Genu recurvatum

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Genu recurvatum
Définition : le genu recurvatum est le
Syndrome d’hyperextension se
consommant dans la région du genou
Le genu recurvatum est un terme qui désigne
l’hyperextension excessive du genou
L’extension complète « normale » du genou ou « hyperextension » est
une position physiologique au cours de laquelle le genou se
« verrouille » grâce à la conjonction de la rotation interne du fémur sur
le tibia et de l’extension (rotation automatique)
C’est une position que l’on adopte pour se stabiliser debout à l’arrêt et
que l’on passe d’un membre sur l’autre. C’est une position de stabilité
ou de repos mais on reste très rarement en hyperextension des 2
genoux en même temps
On utilise rarement l’hyperextension lors de la marche et lors de la
course
Un genou qui est dans l’impossibilité de se mettre en hyperextension,
voire obligé de rester en légère flexion (genu flexum), est un genou qui
verrouille mal et qui fatigue car il met en jeu le système extenseur et la
fémoro-patellaire de façon excessive
Avant d’envisager le genu recurvatum, sa définition, ses causes et son
traitement il est nécessaire de préciser le verrouillage normal du genou
en extension
Une hyperextension de quelques degrés du genou est normale
hyperextension
Flexum
Le genou présente normalement quelques degrés d’hyperextension et c’est cette
position qui permet le «verrouillage» physiologique
La position en flexum est anormale, elle provoque une surcharge de l’articulation
fémoro-patellaire et favorise un flexum de la hanche (et réciproquement)
Comment mesurer le recurvatum?
C’est l’angle entre les axes mécaniques de la cuisse et de la
jambe (3 repères cliniques : trochanter, épicondyle, malléole)
Recurvatum «anormal» > 20°
Il n’existe aucune étude précise ayant
fixé les limites de la « normalité »
Hyperextension « normale » : 5 à 15°
Hyperextension du genou normal
Mesures cliniques personnelles sur 100
sujets « normaux »
• 0 - 5° chez 11 % des sujets
• 5 -10° chez 21 % des sujets
• 10 -15° chez 8 % des sujets
• extension proche de zéro chez 60 %
Physiologie
Le verrouillage du genou s’obtient par une coaptation des surfaces
fémoro-tibiales où interviennent de façon complémentaire la rotation
automatique du fémur par rapport au tibia et le système ligamentaire
complexe du genou, en particulier les ligaments postérieurs et les deux
« points d’angles » postéro-externe et postéro-interne.
Rotation libre en flexion
En position fléchie vers 90°, la rotation du tibia est libre et le genou dispose
d’une amplitude globale d’une quarantaine de degrés (allant de 10° de rotation
interne à 30 ° de rotation externe, selon les cas).
L’amplitude et le secteur sont variables en fonction de facteurs morphologiques :
La torsion naturelle du squelette jambier (torsion externe de 20 à 50°)
La laxité physiologique
Noter que le tibia s’ incline en varus avec la RE et en valgus avec la RI
Rotation automatique en extension
En approchant de l’extension complète le fémur tourne sur le tibia jusqu’au moment
ou cette rotation se bloque
Cette position est automatiquement dictée par la forme des surfaces des condyles
et des glènes tibiales, par les ménisque et par le système ligamentaire complexe
du genou et elle est contrôlée par le système extenseur
Les mesures au scanner ont montré qu’en
extension « dite zéro » il existe bien une
rotation de l’épiphyse fémorale en dedans
par rapport au tibia
Plus l’extension dépasse cette extension
zéro, plus la rotation augmente
On peut retenir, d’après les mesures faites
sur quelques cas particuliers, que chaque
degré d’extension supplémentaire
s ’accompagne d’un degré de rotation
interne fémorale (ou externe tibiale)
Coupes scanner en extension zéro
Conséquences de l’hyperextension
•
•
•
•
Rotule plus haute
Tubérosité tibiale plus latérale par rapport à la trochlée
Excentration rotulienne
Accentuation du varus
Rotules plus hautes en extension
La rotation explique qu’on ne voit jamais
le fémur et le tibia parfaitement de profil
Augmentation de la
rotation externe tibiale
(Tubérosité plus latérale)
Plus la rotation interne du fémur est importante, plus la rotule se latéralise
Les genoux à rotule instable se caractérisent par cette hyper rotation (un
des facteurs de l’instabilité)
rotation FT en extension normale
Genoux normaux :
3° ±
3
Rotules instables : 7,6° ± 4
Une rotation de 22 ° a été mesurée une fois
En recurvatum, la rotule est située plus haut dans la trochlée et lors
de la flexion, elle s’ engage en retard sur la facette externe ce qui
peut favoriser une subluxation
L’écart entre les condyles augmente de la position zéro à
l’hyperextension
Extension
zéro
Ceci est lié au fait que le genou est tourné en dedans à cause de
l’antétorsion normale du fémur et ainsi, plus il étend, plus il
s’écarte de la ligne médiane
L’écart entre les condyles augmente de la position zéro à l’hyperextension
Valgus en extension Varus en hyperextension
Interdépendance des plans frontal sagittal et horizontal
L’évolution naturelle d’un recurvatum se fait vers la distension des
ligaments postérieurs, fragilisant d’autant le contrôle de la stabilité
rotatoire dès les premiers degrés de flexion
Etiologies
1/ Hyperlaxité ligamentaire constitutionnelle
2/ Les recurvatum osseux
Anciennes fractures du fémur
Anciennes fractures du tibia
Lésions du cartilage de croissance tibial (les plus fréquentes)
- Traumatiques
Décollement épiphysaire
Lésion de la tubérosité par impaction
- Iatrogènes
Agrafage défectueux
Curetage pour tumeur ou pour prise de greffons
Radiothérapie
Traction trans-tibiale par broche
Transposition de la tubérosité
Ostéomyélite
3/ Les recurvatum mixtes
4/ Séquelles de ruptures ligamentaires
Quel type de gêne peut conduire à une
indication chirurgicale?
