APPLICATIONS MÉDICALES DES ACCÉLÉRATEURSDE PARTICULES )- La tomographie de positons en cancérologie par au Mots clés émission [ " FI-FDG N Par J.N. Talbot, Y. Petegnief, K. Kerrou, F. Montravers, D. Grahek, N. Younsi Service de Médecine Nucléaire et Centre TEP AP-HP, Hôpital Tenon, Paris La tomographie notamment permettre 1. par émission de positons utilisée en cancérologie. d'étendre ses applications Introduction Les techniques physiques récentespour la détection des photons d'énergie comprises entre 100 et 600 keV trouvent un débouché naturel et rapidement perçu par le public dans le domaine du diagnostic médical, ce qu'on l'on appelle communément l'imagerie médicale. Deux spécialités médicales font appel à cette imagerie par photons X ou gamma : la radiologie et la médecine nucléaire. En radiologie conventionnelle tout comme en tomodensitométrie (scanner), la source de photons est externe au patient et l'image est reconstituéeun peu comme une ombre chinoise en mesurant les variations d'atténuation du flux des photons selon les structures traversées. En médecine nucléaire, l'approche est différente : la source de photons, un émetteur radioactif de faible activité, est injectée au patient dont les organes à examiner deviennent une sourcephotonique très peu intense. Il s'agit est une technique Des recherches à d'autres photonsd'énergiecomprisesentre 100et 600keVtrouvent un débouché naturel et rapidementperçu par le public dans le domaine du diagnostic médical, ce qu'on l'on appelle communément l'imagerie médicale. Deux spécialités médicales font appel à cette imagerie par photons X ou gamma: la radiologieet la médecinenucléaire.En radiologie conventionnelletout commeen tomodensitométrie(scanner), la source de photons est externe au patient et l'image est reconstituéeun peu commeune ombrechinoise en mesurant les variations d'atténuation du flux des photons selon les structurestraversées. . En médecinenucléaire,l'approcheest différente : la source de photons, un émetteur radioactif de faible activité, est injectée au patient dont les organes à examiner deviennent une source photoniquetrès peu intense. REE N'4 1 devraient spécialités médicales. de réaliser, en détectant ces photons émis en flux très faible dans toutes les directions de l'espace, des images fonctionnelles susceptibles de mettre en évidence les dysfonctionnements accompagnant la maladie. Les médicaments radioactifs utilisés dans ce but sont souvent de structure chimique très simple, par exemple l'iode-123 pour la scintigraphie de la glande thyroïde qui incorpore avidement l'iode ou le thallium-201 analoguedu potassium pour la scintigraphie du myocarde. Le glucose est un substrat énergétique particulièrement important et une molécule chimiquement simple, mais il ne peut pas être utilisé en scintigraphie traditionnelle, d'une part parce qu'il est consommé dans une proportion importante, et d'autre part parce que cette petite molécule ne se prête pas au marquage par les radionucléïdes habituels de la scintigraphie ( " Te ou 1131).Depuis quelques années, c'est un analogue du glucose, le fluorodésoxyglucose marqué au fluor-18 ou [ " FI-FDG qui s'est imposé pour réaliser in S . Les techniques physiquesrécentes pour la détection des nouvelle y N 0 . Recentphysicaltechniquesfor detectingphotonsat energy levels from 100to 600keV find natural applicationin medical imaging,a diagnostictechnique much in the public eye.Two medical specialitiesin particular make extensiveuse of X or gammaphoton imaging: radiology and nuclear medicine. In conventional radiologyand tomodensitometry(scanners),the photonsource is externalto the patient andthe imageis built up «magic-lantern» fashion by measuringthe differences in photonflux attenuationas the photonspassthroughthe body structures. . In nuclearmedicine,a different approachis used: the organs under examinationare themselvestransformed into a verylow-intensity photon source by injecting the patient with a low-radioactivityemittingagent. 