Scolariser un élève avec Troubles Envahissants du Développement (T.E.D.) o Ce document n’est ni exhaustif ni prescriptif, il doit être adapté à chaque enfant. o Il s’adresse en priorité aux enseignants scolarisant dans leur école un élève atteint de Troubles Envahissants du Développement (dont font partie les troubles du spectre autistique) ainsi qu’aux AVS. o Les difficultés repérées ainsi que les aides proposées sont des généralités qu’il convient d’adapter en fonction de chaque enfant et de ses comportements observés ; les rencontres avec les parents et les soignants contribueront également à définir des besoins spécifiques. o Il est important de garder à l’esprit que l’élève atteint de T.E.D. a souvent besoin de beaucoup de temps pour accepter et s’approprier un nouvel environnement, un nouveau lieu, de nouvelles personnes etc.….. Par conséquent, ne pas se décourager si les adaptations ou les outils mis en oeuvre ne semblent pas donner immédiatement les résultats espérés. Dans ce domaine, les ressources individuelles de chacun (bienveillance, patience, confiance, esprit d’initiative, créativité pédagogique….) constituent les meilleurs atouts pour faciliter la scolarisation d’un élève avec T.E.D. Petite bibliographie pour aller plus loin et mieux comprendre les personnes souffrant de TED. : • Théo PEETERS : La forteresse éclatée (Dunod) L’autisme : de la compréhension à l’intervention (Dunod) • H. DE CLERQ : Dis maman, c’est un homme ou un animal ? • D. RIBAS : Un cri obscur, l’énigme des enfants autistes (Calmann-Lévy et Hachette poche) • D. WILLIAMS : Si on me touche, je n’existe plus (R. Laffont) • D. TAMMET : Je suis né un jour bleu (Editions 84 et poche) • J. SCHOVANEC Je suis à l’est ! Savant et autiste, un témoignage unique (Plon) • Collectif L’Antenne 110 : Quelque chose à dire à l’enfant autiste (Je est un autre) Romans et albums jeunesse : • M. HADDON : le bizarre incident du chien pendant la nuit (pocket jeunesse) • I. CARRIER : La petite casserole d’Anatole (Bilboquet) La petite mauvaise humeur Pédagogie et didactiques E . Bintz : Scolariser un enfant avec autisme, concrètement que faire ? (Ron Pousse, 2013) Eglin : Accompagner des élèves avec des troubles du spectres autistiques à l’école ,maternelle (téléchargeable sur le site de l’académie de Lyon) Difficultés spécifiques Un grand nombre de personnes souffrant de T.E.D ont des perceptions sensorielles différentes, souvent exacerbées. Cela peut les perturber, les déranger ou les fasciner. Ils peuvent être envahis au point de ne pouvoir penser ou se concentrer. L’environnement, les perceptions Incidence possible en classe → L’enfant semble subitement mal à l’aise : se bouche les oreilles, crie, cligne des yeux, s’agite…. COMMENT L’AIDER ? → Veiller à son confort visuel : les vibrations et les variations d’intensité lumineuses dues aux néons défaillants sont souvent source de fatigue ou de fascination extrême → Si la sonnerie de l’école génère cris et angoisse, le prévenir juste avant afin d’éviter la surprise, lui proposer de se boucher les oreilles pour atténuer le bruit, associer une image à un bruit pour sécuriser et permettre de faire des liens → Il peut être sensible à certaines lumières, odeurs, couleurs, bruits ….. Il peut chercher à s’isoler pour fuir les stimuli désagréables ou au contraire s’immobiliser et se laisser fasciner → Il cherche à fuir le groupe ou le lieu dans lequel il se trouve, le bruit et/ou les mouvements des autres le perturbent → Ajouter une table en dehors du groupe face au mur dans la classe pour faciliter la concentration sur la tâche et lui proposer de s’y installer pour les activités individuelles (fiche par ex) lorsqu’il est dérangé par le groupe et seulement dans ces circonstances → lui proposer de faire son travail dans un lieu plus calme en dehors de la classe → Il présente une hypersensibilité sensorielle, en particulier au niveau tactile. Chez certaines personnes avec T.E.D., les stimulations tactiles au niveau de la peau sont ressenties de manière désagréable, voire douloureuse → Il réagit mal lorsqu’on le touche (même légèrement par inadvertance) → Présenter la situation aux autres élèves, en leur expliquant qu’il ne s’agit pas d’une attitude de rejet à leur égard mais d’une réaction à un trouble particulier → Expliciter les intentions de ses camarades → Il refuse le contact physique, repousse les camarades qui tentent de lui manifester leur affection → Rechercher avec l’enfant et ses camarades d’autres façons d’entrer en contact ou de lui manifester leur