème de santé, notamment les
allergies (rhume des foins, médicaments, etc.), les problèmes respiratoires
(asthme, bronchite chronique), les problèmes cardiaques (hypertension
par exemple), les problèmes de coagulation liés à une maladie ou à une
prise régulière de médicaments (aspirine, anticoagulants), ainsi que votre
consommation d’alcool et de tabac.
Il est prouvé que l’arrêt du tabac quelques semaines avant une
intervention réduit les complications postopératoires.
3.2 LES VOIES D’ABORD OU COMMENT ACCÉDER À LA TUMEUR ?
Une voie d’abord désigne le chemin utilisé pour accéder à l’organe
ou à la zone à opérer. Trois voies d’abord sont utilisées pour opérer
un cancer du col de l’utérus : la laparotomie, la cœlioscopie et la voie
vaginale.
La laparotomie consiste à ouvrir l’abdomen. On parle également
d’opération à ventre ouvert. Le chirurgien fait soit une incision verticale
(souvent du dessous du nombril au pubis) soit une incision horizontale
au-dessus du pubis dont la cicatrice peut être cachée par les poils
pubiens. La laparotomie permet au chirurgien d’observer et de palper
minutieusement la cavité abdominale avant de retirer l’utérus et, si
nécessaire, les ganglions lymphatiques proches de l’utérus.
La cœlioscopie (ou laparoscopie) est une technique chirurgicale
plus récente. Elle est aussi appelée opération à ventre fermé. Au
lieu d’ouvrir l’abdomen, le chirurgien réalise trois ou quatre petites
incisions qui lui permettent d’insérer un système optique, ainsi que des
instruments chirurgicaux à l’intérieur du pelvis* et de l’abdomen. Le
système optique est relié à un écran extérieur et le chirurgien opère en
visualisant ses gestes à l’écran. La cœlioscopie est aussi efficace que
26
La chirurgie
la laparotomie pour enlever l’utérus et les ganglions lymphatiques.
Elle présente plusieurs avantages comme diminuer la douleur et les
complications après l’intervention, réduire la durée d’hospitalisation
ou encore préserver la paroi abdominale avec un bénéfice esthétique
(cicatrices de petite taille). La cœlioscopie est de plus en plus souvent
utilisée dans la chirurgie des cancers du col de l’utérus.
La voie vaginale ou voie basse consiste à accéder à la tumeur par les
voies naturelles en passant directement par le vagin. La principale limite
de cette voie est l’impossibilité d’enlever les ganglions lymphatiques.
Le choix de la voie d’abord dépend des caractéristiques du cancer (taille
et localisation de la tumeur), ainsi que des habitudes et de l’expérience
de l’équipe chirurgicale.
3.3 EN QUOI CONSISTE L’INTERVENTION ?
L’intervention la plus fréquemment réalisée est la colpo-hystérectomie
élargie aussi appelée intervention de Wertheim. Lors de cette
intervention, le chirurgien retire l’utérus, les paramètres* et la partie
supérieure du vagin. Le plus souvent, les ovaires doivent également
être retirés. La colpo-hystérectomie élargie est proposée pour traiter
les tumeurs limitées au col de l’utérus et de taille inférieure à
4 centimètres.
La colpo-hystérectomie élargie peut être précédée d’une curiethérapie
réalisée 6 à 8 semaines avant l’intervention. La curiethérapie pré­
opératoire permet de réduire la taille de la tumeur pour favoriser son
retrait en totalité lors de la chirurgie. Elle nécessite, le plus souvent, une
hospitalisation d’environ une semaine.
Par ailleurs, il est souvent nécessaire de retirer les ganglions lympha­
tiques du pelvis. Cette intervention appelée curage ganglionnaire ou
lympha­dénectomie pelvienne peut être réalisée avant la chirurgie de
l’utérus mais, le plus souvent, elle est réalisée en même temps que la
colpo-hystérectomie élargie.
La technique du ganglion sentinelle est en cours d’évaluation. Elle
consiste à retirer le ou les ganglions lymphatiques les plus proches
27
La chirurgie
de la tumeur afin de déterminer s’ils ont été envahis par des cellules
cancéreuses. Cette technique permettrait d’éviter de retirer la totalité
des ganglions lymphatiques du pelvis si ce n’est pas nécessaire.
D’autres interventions peuvent être proposées dans des conditions
particulières. Il s’agit de l’hystérectomie et de la trachélectomie.
L’hystérectomie consiste à retirer uniquement l’utérus (hystérectomie
simple) et aussi, dans certains cas, les paramètres et les ganglions
lymphatiques. On parle alors d’hystérectomie élargie. L’hystérectomie
élargie a pour objectif d’éviter la propagation des cellules cancéreuses
aux ganglions lymphatiques et de réduire le risque de récidive locale.
L’hystérectomie peut être proposée pour traiter des tumeurs de petite
taille limitées au col de l’utérus.
La trachélectomie consiste à retirer uniquement le col de l’utérus
et aussi, parfois, la partie supérieure du vagin, les paramètres et les
ganglions lymphatiques (trachélectomie élargie). Lorsque le col est
retiré, le chirurgien réalise des points de suture particuliers (on parle de
cerclage) pour fermer partiellement l’utérus à l’endroit où se trouvait
le col. Le nouvel orifice formé permet l’évacuation du sang, de l’utérus
vers le vagin, lors des règles.
Cette intervention peut permettre de traiter certaines tumeurs limitées
au col de l’utérus dont la taille ne dépasse pas 2 centimètres, tout en
préservant l’utérus. Cette chirurgie dite conservatrice est une alternative
qui peut être proposée aux femmes jeunes qui souhaitent conserver
leur fertilité et envisagent une grossesse future. Très délicate, cette
intervention est réalisée dans quelques centres spécialisés en France.
CAS PARTICULIERS DES TUMEURS NON LIMITÉES AU COL DE L’UTÉRUS :
LA CHIRURGIE EN TRAITEMENT COMPLÉMENTAIRE
orsque la tumeur est de taille supérieure à 4 centimètres ou lorsqu’elle s’est
propagée au-delà du col de l’utérus (sans former de métastase à distance), le
traitement de référence repose sur une radiochimiothérapie concomitante (voir
le chapitre 6, page 55). Cependant, ce traitement peut parfois être complété par une
chirurgie. La nécessité de la chirurgie et le type de chirurgie à pratiquer sont discutés
au cas par cas lors de la réunion de concertation pluridisciplinaire.
L
28
La chirurgie
3.4 QUE SE PASSE-T-IL APRÈS L’INTERVENTION ?
À votre réveil
Une fois l’intervention terminée, vous êtes amenée en salle de réveil où
l’équipe médicale assure votre surveillance, notamment lors de votre
réveil de l’anesthésie.
Comme après toute intervention chirurgicale, des douleurs sont
fréquentes dans la zone opérée. Elles sont systématiquement traitées,
généralement par de la morphine ou l’un de ses dérivés. Si vous n’êtes
pas suffisamment soulagée, signalez-le sans tarder à l’équipe médicale
afin que le traitement puisse être adapté.
Un ou plusieurs drains ont été mis en place au niveau de la zone opérée
pendant l’intervention. Ces tuyaux très fins permettent d’évacuer
les liquides (sang, lymphe*) qui peuvent s’accumuler au cours de la
cicatrisation. Ils sont retirés sur décision du chirurgien, souvent vers le
quatrième jour suivant l’opération.
Une sonde urinaire a pu également être mise en place pour contrôler le
fonctionnement des reins pendant quelques jours.
Enfin, pour éviter une phlébite*, les médecins vous prescriront un
médicament anticoagulant et vous demanderont de vous lever assez
rapidement après l’intervention. De plus, le port de bas de contention
est fréquemment préconisé.
La durée d’hospitalisation
La durée d’hospitalisation est en moyenne de 4 à 5 jours. Elle varie
cependant en fonction de l’intervention pratiquée, de la façon dont
vous l’avez supportée et de votre état de santé général.
Les analyses de la tumeur
L’ensemble de ce qui a été retiré lors de l’intervention chirurgicale
- la pièce opératoire - est transmis au laboratoire ou au service
d’anatomopathologie* pour être analysé. Cet examen est réalisé par
un médecin spécialiste appelé pathologiste. Il consiste à observer
minutieusement, à l’œil nu puis au microscope, les tissus prélevés afin
de déterminer jusqu’où les cellules cancéreuses se sont propagées.
29
La chirurgie
Le pathologiste vérifie également si les bords du tissu qui entoure la
tumeur (marges de sécurité) sont sains, ce qui prouve que la tumeur a
bien été entièrement enlevée.
C’est grâce à cet examen que le stade du cancer, c’est-à-dire son
degré d’extension, est confirmé et que les médecins décident si un
traitement complémentaire est nécessaire après la chirurgie. Si tel est
le cas, le traitement complémentaire repose le plus souvent sur une
radiochimiothérapie concomitante (voir les chapitres 4, 5 et 6).
3.5 QUELS SONT LES EFFETS SECONDAIRES POSSIBLES ?
Les effets secondaires ne sont pas systématiques. De plus, ils varient
selon les personnes, le type de chirurgie pratiqué ou encore les effets des
autres traitements du cancer.
Certains effets secondaires peuvent se manifester immédiatement
après l’intervention ou quelques semaines plus tard. En général, ils sont
temporaires. D’autres peuvent se manifester bien après l’intervention et
durer longtemps.
Troubles urinaires
Une difficulté pour uriner, voire un blocage, peut survenir si les paramètres
ont été retirés lors de la chirurgie. Cette rétention urinaire est due à
l’ablation des nerfs qui contrôlent la vessie et qui sont localisés dans
les paramètres. Ce trouble nécessite parfois des autosondages lors du
retour au domicile (évacuation des urines par une sonde posée par la
patiente elle-même), mais il disparaît habituellement en quelques jours
ou quelques mois.
Deux autres complications urinaires peuvent se produire, mais elles sont
rares :
• une ouverture anormale (appelée fistule) entre les uretères* et le vagin ou
entre la vessie et le vagin. La fistule peut induire un passage des urines
par le vagin. Cette complication survient dans le mois qui suit l’opé­
ration. Elle implique la mise en place d’une sonde dans l’uretère. Si elle
persiste, une nouvelle intervention chirurgicale est parfois nécessaire ;
un
rétrécissement des uretères (sténose). La sténose se manifeste
•
30
La chirurgie
par des symptômes (notamment des douleurs lombaires ou de la
fièvre) ou bien elle est découverte lors d’un examen radiologique.
Elle peut survenir longtemps après l’opération. Elle peut nécessiter
de mettre en place une sonde dans l’uretère pendant plusieurs
mois.
Troubles du système lymphatique*
Une accumulation de lymphe (appelée lymphocèle) peut se produire
dans la région où les ganglions lymphatiques ont été retirés. Seules
les lymphocèles qui provoquent des symptômes (gêne, douleur,
dysfonctionnement rénal) sont traitées. Le plus souvent, une ponction ou
un drainage est réalisé pour évacuer le liquide.
Un œdème dû à l’obstruction d’un vaisseau lymphatique* (lymphœdème)
peut se former au niveau de l’une ou des deux jambes et provoquer leur
gonflement. Pour traiter ce trouble, le médecin vous prescrit des bas de
contention et vous informe des précautions à prendre, comme éviter les
blessures, les piqûres, les injections, les coups de soleil, les températures
extrêmes ou les voyages en avion. Par ailleurs, il vous prescrit aussi un
médicament antibiotique si l’œdème est associé à une inflammation d’un
ou plusieurs vaisseaux lymphatiques (lymphangite).
Hématome ou infection au niveau de la plaie
Les hématomes ou les infections au niveau de la plaie sont généralement
traités à l’aide de soins locaux. Toutefois, s’ils ne disparaissent pas, une
nouvelle opération est parfois nécessaire.
