1/16 07/03/2016 MANDON Bastien L3 CR : BOUACHBA

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SYSTÈME CARDIOVASCULAIRE – Physiologie cardio-vasculaire
07/03/2016
MANDON Bastien L3
CR : BOUACHBA Amine
Système cardio-vasculaire
Pr Stéphane DELLIAUX
16 pages
Physiologie Cardio-vasculaire
Plan
A. Introduction-Généralités
B. La contraction cardiaque
I. L'électrogénèse cardiaque
II. Le couplage excitation-contraction
III.Le raccourcissement cardiomyocytaire
C. Le cycle cardiaque
I. Généralités
II. Le cycle diastole-systole
III.Le diagramme de Wiggers
D. Énergétique cardiaque
I. Consommation cardiaque en oxygène
II. La contraction non chargée
III.La contraction chargée
A. Introduction-Généralités
Andrea Cesalpino (1519-1603) a défini le terme de circulation. Le cœur a pour rôle de faire circuler le sang. Il
introduit également la notion de mouvement perpétuel.
La fonction du cœur est de mobiliser le sang et de permettre la circulation, ceci afin de transporter l'O2 et les
nutriments vers les tissus et les cellules, puis de collecter le CO2 et les produits du métabolisme afin de les
acheminer vers les organes épurateurs (rein, foie, poumons).
La machinerie cardiaque est un moteur bien huilé : on compte environ 60 battements par minute soit
2 à 4.109 battements tout au long de la vie.
C'est un organe vital à l'origine de morbidité et de mortalité. Il est autonome et possède une activité propre. Il
est régulé par différents systèmes comme le système neurovégétatif (SNV) ou encore différentes hormones.
L'embryogenèse du cœur est très importante car celui-ci est composé de différents tissus ayant différentes
origines.
On y retrouve :
• Essentiellement du muscle strié viscoélastique et contractile. Ces cellules musculaires striées sont
excitables et se comportent comme un syncytium, c'est à dire que ce qui se passe dans une cellule est
transmis aux cellules adjacentes.
• Du tissu fibreux, qui sert à la structure de cœur et à la séparation des différentes cavités.
• Du tissu électrogénique c'est à dire du tissu de conduction électrique ayant la capacité d'initier un
potentiel d'action.
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B. La contraction cardiaque
I. L'électrogenèse cardiaque
a) Le tissu nodal
Le tissu nodal, ou tissu cardionecteur, est regroupé dans des structures de deux types, des paquets ou nœuds et
des faisceaux. C'est lui qui permet la naissance de l'activité électrique du cœur.
Les cellules de ce tissu ont gardé certaines capacités provenant des cellules embryonnaires. Elles ont donc des
propriétés particulières :
• Automaticité : Capacité de remplir sa fonction en l'absence de stimulation extérieure
• Rythmicité : Sa fonction se répète de manière cyclique
• Excitabilité : Capacité de générer une activité électrique et de se dépolariser.
• Auto-excitabilité : Peut générer un phénomène électrique à type de potentiel d'action (PA) sans
stimulation extérieure
• Conductibilité : Capacité de transmettre un phénomène électrique à une autre cellule
• Contractilité : Capacité de se contracter et de générer une tension ou une force aux extrémités
On retrouve deux structures nodales : Le nœud sinusal et le nœud atrio-ventriculaire.
Au niveau des faisceaux on retrouve le faisceau de His ainsi que ses branches droite et gauche, les faisceaux
inter atrio-ventriculaires et le réseau de Purkinje.
b) L'auto-excitabilité du tissu nodal
L'auto-excitabilité est la capacité
d'autogénérer un phénomène électrique de
type potentiel d'action.
Si l'on regarde la cellule sinusale (cellule
du tissu nodal), on remarque qu'entre
chaque PA le potentiel de repos est instable
et croissant. Lorsque le potentiel de repos
dépasse un certain seuil, aux alentours de 40mV, il se génère automatiquement un
potentiel d'action.
Dans les cellules ventriculaires par contre
le potentiel de repos est stable et constant.
Il n'y a pas de tendance spontanée à la
dépolarisation, donc pas de génération
spontanée de potentiel d'action.
