Scolariser un élève avec Troubles Envahissants du Développement

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Scolariser un élève avec
Troubles Envahissants du Développement (T.E.D.)
o Ce document n’est ni exhaustif ni prescriptif, il doit être adapté à chaque enfant.
o Il s’adresse en priorité aux enseignants scolarisant dans leur école un élève atteint de Troubles
Envahissants du Développement (dont font partie les troubles du spectre autistique) ainsi qu’aux AVS.
o Les difficultés repérées ainsi que les aides proposées sont des généralités qu’il convient d’adapter en fonction de
chaque enfant et de ses comportements observés ; les rencontres avec les parents et les soignants contribueront
également à définir des besoins spécifiques.
o Il est important de garder à l’esprit que l’élève atteint de T.E.D. a souvent besoin de beaucoup de temps pour
accepter et s’approprier un nouvel environnement, un nouveau lieu, de nouvelles personnes etc.….. Par conséquent,
ne pas se décourager si les adaptations ou les outils mis en oeuvre ne semblent pas donner immédiatement les
résultats espérés. Dans ce domaine, les ressources individuelles de chacun (bienveillance, patience, confiance, esprit
d’initiative, créativité pédagogique….) constituent les meilleurs atouts pour faciliter la scolarisation d’un élève avec
T.E.D.
Petite bibliographie pour aller plus loin et mieux comprendre les personnes souffrant de TED. :
• Théo PEETERS :
La forteresse éclatée (Dunod)
L’autisme : de la compréhension à l’intervention (Dunod)
• H. DE CLERQ : Dis maman, c’est un homme ou un animal ?
• D. RIBAS : Un cri obscur, l’énigme des enfants autistes (Calmann-Lévy et Hachette poche)
• D. WILLIAMS : Si on me touche, je n’existe plus (R. Laffont)
• D. TAMMET : Je suis né un jour bleu (Editions 84 et poche)
• J. SCHOVANEC Je suis à l’est ! Savant et autiste, un témoignage unique (Plon)
• Collectif L’Antenne 110 : Quelque chose à dire à l’enfant autiste (Je est un autre)
Romans et albums jeunesse :
• M. HADDON : le bizarre incident du chien pendant la nuit (pocket jeunesse)
• I. CARRIER : La petite casserole d’Anatole (Bilboquet)
La petite mauvaise humeur
Pédagogie et didactiques
E . Bintz : Scolariser un enfant avec autisme, concrètement que faire ? (Ron Pousse, 2013)
Eglin : Accompagner des élèves avec des troubles du spectres autistiques à l’école ,maternelle (téléchargeable
sur le site de l’académie de Lyon)
Difficultés spécifiques
Un grand nombre de personnes
souffrant de T.E.D ont des perceptions
sensorielles
différentes,
souvent
exacerbées. Cela peut les perturber, les
déranger ou les fasciner. Ils peuvent être
envahis au point de ne pouvoir penser
ou se concentrer.
L’environnement, les perceptions
Incidence possible en classe
→ L’enfant semble subitement mal à
l’aise : se bouche les oreilles, crie, cligne
des yeux, s’agite….
COMMENT L’AIDER ?