affection ; les faire pratiquer sous forme de jeu de rôle Interactions sociales : règles de vie et codes sociaux Difficultés spécifiques Incidence possible en classe Il ne construit pas de compétences sociales par l’imitation de ses pairs. Il n’adopte pas spontanément les comportements appropriés en se calquant sur les autres enfants, car il n’agit pas par imitation de ses pairs. Les compétences sociales doivent donc être enseignées de façon précise et systématique. → Il ne différencie pas spontanément un comportement adapté socialement d’un comportement inadapté : le plus souvent; il ne cherche pas à transgresser mais simplement à satisfaire un besoin ou un désir → Il n’a pas accès aux codes sociaux implicites (règles de politesse, usages, règles de vie…) → Il n’adapte pas son comportement aux différents lieux (cour, classe, cantine….) → Il ne comprend pas ce que l’on attend de lui dans un contexte donné si cette attente n’est pas explicite et adaptée à son niveau de compréhension (en particulier verbale) COMMENT L’AIDER ? → Expliciter les comportements sociaux → Il se fait remarquer par des comportements inadaptés, voire gênants pour les autres (par exemple, il répond au besoin d’uriner de manière immédiate et spontanée au milieu de la cour, car il ne perçoit pas que ce comportement est inadapté socialement dans ce lieu et à ce moment...) → Rendre les règles de vie de la classe et de l’école, les règles de politesse, les codes sociaux (même les plus évidents) accessibles pour lui en les explicitant de manière systématique, verbalement et /ou à l’aide de supports visuels adaptés au niveau de compréhension de l’enfant : photos, images, pictogrammes, vidéos… → Il ne respecte pas les règles de vie et de fonctionnement de la classe et de l’école → exercer et systématiser les conventions sociales (bonjour, merci….) → Il déambule dans la cour, se terre dans un coin, semble perdu → expliciter ce qu’on attend de lui : ici tu peux courir, jouer à … → lui proposer des jeux pendant la récréation → Il semble ne pas comprendre pourquoi on le sanctionne lorsqu’il enfreint une règle → Encourager les comportements adaptés, le plus possible et garder trace des moments positifs (étoiles, pastilles colorées ….) → Malgré les sanctions et / ou les explications, il a tendance à reproduire les mêmes comportements inadaptés → Utiliser des repères visuels simples et très clairs pour symboliser ce qui est interdit et autorisé → Il refuse d’attendre son tour (par exemple, pour utiliser les jeux dans la cour, le matériel en salle de motricité ou en classe…) → Donner la possibilité à l’enfant, dans la mesure du possible, de s’approprier les jeux ou le matériel de manière individuelle, en dehors des temps habituels (car il a peut-être besoin d’un temps d’exploration plus long) Difficultés spécifiques → Il ne comprend pas la communication non verbale (posture, gestes, expressions). Il ne fait pas spontanément le lien entre les expressions faciales, les gestes, les attitudes corporelles, le ton de la voix… et leur signification. Il ne décode pas ou interprète mal. → Il peut être réticent à observer le visage ou le corps des autres parce qu’il est déconcerté et effrayé par les émotions intenses ou parce qu’il est dépassé par la multiplicité des informations à traiter → Il ne sait pas adapter son comportement en fonction des attitudes ou des réactions de l’autre → Lorsqu’il réussit à établir des relations privilégiées avec un adulte ou avec un camarade, il ne sait pas comment montrer son affection de manière adaptée → Il peut avoir des difficultés à discriminer les individus, à différencier les personnes ; dans ce cas, il a parfois tendance à les confondre ou à les considérer comme interchangeables Interactions sociales : la relation à l’autre Incidence possible en classe COMMENT L’AIDER ? → Il s’isole en classe et/ou en récréation, il semble éviter le contact (visuel et/ou physique) avec les pairs ou avec l’adulte → Verbaliser et expliciter nos émotions, attitudes afin de lui permettre de nous « lire ». → Il semble ne pas percevoir l’existence des autres, il parait insensible et réagit de manière inadaptée aux états émotionnels des autres (il rit lorsqu’un camarade pleure) → Apprendre à l’élève à décoder et à interpréter les expressions faciales, le langage corporel, les gestes, les inflexions de la voix en utilisant des aides visuelles (picto, image, photo….). Mettre en place une activité théâtre, mime …. Elaborer ensemble des listes de situations types et les réactions possibles (adaptées/inadaptées) → Il