L'autoexcitabilité est ainsi une particularité des cellules nodales.
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c) La dépolarisation diastolique lente
Lors de la diastole on remarque un phénomène particulier appelé dépolarisation diastolique lente.
C'est une dépolarisation lente des cellules
nodales causée par 3 phénomènes ioniques :
• Le courant de fond
• Le courant pacemaker
• Le courant calcique transitoire
Le courant de fond est dû à la Na+/K+ ATPase et à l'échangeur Na+/Ca2+ permettant l'entrée de sodium et la
sortie de calcium.
Dans la phase de dépolarisation diastolique lente il y a une activation de l’échangeur Na+/Ca2+ ainsi qu'une
diminution de l'activité de la Na+/K+ ATPase. On constate ainsi une augmentation de la concentration de
sodium intra-cellulaire, ainsi qu'une sortie de calcium.
Le calcium intra-cellulaire est très présent en début de diastole. Ainsi c'est sa forte concentration qui
conjointement à l'entrée de sodium va participer à la dépolarisation diastolique lente.
Le courant pacemaker est dû à des canaux ioniques HCN. Ce sont des canaux non spécifiques qui dépendent
du degré d'hyperpolarisation de la cellule.
Ils s'activent lors d'une hyper-polarisation de la membrane. Ainsi plus la cellule sera hyperpolarisée, plus ces
canaux seront actifs.
Ces canaux HCN sont perméables au sodium et au potassium. Ainsi en phase de diastole, il y aura une entrée
progressive de sodium d'autant plus que la membrane sera hyperpolarisée.
Le courant calcique transitoire est dû à un canal calcique de type T voltage dépendant. A partir d'un certain
niveau de dépolarisation ce canal est activé et perméabilise la membrane cellulaire pour le calcium, provoque
son entrée et donc une dépolarisation.
C'est la réunion de ces 3 phénomènes (courant
de fond, courant pacemaker et courant calcique
transitoire) qui permettent la dépolarisation
spontanée diastolique lente de la membrane.
Le tissu nodal a une tendance à la dépolarisation
spontanée dépendante de sa localisation au niveau
du cœur. Schématiquement plus le tissu nodal est
« haut » dans le cœur, plus celui-ci aura une
fréquence de dépolarisation rapide.
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On remarque que la pente de dépolarisation du tissu nodal est différente selon la localisation.
Ainsi :
• La tendance spontanée à la dépolarisation est plus élevée au niveau sinusal, l'onde de dépolarisation
surviendra prioritairement à son niveau. C'est donc le rythme spontané du nœud sinusal qui impose le
rythme cardiaque sinusal à environ 60bpm.
• Si le nœud sinusal est détruit, le deuxième élément à pouvoir prendre le relais est celui ayant la pente de
dépolarisation la plus rapide. Ce sera donc le nœud atrio-ventriculaire qui va prendre le relais à un
rythme cardiaque jonctionnel de 30-40bpm.
• Si ce nœud est également détruit, on verra apparaître un rythme cardiaque idioventriculaire de 1020bpm provenant du tissu nodal ventriculaire.
Cette différence de fréquence spontanée du tissu nodal selon sa localisation cardiaque est due à une différence
phénotypique et morphologique de ce tissu au sein du cœur.
C'est l'ensemble de ces phénomènes de dépolarisation et repolarisation qui vont donner l'aspect de l'ECG avec
ses ondes P, T et le complexe QRS.
d) La conduction de l'excitation cardiaque
La dépolarisation naît normalement au niveau du nœud sinusal. Elle se propage et atteint le nœud atrioventriculaire avant de passer dans les cavités ventriculaires cardiaques. Suite à la très haute conductivité du
tissu nodal dans le faisceau de His, la dépolarisation des ventricules naît à l'apex et se poursuit vers la base
des ventricules
•
•
•
•
L'onde P est le témoin de la dépolarisation auriculaire.
L'onde Q est le début de la dépolarisation ventriculaire.
Le complexe QRS représente la dépolarisation ventriculaire.
L'onde T représente la repolarisation ventriculaire.
La repolarisation auriculaire est masquée par la dépolarisation ventriculaire.