→ Veiller à son confort visuel : les
vibrations et les variations d’intensité
lumineuses dues aux néons défaillants
sont souvent source de fatigue ou de
fascination extrême
→ Si la sonnerie de l’école génère cris et
angoisse, le prévenir juste avant afin
d’éviter la surprise, lui proposer de se
boucher les oreilles pour atténuer le
bruit, associer une image à un bruit pour
sécuriser et permettre de faire des liens
→ Il peut être sensible à certaines
lumières, odeurs, couleurs, bruits ….. Il
peut chercher à s’isoler pour fuir les
stimuli désagréables ou au contraire
s’immobiliser et se laisser fasciner
→ Il cherche à fuir le groupe ou le lieu
dans lequel il se trouve, le bruit et/ou
les mouvements des autres le
perturbent
→ Ajouter une table en dehors du
groupe face au mur dans la classe pour
faciliter la concentration sur la tâche et
lui proposer de s’y installer pour les
activités individuelles (fiche par ex)
lorsqu’il est dérangé par le groupe et
seulement dans ces circonstances
→ lui proposer de faire son travail dans
un lieu plus calme en dehors de la classe
→ Il présente une hypersensibilité
sensorielle, en particulier au niveau
tactile. Chez certaines personnes avec
T.E.D., les stimulations tactiles au niveau
de la peau sont ressenties de manière
désagréable, voire douloureuse
→ Il réagit mal lorsqu’on le touche
(même légèrement par inadvertance)
→ Présenter la situation aux autres
élèves, en leur expliquant qu’il ne s’agit
pas d’une attitude de rejet à leur égard
mais d’une réaction à un trouble
particulier
→ Expliciter les intentions de ses
camarades
→ Il refuse le contact physique,
repousse les camarades qui tentent de
lui manifester leur affection
→ Rechercher avec l’enfant et ses
camarades d’autres façons d’entrer en
contact ou de lui manifester leur
affection ; les faire pratiquer sous forme
de jeu de rôle
Interactions sociales : règles de vie et codes sociaux
Difficultés spécifiques
Incidence possible en classe
Il ne construit pas de compétences
sociales par l’imitation de ses pairs. Il
n’adopte pas spontanément les
comportements appropriés en se
calquant sur les autres enfants, car il
n’agit pas par imitation de ses pairs.
Les compétences sociales doivent donc
être enseignées de façon précise et
systématique.
→ Il ne différencie pas spontanément un
comportement adapté socialement d’un
comportement inadapté : le plus
souvent; il ne cherche pas à transgresser
mais simplement à satisfaire un besoin
ou un désir
→ Il n’a pas accès aux codes sociaux
implicites (règles de politesse, usages,
règles de vie…)
→ Il n’adapte pas son comportement
aux différents lieux (cour, classe,
cantine….)
→ Il ne comprend pas ce que l’on attend
de lui dans un contexte donné si cette
attente n’est pas explicite et adaptée à
son niveau de compréhension (en
particulier verbale)
COMMENT L’AIDER ?
→ Expliciter les comportements sociaux
→ Il se fait remarquer par des
comportements
inadaptés,
voire
gênants pour les autres (par exemple, il
répond au besoin d’uriner de manière
immédiate et spontanée au milieu de la
cour, car il ne perçoit pas que ce
comportement est inadapté socialement
dans ce lieu et à ce moment...)
→ Rendre les règles de vie de la classe
et de l’école, les règles de politesse, les
codes sociaux (même les plus évidents)
accessibles pour lui en les explicitant de
manière systématique, verbalement et
/ou à l’aide de supports visuels adaptés
au niveau de compréhension de l’enfant
: photos, images, pictogrammes,
vidéos…
→ Il ne respecte pas les règles de vie et
de fonctionnement de la classe et de
l’école
→ exercer et systématiser les
conventions sociales (bonjour, merci….)
→ Il déambule dans la cour, se terre
dans un coin, semble perdu
→ expliciter ce qu’on attend de lui : ici
tu peux courir, jouer à …
→ lui proposer des jeux pendant la
récréation
→ Il semble ne pas comprendre
pourquoi on le sanctionne lorsqu’il
enfreint une règle
→ Encourager les comportements
adaptés, le plus possible et garder trace
des moments positifs (étoiles, pastilles
colorées ….)
→ Malgré les sanctions et / ou les
explications, il a tendance à reproduire
les mêmes comportements inadaptés
→ Utiliser des repères visuels simples et
très clairs pour symboliser ce qui est
interdit et autorisé
→ Il refuse d’attendre son tour (par
exemple, pour utiliser les jeux dans la
cour, le matériel en salle de motricité ou
en classe…)
→ Donner la possibilité à l’enfant, dans
la mesure du possible, de s’approprier
les jeux ou le matériel de manière
individuelle, en dehors des temps
habituels (car il a peut-être besoin d’un
temps d’exploration plus long)
Difficultés spécifiques
→ Il ne comprend pas la communication
non
verbale
(posture,
gestes,
expressions). Il ne fait pas spontanément
le lien entre les expressions faciales, les
gestes, les attitudes corporelles, le ton
de la voix… et leur signification. Il ne
décode pas ou interprète mal.
