Les hommes devraient subir le test de l`APS lorsqu`ils sont la

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Cancer de la prostate Canada : recommandation concernant l’APS
— Connaissez votre taux —
La recommandation de Cancer de la prostate Canada (CPC) quant à l’utilité du test de l’APS
dans la détection précoce du cancer de la prostate chez les sujets asymptomatiques a été réévaluée à la
lumière de la publication récente de lignes directrices nationales et internationales, ainsi que de récents
travaux sur l’APS et sur la mortalité attribuable au cancer de la prostate. Cette nouvelle version de la
recommandation de CPC vise à communiquer aux hommes et à leur prestateur de soins primaires des
renseignements et des conseils qui les aideront à prendre une décision informée quant à un éventuel
recours au test de l’APS. La décision de subir ou non un test de détection du cancer de la prostate doit
faire l’objet d’une discussion entre l’homme et son prestateur de soins primaires dans le cadre d’un
processus de prise de décision concertée. Nous souhaitons que cette nouvelle recommandation
encourage les hommes inquiets de développer un cancer de la prostate à discuter des bienfaits et des
limites du test de l’APS.
L’ancienne recommandation de CPC relative au test de l’APS allait comme suit : « CPC
encourage les hommes de 40 ans et plus, lors de leur examen de santé annuel, à engager un dialogue
avec leur médecin au sujet de la détection précoce du cancer de la prostate, laquelle peut comprendre le
test de l’APS et le toucher rectal. » Il y a quelque temps, nous avons amendé cette recommandation
après avoir procédé à une revue complète des écrits scientifiques pertinents et après avoir recueilli, d’une
part, le point de vue de personnes ayant survécu à la maladie et, d’autre part, l’opinion de chercheurs et
de cliniciens d’ici et d’ailleurs concernant le recours au test de l’APS chez les hommes asymptomatiques.
Sommaire des recommandations
Recommandation 1 : Les hommes devraient subir le test de l’APS lorsqu’ils sont la quarantaine
pour connaître leur taux de référence.
Recommandation 2 : Les hommes courant un risque élevé de contracter un cancer de la prostate
devraient aborder cette question avec leur prestateur de soins primaires avant l’âge de 40 ans.
Recommandation 3 : Après l’âge de 70 ans, la décision de mettre fin ou non aux tests de l’APS
sera basée sur des facteurs individuels.
Comme les organismes nationaux et internationaux émettent des recommandations
contradictoires au sujet du recours au test de l’APS, il ne faut pas s’étonner qu’un groupe comme la
Prostate Cancer Roundtable (Table ronde du cancer de la prostate), un regroupement américain
d’organismes de lutte au cancer de la prostate, constate en 2013 que la confusion règne chez les
hommes et les prestateurs de soins primaires au sujet du recours au test de l’APS (Prostate Cancer
Roundtable, 2013). Aucun test de détection précoce du cancer ne dépistera systématiquement tous les
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cas de cancer. Le test de l’APS, comme tout autre outil de détection précoce, possède ses limites, mais
on peut affirmer qu’il a sauvé la vie de certains hommes en détectant le cancer de la prostate à un stade
très précoce. Les lignes directrices de la United States Preventative Services Task Force (USPSTF)
recommandent d’éviter le dépistage par le test de l’APS chez tous les hommes (Moyer, 2012) en se
basant sur des preuves contradictoires à tout le moins incertaines. En recommandant d’éviter le test de
l’APS pour tous les groupes d’âge, on réduit considérablement la probabilité de détecter le cancer de la
prostate dans ses phases précoces, au moment où il peut être traité. Dans le cas des cancers découverts
dans une région localisée — plus de 90 % des cas —, le taux de survie sur cinq ans avoisine les 100 %
(American Cancer Society, 2012). Ces données indiquent que la détection précoce sauve des vies. Une
étude a été menée récemment pour déterminer le nombre d’hommes qui auraient reçu un diagnostic de
cancer de la prostate avancé (métastatique) si le test de l’APS n’avait pas existé. En étudiant les
données remontant jusqu’à 2008, cette étude conclut que sans l’introduction du test de l’APS, environ
25 000 hommes auraient présenté une maladie métastatique, soit trois fois le nombre recensé d’hommes
qui ont présenté un cancer métastatique en 2008 (Scosyrev, 2012).
Deux études importantes ont cours en Europe et aux États-Unis afin d’étudier l’effet du test de
l’APS sur le taux de mortalité attribuable au cancer de la prostate. Les résultats initiaux de ces études
divergent quant aux bienfaits du test de l’APS et de ses effets sur la mortalité. L’étude intitulée European
Randomized Study for Prostate Cancer (ERSPC), entreprise au début des années 1990, porte sur
sept centres de cancer de divers pays européens. Les résultats du suivi sur neuf ans ont signalé une
réduction de 20 % de la mortalité par cancer de la prostate chez les hommes de 55 à 69 ans (Schroder,
2009). Les résultats du suivi sur 11 ans accréditent eux aussi la thèse d’une réduction « importante » des
décès dus au cancer de la prostate, révélant une réduction de 30 % du nombre de ces décès (Schroder,
2012). Si la tendance révélée par l’étude se maintient, le nombre d’hommes devant être traités pour
prévenir un décès continuera de diminuer. Par contraste, l’étude américaine Prostate, Lung, Ovarian and
Colorectal (PLCO) n’a révélé aucun bienfait associé au dépistage du cancer de la prostate, lequel
comprend l’APS et le toucher rectal, après un suivi de 7 à 10 ans (Andriole, 2009 ; Andriole, 2012).
