La gouvernance économique mondiale depuis 1944 Terminale L Histoire Problématique La crise de 1929 a profondément marqué les esprits et les économies : la crise partie des États-Unis est en partie responsable de la guerre en 1939, en favorisant l’arrivée d’Hitler au pouvoir. Quelles tentatives de gouvernance du monde ont été mises en place depuis 1944, et avec quels résultats ? I- Les réformes après 1944 1- Un système sous contrôle américain Les américains sont en position dominante en 1944 : leur économie de guerre tourne à plein régime et doit se reconvertir en économie de paix. Ils possèdent d’importants stocks d’or. Les enjeux sont nombreux : - trouver de nouveaux débouchés ; - aider leurs alliés européens ; - empêcher la progression du communisme ; 2- Bretton Woods - - Cette conférence permet au dollar, convertible en or, de devenir la monnaie des échanges internationaux. Plusieurs structures sont fondées : FMI (Fonds Monétaire International) : prêt d’argent aux États ; Banque mondiale : financement des projets de développement ; GATT (Accord général sur le Commerce et les Tarifs douaniers ) : accords de libre-échange ; Plan Marshall en Europe. 3- Croissance et 30 Glorieuses Les Etats-Unis profitent du retour de la croissance, par leurs FTN. Mais leur système ne touche pas le bloc communiste ni les pays du tiers-monde, qui ont peu d’industrie. On leur crée le CNUCED (Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement) et du PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement). II- La fin du système de Bretton Woods 1- La fin de la convertibilité En 1971, les réserves d’or des Etats-Unis sont devenues très faibles : Nixon suspend la convertibilité et, en 1976 (conférence de Kingston) les monnaies deviennent flottantes (cours relatif). Ces mesures sont prises dans un contexte de crise : - Crise politique et financière aux États-Unis (guerre du Vietnam, crise du Watergate) ; - Montée des « Dragons » asiatiques et début des délocalisations ; - Crises pétrolières de 1973 et 1979, qui entraînent inflation et chômage. 2- Les recettes libérales Pour sortir de la crise, le Royaume-Uni et les Etats-Unis renoncent aux recettes proposées par Keynes (intervention de l’État) pour des recettes libérales (école de Chicago) : intervention minimale de l’État dans tous les domaines, diminution de l’impôt et de l’aide sociale, flexibilité de l’emploi et baisse des salaires, loi anti-syndicats, dérégulation financière. Malgré de nombreux mouvements sociaux, la très forte augmentation du chômage et de la misère, cette politique est très efficace pour les entreprises et creuse les écarts de richesses. Dans les pays pauvres, la chute des matières premières entraîne une aggravation de la dette, augmentée par la croissance démographique et… la politique du FMI (plans d’ajustement). 3- La mondialisation et ses conséquences Le modèle capitaliste se généralise après 1991 avec la fin du bloc communiste. L’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) remplace le GATT en 1995 : libéralisation, industrie, agriculture, services, propriété intellectuelle (brevets). Mais elle favorise surtout les espaces riches (ALENA, UE). La mondialisation ne profite pas aux pays les plus pauvres car les pays riches ferment toujours leurs marchés agricoles et subventionnent leurs agricultures. En revanche, elle favorise les pays émergents (Chine, Brésil...) qui obtiennent la création du G20. Leur poids augmente au FMI. 4- La crise des subprimes En 2007, une nouvelle secousse ébranle l’économie mondiale. Aux États-Unis, les banques ont accordé d’importants crédits immobiliers (à taux variables) à des ménages modestes. Ces créances ont été ensuite titrisées (transformées en titres boursiers, dont l’origine devient opaque). Devant la montée des taux, les ménages cessent de payer leurs échéances, ce qui déclenche une crise immobilière et bancaire. La crise prend une dimension mondiale avec la faillite de la Banque Lehman Brothers en 2008. Pour éviter un assèchement du crédit et des faillites bancaires, tous les États, pourtant très endettés, empruntent massivement sur les marchés financiers pour renflouer les banques. Les cadres dirigeants des banques ne renoncent pas pour autant à leurs énormes bonus. Cette crise révèle les excès de la mondialisation financière : - Les États obligent les banques à augmenter leurs fonds propres (accords de "Bâle III"). - Ils pointent du doigt les paradis fiscaux. - Barack Obama oblige la Suisse à lui livrer les noms des fraudeurs américains. - Aux États-Unis, la Réserve fédérale met en place une politique de Quantitativising : elle imprime d’immenses quantités de billets pour financer la dette publique. - En Europe, l’Allemagne refuse que la BCE achète de la dette publique et elle impose une austérité totalement contre-productive : le chômage ne baisse pas, les déficits continuent d’augmenter et les partis antieuropéens se renforcent. - la Grèce annonce un déficit très important et se déclare en cessation de paiements. Ses partenaires finissent par annuler une grande partie de sa dette en échange de réformes. Mais le problème reste entier. Conclusion Après 1944, les États prennent conscience de la nécessité d’une gouvernance économique mondiale. En 1944, le système favorise les pays occidentaux. Ce système vole en éclat dans les années 1970 sans être remplacé. La libéralisation des économies et la domination de la finance provoque des bulles financières et des crises de plus en plus dévastatrices. Une gouvernance mondiale est plus que jamais nécessaire.