Faustine Régnier, Anne Lhuissier et Séverine Gojard Sociologie de l

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Courrier de l’environnement de l’INRA n° 54, septembre 2007
Faustine Régnier, Anne Lhuissier et Séverine Gojard
Sociologie de l’alimentation
2006, La Découverte, « Repères », 89 p.
Du stade oral au Mac Do, des évolutions du panier de la ménagère au retour de l’autoconsommation,
des aliments tabou à l’engouement pour les cuisines exotiques, Sociologie de l’alimentation aborde
une multitude de thèmes liés à la nourriture, à sa préparation, à son partage…
Construit en quatre parties, l’ouvrage aborde tour à tour, les enjeux culturels, sociaux et même
médicaux de l’alimentation. Il détaille l’évolution des pratiques domestiques tant en termes de
préparation des repas que d’achat de leurs composants ou de modes de prise de repas. Il revient sur la
persistance des différences sociales et, pour finir, tente de décrypter les évolutions contemporaines que
sont le retour aux produits « terroir », la quête de saveurs exotiques, l’apparition d’alicaments…
Les chapitres traitant de la construction identitaire et des structures sociales sont passionnants. Ils
permettent au néophyte de se retrouver dans telle ou telle culture… ou telle ou telle catégorie sociale.
Les liens entre alimentation et prestige social sont particulièrement frappants : quelle est l’image du
saumon fumé aujourd’hui qu’il est devenu parfaitement accessible ? Comment « enrichir » un plat ?
Avec des épices ? Qu’en est-il de la place de la viande ? Et, aujourd’hui, de celle du bio ?
Il est possible que les livres sur la mode ou le sport ne touchent que les « fashionistas » et les lecteurs
de l’Équipe… mais, de l’étudiant au professeur, du sociologue au quidam, chacun est (fatalement)
concerné par l’alimentation.
Bref, un petit livre qui met en appétit et donne envie de creuser le sujet.
Juliette Hovart1
1. Chef de groupe études chez TNS Healthcare, J. Hovart travaille depuis plusieurs années sur des problématiques
alimentaires, comme les usages et habitudes des Français en termes de prise de repas et, depuis 2006, dans une cellule
spécialisée en épidémiologie. Elle est responsable, notamment, de la mesure de prévalence de l’obésité en France « ObÉpiRoche 2006 ».
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