Rapport final Caractérisation écologique et chimique de 12

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Rapport final
Caractérisation écologique et chimique de 12 champignons
forestiers en vue d'une mise en marché dans le domaine des
nutraceutiques, cosméceutiques et pharmaceutiques
Dans le cadre des travaux de Forêt modèle du Lac-Saint-Jean
La Doré
Mars 2014
Référence à citer :
Godin, L. 2014. Caractérisation écologique et chimique de 12 champignons forestiers en
vue d'une mise en marché dans le domaine des nutraceutiques, cosméceutiques et
pharmaceutiques. Dans le cadre des travaux da la Forêt modèle du Lac-Saint-Jean,
Coopérative de solidarité forestière de la Rivière-aux-Saumons et FauENord. 46 pages +
annexes.
ii
RÉSUMÉ
Les régions du Saguenay-Lac-St-Jean et du Nord-du-Québec abritent une diversité
importante de produits forestiers non-ligneux. Parmi ceux-ci, les champignons forestiers
présentent un fort potentiel de récolte et de mise en valeur. Pourtant, leur marché est bien
peu développé et les connaissances relatives à leur lieu et leurs conditions de croissance
sont encore à l’état fragmentaire. Ce projet vise à améliorer les connaissances sur
l’écologie de certaines espèces de champignons sauvages et d’être en mesure de
développer
de
nouveaux
marchés
innovants
(cosméceutique,
pharmaceutique,
nutraceutique, etc.) autre que l’alimentaire. Les inventaires sont prévus sur une période
de trois ans, de la fonte des neiges jusqu’à la fin de la saison de fructification, soit en
octobre. Dans un premier temps, différents sites d’intérêt pour la récolte ont été
sélectionnés à l’aide de cartes écoforestières. Par la suite, des virées ont été réalisées dans
les peuplements accessibles où il y a présence de champignons et répétées tout au long de
la période de croissance des espèces ciblées. Jusqu’à maintenant, 150 parcelles
d’inventaire ont été réalisées au Saguenay-Lac-Saint-Jean (87 en 2012 et 63 en 2013) et
6 707 talles de champignons ont été découvertes par l’équipe (4 551 talles en 2012 et
2 156 talles en 2013). Dans la région du Nord-du-Québec, ce sont 215 parcelles
d’inventaire qui ont été réalisées en deux ans (84 parcelles en 2012 et 131 parcelles en
2013) et 2 297 talles qui ont été découvertes (1390 talles 2012 et 631 talles en 2013).
Aussi, des analyses auront lieu au laboratoire LASEVE de l’Université du Québec à
Chicoutimi afin d’évaluer l’activité biologique des extraits de champignons à l’aide de
modèles cellulaires en culture (anti-inflammatoire, immunostimulante, anticancéreuse).
Finalement, des sondes ont été installées dans les parcelles jugées les plus productives au
début de la deuxième année afin de mesurer la température et l’humidité du sol, de même
que les précipitations. Après deux ans d’inventaire, plusieurs similitudes sont apparues
chez certaines espèces de champignons (type écologique, peuplement, âge, etc.) et ce,
peu importe la latitude. Les inventaires et l’analyse vont se poursuivre encore quelques
mois et le rapport final sera produit à la fin de l’année 2014.
iii
ÉQUIPE DE TRAVAIL
Coopérative de solidarité forestière de la Rivière-aux-Saumons
Chargé de projet
Luc Godin, biologiste
Prise de données
Dave Gagnon, technicien
Michaël Gauthier, technicien
Dustin Roy, technicien
Cueilleurs
Fabien Savard
Jean-François Naud
Pascal Fradet
France Gagnon
FaunENord
Chargé de projet
Jean-François Tremblay, technicien
Prise de données
Francis Martineau, technicien
Julien Laporte, technicien
Cueilleurs
Isabelle Juneau
Léa St-Pierre
Gabriel Thibeault
Rédaction du rapport
Luc Godin, biologiste
Révision du document
Guy Martin, directeur général
Claude Paradis, ingénieur forestier
iv
TABLE DES MATIÈRES
TABLE DES MATIÈRES .................................................................................................. v
LISTE DES TABLEAUX................................................................................................. vii
LISTE DES ANNEXES .................................................................................................. viii
INTRODUCTION .............................................................................................................. 1
1 OBJECTIFS ..................................................................................................................... 4
2 MÉTHODOLOGIE.......................................................................................................... 5
2.1 PROTOCOLE D’INVENTAIRE ÉCOLOGIQUE ................................................... 5
Étape 1. Procédure d’analyse cartographique et de positionnement des peuplements
à inventorier ................................................................................................................ 5
Étape 2- Prospection des secteurs sur le terrain pour validation des potentiels.......... 6
Étape 3. Procédure de prise de données et de récolte dans les peuplements productifs
..................................................................................................................................... 7
2.1.1 Données végétales ............................................................................................ 11
2.1.2 Données physiques........................................................................................... 14
2.1.3 Données forestières .......................................................................................... 15
2.1.4 Photos............................................................................................................... 16
2.1.5 Matériel d’inventaire ........................................................................................ 16
2.1.6 Choix du protocole et coordination.................................................................. 18
2.2 PROTOCOLE DES SONDES ................................................................................ 20
2.3 LOCALISATION ................................................................................................... 22
3 RÉSULTATS ................................................................................................................. 26
4 DISCUSSION ................................................................................................................ 35
CONCLUSION ................................................................................................................. 41
BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................ 42
ANNEXE 1 ....................................................................................................................... 48
ANNEXE 2 ....................................................................................................................... 50
ANNEXE 3 ....................................................................................................................... 52
ANNEXE 4 ....................................................................................................................... 54
v
LISTE DES FIGURES
Figure 1. Territoire potentiel pour la cueillette de champignons dans la région
administrative du Saguenay-Lac-St-Jean………………………………………………23
Figure 2. Territoire potentiel pour la cueillette de champignons dans la région
administrative du Nord-du-Québec……………………………………………………...25
Figure 3. Champignons observés et parcelles réalisées dans la région administrative du
Saguenay- Lac-St-Jean par la Coopérative forestière de la Rivière-aux-Saumons en 2012
et 2013……………………………………………………………………………………27
Figure 4. Champignons observés et parcelles réalisées dans la région administrative du
Nord-du-Québec par FaunENord en 2012 et 2013………………………………………28
vi
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1. Codes associés aux champignons à inscrire sur la feuille d’inventaire……...10
Tableau 2. Cote d’abondance selon les espèces……………………………………….…11
Tableau 3. Critères les plus observés dans les parcelles de matsutake…………………..29
Tableau 4. Critères les plus observés dans les parcelles de chanterelle commune………30
Tableau 5. Critères les plus observés dans les parcelles de chanterelle en tube…………30
Tableau 6. Critères les plus observés dans les parcelles d’hydne ombiliqué………….…31
Tableau 7. Critères les plus observés dans les parcelles de pied-de-mouton………….…31
Tableau 8. Critères les plus observés dans les parcelles de dermatose des russules.........32
Tableau 9. Critères les plus observés dans les parcelles de bolet des épinettes………….33
Tableau 10. Critères les plus observés dans les parcelles de pholiote ridée..........………33
Tableau 11. Critères les plus observés dans les parcelles de morille conique……...……34
vii
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1. Fiche de prise de données Inventaire de champignons 2012………………...48
Annexe 2. Relevé de végétation…………………………………………………………50
Annexe 3. Fiche terrain pour type écologique………………………………………...…52
Annexe 4. Stratification forestière…………………………………………………...…..54
viii
INTRODUCTION
Au Québec, les changements qui sont prévus au cours des prochaines années dans
le domaine de la foresterie amènent à repenser de façon implicite la manière d’aménager
la forêt. En effet, l’exploitation de la forêt pour l’utilisation unique de la matière ligneuse
est maintenant chose du passé. Les différents intervenants du milieu forestier se sont
résolus à considérer les nombreuses autres ressources existantes en forêt ainsi que le
potentiel qu’elles représentent. L’intérêt commercial croissant suscité par les
champignons forestiers, les plantes médicinales, les petits fruits et les autres PFNL
(produits forestiers non-ligneux) de la forêt québécoise permet à l’industrie de se
développer et de croître rapidement. Dans cette optique, des entreprises comme la
Coopérative forestière de la Rivière-aux-Saumons et FaunENord, qui œuvrent
respectivement dans les régions du Saguenay-Lac-St-Jean et du Nord du Québec et qui
s’intéressent depuis plusieurs années aux champignons forestiers, ont décidé de travailler
en commun pour développer davantage les connaissances sur cette ressource qui semble
abondante et prometteuse.
Les champignons font partie du règne des Eumycètes, qui se traduit par «vrais
champignons», et ce sont des organismes essentiels au maintien des écosystèmes
terrestres (Després 2012). En effet, les champignons transforment les éléments chimiques
vitaux qui composent la matière organique en composants assimilables par d’autres
organismes. Presque tous les végétaux ont besoin de vivre en mutualisme avec les
champignons, qui aident leurs racines à absorber l’eau et les minéraux (Campbell 1993).
En plus de remplir ce rôle écologique important, les champignons sont utilisés depuis des
siècles dans le domaine de l’alimentation ou pour la fabrication d’antibiotiques et
d’autres médicaments.
Le carpophore, ou corps fructifère d’un champignon, est la partie généralement
consommée et le principal élément d’identification (Ammirati 1986). On a identifié
jusqu’à présent plus de 70 000 espèces de champignons et environ 1 700 nouvelles
1
espèces sont découvertes chaque année (Raven et al. 1999). Sur le territoire québécois, il
y a environ 3 000 espèces de champignons qui ont été identifiées (Lamoureux 1993) et de
ce nombre, environ une centaine sont comestibles ou possèdent un intérêt commercial.