1 La tomographie par émission de positons au [ " FI-FDGen cancérologie vivo une image scintigraphique de la consommation du glucose par les tissus, en particulier cancéreux. Le fluor18 émet des électrons positifs ou positons qui se dématérialisent, au terme de leur parcours dans la matière, avec un électron ordinaire pour donner naissanceà deux photons d'annihilation d'énergie égale à 511 keV, partant selon la même ligne droite dansdes directions opposées(Fig. 1). La détection en coïncidence de ces deux photons permet de reconstituer une image tomographique, la tomographie par émission de positons ou TEP. Par rapport à la scintigraphie traditionnelle, la TEP a des avantagesdémontrés en termes de résolution de l'image ; elle a aussi des contraintes spéci- .. ... 1- Il' I fiques. Nous allons rapporter brièvement les problèmes posés par la détection en coïncidence, indiquer les bases techniquesdes solutions actuellement retenuespour cela et évoquer l'apport médical de cette technique nouvelle. radiopharmaceutique "I0 photonde 511keV Figure 2. CnméraTEPdédiée. posîtion position électron Les constructeurs proposent également la détection en coïncidence des photons d'annihilation grâce à des gammacaméras(dites TEDC) dotéesde deux ou trois têtes détectrices et qui restent également disponibles pour d'autres examens de scintigraphie «traditionnelle ». Notre équipe dispose également d'une telle machine TEDC (Fig. 3) à trois détecteurs qui sont disposés en U pour effectuer la tomographie par émission de positons. photonde511 kev Figure 1. Émissionde deux photons de dématérialisation à chaque désintégration du radionucléide. i 2. Détection en coïncidence d'annihilation des photons ('F pouvant être substitué à OH,'IC, 110,'IN...) qui se dématérialisent en 2 photons d'énergie 511 keV émis selon la même direction mais en sens opposé (Fig. 1). Grâce à un anneau comportant un ensemble de détecteurs se faisant face, on peut détecter ces photons en coïncidence, c'est à dire en associant comme provenant de la même annihilation les photons qui sont été détectés durant le même intervalle de temps très court appelé fenêtre temporelle. On obtient une image tomographique de plus haute résolution qu'en scintigraphie conventionnelle, sans utiliser de collimateur. Notre équipe dispose d'une telle machine (Fig. 2) uniquementdédiée à la tomographiepar émissionde positons (TEP dédiée). __ a., Comme nous l'avons indiqué brièvement, les radionucléïdes isotopes des atomes composant les molécules biologiques naturelles n'émettent pas de rayons gamma d'énergie décelable par les gammacamérasqui réalisent les scintigraphies conventionnelles. Par contre, plusieurs d'entre eux sont émetteurs de positons ou rayons bêta + _. , i .. x ` : "'F.a ra.,tyt : F. ; ,. x,.. Figure 3. GammacaméraTEDC. Le principe de détectionest plus simple à décrire dans le casd'une caméraTEDC à deuxdétecteursplacésde part et d'autre du patient. C'est ce que les figures suivantes illustrent, même si l'on conçoit que la disposition de matricesde détecteurstout autourdu patient(caméraTEP dédiée) permet une détection géométriquement plus efficace. 2.1. Détection, discrimination en énergie Les détecteurs actuels sont basés sur la scintillation produite dans un cristal par chaque photon de 511 keV. Dans le meilleur cas, il faut que la scintillation corresponde à toute l'énergie du photon et qu'elle permette de la détermineravec précision, qu'elle soit intense et de courte durée afin de raccourcir la fenêtre temporelle. C'est la 1 APPLICATIONS MÉDICALES DES ACCÉLÉRATEURSDE PARTICULES mapores nature du cristal qui module ces paramètres. Actuellement, les cristaux les plus utilisés sont le BGO, utilisé en matrice de petits détecteurs dans les machines TEP dédiées, et le Na 1 utilisé en cristaux détecteur de bien plus grande surface dans les machines TEDC et certaines machines TEP dédiées. La scintillation est ensuite transformée en impulsion électrique par un ou plusieurs photomultiplicateurs. Cette impulsion permet de connaître l'énergie déposée par le photon. Un système de discrimination permet de ne retenir qu'un pic correspondant à 511 keV plus ou moins une tolérance appelée fenêtre d'énergie, de l'ordre de 20%. Ce pic correspond donc aux photons non diffusés au sein du patient et dont l'énergie est totalement absorbée par le cristal soit en une seule interaction, soit après une ou plusieurs diffusions Compton dans le détecteur. Enfin un système électronique analyse les impulsions d'énergie convenable reçues en coïncidence, c'est-à-dire dans la même fenêtre temporelle, provenant a priori d'une annihilation d'un positon (Fig. 4). .