En savoir plus

publicité
To protect the rights of the author(s) and publisher we inform you that this PDF is an uncorrected proof for internal business use only by the author(s), editor(s), reviewer(s), Elsevier and
typesetter SPi. It is not allowed to publish this proof online or in print. This proof copy is the copyright property of the publisher and is confidential until formal publication.
B978-2-294-71506-8.00003-7, 00003
21
c0015
Traitement arthroscopique
des arthropathies acromio-claviculaires
Arthroscopic treatment of acromioclavicular arthrosis
C. Charousset
Résumé
Abstract
L'articulation acromio-claviculaire peut être une source importante
de désordre telle que l'arthrose post-traumatique, l'arthrose primitive, l'ostéolyse ou des ostéopathies rentrant dans le cadre d'un
conflit supéro-externe. Le traitement médical est souvent efficace
dans toutes ces pathologies. Lorsque celui-ci échoue, une résection
acromio-claviculaire sous arthroscopie peut être indiquée. Elle offre
une faible morbidité et des récupérations fonctionnelles rapides car
elle permet de garder l'intégrité de la chape delto-trapézienne et
surtout la partie supérieure du système capsulo-ligamentaire acromio-claviculaire qui joue un rôle principal dans la stabilité antéropostérieure de cette articulation. Il existe plusieurs techniques de
résection sous arthroscopie. La plus usuelle est une technique par
approche indirecte de l'articulation acromio-claviculaire par voie
inférieure sous-acromiale. La résection finale, contrôlée par visualisation antérieure, doit être inférieure à 10 mm et avoir des berges
de résection parallèles reprenant la forme d'un rectangle. Dans ces
conditions, les complications sont rares.
The acromioclavicular (AC) joint, a common source of discomfort in the shoulder, can be affected by a variety of disorders
including osteoarthritis, posttraumatic arthritis, and distal clavicle ostetolysis. Conservative management is often successful.
When non operative management fails, the orthopedic surgeon must consider distal clavicle resection by arthroscopy. The
several advantages of arthroscopic resection of the distal clavicle include avoiding detachment of the deltoid and trapezius
muscles allowing a shorter postoperative recovery time and protecting many of the supporting AC joint ligaments and decreasing the chance of distal clavicle instability. Different types of
resection were described. The most important is the indirect
subacromial approach. We recommend a maximum resection of
10 mm and to have a total resection forming a rectangle. The
complications are rare.
Mots clés : Acromioclaviculaire. – Arthroscopie. – Résection.
Key words: Acromioclavicular. – Arthroscopy. – Resection.
Introduction
L'articulation acromio-claviculaire peut être une
source importante de désordres tels que l'arthrose
post-traumatique, l'arthrose primitive, l'ostéolyse ou
des ostéopathies rentrant dans le cadre d'un conflit
supéro-externe [23].
Le traitement médical est souvent efficace dans
toutes ces pathologies. Lorsque celui-ci échoue, l'intervention chirurgicale consiste en une résection acromioclaviculaire décrite initialement par momford [22] et
Gurd [13] la même année en 1941.
