Insuffisance cardiaque - Département de médecine de famille et de

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I
NSUFFISANCE
CARDIAQUE
L’insuffisance cardiaque est un syndrome clinique qui
se caractérise par un débit cardiaque diminué et(ou)
une surcharge volumique associée à une dysfonction
cardiaque. L’insuffisance cardiaque est progressive
et est associée à une mauvaise qualité de vie, à de
fréquentes hospitalisations et à un mauvais pronostic
en terme de survie.
Donc, la survie prolongée
dépend surtout d’un diagnostic précoce, d’une
pharmacothérapie efficace aux doses optimales, de
même que de la prise en charge non médicamenteuse
tout en surveillant les effets secondaires et les
comorbidités.
De plus, le patient doit devenir
partenaire de sa prise en charge de concert avec les
recommandations de son équipe soignante. Les cas
complexes sont mieux pris en charge en collaboration
avec la cardiologie ou des cliniques spécialisées en
insuffisance cardiaque, si elles sont disponibles.
Les objectifs de ce module sont:
• d’indentifier les meilleures méthodes pour poser
un diagnostic précis et précoce des patients qui
présentent de l’insuffisance cardiaque clinique ou
pré-clinique.
• de revoir les preuves actuelles pour une prise en
charge efficace de l’insuffisance cardiaque dans le
but de retarder sa progression.
• de fournir des outils pour le suivi optimal des
patients incluant des stratégies pour aider les
patients à faire leur propre prise en charge.
HISTOIRES DE CAS
Cas numéro 1: Robert, âgé de 54 ans
Première partie
Robert est un nouveau patient qui mentionne qu’on lui
a diagnostiqué de l’asthme, il y a six mois. Il vous dit
qu’il a besoin d’avoir «d’autres inhalateurs» parce qu’il
se sent essoufflé depuis quelques mois lorsqu’il fait de
l’activité physique intense. Récemment, il a commencé
à avoir de la difficulté à rester allongé dans son lit parce
MODULE DE FORMATION
Vol. 19(13), Novembre 2011
© La Fondation pour l’éducation médicale continue
Insuffisance cardiaque
Volume 19(13), Novembre 2011
qu’il se réveille avec l’impression de suffoquer et d’avoir
le cœur qui débat. Robert fume 15 cigarettes par jour.
Il n’a jamais fait de crise cardiaque. Sa TA et son pouls
sont normaux. Son IMC est de 26. L’auscultation des
poumons a révélé un murmure vésiculaire diminué à la
base des deux poumons.
son IM, Jérémie a commencé à faire de l’exercice et très
rapidement il a été capable de faire une marche rapide
de 2 kilomètres (1 mille) par jour sans aucun symptôme.
Il a cessé de fumer après son IM, mais il a une histoire
de tabagisme de 40 paquets-années. Il n’a pas
d’angine, n’est pas diabétique ni hypertendu. Jérémie
prend 10 mg de ramipril par jour, 100 mg de métoprolol
SR par jour, 20 mg d’atorvastatine par jour, au coucher,
et 81 mg d’AAS à enrobage entérique par jour.
L’électrocardiogramme (ÉCG) fait aujourd’hui montre un
rythme sinusal avec un possible infarctus du myocarde
inférieur récent, des signes d’un vieil IM à la paroi
antérieure, un trouble de conduction intraventriculaire
non spécifique, et des changements non spécifiques de
l’onde ST. La radiographie des poumons montre des
anomalies de la trame vasculaire.
Il vient vous consulter aujourd’hui parce qu’il se sent
«très fatigué» et qu’il est, à l’occasion, essoufflé — en
particulier, lorsqu’il monte rapidement les escaliers ou
lorsqu’il court après son chien. En général, il prend
ses médicaments de la façon prescrite, il lui arrive
cependant d’oublier une ou deux doses par mois. Son
bilan sanguin réalisé il y a un mois a donné les résultats
attendus: glycémie: 4,1 mmol/L; créatinine: 97 µmol/L;
CT: 3,70 mmol/L; C-HDL: 1,41 mmol/L; et C-LDL:
1,9 mmol/L.
L’électrocardiogramme a uniquement
révélé son ancien IM.
Quelle autre information et examens envisageriez-vous
pour le moment?
Comment traiteriez-vous ce patient en attendant les
résultats des examens complémentaires selon le temps
d’attente habituel avant d’obtenir ces résultats dans
votre région?
Jérémie n’a pas de douleurs thoraciques. Parfois, il se
réveille au milieu de la nuit parce qu’il «manque d’air».
Il attribue ce problème au fait que sa chambre est trop
encombrée. À l’examen, son état général est bon. Son
IMC est de 28, son pouls est régulier à 72, son rythme
respiratoire est de 16/min, et sa TA se situe à 160/94
mmHg. Son pouls veineux jugulaire n’est pas élevé. Les
bruits cardiaques sont normaux, il y a quelques crépitants
aux bases, et ses pouls périphériques sont bien marqués
et égaux. Il présente un œdème modéré aux chevilles.
Le reste de l’examen est sans particularité.
Deuxième partie
L’échocardiogramme montre une dysfonction modérée
du ventricule gauche avec une fraction d’éjection de
26% ainsi qu’une dysfonction myocardique globale avec
des anomalies localisées du mouvement de la paroi
cardiaque et de l’akinésie apicale et inférieure. Les
tests de la fonction respiratoire ont confirmé une MPOC
légère et chronique.
La fonction rénale et les électrolytes sont tout à fait
normaux. Le cholestérol total (CT) se situe à 5,88 mmol/L
et le C-LDL est à 3,88 mmol/L. Un test à l’effort couplé
à une scintigraphie avec perfusion (sestamibi) n’a révélé
aucune ischémie aiguë, mais a confirmé son ancien IM
antérieur.
Que pensez-vous qu’il lui arrive?
Quels autres symptômes rechercheriez-vous?
Que rechercheriez-vous à l’examen?
Quels autres examens pourriez-vous demander?
Une étude en laboratoire du sommeil n’a révélé aucun
signe d’apnée du sommeil.
Deuxième partie
Comment prendriez-vous en charge Robert?
Deux jours plus tard, vous recevez les résultats de sa
radiographie pulmonaire. La radiographie montre une
congestion hilaire bilatérale et un peu de redistribution
vasculaire.
Les résultats de la spirométrie sont
compatibles avec une MPOC légère. Un mois plus tard,
les résultats de l’échocardiographie vous parviennent
et révèlent une mauvaise contractilité myocardique
ventriculaire gauche avec une fraction d’éjection de 32%.
Cas numéro 2: Jérémie, âgé de 62 ans
Première partie
Jérémie, un chauffeur de camion courte distance, est
marié et a deux enfants d’âge adulte. Il y a six ans, il a
eu un infarctus du myocarde (IM); trois mois plus tard,
sa fraction d’éjection (FE) a été mesurée à 46%. Après
2
Insuffisance cardiaque
Volume 19(13), Novembre 2011
Comment prendriez-vous Jérémie en charge à cette
étape?
RENSEIGNEMENTS GÉNÉRAUX
Troisième partie — une année plus tard
BIEN COMPRENDRE L’INSUFFISANCE CARDIAQUE (IC)
Jérémie revient vous consulter en se plaignant d’une
fatigue accrue et de plus d’essoufflement. Jusqu’à tout
récemment, il était bien avec 10 mg de bisoprolol par
jour, 40 mg de furosémide par jour le matin, 50 mg de
spironolactone par jour, 10 mg de ramipril par jour, 40 mg
d’atorvastatine par jour et 81 mg d’AAS à enrobage
entérique par jour. Il mentionne que présentement, il
s’essouffle juste à faire le tour de la maison.
Définition et types
1. La Société canadienne de cardiologie (SCC) définit
l’insuffisance cardiaque (IC) comme «…un syndrome
complexe où une fonction cardiaque anormale
comporte ou augmente le risque subséquent de
symptômes et signes cliniques compatibles avec
un faible débit cardiaque et(ou) une congestion
pulmonaire ou systémique» 1. L’IC est devenue le
«diagnostic de problème cardiaque qui a progressé
le plus rapidement en Amérique du Nord chez les
personnes de plus de 65 ans» et qui a, au Canada,
un taux moyen de mortalité annuelle de 10 à 35% 2;3.
À l’examen, Jérémie semble fatigué. Son pouls est
régulier à 78, son RR est de 18/min et sa TA se situe à
118/65 mmHg. Son pouls veineux jugulaire n’est pas
élevé mais à l’auscultation, vous détectez la présence
d’un galop (B3). Il a un peu d’œdème aux chevilles mais
ses pouls périphériques sont bien marqués et égaux.
Vous notez quelques crépitants bilatéraux aux bases à
l’inspiration. Le reste de l’examen est normal.
2. Des stress et des lésions du myocarde initient
le processus de dysfonction ventriculaire 4. Ce
processus est, en général, évolutif puisque le
remodelage cardiaque aggrave le dysfonctionnement
et que le déclin du fonctionnement aggrave le
remodelage.
L’activation neurohormonale joue
aussi un rôle important dans le remodelage et
l’évolution suite aux stress hémodynamiques, de la
cardiotoxicité et de la fibrose myocardique.
Que feriez-vous maintenant?
