1) Le changement climatique Le changement climatique qui est

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1) Le changement climatique
Le changement climatique qui est maintenant prouvé scientifiquement est connu de
tous. Il a une influence sur nous, sur la végétation, mais aussi sur la pollinisation. Les
changements qui affectent la pollinisation sont nombreux mais sont remplis
d’incertitudes, mais ce qui est sûr, c’est que le nombre des allergies n’a cessé
d’augmenter ces dernières années. De même la sévérité des symptômes allergiques
semble liée aux modifications du climat. En effet, un climat plus chaud semble
entraîner une augmentation des grains de pollens dans l’air, une modification des
dates de floraison et de pollinisation, une modification de la durée de la saison
pollinique, un déplacement vers le Nord ou en altitude de l’aire d’extension de
certaines espèces.... Le CO2 atmosphérique qui ne cesse d’augmenter lui aussi est
susceptible de renforcer toutes ces modifications. Enfin d’après les simulations, la
tendance du changement climatique et ses effets sur les pollens vont se poursuivre
et même s’amplifier dans le futur.
Figure 1 : Graphique de l’évolution des températures en France sur 100 ans
Source : Météo France
Le climat a toujours varié de façon naturelle au cours du temps avec des
successions de périodes glaciaires et interglaciaires. Mais depuis la révolution
industrielle, les activités de l’homme ont accélérés le changement climatique avec le
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dégagement massif de composants gazeux comme le CO2, mais aussi le méthane
CH4 et le protoxyde d'azote N2O, qui absorbent le rayonnement infrarouge émis par
la surface terrestre et entraîne ainsi une intensification de l'effet de serre. L’élévation
moyenne de la température à la surface du globe est de 0,74°C entre 1906 et 2005.
En France aussi depuis 1988 les températures moyennes sont supérieures à la
normale quasiment chaque année (voir figure 1).
2) Phénologie et hausse des températures
Il semblerait qu’il existe une relation entre la température et la date de démarrage de
certaines pollinisations comme celle du bouleau.
L’évolution de la température est toujours antagoniste à celle de la feuillaison et de la
pollinisation. Une augmentation de la température entraîne ainsi une précosité de la
date de démarrage de la pollinisation du bouleau à Paris (voir figure 2)
Figure 2 : Graphique des relations entre la température et les dates de
démarrage de la pollinisation du bouleau à Paris de 1880 à 2002
Source : RNSA
3) Evolution de la feuillaison et de la pollinisation
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L’apparition de la première feuille du marronnier de Genève est une des plus longue
série phénologique de Suisse (voir figure 3).
Au début du 20ème siècle : précocité de l’apparition de la 1ère feuille, puis il y a une
décroissance de la date d’apparition de la 1ère feuille jusqu’à nos jours.
Figure 3 : graphique de l’apparition de la première feuille du marronnier de
Genève de 1800 à nos jours
Source : Météo Suisse
Alfred Angot un météorologue du 19ème siècle a été le premier à réaliser des
observations phrénologiques animales et végétales sur le chêne et le bouleau.
Voici ci-dessous un exemple de cartes qu’il a réalisé et qui ont été réactualisés par le
RNSA (Réseau National de Surveillance Aérobiologique). Elles montrent les dates du
début de la feuillaison et de la pollinisation du chêne et du bouleau (en jours depuis
le 1er janvier) en France de 1880 à 2009.
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Figure 4 : Cartes de Alfred Angot sur le Bouleau et le chêne réactualisées par
le RNSA
La comparaison des données de feuillaison de 1880 à 1890 avec les données de
pollinisation de 1991 à 2002 montre un avancement des paramètres de 10 à 20 jours
selon les zones géographiques (voir carte de la figure 4).
Cependant à partir de 2003 la précocité de la pollinisation du Bouleau et du chêne a
stagné…Cela s’explique par des automnes et des débuts d’hiver plus doux et des fin
d’hiver plus froid à partir de 2003 qui ont entraîné une dormance plus longue et donc
une saison pollinique plus courte. En effet pour lever de leur dormance les arbres ont
besoin d’avoir satisfait leur besoin en froid (chilling) et en chaud (forcing) (voir partie
4).
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4) Le chilling et le Forcing
Une période de chilling suivit d’une période de forcing est nécessaire pour la
maturation des bourgeons et des chatons des arbres comme le bouleau.
Figure 5 : Graphique explicatif du chilling et du forcing
Source : RNSA
De 1991 à 2002, les fin d’hiver et début de printemps étaient doux, le forcing a donc
été réduit car l’accumulation de chaleur s’est faite plus rapidement : précocité de la
feuillaison et de la pollinisation.
De 2004 à 2009, si les hivers ont également été assez doux ce qui a retardé le
chilling (plus de temps pour accumuler du froid), le forcing a été retardé par une fin
d’hiver plus froide : retard de la feuillaison et de la pollinisation par rapport à la
période 1991 – 2002 (voir figure 6).
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Figure 6 : Graphique de l’évolution de la pollinisation depuis 2003
Source : RNSA
5) Migration des pollens du sud vers le Nord
Conséquence du réchauffement climatique : migration des pollens du Sud vers le
Nord (ambroisie, oliviers, graminées, cyprès, chênes….).
Une hausse de 1°C de la température moyenne annuelle équivaut à une translation
des espèces de 200 km vers le Nord ou à une remontée d’environ 150 m en altitude.
Les prévisions signalent un réchauffement de 3,5°C d’ici 2100. L’aire de Quercus
(chêne vert) pourrait alors dès 2050 dépasser une ligne Bordeaux-Saint-Etienne et
franchir la Loire avant 2100 (voir figure 7). Et l’olivier remonterait jusqu’en Belgique!
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Figure 7 : Simulation de l’INRA sur le chêne vert
Source : INRA
Conclusion :
Les conséquences du changement climatique sont :
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Une hausse des concentrations de pollens
-
Une modification des dates de la floraison et de la pollinisation
-
Une augmentation de la durée de la saison pollinique
-
Une augmentation du contenu allergénique des grains de pollens
-
Une simulation de la croissance végétale par le CO2 qui entraîne une
augmentation du nombre de grains de pollens dans l’air
-
Un impact sur la santé agravé (symptômes allergisants plus forts et plus
fréquents)
-
Un nombre de personnes allergiques en augmentation
-
Un déplacement vers le Nord ou en altitude de l’aire d’extension de certaines
espèces
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