EDITO Prix de vente au N° : • Papier : 15 € TTC • Version électronique : 4,95 € TTC (Rubrique Espace abonnement sur www.santelog.com) Tarif d’abonnement : • Papier : 1 an - 6 numéros : 59 € TTC • Version électronique : 1 an - 7 numéros 29 € TTC Date de publication : 15 novembre 2011 Daté novembre-décembre 2011 Editeur : AlliedhealtH SAS Directeur scientifique : Dr Martine Soudani, Médecin gérontologue, médecin coordonateur du Centre d’action sociale de la ville de Paris, Membre du réseau Mémoire Aloïs. Comité scientifique : Dr Sylvie Meaume, Chef de service gérontologie Hôpital Charles-Foix, Ivry-sur-Seine Pr Marysette Folliguet, Chef de Service d’Odontologie Hôpital Louis Mourier-Colombes Michel Jacquet, médecin directeur Santé service Limousin (HAD et SID) Nathalie Masseboeuf, Diététicienne, Groupe Hospitalier Pitié-Salpêtrière Paris Roselyne Vasseur, Directrice des soins, Hôpital Necker, Paris Pascaline Noisette, Infirmière, Présidente de la Société des Infirmières en Pathologie Vasculaire (SIPV) Frédérique Debbiche, cadre infirmier, chargée de cours Filière soins infirmiers Haute école de santé - Genève Claude Neuveu, Cadre de santé, Président de l’Association ARESSAD (Association des responsables de services de soins infirmiers à domicile), Directeur de SSIAD Pierre Pérochon, Diététicien-nutritionniste, membre de l’AFDET (Association Française pour le Développement de l’Education Thérapeutique), de l’AFDN (Association Française des Diététiciens-Nutritionnistes), du CEDE (Club Européen des Diététiciens de l’Enfance), de la SFA (Société Française d’Alcoologie), du réseau «Diabète-Nutrition 37», du CLAN (Comité Liaison Alimentation Nutrition) du CHRU de Tours, du Conseil de Pôle Alcoologie et de la CSIRMT (Commission des Soins Infirmiers, de Rééducation et Médico-Techniques) du CHLS. Blandine Autrand, Cadre de santé en Maison de retraite Nicole Hubert, Infirmière, Cadre Transverse, membre du Conseil d’administration et référente Dom Tom de l’Association Française des Infirmier(es) de Cancérologie (AFIC) Brigitte Le Guyader, Infirmière Libérale - Meylan (38) D.U. Plaies et Cicatrisations Marie Bombail, Chargée de Mission à l’Association Française des Infirmier(e )s de Cancérologie (AFIC) Didier Fabrègues, Kinésithérapeuthe, Marseille Sylvain Debernardi, Podologue, Marseille Les vitamines, dont le rôle majeur est connu depuis le 19e siècle, n’arrêtent pas de nous surprendre comme nous le démontre Claudette Dieuleveut dans ce dossier de ce SAD 23. Cette nutritionniste nous expose les propriétés des vitamines, mais aussi celles des oligo-éléments et des minéraux ; elle en précise les besoins journaliers, les sources d’apports, les risques de carences, et leur supplémentation éventuelle. Elle nous explique la nécessité de l’équilibre et de la diversité alimentaire, et souligne le rôle du soignant ou de l’aidant pour convaincre sur les grands principes nutritionnels (3 à 4 produits laitiers par jour, 5 fruits et légumes...) et repérer les risques de carences. Si la nutrition est un pilier du soin, l’approche globale en est un autre. Elle comporte la sensibilisation de tous, et l’accompagnement. En effet, nul n’est à l’abri d’une mauvaise hygiène de vie, comme le confirme une étude sur les IDE de nuit qui a mis en évidence un risque accru de maladie cardiaque chez ces professionnels. Cette approche globale est aussi un enjeu européen. Le bilan de 4 ans de réduction de dette en Grèce et son impact sur la santé des « gens ordinaires » en est d’ailleurs la confirmation. L’accompagnement de nos patients à l’annonce du diagnostic est également déterminant pour le suivi thérapeutique quelque soit le degré de la maladie. Pour illustration, il a été démontré que lors d’un diabète, les patients de type 2 rencontrent plus de difficultés pour accepter leur maladie que ceux de type 1. L’application des bonnes pratiques et des innovations thérapeutiques nécessitent une actualisation constante de nos connaissances comme celles relatives aux nouvelles recommandations de prescription des médicaments de la maladie d’Alzheimer. Notez, que ce numéro détient aussi une bonne nouvelle, l’augmentation de 16 années de l’espérance de vie des patients atteints du VIH en l’espace d’une décennie Enfin une qualité des soignants à cultiver est la curiosité, nous vous annonçons donc la découverte du nouveau