Cas numéro 3: Joanne, âgée de 72 ans
Joanne souffre d’insuffisance cardiaque chronique
stable avec une fraction d’éjection préservée en plus
d’hypertension et de diabète de type 2. Elle se plaint
d’une toux sèche et persistante depuis deux semaines
qui l’a dérange autant le jour que la nuit. Elle s’inquiète
du «retour» de son insuffisance cardiaque.
3. Les deux principaux types d’IC sont la dysfonction
systolique du ventricule gauche avec fraction
d’éjection réduite du ventricule gauche et
l’insuffisance cardiaque associée à une fraction
d’éjection préservée en raison d’une dysfonction
diastolique 5. «L’IC avec fraction d’éjection préservée
représente environ la moitié de tous les cas d’IC.
Ces patients ont tendance à être plus âgés, à
être plus souvent des femmes et à avoir plus de
chances de souffrir d’hypertension et de fibrillation
auriculaire. Ils ont, par contre, moins de maladie
coronarienne comparativement à l’IC avec fraction
d’éjection réduite 6.
Joanne constate son essoufflement normal lorsqu’elle
monte des escaliers. Elle n’a pas de dyspnée au
repos. Elle n’a pas eu de fièvre ni d’autres symptômes
respiratoires. Elle n’a jamais fumé.
Ses médicaments sont les suivants: 10 mg de lisinopril
par jour (depuis 15 ans); 40 mg de furosémide par
jour (depuis un an); 500 mg de metformine trois fois
par jour (depuis 12 ans); et 81 mg d’AAS à enrobage
entérique par jour. L’échocardiographie réalisée il y a
trois ans montrait une fraction d’éjection normale à 61%
et une hypertrophie ventriculaire gauche. Son pouls est
régulier à 76, son RR est de 16/min et sa TA se situe
à 138/84 mmHg. Autrement, l’examen physique est
sans particularité. Les électrolytes sont normaux et sa
créatinine se situe à 206 μmol/L. Au cours des cinq
dernières années, ses valeurs de créatinine ont varié
entre 150 et 200 μmol/L.
Stade et classe
4. Le système de l’AHA (American Heart Association)
relie le traitement à des critères objectifs, par
exemple, les facteurs de risque et la structure
cardiaque 7. La classification fonctionnelle de la
NYHA (New York Heart Association) se fonde sur
une évaluation clinique subjective et peut changer
en fonction de la réponse thérapeutique et de
l’évolution de la maladie 8. Ces deux classifications
décrivent le développement et l’évolution de l’IC
Comment aborderiez-vous cette situation avec Joanne?
3
Insuffisance cardiaque
Volume 19(13), Novembre 2011
d’une manière complémentaire (voir l’annexe 1). La
Société canadienne de cardiologie (SCC) utilise la
classification de la NYHA.
et déceler d’autres anomalies; on peut y
substituer l’imagerie en médecince nucléaire si
l’échocardiographie n’est pas disponible ou non
concluante.
e) Angiographie coronarienne pour les patients
chez qui on suspecte ou qui ont une maladie
coronarienne connue.
f) Évaluation de la capacité fonctionnelle pour
déterminer et documenter la sévérité clinique
du problème, par exemple, avec la classification
de la NYHA.
DIAGNOSTIC PRÉCOCE DE L’INSUFFISANCE CARDIAQUE
Diagnostic différentiel
5. Les signes et symptômes fréquents d’IC incluent:
dyspnée à l’effort, orthopnée, dyspnée paroxystique
nocturne, toux, fatigue, faiblesse, œdème des
chevilles, gain de poids, distention abdominale/
ascite, hépatomégalie, tachycardie, apex cardiaque
déplacé ou élargi, soulèvement parasternal gauche,
troisième ou quatrième bruit cardiaque, souffle
mitral et(ou) de régurgitation tricuspidienne,
élévation du pouls veineux jugulaire, crépitants
pulmonaires, et épanchement pleural 1;9. Parmi ces
signes et symptômes, les plus fréquents seraient
la dyspnée et l’œdème des chevilles. Le diagnostic
différentiel inclut l’insuffisance rénale, l’obésité, la
MPOC, la dépression/l’anxiété, l’anémie sévère,
l’embolie pulmonaire, la fibrillation auriculaire,
l’hypoalbuminémie,
l’œdème
des
membres
inférieurs, et la rétention liquidienne causée par les
bloqueurs des canaux calciques ou les AINS.
7. Ces examens sont relativement non spécifiques,
mais peuvent fournir de l’information sur les causes,
la sévérité et le pronostic de l’IC 11. Toutefois, un
ÉCG normal diminue les chances de dysfonction
systolique. L’examen le plus fréquemment utilisé
pour poser un diagnostic d’IC est l’échocardiographie,
pour évaluer la dysfonction systolique de l’IC avec
FÉ réduite et différencier l’IC avec FÉ réduite de l’IC
avec FÉ préservée 9. L’évaluation de la dysfonction
diastolique demeure plus difficile à faire.
8. Peptides natriurétiques: le peptide natriurétique
de type B (BNP - Brain Natriuretic Peptide) et
sa prohormone (NT-proBNP) sont synthétisés et
relâchés par le cœur en réponse au volume et à la
pression en fin de diastole 12. Ce peptide a une valeur
prédictive négative élevée; un taux de BNP inférieur à
100 pg/mL peut éliminer, dans un contexte de soins
d’urgence, l’IC chez des patients qui se présentent
en dyspnée aiguë [preuves de niveau I-1] 4;10;13;14.
Des concentrations supérieures à 500 pg/mL
peuvent confirmer une IC chez des patients qui
présentent de la dyspnée dans un contexte de
diagnostic incertain 10. Plusieurs facteurs affectent
les niveaux de BNP incluant l’âge, le sexe, le poids,
les médicaments et les maladies autant rénales
que pulmonaires 5;12. L’utilisation de routine des
taux de BNP pour compléter l’évaluation clinique,
le diagnostic et la prise en charge de l’IC dans un
contexte de soins de première ligne doit attendre
les résultats de recherches supplémentaires pour
en clarifier le rôle.
Examens diagnostiques
6. La SCC recommande l’approche suivante pour
diagnostiquer l’IC [toutes des recommandations de
classe I et des preuves de niveau C, sauf pour le
peptide natriurétique de type B]: 1;10
a) Recueil de l’histoire médicale incluant les
symptômes, les répercussions fonctionnelles,
les maladies et les facteurs de risque
cardiovasculaires, les facteurs aggravants et les
comorbidités, le tabagisme et la consommation
de drogues (incluant les drogues illicites et
l’alcool).
b) Examen physique incluant les signes vitaux:
poids; statut volémique (hypovolémie, élévation
des jugulaires); examen de l’abdomen et des
systèmes cardiaque, respiratoire et vasculaire.
c) Examens initiaux incluant une radiographie
pulmonaire, un ÉCG, un bilan sanguin (FSC);
électrolytes; glycémie; bilan lipidique; bilan de la
fonction rénale, hépatique et thyroïdienne, et le
peptide natriurétique de type B si on doute du
diagnostic clinique [recommandation classe I,
preuves de niveau A] dans des contextes précis
(p.ex., aux urgences) et l’analyse d’urine.
d) Échocardiographie transthoracique chez tous
les patients avec suspicion d’IC pour évaluer
la taille et le fonctionnement des ventricules
PRISE EN CHARGE EFFICACE DE L’INSUFFISANCE
CARDIAQUE
9. Prise en charge des facteurs de risque: Prise en
charge aggressive des facteurs de risque selon les
cibles des lignes directrices nationales pour ces
maladies spécifiques, en utilisant les modifications
aux habitudes de vie et les médicaments, à la
fois, chez les patients qui ont un risque élevé de
développer une IC et chez ceux qui ont déjà reçu
4
Insuffisance cardiaque
Volume 19(13), Novembre 2011
un diagnostic d’IC [recommandation de classe I,
preuves de niveau A] 1. Pour réduire le risque d’IC:
a) chez les patients très âgés (> 80 ans) qui ont
une TA en position assise > 160/90 mmHg et
un TA systolique debout > 140 mmHg, envisager
d’abaisser la TA assise à 150/80 mmHg
[preuves de classe I, recommendation A ] 15.
b) chez les patients qui ont une maladie vasculaire ou
du diabète avec des dommages aux organes cibles,
prescrire la dose recommandée d’un inhibiteur
de l’enzyme de conversion de l’angiotensine
(IECA) ou d’un antagoniste des récepteurs de
l’angiotensine (ARA) [recommandation classe IIa,
preuves de niveau B].15
a regroupé plus de 3500 patients [incluant l’étude
HF ACTION (Heart Failure and a Controlled Trial
Investigating Outcomes of Exercise Training)] 18 a
noté qu’il n’y avait ni réduction ni augmentation du
risque de décès chez les patients qui s’entraînaient
et qui souffraient d’IC systolique de légère à modérée
[preuves de niveau I-1]. Il y avait une diminution
des hospitalisations liées à l’IC systolique chez les
patients qui suivaient un programme d’entraînement
physique. Globalement, à la fois à court et à long
terme, les programmes d’entraînement physique ont
amélioré la qualité de vie comparativement aux soins
habituels sans entraînement. Les programmes
d’exercices étudiés variaient beaucoup mais étaient
surtout de type aérobique (p.ex., marche rapide)
et il n’y a eu aucune preuve que les programmes
d’entraînement physique pouvaient causer des
préjudices 17.