-*l 4 Détection d'évél s simultanés 2.2. Collimation électronique En éliminant les collimateurs, toute la surface détectrice peut être illuminée, sanslimitation due au masquage par les septas des collimateurs, ce qui améliore la résolution (Fig. 5). De plus, sans collimateur, le détecteur reçoit tous les photons dont la trajectoire passe par son plan et non plus seulement ceux qui ont une direction perpendiculaire à sa surface, ce qui augmente la sensibilité de détection. Avec la collimation électronique, on acquiert donc simultanément des projections multiples correspondant à des angles différents entre plan des détecteurset direction des photons de dématérialisation (projections virtuelles). 2.3. Différents types d'événements détectés 2.3.1. Coïncidences vraies Il s'agit des événements détectéssimultanément sur les deux détecteurs,issus de la même annihilation d'un positon et correspondant à des photons d'énergie 5 11 keV n'ayant subi aucune diffusion sur leur parcours. Ce sont ces événements correspondant à des coïncidences vraies que l'on cherche à détecter (Fig. 4). 2.3.2. Événements correspondant à des rayonnements diffusés 7- Ce sont des événements détectés simultanément qui sont issus de la même annihilation. Mais, comme l'un ou l'autre des deux photons a subi une déviation de trajectoire au sein du malade, l'hypothèse que le positon se soit dématérialisé le long d'une ligne rejoignant les points de détection est fausse (Fig. 6). Ce phénomène de diffusion 1 Figure 4. Détectionde coïncidence. dégrade donc la qualité de l'image et réduit son contraste. wl14, 2-it 1 1 -*,., 1 if qei 5 g m 14 TEMP avec collimateur un seul angle de détection à chaque postiondu détecteur REE 1 * TEDC sans collimateur nombreuxangies de projection possibles à chaque position du détecteur Figure 5. 7<Wt<MC !'f!Mp/ !te Tomoscintigraphie avecet sans collimateur à l'aide d'un radionucléide bétal. La tomographie par émission de positons au ['$F] -FDG Heureusement l'énergie du photon diffusé est inférieure à 5 11 keV. On peut réduire les effets de ce phénomène par un ajustement de la fenêtre d'énergie et en adaptant la géométrie du système d'acquisition : écartement maximal des détecteurs et/ou interposition de filtres axiaux ou septa. --- - -- - 1 2.4. en cancérologie I Les paramètres techniques, la durée de l'examen 2.4.1. Optimisation de l'activité injectée Afin d'augmenter le taux de comptage des événements en coïncidence, donc le caractère riche et informatif de l'image, une première approche consiste à augmenter le flux de photons émis, donc l'activité de [F] -FDG eÎ,., 1 1 -,4 V,ae direction injectée. Mais une activité injectée plus élevée risque de faire apparaître les phénomènes d'empilement voire de n fi. 1//*- de cdincidence Fausse di. decoinciclecnce ------ > 1 due àladiffusion del'un des photons paralysie complète du détecteur. De plus, on augmente ainsi la proportion de coïncidences fortuites. Pour diminuer cette proportion, on peut limiter le champ vu par chaque portion du détecteur, en plaçant selon un axe longitudinal des barres de plomb qui arrêtent les photons dont la direction est oblique (Fig. 8). Grâce à ces filtres axiaux ou septa, on réalise ce que l'on appelle une acquisition en mode 2D (qui correspond à l'essentiel de 1 Figure 6. Erreur de direction de coiilcidence par diffusion d'un des pl2otons de dématérinlisntion. 2.3.3. Coïncidences fortuites Elles correspondent à des photons émis lors de l'annihilation de positons différents, mais détectés dans la même fenêtre temporelle (Fig. 7). L'effet sur la qualité de l'image est identique aux effets produits par le phénomène de diffusion avec production uniforme de bruit de fond. On peut limiter ces effets en réduisant la fenêtre temporelle de coïncidence, en interposant des filtres axiaux ou septa entre le patient et les détecteurs (Fig. 8) et en réduisant le taux de comptage, donc en injectant une activité plus faible de FDG au patient. 