Fatigue
La fatigue est due notamment à l’anesthésie, à la perte de sang ou encore
à l’anxiété générée par l’opération. Si vous en avez besoin, un séjour en
maison de convalescence peut vous aider à récupérer. Renseignez-vous
auprès de l’équipe soignante pour obtenir les adresses et organiser votre
séjour.
Impact sur la fertilité
L’ablation de l’utérus provoque un arrêt définitif des règles et rend
impossible une grossesse future.
31
La chirurgie
Si une chirurgie conservatrice de l’utérus (trachélectomie) a pu
être réalisée, une grossesse est possible, mais elle présente des
risques (fausses couches, accouchement prématuré). Par ailleurs,
en raison de la suture réalisée pour refermer l’utérus, le recours à
une césarienne est impératif.
Troubles de la sexualité
La chirurgie du cancer du col de l’utérus ne provoque pas néces­
sairement de troubles sexuels. Les éventuels troubles dépendent
du type de chirurgie pratiquée et des traitements associés : une
ménopause survient si les ovaires sont retirés lors de la chirurgie ou
si la chirurgie est associée à une radiothérapie.
Cette ménopause due à l’arrêt de la production des hormones par
les ovaires se manifeste par l’arrêt des règles et par des symptômes
tels que des bouffées de chaleur, une prise de poids ou des troubles
du sommeil. Il est possible que surviennent une sécheresse vaginale,
une baisse de libido (désir) ou des douleurs pendant les rapports
sexuels. En l’absence de contre-indications, un traitement hormonal
de substitution peut être proposé afin de soulager ces symptômes.
N’hésitez pas à parler de ces troubles à votre médecin. Il peut vous
proposer des solutions ou vous orienter vers un spécialiste des
problèmes sexuels.
L’activité sexuelle peut reprendre lorsque le vagin est cicatrisé, soit 6 à 8 semaines après l’opération. Il est cependant indispensable qu’un
examen gynécologique soit effectué avant la reprise des rapports
pour confirmer la cicatrisation du fond du vagin.
EXEMPLES DE QUESTIONS À POSER À VOTRE MÉDECIN
Comment l’opération se déroule-t-elle ?
Quels en sont les risques ?
Comment puis-je me préparer au mieux ?
À quoi dois-je m’attendre après l’opération ?
Je souhaite avoir un enfant, cela me sera-t-il possible après
cette opération ?
32
La radiothérapie
4.La radiothérapie
DANS QUELS CAS UNE RADIOTHÉRAPIE EST-ELLE INDIQUÉE ?
LA RADIOTHÉRAPIE EXTERNE
LA CURIETHÉRAPIE
QUELS SONT LES EFFETS SECONDAIRES POSSIBLES ?
La radiothérapie utilise des rayonnements ionisants pour détruire
les cellules cancéreuses. Elle consiste à diriger précisément ces
rayonnements (appelés aussi rayons ou radiations) sur les cellules
cancéreuses, tout en préservant le mieux possible les tissus sains et
les organes avoisinants, dits organes à risque. La radiothérapie du
cancer du col de l’utérus repose sur deux techniques : la radiothérapie
externe et la curiethérapie. Elles peuvent être utilisées seules, mais
souvent, elles sont associées.
LES RAYONNEMENTS IONISANTS,
QU’EST CE QUE C’EST ?
Les rayonnements ionisants sont des
faisceaux de particules qui transportent une
énergie telle qu’elle leur permet de traverser
la matière et de la modifier. Le soleil émet
des rayonnements ionisants naturels ; ce
sont les rayons ultraviolets ou UV.
Dans le domaine médical, les rayon­nements
ionisants font l’objet de nombreuses appli­
cations, ils sont en particulier à la base des
techniques de radiothérapie. Dans ce cas, ils
peuvent être produits par un accélérateur,
un appareil qui fait tourner les particules
à une très grande vitesse ce qui leur
confère une forte énergie (radiothérapie
externe). Mais on peut aussi utiliser des
matériaux radioactifs dont la propriété est
d’émettre spontanément et en continu des
rayonnements ionisants (curiethérapie).
La radiothérapie doit être réalisée
au sein d’un établissement qui
dispose d’une autorisation à pratiquer ce traitement (liste des établissements autorisés par région
disponible sur www.e-cancer.fr).
La radiothérapie repose sur un
travail d’équipe entre des manipulateurs, un physicien, un dosimétriste, coordonnés par l’oncologue
radio­
thérapeute (voir le chapitre
« Les professionnels et leur rôle »,
page 57).
Avant de démarrer le traitement
par radiothérapie, le médecin
qui vous prend en charge pour
ce traitement vous explique
le principe et les objectifs, la
33
La radiothérapie
technique qu’il va utiliser, ainsi que les effets secondaires possibles dans
votre situation et les solutions qui permettront de les anticiper. N’hésitez
pas à lui soumettre toutes les questions que vous vous posez au sujet de
ce traitement.
4.1 DANS QUELS CAS UNE RADIOTHÉRAPIE EST-ELLE INDIQUÉE ?
Le plus souvent, la radiothérapie est administrée dans le cadre d’une
radiochimiothérapie concomitante. Ce traitement qui associe une
radiothérapie externe, une curiethérapie et une chimiothérapie (voir le
chapitre 6, page 55) est indiqué dans deux cas :
•comme traitement de référence des tumeurs de taille supérieure
à 4 centimètres ou des tumeurs qui se sont propagées au-delà
de l’utérus, dans la cavité du pelvis*. L’objectif est d’éliminer la
totalité de la tumeur, ainsi que les cellules cancéreuses qui se sont
propagées ;
après
la chirurgie des tumeurs limitées au col de l’utérus de moins
•
de 4 centimètres, s’il s’avère après examen de la pièce opératoire
que les ganglions lymphatiques ont été envahis par des cellules
cancéreuses. L’objectif est de réduire le risque de récidive.
La radiothérapie peut être administrée dans d’autres cas :
•avant la chirurgie des tumeurs limitées au col de l’utérus et de
taille inférieure à 4 centimètres (et généralement supérieure
à 2 centimètres). Dans ce cas, la radiothérapie consiste en une
curiethérapie réalisée 6 à 8 semaines avant l’intervention. L’objectif
est de réduire la taille de la tumeur pour favoriser son retrait en
totalité lors de la chirurgie. Elle réduit aussi le risque de récidive
locale ;
en
remplacement de la chirurgie des tumeurs limitées au col de
•
l’utérus et de taille inférieure à 4 centimètres si la chirurgie est
contre-indiquée. La radiothérapie repose alors sur l’association
d’une radiothérapie externe et d’une curiethérapie ;
•en remplacement du traitement de référence des tumeurs
supérieures à 4 centimètres ou qui se sont propagées au-delà
de l’utérus dans la cavité du pelvis, si la radiochimiothérapie
concomitante n’est pas réalisable. Dans ce cas, une radiothérapie
seule peut être proposée ;
34
La radiothérapie
•pour traiter les cancers présentant des métastases à distance (au-delà
de la cavité du pelvis). C’est le plus souvent une radiothérapie externe
qui est réalisée. La radiothérapie peut être utilisée, seule ou associée
à une chimiothérapie. Elle permet de ralentir le développement de
la tumeur et des métastases et de soulager les symptômes, comme
la douleur, causés par la tumeur ou les métastases.
4.2 L
A RADIOTHÉRAPIE EXTERNE
Le principe
La radiothérapie externe utilise un appareil appelé accélérateur linéaire
de particules. Celui-ci permet de produire des rayons et de les diriger,
à travers la peau, vers la tumeur et certains tissus voisins.
La technique de radiothérapie externe la plus souvent utilisée pour
traiter les cancers du col de l’utérus est la radiothérapie conformation­
nelle en trois dimensions (3D). Cette technique consiste à faire corres­
pondre le plus précisément possible (autrement dit à conformer) le
volume sur lequel vont être dirigés les rayons, au volume de la tumeur.
La radiothérapie externe en pratique
Avant le traitement proprement dit, la radiothérapie comporte une
étape de préparation ou de repérage de la zone à traiter et une étape
de calcul de la distribution de la dose (dosimétrie). C’est pourquoi
il existe toujours un temps d’attente entre la prise de décision de la
radiothérapie et le début effectif du traitement.
Le repérage
L’oncologue radiothérapeute repère précisément la cible sur laquelle
les rayons vont être dirigés et les organes à protéger (rectum, vessie,
côlon sigmoïde, intestin grêle…). Pour cela, un scanner* centré sur la
zone à traiter est réalisé afin d’obtenir une image en trois dimensions
de la tumeur et des organes voisins.
Pendant ce repérage, votre position est soigneusement définie.
Vous devrez la reprendre lors de chaque séance. Des contentions
spécialement adaptées à votre morphologie (cales, coques de mousse,
matelas thermoformés, etc.) peuvent être réalisées.
35
La radiothérapie
La dosimétrie
Outre la dimension et l’orientation des faisceaux, l’étape de dosimétrie
consiste à déterminer, par une étude informatisée, la distribution
(autrement dit la répartition) de la dose de rayons à appliquer à la
zone à traiter. Avec l’oncologue radiothérapeute, le physicien et le
dosimétriste optimisent ainsi l’irradiation de façon à traiter au mieux
la tumeur tout en épargnant les tissus sains voisins. Cette étape ne
nécessite pas votre présence.
Le plan de traitement définitif établit notamment la dose et ses modalités
de délivrance (dose par séance, nombre et fréquence des séances…).
La dose de rayons en radiothérapie est exprimée en gray (abrégé en
Gy), du nom d’un physicien anglais. 1 Gy correspond à une énergie
de 1 joule absorbée dans une masse de 1 kilo.
Le traitement
La salle dans laquelle se déroule la radiothérapie est une pièce qui
respecte les normes de protection contre les rayonnements ionisants.
Vous êtes installée par le manipulateur sur la table de traitement dans la
position qui a été déterminée lors de la phase de repérage. Les rayons
sont dirigés de façon précise vers la région à traiter et vous devez éviter
de bouger.
Pendant la séance, vous êtes seule dans la salle, mais vous restez en
lien continu avec les manipulateurs : vous pouvez communiquer avec
eux par le biais d’un interphone et vous êtes surveillée par une caméra
vidéo. La salle reste éclairée pendant la séance. En cas de besoin, le
traitement peut être immédiatement interrompu.
Le temps de présence dans la salle de traitement est généralement
de 15 minutes environ. Le temps d’irradiation lui-même est de courte
durée, de l’ordre de quelques minutes. L’appareil tourne autour de vous
sans jamais vous toucher. L’irradiation est invisible et indolore. Vous ne
ressentez aucune sensation particulière.
36
La radiothérapie
Il est désormais prévu de mesurer directement sur vous la dose réelle de
rayons que vous recevez lors de la première ou de la deuxième séance,
ainsi qu’à chaque modification du traitement. On parle de dosimétrie
in vivo. Elle permet de s’assurer que la dose délivrée ne diffère pas
de façon significative de la dose prescrite. La dosimétrie in vivo est en
cours de mise en place dans tous les centres de radiothérapie.
Les séances de radiothérapie externe ne rendent pas radioactif : il
n’y a donc pas de précaution à prendre vis-à-vis de votre entourage
une fois la séance terminée.
Le plus souvent, le traitement est réalisé en ambulatoire : vous rentrez
chez vous quand la séance est terminée. Néanmoins, une hospitalisation
complète est possible si votre traitement est réalisé loin de votre
domicile ou si votre état général le nécessite.
Le suivi
Durant toute la durée du traitement, des consultations avec le radio­
thérapeute sont programmées régulièrement (environ une fois par
semaine). L’objectif est de s’assurer que le traitement se déroule dans
les meilleures conditions.
Des visites de contrôle sont également planifiées à l’issue du traitement.
4.3 LA CURIETHÉRAPIE
Le principe
La curiethérapie est une radiothérapie interne. Elle consiste à placer
des éléments radioactifs (de l’iridium ou du césium) directement à
l’intérieur de l’organisme, soit au contact de la tumeur, soit dans la
tumeur elle-même.