10.Éducation des patients: il s’agit d’un élément majeur
du succès du traitement (voir le Feuillet d’information
destiné aux patients). Inclure la prise en charge
par le patient lui-même y compris l’utilisation
appropriée de ses médicaments et leur ajustement,
au besoin 9. Fournir un plan d’action pour que les
patients sachent quoi faire si leurs symptômes
s’aggravent. Les interventions multidisciplinaires
semblent bénéfiques, mais la plupart des études
ont été réalisées dans des centres universitaires;
leurs résultats ne peuvent donc pas être généralisés
dans un contexte de soins dans la communauté.
La SCC donne les recommandations suivantes au
sujet de l’activité et de l’entraînement physiques
[recommandation de classe IIa, preuves de niveau
B]: 1
•Activité physique quotidienne et régulière
qui n’induit pas de symptômes pour tous les
patients qui ont des symptômes stables d’IC
avec une dysfonction systolique gauche; pour
prévenir le déconditionnement musculaire.
•Tous les patients devraient passer un test d’effort
adapté pour évaluer leur capacité fonctionnelle,
détecter l’angine ou l’ischémie, et déterminer
la cible optimale de fréquence cardiaque à
atteindre pendant leur entraînement.
•Envisager l’entraînement physique lorsque les
symptômes sont stabilisés et que le patient est
euvolémique.
•Envisager la référence à un programme de
réadaptation cardiaque chez tous les patients
avec IC stable de classe I et II selon la NYHA.
•Activité aérobique d’intensité modérée (30 à
45 min) et entraînement en résistance, trois
à cinq fois par semaine, à envisager chez les
patients avec FÉ < 40%, des classes II et III
selon la NYHA.
11.Consultation d’un spécialiste pour une évaluation: La
SCC recommande la consultation d’un spécialiste
dans les situations suivantes: au moment du
diagnostic initial d’IC; après une hospitalisation liée à
l’IC; et dans les cas d’IC associée avec l’un ou l’autre
des problèmes suivants: ischémie, hypertension,
maladie valvulaire, syncope, dysfonction rénale,
autres comorbidités, étiologie inconnue, intolérance
ou faible fidélité au traitement [recommandation
classe I, preuves de niveau C] 1.
12.Traitement d’une IC probable: Lorsque les
résultats d’échocardiographie ne sont pas encore
disponibles, il est raisonnable de traiter une IC
probable avec un diurétique et des nitrates pour
soulager les symptômes et d’envisager un IECA
et un ß-bloqueur à long terme, puisqu’ils offrent
un traitement optimal de l’IC avec FÉ réduite
et abaisseront la TA dans les cas d’IC avec FÉ
préservée 9.
14.Restriction de la consommation de sel et de liquides
et surveillance du poids [recommandation classe I,
preuves de niveau C]: 1
a) Les patients symptomatiques devraient avoir
une alimentation sans ajout de sel (2–3 g de
sel par jour) et ceux qui font de la rétention
liquidienne (hydro-sodée) devraient avoir une
diète faible en sel (1–2 g de sel par jour). Même
si une récente revue de Cochrane19 a révélé une
possible augmentation de la mortalité parmi
Traitement non pharmacologique
13.Activité et entraînement physique: Des études plus
anciennes ont noté une tendance chez les patients
qui font de l’activité physique à avoir une mortalité
regroupée réduite 16 . Une revue de Cochrane 17 qui
5
Insuffisance cardiaque
Volume 19(13), Novembre 2011
Traitement pharmacologique (voir l’annexe 2)
les patients avec IC et restriction de sel dans
leur alimentation, ces données étaient fondées
sur une seule petite étude de patients avec de
l’IC. Plus d’études comparatives randomisées
sont nécessaires avant de faire toute
recommandation pour changer les conseils
actuels sur la restriction de sel.
b) Les patients qui ont une dysfonction rénale
significative avec une rétention liquidienne et
qui ne sont pas facilement contrôlés avec des
diurétiques devraient vérifier quotidiennement
leur poids au lever. Envisager une restriction de
la prise de liquide (1,5–2 L par jour) pour ces
patients.
IC avec FÉ réduite
16.Diurétique: Traiter les symptômes de congestion
avec un diurétique de l’anse (p.ex., furosémide);
une fois que la congestion est rentrée dans l’ordre,
utiliser la plus faible dose qui maintient une stabilité
clinique [recommandaiton classe I, preuves des
niveau C] 1. La plus faible dose de furosémide
devrait être de 20 mg chez un patient très stable.
La dose de maintien la plus fréquente dans le cas
d’une IC chronique est de 40 mg et, en présence
d’une exacerbation aiguë, en général, cette dose
peut être doublée temporairement, puis réduite
lorsque l’IC s’améliore pour éviter une dysfonction
rénale secondaire à un faible niveau sérique de
potassium. Si la surchage volémique persiste en
dépit d’un traitement médical optimal et d’une
augmentation de la dose de diurétique, on peut
ajouter un deuxième diurétique (faible dose de
métolazone ou un thiazide), s’il est possible de faire
une surveillance serrée [recommandation classe IIb,
preuves de niveau B].
15.Réduire le risque d’infections respiratoires graves: On
recommande une vaccination antipneumococcique
et antigrippale annuelle pour réduire le risque
d’infection pulmonaire qui peut avoir des
conséquences graves chez les patients avec IC, par
exemple, une IC aiguë et une aggravation de leur
IC chronique [recommandation classe I, preuves de
niveau C].
Tableau 1. Choix et posologie fondés sur les données probantes pour les IECA
Médicament
Dose de départ
10;20;21
Dose cible
Prix $
(pour un mois de médicament à la dose cible)
Énalapril
1,25–2,5 mg bid
10 mg bid
42 $
Ramipril
1,25–2,5 mg bid
5 mg bid
5 mg = 43 $; 10 mg = 29 $
Lisinopril
2.5–5 mg par jour
20–35 mg par
jour
28-58 $
Périndopril
2 mg par jour
4 mg par jour
35 $
Trandolapril
0,5–1 mg par jour
4 mg par jour
42 $
Remarques: bid = deux fois par jour; tid = trois fois par jour.
Tableau 2. Choix et posologie fondés sur les données probantes pour les ß-bloqueurs
Médicament
Dose de départ
Dose cible
4;10;20;21
Prix $
(pour un mois de médicament à la dose cible)
Carvédilol
3,125–6,25 mg bid
25 mg bid*
53 $
Bisoprolol
1,25 mg par jour
10 mg par jour
21 $
Métoprolol SR
12,5–25 mg par jour
200 mg SR
par jour
21 $
Remarques: bid = deux fois par jour; SR= libération prolongée; *50mg bid si poids > 85 kg.
Tableau 3. Choix et posologie fondés sur les données probantes pour les ARA 10;20;21
Médicament
Dose de départ
Dose cible
Prix $
(pour un mois de médicament à la dose cible)
Candesartan
4 mg par jour
32 mg par jour
48 $
Valsartan
40 mg bid
160 mg bid
92 $
Remarque: bid = deux fois par jour.
6
Insuffisance cardiaque
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17.IECA et ß-bloqueur:
a) À moins qu’il y ait des contreindications, tous
les patients avec IC et une fraction d’éjection
du ventricule gauche < 40% devraient recevoir
les doses cibles d’un traitement combiné d’un
IECA (tableau 1) et d’un ß-bloqueur (tableau 2).
L’évaluation des comorbidités ainsi que de la
TA et de la fréquence cardiaque permettra de
déterminer quelle classe thérapeutique devrait
être utilisée en premier ou titrée de façon
préférentielle 1. La dose cible correspond à
celle utilisée dans les essais cliniques ou, si
cette dernière est mal tolérée, la dose maximale
tolérée par le patient [recommandation classe I,
preuves de niveau A] 1.
b) La créatinine sérique peut augmenter chez les
patients qui ont de l’IC lorsqu’ils commencent
à prendre un IECA/ARA: il n’est pas nécessaire
de cesser ce médicament si cette augmentation
se stabilise sous les 30%, mais une
surveillance serrée devient alors nécessaire.
20.Antagonistes de l’aldostérone:
a) On recommande la spironolactone (12,5 mg
par jour, qui peut être titrée jusqu’à 50 mg par
jour) chez les patients ayant une FÉ < 30% et
des symptômes sévères d’IC en dépit d’un
traitement médicamenteux optimal; il faut alors
surveiller la fonction rénale et les électrolytes
(p.ex., hyperkaliémie) [recommandation classe I,
preuves de niveau B] 1;23.
b) L’étude d’envergure EMPASIS-HF (Eplerenone in
Mild Patients Hospitalization and Survival Study
in Heart Failure) 24 a révélé que l’éplérénone
(jusqu’à 50 mg) diminue d’environ 37% le taux
de mortalité liée à des causes cardiovasculaires
ou les hospitalisations des patients ayant
de l’IC comparativement au groupe traité par
placebo [preuves de niveau I-1]. Les critères
d’inclusion à l’étude étaient très spécifiques:
2 700 patients > 55 ans; symptômes de
classe II selon la NYHA, FÉ < 30% ou si FÉ > 30%
et < 35% avec un QRS allongé > 130 ms; le suivi
a été de 21 mois.