1 v [7 i Figure 7. Coincidence fortuite. Cri Filtre a e .... fortuite.Il. fortuite cldence v l'expérience clinique actuelle). En diminuant la fenêtre temporelle et en améliorant les caractéristiques des cristaux détecteurs ( « nouveaux » cristaux de LSO ou GSO), on peut parvenir à un résultat au moins équivalent en se passant des septa, ce qui permet, vu le plus grand rendement de détection des photons, d'injecter une activité plus faible de FDG. Cette acquisition sans septa dite 3D qui se développe depuis quelques années autorise donc une économie de FDG, substance très coûteuse et dont la durée de vie est très brève, et une moindre irradiation du patient. 2.4.2. L'acquisition des images tomographiques du « corps entier » et la correction d'atténuation Dans le cas des machines en anneau, seul le lit d'examen portant le patient se déplace. Chaque position du lit correspond à l'acquisition des événements issus d'un champ de vue large d'une quinzaine de centimètres. Afin d'améliorer la qualité des images, on acquiert, pour chacune des positions successives du lit, non seulement les images liées à l'émission des photons d'annihilation dont nous venons de parler, mais aussi des images de transmission analogues au images radiologiques de scanner. La source est donc dans ce cas extérieure au patient. Il peut s'agir soit d'une source radioactive soit d'un tube à rayons X. Ces images de transmission permettent de différencier les structures qui absorbent peu les photons de 511 keV comme par exemple les poumons remplis d'air de celles qui les absorbent bien plus comme par exemple les muscles, le sang et a fortiori l'os. On peut ainsi comiger l'effet de l'écran que constituent ces dernières lors de la détection des photons émis par le FDG. Dans le cas des machines TEDC avec une géométrie de détection plus restreinte, on réalise, pour chaque position du lit, une rotation incrémentielle lente des détecteurs autour du malade. A chaque rotation (180'pour chaque tête), un champ utile de 35 cm est exploré. La durée de l'examen dépend bien sûr de l'efficacité de la détection. Avec toutes les machines actuelles, on est Figure 8. Filtres axiaux. Réducti.on significative des évérieinents diffuses ou aléatoires durant l'acquisition. obligé pour ne pas trop la prolonger, de se limiter dans la plupart des indications de cancérologie à un champ allant REE 1 APPLICATIONS a MÉDICALES DES ACCÉLÉRATEURS DE PARTICULES > ê.e :P : ê : -r ois) 2 ......... Figure 9. Fusion entre une image TDM (fenêtre osseuse) et les foyers malins (en blanc) détectés en TEDC au FDG 7'St,yII I T p,.` i FP y tl' !I,I fll afin d'optimiser la radiothérapie d'un patient atteint de cancer du poumon. Découverte d'une lésion secondaire. Reconstruction tridimensionnelle présentée selon divers angles. de la base du crâne jusqu'au haut des cuisses. Dans ces conditions, la durée habituelle d'un examen est de un heure et demi à deux heures en TEDC 2D, environ une heure sur une machine TEP dédiée et probablement quarante minutes sur une machine TEP équipées de cristaux plus performants (LSO ou GSO). On est évidemment très loin des durées brèves des examens TDM où le flux sortant du tube à rayons X est bien supérieur et l'on voit l'intérêt toute innovation conduisant à l'amélioration de, du rendement de détection. 2.4.3. Traitement grâce à différents algorithmes de reconstruction itérative tel de vraisemblance, sous-ensembles dédiés, gradients conjugués... (OS EM-ML, 3. Utilité clinique de la tep EM-ML, GC...). au fdg en cancérologie 3.1. Nature et propriétés C'est la molécule du ['8f] -fdg de glucose où l'on a remplacé (en plusieurs étapes) le groupement hydroxyl (OH) en position 2 par un atome de fluor (petit atome modifiant peu la forme de la molécule) radioactif, qui doit être produit dans un cyclotron médical. Sa demi-vie de 110 min est courte, mais suffisante pour en permettre la livraison à distance du site de production. Après injection intraveineuse, ce glucose est capté de façon analogue au glucose par les cellules consommatrices mais n'est pas utilisable cellule où il s'accumule. La radioactivité alors le flux d'entrée cellulaire en glucose régulée par l'insuline. REE N'4 1 par la locale reflète du glucose et permet la détection des sites cancéreux