Dysphagie ED DCEM1 Définitions • Dysphagie : gêne à la progression du bol alimentaire au cours de la déglutition • Déglutition : propulsion des aliments de la bouche vers l’estomac • 2 types de dysphagie : -D oro-pharyngée sensation de blocage du bol alimentaire dans la région cervicale -D oesophagienne gêne à la progression du bol alimentaire en région rétrosternale Cas clinique • Mr H 35 ans d’origine maghrébine consulte pour des difficultés à l’alimentation depuis 2 ans, avec aggravation depuis 6 mois • Tabac=0 Alcool=occasionnel • Dysphagie aux aliments solides surtout, mais aussi aux liquides d’intensité variable • Quelquefois douleurs thoraciques lors de l’alimentation • Intermittent : « vomissements » alimentaires à la fin du repas • Perte de 2 kg depuis 6 mois Examen clinique • Poids : 60 Kg 1,65 m • Examen normal • ECG normal Quelles sont vos hypothèses diagnostiques ? Arguments ? Réponse • Dysphagie organique : tumeur surtout, peu probable car -Pas de réelle altération de l’état général -Pas d’intoxication éthylo-tabagique -Pas de dysphagie d’installation progressive solides puis liquides -caractère variable de la dysphagie • Pas de symptomatologie à type de RGO en faveur d’une oesophagite Quel examen faire en première intention ? Endoscopie oesogastroduodénale :œsophage dilaté Hypothèses diagnostiques • Dysphagies organiques : -Tumeurs malignes (adénocarcinome, épidermoïde) bénignes (léiomyome) -Compressions extrinsèques : adénopathies et tumeurs médiastinales -Sténose peptique, caustique, radique, corps étranger -Oesophagites peptique (RGO), infectieuses (candida, herpès, CMV), mdts, radique -rare : diverticule de Zencker, de l’œsophage, anneau de Schatzki, syndrome de PlummerVinson Cancer de l’œsophage • Adénocarcinome : -Surviens sur muqueuse de Barett (endobrachyoesophage) ou sur métaplasie du cardia -RGO =>oesophagite =>EBO =>dysplasie =>cancer -1/3 inf. de l’œsophage • Carcinome épidermoïde : -Terrain : éthylo-tabagisme A quoi peut-être liée la dysphagie du patient et comment le mettre en évidence ? Réponse • Dysphagie fonctionnelle par trouble moteur de l’œsophage. • Mise en évidence : manométrie oesophagienne. Dysphagie fonctionnelle: troubles moteurs oesophagien Primitifs : -Achalasie ou méga œsophage idiopathique -maladie des spasmes diffus (rare) -syndrome du péristaltisme douloureux ou « œsophage cassenoisette » -troubles moteurs non spécifiques Secondaires : connectivites (sclérodermie)et pseudo-achalasies ( cancers de l’œsophage, tumeurs extra-oesophagiennes, parkinson, maladie de Chagas ) Manométrie oesophagienne Manométrie Achalasie : Corps oesophagien : hypo ou apéristaltisme SIO : absence de relaxation lors de la déglutition et hypertonie du SIO. Achalasie • Achalasie ou méga-oesophage : -Étiologie inconnue -A tout âge atteint les 2 sexes -Dysphagie intermittente (95%), capricieuse, aux solides et liquides -Douleurs thoraciques (65%) lors de l’alimentation chez les patients jeunes au début de la maladie -Régurgitations per et postprandiales interprétées à tort comme des vomissements. -perte de poids -révélation possible par pneumopathie « d’inhalation » TOGD TOGD de l’Achalasie : -Sténose centrée, régulière en bec d’oiseau ou queue de radis -Dilatation du corps de l’œsophage -Absence de poche à air gastrique Anatomopathologie • Partiellement connue : lésions inflammatoires du plexus myentérique et diminution du nombre de neurones dans les ganglions myentériques Se méfier d’une pseudo-achalasie Si âge supérieur à 45 ans et/ou amaigrissement important : Scanner thorax et abdomen Echoendoscopie : épaississement de la paroi oesophagienne Biopsies cardia Troubles moteurs oesophagiens • Spasmes diffus (étagés)de l’œsophage : -Survient à tout âge mais révélation souvent après 50 ans -Douleurs thoraciques et dysphagie d’intensité et de fréquence variable -Dans 50% : symptômes provoquées par les repas et majorées par le stress émotionnel -Douleurs thoraciques peuvent être isolées nocturnes, simulant une insuffisance coronarienne Traitement • Traitement médicamenteux : -inhibiteurs calciques : diminution de la p° du SIO, de l’amplitude des contractions oeso (Nifédipine) -trinitrine : relaxation du SIO • Traitement endoscopique : -Dilatation pneumatique : 1 à 3 séances / traitement le plus efficace. Risque : perforation (1 à 5%) -injection de toxine botulique : en cours d’évaluation • Traitement chirurgical : myotomie de Heller Dilatation pneumatique