•Les études de comparaison directe de ces deux
médicaments (spironolactone et éplérénone)
ne sont pas encore complétées. Même si
l’éplérénone est déjà recommandée par la
SCC, leurs lignes directrices mentionnent que
les critères d’inclusion serrés de l’étude en
limitent la généralisation des résultats à tous
les patients avec de l’IC (p.ex., les critères
d’exclusion de l’étude comprenaient un taux
de potassium sérique > 5.0 mmol/L et un
taux estimé de filtration glomérulaire (eGFR)
< 30 mL/min/1,73 m2) 25.
•Aux doses recommandées, le coût quotidien
de l’éplérénone (25 mg ou 50 mg) est de
2,49 $ et n’est pas couvert actuellement
par la plupart des programmes provinciaux
d’assurance médicaments alors que le coût
quotidien de la spironolactone (25 mg) est
de 0,07 $ et est couvert par les assurances
provinciales.
18.Patients avec IC asymptomatiques: Tous les patients
asymptomatiques avec FÉ < 35% devraient recevoir
un IECA (voir la tableau 1) [recommandation classe I,
preuves de niveau A] 1.
19.Antagoniste des récepteurs de l’angiotensine (ARA)
(tableau 3):
a) Chez les patients qui ne peuvent pas tolérer
un IECA (p.ex., à cause de la toux), il y a de
bonnes preuves qu’on peut lui substituer un ARA
[recommandation classe I, preuves de niveau A],
et ce même énoncé peut aussi s’appliquer si
un ß-bloqueur n’est pas bien toléré, même si
dans ce cas, les preuves ne sont pas aussi
convaincantes 1;4.
b) Chez les patients traités de façon optimale avec
un IECA et un ß-bloqueur et qui ont toujours
des symptômes d’IC, et donc un risque accru
d’hospitalisation, on peut envisager l’ajout d’un
ARA à ce traitement après consultation avec
un cardiologue ou un interniste, si possible 1.
Toutefois, il est important de noter que l’étude
sur l’hypertention ONTARGET a rapporté un
risque accru de 13% de dysfonction rénale chez
les patients qui ont une maladie vasculaire ou un
diabète à risque élevé et qui reçoivent un IECA
plus un ARA, comparativement à la monothérapie
avec l’un ou l’autre de ces médicaments
[preuves de niveau I-1] 22. Donc, il faut agir avec
la plus grande prudence lorsqu’on met en place
une telle combinaison de traitements.
21.Digoxine: les lignes directrices la recommandent
pour soulager les symptômes et réduire les
hospitalisations des patients avec un rythme
sinusal qui ont des symptômes modérés à sévères
en dépit d’une traitement médicamenteux optimal
[recommandation classe I, preuves de niveau A] 1;4.
22.Nitrates/vasodilatateurs:
Envisager
d’ajouter
le dinitrate d’isosorbide plus l’hydralazine au
traitement standard chez les patients de race noire
avec de IC et FÉ réduite [recommandation classe
IIa, preuves de niveau A] 1;4. Envisager aussi cette
7
Insuffisance cardiaque
Volume 19(13), Novembre 2011
combinaison chez les autres patients avec IC qui ne
peuvent tolérer le traitement standard recommandé
[recommandation classe IIb, preuves de niveau B] 1.
28.ARA: envisager d’ajouter un ARA pour réduire les
hospitalisations liées à l’IC [recommandation
classe IIa, preuves de niveau B] 1.
IC avec fraction d’éjection (FÉ) préservée
TRAITEMENT DE RESYNCHRONISATION CARDIAQUE
23.La plupart des études cliniques ont évalué le
traitement de l’IC avec FÉ réduite. Conclusion,
les preuves les plus solides soutiennent les
recommandations de traitement pour l’IC avec FÉ
réduite mais peu de données sont disponbiles pour
guider le traitement de l’IC avec FÉ préservée 6;9.
Les résultats des études de traitement de l’IC avec
FÉ préservée ont été, en général, non concluants
et les meilleures données disponibles sont celles
pour les traitements par les IECA et les ARA 6. Si
la fréquence cardiaque est élevée, les ß-bloqueurs
peuvent être utiles pour prolonger le temps de
remplissage diastolique et soulager la congestion
pulmonaire.
29.Les appareils de resynchronisation cardiaque
ont été «développés dans l’espoir de réduire les
contractions ventriculaires désynchronisées qui, on
pense, contribuent à l’IC chez les patients avec un
complexe QRS large. La contraction désynchronisée
du ventricule gauche rend sa contraction beaucoup
moins efficace. De plus, on a montré que ce
phénomène contribue au remodelage du ventricule
gauche et à la régurgitation mitrale, et augmente
donc l’inefficacité du ventricule gauche» 2.
24.Faire la prise en charge optimale des comorbidités:
diabète, hypertension et maladie cardiaque
ischémique 5.
a) Hypertension:
contrôler
l’hypertension
diastolique et systolique selon les lignes
directrices
actuelles
sur
l’hypertension
[recommandation classe I, preuves de
niveau A] 1.
b) Revascularisation coronarienne: envisager un
pontage aorto--coronarien chez les patients qui
présentent une ischémie qui peut affecter leur
fonction cardiaque [recommandation classe IIa,
preuves de niveau C] 1.
25.IECA et ß-bloqueur: envisager une combinaison
de traitements chez la plupart des patients
[recommandation classe IIa, preuves de niveau B] 1,
en particulier, s’il y a d’autres indications à utiliser
ces médicaments 6.
26.Diurétique: utiliser un diurétique pour contrôler les
symptômes une fois que la congestion aiguë s’est
résorbée; on devrait utiliser la plus faible dose pour
stabiliser le poids et les symptômes (ce qui signifie,
habituellement, de diminuer la dose tout comme
la consommmation de sel dans l’alimentation)
[recommandation classe I, preuves de niveau C] 1.
Traditionnellement la resynchronisation cardiaque
était réservée aux patients présentant une IC
avec des symptômes sévères.
Toutefois, de
récentes études d’envergure ont recommandé
l’ajout de la resynchronisation cardiaque à l’aide
d’un défibrillateur cardioverteur implantable (DCI)
pour optimiser le traitement des patients souffrant
d’IC même sans symptômes sévères [preuves de
niveau I-1] 28;29. Donc, la SCC a mis à jour ses
recommandations pour inclure la resynchronisation
cardiaque à l’aide d’un DCI chez les patients avec IC
traités de façon optimale avec des médicaments et
qui présentent toujours des symptômes de classe II
selon la NYHA, une FÉ < 30% et une onde QRS
allongée> 150 msec [recommandation forte ou de
classe A, preuves de niveau I] 25.
Remarque:
• La SCC utilise un seuil de 150 ms pour la durée
de l’onde QRS, en se fondant sur «l’analyse
des données d’un sous-groupe» et conseille
que la sélection des patients se fasse, en
pratique clinique, selon les facteurs de risque
individualisés 25.
• Pour le moment, l’accès, la disponibilité et
l’adoption des recommandations ci-dessus
peuvent varier d’un hôpital à l’autre.
ABORDER LES PROBLÈMES EN FIN DE VIE
30.Le décès d’un patient souffrant d’IC peut être causé
par un arrêt cardiaque soudain, de l’arythmie ou
une IC évolutive 1. Les recommandations de la SCC
encouragent une discussion tôt dans la trajectoire de
l’IC sur les problèmes liés au pronostic, aux directives
préalables (testament biologique) et aux attentes du
patient face aux manœuvres de réanimation tout
comme la désignation d’une personne pour la prise
27.Tout près de 50% des patients avec IC ont aussi
de la fibrillation auriculaire: 2;27 contrôler le rythme
ventriculaire (ß-bloqueur ou digoxine) chez les
patients qui ont aussi de la fibrillation auriculaire 1;6.
Envisager de restaurer le rythme sinusal pour
améliorer les symptômes 1.
8
Insuffisance cardiaque
Volume 19(13), Novembre 2011
de décisions 1. Au fur et à mesure que l’IC évolue,
il est important de revoir régulièrement les objectifs
de traitement et les problèmes psychologiques; de
plus, dans les cas de maladie au stade terminal,
la consultation en soins palliatifs et l’évaluation
du fardeau des aidants naturels s’imposent 1;25;30.
Remarque: consulter aussi le module PGBP Soins en
fin de vie: maladie chronique et transition des niveaux
de soins (2011).
potassium ≤ 5,6 mmol/L peut être
acceptable, toutefois, ces taux doivent être
surveillés de façon serrée 20
• des diurétiques – avant et après avoir
commencé la prise d’un diurétique ou après
une augmentation significative de la dose 1.
Maintenir le potassium ≥ 4 mmol/L; vérifier
le magnésium et le calcium s’il y a arythmie
ventriculaire ou si des crampes musculaires
surviennent.
c) Évaluer la fréquence cardiaque, la TA et le
tableau clinique après chaque augmentation de
la dose de ß-bloqueur 5.
TRUCS PRATIQUES POUR LA PRISE EN CHARGE DE
L’INSUFFISANCE CARDIAQUE
31.Envisager les consultations suivantes:
• avec l’équipe interprofessionnelle d’une clinique
d’IC pour l’éducation du patient et l’aider à sa
propre prise en charge 1;20
• avec un programme de réadaptation cardiaque
pour établir un programme d’entraînement
personnalisé pour tous les patients avec
IC stable de classe I à III selon la NYHA 1.