Pour cette étude, 12 espèces de champignons forestiers ont été choisies en 2012 et
des parcelles d’inventaire ont été réalisées par les deux entreprises. Les espèces ciblées
sont : la morille noire (Morchella elata) Fries, le cèpe d’Amérique (Boletus aff. Edulis)
Bulliard : Fries, la chanterelle commune (Cantharellus cibarius) Fries, le tricholome
matsutake (Tricholoma matsutake) (Vittad.) Sacc., la dermatose des russules (Hypomyces
lactifluorum) (Schweinitz : Fries) Tulasne, la verpe de Bohême (Ptychoverpa bohemica)
(Krombholtz) Boudier, la chanterelle en tube (Craterellus tubaeformis) (Fries) Quélet, la
pholiote ridée (Rozites caperatus) (Persoon : Fries) Karsten, le bolet des épinettes
(Leccinum piceinum) Pilat et Dermek, l’hydne sinué (Hydnum repandum) Linnaeus :
Fries, l’hydne ombiliqué (Hydnum umbilicatum) Peck, et la fausse corne d’abondance
(Craterellus fallax) Smith. Parmi ces espèces, le cèpe d’Amérique et la fausse corne
d’abondance ont été remplacées par le cèpe à pores bleuissants (Boletus subcaerulescens)
(Dick et Snell) Both, Bessette et Bessette et le polypore des brebis (Albatrellus ovinus)
(Schaffer : Fries) Kotlaba et Pouzar en 2013. Ces changements ont été décidés car les
deux espèces précédentes étaient pratiquement absentes du Nord-du-Québec.
Puisque les deux régions ciblées dans le cadre de cette étude sont dominées par un
couvert forestier dense et que le potentiel de récolte de champignons semble élevé, il
s’avère important de connaître les critères qui permettent aux différents champignons de
croître dans leur milieu respectif. Les informations recueillies visent à mieux comprendre
les associations possibles qui mènent à leur fructification. Ensuite, tous les points
d’observation sont compilés grâce aux coordonnées GPS et ils sont conservés pour
améliorer la cueillette dans les années futures. Considérant que les conditions
météorologiques peuvent influencer la saison de croissance des champignons, des sondes
ont aussi été installées dans certaines parcelles pour mesurer la température et l’humidité
du sol, ainsi que les précipitations. Finalement, des échantillons de champignons
provenant de différents sites et récoltés à différentes périodes de l’année ont été identifiés
2
et envoyés au Laboratoire LASEVE de l’Université du Québec à Chicoutimi pour être
analysés.
3
1 OBJECTIFS
Les principaux objectifs de ce projet de recherche visent à évaluer l’activité
biologique et la composition chimique de plusieurs champignons prometteurs sur le plan
commercial afin de mieux valoriser la ressource pour des applications nutraceutiques,
cosméceutiques et pharmacologiques.
1. Caractérisation écologique de sites de croissance de champignons comestibles
ciblés au nord du lac-St-Jean et dans la région de Chibougamau, selon un gradient
latitudinal.
2. Extraction des principaux composés actifs à partir des champignons sélectionnés
(métabolites secondaires, sucres et protéines).
3. Évaluation de l’activité biologique des extraits de champignons à l’aide de
modèles
cellulaires
en
culture
(anti-inflammatoire,
immunostimulante,
anticancéreuse).
4. Caractérisation de la composition chimique des extraits bioactifs par
fractionnement bioguidé par l’activité.
5. Détermination de l’influence environnementale (lieu, temps de récolte, séché ou
non, température, association végétale) sur la composition chimique et l’activité
biologique des champignons.
6. Caractérisation des facteurs environnementaux qui peuvent influencer la
croissance des champignons à l’aide de sondes (température du sol, humidité,
précipitations).
4
2 MÉTHODOLOGIE
2.1 PROTOCOLE D’INVENTAIRE ÉCOLOGIQUE
Le protocole qui sera utilisé pour ce projet se présente en trois étapes distinctes.
La première étape consiste à définir les critères qui vont servir à cibler des secteurs à
l’aide de cartes écoforestières. La deuxième étape permet d’effectuer une prospection des
secteurs qui ont été ciblés préalablement pour valider les potentiels. Finalement, la
troisième étape consiste à appliquer la procédure d’inventaire sur le terrain à l’aide de
techniciens formés.
Étape 1. Procédure d’analyse cartographique et de positionnement des peuplements à
inventorier
La méthodologie utilisée en 2012 et 2013 concerne essentiellement le milieu
forestier. Elle vise à caractériser le territoire de façon à porter un jugement éclairé sur
l’intégrité du milieu et la mise en valeur de l’ensemble des ressources liées à la cueillette
des champignons forestiers. Tout d’abord, il faut se procurer les feuillets d’inventaire
écoforestier du MRNF du quatrième décennal qui couvrent l’ensemble du territoire à
échantillonner. Ensuite, pour l’ensemble du territoire sélectionné, une zone tampon de
400 mètres est délimitée à partir des chemins forestiers accessibles en véhicule moteur
pour réaliser les parcelles. Les peuplements recherchés sont soit résineux ou mixtes. En
général, les types écologiques suivants sont intéressants pour plusieurs espèces de
champignons, entre le début de juillet et la fin de septembre : MS10, MS11, MS12,
MS13, MS14, MS15, MS16, MS18, MS20, MS21, MS22, MS23, MS24, MS25, MS26,
MS60, MS61, MS62, MS63, MS65, MS66, RB11, RB12, RB13, RE20, RE21, RE22,
RE23, RE24, RE25, RE26, RE37, RE38, RE39, RS10, RS11, RS12, RS20, RS21, RS22,
RS23, RS24, RS25, RS26, RS37, RS38, RS39.
Toutefois, on retrouve aussi des cas particuliers pour certaines espèces. Bien que
la recherche des différentes espèces soit effectuée dans tous les peuplements et sur
l’ensemble du territoire, des études réalisées au Québec et ailleurs dans le monde tendent
5
à démontrer certaines affinités pour des espèces avec des peuplements particuliers. Pour
la chanterelle en tube et l’hydne ombiliqué, il semble que les types écologiques RS37,
RS38, RS39, RE37, RE38 et RE39 à partir de la fin août soient d’excellents potentiels à
valider (Fortin 2005). Pour le cèpe d’Amérique et l’armillaire ventru, il est plutôt
intéressant de chercher du côté des plantations d’épinette blanche et d’épinette de
Norvège de plus de 20 ans (CEPAF 2006; Peyre 2006)). Finalement, le matsutake semble
quand à lui plus souvent associé au pin gris (densité faible et âge élevé) et au pin rouge de
la fin août à la mi-octobre (D’Aoust 2008). Cependant, la présence du peuplement associé à
l’espèce de champignon ne garantit pas la présence de carpophores, d’autant plus que la
fructification se déroule, pour la plupart des espèces, sur une très courte période, de l’ordre de
2 à 7 jours (Deslandes et Pic 2001).
Exclusions
- Les classes de pente E (pente forte et taux d’inclinaison entre 31% et 40%), F (pente
abrupte et taux d’inclinaison de 41% et plus) et S (sommet).
- Les terrains à vocation non forestière qui sont affectés à d’autres fins selon la norme
d’inventaire forestier comme agricole, bleuetière, gravière ou ligne de transport d’énergie
seront aussi exclus de la sélection. Dans le cas des gravières, elles sont conservées pour la
recherche des morilles au printemps.
Étape 2. Prospection des secteurs sur le terrain pour validation des potentiels
Lors de la deuxième étape, des personnes doivent aller sur le terrain pour valider
les potentiels identifiés lors de la première étape. Lors de cette validation, la personne qui
confirme la zone à fort potentiel pour la cueillette doit prendre un point de début et un
point de fin de la zone à inventorier pour en indiquer les limites. La procédure de prise de
données à l’étape 3 devra ainsi se faire à l’intérieur de ces limites.
6
IMPORTANT : Des professionnels effectuent des vérifications sur le terrain dans les
peuplements sélectionnés pour confirmer le potentiel des sélections avant que les
techniciens commencent leurs inventaires. Toutefois, comme il est impossible de bien
couvrir tout le territoire, si le technicien décèle un peuplement plus propice dans un
secteur à proximité, il doit le marquer à l’aide d’un point GPS pour qu’une personne
puisse aller valider l’information avant d’y effectuer des virées.
Étape 3. Procédure de prise de données et de récolte dans les peuplements productifs
Les virées doivent avoir lieu dans les zones de potentiel préalablement identifiées.
Elles sont positionnées pour traverser les portions jugées les plus homogènes et
correspondant bien aux critères de sélection. Les virées implantées dans les peuplements
forestiers ont une longueur de 200 m et une largeur de 120 m et elles se font en équipe de
deux. Tout d’abord, marcher une ligne de 200 m1 perpendiculaire au chemin forestier
avec l’aide de la boussole (prendre l’azimut) et du GPS. Les deux équipiers doivent être à
une distance de 10 m l’un de l’autre de manière à avoir une visibilité de cinq mètres de
chaque côté (20 m de largeur sont ainsi couverts). Rendu au bout de la ligne de 200 m, se
décaler de 20 m vers la gauche ou la droite (tout en restant entre les deux limites du
potentiel identifié) et recommencer une autre ligne de 200 m en sens inverse, tout en
gardant la même distance entre les coéquipiers. Faire trois allers-retours au total pour
compléter la virée. Lorsqu’il n’y a aucune talle avec une cote d’abondance ++ (voir
Tableau 2) dans le premier aller-retour, mettre un terme à la virée et changer d’endroit.