Dans le premier cas, les éléments radioactifs, qu’on appelle aussi
sources radioactives, sont insérés dans un applicateur qui a été introduit
dans le vagin et placé contre la tumeur. On parle de curiethérapie
37
La radiothérapie
endocavitaire ou endoluminale. C’est la technique la plus couramment
utilisée pour la curiethérapie du cancer du col de l’utérus.
Dans le second cas, les sources radioactives sont introduites par de
fins cathéters qui sont implantés de façon très précise dans la tumeur.
On parle de curiethérapie interstitielle. Elle est rarement utilisée pour
traiter les tumeurs du col de l’utérus.
Du fait de sa radioactivité, la source libère spontanément au cours
du temps des rayons qui vont détruire les cellules cancéreuses. La
curiethérapie permet de délivrer de façon ciblée sur le col de l’utérus
des doses plus élevées que lors de la radiothérapie externe. Son
objectif est donc d’optimiser la destruction des cellules cancéreuses en
préservant les organes voisins.
La curiethérapie en pratique
Le traitement du cancer du col de l’utérus par curiethérapie endo­
cavitaire nécessite, dans un premier temps, la mise en place à
l’intérieur du vagin de l’applicateur qui recevra les sources radioactives.
L’applicateur peut être conçu à partir d’une empreinte de votre vagin
réalisée avant l’hospitalisation. Le plus souvent, l’applicateur est mis en
place sous anesthésie générale. Sa position par rapport à la tumeur et
aux organes voisins est contrôlée par la réalisation de radiographies*
de face et de profil ou, dans certains cas, d’un scanner ou d’une IRM
qui permet d’obtenir des images en trois dimensions. Ces images
permettent ensuite de calculer, par une étude informatisée, la quantité
et la répartition des rayons qui seront libérés par la source, ainsi que la
durée du traitement (dosimétrie).
Après la mise en place de l’applicateur dans le vagin et le calcul de la
dosimétrie, le traitement à proprement dit peut démarrer. Pour cela,
le manipulateur relie l’applicateur à l’aide de câbles à un conteneur
placé dans votre chambre qui renferme les sources radioactives et qui
va les diffuser (on dit aussi les projeter, d’où son nom de projecteur de
sources).
38
La radiothérapie
Selon le débit avec lequel la source radioactive est projetée, on distingue
les curiethérapies à bas débit de dose, à débit pulsé et à haut débit de
dose. Les curiethérapies à bas débit de dose et à débit pulsé sont les
plus couramment utilisées pour traiter les tumeurs du col de l’utérus.
La curiethérapie à bas débit de dose
Lors d’une curiethérapie à bas débit de dose, les sources radioactives
de césium sont diffusées en continu par l’intermédiaire des câbles
auxquels vous êtes reliée en permanence. Cette curiethérapie nécessite
une hospitalisation dont la durée varie de 2 à 6 jours en général. Du
fait de l’utilisation de sources radioactives, vous êtes hospitalisée dans
un service spécialisé en chambre protégée. Il s’agit d’une chambre
d’aspect extérieur normal (avec fenêtre), mais dont les murs disposent
d’une protection renforcée vis-à-vis des rayonnements radioactifs.
Pendant la durée de l’hospitalisation, vous restez allongée la plupart du
temps et vous ne pouvez pas sortir de la chambre protégée jusqu’au
retrait du dispositif. Vous pouvez recevoir vos proches quelques minutes
par jour. Leur visite doit être systématiquement signalée aux infirmières
de façon à ce que le traitement soit interrompu. Cependant, chaque
interruption représente un temps d’irradiation qui devra être rattrapé.
La curiethérapie à débit pulsé
Lors d’une curiethérapie à débit pulsé, la source radioactive d’iridium
est projetée pendant 15 à 30 minutes, toutes les heures. La source
avance à l’intérieur des câbles, non pas en continu, mais par pas de
2,5 à 5 millimètres. La durée de l’arrêt entre chaque pas définit une
quantité donnée de rayonnements, ce qui permet ainsi d’adapter au
mieux l’irradiation à la forme de la tumeur.
Contrairement à la curiethérapie à bas débit de dose, vous ne devez
être isolée que le temps de l’impulsion. Chaque heure, vous disposez
d’un temps libre d’environ 30 minutes qui vous permet éventuellement
de vous lever (après déconnexion des câbles qui vous relient à la
machine de traitement), de vous déplacer ou de recevoir vos proches.
La curiethérapie à haut débit de dose
La curiethérapie à haut débit de dose est plus rarement utilisée pour
traiter les tumeurs du col de l’utérus. Cette curiethérapie utilise une
39
La radiothérapie
source radioactive d’iridium qui possède une activité radioactive
beaucoup plus élevée que celle utilisée pour la curiethérapie à débit
pulsé. Par ailleurs, la source est délivrée pendant un temps très court
(quelques minutes). Dans ce cas, la curiethérapie est réalisée en
ambulatoire. Vous vous rendez à l’hôpital pour la séance (30 minutes
environ) et rentrez ensuite à votre domicile. Le nombre de séances
varie de 2 à 6, réparties en une à plusieurs fois par semaine.
À l’issue de la curiethérapie, l’applicateur est retiré. Cette intervention
n’est généralement pas réalisée sous anesthésie. L’utilisation d’un gaz anti­
douleur peut vous être proposée pour supprimer les éventuelles douleurs.
Dès lors, vous ne présentez plus de risque de radioactivité pour votre
entourage. Une ordonnance vous est remise afin de vous prescrire des
soins locaux (lavages vaginaux) et éventuellement des médicaments
contre la douleur. Par ailleurs, un rendez-vous de contrôle est pris avec
le médecin qui vous suit.
4.4 QUELS SONT LES EFFETS SECONDAIRES POSSIBLES ?
En irradiant une tumeur, on ne peut pas éviter totalement d’irradier
et donc d’altérer des cellules saines situées à proximité. C’est ce qui
explique l’apparition des effets secondaires.
Les effets secondaires varient selon la zone traitée, la dose de rayons
délivrée, la technique utilisée, l’effet des autres traitements, votre propre
sensibilité et votre état de santé général. Le traitement est soigneusement
planifié et administré de façon à les réduire le plus possible. L’équipe
médicale vous informe sur ceux qui peuvent se produire dans votre
situation et sur les moyens d’y faire face. Un suivi régulier permet de les
détecter et de réajuster le traitement si nécessaire.
L’action très localisée de la curiethérapie limite considérablement ses
effets secondaires. La curiethérapie peut cependant entraîner une
accentuation des pertes blanches et une reprise des saignements
d’origine utérine (symptômes possibles d’un cancer du col de l’utérus).
Ces effets secondaires précoces sont prévenus par des soins locaux
(lavages vaginaux).
40
La radiothérapie
L’action de la radiothérapie externe, même si elle reste ciblée, touche
une région plus étendue. Dans le cas du cancer du col de l’utérus,
c’est le pelvis, autrement dit le bassin, et parfois la partie supérieure
de l’abdomen (région lombo-aortique) qui sont irradiés. Les effets
secondaires peuvent alors concerner l’ensemble des organes de cette
région et leurs fonctions.
Les effets secondaires immédiats de la radiothérapie externe
Les effets secondaires dits immédiats, aigus ou précoces se produisent
pendant le traitement et les quelques semaines qui suivent. Ils sont
souvent transitoires.
Troubles digestifs
Toute radiothérapie réalisée au niveau du pelvis peut provoquer des
troubles digestifs et notamment des diarrhées.
Les diarrhées se manifestent le plus souvent après les deux premières
semaines de traitement. Si elles sont accompagnées de fièvre, contactez
rapidement votre médecin.
CONSEILS PRATIQUES POUR LIMITER LES DIARRHÉES
À faire
oire beaucoup, au moins deux litres de
B
liquide (eau, thé, tisane, eau de riz, bouillon de
légumes, jus de carottes ou boissons gazeuses à
température ambiante).
Privilégier une alimentation pauvre en fibres, à
base de riz, pâtes, pommes vapeur, bananes bien
mûres, gelée de coings, biscottes et carottes.
À éviter
L e café, les boissons
glacées, les fruits et
les légumes crus,
les céréales, le pain
complet et le lait.
D’autres troubles digestifs comme des douleurs abdominales ou
des crises hémorroïdaires peuvent survenir. Des nausées et des
vomissements peuvent apparaître si l’irradiation a été étendue à la
partie supérieure de l’abdomen.
Des médicaments tels que des antidiarrhéiques, des antalgiques ou des
antiémétiques* peuvent vous être prescrits pour limiter ces troubles.
41
La radiothérapie
Troubles génito-urinaires
Une inflammation de la muqueuse* du vagin se produit systématique­
ment mais, le plus souvent, elle ne provoque pas de symptôme. Lorsque
le vagin a été irradié en totalité, des réactions cutanées au niveau de la
vulve peuvent se produire en fin de traitement. Elles sont traitées par
des soins locaux. Parfois, des troubles urinaires surviennent, comme
une envie fréquente d’uriner. Il est recommandé de ne pas prendre de
médicament contre ces troubles sans avis médical.
L’activité sexuelle doit être interrompue pendant la durée de la radiothérapie.
Troubles cutanés
Les troubles cutanés se manifestent par la perte transitoire des poils
pubiens ou par une rougeur de la peau (érythème), notamment au niveau
du sillon interfessier. L’érythème est traité par l’application d’éosine.
CONSEILS PRATIQUES POUR LIMITER LES ROUGEURS DE LA PEAU
À faire
tiliser un savon surgras.
U
Se sécher sans frotter.
Porter des vêtements en coton et
éviter le frottement au niveau de la
zone irradiée.
Appliquer une crème hydratante
entre les séances (mais jamais juste
avant la séance de radiothérapie).
À éviter
viter les douches et les bains trop
E
chauds.
Éviter de savonner directement la
zone irradiée.
Éviter de frictionner la zone irradiée avec de l’eau de toilette, de
l’alcool, du déodorant, du talc, de la
crème…
Éviter les expositions au soleil, au
moins durant la première année qui
suit la fin du traitement.
Fatigue
L’appréhension des examens et des traitements, les déplacements
fréquents, l’attente lors des rendez-vous et la radiothérapie elle-même
peuvent provoquer une fatigue physique ou morale. La fatigue dépend
de votre tolérance à ce traitement et des autres effets secondaires. Elle
ne doit pas être banalisée. Signalez-la à l’équipe soignante afin qu’elle
soit prise en charge le mieux possible.
42
La radiothérapie
Les effets secondaires tardifs de la radiothérapie externe
Les effets secondaires tardifs, appelés aussi complications ou séquelles,
peuvent apparaître plusieurs mois après la fin du traitement, voire plus
tard. Les progrès des techniques ont rendu ces effets secondaires moins
fréquents. Lorsque des effets secondaires surviennent, ils sont intriqués
avec ceux des autres traitements.
Troubles digestifs
Le trouble le plus fréquent est une colite, autrement dit une inflam­
mation du côlon. Elle se traduit par des épisodes inflammatoires,
souvent accompagnés de diarrhées. Les diarrhées se manifestent suite
à l’ingestion d’aliments qui contiennent des fibres ou qui ont des vertus
laxatives. Pour faire face à ce trouble, le régime alimentaire doit être
adapté.
Une inflammation du rectum, aussi appelée rectite, peut se produire
et entraîner des saignements lors de l’évacuation des selles. Si les
saignements sont importants au point de modifier le taux des globules
et des plaquettes, les vaisseaux sanguins impliqués peuvent être traités
par laser (cautérisation).
Plus rarement, une inflammation de l’intestin grêle peut engendrer
une occlusion intestinale : les selles et les gaz sont bloqués. Cette
complication grave peut nécessiter une hospitalisation et, dans certains
cas, une intervention chirurgicale.
