COMME L’ENSEMBLE DE LA GERIATRIE LA GYNECOLOGIE GERIATRIQUE s’adresse à des patientes : - - À pathologies multiples, fréquemment diabétiques - - polymédicamentées - - dont l’examen est souvent limité par : - - des « lacunes » dans l’interrogatoire la mobilité (fracture, paralysie, coxarthrose, démences) l’obésité la sténose de l’orifice vaginal - pour lesquelles les examens complémentaires seront également, et pour les mêmes raisons, limités - -toujours peser le rapport qualité de vie/espérance de vie A la différence des autres examens GERIATRIQUES Mais comme toute consultation gynécologique • Sont en jeu la réticence et la pudeur de la patiente et du médecin – Rôle de la mise en confiance lors de l’interrogatoire – Les refus sont exceptionnels PATHOLOGIES GYNECOLOGIQUES ESSENTIELLES EN GERIATRIE • PATHOLOGIE CARCINOLOGIQUE • PATHOLOGIE URINAIRE • PROLAPSUS • PATHOLOGIE INFECTIEUSE • PATHOLOGIE VULVAIRE PATHOLOGIE CARCINOLOGIQUE En 2020, la population > 75 ANS représentera 70% des cancers 3 idées fausses : les cancers du sujet âgé évoluent lentement tous les sujets âgés sont fragiles les personnes âgées ne souhaitent pas être traitées Donc : poursuivre le dépistage pas de parti pris de traitement à minima Peser les risques : de la chirurgie de la radiothérapie de la chimiothérapie En fonction : des comorbidités de la qualité de vie de l’espérance de vie 3 GROUPES DE SUJETS AGES • 1) sujets autonomes ( 25%) à vieillissement optimal sans comorbidité projet de soins identiques à l’adulte jeune 2) sujets peu ou partiellement dépendants (50%) à vieillissement normal ≤ 2 comorbidités traitement curatif avec évaluation bénéfices / risques qualité de vie > espérance de vie syndrome de fragilité exposant à : pathologies en cascades ↑ du temps d’hospitalisation risque de réhospitalisation ↑ risque de décès 3) Sujets dépendants (25%) souvent > 85 ans > 2 comorbidités (insuffisance rénale et/ou hépatique) syndrome gériatrique (démence, chutes, incontinence fécale, autonégligence…) traitement palliatif 4 QUESTIONS • le patient va-t-il mourir de son K ou avec son K ? • • le traitement va-t-il apporter plus de bénéfices que de souffrances ? • • qu’est-il nécessaire de savoir du K du patient pour le traiter ? (stade?,métastases?,pronostic?) • • qu’est-il nécessaire de savoir sur le patient pour le traiter ?(état nutritonnel,fonctionnnel,thymique) CANCER DU SEIN • • • • • • • • • • • • - le plus fréquent même à un âge avancé - incidence > 70 ans : 2 à 3/1000 par an soit 8500 30% des K du sein à l’heure actuelle - augmentation de fréquence en raison de l’augmentation de l’espérance de vie - tumeur de meilleur pronostic (grades histologiques moins élevés, taux de prolifération plus bas, récepteurs hormonaux plus fréquents, moins de Her+) - mais formes souvent négligées et patientes sous-traitées - de sorte que la mortalité par K du sein augmente avec l’âge : mortalité globale = 33.9 / 100000 par an 70-75 ans = 93 / 100000 par an > 75 ans = 154 / 100000 par an • • - finalement, à un stade identique, pronostic identique si le traitement est suffisant ETENDRE LE DEPISTAGE • d’autant que la mammographie est mieux lisible – → 99% de sensibilité > 70 ans en l’absence de THS d’autant que, plus la découverte sera précoce, moins le traitement sera agressif Modalités : 1 mammographie tous les 2 ans si espérance de vie ≥ 5 ans devant une anomalie infra-clinique, même CAT que chez la femme plus jeune (échographie, biopsie) CIRCONSTANCE DE DECOUVERTE APRES 75 ANS • → masse palpable 81% (10 à 80 mm) • → mammographie systématique 9% • → anomalie de la plaque aréolo-mamelonnaire 4% • • Rétraction mammelonnaire à différencier de la simple invagination Maladie de Paget • → écoulement mamelonnaire 3% • → adénopathie axillaire 1% • → surveillance d’un K du sein déjà traité TRAITEMENT DU CANCER DU SEIN DE LA FEMME AGEE CHIRURGIE (même>90 ans) → mammectomie : permet d’éviter la radiothérapie →++ si possible conservatrice en fonction des préférences de la patiente moins de complications bracchiales → curage axillaire ou ganglion sentinelle SI traitement adjuvant non hormonal possible RADIOTHERAPIE → moins utile que chez la femme plus jeune parce que le risque de récidive locale est plus faible donc pas d’indication si absence de gg palpable K de petite taille dont l’exérèse a été complète → protocole sur 5 semaines entraînant de nombreux transports donc pas toujours suivi