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e) La dépolarisation cardiomyocytaire
On prend en modèle le myocyte ventriculaire standard, donc la cellule musculaire et la cellule du tissu
nodal.
On représente le potentiel membranaire en fonction du temps.
Phase 0 : Dépolarisation rapide
Phase 1 : Repolarisation rapide partielle
Phase 2 : Plateau de dépolarisation
Phase 3 : Repolarisation lente
Phase 4 : Potentiel de repos
Cette dépolarisation est due à des phénomènes ioniques dans la cellule.
La phase 0, ou dépolarisation rapide, est due à un flux sodique rapide entrant très important du fait de
l'augmentation de la conductance des canaux sodiques.
La phase 1, ou repolarisation rapide partielle, est due à modification de la perméabilité d'un canal potassique
rapide. C'est la sortie de potassium qui provoque ce début de repolarisation.
La phase 2, ou plateau de repolarisation, est due à l'entrée de calcium provoquée par le canal calcique lent de
type L. Celui-ci provoque une entrée de Ca2+, qui contrebalance l'action de la sortie de K+ et est à l'origine du
plateau de repolarisation.
La phase 3, ou repolarisation lente, est due à la baisse de conductance du canal calcique et donc de la
diminution du flux entrant de calcium, et aux canaux potassiques lents qui provoquent la sortie de
potassium.
La phase 4 caractérise le retour au potentiel de repos.
La dépolarisation est donc un phénomène électrique sous la dépendance de phénomènes ioniques dont les
différents acteurs sont le calcium, le sodium et le potassium.
Pour rappel la concentration en sodium est 30 fois plus importante en extracellulaire ce qui favorise son
entrée dans la cellule. C'est l'inverse pour le potassium qui est 30 fois plus concentré en intracellulaire, ce
qui favorise sa sortie.
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f) Régulation neuro-végétative
L'automaticité et le rythme cardiaque, donc l'ensemble des phénomènes électriques au sein du cœur, sont
régulés par différents mécanismes notamment hormonaux et nerveux. Nous allons nous intéresser
principalement à la régulation nerveuse.
La régulation nerveuse se fait via le système neurovégétatif qui a deux composantes, le système sympathique
et parasympathique.
Le système parasympathique émet des nerfs à
destinée cardiaque via le nerf vague. Son noyau
est dans le tronc cérébral.
Il atteint deux structures, le nœud sinusal et le
nœud atrio-ventriculaire. Il est de type
cholinergique : son médiateur est donc
l'acétylcholine qui agit sur les récepteurs
muscariniques.
La répartition des synapses est assez focalisée
et il n'y a pas de ramification à destinée
ventriculaire. Le système parasympathique
n'agit donc que sur le nœud sinusal et le
nœud atrio-ventriculaire.
Le système sympathique émet des ramifications à destinée cardiaque et à destinée vasculaire. On retrouve ses
fibres au niveau atrial comme au niveau ventriculaire. Ses ramifications sont diffuses et il atteint le nœud
sinusal, le nœud atrio-ventriculaire, le faisceau de His et l'ensemble du myocarde. Il a donc essentiellement
un rôle de neuro-modulation
Les synapses sont de type noradrénergiques. Le neuromédiateur est la noradrénaline qui agit sur les récepteurs
adrénergiques cardiaques β1 et les récepteurs vasculaires α1 et α2.
Le système parasympathique et orthosympathique ont des actions opposées sur l'activité cardiaque.
Le système parasympathique est :
• Batmotrope négatif (Diminue la conductibilité du tissu nodal)
• Chronotrope négatif (Diminue la fréquence cardiaque)
• Dromotrope négatif (Diminue l'excitabilité)
Le système sympathique est :
• Batmotrope positif (augmente la conductibilité du tissu nodal)
• Chronotrope positif (augmente la fréquence cardiaque)
• Dromotrope positif (augmente l'excitabilité)
• Inotrope positif (augmente la force de contraction)
• Lusitrope positif (augmente la capacité de relaxation)
L'effet chronotrope est sous-tendu à la modulation de la vitesse de dépolarisation diastolique lente, soit la
pente de dépolarisation spontanée entre chaque potentiel d'action. Le système sympathique augmente donc la
pente de dépolarisation, tandis que le système parasympathique la diminue.