→ Il peut être réticent à observer le
visage ou le corps des autres parce qu’il
est déconcerté et effrayé par les
émotions intenses ou parce qu’il est
dépassé par la multiplicité des
informations à traiter
→ Il ne sait pas adapter son
comportement en fonction des attitudes
ou des réactions de l’autre
→ Lorsqu’il réussit à établir des relations
privilégiées avec un adulte ou avec un
camarade, il ne sait pas comment
montrer son affection de manière
adaptée
→ Il peut avoir des difficultés à
discriminer les individus, à différencier
les personnes ; dans ce cas, il a parfois
tendance à les confondre ou à les
considérer comme interchangeables
Interactions sociales : la relation à l’autre
Incidence possible en classe
COMMENT L’AIDER ?
→ Il s’isole en classe et/ou en récréation,
il semble éviter le contact (visuel et/ou
physique) avec les pairs ou avec l’adulte
→ Verbaliser et expliciter nos émotions,
attitudes afin de lui permettre de nous «
lire ».
→ Il semble ne pas percevoir l’existence
des autres, il parait insensible et réagit
de manière inadaptée aux états
émotionnels des autres (il rit lorsqu’un
camarade pleure)
→ Apprendre à l’élève à décoder et à
interpréter les expressions faciales, le
langage corporel, les gestes, les
inflexions de la voix en utilisant des aides
visuelles (picto, image, photo….). Mettre
en place une activité théâtre, mime ….
Elaborer ensemble des listes de
situations types et les réactions possibles
(adaptées/inadaptées)
→ Il ne réagit pas, semble déconcerté ou
se détourne lorsque l’on s’adresse à lui
en utilisant des gestes courants (gestes
de la main), des expressions du visage
(sourires, regards, mouvements de la
bouche ou des sourcils …), des attitudes
corporelles (rapprochement…)
→ Verbaliser nos attentes de façon claire
et précise
→ Il ne répond pas aux sollicitations
→ S’adresser à lui en le nommant, ne
pas exiger qu’il nous regarde dans les
yeux, mais qu’il nous écoute et regarde
ce qu’on lui montre (la feuille, nos mains
….)
→ Il se détourne, réagit de manière
inadaptée
→ Rassurer et verbaliser ce qui est
attendu de lui
→ Verbaliser les comportements des
autres élèves
→
L’amener
progressivement
à
pratiquer certaines activités qu’il connaît
et apprécie dans le cadre d’un petit
groupe, dans un premier temps en
présence de l’adulte (qui pourra
participer lui-même au jeu si nécessaire)
→ Il présente une absence ou un déficit
d’attention conjointe (pointage du doigt,
regard conjoint vers un objet)
→ Il cherche à attirer l’attention des
adultes ou des pairs de façon
inappropriée en utilisant de façon
répétitive des comportements inadaptés
ou des expressions ( grossièretés) dont il
a appris par expérience qu’ils
engendraient des réactions vives :
colères, rires ….
→ Sous forme de jeu de rôle ou de
théâtre en petit groupe explorer
ensemble les différentes façons d’entrer
en relation avec l’autre
→ Il tente parfois d’aller vers les autres
et de s’intégrer à un groupe mais utilise
des
stratégies
inadaptées
voire
dérangeantes
→ Il recherche le contact physique ou les
marques d’affection par des moyens
inappropriés (en touchant, en se collant
à l’autre, en approchant très près son
visage…)
→ Lui expliquer / lui montrer quels sont
les contacts physiques appropriés, et
comment manifester son affection à un
adulte ou à un camarade de manière
adaptée
→ Lui permettre d’avoir des contacts
physiques adaptés dans le cadre
d’activités précises (activités sportives,
théâtre, jeu de rôle …)
→ Son attitude souvent inappropriée
provoque le rejet ou les moqueries du
groupe classe
→ Expliquer ses difficultés aux les autres
élèves de la classe et les encourager à
réagir favorablement aux efforts de leur
camarade pour s’intégrer dans leur
groupe
→ Il sollicite ou interpelle parfois des
personnes inconnues (lors d’une sortie
scolaire, d’un déplacement…) et leur
manifeste de l’affection de manière
inadaptée
→ Si l’élève montre un comportement
similaire avec une personne familière et
une personne extérieure, il convient de
rester vigilant afin de garantir sa sécurité
→ Essayer de lui faire prendre
conscience
des
différences
de
comportement à avoir lorsque l’on
rencontre une personne inconnue et une
personne familière, par exemple par le
biais de jeux de rôle → Verbaliser ce qu’il
souhaite sous la forme d’une question
ou d’une hypothèse
→ Il utilise fréquemment la main de
l’adulte (prend la main et se déplace
dans la direction voulue) pour exprimer
un désir ou un besoin, obtenir un objet
désiré
→Lui apprendre progressivement à
utiliser le pointage du doigt pour attirer
l’attention de l’autre vers un objet
éloigné
→ Lui apprendre progressivement à
suivre du regard un objet (d’abord
proche, puis de plus en plus éloigné)
Difficultés spécifiques
→ Il n’utilise pas spontanément, ou peu,
le langage verbal pour communiquer
(important retard de langage fréquent)
Communication verbale : l’émission
Incidence possible en classe
COMMENT L’AIDER ?