de façon complète → curative, associée à une hormonothérapie CHIMIOTHERAPIE (en cas de RH-) étude 2006-2008 → myélosensibilité plus importante (protocole CMF) → préférer les anthracyclines mais toxicité cardiaque (doxorubicine) → Herceptin bien tolérée si filtration glomèrulaire normale HORMONOTHERAPIE (RE+) TAMOXIFENE → le TMX adjuvant X 5 ans donne les mêmes résultats que chez la femme plus jeune → le TMX néo-adjuvant permet de réduire le volume tumoral → le TMX administré seul : risque de récidive locale > 70% - 50% de survie sans rechute à 2 ans ANTIAROMATASE LES METASTASES (cutanées, osseuses, cérébrales) → hormonothérapie en première intention si récepteurs + le taux de réponse est plus élevé >70 ans → antiaromatases FEMARA ARIMIDEX → chimiothérapie : à discuter au cvas pas cas EFFETS SECONDAIRES DE L’HORMONOTHERAPIE → TAMOXIFENE : risque thrombo-embolique ++ à cet âge K de l’endomètre → ANTIAROMATASES : arthralgies ostéoporose retentissement cognitif ? CANCER DU COL • • • Essayer de faire faire 1 frottis sauf si la patiente a été suivie régulièrement jusqu’à 60 ans et n’a plus de vie sexuelle 35% des cancers du col surviennent après 60 ans la plupart de ces patientes n’ont jamais eu de frottis – Tenir compte de l’espérance de vie CANCER DE L’ENDOMETRE • • • • • • • Ils surviennent dans 75% des cas chez des femmes ménopausées mais fréquence maximum à 60-64 ans Toute métrorragie > 70 ans est très suspecte (Echo-BE-IRM) Chirurgie si possible car les complications de la radiothérapie sont plus sévères chez les femmes plus âgéesDéveloppement de la coelio opératoire presque tjs possible sauf insuff cardiaque majeure (moins de morbidité et de durée de séjour) CANCER DE LA VULVE • • 35% surviennent après 70 ans vulvectomie partielle - Laser PROLAPSUS GENITAUX • Révélés par : • • • • - perception de tumeur vulvaire - pesanteur périnéale - incontinence urinaire - dysurie STADES I) Descente intra-vaginale II) Apparition à la vulve III Extèriorisation débutante IV) Extèriorisation complète Les stades III et IV doivent être pris en charge en raison des conséquences urinaires, infectieuses et traumatiques Conduite à tenir : - Chirurgie - Pessaire LE PESSAIRE • Indications: prolapsus chez 1 femme ne pouvant pas ou ne voulant pas chirurgie • Ne tient pas si périnée délabré (stade IV) • Risque de démasquer 1 IU (effet pelote) • Taille déterminée par calibrage avec diff modèles • (nouveaux modèles en silicone plus souples) • Changer tous les 6 mois- nettoyer avec antiseptique Peut être source d’infections d’érosions entraînant une anémie Intérêt des estrogénes LA CHIRURGIE • • • • • • Chez la femme ≥ 75 ans sans limite d’âge, utiliser la voie basse +/- hystèrectomie +/- matériel prothètique Anesthèsie génèrale ou loco-régionale Conserver la perméabilité vaginale- Les techniques de fermeture du vagin sont réservées aux femmes à l’état génèral très altèré après échec du pessaire Rechercher l’IU < intervention car elle peut être masquée par un effet pelote du prolapsus PATHOLOGIE INFECTIEUSE Vulvites Vaginites Vulvo-vaginites Les vulvites - révélées par prurit, brûlure, douleur - à l’examen rougeur éventuellement associée à - œdème - micro-ulcération - érosion - suintement Étiologies - Mycoses (antibiothérapie, diabète) →vulvite vernissée - Diabétides : dermo-épidermites mycotiques, bactériennes ou mixtes étendues À différencier des eczémas lichenifiés des dystrophies vulvaires: tout prurit n’est pas une mycose des cystites: toute brûlure n’est pas une cystite CAT : BETADINE – Crème antimycotique Les vaginites • Vaginites estro-prives ou atrophiques • Écoulement jaune foncé ou brunâtre, fétide, suspect • Mais au speculum: muqueuses amincies, pâles, fragiles au moindre contact ou même • “ pleurant le sang ” sans lésion visible • COLPOSEPTINE suivie si récidive d’une estrogénothérapie à visée locale de longue durée Vaginites ou vulvo-vaginites bactériennes Ecoulement jaune ou verdâtre (proteus, klebsiella, EC) accompagnant une infection urinaire contamination fécale Vulvovaginites mycotiques Ecoulement blanchâtre ou jaune cailleboté • CAT Pas d’examen bactério • Coûteux et inutile car Pas d’antibiothérapie par voie générale Sauf infection urinaire associée Les antibiogrammes ne sont pas adaptés aux traitements anti-infectieux locaux Susceptible de provoquer ou d’aggraver une mycose Ovules POLYGYNAX dans les infections bactériennes (Néomycine,Polymyxine,Nystatine) À proscrire dans les mycoses au profit d’un antimycotique spécifique d’autant que les dérivés de l’ECONAZOLE sont actifs sur les Gram+ le Ciclopiroxolamine (MYCOSTER crème) est actif sur les Gram + et - PATHOLOGIE VULVAIRE Le prurit vulvaire - à ne pas négliger (peut révéléer un K), donc toujours examiner ETIOLOGIES : → non pas la mycose rare à cet âge (sauf diabétique ou antibiothérapie) → parfois une lichenification par grattage souvent psychosomatique → comme la vulvodynie idiopathique → un psoriasis toujours possible mais rarement isolé → mais aussi une dysplasie ou K in situ : Maladie de Bowen : carcinome épidermoïde intra-épithélial évoluant dans 20 à 30% des cas vers un K invasif Maladie de Paget : adénocarcinome in situ des glandes sudoripares associé dans 20% des cas à un K profond de voisinage ou à distance à rechercher (vessie, utérus, ovaire, colon, peau, sein). ou même un K invasif sous forme d’une tumeur bourgeonnante ou ulcérée de diagnostic évident à l’œil nu. → Le plus souvent une DYSTROPHIE VULVAIRE ASPECT PATHOGNOMONIQUE Blancheur d’une partie ou de la totalité de la vulve, parfois seulement ivoirine ou jaunâre Brillance de la muqueuse qui est lisse et fine mais les petites lèvres peuvent être épaissies, rugueuses et rigides (injectées de cire) Atrophie des reliefs qui peuvent être symphysés avec enfouissement du clitoris et disparition des petites lèvres, sténose orificielle, fissures des sillons interlabiaux Lésions associées → Hyperkératose (leucoplasie) → Erythroplasie → Troubles pigmentaires : plages brunâtres non épaissies ni ulcérées → Crête longitudinale blanche ano-vulvaires, volontiers fissuraires → lésion de grattage érosion télangiectasie ulcérations multiples et disséminées Lésions de voisinage macules nacrées périnéo-crurales atteinte péri-anale : cercle blanc papyracé atteinte des sillons génito-cruraux : pseudo-intertrigo blanc ou légèrement rosé à tendance fissuraire. A DIFFERENCIER de l’atrophie sénile : muqueuse dépolie, sèche, sans blancheur ni brillance, atrophie prédominant sur la moitié inférieure, non prurigineuse de la maladie de Bowen : plage érythroplasique bien limitée de la maladie de Paget : nappe rouge vif, brillante, bien limitée, parsemée de ponctuations blanchâtres de la lichenification : peau épaissie, quadrillée avec accentuation des plis muqueux, aspect grisâtre CONDUITE A TENIR corticothérapie locale de classe I (DERMOVAL) biopsie des leucoplasies en cas d’échec du traitement à deux mois : biopsie des zones rouges surveillance tous les 6 mois à 1 an à vie : - le risque de survenue d’un K sur dystrophie est < 4% mais dans 60% des K de la vulve, on retrouve une dystrophie ignorée, mal traitée ou mal suivie. TUMEURS VULVAIRES BENIGNES Kyste sébacé Ectopie urétrale plus ou moins polypoïde Kyste de la glande de Bartholin (tiers postérieur de la grande lèvre) Kyste muqueux vulvaire A NEGLIGER METRORRAGIES Toujours explorer même si minimes S’assurer de l’origine génitale (TV-speculum) ETIOLOGIES → origine basse : vulve : ulcérations érosions ectopie urètre vagin-col : colpite atrophique ulcérations sur pessaire cancer → origine haute : endomètre +++ : endométrite (hydrorrhée) polypes hyperplasie atypique cancer fibrome : NON sauf sous-muqueux trompes ovaires EXPLORATIONS → frottis parfois difficiles → biopsie de col ou de vagin/colposcopie après estogènes locaux → BE : souvent difficile → écho-doppler : peut être difficile (mauvaise échogénicité, prolapsus, obésité) renseignements : cavité liquidienne épaisseur endométriale aspect endométrial polypes annexes vascularisation → IRM si doute de cancer CONDUITE A TENIR → endométrite : antibiothérapie à large spectre X 15 jours BE de contrôle → polypes : hystéroscopie – curetage → hyperplasie atypique : hystérectomie → traitement palliatif du cancer de l’endomètre : progestatif (CHLORMADINONE) analogues du LH-RH (DECAPEPTYL ENANTONE) Estrogenotherapie a visee locale – Indications – – – – Prurit par sécheresse muqueuse Traumatismes du pessaire Ectropion hémorragique de l’uretre Instabilité vésicale Modalités • Par voie générale – estriol PHYSIOGINE ½ cp/j ou 1j/2 Par voie locale (ovule ou crème) estriol GYDRELLE 0,1 % crème vagin PHYSIOGINE 0,1 % crème vagin PHYSIOGINE 0,5 mg ovule TROPHICREME 0,1 % crème vagin estriol + Döderlein FLORGYNAL gél vaginale TROPHIGIL gél vaginale promestriene COLPOTROPHINE crème et ovules