Lorsqu’une talle est repérée, il faut la géoréférencer2 en la nommant à l’aide du
code d’identification du champignon suivi d’un numéro séquentiel et d’une cote
d’abondance. La cote d’abondance se détermine selon le nombre de carpophores
observés. Dès qu’un carpophore est observé, il s’agit d’une nouvelle talle. Tant et aussi
1
Si dans une virée, les équipiers arrivent face à un obstacle rendant la zone inaccessible, ils doivent contourner
l’obstacle et continuer la virée de l’autre côté, à moins que cela ne soit impossible. Dans ce cas, se décaler de 20 m et
repartir en sens inverse.
2
Lorsqu’une personne trouve une grande quantité de champignons et qu’elle doit quitter sa ligne pour aller déterminer
le code d’abondance d’une talle et la géoréférencer, elle doit accrocher un morceau de ruban (flag) à l’aide d’une pince
sur une branche d’arbre à l’endroit où elle est rendue pendant sa virée pour s’assurer de revenir au même endroit.
7
longtemps que l’observateur ne dépasse pas cinq mètres entre deux champignons, il
considère que c’est la même talle. Autrement dit, une talle peut couvrir plusieurs mètres
de distance et elle s’arrête uniquement lorsqu’il y a plus de cinq mètres entre deux
champignons de la même espèce observés. Par la suite, il faut noter sa cote d’abondance
(+ ou ++). Une parcelle devra être réalisée dans les virées à toutes les fois que l’on
obtient trois talles dont la cote d’abondance est ++ pour une même espèce. Par exemple,
si on observe deux talles de bolet des épinettes dont la cote d’abondance est ++, on doit
faire une parcelle avec la prochaine talle de bolet des épinettes dont la cote d’abondance
est ++ (à tous les multiples de trois).
Lorsqu'une troisième talle avec la cote d'abondance ++ est identifiée, un point
GPS nommé par le code de l'espèce suivi d'un numéro est pris et ce point devient le
centre d'une parcelle de rayon de 11,28 m où toutes les espèces de champignons sont
dénombrées. Le dénombrement des carpophores doit être effectué à l’intérieur des
parcelles seulement. Lors de la récolte, il faut inscrire dans le tableau le code associé au
champignon, le nombre de carpophores, ainsi que la cote d’abondance de chaque espèce.
Les codes associés aux champignons correspondent aux deux premières lettres du genre
et de l’épithète spécifique en latin (Tableau 1). Les cotes d’abondance sont différentes
selon les espèces et elles sont expliquées plus bas (Tableau 2).
L’inventaire devrait se réaliser entre le début juillet et la mi-octobre, sauf dans le
cas des morilles et des verpes où l’inventaire est réalisé entre la mi-mai et la fin juin.
Aucune récolte de champignons n’est effectuée lors des journées de pluie. Par contre, la
prospection des secteurs peut avoir lieu lors de ces journées. Les champignons récoltés
doivent être bien identifiés par espèce et placés dans un sac avec la date et les
coordonnées GPS du site (protocole du Laboratoire LASEVE). Ils sont ensuite séchés et
100 gr de chaque espèce sont envoyés au laboratoire LASEVE de l’Université du Québec
à Chicoutimi pour être analysés.
8
Cas particuliers
Pour la dermatose des russules, le bolet des épinettes et la morille conique, les
études d'inventaires ont démontré que les sites à forts productions se situaient en bordure
des chemins couplés à un peuplement adjacent et un dépôt de surface spécifique. Dans ce
cas, la partie perturbée des bordures de chemin devient propice au développement de ces
espèces. Les virées de récolte doivent alors s'adapter à leurs sites de croissance
particuliers. Elles doivent avoir une largeur de cinq mètres de chaque coté du chemin sur
une longueur de 450 m. Lorsqu’il n’y a aucune talle avec une cote d’abondance ++ dans
le premier 150 m, mettre un terme à la virée et changer d’endroit.
Comme la prospection est souvent effectuée en véhicule sur les chemins forestiers
et qu’il est difficile de bien voir en bordure de forêt, il est important lors de la découverte
d’un champignon de vérifier à proximité s’il n’y a pas d’autres spécimens. Dans ce cas,
toujours s’assurer de commencer la parcelle au premier champignon qui est recensé à
partir de la direction dans laquelle les prospecteurs se déplacent (pas nécessairement le
premier champignon observé). Néanmoins, une prospection est effectuée à l'intérieur du
peuplement afin de valider la présence ou l'absence d’autres espèces. En cas de présence,
le protocole de prise de données dans les peuplements s'applique. Pour la verpe de
Bohème et l'hydne sinué, leur présence étant très localisée dans la région du Nord-duQuébec, une parcelle de caractérisation écologique est effectuée à chaque rencontre d'une
talle au code d'abondance ++.
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Tableau 1. Codes associés aux champignons à inscrire sur la feuille d’inventaire
Nom français
Nom latin
Code
Verpe de Bohême
Ptycoverpa bohemica
Ptbo
Morille conique
Morchella elata
Moel
Chanterelle en tube
Craterellus tubaeformis
Crtu
Chanterelle commune
Cantharellus cibarius
Caci
Trompette de la mort
Craterellus fallax
Crfa
Dermatose des russules
Hypomyces lactifluorum
Hyla
Pholiote ridée
Rozites caperatus
Roca
Cèpe d’Amérique
Boletus edulis
Boed
Cèpe à pores bleuissants
Boletus subcaerulescens
Bosu
Pied de mouton
Hydnum repandum
Hyre
Bolet des épinettes
Leccinum piceinum
Lepi
Hydne ombiliqué
Hydnum umbiculatum
Hyum
Tricholome matsutake
Tricholoma matsutake
Trma
Polypore des brebis
Albatrellus ovinus
Alov
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Tableau 2. Cote d’abondance selon les espèces
Espèces
Nombre de
Nombre de
carpophores (+) carpophores (++)
Dermatose des russules (Hyla)
0à3
4 et +
Tricholome matsutake (Trma)
0à3
4 et +
Verpe de Bohême (Vebo)
0à3
4 et +
Bolet des épinettes (Lepi)
0à3
4 et +
Pholiote ridée (Roca)
0à3
4 et +
Pied de mouton (Hyre)
0à3
4 et +
Trompette de la mort (Crfa)
0à5
6 et +
Chanterelle commune (Caci)
0à7
8 et +
Morille conique (Moel)
0à5
6 et +
Cèpe d'Amérique (Boed)
0 à 10
11 et +
Hydne ombiliqué (Hyum)
0 à 19
20 et +
Chanterelle en tube (Crtu)
0 à 29
30 et +
Cèpe à pores bleuissants (Bosu) 0 à 19
20 et +
Polypore des brebis (Alov)
30 et +
0 à 29
2.1.1 Données végétales
Deux données différentes sont à recueillir en ce qui concerne la végétation : la
présence des espèces par strate (arborescente, arbustive, herbacée, muscinale) et le
recouvrement général de chacune de ces strates. Cette évaluation est faite dans le but
d’acquérir des connaissances sur les milieux visités, de voir les espèces qui y sont les plus
abondantes et dans quelles proportions elles sont présentes.
Présence/absence des espèces végétales
La présence des espèces végétales se fait par grappe de 5 micro-placettes
circulaires de 1,13 mètre de rayon par parcelle d’inventaire, ce qui représente un 500ième
11
d’hectare au total. Ces micro-placettes sont situées comme suit : au centre de la parcelle
(1) correspond au point GPS de la talle identifiée, à 5 mètres du centre au nord (2), à 5
mètres du centre à l’est (3), à 5 mètres du centre au sud (4) et à 5 mètres du centre à
l’ouest (5).
1,13 m. de rayon
5 m.
5 m.
5 m.
5 m.
La présence des espèces végétales est notée dans chaque micro-placette, sans
évaluation de l’abondance ou du recouvrement par espèce. Cette méthode a été retenue
parce qu’elle renforce l’échantillonnage. En effet, les micro-placettes ne sont pas trop
grandes et donc, il est plus facile de relever toutes les espèces végétales dans chacune
d’elles, ce qui apporte une plus grande précision des données. Deuxièmement, cette
méthode, très utilisée dans les inventaires de régénération forestière, permet de
déterminer le coefficient de distribution des espèces présentes.
Exemple de la fiche d’inventaire :
Strate herbacée
12345
Aralie à tige nue
xx
Aster acuminée
x
xx
Aster à grandes feuilles
Clintonie boréale
xxx x
Coptide du groenland
Cornouiller du canada
x
12
Recouvrement par strate de végétation
Le recouvrement par strate représente la densité de végétation qui s’y trouve. Il est
effectué à l’échelle du peuplement en présence et s’exprime en pourcentage. Il est évalué
de manière à dire le pourcentage de sol qui est caché si le peuplement est regardé des airs.
Exemple de la fiche d’inventaire :
Recouvrement par strate (%)
(vue d'un avion)
Arborescente
(+5m)
%
Arbustive (0-5m)
%
Herbacée
%
Muscinale
%
Afin de s'assurer de pouvoir établir une corrélation d'association végétale, les cinq
espèces les plus abondantes dans le rayon de 11,28 m sont relevées et notées avec leur
coefficient d'abondance-recouvrement.
Végétation et recouvrement dans la parcelle de 11,28m (+ = 1% ; 1 = 1-5% ; 2 = 5-25% ;
3 = 25-50% ; 4 = 50-75% ; 5 = +75%) :
Arbres: 1
2
3
4
5
Arbustes: 1
2
3
4
5
Herbacées: 1
2
3
4
5
Mousses: 1
2
3
4
5
13
Plantes menacées ou vulnérables du Québec
Une fiche est apportée advenant le cas où une espèce floristique menacée,
vulnérable ou susceptible de devenir menacée ou vulnérable est rencontrée sur le terrain.