Toutefois, cette résection acromio-claviculaire ne peut
être indiquée isolément que dans les arthroses stables et
doit être contre-indiquée dans les instabilités acromioclaviculaires ou alors être associée à un geste de stabilisation articulaire [30]. La résection articulaire sous
arthroscopie est aujourd'hui le « gold standard » compte
tenu de sa faible morbidité et des récupérations fonctionnelles rapides [17]. En effet, la chirurgie peut entraîner
une instabilité secondaire ou une faiblesse musculaire
comme l'a montré Corso [8] en détachant le fascia deltotrapézien. L'objectif de la résection sous arthroscopie
est de garder l'intégrité de la chape delto-trapézienne
et surtout la partie supérieure du système capsulo-ligamentaire acromio-claviculaire qui joue un rôle principal
dans la stabilité antéro-postérieure de cette articulation,
ce qui permettra une récupération postopératoire plus
rapide et supprimera les risques de déstabilisation de
l'articulation [5]. L'autre avantage de l'arthroscopie par
rapport à la chirurgie à ciel ouvert est de pouvoir réaliser
des gestes autres, tels que l'acromioplastie, la réparation
des tendons de la coiffe des rotateurs ou une stabilisation gléno-humérale [19]. Il existe plusieurs techniques
de résection sous arthroscopie. La plus usuelle, celle que
nous préférons, est une technique par approche indirecte
Techniques arthroscopiques du membre supérieur
© 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés
Hulet, 978-2-294-71506-8
Comp. by: Karthikeyan Stage: Revises1 Chapter No.: <CN> Title Name: Hulet
Page Number: 21 Date: 29/08/2013 Time: 10:15:51
To protect the rights of the author(s) and publisher we inform you that this PDF is an uncorrected proof for internal business use only by the author(s), editor(s), reviewer(s), Elsevier and
typesetter SPi. It is not allowed to publish this proof online or in print. This proof copy is the copyright property of the publisher and is confidential until formal publication.
B978-2-294-71506-8.00003-7, 00003
22
C. Charousset
de l'articulation acromio-­claviculaire par voie inférieure
sous-acromiale [18]. C'est la technique standard, avec
des voies d'abord classiques sous arthroscopie. Il existe
une autre technique, développée par Flatow [11], par
une approche directe par voie supérieure. Enfin, la technique du « coplaning » développée par les Anglo-Saxons
[6] consiste à réséquer les ostéophytes inférieurs de l'articulation acromio-claviculaire lorsqu'il y a un conflit
supéro-externe associé sous-acromial.
Indications et contre-indications
Arthropathie post-traumatique
Les traumatismes de l'articulation acromio-­claviculaire
sont fréquents, pouvant entraîner une fracture articulaire cartilagineuse ou ostéochondrale développant
ensuite une arthropathie. Il faut rechercher à l'examen
une douleur localisée sur l'articulation acromio-claviculaire et l'imagerie confirmera cette arthrose avec
intégrité du système coraco-claviculaire.
Ostéolyse claviculaire atraumatique
ou microtraumatique
Les ostéolyses distales de la clavicule sont souvent
dues à des surcharges répétitives de l'articulation rencontrées principalement chez les haltérophiles ou les
bodybuilders mais aussi les gymnastes et les travailleurs utilisant des charges lourdes au-dessus du plan
de l'omoplate [25]. La douleur est souvent inflammatoire, localisée sur l'articulation acromio-claviculaire
avec une douleur antérieure de l'épaule qui est aggravée par les exercices musculaires ou articulaires.
prudemment évalués à la recherche d'une instabilité
secondaire de cette articulation qui est une contreindication absolue à la résection acromio-claviculaire
isolée [4]. Les patients symptomatiques présentant une
instabilité secondaire avec arthrose doivent bénéficier
à la fois d'une résection acromio-claviculaire mais surtout d'une stabilisation secondaire pour éviter l'aggravation de cette pathologie.
Anatomie et biomécanique
L'articulation acromio-claviculaire est une diarthrodie formée par la partie latérale et distale de la clavicule et la partie antérieure de l'acromion contenant
un ménisque fibro-cartilagineux dont la fonction est
limitée [9]. La stabilité de cette articulation est assurée par sa forme anatomique. Récemment, une étude
anatomique tridimensionnelle [7] a montré qu'il existait trois formes d'articulations : une forme plate,
une forme oblique ou une forme courbe (figure 1).
La stabilité antéro-postérieure est assurée par le ligament acromio-claviculaire renforcée par la chape
musculaire delto-trapézienne. Le ligament supérieur
acromio-claviculaire, est deux fois plus important
que le ligament inférieur, il se confond souvent avec
la chape musculaire [12]. La stabilisation est aussi
assurée par la capsule articulaire. Enfin, la stabilité
sagittale est assurée par les ligaments trapézoïdes et
conoïdes. L'articulation acromio-claviculaire intervient dans la mobilité globale de l'épaule avec aussi
L'arthrose primitive est une cause importante de
douleurs de l'articulation acromio-claviculaire [14].