→ Il ne parvient pas à se faire
comprendre et à exprimer ses besoins
ou ses désirs. Cette situation risque
d’engendrer un fort sentiment de
frustration et des troubles du
comportement (agitation, colère, ou au
contraire passivité…)
→ On pourra, en lien avec la famille et
les
différents
partenaires
(orthophoniste, éducateur spécialisé…)
envisager l’utilisation d’un système
d’aide à la communication basé sur une
collection
d’images/pictogrammes
désignant différentes activités, actions
ou objets. En effet, ce type d’aide peut
permettre à l’enfant de communiquer de
manière plus satisfaisante et constituer
également un support pour l’émergence
du langage verbal. Ce pourra aussi être
un support à l’apprentissage de la
lecture en associant mot/phrase aux
images/picto. Les images utilisées par la
famille pourront être enrichies par des
photos des activités scolaires, des lieux
de l’école, des adultes etc….
→ Lorsqu’il accède au langage verbal, il
ne sait pas adapter son discours en
fonction des attentes supposées de
l’interlocuteur et de ses réactions ou en
fonction des lieux ou/et situation
→ Il montre de l’intérêt pour les adultes
et/ou ses camarades, mais ne parvient
pas à entrer en relation avec eux de
manière satisfaisante par le biais du
langage verbal ; par conséquent, il utilise
d’autres moyens pour attirer leur
attention,
souvent
non
adaptés
(toucher, agripper, pousser, crier,
regards trop proches…)
→ Lorsqu’il commence à accéder au
langage, pratiquer avec lui et / ou lui
faire pratiquer avec un camarade
quelques dialogues types afin de lui
apprendre ce qu’il convient de faire ou
dire pour : dire bonjour, faire
connaissance, entrer en contact avec
quelqu’un, se joindre à un groupe…
→ Il s’exprime fréquemment avec
écholalie, c'està-dire en répétant, soit de
manière immédiate, soit de manière
différée,
les
paroles
de
son
interlocuteur, comme en écho
→ Il répète les fins de phrases, les
questions, les consignes, (souvent de
façon répétitive) au lieu de donner la
réponse attendue ou d’exécuter la
consigne
→ Il utilise peut-être la répétition pour
s’approprier le message verbal, décoder
et interpréter ce qui vient d’être dit. Lui
proposer une reformulation individuelle
en utilisant des phrases simples et
courtes avec si possible un support
visuel
→ Dans le cadre d’un échange verbal, il
répète les questions ou les réponses de
son interlocuteur (par exemple : «
Comment tu t’appelles ? » « Comment
tu t’appelles, John » au lieu de « Je
m’appelle John»)
→ la question est comprise mais il ne
sait pas adapter sa réponse (passer
d’une phrase interrogative à une phrase
affirmative, changer de pronom
personnel…) On pourra l’entraîner à
utiliser la syntaxe et les pronoms
personnels appropriés en l’aidant à
pratiquer (jeux de langage, théâtre, jeux
de rôle …)
→ Il répète en différé (souvent plusieurs
heures, voire plusieurs jours après) des
mots isolés, des phrases entières ou des
morceaux de phrases, de manière
répétitive, hors contexte ; le plus
souvent il s’agit de paroles entendues à
la télévision ou dans une vidéo,
d’extraits de livres ou de dessins
animés…
→ On observera l’élève afin de
déterminer si son écholalie s’accentue
dans les moments de stress ou d’ennui ;
si oui, il s’agit peut-être pour lui d’un
moyen de se rassurer ou d’occuper un
temps libre. On pourra alors lui proposer
d’autres activités pour canaliser son
stress (coloriage, puzzle, informatique…,
selon les goûts de l’enfant et les
habitudes de la classe)
→ L’acquisition des compétences
verbales est problématique pour lui : le
plus souvent, la construction du langage
ne se fait pas à travers un bain de
langage,
mais
nécessite
un
apprentissage systématique, structuré et
progressif, utilisant de nombreux
supports visuels pour faciliter la
compréhension et la mémorisation
Communication verbale : compréhension des informations verbales et des consignes
Difficultés spécifiques
Incidence possible en classe
COMMENT L’AIDER ?