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II. Le couplage excitation-contraction
a) Définition
Le couplage excitation-contraction est l'ensemble des phénomènes permettant le passage d'un phénomène
électrique à un phénomène mécanique contractile.
Sur ce schéma on constate que les courbes
représentant le potentiel d'action, la
concentration en calcium et la contraction
sont décalées dans le temps. Le calcium est
un ion très important pour la contraction.
C'est l'élément initiateur de la contraction,
ou primum movens (Il fallait bien un mot en latin hein?)
b) Mécanisme
Le calcium est un ion indispensable à la contraction : son homéostasie est donc finement régulée.
Elle est sous la dépendance :
• Des canaux calciques voltages-dépendants
de type L
• Des canaux calciques Ca2+ dépendants
(ryanodynique)
• De la pompe Ca2+ ATPase couplée au
phospholamban
La membrane plasmique des cardiomyocytes
possède des invaginations en doigt de gants
appelés les tubules T. Ces tubules T sont très
riches en canaux calciques voltage
dépendants.
Le réticulum endoplasmique de la cellule est
particulier, avec des prolongements dans le
grand axe de la cellule qui se positionnent à
proximité des tubules T.
On le nomme réticulum sarcoplasmique. Ces
prolongements possèdent un renflement à leur extrémité proche des tubules.
Ces renflements portent le nom de citernes terminales et sont très riches en récepteurs à la ryanodynes
(canaux calciques Ca2+ dépendants)
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Dans les prolongements du réticulum sarcoplasmique se trouvent les pompes Ca2+ ATPase qui vont permettre
de pomper le calcium du cytosol dans la lumière du réticulum sarcoplasmique. Ce calcium est séquestré dans
cette lumière grâce à la calséquestrine.
On a ainsi une concentration faible de calcium dans le cytoplasme de la cellule, et haute dans le réticulum
sarcoplasmique.
L'arrivée du PA va activer les canaux calciques voltage dépendants présents sur les tubules T et
augmenter leur conductance, favorisant ainsi l'entrée de Ca2+ dans le cytoplasme de la cellule depuis l'extérieur.
La proximité géographique des canaux calciques voltage dépendants et des canaux Ca2+ calcium dépendants
insérés dans la membrane du réticulum va permettre d'activer ces derniers et ainsi augmenter la conductance en
calcium de la membrane.
Tout le calcium séquestré dans le réticulum sarcoplasmique va ainsi pouvoir diffuser dans le cytoplasme
de la cellule.
C'est tout ce calcium relargué qui sera à l'origine du phénomène contractile.
Des pompes ioniques Ca2+ ATPase vont permettre le retour du calcium vers le réticulum sarcoplasmique, son
stockage et la fin de la contraction.
III.Le raccourcissement cardiomyocytaire
a) Le sarcomère et les myofilaments
Dans le cytoplasme il existe des structures particulières formant la fibre musculaires. Ce sont des ultrastructures
protéiques qui s'organisent en myofilaments.
Ces myofilaments sont des structures protéiques pouvant être découpées en structures plus élémentaires, les
sarcomères. Par définition le
sarcomère est l'ensemble des
myofilaments contenus entre
deux stries Z.
Entre ces deux stries Z il existe
des myofilaments épais et fins.
C'est l'agencement de
myofilaments épais et fins qui
constituent le sarcomère.
Les myofilaments épais sont
constitués notamment de
myosine. Les myofilaments
fins sont eux composés
d'actine.
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Les myosines sont réunis par la queue de myosine au milieu du sarcomère au niveau de la ligne M. Elles
sont disposées « tête-bêche ».
Les têtes de myosine sont, quant à elles dirigées en direction des deux stries Z. Les monomères de myosine
sont constitués de plusieurs sous unités. On retrouve deux chaînes lourdes et 4 chaînes légères pour une
myosine.
Les deux chaînes lourdes se réunissent au niveau de la partie filamentaire de la myosine à l'extrémité Cterminale.