Troubles des fonctions génitales
Ces troubles peuvent se traduire par une sécheresse vaginale et
des douleurs lors des rapports sexuels. Un dilatateur vaginal et un
traitement hormonal à base d’œstrogènes sont proposés pour prévenir
ces troubles. L’activité sexuelle qui a dû être interrompue pendant la
durée de la radiothérapie peut reprendre quelques semaines après la
fin du traitement, si l’état local du col de l’utérus et du vagin le permet.
N’hésitez pas à poser des questions à votre médecin.
Une ménopause prématurée peut être induite par la radiothérapie
externe. Elle se manifeste par l’arrêt des règles et par des symptômes
tels que des bouffées de chaleur, une prise de poids ou des troubles du
43
La radiothérapie
sommeil. En l’absence de contre-indications, un traitement hormonal
de substitution peut être proposé afin de soulager ces symptômes.
L’irradiation de l’utérus ou des ovaires entraîne l’impossibilité d’une
grossesse ultérieure.
Troubles urinaires
La radiothérapie peut provoquer une irritation de la vessie (cystite) qui
se traduit par une douleur et/ou une envie fréquente d’uriner, parfois
associées à la présence de sang dans les urines. Si les saignements
sont importants au point de modifier le taux des globules et des
plaquettes, les vaisseaux sanguins impliqués peuvent être traités par
laser (cautérisation).
La radiothérapie peut entraîner une perte de contrôle des muscles
qui retiennent les urines dans la vessie. Cette incontinence urinaire
est traitée par des séances de kinésithérapie et par des médicaments
antispasmodiques urinaires qui permettent de contrôler la contraction
des muscles de la vessie.
Fistule
Il arrive qu’une fistule, ouverture anormale, se crée entre le rectum et le
vagin ou entre la vessie et le vagin. C’est une complication grave, mais
rare. Le traitement des fistules dépend de leur étendue. Elles peuvent
nécessiter une intervention chirurgicale.
EXEMPLES DE QUESTIONS À POSER À VOTRE MÉDECIN
Quels sont les objectifs de la radiothérapie ?
Comment se déroule le traitement ?
Combien de temps dure-t-il ?
Quels sont les effets secondaires possibles ?
Quels conseils dois-je suivre pour les limiter ?
Comment et par qui est effectué le suivi ?
44
Nom du chapitre
La chimiothérapie
5.La chimiothérapie
DANS QUELS CAS UNE CHIMIOTHÉRAPIE EST-ELLE INDIQUÉE ?
QUELS SONT LES MÉDICAMENTS DE CHIMIOTHÉRAPIE UTILISÉS ?
COMMENT SE DÉROULE LA CHIMIOTHÉRAPIE EN PRATIQUE ?
QUELS SONT LES EFFETS SECONDAIRES POSSIBLES ?
La chimiothérapie repose sur l’administration de médicaments
anticancéreux. Elle est aussi appelée traitement médical. Lorsqu’une
chimiothérapie est utilisée pour traiter un cancer du col de l’utérus,
elle est très souvent associée à une radiothérapie dans le cadre
d’une radiochimiothérapie concomitante. Cette association constitue
notamment le traitement de référence des tumeurs dont la taille est
supérieure à 4 centimètres ou qui se sont propagées au-delà du col
de l’utérus dans le pelvis*.
Les médicaments de chimiothérapie détruisent les cellules cancéreuses
en agissant sur leurs mécanismes de division.
La chimiothérapie est un traitement général (appelé aussi traitement
systémique) qui agit dans l’ensemble du corps. Cela permet d’atteindre
les cellules cancéreuses quelle que soit leur localisation, même si elles
sont isolées et n’ont pas été détectées lors du diagnostic.
Autre forme de traitement médical, les thérapies ciblées* ne sont
actuellement utilisées, dans le cas des tumeurs du col de l’utérus, que
dans le cadre d’essais cliniques (voir page 20).
La chimiothérapie doit être réalisée au sein d’un établissement
qui dispose d’une autorisation à pratiquer ce traitement (liste des
établissements autorisés par région disponible sur www.e-cancer.fr).
Avant de démarrer le traitement par chimiothérapie, le médecin qui
vous prend en charge pour ce traitement vous explique le principe, les
objectifs ainsi que les effets secondaires possibles dans votre situation
et les solutions qui permettront de les anticiper. N’hésitez pas à lui
soumettre toutes les questions que vous vous posez au sujet de ce
traitement.
45
La chimiothérapie
5.1 DANS QUELS CAS UNE CHIMIOTHÉRAPIE EST-ELLE INDIQUÉE ?
Une chimiothérapie n’est pas proposée de façon systématique. Son
utilité et son efficacité dépendent du stade du cancer, autrement dit
de son étendue.
Le plus souvent, la chimiothérapie est administrée dans le cadre
d’une radiochimiothérapie concomitante. Ce traitement qui associe
une radiothérapie externe, une curiethérapie et la chimiothérapie
(voir le chapitre 6, page 55) est indiqué dans deux cas :
•comme traitement de référence des tumeurs dont la taille est
supérieure à 4 centimètres ou des tumeurs qui se sont propagées
au-delà de l’utérus dans la cavité du pelvis. L’objectif est d’éliminer
la totalité de la tumeur, ainsi que les cellules cancéreuses qui se
sont propagées ;
après
la chirurgie des tumeurs limitées au col de l’utérus et
•
inférieures à 4 centimètres, s’il s’avère après examen de la pièce
opératoire que des cellules cancéreuses ont envahi les ganglions
lymphatiques. L’objectif est de réduire le risque de récidive.
Une chimiothérapie peut être proposée pour traiter les cancers
présentant des métastases* à distance (au-delà de la cavité du
pelvis). La chimiothérapie est alors utilisée seule ou associée à une
radiothérapie, le plus souvent externe. Elle permet de ralentir, voire
d’arrêter, la progression de la maladie.
La radiochimiothérapie concomitante occupe une place prépondérante dans le traitement des cancers du col de l’utérus. Les informations qui suivent sont essentiellement consacrées aux spécificités de
la chimiothérapie administrée dans ce cadre.
5.2 QUELS SONT LES MÉDICAMENTS ANTICANCÉREUX UTILISÉS ?
La chimiothérapie administrée lors de la radiochimiothérapie concomi­
tante repose le plus souvent sur des médicaments à base de sels de
platine comme le cisplatine, associés éventuellement au fluoro-uracile
(5FU).
46
La chimiothérapie
Pour en savoir plus sur ces médicaments, vous pouvez consulter le
répertoire des spécialités pharmaceutiques sur le site de l’Agence française
de sécurité sanitaire des produits de santé www.afssaps.fr
Un médicament de chimiothérapie peut être employé seul (monothé­rapie),
mais le plus souvent, il est associé à d’autres médicaments (polythérapie).
Les médicaments employés, les doses administrées, ainsi que le
rythme des cures* varient d’une personne à l’autre, en fonction des
caractéristiques du cancer et de la tolérance au traitement. C’est
pourquoi le plan de traitement est déterminé au cas par cas.
5.3 COMMENT SE DÉROULE LA CHIMIOTHÉRAPIE EN PRATIQUE ?
Le déroulement du traitement est soigneusement planifié par l’équipe
médicale en fonction de votre situation. Le médecin qui vous prend en
charge vous remet un calendrier qui détermine le lieu et les jours de
traitement, ainsi que les noms des médicaments utilisés.
La durée totale du traitement est variable. Il se déroule soit de façon
continue, tous les jours pendant une période donnée, soit de façon
fractionnée, par cycles qui alternent une cure et une période de repos.
Dans le cas le plus fréquent de la radiochimiothérapie concomitante,
la chimiothérapie dure habituellement 5 semaines, à raison d’une cure
par semaine.
Avant chaque cure, un examen clinique et des examens de sang sont
réalisés pour vérifier que votre état de santé permet de poursuivre le
traitement. En cas d’anomalies (baisse importante du taux de globules
blancs par exemple), le traitement peut être remis à plus tard ou modifié.
Les médicaments sont généralement injectés dans une veine, par
perfusion*.
La chimiothérapie réalisée lors de la radiochimiothérapie concomitante
nécessite parfois la pose d’une chambre implantable*.
Pour en savoir plus sur la chambre implantable, vous pouvez consulter
le guide Cancer info Comprendre la chimiothérapie.
47
La chimiothérapie
La chimiothérapie se déroule le plus souvent à l’hôpital en ambulatoire,
c’est-à-dire que vous ne restez que le temps de la perfusion et rentrez
chez vous le jour même. On parle aussi d’hospitalisation de jour.
5.4 QUELS SONT LES EFFETS SECONDAIRES POSSIBLES ?
Les effets secondaires de la chimiothérapie varient selon les personnes,
les médicaments utilisés, les dosages et les associations de traitements.
La chimiothérapie réalisée lors de la radiochimiothérapie concomitante
n’a pas les mêmes effets secondaires qu’une chimiothérapie seule.
La radiochimiothérapie concomitante étant le protocole le plus
fréquemment utilisé dans les cancers du col de l’utérus, ce sont les
effets secondaires spécifiques des médicaments administrés dans ce
cadre qui sont présentés ci-après. Votre médecin vous indique de façon
précise ceux qui peuvent vous concerner.
Certains effets secondaires peuvent être limités ou évités grâce à
des traitements préventifs ou des conseils pratiques. Néanmoins,
s’ils deviennent trop importants ou si vous ne supportez pas l’un des
médicaments utilisés, le traitement peut être modifié ou interrompu
pour permettre à l’organisme de récupérer.
À NOTER
a présence ou l’absence d’effets secondaires n’est pas liée à l’efficacité de
la chimiothérapie. Ne ressentir aucun effet secondaire ne signifie pas que le
traitement est inefficace sur vous et, inversement, ressentir de nombreux effets
secondaires ne signifie pas qu’il est particulièrement actif.
L
Nausées et vomissements
Les nausées commencent souvent le soir ou le lendemain de la
perfusion. Elles durent rarement plus de 72 heures après le traitement.
Elles ne sont pas systématiquement accompagnées de vomissements.
Des phénomènes de nausées anticipatoires peuvent survenir : elles
commencent parfois dès l’entrée dans l’hôpital, avant le début de la
48
La chimiothérapie
perfusion. Ces nausées sont liées à l’anxiété provoquée par le traitement
et peuvent être réduites notamment par des techniques de relaxation.
Lorsque des vomissements surviennent, il est conseillé de se rincer la
bouche avec de l’eau froide et d’attendre 1 à 2 heures avant de manger.
Les vomissements ne persistent en général pas plus de 48 heures après
le traitement.
Un traitement est le plus souvent prescrit avant ou pendant la
chimiothérapie pour réduire les risques de nausées et de vomis­
sements, y compris anticipatoires. Il s’agit de médicaments appelés
antiémétiques. Si ces effets secondaires apparaissent malgré le
traitement préventif, signalez-le à votre médecin.
CONSEILS PRATIQUES POUR LIMITER LES NAUSÉES ET VOMISSEMENTS
À faire
rivilégier les aliments froids ou tièdes
P
qui sont moins odorants que les
aliments chauds.
Privilégier plusieurs petits repas, plutôt
que deux repas traditionnels plus
longs à digérer.
Manger lentement afin de faciliter la
digestion.
Manger légèrement avant et après le
traitement.
À éviter
É
viter les aliments lourds difficiles
à digérer comme les aliments
frits, gras ou épicés.
É
viter de boire pendant les repas,
mais boire plutôt avant ou après.
Les boissons gazeuses fraîches, à
base de cola notamment, aident
parfois à diminuer les nausées.
Supprimer le tabac.
Diarrhées
Des diarrhées peuvent survenir pendant la chimiothérapie. Un
traitement préventif (antidiarrhéique) peut vous être prescrit.