Les parcelleurs doivent alors remplir la fiche qui est retournée directement au Centre de
Données sur le Patrimoine Naturel du Québec (CDPNQ).
2.1.2 Données physiques
Dépôt de surface
Le dépôt de surface est déterminé en prélevant du sol et en effectuant une analyse
de sa composition, de la forme de ses éléments, de son épaisseur et de la topographie
environnante. Aussi, une clé dichotomique a été réalisée par FaunENord pour faire cette
évaluation, construite selon les caractéristiques morphologiques et stratigraphiques des
dépôts susceptibles d’être retrouvés sur les territoires inventoriés. Dans les cas où le
dépôt n'apparaît pas dans les cartes éco-forestière et non validable sur le terrain, la
mention n/d peut-être indiqué.
Type écologique
La détermination du type écologique se fait en plusieurs étapes : texture du sol,
type de drainage, végétations potentielles, caractères des codes de milieu. Ces
informations sont définies à l’aide de 6 différentes clés d’identification élaborées par le
ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec, et présentées sous la forme
de guides appelés «Guide de reconnaissance des types écologiques des régions
écologiques 4d et 4e» (Blouin et al., 2003), «Guide de reconnaissance des types
écologiques des régions écologiques 5b, 5c, 5d» (Blouin et al., 2004), et «Guide de
reconnaissance des types écologiques des régions écologiques 6c ,d, e, f, g» (Blouin et
al., 2008).
14
Caractéristiques topographiques
Ces données servent à visualiser le type de terrain où se trouve la parcelle
(altitude, situation, forme de pente, etc.) ainsi qu’à donner des indices d’exposition par le
soleil et de pourcentage de pente. La méthode est tirée de la norme du ministère des
Ressources naturelles concernant les placettes-échantillons temporaires (Rouleau 2000).
Exemple de la fiche d’inventaire :
Caractéristiques topographiques
Altitude (m)
Exposition (degrés)
Pente :
Situation
Inclinaison (%)
2.1.3 Données forestières
Physionomie et composition du couvert arborescent
Cette donnée sert à établir le type de couvert (feuillu, résineux, mixte à
dominance) et les essences dominantes et codominantes du peuplement et ce, par rapport
à leur pourcentage de présence dans le couvert. Cette détermination se fait à l’aide d’une
clé d’identification élaborée par le ministère des Ressources naturelles, tirée des guides
cités ci-haut.
Tiges étude
Dans les tiges commerciales, deux arbres représentatifs sont choisis pour être des
tiges étude. Un numéro leur est attribué (1 ou 2). Les données prélevées sur ces tiges sont
l’essence, le DHP exact, l’âge de l’arbre (déterminé à l’aide d’une carotte prise avec une
sonde de Pressler à une hauteur de 1,30 m) et sa hauteur totale. Plusieurs facteurs peuvent
exclurent une tige d’être mise à l’étude. Dans cet inventaire, il faut exclure les tiges dont
le cœur est pourri, celles dont la cime est morte et les arbres vétérans.
15
Exemple de la fiche d’inventaire :
Tiges
étude
1
2
Essence DHP (cm)
Hauteur
Âge
Perturbations
Les perturbations subies par le secteur sont notées, sans distinction qu’elles soient
d’origine ou actuelles, telle une épidémie légère chez le peuplier faux-tremble, par
exemple. De plus, une perturbation humaine peut aussi être notée, comme la proximité
d’un ancien ou d’un nouveau chemin ou le site d’une ancienne villégiature, par exemple.
Exemple de la fiche d’inventaire :
Brûlis
Chablis
Coupe
partielle
Coupe totale
Plantation
Friche
Épidémie
Autre :
2.1.4 Photos
Les photos prises sont répertoriées dans un dossier informatique et sont nommées
selon la date de la prise de la photo, son numéro de photo et le sujet photographié.
2.1.5 Matériel d’inventaire
Liste des fiches terrains à apporter
Relevé de végétation
Type écologique
Transects et points GPS
Photos et descriptions
PFNL
Plantes menacées ou vulnérables du Québec –
16
formulaire simplifié (1 copie seulement)
Liste
du
apporter
Carte du secteur avec les zones de potentiel
Compas forestier Dendrotik
Clinomètre Suunto PM-5/1520
Galon forestier Spencer products co. 950
Cartable d’aluminium Saunders AH-8512
Ruban orange et bleu srf002
Boussole Brunton type 15
Sonde de Pressler Mora Sweden
Carnet imperméable JL Darling Corp. No 135
Crayon de plomb + efface
Crayon feutre indélébile Market pointe fine
Trousse de premiers soins blanche « pick-up » Kosto
Kit de premier soin « survie »
Poivre de Cayenne Defense aerosol 225 g
Sacs d’échantillons (beaucoup…) Ziploc
Piles de rechange GPS et appareil photo
Radio-émetteur Cobra microtalk
GPS Garmin GPSMap 76
Appareil photo numérique Roots Olympus FE-115
Imperméable et linges de rechange
Jumelle Tasco 9500G compact 8x30
Pelle ronde
Petit guide de terrain plastifié
Petite flore forestière
Loupe
matériel
à
Kit de survie
Couteau
Allumettes hydrofuges
Lampe de poche
Trousse de premiers soins
Eau et nourriture
Clé de secours
17
Scie pliante
2.1.6 Choix du protocole et coordination
Différentes ressources matérielles et humaines sont mises à la disposition des
équipes afin de créer un protocole d’inventaire précis, facile à comprendre et facile à
suivre. Les méthodes utilisées sont soit trouvées dans des livres de référence, soit
suggérées par des intervenants du milieu, soit élaborées à force de discussion et d’essais
sur le terrain. Une remise en question de chaque méthode est effectuée jusqu’à ce que la
méthode idéale pour un tel inventaire et pour les besoins du projet soit trouvée. De plus,
deux visites préalables sur le terrain ont été effectuées afin de valider les méthodes, les
données choisies et les fiches d’inventaire.
La première visite a été effectuée par les personnes affectées à la réalisation du
protocole : Guy Martin, directeur général, Fannie Bard, ingénieure forestière, Luc Godin,
biologiste et chargé de projet à la Coopérative de solidarité forestière de la Rivière-auxSaumons, ainsi que Mireille Gravel, biologiste et directrice générale de FaunENord et
Jean-François Tremblay, chargé de projet en recherche et développement des PFNL pour
FaunENord. La deuxième visite a regroupé les techniciens affectés au protocole ainsi que
les autres intervenants cités plus haut. Cette visite avait pour but de montrer à ceux qui
ont été appelés à travailler sur les inventaires la méthode et les données à prélever, ainsi
qu’à discuter afin de les améliorer davantage et d’ajouter des données à noter. Pour 2013,
nous avons conservé le protocole original et ses objectifs en peaufinant certaines
techniques afin d’améliorer l’efficacité de la prise de données. L’étude des
caractéristiques physico-chimiques et météorologiques de certaines espèces représente un
ajout majeur, bien qu’elle ait été incluse à l’origine du projet.
La préparation des inventaires est assurée et coordonnée par les chargés de projet
et ceux-ci font les horaires et forment les équipes. L’horaire de travail est du lundi au
vendredi et/ou du vendredi au lundi, 40 heures par semaine. De plus, l’horaire est
18
variable et il est possible de travailler les fins de semaine lorsqu’il y a des fructifications
de champignons, compte tenu qu’il n’y a pas de récolte les jours de pluie. Les chargés de
projet préparent les virées pour la journée et la semaine suivante et s’occupent du
matériel d’inventaire (achats). Ils s’occupent aussi de la formation des techniciens et des
assistants de terrain qui sont engagés et du respect du protocole. Un suivi quotidien est
effectué chaque soir lors du retour au bureau pour remettre aux équipes les zones de
potentiel validées et répondre à leurs questions. De plus, chaque lundi, une réunion
d’équipe est prévue afin de faire un suivi rigoureux de l’avancement du projet, de
coordonner et de planifier les activités à venir.
Pour faire les inventaires, il y a 2 équipes par région, composées d’un technicien
et d’un assistant de terrain. Au début, les membres de chaque équipe sont jumelés selon
leur spécialité (faune ou foresterie) et selon leur habitude du terrain (un expérimenté avec
un débutant). Par la suite, il faut veiller à ce que les membres des équipes changent
régulièrement pour permettre aux parcelleurs d’assurer la conformité de la prise de
données et le mélange des perceptions. Étant donné que les parcelleurs n’ont pas tous un
véhicule 4x4, les équipes sont aussi faites en fonction de la disponibilité des camionnettes
et des utilitaires sport. Si deux parcelleurs sur quatre possèdent un véhicule 4x4, ils seront
dans des équipes différentes. Si aucun membre des deux équipes ne possède de véhicule
4x4, un utilitaire sport est mis à leur disposition et ils doivent se voyager dans le même
camion. Aussi, un VTT sera également disponible en septembre pour effectuer les
parcelles les moins accessibles. Les virées sont choisies en fonction que les deux équipes
soient, dans la mesure du possible, dans le même secteur. Les horaires sont faits selon les
disponibilités des parcelleurs.
L’objectif visé dans l’inventaire est d’effectuer au maximum 6 parcelles par
équipe en une journée. Les journées commencent à 7h00 et se terminent lorsque les
parcelles sont terminées, dans la limite du raisonnable (retour à 17h00 maximum).
Compte tenu du protocole de Santé et sécurité au travail qui s’applique à la Coopérative,
les travailleurs doivent respecter ces heures de retour. La cueillette de données est prévue
19
de la mi-mai à la mi-octobre avec une pause d'environ 1 mois entre les espèces
printanières et estivale.