L’extrémité N-Terminale a une structure plus globulaire et fonctionnelle : c'est la tête de myosine.
Sur la myosine se trouvent deux sites importants :
• Un site d'hydrolyse de l'ATP
• Un site d'interaction avec l'actine qui se trouve sur la tête de myosine
Les myofilaments fins sont insérés sur les stries Z et sont composés en partie d'actine, de tropomyosine et de
troponine.
Ils sont organisés autour d'un double collier de perles d'actine dont le sillon de l'hélice est comblé par la
tropomyosine et dont l'insertion nécessite une protéine stabilisante, la troponine. C'est dans ce sillon que se
trouve le site d'interaction avec la myosine.
La troponine est une protéine qui possède des propriétés stabilisatrices et qui fixe le calcium.
• En l'absence de calcium elle permet à la tropomyosine d'être fixée sur l'actine et de masquer le site
d'interaction de l'actine avec la myosine.
• En présence de calcium elle va perdre ses propriétés stabilisatrices et va provoquer le détachement de la
tropomyosine et donc la libération du site de fixation de la myosine sur l'actine.
Ainsi lors de l'entrée de calcium dans le cytoplasme, la troponine va perdre ses propriétés et permettre la
libération du site de fixation de la myosine sur l'actine.
b) L'intéraction actine-myosine
On retrouve deux configurations
lors de l'interaction entre l'actine et
la myosine. Une à basse énergie
et une à haute énergie.
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NB : Les étapes ci-dessus se passent une fois le calcium fixé sur la troponine et le site de fixation de la myosine
libéré.
Pour passer d'une configuration à l'autre et permettre la contraction mécanique il faut passer par plusieurs
étapes :
1. Fixation de l'ATP sur la myosine
2. Hydrolyse de l'ATP en ADP + Pi permettant une déformation de la myosine le rapprochement des sites
d'interaction entre la myosine et l'actine. On observe une rotation centrifuge des têtes de myosine vers
les stries Z.
3. Établissement des ponts transversaux et configuration haute énergie. C'est la fixation de l'actine à la
myosine par des liaisons chimiques (les ponts transversaux) qui définit la configuration à haute
énergie.
4. Libération d'un ADP et d'un phosphate inorganique. La libération de l'ADP et du Pi permet de
provoquer une nouvelle bascule de la tête de myosine qui est fixée à l'actine. On observe donc un
glissement de l'actine et un raccourcissement du sarcomère.
5. La tête de myosine se détache de l'actine, et un nouveau cycle peut recommencer.
A chaque cycle on observe un raccourcissement de 10nm par sarcomère. Avec l'accumulation des cycles et le
nombre de sarcomères on obtient au final un raccourcissement macroscopique.
C. Le cycle cardiaque
I. Généralités
Le cœur a un fonctionnement cyclique périodique dans lequel on peut distinguer deux phases :
• La diastole : Relaxation du muscle cardiaque et remplissage des cavités
• La systole : Contraction et éjection du sang des cavités.
Cette alternance concerne les 4 cavités cardiaques.
Un cycle cardiaque correspond à la succession d'une diastole et d'une systole (ou d'une systole suivie d'une
diastole).
Lors de la systole il y a contraction auriculaire puis ventriculaire et un synchronisme entre le cœur droit et
gauche. La disparition de ce synchronisme sera à l'origine de différentes pathologies.
Le sang est mobilisé selon le gradient de pression au sein des cavités cardiaques. C'est à dire qu'il s'écoulera de
la zone à la plus forte pression vers la zone à basse pression.
Il faut retenir la définition de certains suffixes utilisés en cardiologie :
• Proto : En début de
• Méso : En milieu de
• Télé : En fin de
• Holo : Durant toute la durée de
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II. Le cycle diastole-systole
La phase de relaxation (diastole) représente
les 2/3 de la durée du cycle cardiaque pour
un sujet normal au repos.
Cette phase est découpée en deux sous-phases :
•
•
Une phase Isovolumétrique. Lors de cette phase il n'y a pas de modification du volume, c'est donc la
pression qui sera modifiée.
Une phase de remplissage. Lors de cette phase on constatera une augmentation du volume.
