L ’ A U B É P I N E physique ou fatigabilité excessive. - Eréthisme cardiaque de l’adulte (palpitation, tachycardie) > Action sédative - Patient sympathicotonique : hyperactif, stressé, surmené, impatient, +/- colérique - Dystonie neuro-végétative à composante cardiaque - Etats neurotoniques des adultes et des enfants, notamment en cas de troubles du sommeil. 7. Comment la prescrire ? > Anxiété réactionnelle, trac avant examen : Aubépine + Passiflore : 1 à 3 càc / jour pendant 15 jours à renouveler selon la clinique > HTA chez un hypersympaticotonique : Aubépine + Passiflore : 1 càc 1 à 2 fois / jour > Insomnie occasionnelle (période d’examens, stress au travail, voyage) : : 1 à 2 càc au Aubépine + Eschscholtzia coucher pendant 15 jours à renouveler selon la clinique En préparation magistrale Préparation d’extraits fluides de plantes fraîches standardisés en solution glycérinée 1 càc / jour HTA légère à modérée Aubépine + Olivier aa 1 à 2 càc / jour pendant 3 mois à renouveler selon la clinique > Palpitations, tachycardie : Aubépine + Passiflore : 1 càc 1 à 3 fois / jour pendant période de crise ou 1 à 2 càc / jour pendant période de stress > Trouble du sommeil avec réveil matinal vers 5h : Aubépine + Valériane : 1 à 2 càc au coucher Restituer les propriétés de l’aubépine nécessite l’intégralité et l’intégrité des constituants de la plante fraîche. Seule une double extraction aqueuse, puis alcoolique à différents degrés de dilution, à l’abri de l’air et de la lumière, permettra d’extraire les composants de la plante d’origine. V04/12 Péricentre 3 - 26, avenue de Thiès - 14000 CAEN Tél : 02 31 06 10 15 - Fax : 02 31 06 10 38 e-mail : [email protected] L’Aubépine (Crataegus monogyna et oxyacantha L.) L ’ A U B É P I N E Effets du système nerveux autonome sur le cœur Crédit Photo : C. Martin La fréquence cardiaque Le cœur est innervé par les deux subdivisions du système nerveux autonome qui peut modifier sa fréquence et également sa force de contraction. Les branches du nerf vague (pneumogastrique) du système parasympathique destinées au cœur innervent surtout les oreillettes, en particulier les nœuds sinusal et auriculo-ventriculaire. Il n’y a pratiquement pas d’innervation parasympathique des ventricules. Les nerfs cardiaques innervent non seulement les oreillettes, y compris les nœuds sinusal et auriculo-ventriculaire, mais aussi les ventricules. La stimulation sympathique et parasympathique exerce les effets suivant sur le cœur. Le sympathique et le parasympathique ont, comme d’habitude, des effets opposés antagonistes sur le cœur. Ainsi, à chaque instant, la fréquence cardiaque est déterminée par l’importance respective des effets ralentisseurs du pneumogastrique et accélérateur du sympathique. Au repos, l’influence du parasympathique est prédominante. Le volume systolique est déterminé par le retour veineux et l’activité sympathique. Le débit cardiaque dépend aussi du volume d’éjection systolique, c’est-à-dire de la quantité de sang chassé des ventricules à chaque battement. Le volume systolique dépend de 2 facteurs : l’un intrinsèque qui est lié au retour veineux ; l’autre extrinsèque qui est lié à l’importance de la stimulation sympathique du cœur. L’un et l’autre facteurs sont capables d’augmenter le volume systolique par l’intermédiaire de leur effet sur la force de contraction du cœur. La stimulation sympathique augmente la contractilité du cœur. Le volume systolique dépend aussi de facteurs extrinsèques, dont les plus importants sont la stimulation sympathique et l’adrénaline qui augmentent la contractilité cardiaque. La stimulation sympathique entraîne l’augmentation du volume systolique non seulement du fait de l’augmentation de la contractilité mais aussi en favorisant le retour veineux. En effet, la stimulation sympathique fait se contracter le muscle lisse des veines systémiques ce qui empêche le sang de s’y accumuler et facilite donc le retour veineux au cœur droit. Conclusion Le débit cardiaque est le volume de sang pompé par chacun des ventricules par minute. Il est égal au produit du volume systolique par la fréquence cardiaque. La fréquence dépend de l’influence exercée sur le nœud sinusal par le sympathique et le parasympathique, respectivement. Le sympathique accélère le cœur, le parasympathique le ralentit. Région du cœur Stimulation parasympathique Stimulation sympathique Nœud sinusal Ralentit la dépolarisation spontanée ; ralentit le cœur Accélère la dépolarisation spontanée et la fréquence cardiaque Nœud auriculo-ventriculaire Diminue l’excitabilité Augmente l’excitabilité Voies de conduction Pas d’effet Augmente l’excitabilité ; augmente la vitesse de conduction dans le faisceau de His et ses branches Muscles des oreillettes Réduit l’activité contractile ; Augmente l’activité contractile et les forces affaiblit la contraction de contraction Muscles des ventricules Pas d’effet Augmente l’activité contractile L ’ A U B É P I N E L’Aubépine (Crataegus monogyna et oxyacantha L.) Famille des Rosacées Son nom provient du grec Crataegus, kratos, qui signifie «force», par allusion à la dureté du bois, lequel a beaucoup servi à la fabrication de leviers, manches et poignées d’outils et oxus pour aigu et akantha pour épine. 