Dysfonctions acromio et sterno-claviculaires et douleurs cervicales Dr Georges SIERRO, Médecine physique & réhabilitation Rue des Grands-Prés 18 / 1964 Conthey (Suisse) Tél. & Fax : 0041 27 346 77 77 L’acromio-claviculaire et la sterno-claviculaire sont trop souvent les grandes négligées dans l’analyse de la genèse des omalgies et des cervicalgies. Motifs de la consultation Au niveau de l’épaule : • douleurs du moignon exacerbées par les mouvements d’abduction, anté-pulsion, abduction/adduction/rotation interne avec le plus souvent limitation douloureuse de l’amplitude articulaire pouvant mimer un conflit sous-acromial • gênes en décubitus latéral avec fréquemment des réveils nocturnes imposant un changement de position • douleurs du côté latéral du tiers supérieur du bras sur le faisceau médian du deltoïde soit spontanées soit déclenchées par les mouvements sus-décrits. Au niveau cervical : • tensions latéro-cervicales et trapézalgies supérieures avec souvent un point sous-occipital paramédian à l’insertion du trapèze, exacerbé par les rotations de la tête surtout controlatérales • douleurs de la charnière cervico-dorsale aggravées en générale par les rotations omolatérales • gênes et tensions latéro-cervicales antérieures limitant les rotations de la tête. Rappels anatomiques L’épaule est : un complexe de 3 articulations vraies : - gléno-humérale - acromio-claviculaire - sterno-claviculaire de 2 espaces de glissements : - bourse sous-acromiale - sonnette scapulo-thoracique d’une vingtaine de muscles : - articulaires «directes» 1 - à distance assurant des ponts fonctionnels avec la cage thoracique et le complexe occipito-cervical. Il faut donc, dans le bilan de l’épaule, tenir compte des différentes synergies articulaires bursales et musculaires pour bien comprendre que les douleurs s’expriment très souvent à distance du conflit ou du trouble fonctionnel et de ce fait qu’elles sont fréquemment un mauvais indicateur de la pathologie à traiter. Il n’est pas question ici d’appréhender le complexe scapulo-huméral dans son ensemble (cela prendrait des heures) mais nous allons nous limiter aux articulations sterno et acromioclaviculaire avec leur environnement fonctionnel. L’articulation acomio-claviculaire comprend 2 surfaces articulaires pratiquement planes dont l’angle varie de presque vertical à environ 45° de dehors en dedans. Outre la capsule, elle est stabilisée sur sa face inférieur par 2 ligaments coraco-claviculaires : le conoïde et le trapézoïde. Elle inclut un ménisque appendu à la capsule articulaire supérieure, souvent oublié et dont nous verrons l’importance par la suite. L’articulation sterno-claviculaire est une articulation en selle par emboitement réciproque de 2 surfaces cartilagineuses qui sont séparées par un fibrocartilage. La capsule est renforcée par le ligament sterno-claviculaire. Un ligament sur sa face inférieure solidarise la clavicule au cartilage de la 1ère côte le ligament costo-claviculaire. 2 Sur la face supérieure de la clavicule, pontant l’articulation sous-claviculaire, on trouve, du côté médial, le faisceau crânial (supérieur) du trapèze et du côté latéral le faisceau acromial du deltoïde. 3 Par ailleurs, sur la face supérieure de la clavicule, plus médialement on trouve le sterno-cléidomastoïdien et sur la face inférieure le sous-clavier le grand pectoral et le sternohyoïdien. Biomécanique L’acromio-claviculaire est une articulation très mobile. Les mouvements d’anté et de rétropulsion ouvrent et ferment la pince acromio-claviculaire. L’élévation et l’abaissement de la clavicule ont jusqu’à 13 cm de débattement. Toutes ces modifications sont transmises à la scapula entraînant les mouvements de sonnette. Le trapèze est le muscle élévateur principal et le sous-clavier l’abaisseur. 4