La systole est aussi représentée par ces deux phases.
La différence étant que les pressions et les volumes
varient en sens inverse.
Ce rapport de « 2/3 – 1/3 » dépend de la fréquence
cardiaque et diminue lorsque la fréquence augmente.
Ainsi pour un rythme de 150bpm la diastole est plus
courte que la systole.
La réduction de la durée du cycle lors de
l'augmentation du rythme cardiaque est
principalement dû au raccourcissement de la
diastole, et dans une moindre importance à la systole.
Le cycle diastole-systole comporte 5 étapes :
1. Relaxation ventriculaire isovolumique. Les valves
auriculoventriculaires sont fermées. Les oreillettes
augmentent de volume.
2. Remplissage ventriculaire passif. La pression des
oreillettes augmente et provoque l'ouverture passive
des valves, provoquant l'entrée de sang dans les
ventricules. Le remplissage se fait en fonction du
gradient de pression des oreillettes vers les ventricules.
3. Remplissage ventriculaire actif. Il y a une contraction des oreillettes ce qui éjecte le sang vers les
ventricules dont le volume augmente. Une fois que le sang va être en quantité et en pression suffisante,
il y aura une fermeture des valves auriculo-ventriculaires.
4. Contraction ventriculaire isovolumique. Il y a contraction des ventricules. Au début le volume de sang
ne change toujours pas et la pression intraventriculaire va augmenter. Quand la pression va être
suffisante il y aura ouverture des valves aortiques et pulmonaires.
5. Ejection ventriculaire. Une fois les valves ouvertes le sang va être éjecté des ventricules, le volume
diminue. La pression diminue également et provoque la fermeture des valves.
Ce sont l'ouverture et la fermeture des différentes valves qui définissent les étapes du cycle cardiaque
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III.Le diagramme de Wiggers
Définition : La contraction d'un muscle est caractérisée par la force générée et sa variation de longueur.
Si on se rapporte au cœur sachant que celui-ci est en 3 dimensions, on passe d'une longueur à un volume, et
d'une force à une pression.
Pour un muscle linéaire la contraction pourra être :
• Isotonique : Force constante, Longueur variable
• Isométrique : Longueur constante, force variable
• Auxotonique : Longueur et force variables
Pour le cœur on définira les contractions comme pouvant être :
• Isobariques : Pression constante, volume variable
• Isovolumiques : Volume constant, pression variable
• Auxobariques : Volume et pression variables
Le diagramme de Wiggers est la représentation graphique de la boucle pression-volume au niveau
cardiaque. C'est une boucle fermée à 4 cotés
qui représentent les 4 phases du cycle.
Phase 1 :
On passe du volume télé-systolique (VTS) au
volume télé-diastolique (VTD). C'est une phase
de remplissage : la valve mitrale est ouverte. Le
volume du ventricule passe de 50mL à 120mL.
Puis il y a fermeture de la valve mitrale.
Phase 2 :
C'est la phase de contraction isovolumique. La
pression augmente et le volume reste constant.
On observe l'ouverture de la valve aortique
Phase 3 :
C'est la phase d'éjection ventriculaire. Le sang est éjecté dans l'aorte. La pression diminue et le volume diminue.
C'est donc une contraction auxobarique.
Une fois la pression suffisamment basse, fermeture de la valve aortique
Phase 4 :
C'est la relaxation ventriculaire isovolumique. Les deux valves sont fermées, donc la pression diminue alors que
le volume reste constant. C'est une relaxation isovolumique.
Quand la pression ventriculaire devient inférieure à la pression auriculaire, la valve mitrale s'ouvre.
Le volume d'éjection systolique (VES) correspond au sang total éjecté dans l'aorte lors de la systole.
VES = VTD – VTS ≈ 70mL
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La fraction d'éjection (FE) est le pourcentage de sang total du ventricule qui est éjecté lors de la systole.
FE = VES/VTD ≈ 58 %
D. Énergétique cardiaque
Un concept important pour comprendre l'énergétique cardiaque est l'élastance ventriculaire.
L'élastance est une grandeur qui quantifie la propriété d'élasticité d'un corps, c'est à dire la propriété d'un
corps déformé à revenir à son état initial.