Son rapport au langage est particulier et
difficile, souvent partiel.
→ Il a une grande difficulté à accéder au
sens des marqueurs grammaticaux qui
permettent de faire des liens entre les
informations (connecteurs logiques du
type « parce que ou à cause de »,
préposition, marqueurs temporaux «
pendant
que
…
»
adverbes,
conjonctions….)
→ Il se noie dans le bain de langage
énorme de la classe. Certains signes
marquent alors son mal être :
- écholalie pour attirer notre attention
sur ses difficultés,
- gestes répétitifs qui le calment et le
rassurent mais sont la marque d’une
grande agitation intérieure,
- semble absent (effondrement de la
pensée)
- fuit la situation (s’échappe de la classe),
parfois devient violent
→ Etre attentif à tous ces signes qui
marquent la souffrance intérieure dans
laquelle se trouve l’enfant afin de
pouvoir prévenir les crises
→ Il se perd dans les consignes ou les
messages verbaux trop longs, il a du mal
à percevoir le sens global, à construire
les liens logiques, à construire des
inférences et à entrer dans l’implicite
→ S’exprimer le plus explicitement
possible, utiliser lorsque la situation le
permet
des
supports
visuels
(pictogrammes,
images,
photos…),
s’appuyer sur sa mémoire des
événements déjà vécus (comme on l’a
fait hier, tu te souviens de……)
→ Rassurer l’enfant, lui proposer de
quitter la classe (avec son AVS) pour un
lieu plus calme lorsqu’il se sent (ou que
nous le sentons) submergé)
→ Reformuler la consigne pour lui en
utilisant des phrases simples et courtes,
si possible
accompagnées d’aides visuelles, faire
reformuler
→ Il utilise difficilement les pronoms et
les comprend mal
→ Les diverses façons de nommer une
personne (prénom, fonction, pronom,
surnom….) compliquent son accès au
sens
→ Clarifier son discours, faire reformuler
ce qu’on attend de lui ou le sens du
message verbal, utiliser les redondances
(doubler le pronom par le prénom par
ex)
→ Expliciter ce qui est essentiel et ce qui
est secondaire
→ Il a du mal à hiérarchiser les
informations, il catégorise, abstrait et
généralise très difficilement
→ Il ne différencie pas les détails et les
informations importantes (parle de la
couleur de la poubelle après une visite
au musée par exemple)
→ Il est sollicité par trop d’informations,
de perceptions sensorielles
→ Il ne réagit pas suite à une consigne
collective, ne semble pas l’entendre,
semble dans son monde
→ Interpeller l’enfant personnellement
pour qu’il puisse comprendre que la
consigne s’adresse (aussi) à lui, lui
rappeler où on est (en classe) et ce
qu’on est en train de faire
→ Sa connaissance du lexique peut être
surprenante : limitée dans les domaines
de la vie courante mais très précise dans
son champ d’intérêt particulier
→ Il n’accède pas au double sens de
certains mots ou formules, n’accède pas
au second degré, à l’humour, ne
comprend pas les expressions ou les
idiomatiques de la langue
→ Faire reformuler et expliciter son
discours, prévenir lorsqu’on plaisante,
expliquer les expressions
→ Tenir compte de ses difficultés
spécifiques, clarifier avant ce qu’il va
être important de retenir ou de faire
(résumer une histoire en quelques
phrases simples avant de la lire…),
hiérarchiser avec lui en classant les
informations à retenir
Difficultés spécifiques
Interactions sociales : participation aux activités et aux jeux
Incidence possible en classe
COMMENT L’AIDER ?