CONSEILS PRATIQUES POUR LIMITER LES DIARRHÉES
Privilégier une alimentation pauvre en fibres à base de riz, pâtes, pommes de
terre vapeur, carottes, bananes bien mûres, gelée de coings, fromage à pâte
cuite et biscottes.
Une hospitalisation en urgence doit être envisagée en cas de diarrhée
persistante ou associée à de la fièvre ou des vomissements.
49
La chimiothérapie
Baisse des globules blancs, des globules rouges et des plaquettes
Les médicaments de chimiothérapie peuvent avoir des effets secondaires
sur le sang et la moelle osseuse. Ils peuvent entraîner :
•une baisse du nombre de globules blancs (leucopénie), en
particulier des polynucléaires neutrophiles (neutropénie) ou des
lymphocytes (lymphopénie). Cette baisse entraîne un risque accru
d’infection, car les moyens de défense du corps sont réduits. Il est
important de noter que les médicaments de chimiothérapie
délivrés dans le cadre de la radiochimiothérapie concomitante
entraînent peu ou pas de neutropénie ;
une
baisse des globules rouges (anémie), chargés de transporter
•
l’oxygène dans tout le corps. L’anémie se manifeste principalement
par une pâleur et une fatigue qui ne s’atténue pas avec le repos ;
• une baisse du nombre de plaquettes (thrombopénie), responsables
de la coagulation du sang. Une diminution des plaquettes
augmente le risque d’hématomes* et de saignements.
Une baisse importante et simultanée du nombre des globules blancs,
des globules rouges et des plaquettes peut se produire. On parle alors
d’aplasie.
Avant chaque cure de chimiothérapie, des prises de sang permettent
de vérifier les taux de globules blancs, globules rouges et plaquettes.
En dessous d’un certain seuil, la séance de chimiothérapie peut être
remise à plus tard.
Il est parfois nécessaire de prescrire des facteurs de croissance* lorsque
la baisse du nombre de globules blancs ou de globules rouges est trop
importante. Dans de rares cas, une transfusion de globules rouges ou
de plaquettes peut être réalisée.
En cas de fièvre (plus de 38°C pendant plus de 6 heures) ou si vous ne
vous sentez pas bien (frissons, diarrhées ou vomissements importants),
consultez immédiatement votre médecin.
Lésions de la bouche
Certains médicaments de chimiothérapie (5FU, par exemple) peuvent
entraîner des lésions à l’intérieur de la bouche et le long du tube
50
La chimiothérapie
digestif (aphtes, rougeurs, douleurs). On parle de mucite (inflammation
d’une muqueuse*) ou encore de stomatite (mucite de la bouche).
CONSEILS PRATIQUES POUR LIMITER LES LÉSIONS DE LA BOUCHE
À faire
près les repas, réaliser des bains de
A
bouche prescrits par le médecin.
Se brosser régulièrement les dents
avec une brosse à dents souple.
Sucer des glaçons, de la glace pilée,
des glaces à l’eau et des sorbets,
des bonbons à la menthe.
Boire beaucoup (eau minérale, thé,
tisane, boisson à base de cola).
Privilégier les aliments moelleux
ou mixés.
S’hydrater les lèvres en appliquant
un lubrifiant gras (lanoline, vaseline,
beurre de cacao).
À éviter
L es aliments qui favorisent
l’apparition d’aphtes, comme
les noix, le gruyère ou l’ananas.
L es bains de bouche à base
d’alcool : ils dessèchent la
muqueuse de la bouche et
risquent de provoquer des
sensations de brûlures.
L e tabac et l’alcool, surtout
dans les semaines qui suivent
le traitement.
L es aliments trop épicés ou
acides (jus de citron, vinaigrette,
moutarde), secs, croquants ou durs.
Dès que vous constatez des aphtes ou des douleurs, prévenez votre
médecin afin de recevoir un traitement antidouleur adapté.
Sensations d’engourdissement ou de fourmillement
Certains médicaments de chimiothérapie ont un effet toxique sur
les nerfs (notamment les médicaments dérivés du platine, comme le
cisplatine). Ils peuvent entraîner des troubles de la sensibilité, appelés
paresthésies, qui se manifestent par des sensations d’engourdissement,
de fourmillements ou de picotements qui peuvent être douloureuses
et handicapantes. Si ces symptômes persistent entre deux cures de
chimiothérapie ou s’ils entraînent une gêne fonctionnelle (difficulté à
saisir un objet ou à marcher, par exemple), votre médecin arrêtera le
traitement et le remplacera par d’autres médicaments.
Perte d’appétit
Parfois, une chimiothérapie entraîne une perte de l’appétit. Un
diététicien peut vous conseiller sur la façon de mieux vous alimenter
pendant votre traitement.
51
La chimiothérapie
Chute des cheveux
La chute des cheveux (appelée alopécie) est rare lors de la
radiochimiothérapie concomitante. Si elle survient, elle peut être
difficile à vivre, car elle est un signe concret et visible de la maladie.
Elle est souvent progressive et toujours temporaire. Elle commence
en général 2 à 3 semaines après la première perfusion. Les cheveux
commencent à repousser environ 6 à 8 semaines après la fin du
traitement. Les cils, les sourcils et les poils pubiens peuvent également
tomber provisoirement.
Vous trouverez des informations complémentaires dans le guide
Cancer info Traitements du cancer et chute des cheveux et sur
www.e-cancer.fr/cancer-info
Troubles cutanés
Certains médicaments de chimiothérapie (5FU, par exemple) peuvent
entraîner des troubles au niveau de la peau : rougeurs, plaques,
dessèchement, tiraillement…
Parmi ces troubles, le syndrome main-pied peut se manifester au niveau
de la paume des mains et de la plante des pieds. Il se caractérise par
des rougeurs, un gonflement, une sécheresse ou des cloques.
CONSEILS PRATIQUES POUR LIMITER LES TROUBLES CUTANÉS
À faire
ppliquer régulièrement et
A
généreusement un agent hydratant
sur la peau.
Réaliser une manucure et une
pédicure avant de commencer le
traitement, si les mains et les pieds
sont déjà un peu abîmés (présence
de corne).
Porter des vêtements amples et
des chaussures souples.
52
À éviter
L ’exposition des mains et des pieds
à la chaleur (soleil, bains chauds).
Les activités qui entraînent un
frottement de la peau ou une
pression sur les mains (activités
ménagères, conduite, jardinage…).
Les pansements adhésifs ou
les bandages serrés.
La marche et la course à pied.
La chimiothérapie
Si, malgré l’application de ces conseils, votre peau devient rouge ou
sensible, signalez-le à votre médecin sans attendre que les symptômes
n’empirent. Des médicaments antidouleur ou des soins locaux peuvent
les soulager.
Réactions allergiques
Comme tout médicament, les médicaments de chimiothérapie peuvent
être source d’allergie. Alertez votre médecin en cas de gonflement
du visage, des lèvres et de la langue, d’essoufflement, de fièvre, de
réactions cutanées graves (démangeaisons, rougeurs, boutons), de
difficultés à respirer ou de tout autre trouble inhabituel.
Fatigue
En dehors de la fatigue causée par la maladie elle-même, par
l’appréhension des examens ou encore par les déplacements
quotidiens, la fatigue peut être liée à la chimiothérapie. Cette fatigue
dépend de votre tolérance à ce traitement, du nombre de cures et
des effets secondaires. En effet, une anémie, une perte d’appétit,
des nausées et des vomissements, une fièvre ou encore des douleurs
peuvent y contribuer.
La fatigue ne doit pas être banalisée. Signalez-la à l’équipe soignante
afin qu’elle soit prise en charge le mieux possible.
EXEMPLES DE QUESTIONS À POSER À VOTRE MÉDECIN
Quel type de chimiothérapie me sera administré ? De quelle façon ?
Quels sont les objectifs du traitement ?
Combien de temps dure-t-il ?
Quels sont les effets secondaires ? Que puis-je faire pour les limiter ?
Comment sont-ils traités ?
Comment et par qui est effectué le suivi ?
Y a-t-il des conseils alimentaires particuliers à suivre ?
53
54
Les modalités de la radiochimiothérapie concomitante
6.Les modalités de la
radiochimiothérapie concomitante
La radiochimiothérapie concomitante associe une radiothérapie
externe, une chimiothérapie et une curiethérapie.
Cette association a pour but de renforcer l’action respective de chacun
des traitements. La chimiothérapie a sa propre action de destruction
des cellules cancéreuses, mais elle les rend aussi plus sensibles aux
rayonnements. L’action combinée de la radiothérapie externe et de la
curiethérapie permet de cibler précisément la tumeur et de délivrer
la dose de rayonnements optimale pour à la fois détruire le tissu
cancéreux et préserver le mieux possible les tissus et les organes sains
situés à proximité.
Concrètement, le protocole consiste le plus souvent à réaliser 5 séances
de radiothérapie externe et une séance de chimiothérapie, par
semaine, pendant 5 semaines. Les séances de radiothérapie externe
et de chimiothérapie sont réalisées en ambulatoire, c’est-à-dire que
vous ne restez à l’hôpital que le temps des séances et rentrez chez
vous le jour même. Parfois, une séance de chimiothérapie est proposée
pendant la curiethérapie.
Huit à 10 jours après la fin des séances de radiothérapie externe,
la curiethérapie est réalisée. Dans le cas le plus fréquent d’une
curiethérapie à bas débit de dose ou à débit pulsé, une hospitalisation
de 2 à 4 jours est nécessaire. Le délai entre la radiothérapie externe
et la curiethérapie doit être respecté, car tout retard peut avoir une
incidence sur l’efficacité du traitement.
55
Les modalités de la radiochimiothérapie concomitante
Schéma du protocole de radiochimiothérapie concomitante le
plus fréquement utilisé pour le cancer du col de l’utérus
Avant le traitement par radiochimiothérapie concomitante, il est
nécessaire de déterminer si les ganglions, en particulier ceux de la région
lombo-aortique, sont envahis par des cellules cancéreuses. Cette étude
des ganglions se fait à partir des examens d’imagerie et/ou à partir
d’une chirurgie qui consiste à retirer tous les ganglions pelviens et/ou
tous les ganglions lombo-aortiques, on parle de lymphadénectomie
pelvienne et de lymphadénectomie lombo-aortique. L’objectif est de
déterminer précisément la région à irradier lors de la radiothérapie
externe : le pelvis* seul ou le pelvis ainsi que la région lombo-aortique.
56
Les professionnels et leur rôle
7.Les professionnels et leur rôle
Au cours de la maladie, vous rencontrez ou pouvez solliciter de
nombreux professionnels, que ce soit dans l’établissement dans
lequel vous êtes suivie ou en ville. Voici, en quelques mots, en quoi
consiste leur activité.
L’aide-soignant participe à vos soins en collaboration avec les
infirmiers.
L’anatomopathologiste ou pathologiste est un médecin spécialiste
qui examine au microscope les cellules et les tissus prélevés au cours
d’une biopsie ou d’une chirurgie. Son rôle est déterminant pour le
diagnostic et l’orientation du choix des traitements lors de la réunion
de concertation pluridisciplinaire.
L’anesthésiste-réanimateur est un médecin spécialiste chargé de vous
endormir ou de vous insensibiliser lors d’une opération chirurgicale.
Avant l’opération, il vous examine au cours d’une consultation
préanesthésique afin de déterminer la technique d’anesthésie la plus
appropriée. Pendant l’intervention, il effectue et surveille l’anesthésie.
Il assure ensuite votre suivi en salle de réveil et prend en charge la
douleur éventuelle.
L’assistant social est un professionnel du domaine social qui vous
accompagne et vous aide à résoudre vos difficultés économiques
et sociales. Vous pouvez contacter un assistant social au sein de
l’établissement de santé où vous êtes suivie ou en ville.
Le chimiothérapeute est un médecin spécialiste des traitements des
cancers à l’aide de médicaments, appelé aussi oncologue médical.