2.2 PROTOCOLE DES SONDES
Pour chaque parcelle à inventorier, installer un pluviomètre sur le support et le brancher à
l'enregistreur. Ensuite, placer une sonde qui mesure la température du sol, une autre
sonde qui mesure l'humidité du sol, et les connecter à un enregistreur de trois semaines à
un mois avant le début de la période de fructification envisagée de l'espèce. Chaque
enregistreur intègre une station météo qui mesure la température et l'humidité de l'air.
Régler la prise des données à toutes les
heures avant et pendant la période de
fructification du champignon.
1.1 Fixer le support au niveau sur une pièce de bois de 4’’x4’’x2’.
1.2 Enfoncer un pieu à clôture de 4’’x4’’ à l’aide d’un morceau de 4’’x4’’ et
d’une masse et mettre au niveau.
1.3 Installer le pluviomètre sur le support.
1.4 Apposer sous le pluviomètre (au centre du support) un morceau de velcro
autocollant de 2’’ par 3/4’’ afin d’y fixer l’enregistreur.
1.5 Installer au niveau le pluviomètre à l’emplacement du support du pieu.
1.6 Apposer sur la partie supérieure de l’enregistreur un morceau de velcro
autocollant de 2’’ par 3/4’.
1.7 Fixer l’enregistreur sous le pluviomètre, velcro contre velcro.
20
1.8 Brancher le pluviomètre dans la prise A.
1.9 Sur un clou de 5/8’’ de diamètre par 12’’ de longueur, marquer une ligne à
l’aide d’un ruban de couleur ou d’un crayon feutre à une hauteur de 10 cm à partir
de la pointe.
1.10 Retirer soigneusement la végétation et la matière organique à l’endroit
choisi jusqu’à l’horizon B pour insérer la sonde de température.
1.11 Utiliser un marteau pour enfoncer le clou dans la couche minérale à une
profondeur de 10 cm.
1.12 Insérer la sonde de température dans le sol à cet endroit et replacer la
végétation.
1.13 Brancher la sonde de température dans la prise B.
1.14 Sur une barre d’acier d’armature de 3/4" de diamètre, marquer une ligne à
l’aide d’un ruban de couleur ou d’un crayon feutre à une hauteur de 5 cm.
1.15 Utiliser un marteau pour enfoncer la barre d’acier d’armature dans la couche
minérale à une profondeur de 5 cm.
1.16 Sur une plaque d’acier de 1/32’’ d’épaisseur par 3/4’’ de largeur, marquer
une ligne à l’aide d’un ruban de couleur ou d’un crayon feutre à une hauteur de
11,5 cm.
1.17 Retirer la végétation et la matière organique jusqu’à l’horizon B à l’endroit
choisi pour insérer la sonde d’humidité.
21
1.18 À partir d’un trou d’une profondeur de 5 cm préalablement creusée à l’aide
de la barre d’acier d’armature, enfoncer la plaque d’acier à l’aide d’un marteau
jusqu’à une profondeur de 11,5 cm dans la couche minérale.
1.19 Insérer la sonde d’humidité dans le sol et replacer la végétation.
1.20 Brancher la sonde température dans la prise C.
1.21 Lorsque toutes les sondes de la station météo sont en fonction, télécharger
les données une fois par semaine afin de pouvoir inscrire au registre l’état de la
fructification des champignons pour la parcelle et l’ensemble de la virée, de
même que les anomalies et les bris de matériel.
2.3 LOCALISATION
Dans le cadre de cette étude, un territoire potentiel de cueillette a été délimité par
chacune des organisations. Dans la région administrative du Saguenay-Lac-St-Jean, la
Coopérative forestière de la Rivière-aux-Saumons a décidé de concentrer ses activités de
recherche à l’ouest et au nord du lac Saint-Jean. Pour ce faire, les limites administratives
des MRC Maria-Chapdelaine et Domaine-du-Roy ont été choisies car ces territoires
représentent une grande superficie forestière (Figure 1). En effet, la MRC de MariaChapdelaine couvre une superficie d’environ 40 000 km2 dont plus de 95% appartient au
domaine public (MRC de Maria-Chapdelaine, 2007) alors que la MRC du Domaine-duRoy couvre une superficie d’environ 18 500 km2 dont approximativement 81% est du
domaine public (Comm. pers. Dany Bouchard 2013).
22
Figure 1. Territoire potentiel pour la cueillette de champignons dans la région administrative du
Saguenay-lac-St-Jean
23
Dans la région administrative du Nord-du-Québec, qui couvre environ 850 000
km2, l’organisme FaunENord a quant à lui décidé de travailler au niveau du territoire de
la Jamésie. Cet immense territoire représente 340 000 km², découpée toutefois en trois
différentes catégories de terres établies par la Convention de la Baie-James et du Nord
québécois de 1975 (Figure 2). Les terres de catégorie 1 sont réservées à l’usage exclusif
des Autochtones. Elles comprennent les terres réservées (1-A) ainsi que les villages cris
(1-B) et elles couvrent 1,5% du territoire, soit l’équivalent de 5 228 km2 (CRRNTBJ
2010). La prospection peut donc avoir lieu sur le reste du territoire, soit environ 335 000
km2.
24
Figure 2. Territoire potentiel pour la cueillette de champignons dans la région administrative du
Nord-du-Québec
25
3 RÉSULTATS
Certaines études réalisées au cours des dernières années sur les champignons
reposent sur la méthode d’inventaire par transects. Cette façon de procéder est utilisée
pour cibler des secteurs afin d’en évaluer le potentiel mycologique (productivité moyenne
par espèce et par type de peuplement en kg/ha) (D’Aoust 2008; Gévry 2009; Biopterre
2010). Dans le cadre de cette étude, la productivité des peuplements n’est pas un facteur
pris en considération. Il s’agit plutôt d’essayer de comprendre les conditions qui poussent
une espèce à croître dans un milieu donné. Tout d’abord, les champignons sont
recherchés en forêt avant de procéder à des inventaires. Ensuite, lors de la découverte
d’un spécimen, des transects de longueur variable (200 m en forêt ou 450 m en bordure
d’un chemin) sont effectués pour dénombrer tous les champignons présents. Finalement,
des parcelles d’inventaire sont réalisées dans certaines talles, dépendamment du nombre
de carpophores trouvés et selon un système de cotation expliqué dans la méthodologie.
Cette technique permet aux entreprises de couvrir une grande partie du territoire et de se
créer une banque de données intéressante pour la cueillette.
Les résultats obtenus dans le cadre de ce financement font partie d’un large projet
qui s’étend sur plusieurs années et le rapport final sera produit en septembre 2014. En
effet, les inventaires se poursuivront au printemps et à l’été 2014. Sur la Figure 3, il est
possible d’observer les 150 parcelles d’inventaire réalisées au Saguenay-Lac-Saint-Jean
(87 en 2012 et 63 en 2013). Celles-ci sont représentées par des punaises noires et
oranges, pour un total de 12 espèces différentes de champignons. De plus, chaque
observation de champignons sur le terrain a été notée et l’ensemble est représenté par des
points verts et jaunes. Au total, ce sont 6 707 talles de champignons qui ont été
découvertes par l’équipe en deux ans (4 551 talles en 2012 et 2 156 talles en 2013).
Dans la région du Nord-du-Québec, ce sont 215 parcelles d’inventaire qui ont été
réalisées en deux ans (84 parcelles en 2012 et 131 parcelles en 2013). Celles-ci sont
présentées à la Figure 4 et ce sont dix espèces de champignons différents qui les
composent. Finalement, il y a eu 1390 talles découvertes en 2012 et 631 talles en 2013,
pour un total de 2 297 talles.
26
Figure 3. Champignons observés et parcelles réalisées dans la région administrative du SaguenayLac-St-Jean par la Coopérative forestière de la Rivière-aux-Saumons en 2012 et 2013.
27
Figure 4. Champignons observés et parcelles réalisées dans la région administrative du Nord-duQuébec par FaunENord en 2012 et 2013.
28
Le nombre de parcelles réalisées pendant ces deux années, soit 150 par la Coop
Rivière-aux-Saumons et 215 par FaunENord, permet de remarquer des tendances et des
préférences pour certaines espèces de champignons associée à un milieu ou à une essence
particulière. Pour faciliter la tâche du lecteur, différents tableaux viennent présenter une
synthèse des cinq observations les plus fréquentes dans les deux régions pour chaque
espèce de champignon.
Tout d’abord, voici les résultats concernant le matsutake. Dans les 46 parcelles où
la présence de cette espèce a été notée, il y avait toujours la présence de pin gris et de
cladine au sol et ce, autant au Saguenay-Lac-St-Jean qu’au Nord-du-Québec. De plus, le
groupe d’espèces indicatrices correspondait dans 98% des cas à KAA, CLA-KAA ou
KAA-CLA soit 23 parcelles sur 24 au lac St-Jean et 22 parcelles sur 22 à ChibougamauChapais (Tableau 3). De plus, les parcelles analysées au Saguenay-Lac-St-Jean où il y
avait la présence de matsutake étaient dans 96% des cas liées aux types écologiques
RE21 ou RE22. Finalement, les peuplements dans lesquels les parcelles de matsutake ont
été réalisées étaient dans 92% des cas âgés de 50 ans et plus.