Bien que la méthode des deux études diffère légèrement, on peut affirmer que le test de l’APS,
selon l’étude ERSPC en particulier, se révèle prometteur pour réduire la mortalité par cancer de la
prostate chez les hommes de 50 ans et plus. En 2013, une étude menée par l’équipe du Malmo
Preventive Project a évalué la possibilité d’utiliser le test de l’APS chez les hommes dans la quarantaine
afin de déterminer leur risque futur de développer un cancer de la prostate. Les résultats de l’étude
indiquent que le test de l’APS pourrait commencer à servir d’indicateur du risque éventuel de cancer de la
prostate à partir de la fin de la quarantaine (Vickers, 2013).
Dans leurs études et recommandations, d’autres organismes exagèrent souvent les défauts du
test de l’APS (Moyer, 2012 ; Quaseem, 2013), tels le surdiagnotic et le traitement excessif. Le test de
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l’APS est un test sanguin qui ne cause que peu ou pas de tort. Les risques qui lui sont associés sont
indirects : ils résultent du traitement retenu en fonction des résultats obtenus. Les risques potentiels
comprennent le fait de se soumettre à d’autres tests ou actes médicaux comportant leurs risques
propres, par exemple les biopsies, qui peuvent occasionner de la douleur ou une infection, ou encore la
prestation d’un traitement superflu. Un autre défaut réside dans le fait que connaître les résultats d’un test
de l’APS peut entraîner de l’inquiétude et de l’anxiété chez le sujet, même si aucun cancer n’est détecté.
Comme l’explique la récente Déclaration consensuelle de Melbourne, il importe faire la distinction entre
les tests et les traitements (Melbourne, 2013). Le fait de connaître leur taux de référence permettra aux
hommes de prendre des décisions informées au sujet des tests supplémentaires lorsqu’ils auront discuté
avec leur prestateur de soins primaires d’un échéancier pour les tests de l’APS futurs. Bien qu’un test
unique puisse ne pas indiquer la présence d’un cancer, un test de référence fournit une valeur étalon qui
permet de suivre les variations d’APS au fil du temps. Dans les études menées à ce jour, aucun
consensus ne se dégage quant à la fréquence optimale des tests de l’APS. Dans ce contexte, les
programmes de test de l’APS devraient être personnalisés pour chaque homme en tenant compte des
préférences et des facteurs de risque individuels.
CPC ne recommande pas le recours au test de l’APS comme outil de dépistage dans la
population masculine en général, car les données scientifiques actuelles ne justifient pas son emploi à
grande échelle à des fins préventives. Tandis que CPC finance des recherches visant la mise au point
d’un test plus précis de détection du cancer de la prostate à un stade précoce, le test de l’APS demeure
le test le plus susceptible de détecter les anomalies de la prostate. Le test de l’APS ne permet pas de
déterminer si les formes de cancer sont à croissance lente ou agressive, mais il révèle une apparente
anomalie. La décision de se soumettre ou non à un test de l’APS est individuelle. La nouvelle
recommandation de CPC concernant les tests de l’APS veut que l’on tienne compte des différences et
préférences individuelles, ainsi que des facteurs de risque, dans le cadre d’un processus décisionnel qui
se veut concerté, pour aider les hommes et leur prestateur de soins primaires à prendre une décision
informée. Les hommes, peu importe leur âge, doivent discuter des bienfaits potentiels et des limites de ce
test afin de décider si le test de l’APS leur convient ou non.
Recommandation Un : Les hommes devraient subir le test de l’APS lorsqu’ils sont la quarantaine
pour connaître leur taux de référence.
L’Association des urologues du Canada (AUC) appuie le recours au test de l’APS chez les hommes de
plus de 50 ans (Izawa, 2011). Cependant, des recherches scientifiques récentes indiquent qu’il pourrait
être valable de définir un taux de référence d’APS chez les hommes de 40 ans et plus à titre d’indicateur
du risque futur de cancer de la prostate (Vickers, 2013).
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Recommandation Deux : Les hommes courant un risque élevé de contracter un cancer de la
prostate devraient aborder cette question avec leur prestateur de soins primaires avant l’âge de
40 ans.
Bien qu’on ne connaisse pas de cause unique à l’apparition du cancer de la prostate, certains facteurs
font augmenter le risque que courent certains hommes de développer la maladie. Les hommes de
descendance africaine noire ou caribéenne, ainsi que les hommes dont un parent proche a déjà souffert
d’un cancer de la prostate (père, frère, fils) présentent un risque accru de développer une forme ou une
autre de la maladie (American Cancer Society, 2013). Les hommes courant un risque élevé de
développer la maladie devraient discuter de cette question avec leur prestateur de soins primaires
et déterminer avec lui le moment de commencer les tests.
Recommandation Trois : Après l’âge de 70 ans, la décision de mettre fin ou non aux tests de l’APS
sera basée sur des facteurs individuels.
La décision de se soumettre ou non à un test de dépistage du cancer de la prostate doit être prise selon
des critères et préférences personnelles. Plusieurs organismes recommandent le test de l’APS chez les
hommes dont l’espérance de vie est d’au moins 10 ans. Pour sa part, CPC recommande que la décision
d’entreprendre et de mettre fin aux tests de l’APS soit prise par l’homme et son prestateur de soins
primaires, car il se peut que des traitements excessifs entraînent des complications plus tard dans la vie
du patient (Izawa, 2011 ; Quaseem, 2013).
Cancer de la prostate Canada recommande que les hommes subissent un test de l’APS lorsqu’ils
sont dans la quarantaine afin de connaître leur taux de référence. Ce taux contribue à établir le risque
qu’ils courront de développer un cancer de la prostate dans le futur. Nous revoyons constamment nos
recommandations à la lumière des progrès de la connaissance afin de nous assurer que les hommes
préoccupés par le cancer de la prostate ainsi que leur prestataire de soins primaires reçoivent de
l’information à jour aussitôt que la situation l’exige.
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