→ Il a beaucoup de difficulté à
reproduire (les gestes, les
actions, les sons…) par
imitation. Son imitation est
souvent partielle, et / ou
différée, avec de fréquents
problèmes de dyspraxie
→ Il ne sait pas comment utiliser les objets /
les jouets /le matériel de façon appropriée,
même après avoir observé l’adulte et/ou les
autres élèves
De manière générale, il lui faut
davantage de temps pour
apprendre,
puisque
ses
capacités
d’imitation
très
limitées ne lui permettent pas
d’acquérir
ainsi
certaines
compétences fondamentales
(en particulier dans le domaine
de la socialisation et de la
communication),
ni
de
s’intégrer
aux
activités
collectives en imitant ses pairs
→ Il n’agit pas spontanément
par imitation de ses pairs
Dans les espaces de jeu libre, favoriser les
situations d’imitation d’autres élèves, avec
l’aide de l’adulte pour commencer
(démonstration, guidance physique si
besoin…) en (très) petit groupe
→ Les jeux et les activités sont perturbés par
une utilisation inadéquate des objets ou des
jouets. Les objets ou les jouets, sont
détournés de leur usage courant pour des
activités ritualisées (par
exemple, faire tourner les roues d’une petite
voiture plutôt que de la faire rouler, agiter un
feutre devant ses yeux au lieu l’utiliser pour
colorier…)
→ Il observe les autres élèves et semble
s’intéresser à leurs jeux ou à leurs activités
mais n’y participe pas
→ Il s’intéresse à certains objets, certains
jeux, certaines activités de la classe en
individuel (seul ou en relation duelle avec
l’adulte), mais refuse toute participation aux
ateliers et aux activités collectives
→ Il peut avoir des difficultés à
coordonner le regard et le
geste
(coordination
oculomotrice), ou les deux
mains ensemble (coordination
bimanuelle)
→ Montrer à l’élève comment utiliser
correctement les objets, les jeux, le matériel
de la classe, même les plus simples et les
plus courants, car il doit le plus souvent tout
apprendre de façon progressive et
méthodique.
Pour ce faire, l’adulte fera une première
démonstration devant l’enfant (ou à coté),
puis le sollicitera pour qu’il reproduise
l’action (imitation en parallèle ou en miroir),
si besoin en l’aidant physiquement à
accomplir le geste voulu.
→ Il ne joue pas aux jeux symboliques ou de «
faire semblant » ; il ne participe pas aux jeux
correspondant à son âge avec les autres
enfants dans les espaces de jeux
→ Il se saisit d’un objet, puis détourne le
regard ; il ne regarde pas ce qu’il fait
→ Il ne parvient pas à accomplir les gestes de
la vie quotidienne, les actions courantes
→ Il ne parvient pas à reproduire les gestes
des comptines, les actions en séance de
motricité, les gestes graphiques etc.… par
imitation de l’adulte ou de ses pairs
→ Travailler sur les objets et leur utilisation à
partir de situations et d’activités concrètes,
en mettant l’accent sur les actions associées
à chaque objet (les ciseaux pour découper ;
le verre pour boire etc.…)
→ Observer quels sont les objets, les jeux, les
activités qui semblent intéresser l’élève, puis
lui montrer comment utiliser ces objets de
manière adaptée, d’abord en relation duelle
avec l’adulte (démonstration préalable et/ou
simultanée ; en face à face ou en parallèle,
selon ce qui semble le mieux correspondre à
l’enfant…) ; puis, inclure progressivement
dans cette activité ou ce jeu, un camarade,
puis 2 ou 3, afin d’amener l’élève à pouvoir
participer à une activité collective en petit
groupe
→ Rassurer, verbaliser l’autorisation de
regarder puis de faire
→ Tenir compte des difficultés de l’élève
dans ce domaine, et lui proposer des
activités adaptées
→ Entraîner la coordination oculo-manuelle
et la coordination bi-manuelle par des
activités scolaires spécifiques adaptées à son
niveau (encastrements, enfilage de perles,
découpage…)
Difficultés spécifiques
Attitude face à la tâche
Incidence possible en classe
COMMENT L’AIDER ?