plus grand virus, le Chilensis Megavirus, vieux de plusieurs milliards d’années. M.S. Votre revue est également accessible sous format électronique sur www.santelog.com Sous un format pdf identique à la revue papier, feuilletable, téléchargeable, imprimable, accessible gratuitement à partir de vos codes d’accès au site par vos collègues ou vos équipes, plus écologique ! Cette nouvelle version électronique répond à la fois aux demandes des abonnés, au mode de consultation plus fréquent par Internet, à un mode d’édition plus « écologique », à un accès plus large et moins coûteux à l’information professionnelle santé. Pour accéder à cette version électronique, vous devez être abonné(e) à la revue papier et inscrit(e) sur www.santelog.com Les revues santé log adhérent au Abonnements Stratégie Conseiller des rédactions Santé Log - Service abonnements BP 1 - 59361 Avesnes-sur-Helpe cedex [email protected] - 03 27 56 38 57 Stratégie générale : Daniel Zumino (associé fondateur) Stratégie financière et régie : Emmanuel Russel (associé) Associés : Dr Pierre-Emmanuel Aubert, Philippe Col, Pierre Créau, Arnaud Delattre, Guy-Charles Fanneau de la Horie, Bernard Farkas, Hervé Gicquel, Jérôme Perrod, Chris Spencer, Laurent Wiernik Accompagnement : Incubateur Multimédia Belle de Mai Imprimé par Bernard D’HONT Impressions 66, rue Jean-Baptiste Lebas – 59910 Bondues Commission paritaire : 0313 T 892 68 ISSN : 1961-3407 Dépôt légal : novembre 2008 Directrice de publication : Pascale Bernanose [email protected] Vincent Chagué Actualités P. B. Dossier Coordination Pierre Pérochon (P. P.), diététiciennutritionniste ; rédaction Claudette Dieuleveut, diététicienne-nutritionniste Libérale - Formateur PNNS, validation Martine Soudani. Conseil éditorial, PAO Groupe Composer 26, rue Marie-Magné - BP 33167 31027 Toulouse cedex 3 05 62 21 46 10 Publicité Web et revues : Directeur de clientèle : Aurélien David- 01 83 64 06 69 [email protected] ou [email protected] Opérations spéciales, partenariats : [email protected] Conseiller abonnements : Xavier Granata, Propublic Service clients : Martine Delattre Abonnements sur congrès médicaux : Info-Presse - Frédérique Stoyanov 01 46 88 09 23 Web santelog.com est certifié selon Conseil stratégique web : Benjamin Bühler Développement web : François Pierron, Kauriweb, 05 63 62 87 15 Coordination éditoriale web et blog : Pierre Pérochon Administration, comptabilité Didier Merle, Cabinet @bp, Vitrolles AlliedhealtH - La Bastide Neuve - Leyes Sud - 13680 Lançon © AlliedhealtH SAS Tous droits réservés. santé log – Soin à domicile n° 23 – Novembre/Décembre 2011 3 SOMMAIRE Edito .................................................................................................................................................................... 3 Actualités ................................................................................................................................................... 7 Diabète de type 2 : 29 % des patients ne surveillent pas leur glycémie Q Infirmières de nuit, risque de maladie cardiaque accru QBienvenue à Chilensis Megavirus, le plus grand virus du monde QSanté publique : la crise financière, une tragédie grecque QVIH : 16 ans d’espérance de vie en plus, en 10 ans seulement Dossier Vitamines et minéraux pour le sujet âgé Epidémiologie de la carence .................................................................................................... 14 Les vitamines............................................................................................................................ 15 Les minéraux et oligo-éléments ............................................................................................... 21 Vitamines, minéraux et oligo-éléments en pratique ................................................................. 27 Les situations a risque.............................................................................................................. 28 Rôle des aidants et des soignants ........................................................................................... 32 13 Savoir Médicaments de la maladie d’Alzheimer : la HAS révèle les résultats de sa réévaluation ... 