Un chimiothérapeute peut proposer différents types de traitements
contre le cancer : une chimiothérapie ou une thérapie ciblée* (dans
le cadre d’un essai clinique* pour le cancer du col de l’utérus). Des
consultations régulières permettent au chimiothérapeute de vérifier
le bon déroulement du traitement et de traiter d’éventuels effets
secondaires.
57
Les professionnels et leur rôle
Le chirurgien est un médecin spécialiste qui pratique des opérations
chirurgicales pour, par exemple, diagnostiquer un cancer, enlever une
tumeur, des tissus ou des organes atteints ou remédier à certaines
complications.
Le diététicien guide les choix alimentaires et, sur prescription médicale,
prend en charge les problèmes nutritionnels en rapport avec le cancer
et ses traitements.
Le dosimétriste participe, avec l’oncologue radiothérapeute et le
physicien, au calcul de la dose de rayons nécessaire à la radiothérapie
et à la planification du traitement.
Le gynécologue est un médecin spécialiste de l’appareil génital de la
femme. Il assure le suivi gynécologique, notamment par la réalisation
de frottis*, ainsi que celui de la contraception. Il s’occupe des maladies
des seins, de l’utérus et du vagin. Le gynécologue-obstétricien est
un chirurgien. Il effectue en particulier le suivi de la grossesse et de
l’accouchement. Une consultation chez un gynécologue n’impose pas
une consultation préalable chez votre médecin traitant : vous pouvez
vous rendre directement chez le gynécologue de votre choix.
L’infirmier est chargé de réaliser des soins et de surveiller et administrer
les traitements prescrits par le médecin. Il exerce son activité au sein
d’un établissement de soins ou en libéral.
Le kinésithérapeute ou masseur-kinésithérapeute aide à rééduquer
différentes parties du corps grâce à des mouvements adaptés. Sur
prescription médicale, il réalise des actes manuellement ou à l’aide
d’appareils, et vous apprend des gestes ou des techniques qui
permettent de remédier à vos déficits.
Le manipulateur de radiothérapie est un technicien responsable du
maniement des appareils de radiothérapie. Il est chargé de veiller
au bon déroulement des séances. Il s’occupe de vous en salle de
traitement, vous aide à vous installer, vous explique le déroulement
de la séance et vérifie que les régions à traiter sont bien délimitées. Il
s’assure également que vous ne présentez pas de réactions anormales.
58
Les professionnels et leur rôle
Lors d’une curiethérapie, ce sont des manipulateurs spécialisés dans
ce domaine qui assurent ces fonctions.
Le médecin généraliste suit vos différents problèmes de santé. Il a
un rôle très important pour le diagnostic d’un cancer, pendant les
traitements et lors de la surveillance après les traitements. Il assure le
lien avec l’hôpital ou la clinique par des contacts téléphoniques, des
comptes rendus et des courriers médicaux. C’est souvent lui qui est
choisi comme médecin traitant.
Le médecin nucléaire est un médecin spécialiste de médecine nucléaire
qui utilise des éléments radioactifs pour réaliser un diagnostic ou un
traitement. En cancérologie, les examens prescrits et réalisés par le
médecin nucléaire sont, par exemple, une TEP* ou une scintigraphie
osseuse.
Le médecin traitant est le médecin que vous avez choisi et déclaré
auprès de votre caisse d’Assurance maladie. Il coordonne vos soins,
vous guide vers d’autres professionnels de santé, gère votre dossier
médical et assure une prévention personnalisée. Le médecin traitant est
souvent un médecin généraliste, mais ce peut être un autre spécialiste. Il
peut être conventionné ou non, exercer dans un cabinet, à l’hôpital ou
dans toute autre structure de soins. C’est lui qui établit la demande de
prise en charge à 100 % de votre maladie auprès de l’Assurance maladie.
L’oncologue ou cancérologue est un médecin spécialiste du cancer et
de ses traitements. Ce peut être un chirurgien spécialisé en cancéro­
logie, un spécialiste de la chimiothérapie (oncologue médical), un
spécialiste de la radiothérapie (oncologue radiothérapeute) ou un
spécialiste d’organe (gynécologue).
Le physicien est une personne compétente en physique médicale,
spécialiste des appareils de radiothérapie, de radiologie et de
médecine nucléaire. Pour une radiothérapie, il choisit en concertation
avec le radiothérapeute les modalités précises du traitement : le type
de rayons, leur dosage, leur répartition pour chaque séance et s’assure
du bon fonctionnement des différents appareils. On parle aussi de
radiophysicien ou de physicien médical.
59
Les professionnels et leur rôle
Le psychiatre est un médecin spécialiste des maladies mentales
et des troubles psychologiques (dépression ou anxiété face à la
maladie, difficultés relationnelles ou comportementales…). Comme
tout médecin, il peut prescrire des médicaments. Lorsqu’il travaille en
cancérologie, on parle de psycho-oncologue ou d’oncopsychiatre.
Le psychologue est un professionnel spécialiste de l’écoute et
formé à aider des personnes en situation de souffrance psychique. Il
peut assurer un soutien et un suivi psychologique par des entretiens
individuels ou en groupe. Lorsqu’il travaille en cancérologie, on parle
aussi de psycho-oncologue ou d’oncopsychologue.
Le radiologue est un médecin spécialiste qui réalise et interprète
des images de parties du corps ou d’organes lors des examens de
radiologie tels que la radiographie ou l’échographie. Il est assisté par
un manipulateur de radiologie.
Le radiothérapeute est un médecin spécialiste des traitements des
cancers par radiothérapie, appelé aussi oncologue radiothérapeute. En
collaboration avec une équipe spécialisée qui comprend un physicien
et un dosimétriste, le radiothérapeute calcule la dose de rayons
nécessaire au traitement de la tumeur (radiothérapie externe et/ou
curiethérapie), identifie les zones à traiter et celles à protéger et planifie
les séances de radiothérapie. Des consultations régulières permettent
au radiothérapeute de vérifier le bon déroulement du traitement et de
prescrire des médicaments pour traiter d’éventuels effets secondaires.
Le sexologue est un médecin ou psychologue formé à la sexologie,
ce qui lui permet de vous aider, vous ou votre partenaire, à gérer les
difficultés sexuelles liées à la maladie et ses traitements.
La socio-esthéticienne aide à la qualité de vie des personnes
hospitalisées par la mise en œuvre de soins esthétiques : coiffure,
maquillage, manucure, etc.
Le sophrologue propose des techniques de soutien fondées sur des exercices de respiration consciente, de visualisations positives et de relaxation.
L’urologue est un médecin spécialiste des problèmes urinaires.
60
Questions de vie quotidienne
8.Questions de vie quotidienne
QU’EST-CE QUE L’ALD ?
LA VIE PROFESSIONNELLE PENDANT LES TRAITEMENTS
LES AIDES À DOMICILE
BÉNÉFICIER D’UN SOUTIEN PSYCHOLOGIQUE
LES PROCHES
La survenue de la maladie et la mise en place de vos traitements
entraînent d’importants changements dans votre vie quotidienne.
Des solutions existent afin d’assurer la meilleure conciliation entre
votre prise en charge médicale et votre vie au quotidien.
8.1 QU’EST-CE QUE L’ALD ?
Selon la définition de l’Assurance maladie, une affection de longue
durée (ALD) est une maladie qui nécessite un suivi et des soins
prolongés (plus de 6 mois), ainsi que des traitements coûteux ouvrant
droit à une prise en charge à 100 %. Le cancer fait partie des affections
de longue durée.
Le taux de prise en charge à 100 % concerne les soins et les traitements
en rapport avec votre maladie. Cependant, certains frais ne sont pas
pris en charge à 100 %. Il s’agit notamment du forfait hospitalier (coût
de l’hébergement, de la restauration et de l’entretien des chambres
pendant une hospitalisation) et des soins dont le coût dépasse le
tarif de la Sécurité sociale. La part non remboursée par l’Assurance
maladie est à votre charge ou peut être remboursée par votre mutuelle
complémentaire si vous en avez une.
C’est votre médecin traitant qui établit le formulaire pour demander
votre prise en charge à 100 %. Il adresse ce document, appelé protocole
de soins, au médecin conseil de l’Assurance maladie. Après accord de
ce dernier, le protocole de soins vous est remis et expliqué par votre
médecin traitant. Il vous informe sur la prise en charge médicale de votre
maladie, sur la durée de la prise en charge et sur vos remboursements.
61
Questions de vie quotidienne
8.2 LA VIE PROFESSIONNELLE PENDANT LES TRAITEMENTS
La vie professionnelle est souvent perturbée par la maladie, soit parce
que vous êtes trop fatiguée, soit parce que les effets secondaires causés
par le cancer ou les traitements vous empêchent de travailler.
Pendant les traitements, un arrêt de travail de quelques semaines ou
quelques mois est fréquent. Vous pouvez alors bénéficier d’indem­
nités journalières qui compensent en partie la perte de vos revenus
professionnels. Les conditions pour obtenir ces indemnités sont
variables selon les statuts professionnels (salarié, fonctionnaire,
travailleur indépendant, demandeur d’emploi, profession libérale, etc.).
Pensez à prévenir votre ou vos employeurs dès le premier jour de votre
arrêt de travail. Cela permettra de conserver un bon contact et facilitera,
à terme, une reprise du travail dans les meilleures conditions.
8.3 LES AIDES À DOMICILE
Lorsque l’on suit un traitement ou que l’on rentre chez soi après une
hospitalisation, il est parfois difficile de s’occuper des tâches quotidiennes.
Une aide à domicile peut alors s’avérer utile. Derrière ce terme, outre
l’aide à domicile, on trouve différents métiers tels que l’auxiliaire de vie
sociale ou la technicienne de l’intervention sociale et familiale.
Ces professionnels ont diverses compétences et peuvent vous aider
pour :
•les gestes du quotidien comme le lever, la toilette ou l’alimentation ;
•les activités domestiques comme l’entretien du logement et du
linge, les courses ou la préparation des repas ;
les
démarches administratives ;
•
l’organisation
de la vie familiale comme aller chercher les enfants
•
à l’école.
Il est parfois possible de bénéficier d’un soutien financier qui prend en
charge une partie des frais engendrés par l’aide à domicile. Plusieurs
dispositifs existent. Ils sont conditionnés par votre âge, votre situation
ou vos ressources.
62
Questions de vie quotidienne
Pour en savoir plus sur vos droits, sur les aides et sur les démarches
(y compris sur le plan professionnel), vous pouvez prendre contact
avec votre caisse d’Assurance maladie, consulter le guide Cancer info
Démarches sociales et cancer, ou encore faire appel à l’assistante
sociale de l’établissement dans lequel vous êtes suivie.
8.4 BÉNÉFICIER D’UN SOUTIEN PSYCHOLOGIQUE
La maladie peut être source de souffrance psychologique. L’angoisse
du lendemain, la perte de repères, l’altération de l’image du corps, les
répercussions des traitements sur un éventuel désir de grossesse, la
difficulté à communiquer avec ses proches sont autant de facteurs qui
peuvent être déstabilisants et rendre vulnérable.
Chacun vit la maladie et les traitements de manière différente, selon
son histoire, sa personnalité et ses relations familiales, sociales, profes­
sionnelles. Dans tous les cas, il est important d’exprimer ses doutes et
ses craintes, notamment à l’équipe soignante. Vous pourrez ainsi être
écoutée et bénéficier, si nécessaire, d’un soutien psychologique.
Selon vos besoins et vos souhaits, vous pouvez être orientée vers un
professionnel, vers des groupes de parole ou vers des associations de
patients.
Consulter un professionnel
La consultation d’un psychiatre est remboursée par l’Assurance
maladie. En revanche, la consultation d’un psychologue n’est prise
en charge que lorsqu’elle a lieu à l’hôpital ou dans un centre médicopsychologique (CMP).