35.Reconnaître et traiter la toux causée par un IECA:
a) Une méta-analyse de 29 études cliniques a
rapporté une prévalence de 9,9% de la toux
causée par un IECA 32.
b) Les caractéristiques cliniques de cette toux sont
les suivantes: 33
• toux sèche, toussotement
• apparition entre une et deux semaines
et jusqu’à plusieurs mois du début du
traitement
• plus fréquente chez les femmes que chez
les hommes
• résolution typique en moins de un à quatre
jours (mais peut parfois exiger jusqu’à quatre
semaines) après l’arrêt du traitement.
• récurrence avec un nouvel essai de
tout IECA.
c) Mauvais diagnostic: Une revue des données
de dispensation des médicaments qui incluait
27 400 utilisateurs d’IECA a révélé des
prescriptions excessives d’antitoussifs après
le début du traitement avec un IECA 34. On a
évalué à environ 15% la fréquence du traitement
par un antitoussif de la toux causée par un IECA.
d) Traitement: Passer à un ARA pour remplacer
l’IECA, si nécessaire 33.
32.Enseigner aux patients à se peser à tous les jours,
à reconnaître les symptômes d’aggravation et à
ajuster leur dose de diurétiques pour favoriser la
stabilité clinique chez les patients qui font de la
rétention liquidienne persistante 1.
33.Titrage de la dose: commencer avec une faible dose
et l’augmenter lentement — en particulier, chez les
patients très malades:
• augmenter lentement la dose de ß-bloqueur —
doubler la dose toutes les 2 à 4 semaines 1. Les
patients se sentiront moins bien avant d’aller
mieux 20
• titrer lentement la dose d’IECA — doubler la
dose toutes les 1 à 2 semaines 31
• pour arriver aux doses optimales de ß-bloqueur
et IECA, diminuer la dose des diurétiques,
des nitrates et des autres médicaments
antihypertenseurs, si approprié.
LES ÉLÉMENTS CLÉS
34.Faire le suivi de la façon suivante:
a) Vérifier le tableau clinique de tous les patients
avec IC et faire la revue de leurs médicaments: 5
• chez les patients stables, au minimum, à
tous les six mois
• si le tableau clinique ou les médicaments
ont changé, faire des suivis plus fréquents
(après quelques jours ou aux deux
semaines).
b) Vérifier la fonction rénale et les électrolytes des
patients qui prennent:
• un ARA ou un IECA ou un agoniste
de
l’aldostérone;
un
taux
de
•Il y a de bonnes preuves qui soutiennent la prise en
charge agressive des facteurs de risque chez les
patients exposés à un risque élevé de développer
une IC et chez ceux qui ont déjà reçu ce diagnostic.
•Le traitement par des IECA plus des ß-bloqueurs, en
plus d’un antagoniste de l’aldostérone aux doses
cibles réduit la mortalité et améliore la qualité de
vie des patients souffrant d’insuffisance cardiaque.
•L’éducation du patient et son suivi demeurent la
pierre angulaire pour dispenser un traitement
optimal et améliorer les résultats cliniques.
9
Insuffisance cardiaque
Volume 19(13), Novembre 2011
feuillet d’information destiné aux patient). Dans son cas,
on recommanderait un traitement avec des doses cibles
d’IECA et de ß-bloqueur; une statine pourrait aussi être
utilisée pour prendre en charge son taux de lipides (voir
la section Renseignements généraux, points 9, 17). On
peut commencer un traitement spécifique pour la MPOC
si ce diagnostic est confirmé et après que la congestion
pulmonaire se soit résorbée et que le traitement de
l’IC soit optimalisé. On pourrait aussi envisager la
consultation d’un interniste/cardiologue (voir la section
Renseignements généraux, point 11). Robert serait aussi
un bon candidat pour une resynchronisation cardiaque à
l’aide d’un défibrillateur cardioverteur implantable (DCI)
(voir la section Renseignements généraux, point 29).
COMMENTAIRES DES HISTOIRES DE CAS
Cas numéro 1: Robert, âgé de 54 ans
Première partie
Quelle autre information et examens envisageriez-vous
rendu à ce point?
Il est important de déterminer les bases du diagnostic
d’asthme (A-t-il passé des tests de la fonction
respiratoire? Quand ce diagnostic a-t-il été posé? Qui
a posé ce diagnostic?) et de recueillir de l’information
sur sa toux, s’il a eu de la fièvre ou d’autres difficultés
respiratoires (par exemple, apnée du sommeil ou autres
problèmes respiratoires nocturnes). De plus, il faut
revoir tout autre condition liée à une possible IC (voir la
section Renseignements généraux, points 5 à 6b)
Il serait aussi justifié de discuter du pronostic de l’IC une
fois que la condition de Robert sera stabilisée (voir la
section Renseignements généraux, point 30). Par contre,
un pronostic précis ne peut être donné jusqu’à ce que
la réponse thérapeutique aux médicaments préventifs à
long terme (p.ex., IECA/ß-bloqueur, ARA, antagoniste de
l’aldostérone) ait été bien évaluée.
Une échocardiographie et des tests de la fonction
respiratoire peuvent fournir un tableau plus complet de
la fonction cardiorespiratoire de Robert (voir la section
Renseignements généraux, points 6d et 7). Le bilan
sanguin pourrait inclure une FSC, un bilan lipidique à
jeun, les électrolytes et des tests de la fonction rénale
(voir la section Renseignements généraux, point 6c).
Cas numéro 2: Jérémie, âgé de 62 ans
Première partie
Que pensez-vous qu’il lui arrive?
Comment traiteriez-vous ce patient en attendant les
résultats des examens complémentaires selon le temps
d’attente habituel avant d’obtenir ces résultats dans
votre région?
La dyspnée et la fatigue de Jérémie semblent indiquer le
développement d’une IC symptomatique (voir la section
Renseignements généraux, points 1, 5). Toutefois, il est
important de préciser s’il y a une cause sous-jacente à
sa dyspnée, car d’autres facteurs pourraient contribuer
à ses symptômes (voir la section Renseignements
généraux, point 5). Il est important de vérifier s’il a
recommencé à fumer. Une ischémie silencieuse pourrait
aussi être envisagée (voir la section Renseignements
généraux, point 6).
Commencer un traitement avec la furosémide pourrait
améliorer ses symptômes nocturnes. Il serait approprié
de le peser pour avoir un poids de référence, aujourd’hui.
Il faut aussi évaluer sa volonté à cesser de fumer et
à se conformer à une alimentation faible en sel. Un
essai thérapeutique avec la nitroglycérine pourrait aussi
être envisagé pour traiter les symptômes nocturnes
de Robert. Les autres traitements pourraient attendre
les résultats des tests demandés (voir la section
Renseignements généraux, point 12 et l’annexe 2).
Quels autres symptômes rechercheriez-vous?
Des symptômes pertinents, par exemple, la dyspnée
paroxystique nocturne (voir la section Renseignements
généraux, point 5) peuvent indiquer une progression
de l’IC alors que les douleurs thoraciques à l’effort ou
au repos peuvent indiquer une ischémie cardiaque et
contribuer ainsi à l’IC (voir la section Renseignements
généraux, point 5). Dans le cas de Jérémie, on devrait
aussi faire un dépistage des symptômes de dépression.
Deuxième partie
Comment prendriez-vous en charge Robert?
L’éducation du patient est un élément important d’une
bonne prise en charge à long terme de l’IC et peut aider le
patient à cesser de fumer (voir la section Renseignements
généraux, point 10 et le feuillet d’information destiné aux
patients). On devrait aussi inclure une discussion sur une
alimentation faible en sel et la consommation d’alcool
(voir la section Renseignements généraux, point 14 et le
Que rechercheriez-vous à l’examen?
10
Insuffisance cardiaque
Volume 19(13), Novembre 2011
Il est important de vérifier les signes physiques qui
pourraient confirmer l’IC, par exemple, un rythme
cardiaque plus rapide, un pouls veineux jugulaire élevé et
un reflux hépatojugulaire, un apex déplacé latéralement,
un bruit de galop B3 et un B4, et des souffles valvulaires
(voir la section Renseignements généraux, point 6b). Un
gain de poids, un œdème des membres inférieurs et
des râles pulmonaires pourraient indiquer une rétention
liquidienne.
L’échocardiographie a confirmé une dysfonction
systolique importante. Jérémie a maintenant atteint un
stade C d’IC (classe II selon la NHYA) (voir l’annexe 1);
le principal défi clinique est d’optimiser son traitement.
Jérémie ne répond plus aux standards pour le
maintien d’un permis de conduire commercial et
il s’agit d’un bouleversement majeur considérant
son travail actuel. Si Jérémie a été évalué pour une
resynchronisation cardiaque à l’aide d’un DCI (voir
la section Renseignements généraux, point 29), il est
automatiquement inéligible pour le maintien de son
permis de conduire commercial, même s’il refuse cette
possibilité de traitement.
Quels autres examens pourriez-vous demander?
Une radiographie pulmonaire, une échocardiographie
et un bilan sanguin sont indiqués (voir la section
Renseignements généraux, point 6c-d). On pourrait
aussi envisager une consultation en spécialité pour
un test à l’effort et(ou) une angiographie coronarienne
une fois sa condition stabilisée et que Jérémie pourra
demeurer couché à plat (voir la section Renseignements
généraux, point 6e). Des tests de la fonction pulmonaire
pourraient aider à éliminer une MPOC ou confirmer cette
comorbidité, si la diurèse n’aide pas à diminuer les
symptômes.