34 © Fotolia.com - Yuri Arcurs Attention, 1 encart Santé log est asilé dans l’ensemble des exemplaires santé log – Soin à domicile n° 23 – Novembre/Décembre 2011 5 ACTUALITÉS Diabète de type 2 : 29 % des patients ne surveillent pas leur glycémie L’annonce d’une maladie chronique provoque un véritable bouleversement dans la vie du patient. Deuil de la bonne santé, renoncement à certains projets de vie, isolement, déni et incompréhension, le patient diabétique, à l’annonce du diagnostic, comme dans toutes les maladies chroniques passe souvent par plusieurs de ces phases avant d’accepter sa situation. patients diabétiques Près de Près de 3 millions milli mi llions ons de pa patie tients nts di diabé abétiq tiques ues son traités en France (2009) et le taux de prévalence du diabète traité est estimé à 4,4 % (Visuel American Diabetes Association) Un mécanisme d’adaptation souvent plus difficile pour le diabète de type 2 : Le patient, selon son type de diabète, s’adapte différemment à la maladie. Le changement est plus radical et plus rapide pour les patients diabétiques de type 1 qui sont traités dès le diagnostic avec plusieurs injections quotidiennes d’insuline alors que pour les patients diabétiques de type 2, l’entrée dans la maladie est plus lente avec un traitement par antidiabétiques oraux pendant plusieurs années avant d’accéder à un traitement par insuline. Des contraintes à surmonter : Outre le choc émotionnel, de nouveaux paramètres tels que le suivi rigoureux de la prescription médicale, l’adoption de règles hygiéno-diététiques, l’autosurveillance de la glycémie sont autant d’éléments qui déstabilisent le patient avec comme corolaire le développement d’un stress auquel il ne sait pas toujours faire face. Accepter la maladie, c’est optimiser le succès de la prise en charge. L’entourage, mais aussi l’engagement du personnel médical sont essentiels. L’éducation thérapeutique contribuera étape par étape à rendre le patient autonome dans sa vie quotidienne avec le diabète et responsable. Informer le patient sur les aides psychologiques et son traitement, l’éduquer aux bons gestes mais aussi sur sa maladie sera la base d’une relation médecin-patient réussie. Le Dr Christophe André, psychiatre et psychothérapeute (hôpital Sainte-Anne, Paris) rappelle que pour le diabète, comme pour toutes les affections chroniques, les difficultés sont différentes selon les moments. Dans la phase de début, ce sont des problèmes liés au deuil de la bonne santé, au renoncement à certains projets de vie ; et aussi des émotions douloureuses d’inquiétude, des sentiments d’injustice, parfois de la honte à être malade. recommande la HAS(1)(2). Cela permet de maintenir l’équilibre glycémique pour prévenir les complications vasculaires micro et macroangiopathiques à long terme et éviter les complications métaboliques aiguës. Pourtant, plus de 60 % des patients diabétiques ne suivent pas les recommandations qui leur ont été données : 6 % des patients diabétiques de Type 1 et 29 % des patients diabétiques de Type 2 traités par insuline n’effectuent jamais, ou moins d’une fois par mois, la mesure de leur glycémie... Puis sur la durée, ce sont en général des difficultés liées à l’acceptation de la maladie. Le rôle de l’infirmière et des soignants en général est donc primordial dans cet accompagnement psychologique, jusqu’à aller rechercher les inquiétudes qui ne sont pas exprimées. Permettre au patient d’être autonome et de prendre le contrôle de son diabète, avec l’aide éventuelle de son entourage permettra au patient de préserver sa qualité de vie et de vivre, normalement, en toute autonomie. Prendre le contrôle pratiquer l’AutoSurveillance Glycémique (ASG), comme le SOURCES : Conférence Les Educationnels de Lifescan HAS 1. Bon usage des dispositifs médicaux. Indications et prescription d’une AutoSurveillance glycémique chez un patient diabétique. Octobre 2007. 2. Bon usage des technologies de santé. L’AutoSurveillance Glycémique dans le diabète de type 2 : une utilisation limitée. Avril 2011. (Visuel ADA) santé log – Soin à domicile n° 23 – Novembre/Décembre 2011 7 DOSSIER Vitamines et minéraux pour le sujet âgé sommaire EPIDÉMIOLOGIE DE LA CARENCE ....................................... 14 LES VITAMINES ...................................................................... 15 LES MINÉRAUX ET OLIGO-ÉLÉMENTS ................................ 21 VITAMINES, MINÉRAUX ET OLIGO-ÉLÉMENTS EN PRATIQUE ......................................................................... 