Des consultations gratuites avec un psychologue peuvent être
proposées par des associations de patients ou des réseaux de santé.
Participer à un groupe de parole
Des groupes de parole peuvent être organisés à l’initiative de
l’établissement hospitalier ou d’associations. Animés par des profes­
sionnels, ils permettent d’échanger, de rencontrer des personnes
confrontées aux mêmes problèmes ou aux mêmes inquiétudes.
63
Questions de vie quotidienne
Ces groupes peuvent vous aider à vous exprimer, notamment sur des
sujets que vous n’évoquez pas forcément avec votre entourage.
Rencontrer une association de patients
Il existe de nombreuses associations de patients ou de proches de
personnes malades. Leurs modes d’intervention sont variés, mais leur
rôle est important. Elles peuvent vous apporter, ainsi qu’à vos proches,
des informations ainsi qu’un soutien sur le plan humain ou social. Elles
constituent aussi un moyen de rencontre et d’échange.
Pour en savoir plus sur les aspects psychologiques de la maladie,
consultez le guide Vivre pendant et après un cancer. Pour connaître
les coordonnées des associations près de chez vous, rendez-vous sur
www.e-cancer.fr/cancer-info
8.5 LES PROCHES
Accompagner une personne atteinte d’un cancer est une épreuve
difficile. L’investissement personnel auprès d’une personne malade est
éprouvant, tant sur le plan physique que psychologique.
Proposer à vos proches de lire ce guide peut les aider à mieux
comprendre la période que vous traversez.
Des psychologues et psychiatres sont généralement présents dans les
établissements de santé et accueillent autant les personnes malades
que leurs proches. Par ailleurs, des associations d’anciens patients et de
bénévoles proposent un soutien particulier aux proches, notamment à
travers des groupes de parole. N’hésitez pas à vous renseigner auprès
de l’établissement où vous êtes suivie ou de la Ligue nationale contre
le cancer.
Des informations détaillées destinées aux proches figurent dans le
guide Vivre auprès d’une personne atteinte d’un cancer.
64
Ressources utiles
9.Ressources utiles
LA PLATEFORME CANCER INFO
LES ASSOCIATIONS
9.1 LA PLATEFORME CANCER INFO
Cancer info, le service téléphonique : 0810 810 821 (prix d’un appel local)
Une équipe constituée de spécialistes de l’information sur les cancers
répond à vos questions d’ordre pratique, médical ou social, du lundi
au samedi, de 9 heures à 19 heures. Vous pouvez aussi accéder à un
service d’écoute animé par des psychologues et à une permanence
juridique animée par des avocats.
Cancer info, la rubrique internet : www.e-cancer.fr/cancer-info
La rubrique Cancer info du site internet de l’Institut national du
cancer donne accès à des informations détaillées sur le cancer du
col de l’utérus, les facteurs de risque, le dépistage, le diagnostic, les
traitements, le suivi après les traitements, la vie pendant et après la
maladie, les associations près de chez vous, etc.
Cancer info, les guides
(disponibles gratuitement sur www.e-cancer.fr)
•Comprendre la radiothérapie (2009)
Ce guide a pour but d’aider les personnes traitées par radiothérapie à
mieux comprendre le principe de ce traitement, à faciliter la prise en
charge de ses effets secondaires et à mieux le vivre au quotidien.
•Démarches sociales et cancer (2009)
Support d’information sur les droits sociaux, ce guide a pour but
d’aider les personnes malades et leurs proches à s’orienter dans leurs
démarches auprès des différents services sociaux et administratifs.
65
Ressources utiles
•Traitements du cancer et chute des cheveux (2009)
Ce guide répond de manière complète, pratique et illustrée, aux
questions qui peuvent se poser sur la chute des cheveux associée à
certaines chimiothérapies ou radiothérapies.
•Comprendre la chimiothérapie (2008)
Ce guide a pour but d’aider les personnes traitées par chimio­thérapie
à mieux comprendre le principe de ce traitement, à faciliter la prise en
charge de ses effets secondaires et à mieux le vivre au quotidien.
•Les essais cliniques en cancérologie : les réponses à vos questions
(2008)
Ce guide répond aux questions que les patients peuvent se poser
lorsqu’un essai clinique leur est proposé : quel est l’objectif ? existe-til des risques ? comment prendre la décision ? etc.
•Douleur et cancer (2007)
Ce guide a pour objectif de répondre aux questions des patients sur
les douleurs liées au cancer et de faciliter leur prise en charge.
•Vivre pendant et après un cancer (2007)
Ce guide a pour but d’accompagner le patient dans les change­
ments que peuvent entraîner la maladie et ses traitements, sur le plan
psychologique, émotionnel, relationnel ou familial.
•Vivre auprès d’une personne atteinte d’un cancer (2006)
Ce guide a pour objectif de permettre aux proches de mieux cerner
le rôle qu’ils peuvent jouer auprès de la personne malade.
•Fatigue et cancer (2005)
Ce guide a pour objectif d’aider les patients et leurs proches à
comprendre les causes de la fatigue associée au cancer et à faciliter
sa prise en charge.
66
Ressources utiles
9.2 LES ASSOCIATIONS
Ligue nationale contre le cancer
La Ligue nationale contre le cancer apporte aux malades et à leurs
proches un soutien moral, psychologique, matériel et financier. Elle est
présente partout en France à travers ses 103 comités départementaux.
Pour connaître et accéder à ses services : appelez le 0810 111 101 (prix
d’un appel local) ou connectez-vous sur www.ligue-cancer.net
1000 femmes 1000 vies
L’association 1 000 femmes 1 000 vies accompagne les femmes atteintes
d’un cancer du col de l’utérus en leur proposant un soutien, des conseils
et un lieu de rencontre. L’association a aussi pour objectif d’informer le
public sur le cancer du col de l’utérus et ses causes afin de promouvoir
les pratiques de dépistage et de prévention. Pour contacter l’association,
écrivez à [email protected] ou, pour connaître ses
activités, connectez-vous sur www.1000femmes1000vies.org
67
68
Glossaire
. Glossaire
10
Ce glossaire définit les termes scientifiques que vous pouvez entendre
tout au long des traitements.
a
anatomopathologie : spécialité médicale qui consiste à observer des
tissus ou des cellules prélevés sur le patient pour repérer et analyser
des anomalies liées à une maladie. L’examen se fait d’abord à l’œil
nu, puis au microscope. On parle aussi d’anatomocytopathologie ou
encore d’« anapath ».
antiémétique : médicament qui agit contre les nausées et les vomis­
sements.
c
cancer : maladie provoquée par la transformation de cellules qui
deviennent anormales et prolifèrent de façon excessive. Ces cellules
déréglées finissent par former une masse qu’on appelle tumeur
maligne.
cellule : unité de base de la vie qui constitue tout organisme. Le corps
humain est composé de plusieurs milliards de cellules de différents types
(cellules de peau, des os, du sang…) qui, pour la plupart, se multiplient,
se renouvellent et meurent. Des cellules identiques assemblées entre
elles forment un tissu. Une cellule devient cancéreuse lorsqu’elle se
modifie et se multiplie de façon incontrôlée.
chambre implantable : petit boîtier placé sous la peau (généralement
au niveau du thorax) et relié à un tuyau souple et fin, appelé cathéter,
glissé dans une veine. Une chambre implantable permet d’injecter un
médicament dans le sang à travers la peau. Elle facilite les perfusions
de chimiothérapie et permet de ne pas abîmer les veines. On parle
aussi de port-à-cath® ou de PAC.
conisation : ablation d’un fragment du col de l’utérus en forme de cône
en vue de son analyse anatomopathologique.
69
Glossaire
cure : séance au cours de laquelle sont administrés les médicaments de
chimiothérapie.
e
essai clinique : étude scientifique menée avec les patients, dont
l’objectif est de rechercher de meilleures modalités de prise en charge
du cancer. Un essai clinique peut porter sur la prévention, le dépistage,
le diagnostic, un traitement ou la qualité de vie.
f
facteur de croissance : substance qui régule la fabrication ou la
croissance de certaines cellules. Les facteurs de croissance agissent par
l’intermédiaire de récepteurs disposés à la surface des cellules.
frottis : prélèvement de cellules du col de l’utérus par léger frottement
de sa surface à l’aide d’un coton-tige spécial ou d’une petite brosse.
Ces cellules sont ensuite examinées au microscope pour en analyser
l’aspect et déceler d’éventuelles anomalies. On parle aussi de frottis
cervico-utérin.
g
ganglion lymphatique : petit renflement le long des vaisseaux
lymphatiques*. Souvent disposés en chaîne ou en amas, les ganglions
sont soit superficiels (dans le cou, l’aisselle, l’aine), soit profonds (dans
le pelvis, l’abdomen, le thorax). Ils assurent un rôle essentiel dans la
protection du corps contre les infections ou les cellules cancéreuses.
h
hématome : accumulation de sang localisée sous la peau ou dans une
cavité à la suite d’une rupture de vaisseaux sanguins*.
70
Glossaire
i
immunothérapie : traitement qui vise à stimuler les défenses de
l’organisme contre les cellules cancéreuses.
l
lymphe : liquide légèrement coloré produit par le corps. La lymphe
transporte les globules blancs et évacue les déchets des cellules. Elle
circule dans des vaisseaux, appelés vaisseaux lymphatiques*.
m
métastase : tumeur formée à partir de cellules cancéreuses qui se sont
détachées d’une première tumeur (tumeur primitive*) et ont migré par
les vaisseaux lymphatiques* ou les vaisseaux sanguins* dans une autre
partie du corps où elles se sont installées.
muqueuse : tissu qui tapisse les cavités de l’organisme, notamment les
organes génitaux (comme l’utérus et le vagin), le tube digestif (de la
bouche au rectum) et les bronches.
p
paramètre : tissu qui soutient l’utérus en le reliant latéralement à la
paroi du pelvis*.
pelvis : partie basse du ventre contenant notamment la vessie, le
rectum et les organes internes de la reproduction (utérus et vagin chez
la femme, prostate chez l’homme).
perfusion : injection lente et continue d’un liquide (médicament,
solution nutritive), le plus souvent dans une veine. On parle aussi de
goutte-à-goutte.
péritoine : membrane qui tapisse l’intérieur de l’abdomen et recouvre
les organes abdominaux : côlon, estomac, foie, pancréas, etc.
71
Glossaire
phlébite : inflammation d’une veine pouvant provoquer son obturation
par la formation d’un caillot de sang.
r
radiographie : examen qui permet d’obtenir des images d’une partie
du corps à l’aide de rayons X. Une radio est un examen d’imagerie.
récidive : réapparition de cellules cancéreuses, au même endroit ou
dans une autre région du corps. Une récidive peut survenir très tôt
après la fin des traitements, mais aussi après une longue période de
rémission. On parle aussi de rechute.
recommandation : document destiné à aider les professionnels
de santé à proposer au patient les solutions de prises en charge
(diagnostic, traitement, suivi) les mieux adaptées selon le type de
cancer et son stade*. L’élaboration des recommandations s’appuie sur
l’analyse des essais cliniques* et sur l’avis d’experts. On parle parfois
de recommandations de bonne pratique.
s
scanner : examen qui permet d’obtenir des images du corps en coupes
à l’aide de rayons X. Les images sont reconstituées par ordinateur, ce
qui permet une analyse précise de différentes régions du corps. On
parle aussi de tomodensitométrie ou TDM. Le terme scanner désigne
aussi l’appareil utilisé pour réaliser cet examen.
stade : degré d’extension d’un cancer au moment du diagnostic. Le
stade du cancer est généralement déterminé au moyen d’un système
de classification qui donne des informations sur la taille de la tumeur
et sur la présence de cellules cancéreuses dans les ganglions* ou dans
d’autres parties du corps. Ces informations permettent d’adapter le
traitement.
système lymphatique : système comprenant les vaisseaux lympha­
tiques*, les ganglions lymphatiques* et d’autres organes chargés
de défendre l’organisme contre les agents étrangers, notamment
infectieux.