ne réagit pas, semble déconcerté ou se détourne lorsque l’on s’adresse à lui en utilisant des gestes courants (gestes de la main), des expressions du visage (sourires, regards, mouvements de la bouche ou des sourcils …), des attitudes corporelles (rapprochement…) → Verbaliser nos attentes de façon claire et précise → Il ne répond pas aux sollicitations → S’adresser à lui en le nommant, ne pas exiger qu’il nous regarde dans les yeux, mais qu’il nous écoute et regarde ce qu’on lui montre (la feuille, nos mains ….) → Il se détourne, réagit de manière inadaptée → Rassurer et verbaliser ce qui est attendu de lui → Verbaliser les comportements des autres élèves → L’amener progressivement à pratiquer certaines activités qu’il connaît et apprécie dans le cadre d’un petit groupe, dans un premier temps en présence de l’adulte (qui pourra participer lui-même au jeu si nécessaire) → Il présente une absence ou un déficit d’attention conjointe (pointage du doigt, regard conjoint vers un objet) → Il cherche à attirer l’attention des adultes ou des pairs de façon inappropriée en utilisant de façon répétitive des comportements inadaptés ou des expressions ( grossièretés) dont il a appris par expérience qu’ils engendraient des réactions vives : colères, rires …. → Sous forme de jeu de rôle ou de théâtre en petit groupe explorer ensemble les différentes façons d’entrer en relation avec l’autre → Il tente parfois d’aller vers les autres et de s’intégrer à un groupe mais utilise des stratégies inadaptées voire dérangeantes → Il recherche le contact physique ou les marques d’affection par des moyens inappropriés (en touchant, en se collant à l’autre, en approchant très près son visage…) → Lui expliquer / lui montrer quels sont les contacts physiques appropriés, et comment manifester son affection à un adulte ou à un camarade de manière adaptée → Lui permettre d’avoir des contacts physiques adaptés dans le cadre d’activités précises (activités sportives, théâtre, jeu de rôle …) → Son attitude souvent inappropriée provoque le rejet ou les moqueries du groupe classe → Expliquer ses difficultés aux les autres élèves de la classe et les encourager à réagir favorablement aux efforts de leur camarade pour s’intégrer dans leur groupe → Il sollicite ou interpelle parfois des personnes inconnues (lors d’une sortie scolaire, d’un déplacement…) et leur manifeste de l’affection de manière inadaptée → Si l’élève montre un comportement similaire avec une personne familière et une personne extérieure, il convient de rester vigilant afin de garantir sa sécurité → Essayer de lui faire prendre conscience des différences de comportement à avoir lorsque l’on rencontre une personne inconnue et une personne familière, par exemple par le biais de jeux de rôle → Verbaliser ce qu’il souhaite sous la forme d’une question ou d’une hypothèse → Il utilise fréquemment la main de l’adulte (prend la main et se déplace dans la direction voulue) pour exprimer un désir ou un besoin, obtenir un objet désiré →Lui apprendre progressivement à utiliser le pointage du doigt pour attirer l’attention de l’autre vers un objet éloigné → Lui apprendre progressivement à suivre du regard un objet (d’abord proche, puis de plus en plus éloigné) Difficultés spécifiques → Il n’utilise pas spontanément, ou peu, le langage verbal pour communiquer (important retard de langage fréquent) Communication verbale : l’émission Incidence possible en classe COMMENT L’AIDER ? → Il ne parvient pas à se faire comprendre et à exprimer ses besoins ou ses désirs. Cette situation risque d’engendrer un fort sentiment de frustration et des troubles du comportement (agitation, colère, ou au contraire passivité…) → On pourra, en lien avec la famille et les différents partenaires (orthophoniste, éducateur spécialisé…) envisager l’utilisation d’un système d’aide à la communication basé sur une collection d’images/pictogrammes désignant différentes activités, actions ou objets. En effet, ce type d’aide peut permettre à l’enfant de communiquer de manière plus satisfaisante et constituer également un support pour l’émergence du langage verbal. Ce pourra aussi être un support à l’apprentissage de la lecture en associant mot/phrase aux images/picto. Les images utilisées par la famille pourront être enrichies par des photos des activités scolaires, des lieux de l’école, des adultes etc…. → Lorsqu’il accède au langage verbal, il ne sait pas adapter son discours en fonction des attentes supposées de l’interlocuteur et de ses réactions ou en fonction des lieux ou/et