27 LES SITUATIONS A RISQUE .................................................. 28 © Fotolia.com - Yuri Arcurs RÔLE DES AIDANTS ET DES SOIGNANTS........................... 32 Auteurs et remerciements : Auteur : Claudette Dieuleveut, Diététicienne Nutritionniste LibéraleFormateur PNNS. Dossier coordonné et validé par Pierre Pérochon, Diététiciennutritionniste, CH Louis Sevestre, et Martine Soudani, gérontologue. Les effets du vieillissement, phénomène inévitable, peuvent être minorés ou retardés si l’alimentation couvre les besoins en éléments antioxydants (vitamines et minéraux) qui permettent de lutter contre la formation de radicaux libres. Au quotidien, les repères de consommation du PNNS permettent d’atteindre cet objectif, sans avoir forcément recours à une complémentation. Les soignants ont un rôle essentiel à jouer à la fois pour prévenir et prendre en charge les situations de carence, en particulier chez le patient âgé. C. Dieuleveut Préparation : P. Bernanose. A lire sur le web Chaque article du dossier est désormais précédé d’une URL réduite (ex : santelog.com/id2301) pour vous permettre, une fois « loggué » sur notre site d’accéder plus facilement à nos contenus. santé log – Soin à domicile n° 23 – Novembre/Décembre 2011 13 DOSSIER A lire sur le web www.santelog.com/id2301 Epidémiologie « de la carence » Aujourd’hui, l’ostéoporose est la cause de 130 000 fractures par an. 48 % de sujets âgés présentent des valeurs de Vitamine (Vit.) D inférieures à la limite de carence (plus de 90 % chez les sujets institutionnalisés), 24 % des carences en Vit. B12 et 5 % de sujets âgés vivant à domicile présentent des carences en Zinc. Les études divergent parfois sur l’évaluation de la prévalence des carences en Vit. B1, B2, B6, B9, C, E qui peuvent aller de 5 à 70 % selon les situations. Le vieillissement n’en est pas la seule cause. Le vieillissement est un processus biologique inévitable pour les organismes vivants. Il correspond à l’ensemble des processus physiologiques et psychologiques qui modifient la structure et les fonctions de l’organisme à partir de l’âge mur. Il est la résultante des effets intriqués de facteurs génétiques et de facteurs environnementaux auxquels est soumis l’organisme tout au long de la vie. C’est un processus lent et progressif qui doit être distingué des effets des maladies. L’alimentation fournit des macro et des micronutriments • des macronutriments : Protéines, lipides, glucides dont les besoins et apports s’évaluent en g, et qui ont un rôle énergétique. • des micronutriments : vitamines, minéraux et oligoéléments dont les besoins et apports s’évaluent soit en mg soit en μg, sans rôle énergétique. Cependant, si les besoins sont faibles, leur présence est primordiale. En tant que co-enzymes, ils permettent le bon déroulement des différents processus métaboliques de l’organisme. Car l’état de santé d’une personne âgée résulte habituellement des effets du vieillissement et des effets additifs de maladies passées, actuelles, chroniques ou aigües. Tous les mécanismes responsables du vieillissement ne sont pas élucidés. Cependant, les progrès de la recherche permettent aujourd’hui de mieux appréhender certains facteurs intervenant dans ce processus : - les facteurs génétiques - la protection contre les radicaux libres et le stress oxydatif - la glycation non enzymatique des protéines (réaction entre un glucide et une protéine générant des protéines glyquées (non destructibles) qui s’accumulent en jouant un rôle aussi dans la genèse de certaines maladies) Le stress oxydatif ou oxydant C’est l’ensemble des mécanismes qui se produisent lorsque l’oxygène ou des formes dérivées interagissent avec certaines molécules en provoquant des dégradations. Se forment alors des molécules appelées Radicaux libres, des atomes ou groupes d’atomes très instables. Leur principal danger vient des dommages qu’ils peuvent provoquer lorsqu’ils réagissent avec des composants cellulaires importants tels que l’ADN ou la membrane cellulaire, avec risque de multiplication anormale des cellules, entraînant un dysfonctionnement ou une mort cellulaire, un cancer. 