dont la concentration cellulaire Le cerveau est visualisé de façon intense puisque le glucose constitue son substrat énergétique essentiel. Le glucose est également consommé par les muscles et en particulier le myocarde, en concurrence avec les catabolites des graisses. Pour diminuer la fixation myocardique et musculaire, l'injection est effectuée chez le patient à est également visualisé car le FDG n'est pas réabsorbé au niveau du rein, contrairement au glucose, et il existe une élimination urinaire. Une fixation d'intensité plus faible et plus diffuse est généralement observée au niveau d'autres organes en particulier la cavité buccale et le pharynx, le foie, la rate et la moelle osseuse. Au niveau du tube digestif, une fixation décelable est également fréquente, en particulier au niveau de l'estomac et surtout du côlon. Le poumon apparaîtrait actif du fait d'une moindre absorption des photons, la correction d'atténuation par source externe corrige cet artefact. Enfin, une certaine activité dans le tissu situé autour du point d'injection peut parfois être visible, bien que l'injection soit réalisée dans une perfusion minimiser ce phénomène. afin de émetteur de positons. Le fluor- 18 (18F) est un radionucléïde modifié Aspect normal d'un examen au ['8f] -fdg Il est illustré sur les coupes frontales (parallèles au front) de la figure 9. jeun et au repos musculaire. Le système urinaire (reins et vessie essentiellement) des données Après création ou acquisition des ces pseudo-projections, les coupes peuvent être reconstruites selon les 3 axes que maximum 3.2. est anormalement intra- élevée et non 3.3. Détection grâce non invasive du tissu cancéreux au [f] -fdg Le mécanisme d'accumulation du FDG, lié à une surconsommation du glucose pour les besoins énergétiques de la cellule maligne, est commun aux divers cancers et n'est pas spécifique d'un type histologique. L'efficacité de la détection (en considérant une machine détectrice donnée) dépend d'une part de l'avidité de la tumeur pour le glucose. Les tumeurs agressives ou mal différenciées fixent généralement davantage que les cancers bien différenciés (par exemple, le tissu néoplasique thyroïdien différencié ou neuroendocrine fixe La tomographie par émission de positons au ['IF] -FDG en cancérologie généralement peu) ou que les cancers à cinétique de croissance lente (cancer de la prostate ou du rein). . 'f'' D'autre part, la détection dépend du contraste entre la radioactivité du tissu cancéreux et celle du tissu sain du - - sagi-ttal-e- - --] D transverse sagittale AMT même organe et des organes alentour. Comme il existe une accumulation physiologique . ,îe. - - - ( " > du FDG dans le cerveau, carcinome a cellule a cellule géante géante la détection des tumeurs cérébrales, bien que possible, en est rendue plus difficile. D La 1 IC-méthionine, __ iiéciose des 9/10ecle la ttiiiietir.- 1 autre traceur TEP, est proposée dans cette indication. Cela s'applique aussi, à des degrés variables, aux tumeurs du rein et des voies urinaires, de l'estomac... Enfin, une bonne détection nécessite que le FDG s'accumule dans la cellule maligne or certains tissus et certaines tumeurs (hépatocytaires) l'histologie après biopsie était négative. Lafixation du FDG évoque la malignité et conduit à l'intervention ; elle aurait pu guider une autre biopsie. possèdent une enzyme 3.4.3. Localisation qui favorise la diffusion du FDG à l'extérieur de la cellule, ce qui gène la détection, en particulier pour certains hépatocarcinomes. Bien entendu, si l'accumulation Figure 70. Aide à la caractérisation d'un nodule puliiionaire : ce nodule pulmonaire inalin était nécrosé aux 9110 et de la tumeur primitive lorsqu'on découvre un site métastatique La TEP au FDG du FDG évoque une peut mettre en évidence un ou ou secondaire (métastatique) de plusieurs foyers jusque là inconnus dont on ne peut toutefois affirmer la nature primitive ou métastatique ; la caractérisation appartient encore une fois à l'histologie ainsi guidée. Le site primitif est identifié dans près d'un tiers des cas, et même davantage en ORL dans les « adéno- Cependant, le repérage anatomique des foyers fixant le FDG peut parfois être imprécis et la superposition des