situation → Il montre de l’intérêt pour les adultes et/ou ses camarades, mais ne parvient pas à entrer en relation avec eux de manière satisfaisante par le biais du langage verbal ; par conséquent, il utilise d’autres moyens pour attirer leur attention, souvent non adaptés (toucher, agripper, pousser, crier, regards trop proches…) → Lorsqu’il commence à accéder au langage, pratiquer avec lui et / ou lui faire pratiquer avec un camarade quelques dialogues types afin de lui apprendre ce qu’il convient de faire ou dire pour : dire bonjour, faire connaissance, entrer en contact avec quelqu’un, se joindre à un groupe… → Il s’exprime fréquemment avec écholalie, c'està-dire en répétant, soit de manière immédiate, soit de manière différée, les paroles de son interlocuteur, comme en écho → Il répète les fins de phrases, les questions, les consignes, (souvent de façon répétitive) au lieu de donner la réponse attendue ou d’exécuter la consigne → Il utilise peut-être la répétition pour s’approprier le message verbal, décoder et interpréter ce qui vient d’être dit. Lui proposer une reformulation individuelle en utilisant des phrases simples et courtes avec si possible un support visuel → Dans le cadre d’un échange verbal, il répète les questions ou les réponses de son interlocuteur (par exemple : « Comment tu t’appelles ? » « Comment tu t’appelles, John » au lieu de « Je m’appelle John») → la question est comprise mais il ne sait pas adapter sa réponse (passer d’une phrase interrogative à une phrase affirmative, changer de pronom personnel…) On pourra l’entraîner à utiliser la syntaxe et les pronoms personnels appropriés en l’aidant à pratiquer (jeux de langage, théâtre, jeux de rôle …) → Il répète en différé (souvent plusieurs heures, voire plusieurs jours après) des mots isolés, des phrases entières ou des morceaux de phrases, de manière répétitive, hors contexte ; le plus souvent il s’agit de paroles entendues à la télévision ou dans une vidéo, d’extraits de livres ou de dessins animés… → On observera l’élève afin de déterminer si son écholalie s’accentue dans les moments de stress ou d’ennui ; si oui, il s’agit peut-être pour lui d’un moyen de se rassurer ou d’occuper un temps libre. On pourra alors lui proposer d’autres activités pour canaliser son stress (coloriage, puzzle, informatique…, selon les goûts de l’enfant et les habitudes de la classe) → L’acquisition des compétences verbales est problématique pour lui : le plus souvent, la construction du langage ne se fait pas à travers un bain de langage, mais nécessite un apprentissage systématique, structuré et progressif, utilisant de nombreux supports visuels pour faciliter la compréhension et la mémorisation Communication verbale : compréhension des informations verbales et des consignes Difficultés spécifiques Incidence possible en classe COMMENT L’AIDER ? Son rapport au langage est particulier et difficile, souvent partiel. → Il a une grande difficulté à accéder au sens des marqueurs grammaticaux qui permettent de faire des liens entre les informations (connecteurs logiques du type « parce que ou à cause de », préposition, marqueurs temporaux « pendant que … » adverbes, conjonctions….) → Il se noie dans le bain de langage énorme de la classe. Certains signes marquent alors son mal être : - écholalie pour attirer notre attention sur ses difficultés, - gestes répétitifs qui le calment et le rassurent mais sont la marque d’une grande agitation intérieure, - semble absent (effondrement de la pensée) - fuit la situation (s’échappe de la classe), parfois devient violent → Etre attentif à tous ces signes qui marquent la souffrance intérieure dans laquelle se trouve l’enfant afin de pouvoir prévenir les crises → Il se perd dans les consignes ou les messages verbaux trop longs, il a du mal à percevoir le sens global, à construire les liens logiques, à construire des inférences et à entrer dans l’implicite → S’exprimer le plus explicitement possible, utiliser lorsque la situation le permet des supports visuels (pictogrammes, images, photos…), s’appuyer sur sa mémoire des événements déjà vécus (comme on l’a fait hier, tu te souviens de……) → Rassurer l’enfant, lui proposer de quitter la classe (avec son AVS) pour un lieu plus calme lorsqu’il se sent (ou que nous le sentons) submergé) → Reformuler la consigne pour lui en utilisant des phrases simples et courtes, si possible accompagnées d’aides visuelles, faire reformuler → Il utilise difficilement les pronoms et les comprend mal → Les diverses façons de nommer une personne (prénom, fonction, pronom, surnom….) compliquent son accès au sens → Clarifier son discours, faire reformuler ce qu’on attend de lui ou le sens du message verbal, utiliser les redondances (doubler le pronom par le prénom par ex) → Expliciter ce qui est essentiel et ce qui est secondaire → Il a du mal à hiérarchiser les informations, il catégorise, abstrait et généralise très difficilement → Il ne différencie pas les détails et les informations importantes (parle de la couleur de la poubelle après une visite au musée par exemple) → Il est sollicité par trop d’informations, de perceptions sensorielles → Il ne réagit pas suite à une consigne collective, ne semble pas l’entendre, semble dans son monde → Interpeller l’enfant personnellement pour qu’il puisse comprendre que la consigne s’adresse (aussi) à lui, lui rappeler où on est (en classe) et ce qu’on est en train de faire → Sa connaissance du lexique peut être surprenante : limitée dans les domaines de la vie courante mais très précise dans son champ d’intérêt particulier → Il n’accède pas au double sens de certains mots ou formules, n’accède pas au second degré, à l’humour, ne comprend pas les expressions ou les idiomatiques de la langue → Faire reformuler et expliciter son discours, prévenir lorsqu’on plaisante, expliquer les expressions → Tenir compte de ses difficultés spécifiques, clarifier avant ce qu’il va être important de retenir ou de faire (résumer une histoire en quelques phrases simples avant de la lire…), hiérarchiser avec lui en classant les informations à retenir Difficultés spécifiques Interactions sociales : participation aux activités et aux jeux Incidence possible en classe COMMENT L’AIDER ? → Il a beaucoup de difficulté à reproduire (les gestes, les actions, les sons…) par imitation. Son imitation est souvent partielle, et / ou différée, avec de fréquents problèmes de dyspraxie → Il ne sait pas comment utiliser les objets / les jouets /le matériel de façon appropriée, même après avoir observé l’adulte et/ou les autres élèves De manière générale, il lui faut davantage de temps pour apprendre, puisque ses capacités d’imitation très limitées ne lui permettent pas d’acquérir ainsi certaines compétences fondamentales (en particulier dans le domaine de la socialisation et de la communication), ni de s’intégrer aux activités collectives en imitant ses pairs → Il n’agit pas spontanément par imitation de ses pairs Dans les espaces de jeu libre, favoriser les situations d’imitation d’autres élèves, avec l’aide de l’adulte pour commencer (démonstration, guidance physique si besoin…) en (très) petit groupe → Les jeux et les activités sont perturbés par une utilisation inadéquate des objets ou des jouets. Les objets ou les jouets, sont détournés de leur usage courant pour des activités ritualisées (par exemple, faire tourner les roues d’une petite voiture plutôt que de la faire rouler, agiter un feutre devant ses yeux au lieu l’utiliser pour colorier…) → Il observe les autres élèves et semble s’intéresser à leurs jeux ou à leurs activités mais n’y participe pas → Il s’intéresse à certains objets, certains jeux, certaines activités de la classe en individuel (seul ou en relation duelle avec l’adulte), mais refuse toute participation aux ateliers et aux activités collectives → Il peut avoir des difficultés à coordonner le regard et le geste (coordination oculomotrice), ou les deux mains ensemble (coordination bimanuelle) → Montrer à l’élève comment utiliser correctement les objets, les jeux, le matériel de la classe, même les plus simples et les plus courants, car il doit le plus souvent tout apprendre de façon progressive et méthodique. Pour ce faire, l’adulte fera une première démonstration devant l’enfant (ou à coté), puis le sollicitera pour qu’il reproduise l’action (imitation en parallèle ou en miroir), si besoin en l’aidant physiquement à accomplir le geste voulu. → Il ne joue pas aux jeux symboliques ou de « faire semblant » ; il ne participe pas aux jeux correspondant à son âge avec les autres enfants dans les espaces de jeux → Il se saisit d’un objet, puis détourne le regard ; il ne regarde pas ce qu’il fait → Il ne parvient pas à accomplir les gestes de la vie quotidienne, les actions courantes → Il ne parvient pas à reproduire les gestes des comptines, les actions en séance de motricité, les gestes graphiques etc.… par imitation de l’adulte ou de ses pairs → Travailler sur les objets et leur utilisation à partir de situations et d’activités concrètes, en mettant l’accent sur les actions associées à chaque objet (les ciseaux pour découper ; le verre pour boire etc.