Voir le module PGBP Capacité à conduire – problèmes
de santé qui peuvent l’affecter (2009) et la section 13
de L’évaluation de l’aptitude à conduire de l’AMC A
(disponible en anglais et en français).
Si Jérémie n’arrive pas à s’améliorer même avec une
pharmacothérapie optimale, envisager une évaluation
pour d’autres modalités de traitement (voir l’annexe
2). La consultation d’un cardiologue ou d’une clinique
spécialisée dans l’IC serait indiquée même en l’absence
d’ischémie avec le test à l’effort. Un programme de
réadaptation cardiaque pourrait aussi jouer un rôle pour
améliorer son fonctionnement global (voir la section
Renseignements généraux, points 11, 31, et l’annexe 2).
Deuxième partie
Comment prendriez-vous Jérémie en charge à cette
étape?
La radiographie pulmonaire montre que ses symptômes
actuels sont fort probablement compatibles avec une
IC. Si Jérémie n’a pas consulté un cardiologue au cours
des six derniers mois, il serait recommandé d’en faire
la demande (voir la section Renseignements généraux,
point 11). Troisième partie — une année plus tard
Que feriez-vous maintenant?
Les symptômes d’IC pendant une activité normale
indiquent une aggravation vers la classe III selon la
classification de la NYHA (voir l’annexe 1). Lorsqu’un
patient change de classe d’IC, il faut réévaluer les
symptômes cliniques, le traitement, en plus de vérifier que
le patient est capable de bien suivre les recommandations
(voir la section Renseignements généraux, point 10).
Jérémie a besoin que ses doses d’IECA et de ß-bloqueur
soient optimales, c’est-à-dire, jusqu’à la dose cible
des études ou celle qu’il pourra tolérer (voir la section
Renseignements généraux, point 17). Le suivi de la
TA pourra empêcher une hypotension marquée (voir la
section Renseignements généraux, point 33). Envisager
la digoxine (voir la section Renseignements généraux,
point 21) et revoir la restriction alimentaire en sel (voir
la section Renseignements généraux, point 14). Si
ses symptômes ne s’améliorent pas, Jérémie pourrait
être traité par la spironolactone ou l’éplérénone (voir
la section Renseignements généraux, point 20); on
devrait aussi revoir s’il pourrait être un candidat pour
En attendant les résultats de l’échocardiographie et de la
consultation en cardiologie, il est important de déterminer
son niveau de fidélité au traitement, de contrôler sa TA et
ses lipides, de vérifier les doses d’IECA et de ß-bloqueur
ainsi que son niveau d’activité/exercices physiques (voir
la section Renseignements généraux, points 9, 13, 17,
et les tableaux 1 et 2). Il pourrait aussi bénéficier d’une
prise de diurétique et d’une restriction alimentaire en
sel (voir la section Renseignements généraux, points 14,
16); on devrait aussi faire la revue de sa vaccination
(voir la section Renseignements généraux, point 15).
Fournir des raisons précises pour entreprendre de
nouveaux traitements aident à augmenter la fidélité du
patient à son traitement (voir la section Renseignements
généraux, points 10, 32, et le feuillet d’information
destiné aux patients).
A
Lignes directrices de l’AMC sur l’aptitude à conduire; http://www.cma.ca/evaluation-medicale-aptitude-conduire
11
Insuffisance cardiaque
Volume 19(13), Novembre 2011
une resynchronisation cardiaque/DCI (voir la section
Renseignements généraux, point 29).
33 et 34). Si une dose accrue d’IECA ne soulage pas
ses symptômes, envisager d’augmenter son diurétique
ou d’ajouter un nitrate (voir l’annexe 2). Si sa toux
diminue, la congestion pulmonaire apparaît plus comme
la cause la plus probable de sa toux et on devrait penser
à ajouter un ß-bloqueur ou de la digoxine (voir la section
Renseignements généraux, points 21, 25, 33) à son
schéma thérapeutique.
Il serait aussi approprié de discuter avec Jérémie de son
pronostic à long terme (voir la section Renseignements
généraux, point 30), de façon à ce que lui et sa femme
puissent commencer à planifier ses soins en fin de vie.
Cas numéro 3: Joanne, âgée de 72 ans
S’il n’y a pas de signes d’aggravation de l’IC, la cause la
plus probable de sa toux serait le traitement par l’IECA.
On reconnaît cliniquement la toux causée par les IECA
parce qu’elle est agaçante et sèche (voir la section
Renseignements généraux, point 35). Même si cet effet
secondaire peut prendre plusieurs semaines, mois et
parfois plus longtemps avant d’apparaître, il le fait en
général, après une infection des voies respiratoires. La
toux causée par un IECA se soigne en utilisant un ARA
à la place de l’IECA (voir la section Renseignements
généraux, point 35d).
Comment aborderiez-vous cette situation avec Joanne?
La toux de Joanne pourrait être une aggravation de
son IC ou un effet secondaire des IECA (voir la section
Renseignements généraux, point 35).
Puisqu’il n’y a pas d’autres signes cliniques qui
pourraient suggérer une aggravation de son IC, elle a
besoin d’être réévaluée (voir la section Renseignements
généraux, point 34). Une partie de cette revue est
de vérifier la fidélité de Joanne à son traitement et
sa compréhension des objectifs du traitement (voir la
section Renseignements généraux, point 10).
© La Fondation pour l’éducation médicale continue
Vol. 19(13), Novembre 2011
Il est aussi important d’exclure les autres causes
possibles de la toux (voir la section Renseignements
généraux, points 5, 34). Les examens pourraient inclure
la créatinine, les électrolytes, une FSC, une HgA1C, une
radiographie pulmonaire, une autre échocardiographie,
et peut-être des tests de la fonction pulmonaire (voir la
section Renseignements généraux, points 6 et 7).
L’apparition d’une dysfonction systolique est aussi une
possibilité (voir la section Renseignements généraux,
point 3). Si l’échocardiographie ne montre aucune
détérioration de la fonction cardiaque, il est important de
s’assurer que son hypertension et son diabète sont bien
contrôlés (voir la section Renseignements généraux,
point 24) et de maîtriser les symptômes résiduels avec
un diurétique (voir la section Renseignements généraux,
point 26).
Si on confirme une combinaison d’IC diastolique et
systolique, la dose d’IECA devrait être augmentée
avec beaucoup de prudence jusqu’à la dose cible la
plus élevée (voir la section Renseignements généraux,
points 17, 25, et l’annexe 2). L’élévation de la
créatinine n’est pas une contreindication à un IECA
(voir la section Renseignements généraux, point 17b),
à moins que le taux de potassion dépasse 5,0 mmol/L.
L’augmentation du taux de potassium exige un suivi
des électrolytes et de la fonction rénale toutes les deux
semaines pendant qu’on augmente lentement la dose
d’IECA (voir la section Renseignements généraux, points
12
Insuffisance cardiaque
Auteure:
Réviseurs:
Volume 19(13), Novembre 2011
Même si le plus grand soin a été apporté à la préparation des informations
contenues dans ce module, le Programme ne peut en garantir la pertinence
dans des cas cliniques particuliers ou chez certains patients. Les médecins
et les autres professionnels de la santé doivent utiliser leur propre jugement
clinique, fondé sur les circonstances particulières de chaque cas, pour
décider de la prise en charge et du traitement de leur patient. Quiconque utilise ces renseignements, le fait à ses risques, et ne peut tenir
pour responsable La Fondation pour l’éducation médicale continue ni le
Programme d’apprentissage en petit groupe basé sur la pratique d’aucun
incident ou dommage qui pourrait découler de cet usage
Dre Christine Harrison,
MEd, FCFP
Médecin de famille
Ottawa, Ontario
Dr Justin Ezekowitz,
MBBCh, MSc, FRCPC
Cardiologist Edmonton, Alberta
Dr Malcolm Arnold, MB, FRCP,
FRCPC, FACP, FACC, FESC
Cardiologist
London, Ontario
Rédacteur
médical en chef:
Dr Jim Williams, CCFP, FCFP
Médecin de famille
Dundas, Ontario
Rédactrice
médicale:
Joanna Gorski,
BSc (Hons), BEd, DVM
Niagara-on-the-Lake, Ontario
Traduction:
Biograph
Recherchiste:
Wendy Leadbetter, RN, BScN
Hamilton, Ontario
L’équipe de rédaction de La Fondation tient à remercier
John Beamish, Kate Lafferty et Christine Thornton qui
ont participé à la table ronde initiale de ce module. De
plus, La Fondation remercie les groupes-pilotes PGBP
facilités par Peter Butt (Saskatoon, Saskatchewan)
et Ruth Simkin (Winnipeg, Manitoba) qui ont testé ce
module de formation et proposé des améliorations.
Divulgation de conflits d’intérêts:
Christine Harrison, Malcolm Arnold, Jim Williams et
Joanna Gorski n’en ont déclaré aucun.
Justin Ezekowitz a reçu des honoraires de conférencier,
et des subventions de formation et de recherche du
Canadian VIGOUR Centre (CVC).