14 Novembre/Décembre 2011 – Soin à domicile n° 23 – santé log L antioxydants Les ti d t sontt llargementt présents é t dans d nos aliments, dans les agrumes et petits fruits rouges, caroténoïdes dans les fruits jaunes et rouges Source/visuel PNNS. Les radicaux libres nocifs sont produits dans l’organisme au cours du métabolisme normal, mais plus encore en cas d’exposition à diverses agressions de l’environnement (agents infectieux, pollution, UV, fumée de cigarettes, rayonnement). Ces radicaux peuvent être neutralisés par des substances anti-oxydantes présentes dans notre alimentation : Vitamines A, C, E, sélénium, zinc, cuivre, manganèse. Les antioxydants sont largement présents dans nos aliments : vitamine C dans les agrumes et petits fruits rouges, caroténoïdes dans les fruits jaunes et rouges (en particulier le bêta carotène dans la carotte, les abricots, les mangues), vitamine E dans les huiles végétales, sélénium et zinc dans les poissons, les céréales complètes et la viande. Le pouvoir antioxydant d’un aliment s’exprime en unités ORAC (Oxygen Radical Absorbance Capacity) qui mesure la capacité de l’aliment à neutraliser le radical peroxyde. Parmi les légumes, la tomate, le cresson, l’ail, le chou vert, l’épinard, l’asperge, le chou de Bruxelles, le brocoli, la betterave, le poivron rouge ont les plus fortes concentrations d’antioxydants, du fait de leur riche teneur en vitamine C et caroténoïdes. Le meilleur moyen de lutte est donc une alimentation équilibrée et de qualité qui à la fois évitera la formation excessive de radicaux libres et fournira suffisamment d’antioxydants. • • DOSSIER A lire sur le web www.santelog.com/id2302 Les vitamines Molécules indispensables à l’organisme pour réaliser des réactions chimiques clés pour l’être humain comme par exemple la transformation d’énergie (les glucides en adénoside5 triphosphate ou ATP). L’apport quotidien est obligatoire puisque l’organisme ne sait pas les synthétiser (hormis la Vit. D). Leur caractère essentiel a été mis en évidence au 19e siècle à travers les pathologies de carence : béribéri (Vit. B1), rachitisme (Vit. D), scorbut (Vit. C), pellagre (Vit. B3). On les classe en deux catégories, selon le milieu dans lequel on les trouve : • Les vitamines hydrosolubles qui peuvent donc être perdues dans l’eau de cuisson • Les vitamines liposolubles qui ont un métabolisme comparable à celui des lipides Les vitamines hydrosolubles La Vitamine C ou acide ascorbique : Le syndrome spécifique de carence majeure est le scorbut qui se manifeste par des oedèmes et des hémorragies, notamment buccales. Si la carence dure plusieurs mois, elle entraîne la mort (chez les marins des siècles passés par exemple). C’est un antioxydant puissant, • Un « piégeur » de radicaux libres. • Elle intervient dans les réactions d’hydroxylation, nécessaires à la synthèse du collagène, elle améliore l’absorption du fer héminique, et joue un rôle dans l’immunité. • Elle diminuerait la sensibilité à certains allergènes. • Elle joue un rôle capital dans le métabolisme musculaire et cérébral. Carences en Vit. C et risque de maladies : • Certains travaux confirment l’effet protecteur des apports alimentaires élevés en vitamine C pour les cancers du tractus aéro-digestif supérieur (oesophage, estomac, bouche et pharynx), du pancréas et du col de l’utérus. • La Vit. C atténue les conséquences de la chimiothérapie et radiothérapie dans le traitement des cancers, elle freinerait aussi le développement des cellules cancéreuses. • Un faible apport de Vit. C serait en lien avec le développement de la cataracte. • Il existe une relation directe entre faible taux de Vit. C et risque de lithiase biliaire. Vit. C et cuisson, attention ! Une caractéristique de la Vit. C est d’être sensible à la lumière et à la chaleur. La perte de Vit. C peut être de 90 % en cas de cuisson prolongée. La présence de certains sels minéraux (fer et cuivre) accélère la destruction vitaminique. C’est pour cette raison qu’il est recommandé d’utiliser des ustensiles de cuisson en inox. Mais où la trouve-t-on ? On la trouve essentiellement dans les légumes et fruits crus, les plus riches étant le kiwi, les agrumes et fruits exotiques, les fruits rouges et le persil. Quels besoins journaliers pour un sujet âgé ? • Ils sont évalués à 100-120 mg. • Ils sont augmentés chez les sujets tabagiques. • On peut observer des situations de carence en cas de non consommation de crudités, et en cas de réchauffement répété des aliments. La Vitamine B1 ou Thiamine La carence se manifeste