Intervention réseau Sourds et Santé

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Un entendant oublie …. Un sourd oublie

Plainte mnésique : orientation
chez un spécialiste




Entretien (anamnèse, plainte
de l’entourage, doléances du
patient)
Outils psychométriques
• Créés par des entendants
• Etalonnés dans une
population entendante
Isolement et problème de
communication

Neurologue, gériatre
Consultations Mémoire
Examens clinique et
neuropsychologique




Au domicile
En institution
En consultation

Présence indispensable d’un
interprète français - LSF chez le
spécialiste

Sur quels modèles théoriques
s’appuyer ?
Et quels outils psychométriques
utiliser ?
Comment poser le diagnostic ?


Projet Hospitalier de Recherche Clinique
PHRC MMS - LS

Objectifs

Transposer et adapter le Mini Mental State Examination en
Langue des Signes
• test de dépistage simple et rapide des démences
 Diagnostic, orientation et prise en charge précoce

Moyens



3 centres d’investigation (NPDC, Bretagne, PACA)
150 participants inclus (non déments et atteints de démence)
3 professionnels :
• Neuropsychologue entendante
• Interprète Français - LSF
• Intermédiateur sourde (expertise linguistique)
Dispositif
aidant
patient
bureau
médiateur
neuropsy
LSF
Dispositif
aidant
patient
bureau
médiateur
neuropsy
LSF
oral
Dispositif
aidant
patient
bureau
médiateur
neuropsy
Contexte linguistique - LSF





Incompréhension liée au peu d’éducation en LSF ≠
liée à un trouble du langage


Langue des Signes interdite jusqu’en 2005
Interdiction de signer en classe
Oralisation favorisée - forcée (efficacité ?)
Pratique variable de la Langue des Signes
Utilisation de signes anciens (codes créés à l’école ou en
famille)
Présence d’un interprète et d’un intermédiateur sourd
Contexte linguistique - LSF


Issu d’une famille de sourds ? parents ? fratrie ?
Type de scolarisation
• Intégration avec des entendants, école spécialisée
• Présence / Absence d’interprète

Mode d’éducation
• Oraliste ou LSF


Intégration en milieu professionnel
Environnement familial à l’âge adulte
• Couple de sourds
• Pratique de la LS quotidienne ou moins fréquente?


Stimulation langagière et niveau linguistique
Adaptation aux entendants et aisance dans la communication
Contexte neurolinguistique - LSF

Tenir compte des spécificités de cette langue
 visuelle et gestuelle :







Utilisation de l’espace péricorporel (emplacement, transfert)
Importance des expressions faciales
Grammaire, syntaxe et lexique différents
Représentations sémantiques et organisations conceptuelles
différentes
Le Sourd pense en images
Accès à la communication ?
Langue privilégiée et qualité de la pratique ?
Quelques exemples :

Abstraction et raisonnement catégoriel





Trouver un concept commun à deux items
Catégoriser et conceptualiser
? Orange et Abricot = FRUITS
Souvent, le Sourd décrit et donne des exemples concrets
sans utiliser de concept général
Le Sourd se base sur ce qu’il voit
Une mauvaise réponse n’est pas forcément le signe d’une
atteinte fonctionnelle mais d’un fonctionnement cognitif
différent
Quelques exemples :

Abstraction et théorie de l’esprit



Avez vous des problèmes de « mémoire » ?
Vous rappelez vous facilement les « événements » récents ?
Avez vous constaté un changement dans votre façon de gérer les « activités
quotidiennes » ?
 Mauvaise compréhension des questions ou réponses inadaptées
 Certaines personnes âgées sourdes ne comprennent pas les
notions abstraites : attention aux termes employés dans le
discours (même traduits en LSF) !
 Besoin d’exemples concrets

Jugement social


Que feriez vous dans telle situation ?
Si vous rencontrez tel problème, comment réagissez vous ?
 Difficultés pour certains sourds d’imaginer une scène qu’ils n’ont
pas réellement vécue
Quelques exemples :

Fonctions instrumentales






Praxies
Tous les gestes (non significatifs pour les entendants) ont un
sens pour les sourds
Evaluation du langage (des connaissances sémantiques)
Phasie : épreuve de dénomination / désignation possible en
LSF
Présence indispensable de l’interprète
Importance de la communication neuropsy - interprète :
 Prendre en compte les temps de latence, les hésitations, les
parasignes, ralentissement du discours, défaut de compréhension

Connaître les anciens signes
Scolarité et autonomie

Niveau scolaire
• Peu révélateur des connaissances académiques
 Relativiser les performances en calcul …
• Connaissances du français en lecture ? écriture ?
• Compréhension de l’écrit ?
 Intérêt de proposer des consignes écrites ?

Diplôme(s) et métier(s) exercé(s)
• Nombreux CAP
• En milieu protégé (CAT, ESAT) ou ordinaire ?

Autonomie du patient avant l’apparition des troubles ?
• Gestion des tâches administratives, des comptes et des factures, des
rendez-vous, lecture des courriers ?

Sollicitation des réseaux d’aide (SOURDMEDIA…) ?
Quelques exemples :

Mémoire à court terme et mémoire de travail verbale




Répéter des chiffres à l’endroit, à l’envers
Manipulation des nombres difficile pour certains Sourds en
raison de leur parcours scolaire
Difficultés en calcul mental, besoin de poser à l’écrit
Besoin d’exemples illustrant le calcul :
« 20 - 3 = ? »
« Sur une pile de 20 chaises, on en enlève 3, il en reste
combien ? »
Face à un Sourd
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

Connaître et comprendre la communauté
Appréhender les spécificités culturelles et neurolinguistiques
Utiliser les outils de communication adaptés et à disposition :



Interpréter avec précautions les résultats aux tests non étalonnés
dans cette population


Interprètes français - LSF
Intermédiateurs sourds
L’interprétation du comportement d’un sourd par un entendant peut
être biaisée si méconnaissance de la surdité
Tenir compte du parcours linguistique et éducationnel du patient
EHPAD St François de Sales
Une idée toute simple :
 Rassembler en un même lieu, des locuteurs d’une
même langue, la LSF…
… entourés par du personnel qui pratique cette
langue
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