Au niveau du cœur on va considérer deux types d'élastance :
• L'élastance passive, qui correspond à l'élasticité du muscle cardiaque au repos, c'est à dire en l'absence
de toute contraction
• L'élastance active est le supplément d'élasticité dû à la contraction et aux ponts actine-myosine établis
pendant la contraction. Elle est variable en fonction du cycle cardiaque et sera maximale en fin de
systole.
L'élastance va également quantifier
indirectement la force de contractilité du
muscle cardiaque, c'est à dire l'inotropisme.
Sur le diagramme ci-contre on trace deux
courbes :
• La première est la courbe pression-volume
télédiastolique qui reflète l'élastance passive
• La deuxième est la courbe pression-volume
télésystolique qui représente l'élastance
active.
En reportant les différents volumes et les différentes pressions, on redessine le diagramme de Wiggers.
L'énergie mécanique totale (EMT) est égale à l'aire sous la courbe de la courbe pression-volume
ventriculaire, donc celle du diagramme de Wiggers.
L'EMT va se diviser en :
• Travail externe : Ensemble d'énergie utilisée pour lutter contre les contraintes extérieures et assurer une
contraction cardiaque
• Énergie potentielle qui n'est pas mesurable de manière active.
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SYSTÈME CARDIOVASCULAIRE – Physiologie cardio-vasculaire
I. Consommation cardiaque en oxygène
La consommation du cœur en oxygène (MVO2) peut être représentée sur un graphique par une droite.
MVO2 = a. PVA + b
PVA est l'aire sous la courbe
C'est une représentation linéaire de l'aire sous la courbe, donc du diagramme de Wiggers. Ainsi la
consommation d'oxygène du cœur est proportionnelle à l'aire sous la courbe, donc à la pression et au volume de
travail du cœur.
Lorsque l'aire sous la courbe est égale à 0, c'est à dire qu'il y a une absence de contrainte mécanique, il y a
quand même une consommation d'oxygène. Cette consommation correspond à la consommation d'une
contraction non chargée.
La pente « a » est le reflet de l'efficacité cardiaque. C'est l'inverse de l'efficacité de la contraction, donc
uniquement le reflet de cette valeur et non pas la valeur en elle-même.
Toute valeur au-dessus de « b » est l’excès de consommation en oxygène, c'est à dire l'oxygène utilisé pour
assurer une contraction chargée. C'est le reflet de l'efficacité contractile.
II. La contraction non chargée
a) Le métabolisme basal
Lors d'une contraction non chargée, il n'y a pas de force à vaincre en dehors de celle directement due au
phénomène de contraction (pas de sang à éjecter, de force sur les parois etc…).
Il faut de l'énergie pour maintenir l'homéostasie au sein des cellules et assurer le fonctionnement des différentes
pompes.
Si on arrête le cœur, il y a quand même une consommation en oxygène.
Le métabolisme basal correspond à 30 % de la consommation du cœur au repos.
b) La dépolarisation cardiomyocytaire
L'oxygène utilisé pour la genèse et la propagation du potentiel d'action le long des cellules est négligeable. Il
correspond à environ 1 % de la consommation en oxygène non chargée.
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SYSTÈME CARDIOVASCULAIRE – Physiologie cardio-vasculaire
c) Couplage excitation – contractions
Le maintien de l'homéostasie du calcium nécessite une grande quantité d'énergie dans la cellule myocardique.
Le maintien de cette homéostasie calcique représente environ 70 % de la consommation d'oxygène lors de
la contraction non chargée.
Toute modification de l'inotropisme va modifier cette consommation en oxygène.
d) La contraction myocardique
La contraction non chargée qui a lieu à volume 0 (sans éjection de sang) ne nécessite qu'une énergie
négligeable.
III.La contraction chargée
a) Définitions
Pré-charge : C'est l'état de charge avant la contraction, l'étirement pré-systolique. Il est déterminé par le
volume télé diastolique lui-même déterminé par la compliance des cavités et le retour veineux.