Tableau 3. Critères les plus observés dans les parcelles de matsutake
Matsutake
5 critères les plus importants (2012-2013)
Coop (n=24)
FaunENord (n=22)
Espèce d'arbre la plus abondante : pin gris
Présence de cladine dans les parcelles
Groupe d'espèces indicatrices : CLA-KAA, KAA-CLA, KAA
Type écologique : RE (21 ou 22)
Âge du peuplement : plus de 50 ans
100%
100%
96%
96%
83%
100%
100%
100%
18%
100%
En ce qui concerne la chanterelle commune, elle a été notée avec la présence du
pin gris dans 88% des cas, soit 19 parcelles sur 25 au lac St-Jean et 28 parcelles sur 28 à
Chibougamau-Chapais (Tableau 4). De plus, dans 18 parcelles sur 25 au lac Saint-Jean,
les peuplements forestiers où la chanterelle était cueillie se trouvaient toujours âgés de 50
ans ou plus, ce qui était moins fréquent dans le Nord-du-Québec. D’ailleurs, la
29
chanterelle commune de cette région se retrouve toujours sur le bord des chemins
forestiers comparativement au Saguenay-Lac-St-Jean. Et pourtant, dans 86% des
occasions, les types écologiques RE12, RE21 ou RE22 étaient observés dans les deux
régions (18/25 pour la Coop et 28/28 pour FaunENord).
Tableau 4. Critères les plus observés dans les parcelles de chanterelle commune
5 critères les plus importants (2012-2013)
Présence de pin gris dans les parcelles
Âge du peuplement : plus de 50 ans
Type écologique : RE (11, 21, 22)
Groupe d'espèces indicatrices (KAA présent)
Milieu perturbé : bord de chemin
Chanterelle commune
Coop (n=25) FaunENord (n=28)
76%
100%
72%
46%
72%
100%
56%
86%
24%
100%
Pour la chanterelle en tube, sur un total de 71 parcelles réalisées, la présence de
sphaignes était toujours remarquée et l’épinette noire était l’arbre le plus abondant dans
94% des cas (Tableau 5). De plus, ce champignon était cueilli dans 87% des sites sur des
sols ayant un drainage hydrique ou subhydrique, souvent associés avec une épaisseur
d’humus de plus de 20 cm. D’ailleurs, l’ensemble des parcelles réalisées pour cette
espèce indique un recouvrement muscinal supérieur à 75% avec des types écologiques
RE37, RE38 ou RE39 dans 82% des cas.
Tableau 5. Critères les plus observés dans les parcelles de chanterelle en tube
5 critères les plus importants (2012-2013)
Espèce de mousse la plus abondante : sphaigne
Espèce d'arbre la plus abondante : épinette noire
Type de drainage : hydrique ou subhydrique
Épaisseur de l'humus (+ de 20 cm)
Type écologique RE (37, 38, 39)
Chanterelle en tube
Coop (n=29) FaunENord (n=42)
100%
100%
92%
95%
83%
90%
73%
90%
71%
93%
30
Au niveau de l’hydne ombiliqué, il se retrouve dans 93% des cas avec la présence
d’épinette noire et de thé du Labrador en sous-étage. Encore une fois, cette espèce est
souvent observée dans les bas de pentes humides avec un drainage hydrique en présence
de sphaignes (83/85). De plus, les types écologiques RE37, RE38 ou RE39 sont souvent
ceux associés à cette espèce lors des parcelles, et ce, autant au Saguenay-Lac-Saint-Jean
que dans le Nord-du-Québec.
Tableau 6. Critères les plus observés dans les parcelles d’hydne ombiliqué
Hydne ombiliqué
5 critères les plus importants (2012-2013)
Coop (n=7)
FaunENord (n=13)
Présence de sphaigne dans les micro-placettes
Espèce d'arbre la plus abondante : épinette noire
97%
86%
98%
100%
Présence de thé du Labrador dans les parcelles
Type écologique : RE
Type de drainage : hydrique
86%
71%
71%
100%
85%
62%
Dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, le pied-de-mouton se retrouve en
présence de sapin baumier dans 100% des parcelles étudiées (Tableau 7). De plus,
différentes espèces comme le cornouiller du Canada et le dièreville chèvrefeuille sont
régulièrement observées en présence de ce champignon, correspondant sensiblement aux
mêmes proportions que le type écologique RS22. Finalement, l’érable à épis est observé
dans environ 60% des parcelles échantillonnées.
Tableau 7. Critères les plus observés dans les parcelles de pied-de-mouton
Pied-de-mouton
5 critères les plus importants (2012-2013)
Coop (n=7)
FaunENord (n=5)
Espèce d'arbre la plus abondante : sapin baumier
Présence de cornouiller du Canada dans les micro-placettes
Présence de dièreville chèvrefeuille dans les parcelles
Type écologique : RS22
Présence d'érable à épis dans les parcelles
100%
80%
71%
71%
57%
60%
73%
50%
20%
60%
31
Une autre espèce qui est présente en abondance au lac Saint-Jean et en Jamésie est
la dermatose des russules, communément appelé champignon crabe. Avec un total de 54
parcelles réalisées dans les deux régions, cette espèce a été observée dans 85% des cas en
bordure de chemins forestiers (Tableau 8). Au total, ce sont 17 parcelles au lac Saint-Jean
et 29 parcelles à Chibougamau qui se sont retrouvés en milieu perturbé. De ce fait, l’âge
des peuplements était souvent inférieur à 50 ans (87% des cas) alors que le bouleau blanc
et l’hypne de Schreber étaient respectivement présents dans 86% et 74% des parcelles.
Au lac Saint-Jean, le dépôt de surface 1A ou 2A correspondait dans 100% des parcelles.
Tableau 8. Critères les plus observés dans les parcelles de dermatose des russules
Dermatose des russules
5 critères les plus importants (2012-2013)
Coop (n=21)
FaunENord (n=33)
Dépôt de surface : 1A ou 2A
Âge du peuplement : moins de 50 ans
Présence de bouleau blanc dans les parcelles
Milieu perturbé: bord de chemin
Présence d'hypne de Schreber dans les micro-placettes
100%
100%
92%
81%
72%
n/d
73%
79%
88%
76%
Pour une autre espèce de champignon comestible qui pousse dans les deux régions
à l’étude, c’est-à-dire le bolet des épinettes, les résultats sont difficiles à interpréter car il
n’y a eu que deux parcelles d’inventaire au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Toutefois, les
résultats obtenus correspondent à 95% des cas au même type écologique dans les deux
régions, soit RE21 ou RE22 (Tableau 9). Aussi, les bolets étaient observés 9 fois sur 11
en bordure de chemins forestiers avec l’épinette noire comme essence la plus abondante.
Finalement, les mousses du genre polytric étaient présentes dans 87% des parcelles alors
que les bleuets étaient les arbustes les plus abondants dans 85% des cas.
32
Tableau 9. Critères les plus observés dans les parcelles de bolet des épinettes
5 critères les plus importants (2012-2013)
Type écologique : RE (21,22)
Milieu perturbé : bord de chemin
Espèce d'arbre la plus abondante : épinette noire
Présence de polytrique dans les micro-placettes
Espèce d'arbuste la plus abondante : bleuet
Bolet des épinettes
Coop (n=2)
FaunENord (n=9)
100%
89%
100%
78%
100%
78%
90%
84%
70%
100%
Pour la pholiote ridée, pour laquelle de nombreuses parcelles d’inventaire ont été
réalisées en 2013, les résultats indiquent la présence d’éricacées du genre kalmia dans
90% des cas (Tableau 10). De plus, il y a une grande présence de mousses et de bleuets à
l’intérieur des micro-placettes (238 fois sur 250 pour l’hypne de Schreber et 210 fois sur
250 pour le bleuet). Enfin, l’épinette noire est l’arbre le plus abondant dans les parcelles
et les différents types écologiques RE se partagent en moyenne 70% des observations.
Tableau 10. Critères les plus observés dans les parcelles de pholiote ridée
5 critères les plus importants (2012-2013)
Présence d'hypne de Schreber dans les micro-placettes
Présence de kalmia dans les parcelles
Présence de bleuet dans les micro-placettes
Espèce d'arbre la plus abondante : épinette noire
Type écologique : RE
Pholiote ridée
Coop (n=16) FaunENord (n=34)
95%
96%
90%
91%
80%
87%
69%
100%
63%
76%
En ce qui concerne la morille conique, toutes les parcelles (38) ont été réalisées
dans des milieux perturbés par l’homme (Tableau 11). Au Saguenay-Lac-Saint-Jean, les
morilles se retrouvent toujours dans des peuplements de moins de 20 ans et la présence
du cerisier de Pennsylvanie y est constante. Une autre essence est régulièrement
remarquée avec ce champignon et il s’agit du peuplier faux-tremble (94% des cas). Un
autre fait intéressant concerne la présence de framboisiers dans plus de 60% des parcelles
au Saguenay-Lac-Saint-Jean.
33
Tableau 11. Critères les plus observés dans les parcelles de morille conique
Morille conique
5 critères les plus importants (2012-2013)
Milieu perturbé : bord de chemin, gravière, coupe
Âge du peuplement : moins de 20 ans
Présence de cerisier de Pennsylvanie dans les parcelles
Présence de peuplier faux-tremble dans les parcelles
Groupe d'espèces indicatrices : RUI (framboisier)
Coop (n=11)
100%
100%
100%
92%
62%
FaunENord (n=27)
100%
44%
33%
96%
44%
Finalement, en ce qui concerne le cèpe d’Amérique, pour lequel seulement deux
parcelles ont été échantillonnées au lac Saint-Jean, il se retrouvait dans 100% des cas à
l’intérieur de plantations d’épinettes blanches pures d’environ 7,5 m de hauteur. Comme
ces parcelles étaient situées dans les deux cas sur des terrains privées, et bien que des
ententes aient été prises avec les propriétaires avant l’échantillonnage, l’âge des
peuplements n’a pas été mesuré pour éviter de briser les arbres. Toutefois, l’année de la
plantation sera demandée aux propriétaires si d’autres parcelles sont réalisées cette année.