13
Insuffisance cardiaque
Volume 19(13), Novembre 2011
CLASSE DES RECOMMANDATIONS ET NIVEAUX DE PREUVES
des lignes directrices de la Société canadienne de cardiologie (SCC)
Classes et définitions
I Preuves ou consensus général que la procédure ou le traitement est bénéfique, utile et efficace.
II Preuves contradictoires ou divergence d’opinion sur l’utilité ou l’efficacité d’une procédure ou d’un traitement.
IIa La portée des preuves penche plutôt vers l’utilité ou l’efficacité.
IIb L’utilité ou l’efficacité est moins bien établie par des preuves ou des opinions.
III Les preuves ou le consensus général penchent vers l’inutilité ou l’inefficacité de la procédure ou du traitement et
dans certains cas la procédure ou le traitement peut causer des dommages.
Niveaux et définitions
A Les données proviennent de multiples études cliniques randomisées ou de méta-analyses.
B Les données proviennent d’une seule étude clinique randomisée ou d’études non randomisées.
C Consensus d’opinions d’experts et(ou) petites études.
Références des recommandations provenant des lignes directrices suivantes de la SCC:
1) Arnold JM, Liu P, Demers C, Dorian P, Giannetti N, Haddad H et al. Canadian Cardiovascular Society consensus conference
recommendations on heart failure 2006: diagnosis and management. Can J Cardiol 2006; 22(1):23-45.
2) Howlett JG, McKelvie RS, Arnold JM, Costigan J, Dorian P, Ducharme A et al. Canadian Cardiovascular Society Consensus Conference
guidelines on heart failure, update 2009: diagnosis and management of right-sided heart failure, myocarditis, device therapy and recent
important clinical trials. Can J Cardiol 2009; 25(2):85-105.
NIVEAUX DE PREUVES pour les autres études citées dans ce module
Catégories de preuves
I-1 Preuves obtenues dans le cadre de méta-analyses, revues systématiques ou études comparatives
randomisées d’envergure.
I-2 Preuves obtenues dans le cadre d’au moins une étude comparative convenablement randomisée.
II-1 Preuves obtenues dans le cadre d’études comparatives non randomisées bien conçues.
II-2 Preuves obtenues dans le cadre de cohortes ou d’études analytiques cas-témoins bien conçues, réalisées de
préférence dans plus d’un centre ou par plus d’un groupe de recherche.
II-3 Preuves découlant de comparaisons à différents moments ou selon qu’on a recours ou non à une intervention.
Résultats de première importance obtenus dans le cadre d’études non comparatives.
III Opinions exprimées par des sommités dans le domaine, fondées sur l’expérience clinique, études descriptives
ou rapport de comités d’experts.
Recommandations
A Preuves suffisantes pour recommander d’inclure l’intervention clinique.
B Preuves acceptables pour recommander d’inclure l’intervention clinique.
C Preuves existantes contradictoires qui ne permettent pas de faire une recommandation pour inclure ou exclure
l’intervention clinique; toutefois, d’autres facteurs peuvent influencer la prise de décision.
D Preuves acceptables pour recommander d’exclure l’intervention clinique.
E Preuves suffisantes pour recommander d’exclure l’intervention clinique.
I Preuves insuffisantes (en quantité ou en qualité) pour faire une recommandation d’inclure ou d’exclure
l’intervention clinique; toutefois, d’autres facteurs peuvent influencer la prise de décision.
Adapté de: The Canadian Task Force on Preventive Health Care. http://www.canadiantaskforce.ca/_archive/index.html Consulter
«History and Methods». Accès vérifié en octobre 2011.
Harris RP, Helfand M, Woolf SH, Lohr KN, Mulrow CD, Teutsch SM, et al. Current methods of the US Preventive Services Task Force:
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16
ANNEXE 1. Corrélation entre les stades de l’AHA (American Heart Association) et les classes de la NYHA (New
York Heart Association)
Stade
AHA
Description du stade
Stade
A
Facteurs de risque qui
prédisposent à l’IC 1
Aucune maladie structurelle
Stade
B
Asymptomatique
Maladie cardiaque
structurelle 2
Stade
C
Symptômes liés à des
antécédents ou à une IC
active 3
Maladie cardiaque structurelle
IC réfractaire au traitement 4
Stade
D
Interventions spécialisées
requises 5
Approche thérapeutique
Classe
NYHA
Description de la classe
Prise en charge aggressive des facteurs
de risque
IECA ou ARA dans les cas de diabète ou
de maladie vasculaire
Prise en charge aggressive des facteurs
de risque
IECA ou ARA dans les cas de diabète ou
de maladie vasculaire
ß-bloqueurs chez les patients appropriés
Défibrillateurs cardioverteurs implantables
chez les patients bien choisis 6
Classe I
Prise en charge aggressive des facteurs
Classe II
de risque
Restriction alimentaire en sel
IECA de routine, ß-bloqueur, diurétique
Chez certains patients choisis:
Classe III
antagoniste de l’aldostérone, ARA,
digitale, nitrates et hydralazine
Chez certains patients choisis:
défibrillateurs cardioverteurs implantables,
stimulateur biventriculaire 6
Classe IV
Prise en charge aggressive des facteurs
de risque
Restriction alimentaire en sel
IECA de routine, ß-bloqueur, diurétique
Asymptomatique
Aucune limitation
d’activité physique 7
Symptômes à l’activité
physique normale
Légère limitation des
activités
Symptômes avec moins
que l’activité physique
normale
Limitation modérée des
activités
Symptômes au repos
Limitation sévère des
activités
Chez certains patients choisis:
antagoniste de l’aldostérone, ARA,
digitale, nitrates et hydralazine
Chez certains patients choisis:
défibrillateurs cardioverteurs implantables,
stimulateur biventriculaire 6
Décision sur le niveau approprié de
soins: soins en fin de vie ou mesures
extraordinaires.
LÉGENDE: 1 Athérosclérose ou maladie coronarienne, hypertension, syndrome métabolique ou diabète; 2 Antécédents d’infarctus du
myocarde, de maladie valvulaire, d’hypertrophie ventriculaire gauche et(ou) fonction ventriculaire altérée; 3 Dyspnée, fatigue, tolérance
réduite à l’effort; 4 Symptômes marqués au repos en dépit d’un traitement médicamenteux optimal; 5 Soins en fin de vie, greffe
cardiaque, soutien mécanique permanent; 6 Discussion sur les appareils qui dépasse le contexte de ce module; 7 e.g., course à pied,
squash, handball.
Adapté de:
1) Hunt SA, Abraham WT, Chin MH, Feldman AM, Francis GS, Ganiats TG et al. 2009 focused update incorporated into the ACC/AHA
2005 Guidelines for the Diagnosis and Management of Heart Failure in Adults: a report of the American College of Cardiology
Foundation/American Heart Association Task Force on Practice Guidelines: developed in collaboration with the International Society
for Heart and Lung Transplantation. Circulation 2009; 119(14):e391-e479.
2) Hunt SA. ACC/AHA 2005 guideline update for the diagnosis and management of chronic heart failure in the adult: a report of the
American College of Cardiology/American Heart Association Task Force on Practice Guidelines (Writing Committee to Update the
2001 Guidelines for the Evaluation and Management of Heart Failure). J Am Coll Cardiol 2005; 46(6):e1-82.
3) The Criteria Committee of the New York Heart Association. Nomenclature and Criteria for Diagnosis of Diseases of the Heart and
Great Vessels. 9 ed. Boston: Little Brown; 1994.
© La Fondation pour l’éducation médicale continue, www.fmpe.org
Novembre 2011
17
ANNEXE 2. Traitement de l’insuffisance cardiaque
Pour prévenir l’IC: traiter tous les facteurs de risque cardiaque; si la FÉ du ventricule gauche est diminuée, prescrire IECA+/- ß-bloqueur.
Si symptômes d’IC sévères: adresser à un spécialiste (p.ex., symptômes aigus aux urgences; symptômes chroniques à une clinique d’IC).
INSUFFISANCE CARDIAQUE CONFIRMÉE
Avec symptômes mais FÉ > 40%
Si IC systolique et FÉ < 40%
Prise en charge des comorbidités (e.g. hypertension,
ischémie, diabète). Envisager IECA/ARA, ß-bloqueur
Chez tous les patients avec des symptômes
systoliques d’IC:
IECA et ß-bloqueur
• Éducation sur l’IC: signes et symptômes alarmants;
patient partenaire de sa prise en charge;
modification des habitudes de vie; traitement
médicamenteux; et pronostic.
• Traitement diurétique personnalisé pour prévenir
toute congestion et rétention liquidienne.
•Réduction aggressive des facteurs de risque.
• Faible dose d’AAS, si une indication claire
en prévention secondaire de maladie
athérosclérotique.
Titrer aux doses ciblées
Si intolérant aux IECA et ARA, envisager nitrate/hydralazine**
(nitrate doit être accompagné d’une dose réduite de
diurétique) Si stable d’un point de
vue clinique
(continuer médicaments)
Évaluation par un spécialiste
•symptômes d’IC classe II de la NYHA: FÉ < 30%
et durée du QRS > 150 ms.* <Ref 1>
• symptômes d’IC classe III à IV de la NHYA: FÉ <
35% et durée du QRS > 120 ms ou plus. <Ref 2>
•Si réfractaire au traitement, envisager une greffe.