Cette arthrose est plus fréquente que l'arthrose glénohumérale, l'évolution est progressive et graduelle et les
changements radiologiques sont souvent plus précoces
que l'évolution clinique, plus tardive. On retrouve fréquemment des ostéophytes supérieurs ou inférieurs ou
des kystes dans la partie distale de la clavicule et dans
une étude sur les patients âgés, les radiographies montraient une arthrose acromio-claviculaire dans plus de
54 % des cas [15].
Contre-indications
Les patients ayant des antécédents de traumatisme
de l'articulation acromio-claviculaire doivent être
Figure 1. Il existe trois formes anatomiques de l'articulation
acromio-claviculaire.
Hulet, 978-2-294-71506-8
Comp. by: Karthikeyan Stage: Revises1 Chapter No.: <CN> Title Name: Hulet
Page Number: 22 Date: 29/08/2013 Time: 10:15:51
© 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés
Arthrose primitive
To protect the rights of the author(s) and publisher we inform you that this PDF is an uncorrected proof for internal business use only by the author(s), editor(s), reviewer(s), Elsevier and
typesetter SPi. It is not allowed to publish this proof online or in print. This proof copy is the copyright property of the publisher and is confidential until formal publication.
B978-2-294-71506-8.00003-7, 00003
Traitement arthroscopique des arthropathies acromio-claviculaires
23
bien un mouvement de rotation axiale que de translation antéro-postérieure à des degrés différents en
fonction des mouvements articulaires [20].
pincement articulaire et retrouver aussi des ostéolyses (figure 4). L'IRM montre souvent des changements articulaires avec des signes inflammatoires :
épanchement intra-articulaire et œdème osseux en T2
(figure 5). Mais attention, ces modifications à l'IRM
[27] sont souvent rencontrées chez des patients totalement asymptomatiques et il faut absolument une corrélation clinique pour établir le diagnostic.
Les patients présentant des pathologies acromio-­
Le test d'infiltration acromio-claviculaire représente
claviculaires présentent généralement sur les formes
donc une valeur sûre pour confirmer le diagnostic cliévoluées une douleur quotidienne. Ils sont gênés dans
nique avec une disparition complète de la douleur qui
leurs activités quotidiennes comme par exemple se
peut se prolonger en fonction de l'injection de cortilaver le creux axillaire opposé ou prendre un objet
coïdes ou pas pendant plusieurs jours [29].
dans la poche arrière du pantalon. La pratique du
sport comme le golf ou la natation augmente leurs
symptômes.
Planification opératoire
Présentation
Examen clinique
Les douleurs doivent être retrouvées à la palpation de
l'articulation acromio-claviculaire avec des crépitations ou autres anomalies. Cette douleur est augmentée
lors du test dynamique décrit par MacLaughin [21],
dit du « cross body reduction test », qui représente toujours le test principal de diagnostic de l'arthropathie
acromio-claviculaire (figure 2). Le test de compression actif d'Obrien [24] est aussi spécifique et sensible
pour son auteur. D'autres tests ont été décrits, tels que
le Bell-van Riet test [28] qui est un test d'adduction
contrarié, son auteur retrouve une sensibilité de 98 %.
Figure 3. Pincement radiologique de l'articulation acromio-­
claviculaire.
Diagnostic d'imagerie
© 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés
La radiographie doit être réalisée sur une incidence de
face et ascendante de façon à supprimer les superpositions articulaires. On retrouve souvent une sclérose
sous-chondrale avec un ostéophyte et un pincement
articulaire (figure 3). Le scanner peut confirmer le
Figure 2. Examen clinique : « cross body reduction test » de
MacLaughin.
Figure 4. Arthropathie acromio-claviculaire au scanner.