…) → Observer quels sont les objets, les jeux, les activités qui semblent intéresser l’élève, puis lui montrer comment utiliser ces objets de manière adaptée, d’abord en relation duelle avec l’adulte (démonstration préalable et/ou simultanée ; en face à face ou en parallèle, selon ce qui semble le mieux correspondre à l’enfant…) ; puis, inclure progressivement dans cette activité ou ce jeu, un camarade, puis 2 ou 3, afin d’amener l’élève à pouvoir participer à une activité collective en petit groupe → Rassurer, verbaliser l’autorisation de regarder puis de faire → Tenir compte des difficultés de l’élève dans ce domaine, et lui proposer des activités adaptées → Entraîner la coordination oculo-manuelle et la coordination bi-manuelle par des activités scolaires spécifiques adaptées à son niveau (encastrements, enfilage de perles, découpage…) Difficultés spécifiques Attitude face à la tâche Incidence possible en classe COMMENT L’AIDER ? → Il a des difficultés à s’adapter à un nouvel environnent, à de nouvelles personnes, les changements de lieu ou d’activité sont anxiogènes → Il refuse de participer à de nouvelles activités, il ne s’engage pas dans la tâche, résiste si on insiste, les comportements inadaptés (écholalie, gestes répétitifs, auto agression) font leur apparition. → Utiliser un emploi du temps visuel personnel (pictogrammes, photos, mots si l’enfant est lecteur) présentant la déroulement de sa journée (ou de sa matinée) afin de lui permettre d’anticiper les changements d’activités ou de lieu (récréation, cantine, bibliothèque ….) et de structurer le temps de classe. → Il ne saisit pas spontanément les règles de fonctionnement de la classe et de ses différents lieux → Il se lève et quitte sa table pour se rendre dans une autre classe ou au coin jeux de la classe (on lève le doigt pour parler à sa table, on chuchote au coin bibliothèque par ex) → Expliciter tous les codes implicites de la classe (ici on lève le doigt, ici on chuchote, ici tu peux choisir ton puzzle, ici tu fais le travail que je te donne …..) → Il refuse les activités proposées, tente de s’en échapper pour aller vers les activités plus ludiques → Expliciter ce qu’on attend de lui de façon ferme et bienveillante, revenir systématiquement sur l’emploi du temps individuel → Il refuse de faire son travail ou le bâcle → Le rassurer sur nos attentes et sa capacité à réussir → Il ne comprend pas qu’il doit accomplir certaines tâches avant de se consacrer aux activités plus ludiques → Disposer des supports visuels (affiches) dans les différents lieux de la classe pour préciser le comportement attendu → S’assurer que la consigne a bien été comprise → Adapter le travail donné (quantité, difficulté) et proposer des outils d’aide. Valoriser les réussites → Alterner les activités nécessitant une forte implication intellectuelle avec des activités plus ludiques (puzzle, ordinateur, coin bibliothèque) en fonction de ses goûts. Il ne s’agit pas de permettre ses activités lorsque le travail est achevé, il ne s’agit pas de récompense, elles doivent être prévues et donc présentées dans l’emploi du temps personnalisé Ses difficultés de compréhension du langage oral ne lui permettent pas d’accéder à une consigne complexe ou implicite. → Il semble avoir compris, s’engage dans la tâche et la mène à son terme mais l’exécute mal car il n’a perçu que quelques mots isolés dans la consigne → Reformuler la consigne individuellement en utilisant des phrases simples, faire reformuler ce qu’on attend par l’enfant → Il a du mal à traiter une succession d’informations, à les organiser et à les hiérarchiser → S’engage dans la tâche mais ne termine pas le travail → Utiliser les supports visuels (images, pictogrammes) si c’est possible → Fractionner la consigne au fur et à mesure de l’avancement du travail, attention toutefois à ne pas perdre le sens de l’activité en fractionnant trop le travail intellectuel → Ses difficultés de compréhension de la langue orale persistent à l’écrit même s’il a acquis des compétence de lecteur → Le sens d’un texte dans sa globalité lui échappe → Il ne construit pas ou peu d’inférence, l’implicite reste obscur (reprises anaphorique, chronologie, liens entre les personnages) → Expliciter et construire l’implicite du texte, traduire le texte en images séquentielles lorsque c’est possible (en utilisant les illustrations du livre par ex), utiliser les support visuels pour associer les personnages aux différents noms ou mots donnés dans le récit …..