pathies sans primitif connu », ce qui correspond à une utilité non négligeable dans ce sous-groupe où elle vaut zéro par définition pour l'imagerie conventionnelle. pathologie cancéreuse, elle ne constitue pas une preuve comparable à un examen histologique et elle ne donne aucun renseignement sur la forme histologique du cancer ou sur la nature primitive la lésion. images avec celles de la TDM ou de l'IRM se développe. Des machines associant TEP et TDM, combinant les approches anatomiques et fonctionnelles, sont disponibles commercialement depuis moins d'un an. 3.4. Principales circonstances cliniques ou la tep au fdg peut être utile 3.4.1. Dépistage La TEP au FDG est un examen trop long et trop coûteux pour l'utiliser en dépistage systématique du cancer (ce qui est très différent de la recherche systématique de récidive 3.4.4. Bilan d'extension initial d'une tumeur maligne connue C'est actuellement une indication majeure de l'examen. Par exemple, dans nombre de pays développés, on n'opère plus une masse pulmonaire maligne sans disposer de l'image TEP (Fig. 11). L'exactitude de la détection des métastases ganglionnaires par TEDC, tout comme en TEP, est apparue supérieure à celle de la TDM. La détection des sites métastatiques est également très efficace grâce au FDG qui permet de réaliser une image du corps entier en un seul examen. chez des patients ayant été traités pour cancer). De plus, comme pour tous les examens d'imagerie, il existe des résultats «faux positifs », en particulier en cas d'infection ou d'inflammation circonstances active, ce qui amènerait, dans les du dépistage où les sujets sont très majori- tairement sains, à pratiquer des examens complémentaires inutiles. 3.4.2. Diagnostic non invasif de malignité lorsqu'une tumeur est connue La TEP au FDG est potentiellement indications démontrées certaines pathologies mais les restreintes à où la prévalence de cancer est élevée et les techniques diagnostiques peu satisfaisantes utile, sont actuellement -y compris l'endoscopie- : nodule pulmonaire isolé (Fig. 10), suspicion de cancer du pancréas. L'examen peut également guider le geste biopsique vers les lésions métaboliquement actives lorsque la tumeur apparaît inhomogène ou nécrosée avec les méthodes anatomiques d'imagerie (Fig. 10). Figure B Bilan d'extension d'un adénocarcinome pulmonaire du lobe supérieur droit. La TEP-FDG révèle une métastasseganglionnaire axillaire controlatérale confirmé histologiquenaent. La chirurgie a été remplacée par la chimiothérapie. 1 APPLICATIONS MÉDICALES De très nombreuses autres indications sont proposées, où le FDG peut orienter ou modifier la stratégie thérapeutique : lymphomes, mélanomes, sarcomes, cancer de la tête et du cou, de l'oesophage, du pancréas, de l'ovaire, du testicule... La place exacte de l'examen pour la recherche préopératoire de métastases ganglionnaires (axillaires et mammaires internes) dans le cancer du sein est en cours d'évaluation. 3.4.5. Évaluation précoce de l'efficacité de la thérapie anticancéreuse La fixation du FDG par le tissu cancéreux diminue voire disparaît après un à deux cycles d'une chimiothérapie efficace, bien avant que l'on ne puisse mesurer la réduction du volume tumoral (Fig. 12). L'absence de diminution de la fixation laisse présager une inefficacité de la chimio- DES ACCÉLÉRATEURS DE PARTICULES 3.4.7. a découvert une récidive grâce à une autre méthode diagnostique L'examen tances, est très souvent pratiqué dans ces circons- en particulier si le foyer de récidive est en apparence unique et qu'une intervention chirurgicale une radiothérapie ciblée est envisagée. La sensibilité l'examen déceler ou de et l'image du corps entier peuvent permettre de d'autres localisations et de modifier l'attitude thérapeutique. De plus, le FDG peut permettre une délimitation exacte de la partie métaboliquement plus active de la récidive, ce qui guide la thérapie. 