Figure 5. Arthropathie acromio-claviculaire : vue IRM en
séquence T2 avec épanchement intra-articulaire et ostéophytes
inférieurs.
Hulet, 978-2-294-71506-8
Comp. by: Karthikeyan Stage: Revises1 Chapter No.: <CN> Title Name: Hulet
Page Number: 23 Date: 29/08/2013 Time: 10:15:51
To protect the rights of the author(s) and publisher we inform you that this PDF is an uncorrected proof for internal business use only by the author(s), editor(s), reviewer(s), Elsevier and
typesetter SPi. It is not allowed to publish this proof online or in print. This proof copy is the copyright property of the publisher and is confidential until formal publication.
B978-2-294-71506-8.00003-7, 00003
C. Charousset
Technique arthroscopique
Les différentes techniques de résection arthroscopique
de l'articulation acromio-claviculaire sont réalisées soit
sous anesthésie générale, soit locogénérale ou combinée.
L'installation est en fonction des habitudes de l'opérateur, soit en décubitus latéral soit en « beach chair
position ».
L'instrumentation arthroscopique est habituelle ;
il est nécessaire d'utiliser une pompe qui permet de
maintenir une pression homogène à 40 mmHg durant
l'intervention, des poches d'eau avec addition d'adrénaline. Le maintien d'une tension artérielle basse et
homogène durant l'intervention garantit une meilleure
visualisation. Un arthroscope de 4,5 mm avec une
visualisation de 30 degrés est couramment utilisé. Il
est important d'utiliser aussi une électrode de coagulation bipolaire associé à un shaver motorisé oscillant
avec un couteau de débridement et une fraise ronde ou
ovale de 4,5 ou de 5,5 mm.
Technique par approche indirecte
par voie inférieure dans l'espace
sous-acromial
Les repères anatomiques sont dessinés sur la peau du
patient. Classiquement, trois voies d'abord sont utilisées, la voie postérieure, la voie latérale et la voie
antérieure.
La voie postérieure est réalisée selon les caractéristiques habituelles du « soft point », c'est-à-dire
3 centimètres inférieurs et 1 centimètre médial à la
partie postérieure et externe de l'acromion. La peau
est incisée longitudinalement et l'arthroscope est
inséré dans l'articulation gléno-humérale avec un
trocart. L'exploration gléno-humérale doit être habituelle et précise afin de rechercher une possible anomalie labrale [3], cartilagineuse, des tendons de la
coiffe des rotateurs et de la longue portion du biceps.
Puis, l'arthroscope est introduit dans l'espace sousacromial, les deux autres voies d'abord sont alors
réalisées ; voie d'abord latérale et antérieure à l'aide
d'une aiguille rachidienne qui permet de positionner
parfaitement la voie latérale et surtout la voie antérieure, en face de l'articulation acromio-claviculaire
(figure 6). La voie latérale est réalisée approximativement à deux travers de doigt du bord latéral de la
clavicule et la voie antérieure est réalisée un centimètre
en dessous de l'articulation acromio-claviculaire. En
fonction de la visualisation de l'articulation acromioclaviculaire et de la forme anatomique de l'articulation
acromio-­claviculaire, on peut débuter la bursectomie
et l'exposition de l'articulation par une visualisation
postérieure, l'instrumentation est donc réalisée soit
par voie latérale ou antérieure. Mais, en raison des
différentes formes anatomiques de cette articulation,
la visualisation latérale peut être parfois préférable
avec une instrumentation antérieure ou postérieure.
La résection acromio-claviculaire doit être entre 5 à
10 mm selon les recommandations [5], soit pour nous
de la taille d'une fraise (figure 7). Il faut absolument
être sûr d'une résection complète en particulier sur
la partie postérieure de l'articulation (figure 8). C'est
pour cette raison que nous proposons systématiquement à la fin de la résection, un contrôle par voie
antérieure (figure 9). L'aspect retrouvé doit être celui
« rectangle » avec des berges de résection parallèles et
un ligament acromio-claviculaire supérieur conservé,
indispensable pour la stabilité articulaire.
