Rôle et Régulation de l’apeline au cours du Vieillissement Musculaire Soutenue Lundi 23 Novembre Le vieillissement de la population est un phénomène universel dont l‟amélioration des conditions de vie est la principale cause. Cependant, dans 20% des cas, l‟avancée en âge s‟accompagne aussi d‟une perte de l‟autonomie qui nécessite une prise en charge institutionnelle lourde pour le patient et la société. Une des principales causes de cette transition fragilité/dépendance réside dans la diminution dramatique de la masse et de la fonction musculaire, aussi appelée sarcopénie. Dans ce contexte, il devient primordial de mieux caractériser cette pathologie afin de mettre au point de nouvelles stratégies thérapeutiques. Dans cette optique, nous nous sommes intéressés à l‟apeline, un peptide endogène circulant, dont le rôle favorable sur le métabolisme énergétique du muscle squelettique a été mis en évidence au sein du laboratoire dans un contexte d‟obésité. A partir de ces précédents résultats nous avons donc émis l’hypothèse d’un rôle bénéfique de l’apeline sur la physiologie du tissu musculaire au cours du vieillissement. Dans un premier temps, nous avons démontré que la contraction du muscle strié squelettique i vitro et in vivo chez la souris et l‟homme, générait une production et une sécrétion musculaire d‟apeline. Cette régulation par l‟exercice physique est apparue altérée chez les souris âgées, et ceci s‟accompagne d‟une diminution des taux d‟apeline plasmatiques chez la souris, comme chez l‟individu âgé. De plus, nous avons pu démontrer, chez l‟homme âgé pratiquant un exercice chronique, l‟existence d‟une corrélation entre les capacités d‟augmentation de l‟apelinémie et l‟efficacité de l‟exercice en termes de force physique. Parallèlement, nous avons pu mettre en évidence une augmentation significative de la masse et de l a fonction musculaire de souris âgées suite à une supplémentation (pharmacologique ou génique) chronique en apeline. Ces effets s‟expliquent en partie par l‟activation du métabolisme énergétique des fibres musculaires, nécessitant l‟activation de l‟axe AMPK-PGC1α qui permet une potentialisation de la biogénèse mitochondriale. D‟autre part, des expériences de régénération musculaire démontrent que l‟apeline est également capable d‟activer les cellules satellites, cellules souches résidentes du muscle squelettique. Au cœur de différentes approches (prédictive, préventive et thérapeutique), l‟apeline s‟inscrit dans un nouvel axe de recherche quant à la détection (biomarqueur) et la prise en charge (traitement pharmacologique) des faiblesses musculaires associées au vieillissement.