→ Il a des difficultés à
s’adapter
à
un
nouvel
environnent, à de nouvelles
personnes, les changements de
lieu
ou
d’activité
sont
anxiogènes
→ Il refuse de participer à de
nouvelles activités, il ne s’engage
pas dans la tâche, résiste si on
insiste,
les
comportements
inadaptés
(écholalie,
gestes
répétitifs, auto agression) font leur
apparition.
→ Utiliser un emploi du temps visuel personnel
(pictogrammes, photos, mots si l’enfant est lecteur)
présentant la déroulement de sa journée (ou de sa
matinée) afin de lui permettre d’anticiper les
changements d’activités ou de lieu (récréation, cantine,
bibliothèque ….) et de structurer le temps de classe.
→
Il
ne
saisit
pas
spontanément les règles de
fonctionnement de la classe et
de ses différents lieux
→ Il se lève et quitte sa table pour
se rendre dans une autre classe ou
au coin jeux de la classe (on lève le
doigt pour parler à sa table, on
chuchote au coin bibliothèque par
ex)
→ Expliciter tous les codes implicites de la classe (ici on
lève le doigt, ici on chuchote, ici tu peux choisir ton
puzzle, ici tu fais le travail que je te donne …..)
→ Il refuse les activités proposées,
tente de s’en échapper pour aller
vers les activités plus ludiques
→ Expliciter ce qu’on attend de lui de façon ferme et
bienveillante, revenir systématiquement sur l’emploi
du temps individuel
→ Il refuse de faire son travail ou le
bâcle
→ Le rassurer sur nos attentes et sa capacité à réussir
→ Il ne comprend pas qu’il doit
accomplir certaines tâches
avant de se consacrer aux
activités plus ludiques
→ Disposer des supports visuels (affiches) dans les
différents lieux de la classe pour préciser le
comportement attendu
→ S’assurer que la consigne a bien été comprise
→ Adapter le travail donné (quantité, difficulté) et
proposer des outils d’aide. Valoriser les réussites
→ Alterner les activités nécessitant une forte
implication intellectuelle avec des activités plus
ludiques (puzzle, ordinateur, coin bibliothèque) en
fonction de ses goûts. Il ne s’agit pas de permettre ses
activités lorsque le travail est achevé, il ne s’agit pas de
récompense, elles doivent être prévues et donc
présentées dans l’emploi du temps personnalisé
Ses
difficultés
de
compréhension du langage oral
ne
lui
permettent
pas
d’accéder à une consigne
complexe ou implicite.
→ Il semble avoir compris,
s’engage dans la tâche et la mène à
son terme mais l’exécute mal car il
n’a perçu que quelques mots isolés
dans la consigne
→ Reformuler la consigne individuellement en utilisant
des phrases simples, faire reformuler ce qu’on attend
par l’enfant
→ Il a du mal à traiter une
succession d’informations, à les
organiser et à les hiérarchiser
→ S’engage dans la tâche mais ne
termine pas le travail
→ Utiliser les supports visuels (images, pictogrammes)
si c’est possible
→ Fractionner la consigne au fur et à mesure de
l’avancement du travail, attention toutefois à ne pas
perdre le sens de l’activité en fractionnant trop le
travail intellectuel
→
Ses
difficultés
de
compréhension de la langue
orale persistent à l’écrit même
s’il a acquis des compétence de
lecteur
→ Le sens d’un texte dans sa
globalité lui échappe
→ Il ne construit pas ou peu
d’inférence, l’implicite reste obscur
(reprises anaphorique, chronologie,
liens entre les personnages)
→ Expliciter et construire l’implicite du texte, traduire
le texte en images séquentielles lorsque c’est possible
(en utilisant les illustrations du livre par ex), utiliser les
support visuels pour associer les personnages aux
différents noms ou mots donnés dans le récit …..
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