Post-charge : C'est l'impédance (la résistance) mécanique du système aortique. Ce sont les forces qu se situent
en aval du cœur. Elle dépend principalement de la pression artérielle télédiastolique ainsi que des propriétés
mécaniques de l'aorte.
b) Variations de charge
Le rendement du myocarde dépend du volume
diastolique. Plus le volume du cœur est grand, plus
la contraction générée sera vigoureuse : c'est
l'adaptation myogénique. C'est le volume de la
cavité qui va définir la force de la contraction. C'est
une adaptation du coeur battement par
battement.
Donc l'augmentation de la pré-charge va entraîner
une augmentation du VES à contractilité constante,
qui va augmenter la force de contraction.
L'augmentation de la post-charge va provoquer
une baisse du VES à contractilité constante car le
cœur va lutter contre une force en aval
(vasoconstriction, hypertension...). Une
augmentation de la post-charge va donc
provoquer une augmentation de la contraction.
c) Elastance ventriculaire active
Lors de la contraction chargée avec une précharge et une postcharge, l'élastance ventriculaire active est un
reflet de la contractilité donc de l'inotropisme cardiaque.
Elle est indépendante de la charge et de la fréquence cardiaque.
La contractilité est estimée par l'élastance active. C'est une propriété intrinsèque.
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SYSTÈME CARDIOVASCULAIRE – Physiologie cardio-vasculaire
Sur un diagramme de Wiggers :
• Si on augmente l'élastance, on augmente l'aire sous la courbe et donc le travail fourni.
• Si on la diminue à volume télédiastolique identique, cette aire diminue et il y a une contractilité moindre
et une consommation d'oxygène moindre.
•
Conclusion
65 % de la consommation d'oxygène est dédié à
la genèse de l'ATP. Le reste est dégagé en
chaleur.
65 % de l'énergie produite en ATP va servir à la
mécanique cardiaque, soit 40 % de la
consommation de base du cœur. Le reste
aboutit à la production de chaleur via le
métabolisme basal et le couplage excitationcontraction.
On constate donc que le rendement du cœur est
assez faible, inférieure à 50 %.
Désolé pour ce cours fort long et je pense peu compréhensible. Le prof a débité tout cela très rapidement tout en ne
faisant aucun effort pour rendre le tout compréhensible. J'ai fait du mieux que j'ai pu pour le retravailler et pour le rendre
clair.
Il a refusé de me faire passer son diapo pour les photos, donc désolé pour la teinte ou la qualité de certaines.
Ensuite, je le cite : « Ne me posez pas de question si vous n'avez pas compris quelque chose, ou alors vous les posez au
responsable de la matière mais de façon collective. Et ensuite il me les fera passer, puis j'y répondrai peut-être ». En gros,
il s'en fout.
N'hésitez pas si quelque chose n'est pas clair dans le ronéo, je ferais le mieux possible pour y répondre, et en plus avec
plaisir :)
Sinon merci à Marina pour les photos, je me devais de te citer vu que je suis secrètement amoureux de toi (Je me
demande toujours comment on en est arrivé à cette conclusion d'ailleurs).
Merci aussi à Eugénie pour les photos et pour m'avoir accompagné dans ce moment de profonde détresse qu'a été ce
cours.
A Camille qui a trouvé la motivation pour venir à la fac… Pour aller faire du badminton. Heureusement qu'il y en a qui
bosse!
Puis Marie, qui ne s'est simplement pas motivée pour venir. Tu es une feignasse, simplement. Mais bon, je ne t'en veux
même pas.
Amine… Bon courage pour la relecture.
Une petite phrase aussi que j'ai eu le bonheur de trouver au milieu de mon cours, d'une subtilité digne des plus grands et
à faire pâlir l'académie française. Je me devais de partager avec vous ce moment d'émotion et de bonheur que vous
saurez apprécier j'en suis sûr. Alors savourez cette instant, et laissez-vous emporter par la beauté de ces mots :
« Zizi, Fesse, Nichon, Boobs, Zob »
Estelle Voilà je pense que tout le monde a été touché par ce moment. Merci de me
faire partager ces moments de subtilité à tes cotés. Bon courage à tous,
Bastien poils au sein (Que c'est subtil, j'en ai la larme à l’œil…) !
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