34
4 DISCUSSION
Les produits forestiers non-ligneux, et tout particulièrement les champignons
comestibles, peuvent apporter une contribution importante à l'économie québécoise. En
moyenne, on estime que les 20 centimètres superficiels d’un sol fertile contiennent près
de cinq tonnes de champignons et de bactéries par hectare (Raven et al. 1999). Les
ressources d'une forêt ont une valeur inestimable, l'imagination est la seule limite lorsqu'il
s'agit de l'exploitation de cette ressource. Par exemple, la valeur économique des
champignons comestibles a récemment été comparée à la valeur économique de la
ressource ligneuse dans l'État de l'Oregon. Les résultats de cette étude ont démontré
clairement que certaines espèces de champignons, tel que le matsutake, est aussi précieux
que le bois (Alexander et al. 2002).
Les résultats obtenus lors des deux premières années de cette étude, entre autres
dans le cas du matsutake, semblent être très semblables à ce que l’on retrouve dans la
littérature. En effet, cette espèce est reconnue pour fructifier en présence de Pinus
banksiana Lamb. et être la plus abondante dans les peuplements âgés de 60 ans et plus
(Manelli 2008). Les résultats de l’ensemble des parcelles révèlent dans 100% des cas la
présence de pins gris lors de l’observation de ce champignon. De plus, sur les territoires à
l’étude, les arbres qui ont été mesurés étaient âgés de 50 ans et plus dans 83% des cas au
Saguenay-Lac-Saint-Jean (24 parcelles) et 100% des cas au nord-du-Québec (22
parcelles).
Les groupes d’espèces indicatrices commençant par KAA indiquent un couvert
résineux (pin gris et épinette noire) et la présence abondante de trois espèces d’éricacées :
Kalmia angustifolia L., Vaccinium angustifolium Ait. et Vaccinium myrtilloides Michx..
Quant au groupe d’espèces indicatrices CLA-KAA, il présente les mêmes espèces que le
précédent auxquelles viennent s’ajouter les lichens du genre Cladina sp. Ces types
écologiques correspondent à des pessières à mousses, à lichens ou à éricacées sur dépôt
minéral de mince à épais, souvent associés à un drainage mésique (Blouin et al. 2004;
Blouin et al. 2008). La seule différence notable entre les types écologique RE21 et RE22
35
concerne le dépôt minéral qui peut être de texture grossière ou moyenne. Les groupes à
éricacées sont très répandus dans les régions écologiques 5d, 6a et 6f et leur présence
indique une richesse relative du site très pauvre.
De plus, il est important de noter que la structure du couvert forestier (âge, densité
du couvert, etc.), serait susceptible d’influencer la richesse et l’abondance des espèces de
champignons (Villeneuve 2000).
Une étude effectuée en Suisse sur une période de 21 années indique que la
diversité et la productivité sont principalement influencées par les précipitations. Cette
même étude révèle que la température joue également un rôle important dans la
productivité des macromycètes. En effet, le développement des fructifications de
chanterelle commune s'arrête complètement lors de températures élevées (Straatsma et al.
2001).
La chanterelle commune est un champignon intéressant au point de vue
commercial qui pousse en abondance dans les forêts nordiques. À titre d’exemple, le
commerce mondial de la chanterelle rapporterait à lui seul entre 1,25 et 1,67 milliards de
dollars chaque année (Rochon 2011). Dans la littérature, la chanterelle commune est
habituellement associée aux peuplements de pins gris de 40 à 60 ans (Manelli 2008),
mais cela peut varier selon le climat et la rapidité de croissance des arbres hôtes (Tanino
et al. 2005). Lors de l’inventaire au Saguenay-Lac-Saint-Jean, les peuplements où la
chanterelle commune a été observée étaient âgés entre 50 et 70 ans, ce qui semble
correspondre aux observations réalisées par d’autres chercheurs. Cependant, les résultats
étaient différents en Jamésie, où l’âge des peuplements variait de 20 à 85 ans. Il est
important de noter que cette espèce peut se retrouver dans différents environnements,
notamment les peuplements mixtes et les sapinières (Gévry 2008). Les résultats observés,
notamment en ce qui concerne la présence de chanterelle commune dans les milieux
perturbés pour le secteur de Chibougamau-Chapais, ne semblent pas être corroborés dans
le nord du lac Saint-Jean. Un plus grand nombre de parcelles échantillonnées dans les
prochaines années pourrait permettre de confirmer ou de réfuter ces observations, et
36
certainement d’acquérir de nouvelles connaissances sur cette espèce très en demande
dans le domaine de la restauration.
En ce qui concerne la chanterelle en tube, les 71 parcelles où cette espèce était
présente au lac Saint-Jean et en Jamésie en 2012 et 2013 démontrent une abondance de
fructifications dans les habitats humides avec présence de Picea mariana (Miller) BSP. et
de Sphagnum sp. Ces informations semblent corroborer les préférences pour cette espèce.
Dans son étude réalisée en Gaspésie en 2008, Gévry indique que la présence de
chanterelle en tube est observée dans les pessières et les sapinières avec mousses. Dans le
cadre de nos recherches, les résultats indiquent que 59 parcelles possédaient une
épaisseur d’humus de plus de 20 cm. En effet, un riche couvert de mousses et de
sphaignes favorise l’établissement des espèces ectomycorhiziennes comme la chanterelle
en tube, en jouant un rôle de régulateur thermique et de capteur d’azote atmosphérique
(Després 2012).
En ce qui a trait à la dermatose des russules, les types de dépôt observés dans les
21 parcelles réalisées au Saguenay-Lac-Saint-Jean correspondaient dans tous les cas à un
dépôt de surface 1A ou 2A. Le dépôt de surface 1A correspond à un dépôt glaciaire (till
mis en place à la base d’un glacier) alors que le dépôt 2A est plutôt de type
fluvioglaciaire mis en place par l’eau de fonte d’un glacier (Blouin et al. 2003).
Comme la dermatose des russules est un champignon qui est reconnu pour être
observé en bordure des chemins forestiers, il est intéressant de constater qu’il a été trouvé
46 fois sur 54 dans cet environnement lors de cette étude. De plus, la présence de Betula
papyrifera Marsh. a été notée dans 92% des parcelles et les peuplements étaient âgés de
moins de 50 ans dans tous les cas au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Selon l'étude menée par
Rochon et al. en 2010, la densité de dermatose des russules tend effectivement à être plus
élevée dans les sentiers que sous la canopée. Toutefois, la biomasse fraîche était plus
élevée dans les bandes de forêt et les micro-habitats dans lesquels des carpophores étaient
présents et où il y avait un faible couvert de Kalmia angustifolia L. et de petites trouées
dans le couvert occupées par des espèces intolérantes à l’ombre. La densité des
37
champignons est positivement corrélée avec le pourcentage de couvert forestier occupé
par Alnus rugosa (DuRoi) Sprengel, Betula papyrifera Marsh., Populus tremuloïdes
Michaux et Prunus pensylvanica L. Finalement, dans le cadre de notre étude, la présence
de mousses, plus particulièrement Pleurozium schreberi (Brid.) Mitt., a été remarquée
dans le trois quart des parcelles réalisées.
Un des éléments intéressant de la présente étude repose sur les observations
réalisées lors de la recherche de la morille conique. Dans la littérature, cette espèce est
reconnue pour pousser dans les milieux perturbés (Pilz et al. 2004). En effet, 100% des
morilles observées dans les deux régions se sont avérés croître en milieux perturbés, et
ce, autant en bordure de chemins forestiers, dans des gravières, dans d’anciennes coupes
forestières et même en milieu forestier ayant subit une perturbation ancienne ou récente.
La morille est souvent associée à la présence d’essences feuillues, plus particulièrement
Populus tremuloides Michaux (Després 2012). Les observations réalisées indiquent la
présence de cet arbre dans 94% des parcelles.
Cependant, les observations réalisées dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean
indiquent la présence d’une autre espèce végétale d’importance qui ne semble pas
mentionné dans la littérature, Prunus pensylvanica L. Non seulement cette essence
d’arbre a été observée dans toutes les parcelles d’inventaires, mais elle a aussi été
observée dans presque 100% des sites ou des fructifications de morille ont eu lieu
pendant la saison 2013. De plus, les observations concordaient souvent avec le groupe
d’espèces indicatrices RUI, ce qui correspond à la présence de framboisiers Rubus idaeus
L. Certains auteurs comme Harbin et Volk ont démontré que les différentes espèces de
morille formeraient des mycorrhizes facultatives avec les pommiers, les ormes et
l’épinette noire (Gévry 2009). Considérant que les cerisiers font partie de la famille des
Rosaceae au même titre que les pommiers, il serait intéressant de pousser plus loin ces
observations et vérifier si la mycorrhize est réelle entre ces deux espèces.
Une autre espèce de champignons peu connue et peu récoltée commercialement a
été étudié ces deux dernières années. Il s’agit de la pholiote ridée, un champignon très
38
intéressant au niveau culinaire lorsqu’il est cueilli au début de sa croissance, et dont la
demande est en augmentation suite à l’intérêt suscité par la cueillette au Saguenay-LacSaint-Jean. Ce champignon pousse souvent en présence d’épinette (environ 85% des
parcelles), mais on le retrouve aussi régulièrement avec le pin gris au lac Saint-Jean. De
plus, ce qui est surprenant dans son cas, est la présence quasiment généralisée d’une
espèce végétale reconnue comme répulsive pour les champignons, Kalmia angustifolia L.
Selon certaines études, cette plante n’est pas souvent présente dans l’habitat des
champignons car son type de mycorrhize, dit éricoïde, entre en compétition pour capter
les nutriments dont la plante a besoin et supprime l’association possible entre les racines
et les autres champignons (Rochon 2009). Pourtant, Kalmia angustifolia L. est présent
dans 90% des parcelles échantillonnées sur l’ensemble du territoire où se retrouve la
pholiote ridée.