Évolution de la maladie
Envisager de référer certains patients pour
une thérapie de resynchronisation cardiaque
à l’aide d’un DCI s’ils prennent un traitement
médicamenteux optimal mais:
Si intolérant aux
IECA, envisager ARA
Si symptômes persistent
Classe II de la NYHA
• Digoxine/nitrate (classe III-IV)
• Ajouter ARA? (classe III)
• Augmenter ou combiner des diurétiques
(classe II-IV)
• Antagoniste de l’aldostérone - spironolactone
(classe III-IV) et éplérénone (classe II)***
Classe IV de la NYHA
IECA = inhibiteur de l’enzyme de conversion de l’angiotensine; ARA = antagoniste des récepteurs de l’angiotensine; IC = insuffisance
cardiaque; DCI = défibrillateur cardioverteur implantable; FÉ = fraction d’éjection; NYHA = New York Heart Association; eGFR =
estimation du taux de filtration glomérulaire; *Les besoins en thérapie de resynchronisation par DCI doivent être analysés de façon
individuelle (p.ex., on devrait envisager ce traitement chez les patients symptomatiques de classe II de la NYHA avec FÉ < 20% même
si la durée du QRS est légèrement inférieure à 150 ms mais plus longue que 120 ms); **Envisager surtout si le patient est originaire
d’Afrique ou des Caraïbes et qu’ils correspondent aux classes III-IV de la NYHA; ***L’éplérénone est maintenant approuvée comme
antagoniste de l’aldostérone pour les symptômes de classe II de la NYHA (légers à modérés).
Les programmes des lignes directrices de la Société canadienne de cardiologie offre le document
«Guide de référence de poche pour l’insuffisance cardiaque» B
Adapté de:
1) McKelvie RS, Moe GW, Cheung A, Costigan J, Ducharme A, Estrella-Holder E et al. The 2011 Canadian Cardiovascular Society Heart Failure
Guidelines Update. Can J Cardiol 2011;27(3):319-338.
2) Arnold JM, Howlett JG, Dorian P, Ducharme A, Giannetti N, Haddad H et al. Canadian Cardiovascular Society Consensus Conference recommendations
on heart failure update 2007. Can J Cardiol 2007;23(1):21-45.
3) National Institute for Health and Clinical Excellence (NICE). Chronic Heart Failure. 2010. Clinical Guideline 108. www.nice.org.uk
4) Gruszczynski AB, Schuster B, Regier L, Jensen B. Targeting success in heart failure. Can Fam Physician 2010;56:1313-1310.
5) Jin M, Jensen B, and Regier L. Heart Failure. Treatment Overview. Rx Files. 2010. www.RxFiles.ca .
L’accès à tous les sites Web vérifié en octobre 2011.
voir: http://www.ccsguidelineprograms.ca/ Cliquer sur «Heart Failure» puis sur «Tools and Resources».
Il y a des versions française et anglaise pour consultation en ligne et en format pdf
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B
FEUILLET D’INFORMATION DESTINÉ AUX PATIENTS
VIVRE AVEC L’INSUFFISANCE CARDIAQUE
Qu’est-ce que l’insuffisance cardiaque?
L’insuffisance cardiaque signifie que votre cœur ne pompe plus bien votre sang ou n’arrive plus à relaxer
entre chaque battement. L’insuffisance cardiaque est un problème chronique, mais de nouveaux traitements
peuvent améliorer votre situation dans plusieurs cas. Plusieurs types d’insuffisance cardiaque peuvent être
contrôlés par des médicaments, des modifications aux habitudes de vie et le traitement de tout autre problème
de santé sous-jacent.
Les causes: L’insuffisance cardiaque résulte de dommages au cœur. Ces dommages peuvent être le résultat
d’autres problèmes, par exemple, le diabète, l’hypertension, une crise de cœur, des problèmes valvulaires, des
malformations à la naissance, du tabagisme, du cholestérol élevé et de l’abus d’alcool.
Symptômes de l’insuffisance cardiaque: Lorsque le cœur ne pompe plus comme il devrait, vous pouvez
vous sentir fatigué ou étourdi, et essoufflé, en particulier, lorsque vous marchez ou montez des escaliers. Du
liquide qui s’accumule dans les poumons peut causer cet essoufflement. Vous pourriez ne pas être capable de
bien respirer lorsque vous êtes couché à plat. Vous pourriez avoir des problèmes de sommeil ou vous réveillez
durant la nuit avec l’impression de chercher votre air. Certaines personnes peuvent avoir une toux sèche.
L’augmentation de liquide dans les poumons peut aussi faire enfler votre estomac, vos jambes et vos chevilles.
Diagnostic: Votre médecin recueillera votre histoire médicale et procédera à un examen physique complet.
Certains tests peuvent aussi être faits pour poser le diagnostic d’insuffisance cardiaque: il peut s’agir d’une
radiographie pulmonaire, d’un électrocardiogramme, d’un échocardiogramme, et de tests sanguins et urinaires.
D’autres tests peuvent aussi être nécessaires.
Traitement: Le traitement de l’insuffisance cardiaque se fonde sur votre situation personnelle. Les objectifs
de traitement sont de diminuer votre inconfort, d’améliorer la façon dont votre cœur fonctionne et de diminuer
le risque que la situation se détériore.
Recommandations au sujet des habitudes de vie:
Lmiter la consommation de sel (sodium) et de liquide: La plupart des gens ont besoin de réduire leur
consommation en sel. En fonction de votre situation, demandez à votre médecin de vous faire des
recommandations spécifiques pour savoir à quel point vous devez réduire le sel et les liquides dans votre
alimentation.
Vérifier quotidiennement votre balance liquidienne: Pesez-vous et enregistrez votre poids quotidiennement.
Essayez que cela devienne la première chose que vous faites le matin en vous levant après avoir été à la
toilette et avant de vous habiller et de prendre votre déjeuner. Une augmentation de poids de 1 kg/jour ou
2 kg/semaine peut signifier que votre corps retient plus de liquide.
Cesser de fumer: Votre médecin peut vous prescrire des médicaments et vous recommander des programmes
pour vous aider à cesser de fumer.
© La Fondation pour l’éducation médicale continue, www.fmpe.org
Novembre 2011
Éviter de consommer de l’alcool: Si votre insuffisance cardiaque a été causée par l’alcool, évitez complètement
de boire. Autrement, vérifiez avec votre médecin la quantité appropriée d’alcool que vous pouvez consommer,
puisque cela dépend de vos circonstances personnelles.
Rester actif: Vérifier avec votre médecin avant de commencer un nouveau programme d’exercices physiques.
Chez la plupart des gens, des exercices modérés (aérobiques et entraînement avec des poids), trois à cinq fois
par semaine, pendant 30 à 45 minutes peuvent améliorer votre sensation de bien-être.
Médicaments: une combinaison de certains des médicaments suivants peut être requise: prenez tous vos
médicaments de la façon prescrite et sachez reconnaître les effets secondaires fréquents pour mieux traiter
votre insuffisance cardiaque et aider à prolonger votre vie:
• Inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (inhibiteurs de l’ECA) – pour rendre plus facile
la contraction de votre cœur en dilatant les vaisseaux de votre cœur et en abaissant votre tension
artérielle.
• Antagoniste des récepteurs de l’angiotensine (ARA) – pour les patients qui ont des effets secondaires
trop marqués avec les inhibiteurs de l’ECA.
• Bêta-bloqueurs– permettent au cœur de mieux travailler.
• Diurétiques – aussi appelé les «pilules pour éliminer l’eau» pour diminuer l’excès de liquide et de sel
dans votre corps.
• Digoxine – pour aider le cœur à se contracter convenablement et traiter certains troubles du rythme
cardiaque.
• Nitroglycérine – pour aider à prévenir l’essoufflement, l’angine ou les douleurs thoraciques.
Stimulateur cardiaque, défibrillateur implantable et chirurgie: un défibrillateur cardiaque implantable
pour une cardioversion (DCI) ou une thérapie de resynchronisation cardiaque peut être utile chez certains
patients. D’autres exigeront une chirugie pour traiter leur insuffisance cardiaque. Parlez-en avec votre médecin
pour avoir plus d’information.
En savoir plus au sujet de l’insuffisance cardiaque: Votre professionnel de la santé demeure votre
meilleure source d’information parce qu’il connaît toutes les circonstances particulières de votre problème.
Les sites d’information suivants peuvent aussi être utiles:
Le Réseau canadien de l’insuffisance cardiaque http://www.chfn.ca/ (surtout en anglais) et la Société
québécoise d’insuffisance cardiaque à http://www.sqic.org (en français) et
La Fondation des maladies du cœur http://www.fmcoeur.qc.ca/site/c.kpIQKVOxFoG/b.3669779/k.BC38/
Acueil.htm (en français)
Canadian Heart & Stroke Foundation http://www.heartandstroke.com (en anglais)
Adapté de: 1) Gruszczynski AB, Schuster B, Regier L, Jensen B. Targeting success in heart failure: Evidence-based
management. Can Fam Physician 2010; 56(12):1313-1317. 2) Colucci WS. Patient information: heart failure. Up to
Date. 2011. www.uptodate.com 3) What is heart failure? Canadian Heart Failure Network. 2011. http://www.chfn.ca. 4)
MedlinePlus. US National Library of Medicine and Institutes of Health. Heart Failure. Patient Handouts 2011. http://www.
nlm.nih.gov/medlineplus/
L’accès à tous les sites Web vérifié en octobre 2011.
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