1. Botanique L’aubépine est un arbuste buissonnant et épineux, de 3 à 4 mètres de hauteur avec des feuilles, vert brillant et lobées et dont l’écorce gris clair lui vaut le surnom d’épine blanche. Les fleurs, odorantes, blanches ou roses, sont groupées en corymbe. Les fruits sont des drupes, rouges à maturité. Originaire d’Europe, l’aubépine est répandue dans toutes les régions tempérées de l’hémisphère Nord. Les sommités fleuries, que l’on récolte à la fin du printemps, sont les parties utilisées en médecine. des extraits d’aubépine étaient efficaces dans le traitement des insuffisances cardiaques de stade I et II (8, 10, 15). L’aubépine exerce un effet inotrope positif et chronotrope négatif par diminution notamment de l’AMPc phosphodiesterase (13). En effet, elle augmente l’amplitude des contractions de cardiomyocytes isolés avec une dépense d’énergie modérée et la durée du potentiel d’action en bloquant la repolarisation des courants K+ (5, 9). > Cardio-protectrice L’aubépine réduit la formation de lactate lors de l’ischémie chez le rat (6). Il a été mis en évidence, in vivo que l’aubépine lors d’une ischémie prolongée atténue considérablement l’élévation du segment-ST (mesurée par un ECG) et supprime la diminution du rythme cardiaque. Elle diminue également de façon dose-dépendante l’incidence de la tachycardie et de la fibrillation ventriculaire (11). 2. Composition chimique des sommités fleuries 3b. Action sédative sur le système nerveux central > Flavonoïdes : hyperoside, crataeside, 2’’ rhamnoside vitexine, rutoside, vitexine, isovitexine, orientine, isoorienthine, dérivés de l’apigénine, de la lutéoline et du kaempférol, quercétol, vicénine, spireaoside, isoschaftoside, néoschaftoside > Oligomères de procyanidines > Acides phénols : acide caféique et chlorogénique > Amines aromatiques > Acides triterpéniques pentacycliques : acide oléanique, crataegolique, ursolique > Purines L’aubépine exerce une action sédative, anxiolytique et diminue l’agressivité (7). En effet, l’administration d’aubépine chez des patients hypertendus diminue l’anxiété (12). L’aubépine diminue également la température corporelle et de ce fait prépare le sommeil (7). 3. Principales propriétés pharmacologiques 3a. Régulatrice du système cardiovasculaire > Cardio-tonique Des études cliniques ont mis en évidence que 4. Toxicité Aucune 5. Contre-indications Aucune 6. Principales indications > Régulatrice du système cardiovasculaire - HTA légère à modérée - En Allemagne : formes légères de l’insuffisance cardiaque (stade II de la classification de la New York Heart Association) avec limitation dans l’activité Bibliographie 1. BRUNETON J., Pharmacognosie : phytochimie et plantes médicinale, 3ème Ed. Tec & Doc., 1999, 397-9. 2. DELAVEAU P., Les plantes médicinales. Les actualités pharmaceutiques, Septembre 1992. 3. KIM S.H. et al., Procyanidins in crataegus extract evoke endotheliumdependent vasorelaxation in rat aorta, Life science, 2000, 67 : 121-31. 4. LACAILLE-DUBOIS M.A. et al., Search for potential angiotensin converting enzyme (ACE)inhibitors from plants, Phytomedicine, 2001, 8(1) : 47-52. 5. MULLER A et al., Crataegus extract blocks potassium currents in guinea pig ventricular cardiac myocytes, Planta Med, 1999, 65(4) : 335-9. 6. NASA Y. et al., Protective effect of crataegus extract on the cardiac mechanical dysfunction in isolated perfused working rat heart, Arzneim.-Forsch./Drug Res, 1993, 43 (9) : 945-9. 7. PARIS M., L’Aubépine crataegus oxyacantha L., Phytotherapy,1983. 8. PITTLER M.H et al., Hawthorn extract fro treating chronic heart failure : metaanalysis of randomize trials, The American journal of medicine, 2003, 114 : 665-74. 9. POPPING S. et al., Effect of a hawthorn extract on contraction and energy turnover of isolated rat cardiomyocytes, Arzneim.-Forsch./Drug Res, 1995, 45(11) : 1157-61. 10. SCHRODER D. et al., Efficacy of a homeopathic Crataegus preparation compared with for mild (NYHA II) cardiac insufficiency: results of an observational cohort study, The European Journal of heart failure, 2003, 5: 319-26. 11. 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