Technique par approche directe
et supérieure
Cette technique a été largement développée par Flatow
[11]. L'objectif est d'accéder directement sur l'articulation
Figure 6. Arthropathie acromio-claviculaire par vue inférieure
sous arthroscopie.
Figure 7. Résection acromio-claviculaire inférieure à 10 mm ou
de l'épaisseur d'une fraise.
Hulet, 978-2-294-71506-8
Comp. by: Karthikeyan Stage: Revises1 Chapter No.: <CN> Title Name: Hulet
Page Number: 24 Date: 29/08/2013 Time: 10:15:51
© 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés
24
To protect the rights of the author(s) and publisher we inform you that this PDF is an uncorrected proof for internal business use only by the author(s), editor(s), reviewer(s), Elsevier and
typesetter SPi. It is not allowed to publish this proof online or in print. This proof copy is the copyright property of the publisher and is confidential until formal publication.
B978-2-294-71506-8.00003-7, 00003
Traitement arthroscopique des arthropathies acromio-claviculaires
25
reprend les mêmes défauts que la résection acromio-­
claviculaire chirurgicale, c'est-à-dire la résection du ligament acromio-claviculaire supérieur qui est un élément
important dans la stabilisation antéro-postérieure de
l'articulation.
« Coplaning »
Figure 8. Résection finale en « rectangle » avec les berges de
résection parallèles par vue inférieure sous arthroscopie.
© 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés
Figure 9. Résection finale, contrôle par voie antérieure arthroscopique. Résection en forme de « rectangle » avec respect du
ligament acromio-claviculaire supérieur.
acromio-claviculaire par voie supérieure. Il considérait
que l'abord sous-acromial était inutile et recommandait cette technique qui est extrêmement similaire à
la voie chirurgicale mais qui se fait avec deux voies
d'abord de part et d'autres de l'articulation acromioclaviculaire. Il y a une voie d'abord antéro-supérieure
et antéro-inférieure ; elles sont tout d'abord repérées
à l'aiguille percutanée puis ensuite un arthroscope est
introduit généralement de petit diamètre, c'est-à-dire
2,7 mm associé à une résection synoviale de 2 mm et
une fraise de 2 ou 3,5 mm. La visualisation est généralement postérieure, le shaver est placé par la voie
antérieure. On débute par une résection du ligament
supérieur acromio-claviculaire, puis une résection
complète du ménisque est effectuée et la résection
osseuse complète sous visualisation directe et supérieure. Une fraise plus importante de 4 mm peut être
aussi utilisée afin de compléter la résection osseuse.
Cette voie d'abord qui a souvent été utilisée au début
de l'arthroscopie en particulier par les Anglo-Saxons
Cette technique décrite par les Anglo-Saxons [1, 6]
a pour principe de réséquer les ostéophytes inférieurs acromio-claviculaires participant au conflit
décrits par Neer [23]. Ils sont généralement associés à une acromioplastie sous arthroscopie et ce
« coplaning » représente un simple avivement sans
résection osseuse complète avec résection des ostéophytes et du ligament inférieur acromio-claviculaire.
Certains auteurs ont reproché à cette technique une
augmentation des douleurs acromio-claviculaires en
postopératoire avec un taux important d'instabilité
secondaire [10] nécessitant parfois une réintervention. Ce « coplaning » peut être fait en reprenant les
mêmes voies d'abord que précédemment décrites
associant une voie postérieure latérale et antérieure,
la visualisation peut être parfaitement réalisée par
voie postérieure ou latérale. Ce « coplaning » fait
suite à une acromioplastie qui a été précédemment
décrite dans l'ouvrage et le principe est d'aplanir
l'articulation acromio-claviculaire. Barber [2] rapporte d'excellents résultats avec un recul minimum
de 6 ans. Il s'agit pour lui d'une bonne technique
lorsqu'il y a une pathologie acromio-claviculaire
associée au conflit supéro-externe.