par le béribéri. Elle peut prendre plusieurs formes cliniques dont : • Une forme neurologique pour laquelle les effets thérapeutiques sont longs à obtenir, • une forme caractérisée par l’atteinte cardiaque et répondant immédiatement à la vitaminothérapie. La Vit. B1 joue un rôle essentiel dans l’assimilation des glucides (les besoins étant liés à la quantité de glucides de l’alimentation). Elle intervient aussi dans le métabolisme des acides aminés et elle améliore la transmission de l’influx nerveux. C’est une des vitamines les plus sensibles à la chaleur en milieu humide. La cuisson en diminue la teneur dans des proportions variant entre 10 à 40 % selon l’aliment et la durée, en partie par l’élimination de l’eau de cuisson. Il n’est pas possible d’en constituer des réserves, c’est pourquoi l’organisme doit en trouver en quantités suffisantes dans son alimentation. Le raffinage des aliments entraîne des pertes importantes dans les apports au quotidien. santé log – Soin à domicile n° 23 – Novembre/Décembre 2011 15 DOSSIER Les vitamines Où la trouve-t-on ? Les apports les plus importants sont dans les levures, les légumineuses, les céréales complètes et la viande de porc. Quels besoins journaliers pour un sujet âgé ? • Ils sont évalués à 1,3 mg pour les hommes, 1,1 mg pour les femmes. • Ils sont augmentés dans les situations d’alcoolisation et de diabète. • Une carence peut survenir chez les gros consommateurs de produits sucrés ayant des apports faibles, chez les alcooliques, en cas de prise d’antiacides, de défaut d’absorption intestinale (résection, Crohn...) et bien évidemment en cas de régimes restrictifs. La Vitamine B2 ou Riboflavine La carence observable en cas d’apports très faibles (exceptionnelle dans les pays occidentaux) se manifeste par des signes cutanéomuqueux et oculaires. C’est un maillon important de la chaîne respiratoire qui intervient aussi dans le métabolisme énergétique, des purines et acides aminés. Elle participe au maintien de la trophicité de la peau, des muqueuses, de la vue. C’est la vitamine la plus répandue dans la nature, il existe donc peu de risques de carence. Elle est assez résistante à la chaleur, mais sensible à la lumière. Parfois, elle est utilisée comme colorant alimentaire du fait de sa couleur jaune. Où la trouve-t-on ? Dans les produits laitiers, viandes-poisson-œufs, céréales complètes et légumineuses. Quels besoins journaliers pour le sujet âgé ? • 1,6 mg pour les hommes et 1,5 mg pour les femmes. • On peut observer des signes de carence en cas de régimes très restrictifs, de résections intestinales, et de pathologies entraînant une anorexie majeure (cancers). Vitamine B3 ou Niacine ou PP La carence se manifeste par la pellagre (lésions cutanées, puis muqueuses digestives avec diarrhée). Il n’existe pas de besoin absolu en Vit. B3 car le nicotinamide (apparenté biologique de la niacine) peut être synthétisé à partir d’un acide aminé : le tryptophane. Cette vitamine participe à la régénération de l’ATP dans toutes les voies métaboliques. 16 Novembre/Décembre 2011 – Soin à domicile n° 23 – santé log Elle est stable à la lumière, à la chaleur et résiste bien à l’oxydation. Où la trouve-t-on ? Surtout dans les produits carnés et la levure de bière. Quels besoins journaliers pour le sujet âgé ? • 14 mg pour les hommes, 11 mg pour les femmes. • Ils peuvent être augmentés dans les situations de cicatrisation. • On peut observer des signes de carence en cas de régimes très restrictifs, d’abus d’alcool et de pathologies entraînant une anorexie majeure (cancers). Vitamine B5 ou acide pantothénique Il n’existe pas de signes de carence du fait qu’elle est très répandue dans tous les aliments d’origine végétale ou animale. C’est un constituant essentiel du coenzyme A qui intervient dans les métabolismes cellulaires des acides gras et dans la cétogenèse. Elle est utilisée dans le traitement des escarres, ulcères variqueux, de certaines entérocolites sans que l’indication ait été réellement démontrée. Quant à l’action sur le cuir chevelu, elle est hypothétique Où la trouve-t-on ? Essentiellement dans les viandes-poissons-œufs, les céréales complètes et légumineuses, les fruits et légumes. Quels besoins journaliers pour le sujet âgé ? • Ils sont de 5 mg. • Ils peuvent être augmentés lors des phénomènes de cicatrisation. • On peut observer des