Un autre élément important de la présente étude concerne l’utilisation de sondes
pour mesurer les précipitations, la température et l’humidité du sol avant et pendant la
fructification des champignons. Peu de données ont été recueillies jusqu’à maintenant car
l’utilisation des sondes a commencé uniquement en juillet 2013, et seulement trois
parcelles de trois espèces différentes ont pu être compilées. Il est donc difficile
d’interpréter ces résultats pour le moment, mais les résultats seront intégrés au rapport
final prévu pour septembre 2014. D’ailleurs, il serait primordial de continuer à récolter
des données avec les sondes pendant plusieurs saisons encore, pour obtenir un N plus
grand, et ainsi avoir une plus grande précision quant aux paramètres météorologiques qui
influencent la fructification des champignons.
Lors de la prise d’inventaire, plusieurs secteurs du lac Saint-Jean ont été visités
par les équipes d’inventaire. Un effort de recherche important a été mis sur le territoire
sud de la MRC du Domaine-du-Roy, plus particulièrement de Chambord jusqu’à la
source du lac Ashuapmushuan dans la Réserve faunique Ashuapmushuan. En ce qui
concerne le Nord-du-Québec, les inventaires se sont déroulés majoritairement à proximité
des villes de Chibougamau et de Chapais dans un rayon d’environ 50 km au pourtour des
39
municipalités. Toutefois, l’équipe de FaunENord a effectué des sorties en dehors de ces
périmètres afin d’explorer davantage le territoire.
Finalement, ce projet de recherche comporte aussi une section analyse de
laboratoire en collaboration avec l’Université du Québec à Chicoutimi. Plusieurs analyses
ont eu lieu pendant la saison 2013 et la personne en charge du projet au laboratoire
LASEVE est présentement en rédaction pour ce qui est du volet de l’analyse chimique.
Pour cette raison, la section laboratoire n’est pas incluse dans le présent rapport mais elle
sera intégrée au rapport final qui sera déposé en septembre 2014.
40
CONCLUSION
Les produits forestiers non-ligneux (PFNL) qui proviennent de la forêt
québécoise, dont font partie les champignons comestibles, sont en demande croissante
dans le domaine de la consommation au Québec et ailleurs dans le monde. Ce projet de
recherche cible 12 espèces particulières de champignons comestibles chez lesquelles il a
été possible de mieux comprendre les relations avec le milieu, en plus de tester le
potentiel dans les domaines pharmaceutiques, cosméceutiques et nutraceutiques. De
façon générale, les résultats terrain démontrent que la fructification des champignons est
reliée à divers paramètres environnementaux comme les précipitations, mais également à
des associations avec certaines espèces végétales. De plus, certains champignons comme
le matsutake semblent associés à des habitats et à des besoins très particuliers, comme
indiqué dans différents articles scientifiques et corroboré par la présente étude.
Après deux années de réalisation des inventaires, une banque d’informations
intéressantes a été compilée concernant les champignons et leurs habitats au SaguenayLac-Saint-Jean et dans le Nord-du-Québec. Quelques-uns des objectifs principaux de ce
projet de recherche, qui visent à caractériser les sites de croissance des champignons
comestibles sur le terrain, et à évaluer l’activité biologique et la composition chimique de
ces champignons en laboratoire, sont encore en cours de réalisation et doivent se
poursuivre en 2014. Finalement, comme ce projet de recherche est très complexe et qu’il
est très important pour le développement des communautés locales, il est évident que les
inventaires devront se poursuivre sur plusieurs années encore, surtout au niveau des
données concernant l’utilisation des sondes, pour obtenir le plus d’informations possibles
et ainsi permettre aux cueilleurs de réaliser une meilleure planification de leur récolte.
41
BIBLIOGRAPHIE
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45
46
ANNEXES
47
ANNEXE 1
Fiche de prise de données Inventaire de champignons 2012
Titre du projet:
Inventaire de champignon MRC Domaine-du-Roy
Nom technicien(s):
Date :
Point GPS (no parcelle) :
Numéro de la virée :
Secteur, Municipalité :
Numéro de la photo :
Météo:
Vent:
T oC:
Précipitations récentes:
Récolte des champignons dans la talle
Code du champignon
Nombre de spécimens
Code
d’abondance
Description dans un rayon de 5m autour de la 1ère micro-parcelle :
Espèces végétales (1 étant la plus importante en abondance), toutes
strates considérées :
1.
2.
3.
4.
5.
48
Détermination de l'épaisseur d'humus:
Classes
1
2
3
4
(0-5cm)
(5-10cm)
(10-20cm)
(20cm+)
Commentaires:
49
ANNEXE 2
Relevé de végétation
Si en bordure du chemin; situation des
micros dans le :
1-2-3-4 ou 5 ème
mètre
Strates arborescente et
arbustive
1
2
3
4
Initiales:
5
Airelle à feuilles étroites
Recouvrement par strate pour la station
25m (%)
Airelle fausse-myrtille
Aulne crispé (longs
pédoncules!)
(vue d'un avion)
Aulne rugueux
Arborescente (+5m)
%
Amélanchier leavis
Arbustive (0-5m)
%
Bouleau à papier
Herbacée
%
Cerisier de pennsylvanie
Muscinale
%
Dièreville chèvrefeuille
Épinette noire
Caractéristiques topographiques
Érable à épis
Altitude (m)
Érable rouge
Exposition (degrés)
Pente :
Gadelier glanduleux
Gadelier lacustre
situation
inclinaison (%) ;
A-B-C-Dclasse pente %
E-F-S
Kalmia à feuilles étroites
Lédon du groenland
Strate herbacée
Némopanthe mucroné
Aralie à tige nue
Noisetier long bec
Aster acuminée
Peuplier faux-tremble
Aster à grandes feuilles
Pin gris
Ronce pubescente
(catherinettes)
Carex sp.
Sapin baumier
Coptide du groenland
Saule discolor
Cornouiller du canada
Saule humble
Cypripède acaule
Sorbier d'amérique
Dryoptéride spinuleuse
Viorne cassinoïde
Gaulthérie couchée
1 2 3 4 5
Clintonie boréale
Gaulthérie hispide
Goodyérie sp.
Graminées sp.
Huperzie brillante
Linnée boréale
Stocking (régénération de –
de 1m)
1
2
3
4
5
Lycopode claviforme
50
Bouleau à papier
Lycopode foncé
Érable rouge
Maïanthème du canada
Épinette noire
Peuplier faux-tremble
Monothrope uniflore
Ptéridium fougère-àl'aigle
Pin gris
Prenanthes trifoliolée
Sapin baumier
Prenanthes blanche
Pyrole unilatérale
Muscinale
Cladine douce
Cladine étoilée
Pyrole elliptique
Streptope
amplexicaule
Cladine rangifère
Trientale boréale
Verge d'or à grandes
feuilles
Cladonie sp.
Violette méconnue
Climacie arbustive
Dicrane sp.
Hypne éclatante
Hypne plumeuse
Hypne de Schreber
Hypne triangulaire
Mnie sp.
Polytric sp.
Usnée barbue
Sphaigne sp.
51
ANNEXE 3
Fiche terrain pour type écologique
Strate regroupée et type écologique selon le SIEF
______________________________________
Initiales:
TEXTURE
DRAINAGE
Dépôt organique ou dépôt très mince
(texture et drainage non requis)
Drainage hydrique
Drainage
subhydrique
Texture fine
Drainage mésique
Texture moyenne
Drainage xérique
Texture grossière
PHYSIONOMIE ET COMPOSITION DU COUVERT ARBORESCENT
écrire le code des espèces (1 à 3) dominantes à sous-dominantes dans les cases.
1r = 1 espèce résineuse 1f = 1 espèce feuillu (dominant à sous-dominant)
FO
AB
Physionomie indéterminée
Couvert résineux (1r,1r,1r)
Couvert résineux (1r)
Couvert résineux (1r,1r)
Couvert résineux-feuillu (1r,1f)
Couvert résineux-feuillu (1r,1r,1f)
Couvert feuillu-résineux (1f,1r)
Couvert feuillu-résineux (1f,1f,1r)
Couvert feuillu (1f,1f,1f)
Couvert feuillu (1f)
Couvert feuillu (1f,1f)
Groupe d'espèces indicatrices (GEI)
52
TYPES ÉCOLOGIQUES
DÉPÔTS DE SURFACE
R
RE10
RS20
R1A
RE11
RS21
R2BE
RE12
RS22
7E
RE20
RS22M
7T
RE21
RS24
1A
RE22
RS25
2A
RE22M
RS2A
9S
RE24
2BE
RE25
MS10
2BD
RE26
MS20
3AN
RE2A
MS21
RE37
MS22
RE38
MS25
RE39
MS61
MS62
Autre (CODE) :
53
ANNEXE 4
Stratification forestière
Initiales:
Groupement d’essences (selon
surface terrière)
Densité (recouvrement)
Classe hauteur
Âge
peupl. Équien
peupl. Inéquien
peupl. Irrégulier
A-B-C-D
1-2-3-4-5
10-20-30-50-70-90-120
Jin-Vin
Jir-Vir
peupl étagé (2 classes âge; Ex: 5070)
Remarques
Perturbation (cochez)
Brûlis
Débris ligneux au sol
Chablis
(Recouvrement dans
Coupe partielle
un rayon de 11,28 m)
Coupe totale
%
Plantation
Friche
Épidémie
Autre :
Prise de données pour les arbres études
Tiges étude
Essence
DHP (cm)
Hauteur (m)
Âge
1
2
54
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