3.4.8. Utilité lorsqu'on soupçonne une récidive du fait de l'augmentation thérapie, ce qui devrait permettre une adaptation précoce de celle-ci (Fig. 13), diminuant le coût et les effets secondaires d'un traitement inefficace. Le FDG est même proposé lors de la phase 1 des essais thérapeutiques pour sélectionner les nouveaux médicaments anticancéreux. Utilité lorsqu'on circulante de la concentration d'un ou de plusieurs marqueurs tumoraux Les données de la littérature et notre expérience nous amènent à proposer l'examen au FDG en première ligne en cas de réaugmentation de la concentration circulante d'un marqueur tumoral. Il est en effet fréquent que les autres méthodes d'imagerie ne localisent pas le foyer de récidive, ce que l'on appelle alors « maladie occulte ». La sensibilité de la TEP reste excellente dans ces cas a priori difficiles, très supérieure à celle de l'imagerie 1*1 conventionnelle (Figs. 14-17). Transverse Coronale Sagittale 3D " \,, !.i Figure 12. Contrôle de l'efficacité de la chimiothérapie dans le cancer du sein. '\ Post Feet Feet Figure 14. Aiignieiitation isolée de LACE et du CA 153 TEDC-FDG : récidive isolée, ganglionnaire au niveau du hile hépatique, confir-naée histologiquement. \ 'jjjâ Figure 13. Cancer du sigmoide. Évaluation de métastases hépatiques après chimiothérapie. TDM : images hépatiques d'allure séquellaire. FDG : troisfoyers hépatiques. & 4 " >ie, ; q Mût/tCafi'on !NMg< ?M<?nf de C/HM !Of/:fap ;ë. Modifïcation f/tgCpMfMë thérapeutique ;: C/ changement chimiothérapie. 3.4.6. Recherche de tissu tumoral d'une masse résiduelle viable au sein post-thérapique C'est une indication fréquente qui a été proposée dès 1982 pour les tumeurs cérébrales. L'efficacité a été démontrée en TEP dans les lymphomes, les cancers de la tête et du cou, du poumon, colorectaux et les sarcomes. REE N'4 1 Figure 15. Patiente atteinte d'un cancer du sigmoide traité 4 ans plus tôt. Élévation de la concentration circulante d'ACE et CA 19-9. Imagerie conventionnelle normale. La TEDC au FDG montre unfoyer pelvien. Une cause technique rare de faux négatif est la position distale inattendue d'un foyer qui ne se trouve pas dans le champ examiné : pour ne pas prolonger l'examen, l'exploration est parfois délibérément restreinte à une zone limitée. 3.4.10. " "'' Principales causes de résultats faux positifs La plupart des résultats faux positifs sont dus d'une part à une mauvaise interprétation de fixations physiologiques ou ne correspondant pas à une pathologie néoplasique : muscles contractés après injection (en particulier en cas de " douleur), fixation myocardique inhomogène, activité gastrique ou colique, stase dans l'arbre urinaire, diverticule vésical voire souillures urinaires. D'autre part, des processus hypermétaboliques non malins peuvent fixer le FDG : certaines tumeurs bénignes (le FDG peut par C.,.P f Figure 16. Cancer colique. Chimiothérapie prévue pour élévation inexpliquée de LACE. La TEP an FDG montre un foyer unique du dôme hépatique : décision de chirurgie. exemple localiser les adénomes thyroïdiens ou parathyroïdiens), les zones cicatricielles actives après intervention chirurgicale et surtout l'infection et/ou l'inflammation actives. Le FDG a aussi été proposé pour localiser les suppurations profondes. La prescription et l'interprétation de l'examen doivent prendre en compte ces circonstances particulières. 3.4.11. Indications cliniques reconnues, contrindications, secondaires .,Iee - --, ,,* - ï » e 1 précautions et effets Une préparation commerciale de FDG a reçu en novembre 1998 une autorisation de mise sur le marché en France avec les indications suivantes : - Diagnostic primaire : - diagnostic différentiel des masses pulmonaires. - bilan d'extension initial des lymphomes . w Figure 17. Suspicion de récidive occule (augmentation isolée de lA CE). La TEP an FDG montre un foyer unique abdominal droit confirmé par l'histologie. - résiduelles - 3.4.9. Principales causes de résultats faux négatifs Les résultats faux négatifs sont avant tout dus à la taille infracentimétrique de la lésion. La résolution intrinsèque de machines détectrices est actuellement de l'ordre de 4 à 5 mm, nettement inférieure à 1 cm. Cependant, la taille minimale décelable in vivo est plus grande, en particulier du fait des mouvements (au moins respiratoires) du patient ; elle dépend également du rapport de fixation entre le tissu tumoral et les tissus avoisinants (en particulier au voisinage du cerveau, du coeur, des reins ou de la vessie), donc de l'avidité de la