signes de carence en cas de régimes très restrictifs, de pathologies entraînant une anorexie majeure (cancers). Vitamine B6 ou Pyridoxine La carence peut se manifester par des convulsions, des troubles nerveux. Elle intervient dans le métabolisme des acides aminés, la synthèse des neurotransmetteurs, dans les processus de détoxification. Elle améliore le métabolisme musculaire et augmente la résistance à l’effort. Où la trouve-t-on ? Il existe de très nombreuses sources, en particulier les viandes, les céréales et les légumes. Les besoins sont liés à la teneur en protéines de l’alimentation. Quels besoins pour le sujet âgé ? • Ils sont de 2,2 mg. • Un risque de carence peut être observé en cas d’alimentation totalement déstructurée, éliminant de nombreuse catégories d’aliments telles les viandes ou les produits céréaliers. Vitamine B8 ou Biotine Les carences sont rares, d’ordre congénital. La Vit. B8 est coenzyme de multiples réactions métaboliques (acides aminés, corps gras) et intervient dans la néoglucogenèse. trop d’aliments riches en fer, folates et Vit. B12, le risque d’anémie est majoré par ces carences associées. Des doses élevées de folates associées à Vit. B6 et B12, contribuent à faire baisser le taux sanguin d’homocystéine, facteur de risque cardiovasculaire. Où la trouve-t-on ? Les sources sont les produits d’origine animale (viandes, œufs, poissons, laitages). Les besoins journaliers du sujet âgé sont faibles : 60 μg. Quels besoins journaliers pour le sujet âgé ? • Les besoins journaliers du sujet âgé sont de 3 μg. • La pratique du végétarisme et du végétalisme sont des facteurs de carence d’ordre comportemental. • L’existence d’une gastrectomie ou d’une pathologie entraînant une anorexie majeure (cancers) sont aussi des situations à risque. Certaines pathologies entraînant une anorexie majeure peuvent être cependant à risque. Les vitamines liposolubles Vitamine B9 ou Acide folique ou folate Vitamine A ou Rétinol, ProVit. A ou Bétacarotène Où la trouve-t-on ? Essentiellement dans la volaille, les légumes frais, les légumineuses et les œufs. La carence provoque une anémie mégaloblastique, des troubles nerveux et digestifs. Elle intervient dans la synthèse, le fonctionnement et la réparation du matériel génétique (ADN, ARN), dans la synthèse des protéines, la maturation des érythrocytes. Elle favorise la diminution de l’homocystéinémie. On sait aujourd’hui que les folates interfèrent avec la cancérogenèse en contrôlant la synthèse et la réparation de l’ADN. Bien qu’un statut élevé en folates soit associé à une diminution du risque de cancer colorectal, l’administration de doses élevées pourrait augmenter le risque de cancer. Où la trouve-t-on ? Les légumes verts, les abats, les viandes et les œufs ont des teneurs intéressantes. Quels besoins journaliers pour le sujet âgé ? • Ils sont de 400 μg. • Des apports alimentaires insuffisants et une absence de consommation de légumes verts et crudités peut entraîner une situation à risque. Vitamine B12 ou Cobalamine La carence se manifeste sous forme d’anémie par défaut d’absorption. Elle intervient dans les phénomènes d’immunité, la synthèse des érythrocytes. Elle favorise la diminution de l’homocystéinémie. Chez les sujets âgés qui ont perdu l’appétit ou qui ont supprimé, faute d’une dentition en bon état, Bien que l’on puisse rencontrer des définitions légèrement différentes, on s’accorde à dire que le terme Vit. A recouvre l’ensemble des composés naturels présentant une activité biologique comparable à celle du rétinol qui est le principal représentant de cette famille. La carence se manifeste par la xérophtalmie et l’hyperkératose. Elle intervient dans la vision (surtout des formes et crépusculaire), la protection des épithéliums, la croissance, l’immunité et la synthèse des glycoprotéines pour la sécrétion du mucus. C’est un Antioxydant. Vit. A et risque de maladies : • L’incidence de la dégénérescence maculaire peut être inversement liée à l’apport de certains caroténoïdes. Ces données sont compatibles avec leur présence au niveau de la rétine : ils protègent contre les dommages photo-induits. • Certains travaux confirment l’effet protecteur des apports alimentaires élevés en caroténoïdes (bêta carotène) pour les cancers du poumon, du tractus aérodigestif supérieur. (Par contre la supplémentation en bêta-carotène