BONNES PRATIQUES Santé La téléconsultation une opportunité pour des patients éloignés Fiche Description du projet : Téléconsultation Type d’initiative : Santé Territoire de projet : Nouvelle-Calédonie Porteur(s) du projet : ATIR Date de lancement : 2009 Avancement : fin de la phase pilote Avril 2011 Date de recueil de l’information : 2011 Cible : patients, professionnels de santé Thèmes, domaines d’action : Suivie de maladies chroniques lourdes Niveau de territoire de projet : Pays Mots-clés "outils" : santé, dialyse, téléconsultation Mots-clés "transversaux" : télémédecine, e-sante L’insuffisance rénale chronique (IRC) fait partie des maladies graves qui frappent particulièrement les populations océaniennes. La prévalence1 brute des patients dialysés en 2008 en Nouvelle-Calédonie était de 1 585 par million d’habitants (pmh). Celle-ci est parmi les plus importantes au monde, derrière le Japon, 1849 pmh, et devant les Etats-Unis, 1378 pmh. A un stade terminal de la maladie, le traitement est lourd car il nécessite une prise en charge dans les centres de dialyse. Cette prise en charge est problématique surtout pour les populations éloignées, dans le Nord mais aussi aux îles ou même à Wallis. L’ATIR (Association de prévention et de traitement de l'insuffisance rénale) a été créé, par des médecins, en 1992 pour traiter les patients souffrant d’IRC en dehors de Nouméa. L‘une des priorités de l’association est de rapprocher les 11 centres de dialyse (cf. carte) vers les lieux de vies des patients. A l’heure actuelle, le nombre de patients de l’ATIR est proche de 180. La croissance de cette pathologie est de 2 à 3% par an tandis que le nombre de néphrologues par patient ne cesse de diminuer. place un projet pilote de téléconsultation de néphrologie. La téléconsultation est définie comme une consultation ordinaire mais effectuée à distance par le médecin assisté localement par un personnel infirmier avec un dispositif technique adapté. L’idée du projet pilote était de valider le dispositif tant sur le plan humain (acceptation par les patients et le personnel de santé) que sur le plan technique. Le centre distant de Poindimié a été retenu pour des raisons pratiques (locaux adaptés et proximité des infrastructures de télécommunications OPT). Un projet pilote de téléconsultation Devant ce constat et grâce au développement des infrastructures télécoms et à l’évolution de la Loi, en 2009, l’ATIR a décidé de mettre en 1 Unités de l’ATIR (source ATIR –NC 2011) La prévalence est une mesure de l'état de santé d'une population à un instant donné. 1 Contacts : Direction : Charlotte Ullmann – [email protected] Communication & Coordination : Léna Hoffmann – [email protected] BONNES PRATIQUES Santé L’objectif du projet de téléconsultation est de répondre aux besoins suivants : Pour les patients - Accéder aux soins simplement (équité territoriale) : réduire les déplacements. - Améliorer les suivis et donc diminuer les complications médicales. Pour les médecins néphrologues - Eviter la fatigue et les pertes de temps dues aux transports - Permettre le diagnostic précoce d'éventuelles complications. - Améliorer la prise en charge (qualité de soins) Pour le personnel infirmier - Eviter l’isolement et accroître la collaboration avec les médecins Pour la société - Maîtriser des dépenses - Diminuer les risques dus aux déplacements Des limites techniques En décembre 2009, le matériel est commandé suite à l’étude de faisabilité. Matériel : HDX 7001 Polycom - Système de visioconférence en définition SD, avec caméra mobile, télécommande, microphone de table Raccordement IP et écrans LCD 32 " et une unité d’enregistrement sur disque de 550 Go à Magenta. L’installation du matériel central a lieu dans la nouvelle salle dédiée de Magenta en février 2010. En mars, l’installation du matériel distant et la formation du personnel à Poindimié ont permis de débuter la phase de calibrage (sans patient). La mise en place de la liaison spécialisée (512 Kb) de l’OPT s’est avérée insuffisante. Une augmentation à 1024Kb de la bande passante a été demandée mais avec un coût conséquent. La phase de consultation avec les malades a commencé en juin. Les deux centres (Magenta et Poindimié) sont équipés de matériel de vidéoconférence : le centre expert (avec médecin) sur Nouméa (avec stockage vidéo) et le centre distant (avec infirmière) sur Poindimié. Les deux centres sont reliés par une ligne spécialisée (LS) de 1Mb/s. En effet, le coût en 2008 de l’IRC était de 3,971 milliards CFP en augmentation d’une année sur l’autre de 13%. Un acte bien encadré par la loi La téléconsultation est reconnue en tant qu’acte médical et encadrée par la loi. Celle-ci doit respecter 4 points : Les droits de la personne ; l’information préalable du patient et son consentement au soin. L’identification des acteurs de l’acte : le professionnel de santé doit être authentifié et disposer de l’accès aux données médicales du patient nécessaires à l’acte. L’acte de téléconsultation doit être rapporté dans le dossier médical : les actes doivent comporter les prescriptions médicamenteuses, l’identité des professionnels de santé, la date et l’heure de l’acte, le cas échéant, les incidents. La prise en charge financière de l’acte de téléconsultation. La Nouvelle-Calédonie ayant un système de santé distinct de la métropole cette disposition n’est pas prise en compte à ce jour. Le dispositif du projet de l’ATIR a donc repris à la lettre ces principes. Le médecin accède au dossier médical du patient et fait la consultation assistée à distance de l’infirmière par vidéo conférence. Centre Expert CHT Nouméa Magenta Nephrologue Dossier médical Stockage flux LS Centre ATIR Poindimié INFIRMIERE Mesure différents paramètres Patient Schéma de téléconsultation de l’ATIR 2010 2 Contacts : Direction : Charlotte Ullmann – [email protected] Communication & Coordination : Léna Hoffmann – [email protected] BONNES PRATIQUES Santé Trois mois après, avec 70 téléconsultations, le résultat du sondage auprès des patients et personnel de santé conclue à l’acceptation du dispositif par tous. L’année 2011 a permis d’affiner le protocole, mais des problèmes de liaisons (dégradant l’image) subsistent à ce jour malgré les efforts de l’OPT pour résoudre ce problème. Perspectives de déploiement en 2012 Avec un budget de 4 420 000CFP d’investissement et de 400 000CFP (LS) en fonctionnement annuel, la poursuite du projet est renouvelée pour 2012. Cependant, une modification de la technologie de compression-transmission (Vidyo) permettra d’obtenir de l’image vidéo de meilleure qualité (malgré des lignes instables) sur tous supports (PC, tablette, Smartphone). Le déploiement devrait se faire sur les centres d’ici fin 2012 y compris pour Wallis & Futuna. Pour aller plus loin : www.atir.nc www.dass.gouv.nc esante.gouv.fr 3 Contacts : Direction : Charlotte Ullmann – [email protected] Communication & Coordination : Léna Hoffmann – [email protected]