Protocole postopératoire
Dans les suites immédiates, quelle que soit la technique opératoire, une attelle en rotation neutre ou en
rotation interne est positionnée en salle d'opération.
La durée d'immobilisation sera en fonction des lésions
associées et pour le traitement d'une arthropathie
acromio-claviculaire isolée, nécessitera 2 à 3 jours
maximum. La cryothérapie est immédiatement débutée et un protocole de rééducation standard avec un
travail de mobilisation sera débuté pendant l'hospitalisation. Des consignes d'autorééducation sont associées
à cette rééducation. Dès que les mobilités passives sont
atteintes, un travail actif est débuté puis ensuite un travail de renforcement musculaire.
L'hospitalisation est généralement très courte et
cette chirurgie peut être faite aujourd'hui en ambulatoire. La reprise des charges lourdes et ou d'activités
professionnelles est en fonction de la récupération du
patient mais généralement entre le 2e et le 3e mois.
Hulet, 978-2-294-71506-8
Comp. by: Karthikeyan Stage: Revises1 Chapter No.: <CN> Title Name: Hulet
Page Number: 25 Date: 29/08/2013 Time: 10:15:51
To protect the rights of the author(s) and publisher we inform you that this PDF is an uncorrected proof for internal business use only by the author(s), editor(s), reviewer(s), Elsevier and
typesetter SPi. It is not allowed to publish this proof online or in print. This proof copy is the copyright property of the publisher and is confidential until formal publication.
B978-2-294-71506-8.00003-7, 00003
C. Charousset
Résultats
Les résultats sont bons et reproductibles et complètement liés à l'indication. Snyder [26] rapportant les
résultats des résections sous arthroscopie retrouvait
avec 2 ans de recul 94 % de bons ou d'excellents
résultats sans aucune complication peropératoire.
Dans 16 % des patients, des calcifications sus-articulaires étaient visibles sur les radiographies au dernier recul, mais sans aucune conséquence sur le plan
clinique. La résection complète en moyenne était de
14,5 mm. Fischer a rapporté les résultats de résections distales de clavicule pour des haltérophiles
avec ostéolyse avec un recul moyen de 18 mois, les
patients étaient retournés à leur pratique avec une
moyenne de 1 mois.
Levine [18] a réalisé une étude rétrospective d'une
association de résection du quart externe de la clavicule associée à une acromioplastie sous arthroscopie
avec un recul moyen de 32 mois, il avait 17 excellents
résultats sur 24 patients, 4 bons résultats et 3 échecs
seulement. Les auteurs avaient réséqué en moyenne
5,4 mm de la clavicule et ont trouvé que leurs résultats étaient bons d'autant plus que la résection était
complète.
Les résultats à long terme publiés par Kay [16]
retrouvaient avec un recul moyen de 6 ans pour 20
patients, d'excellents résultats sans modification
radiologique.
Complications
Une étude réalisée par Berg [3] étudiant 20 arthroscopies d'épaule faites après une résection chirurgicale de
la clavicule, retrouvait 15 SLAP lésions. Les patients
étaient jeunes avec une moyenne d'âge de 37 ans et 14
des 15 patients avaient eu un traumatisme spécifique
sur cette épaule. Pour les auteurs, les SLAP lésions
peuvent être considérées comme un diagnostic différentiel d'une arthropathie acromio-claviculaire chez
des patients jeunes avec une histoire traumatique.
L'exploration gléno-humérale est donc fortement
recommandée.
L'autre complication majeure est une résection distale claviculaire inadéquate, en particuliers sur la partie postérieure de l'articulation, laissant persister un
contact postérieur douloureux, comme le rapportait
Neer [23]. L'arthroscopie doit être très précise afin de
montrer parfaitement la résection complète de l'articulation acromio-claviculaire dite en « rectangle ». Et
nous recommandons fortement d'avoir une vue antérieure finale pour contrôler la résection postérieure.
