Méningite Bactérienne

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Méningites
bactériennes
Dr Grimaldi PH
Réanimation Centre Hospitalier Versaille
DU Prise en charge des urgences médico-chirurgicales
Novembre 2013
Introduction


Pathologie grave mais rare
But : ne pas manquer le diagnostic, ne pas retarder le traitement
19 Novembre 2008
Epidémiologie

Incidences

2,23/100 000 habitants en 2006
 enfant < 1 an 44/100 000 en 2002
 1- 4 ans 6,9/100 000

Gravité

Mortalité adulte 20%
 Mortalité enfant 10%
 Séquelles 30%
Les pathogènes varient en fonction de l’âge

< 3 mois

Pneumocoque : diplocoque Gram +
 Méningocoque : diplocoque Gram – (purpura fulminans)
 Streptocoque B/ E. Coli

3 mois – 25 ans


Méningocoque et Pneumocoque l’ordre s’inverse vers 15 ans
Adulte > 25 ans

Pneumocoque
 Méningocoque
 Listeria (Bacilles Gram + en palissade)
 Haemophilus : (petit coccobacille Gram –)
 Streptocoque B : (cocci Gram + en chaînette )
70% > 40 ans
15-30%
5-10%
5-10%
5-10%
Quand suspecter une méningite ?

Association : céphalée, fièvre, vomissements, phono-photophobie,
raideur de nuque, altération de la conscience

Chez le petit enfant pas de raideur de nuque !

Mauvais sensibilité du signe de Kernig ou Brudzinski

Triade « raideur de nuque, fièvre, trouble de la conscience » =
sensibilité 45%

2 parmi: céphalée, raideur de nuque, fièvre, trouble de la
conscience = sensibilité 95%

Et si :  Signe de localisation + fièvre
 Convulsion + fièvre
 Purpura + fièvre
Cas particuliers

Méningo-encéphalite herpétique : peu de signes méningés,
atteinte temporale avec hallucination auditive, olfactive…

Méningite Listérienne : patient âgé, femme enceinte,
rhombencéphalite progressive, consommation charcuterie
contaminée

Méningite tuberculeuse : plus insidieuse peut-être aiguë, touche
tous les âges, rhombencéphalite

Leptospirose : (eau douce sud de la Loire et égouts). Spirochète
invisible au gram. Atteinte hépatique et hématologique fréquente
(ictéro-hémorragique) traitement pénicilline
Examens diagnostiques
Systématique :

Ponction lombaire avec analyse biochimique cytologique
et microbiologique du LCR

Au moins une hémoculture
Optionnels :

PCR méningocoque sang, biopsie cutanée, PCT, lactate
LCR, Ag pneumo LCR…
La PL un geste trop craint

Les risques de la faire vs. risque de ne pas la faire !

Ne pas attendre l’hémostase sauf sd hgiq ou interrogatoire

Si tr. de l’hémostase: opérateur expérimenté, correction selon
profondeur des anomalies et suspicion clinique

Engagement cérébral : risque exceptionnel

Le scanner avt retarde le geste, risque de négativer le LCR…

Recommandations = TDM si et seulement si:


Signe de localisation

GCS < 12

Crise convulsive (si > 5 ans)
Contre indication si engagement clinique (qq soit scanner) ou
effet de masse scannographique
L’analyse du LCR : outil majeur

Résultat dans l’heure

Affirme le diagnostic : GB > 5/mm3 si non traumatique

Oriente le diagnostic étiologique
GB
Prot
Glycorachie
Pyogènes
PNN
↑↑↑
↓↓
Listeria
Panaché
↑↑
↓
BK
Ly ou panaché
↑↑↑
↓↓
Herpes
Lymphocytes
↑↑
N
Virus bénins
PNN précoce, Ly
↑
N
+ coloration de Gram, culture, (PCR HSV et interféron)
Prise en charge de l’adulte

Antibiothérapie

Corticothérapie

Orientation du patient

Mesures associées
Prise en charge de l’adulte

Antibiothérapie

Corticothérapie

Orientation du patient

Mesures associées
Délai antibiothérapie : le plus court

Urgence absolue : 1h = 106 bactéries en plus

Avant la PL :

Purpura fulminans (pré-hospitalier ++++)

Si arrivée à l’hôpital prévisible > 90 min

Si PL retardée (scanner, hémostase…)

Après la PL : tout de suite si liquide trouble, sinon à la réception
de la cytologie +/- Gram

Recommandation : < 3h (si possible dans l’heure) suivant l’arrivée
Antibiothérapie : quoi ?
Direct
ATB
Dose
pneumocoque
Cefotaxime
300 mg/kg
méningocoque
Cefotaxime
200 mg/kg
haemophilus
Cefotaxime
200 mg/kg
listeria
Amoxicilline +
gentamycine
200 + 4 mg/kg
négatif
Cefotaxime
300 mg/kg
négatif et
suspicion listéria
Cefotaxime +
amoxicilline
300 + 200 mg/kg
Prise en charge

Antibiothérapie

Corticothérapie

Orientation du patient

Mesures associées


Essai randomisé contrôlé 301 patients
Objectif primaire : survie sans séquelle (GOS 5)
N Engl J Med. 2002;347:1549-56
Méta-analyse
25 études, 4121 patients
Effet sur la mortalité
Effet sur la surdité
25 études, 4121 patients
Cochrane Database Syst Rev 2013 Jun 4;6:CD004405
Corticothérapie recommandations

Dexaméthasone (diffusion) 10mg/6h 4j

Juste avant ou avec les antibiotiques

Adulte si pneumocoque ou méningocoque suspecté

Enfant : pneumocoque, haemophilus

LCR purulent

Direct négatif mais méningite bactérienne sur la biologie

Arrêt si diagnostic finalement récusé
Lieu de prise en charge

Réanimation : purpura extensif, GCS < 9, état de mal
convulsif, hypotension, signes neurologiques focaux

Concertation avec le réanimateur « proposée »

Pendant les 24 premières heures structure de
surveillance rapprochée (USC, USR…)
Traitements associés

Pas de prophylaxie anticonvulsivante primaire

Si HIC : maintenir PA, sédation, ventilation

Prévention des ACSOS :


Natrémie/osmolarité

Glycémie < 1.5 g/L

PaCO2

Abaisser la température
« sans chercher à tout prix à normaliser la température »

Echec hypothermie (essai HYPOTOTHAM)
DO si méningocoque (DDASS) et tt des cas contacts
Prise en charge post-SAU

Adapter ATB selon sensibilité du germe

Durée de traitement selon germe :

pneumocoque 10 à 14j

Méningocoque 4 à 7j, Haemophilus 7 jours

Listeria 21 jours

Tuberculose 9 mois à 1 an

Pas de contrôle de PL systématique

Recherche d’une brèche ostéo-durale, d’une porte d’entrée ORL

Facteur favorisant : sérologie VIH, EPP

Recherche hypoacousie à un mois
Conclusion

Pathologie typique du SAU

« Y penser tout le temps la trouver rarement »

Ne pas hésiter à faire une PL

Urgence thérapeutique

Antibiothérapie forte dose le plus souvent C3G

Dexaméthasone 10 mg dès le diagnostic prouvé
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