à long terme et à doses pharmacologiques augmente légèrement l’incidence du cancer du poumon chez le fumeur). Où la trouve-t-on ? Les sources de Vit. A sont le beurre, les fromages, les œufs, les huiles de poisson, les foies. Les sources de bêta carotène sont les fruits et légumes pigmentés (épinards, persil, carottes, tomates, melon, abricot, etc...) santé log – Soin à domicile n° 23 – Novembre/Décembre 2011 17 SAVOIR Q A lire sur le web www.santelog.com/id2307 Médicaments de la maladie d’Alzheimer : la HAS révèle les résultats de sa réévaluation La Commission de la Transparence, en charge de l’évaluation des médicaments au sein de la Haute Autorité de Santé, conclut à un intérêt thérapeutique faible des médicaments de la maladie d’Alzheimer. Elle recommande de limiter leurs prescriptions à un an, renouvelable sous conditions strictes. Consciente du problème de santé publique majeur que représente cette maladie et la détresse de l’entourage des malades, la Haute Autorité de Santé rappelle que la prise en charge de cette maladie ne doit pas se limiter à une prescription médicamenteuse mais doit être globale. La Commission de la Transparence a considéré qu’il n’y a pas de différence de tolérance et d’efficacité entre les quatre médicaments et qu’ils n’apportent pas d’amélioration du service médical rendu. Des conditions de prescription plus strictes La mal maladi maladie adie e d’Al d d’Alzheimer ’Alzhe zheime imerr touc ttouche ouche he plu plus s de de 800 800 000 pe perso personnes rsonne nnes s en France (Visuel Alzheimer’s Association) A la suite de nouvelles données scientifiques, La Commission de la Transparence de la Haute Autorité de Santé avait décidé de réévaluer dès 2011 les quatre médicaments de la maladie d’Alzheimer disponibles à l’heure actuelle. Quatre médicaments ont été réévalués : Ebixa (Lundbeck), Aricept (Eisai), Exelon (Novartis Pharma et Reminyl (Janssen Cilag). Aucun des membres de la Commission de la Transparence qui a participé à la réévaluation ni aucun des quatre experts recrutés sur appel à candidature pour fournir un rapport d’expertise scientifique n’ont de lien d’intérêts avec l’une de ces firmes. Les débats, entamés le 20 juillet dernier, se sont achevés le 19 octobre dernier. Un service médical rendu faible : Le rapport entre l’efficacité de ces médicaments et leurs effets indésirables est jugé faible par la Commission de la Transparence : • des effets au mieux modestes : une efficacité versus placebo principalement établie sur la cognition à court terme et dont la pertinence clinique reste discutable, • un risque de survenue d’effets indésirables pouvant nécessiter l’arrêt du traitement (troubles digestifs, cardiovasculaires et neuropsychiatriques notamment), • un risque accru d’interactions médicamenteuses du fait de la polymédication habituelle chez les patients âgés. 34 Novembre/Décembre 2011 – Soin à domicile n° 23 – santé log Les traitements de la maladie d’Alzheimer sont prescrits au patient pour une durée d’un an. Au bout de six mois, la poursuite du traitement doit faire l’objet d’une réévaluation attentive du médecin prescripteur. En effet, si le patient répond au traitement en atteignant les objectifs fixés (stabilisation ou ralentissement du déclin cognitif par exemple) et s’il n’a pas subi d’effet indésirable grave et/ou altérant sa qualité de vie, le traitement pourra être poursuivi jusqu’à un an. Au-delà d’un an, la Commission de la Transparence recommande que le renouvellement du traitement soit décidé en réunion de concertation pluridisciplinaire réunissant le patient (si son état le permet), son aidant, le médecin traitant, le gériatre et le neurologue ou le psychiatre, afin d’assurer un suivi de qualité et personnalisé. Si ce groupe donne son accord et si l’efficacité a été maintenue, alors le traitement pourra être reconduit. L’actualisation des recommandations de bonne pratique sur la prise en charge de la maladie d’Alzheimer est en cours de préparation par la Haute Autorité de Santé et leur publication devrait intervenir d’ici la fin de l’année 2011. Ces recommandations, qui reprendront les conclusions de la CT sur les traitements médicamenteux, aborderont principalement le diagnostic et la prise en charge des malades et de leur entourage. • • SOURCE : Communiqué de la Haute Autorité de Santé du 27 octobre 2011.