La complication la plus grave est la résection claviculaire trop importante, emportant les ligaments
conoïdes ou trapézoïdes créant d'une instabilité acromio-claviculaire secondaire. La taille de la résection a
souvent été considérée comme un des facteurs prédictifs pour cet échec, une résection inférieure à 10 mm
est généralement recommandée. L'avantage de l'arthroscopie est de visualiser l'articulation acromio-claviculaire aussi bien par voie postérieure, latérale ou
antérieure permettant de contrôler l'intégrité du ligament acromio-claviculaire supérieur et la taille de la
résection.
Conclusion
Le traitement arthroscopique des arthropathies
acromio-claviculaires est une technique simple et
reproductible permettant de traiter radicalement les
arthropathies stables n'ayant pas répondu au traitement médical.
Le traitement arthroscopique offre l'avantage de
respecter la chape delto-trapézienne et le ligament
acromio-claviculaire supérieur principal élément de
stabilisation antéro-postérieure de cette articulation.
Cette technique offre une récupération fonctionnelle
plus rapide que la chirurgie conventionnelle et les
résultats sont excellents sans risque de déstabilisation
de l'articulation.
Références
[1] Barber FA. Long-term results of acromioclavicular joint coplaning. Arthroscopy 2006 ; 22 : 125–9.
[2]Barber FA. Coplaning of the acromioclavicular joint.
Arthroscopy 2001 ; 17 : 913–7.
[3] Berg EE, Ciullo JV. The SLAP lesion : a cause of failure after
distal clavicle resection. Arthroscopy 1997 ; 13 : 85–9.
[4]Blazar PE, Iannotti JP, Williams GR. Anteroposterior instability of the distal clavicle after distal clavicle resection. Clin
Orthop 1998 ; 348 : 114–20.
[5]Branch TP, Burdette HL, Shahriari AS, et al. The role of the
acromioclavicular ligaments and the effect of distal clavicle
resection. Am J Sports Med 1996 ; 24 : 293.
[6]Buford Jr D, Mologne T, McGrath S, Heinen G, Snyder S.
Midterm results of arthroscopic co-planing of the acromioclavicular joint. J Shoulder Elbow Surg 2000 ; 9 : 498–501.
[7]Colegate-Stone T, Allom R, Singh R, Elias DA, Standring S,
Sinha J. Classification of the morphology of the acromioclavicular joint using cadaveric and radiological analysis. J Bone
Joint Surg Br 2010 ; 92 : 743–6.
[8] Corso SJ, Furie E. Arthroscopy of the acromioclavicular joint.
Clin North Am 1995 ; 26 : 661–70.
[9]Depalma AF. Surgical anatomy of acromioclavicular and
sternoclavicular joints. Surg Clin North Am 1963 ; 43 :
1541–50.
Hulet, 978-2-294-71506-8
Comp. by: Karthikeyan Stage: Revises1 Chapter No.: <CN> Title Name: Hulet
Page Number: 26 Date: 29/08/2013 Time: 10:15:51
© 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés
26
To protect the rights of the author(s) and publisher we inform you that this PDF is an uncorrected proof for internal business use only by the author(s), editor(s), reviewer(s), Elsevier and
typesetter SPi. It is not allowed to publish this proof online or in print. This proof copy is the copyright property of the publisher and is confidential until formal publication.
B978-2-294-71506-8.00003-7, 00003
Traitement arthroscopique des arthropathies acromio-claviculaires
[20] Matthews LS, Parks BG, Pavlovich LJ, Guidice MA. Arthroscopic
versus open distal clavicle resection : A biomechanical analysis
on a cadaveric model. Arthroscopy 1999 ; 15 : 237–40.
[21] McLaughlin HL. On the frozen shoulder. Bull Hosp Joint Dis
1951 ; 12 : 383–90.
[22] Mumford EB. Acromioclavicular dislocation : A new operative
treatment. J Bone Joint Surg 1941 ; 23 : 799–802.