72
Glossaire
t
TEP (tomographie par émission de positons) : examen qui permet
d’obtenir des images précises du corps en coupes fines grâce à
l’injection d’un produit faiblement radioactif appelé traceur. Ces images
sont reconstituées en trois dimensions sur un écran d’ordinateur.
thérapie ciblée : traitement à l’aide de médicaments qui, selon leur
cible, visent à freiner ou bloquer la croissance de la cellule cancéreuse,
en l’affamant, en commandant sa mort, en dirigeant le système immu­
nitaire contre elle ou en l’incitant à redevenir normale.
tumeur : grosseur plus ou moins volumineuse due à une multiplication
excessive de cellules normales (tumeur bénigne) ou anormales (tumeur
maligne).
tumeur primitive : tumeur principale à partir de laquelle peuvent
s’échapper des cellules cancéreuses qui vont former des métastases*
dans d’autres parties du corps.
u
uretère : canal qui conduit l’urine du rein à la vessie.
v
vaisseau lymphatique : canal par lequel circule la lymphe*. Les
vaisseaux lymphatiques relient les ganglions* entre eux pour former le
système lymphatique, impliqué dans la défense de l’organisme.
vaisseau sanguin : canal par lequel circule le sang (artère, veine ou
petit vaisseau capillaire).
73
Annexe : les examens du bilan diag
Des examens sont réalisés pour obtenir le plus d’informations possibles
sur le cancer dont vous êtes atteinte. Cette étape peut sembler
longue, mais un bilan précis est indispensable pour vous proposer
un traitement adapté. Le tableau ci-dessous présente les examens
74
EXAMEN
DESCRIPTION
Examen clinique
L’examen clinique est réalisé lors d’une consultation
qui comprend tout d’abord un entretien avec la patiente.
L’examen clinique repose sur un examen gynécologique
(examen au spéculum et toucher vaginal), un examen du
rectum (toucher rectal) et un examen de l’abdomen et
des aires ganglionnaires.
Frottis cervico-utérin
Prélèvement de cellules par grattage de la surface du col
de l’utérus à l’aide d’une spatule ou d’une petite brosse.
Colposcopie
Examen qui consiste à observer le vagin et le col de
l’utérus à l’aide d’un spéculum et d’une loupe binoculaire.
Biopsie
Prélèvement d’un échantillon de tissu.
Les biopsies cervicales sont réalisées directement si
la lésion est bien visible ou à l’aide d’un colposcope,
notamment si la lésion est de petite taille ou le frottis
anormal.
Examen
anatomopathologique
Examen de tissus ou de cellules prélevés lors d’un frottis
ou d’une biopsie ou retirés lors d’une chirurgie (pièce de
conisation, pièce opératoire). Cet examen est réalisé au
microscope par un pathologiste.
Annexe : les examens du bilan diagnostique
nostique
les plus souvent réalisés dans le cas d’un cancer du col de l’utérus et
leurs objectifs. L’ordre dans lequel ils sont réalisés peut varier d’une
personne à l’autre. Tous ces examens ne sont pas systématiques et,
si besoin, d’autres peuvent vous être proposés.
OBJECTIF
Déceler des signes visibles et « palpables » d’un cancer du col de l’utérus et de son
extension éventuelle aux organes voisins (vagin, rectum) et aux ganglions.
Analyser l’aspect des cellules de la muqueuse cervicale et déceler d’éventuelles
modifications qui peuvent être signe de lésions précancéreuses, susceptibles
d’évoluer en cancer si elles ne sont pas traitées.
Pratiqué le plus souvent suite à un frottis anormal, cet examen permet de déceler
des lésions précancéreuses ou un cancer débutant en repérant des zones d’aspect
anormal. Il est alors complété par une biopsie.
Analyser des échantillons de tissus apparemment anormaux afin de déterminer s’ils
sont de nature cancéreuse ou non.
C’est l’examen indispensable pour confirmer le diagnostic de cancer.
Réalisé sur la biopsie, il permet d’établir le diagnostic et de déterminer les
caractéristiques du tissu cancéreux (type histologique). Réalisé sur la pièce opératoire,
donc après la chirurgie, il permet de définir le stade du cancer.
75
Annexe : les examens du bilan diag
EXAMEN
DESCRIPTION
Analyses de sang
• Mesure de la qualité et de la quantité des différentes
cellules sanguines (on parle de numération formule
sanguine ou d’hémogramme).
• Mesure de la composition biochimique du sang afin
de contrôler le fonctionnement du foie et des reins
(bilan hépatique et rénal).
• Dosage du marqueur tumoral SCC (squamous cell
carcinoma) dans le cas des cancers épidermoïdes.
IRM pelvienne
Examen qui consiste à créer des images en coupes des
organes, tissus, os et vaisseaux sanguins, grâce à des ondes
radioélectriques et un champ magnétique. Un ordinateur
assemble ces images en clichés en trois dimensions (3D).
En complément
76
Tomographie par
émissions de positons
(TEP)
Examen qui permet de réaliser des images en coupes
du corps, après injection dans le sang d’un traceur, un
produit faiblement radioactif. Ce traceur a la particularité
de se fixer sur les cellules cancéreuses. La TEP fournit des
images de la répartition du traceur et donc des cellules
cancéreuses dans tout le corps.
Cystoscopie
Examen qui permet d’étudier l’intérieur de la vessie au
moyen d’un endoscope, instrument composé d’un tube
et de fibres optiques.
Rectoscopie
Examen qui permet d’étudier l’intérieur du rectum au
moyen d’un endoscope, instrument composé d’un tube
et de fibres optiques.
Annexe : les examens du bilan diagnostique
nostique (suite)
OBJECTIF
Ces analyses fournissent des renseignements sur l’état de santé général de la
patiente. Elles permettent également de détecter une éventuelle contre-indication
à l’un des traitements du cancer, notamment à certaines chimiothérapies.
Le dosage du marqueur tumoral SCC lors du diagnostic peut être utile pour le suivi
ultérieur.
C’est l’examen d’imagerie de référence. L’IRM permet d’estimer la taille de la tumeur
et d’évaluer son extension locale dans le pelvis (extension dans l’utérus, au-delà de
l’utérus, dans les ganglions).
La TEP peut être proposée en réunion de concertation pluridisciplinaire en
complément de l’IRM, notamment pour les tumeurs de grande taille (plus de
4 centimètres), plus susceptibles de se propager. Son objectif est de rechercher
d’éventuelles métastases.
La cystoscopie peut être réalisée en cas de suspicion, lors de l’IRM, d’une extension
de la tumeur à la vessie.
La rectoscopie peut être réalisée en cas de suspicion, lors de l’IRM, d’une extension
de la tumeur au rectum.
77
Méthode et références
Ce guide fait partie de Cancer info, la plateforme d’information de
référence à destination des malades et des proches. Cette plateforme
est développée par l’Institut national du cancer en partenariat avec
la Ligue nationale contre le cancer. Elle vise à rendre accessible une
information validée pour permettre au patient d’être acteur du système
de soins. Les contenus de Cancer info sont élaborés à partir des
recommandations destinées aux professionnels de santé et selon une
méthodologie pluridisciplinaire associant professionnels et usagers. Ils
sont régulièrement mis à jour en fonction des avancées médicales et
réglementaires.
Sources
• Guide médecin ALD n°30 - Tumeur maligne, affection maligne du
tissu lymphatique ou hématopoïétique - Cancer invasif du col utérin.
HAS-INCa, janvier 2010 ;
Référentiel de bon usage du médicament hors GHS - Cancers
•
gynécologiques - INCa/HAS/AFSSAPS (2010) ;
• Prise en charge des cancers gynécologiques : référentiel col utérin,
Société française d’oncologie gynécologique, janvier 2010 ;
• Données épidémiologiques sur le cancer du col de l’utérus – État
des connaissances - Actualisation 2008, Institut national de veille
sanitaire ;
• Projections de l’incidence et de la mortalité par cancer en France en
2010 - Col de l’utérus, Institut national de veille sanitaire ;
• Le cancer du col de l’utérus en France : état des lieux 2010, Collection
Rapport & synthèse, INCa, juillet 2010 ;
• Réunion de concertation pluridisciplinaire en cancérologie, HASINCa, 2006 ;
• Circulaire N° DHOS/SDO/2005/101 du 22 février 2005 relative à
l’organisation des soins en cancérologie.
Conception et coordination
Emmanuelle Bara, responsable du département information des
malades et des proches, directrice adjointe de l’information des
publics, Institut national du cancer
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Méthode et références
Stéphanie Belaud, chef de projet, département information des malades et
des proches, Direction de l’information des publics, Institut national du cancer
Valérie Delavigne, linguiste, département information des malades et des
proches, Direction de l’information des publics, Institut national du cancer
Relecture médicale
Dr Anne Garnier, département dépistage, Direction de la santé
publique, Institut national du cancer
Dr Christine Haie-Meder, radiothérapeute, chef du service de
radiothérapie, Institut Gustave Roussy, Villejuif
Florence Kania, directrice des soins, Hôpital Saint-Louis, Paris et
membre du comité consultatif des professionnels de santé (CCPS) de
l’Institut national du cancer
Pr Philippe Morice, chirurgien, chef du service de chirurgie
gynécologique, Institut Gustave Roussy, Villejuif
Pr Denis Vinatier, gynécologue obstétricien, service de chirurgie
gynécolo­gique et mammaire, Hôpital Jeanne de Flandre, Lille
Conformité aux recommandations professionnelles
Dr Marie de Montbel, département des recommandations pour les
profes­sionnels de santé, Direction des soins et de la vie des malades,
Institut national du cancer
Dr Valérie Mazeau-Woynar, responsable du département des recom­
mandations pour les professionnels de santé, Direction des soins et de
la vie des malades, Institut national du cancer
Relecture usagers
Élodie Affri, patiente
Marianick Lambert, secrétaire générale du Collectif interassociatif sur
la santé (CISS) et membre du comité des malades, des proches et des
usagers (CMPU) de l’Institut National du Cancer
Marie Lanta, chargée de mission informations des malades et des
proches de la Ligue nationale contre le cancer
Frédérique Stenger, accompagnatrice en santé, Espace de rencontres
et d’information, Centre hospitalier Lyon Sud
Merci aux patientes qui ont relu ce guide et ont souhaité garder l’anonymat.
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Les traitements du cancer invasif du col de l’utérus
Notes
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Les traitements du cancer invasif du col de l’utérus
Notes
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Les traitements du cancer invasif du col de l’utérus
Notes
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Nom du chapitre
Pour en savoir plus et télécharger ou commander
gratuitement ce guide :
Édité par l’Institut National du Cancer
Tous droits réservés – Siren 185 512 777
Conception : INCa
Réalisation : Le Square
Couverture : Olivier Cauquil
Illustrations médicales : Anne-Christel Rolling
Impression : Comelli
ISSN 2104-953X
DEPÔT LÉGAL JUIN 2011
8379
Nom du chapitre
Vous avez appris que vous avez un cancer du col de l’utérus. La survenue
de cette maladie provoque d’importants bouleversements. Ce guide a
pour objectif de vous accompagner dans la période des traitements qui
commence.
Quels sont les traitements ? Quels sont leurs objectifs et leurs effets
secondaires ? Quelles sont leurs conséquences sur votre vie quotidienne ?
Qui sont les professionnels que vous rencontrez ? Voilà les questions
auxquelles ce guide tente de répondre en fournissant des informations
médicales de référence et validées par des spécialistes du cancer du col de
l’utérus.
Réf. GUICOLUTERUS11
Cependant, votre situation face au cancer est unique. Les informations de
ce guide ne peuvent donc pas remplacer un avis médical. Ce guide
constitue, avant tout, un support pour vos échanges avec vos médecins et
l’équipe soignante.
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www.e-cancer.fr
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