lésion pour le FDG. On rejoint ainsi l'autre cause de faux négatif : les tumeurs quiescentes ou sidérées par un thérapie récente, à faible activité métabolique ou largement nécrosées. Le diabète sucré ou une surcharge glucosée risque de diminuer la sensibilité de l'examen du fait de la compétition du glucose endogène et du FDG et de l'altération de la pénétration intracellulaire des hydrates de carbone dans la cellule. hodgkiniens et non-hodgkiniens, des cancers du poumon non à petites cellules, des cancers du rhinopharynx et des mélanomes. Suivi thérapeutique précoce et recherche de maladies : dans les lymphomes hodgkiniens et non- hodgkiniens. Récidives et métastases : - cancers colorectaux : bilan d'opérabilité - cancer du poumon non à petites cellules. La grossesse est la seule contrindication, comme pour tous les examens comportant des radiations ionisantes, même à faible dose. Il s'agit d'éviter l'irradiation du foetus qui est plus sensible que l'enfant ou l'adulte. Dans l'incertitude, il ne faut pas pratiquer l'examen en cas de retard de règles. Par contre, il n'y a pas de délai d'abstention de grossesse après l'examen. Si la patiente allaite, l'allaitement doit être au moins suspendu durant plusieurs heures ainsi que les contacts étroits entre la patiente et le nourrisson. Le diabète sucré n'est pas en soi une contrindication mais la sensibilité de l'examen risque d'être diminuée. Aucune précaution particulière n'est à prendre, ni par le patient (sauf de rester à jeun avec un bon apport hydrique), ni avec le patient qui reste faiblement irradiant après l'examen, comme après une scintigraphie du squelette mais pour une durée beaucoup plus brève. L'irradiation du REE ,N'4 Avril2002 1 MN t K C 0 @ f APPLICATIONS MÉDICALES ) DES ACCÉLÉRATEURS DE PARTICULES MW Repères Figure 18. Aspect normal d'un examen TEP au FDG (coupes frontales). patient lui-même d'une scintigraphie reste modérée, du même ordre que lors du squelette et moindre que lors d'autre scintigraphies en cancérologie (gallium, ou pentétréotide marqués à l'indium). Le FDG daire est parfaitement majeur n'a bien toléré été rapporté thallium, anticorps ; aucun effet secon- en plus de 10 ans d'utili- sation. Aucun effet dans notre service Le produit même 4. secondaire conduire même mineur n'a été constaté en 5 ans et plus de 3000 examens. ne rend pas somnolent et le patient peut après l'examen. Conclusion La TEP est une technique tique dont puisque le potentiel nouvelle va bien au-delà de très nombreuses d'imagerie diagnos- de la cancérologie, autres molécules peuvent être marquées avec le fluor-18 ou un autre radionucléïde émetteur de positons. L'optimisation de la détection des photons d'annihilation, du traitement informatique images et de leur fusion avec les images modalités (Fig. 18) est loin d'être terminée de ces issues d'autres et l'apport des physiciens dans ces domaines, qui a déjà été déterminant, devrait être encore plus marqué dans un avenir proche. Bibliographie fusion for optimization of conformal radiotherapy of lung cancers. Int. J. Radiation Oncology Bio !. Phys.. 49 (5, pp. 1249-12572001). J.N. Talbot, C. Haioun, J.D. Rain. M. Meignan, M. Wioland, J.L. Misset, D. Grahek, K. Kerrou, F. Montravers, 118F] -FDG positron imaging in clinical management of lymphoma patients. Crit. Rev. Oncol. Hematol., 38, pp. 193-231 (2001). F. Montravers. D. Grahek, K. Kerrou, V. De Beco, N. Younsi, J.N. Talbot, Scintigraphie au [18FI-fiuorodésoxyglucose en cancérologie digestive. Gatroenterol. Clin. Bioi., 25, pp. B191-B196 (2001). J.N. Talbot, D. Grahek, F. Montravers, K. Kerrou, N. Younsi, V. De Beco, C. Colombet, N. Cailleux, Y Petegnief, Cancer bronchique : résultats actuels de l'examen au [18FI-FDG. Méd. Nucl., 25 (9), pp. 541-546 (2001). J.N. Talbot, F. Montravers, D. Grahek, C. Vaylet, E. Itti, C. Peker, S. Beneladj, C. Nguyen, M. Duet, M.E. Toubert, Z. Malek, P. Zanotti, K. Kerrou, N. Younsi, N. Cailleux, Un an d'activité du centre TEP AP-HP ; impact de la TEP au il 8F] -FDG sur la décision médicale en cancérologie. Méd. 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Il est l'auteur d'un livre sur la scintigraphie, d'un CDROM sur la TEDC et de 70 articles scientifiques.