[23] Neer CS. Shoulder reconstruction. Philadelphia : WB Saunders ;
1990.
[24]O'Brien SJ, Pagnani MJ, Fealy S, McGlynn SR, Wilson JB. The
active compression test : a new and effective test for diagnosing labral tears and acromioclavicular joint abnormality. Am
J Sports Med 1998 ; 26 : 610–3.
[25]Schwarzkopf R, Ishak C, Elman M, Gelber J, Strauss DN,
Jazrawi LM. Distal clavicular osteolysis : a review of the literature. Bull NYU Hosp Jt Dis 2008 ; 66 : 94–101.
[26]Snyder SJ, Banas MP, Karzel RP. 297 The arthroscopic
Mumford procedure : an analysis of results. Arthroscopy
1995 ; 11 : 157–64.
[27]Stein BE, Wiater JM, Pfaff HC, Bigliani LU, Levine WN.
Detection of acromioclavicular joint pathology in asymptomatic shoulders with magnetic resonance imaging. J Shoulder
Elbow Surg 2001 ; 10 : 204–8.
[28] van Riet RP, Bell SN. Clinical evaluation of acromioclavicular
joint pathology : sensitivity of a new test. J Shoulder Elbow
Surg 2011 ; 20 : 73–6.
[29]van Riet RP, Goehre T, Bell SN. The long term effect of an
intra-articular injection of corticosteroids in the acromioclavicular joint. J Shoulder Elbow Surg 2012 ; 21 : 376–9.
[30]Weaver JK, Dunn HK. Treatment of acromioclavicular injuries, especially complete acromioclavicular separation. J Bone
Joint Surg Am 1972 ; 54 : 1187–94.
© 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés
[10]Fischer BW, Gross RM, McCarthy JA, Arroyo JS. Incidence
of acromioclavicular joint complications after arthroscopic
subacromial decompression. Arthroscopy 1999 ; 15 : 241–8.
[11]Flatow EL, Cordasco FA, Bigliani LU, et al. Arthroscopic
resection of the outer end of the clavicle from a Superior
approach : A critical, quantitative, radiographic assessment of
bone removal. Arthroscopy 1992 ; 8 : 55.
[12] Fukuda K, Craig EV, An KN, et al. Biomechanical study of the
ligamentous system of the acromioclavicular system. J Bone
Joint Surg Am 1986 ; 68 : 434.
[13] Gurd FB. The treatment of complete dislocation of the outer
end of the clavicle : A hitherto undescribed operation. Ann
Surg 1941 ; 63 : 1094.
[14]Henry MH, Liu SH, Loffredo AJ. Arthroscopic management
of the acromioclavicular joint disorder A review. Clin Orthop
Relat Res 1995 ; 316 : 276–83.
[15]Horváth F, Kéry L. Degenerative deformations of the acromioclavicular joint in the elderly. Arch Gerontol Geriatr 1984 ; 3 :
259–65.
[16] Kay SP, Dragoo JL, Lee R. Long-term results of arthroscopic
resection of the distal clavicle with concomitant subacromial
decompression. Arthroscopy 2003 ; 19 : 805–9.
[17] Kay SP, Ellman H, Harris E. Arthroscopic distal clavicle excision : Technique and early results. Clin Orthop 1994 ; 301 :
181–4.
[18]Levine WN, Barron OA, Yamaguchi K, et al. Arthroscopic
distal clavicle resection from a bursal approach. Arthroscopy
1998 ; 14 : 52–6.
[19] Martin SD, Baumgarten TE, Andrews JR. Arthroscopic résection of the distal aspect of the clavicle with concomitant
subacromial decompression. J Bone Joint Surg Am 2001 ; 83 :
328–35.
Hulet, 978-2-294-71506-8
Comp. by: Karthikeyan Stage: Revises1 Chapter No.: <CN> Title Name: Hulet
Page Number: 27 Date: 29/08/2013 Time: 10:15:51
27
Téléchargement