L’interrogatoire permettra d’évaluer :
La gêne fonctionnelle :
Douleurs
soit douleurs en rapport avec la distention postérieure
soit douleurs liées à une surcharge antérieure (ménisque, cartilage)
Instabilité
surtout dans les recurcatum liés à des ruptures ligamentaires
L’ancienneté de la déformation
L’évolution de la déformation puisqu’une déformation purement osseuse, par
épiphysiodèse par exemple, peut se compliquer d’une distension progressive
de l’appareil capsulo-ligamentaire
Conséquences du recurvatum
Raccourcissement du membre
1/ raccourcissement, dû à l’hyperextension,
le membre retrouve toute sa longueur en
extension normale
2/ Il y a aussi parfois un raccourcissement
réel à rapporter à un trouble de croissance
en longueur (dans les épiphysiodèses en
particulier) ou à une fracture
Dans certains cas, le genou part en recurvatum lors de la marche, ou
parfois à chaque pas, justifiant le port d’une orthèse
La radiographie la plus utile pour les
mesures (et pour planifier une opération)
est un profil en hyperextension de la
totalité du membre inférieur sur un grand
film
On peut calculer précisément l’angle
des deux axes mécaniques qui
correspond au recurvatum global et les
angles respectifs du tibia et du fémur
Sur des films de petit format on risque
d’introduire des erreurs de mesure dues
aux courbures sagittales du fémur et du
tibia
1/ Recurvatum capsulo ligamentaire
Il y a une distension postérieure anormale avec bâillement de l’articulation
(distension des coques condyliennes, des 2 points d’angle et du LCP)
La pente tibiale est normale : 95° +/- 5 le Fémur est normal
2/ Recurvatum d’origine osseuse tibiale
95°
Genou normal
70°
La pente tibiale est inversée : 70°
Recurvatum tibial par épiphysiodèse
Aspect typique d’une épiphysiodèse : la lésion siège au niveau de la
partie verticale du cartilage de croissance épiphysaire du tibia, l’apophyse
rostrale qui donnera naissance à la tubérosité tibiale antérieure
Recurvatum tibial par épiphysiodèse
Recurvatum tibial par épiphysiodèse
L’épiphysiodèse localisée à ce niveau
entraînera des troubles de croissance de
l’épiphyse avec antéflexion épiphysaire et
une atrophie de la tubérosité tibiale
antérieure et souvent un raccourcissement.
Le genou prend ici un aspect clinique
caractéristique car la saillie en avant des
condyles et de la rotule, accentuée par
l’atrophie de la tubérosité, crée un véritable
coup de hache au niveau de l’extrémité
supérieure de la jambe avec une
impression de subluxation postérieure du
tibia.
Aspect typique d’une épiphysiodèse
avec disparition du relief de la
tubérosité tibiale antérieure
Recurvatum tibial par épiphysiodèse
L’épiphysiodèse localisée à ce niveau
entraînera des troubles de croissance de
l’épiphyse avec antéflexion épiphysaire et
antéversion des plateaux tibiaux, une
atrophie de la tubérosité tibiale antérieure
et souvent un raccourcissement.
Aspect typique d’une épiphysiodèse
avec disparition du relief de la
tubérosité tibiale antérieure
Recurvatum tibial par épiphysiodèse
Il y a une perte d’amplitude de flexion apparente, qui correspond au
recurvatum osseux
Le genou prend ici un aspect clinique caractéristique car la saillie en avant
des condyles et de la rotule, accentuée par l’atrophie de la tubérosité, crée
un véritable coup de hache au niveau de l’extrémité supérieure de la
jambe avec une impression de subluxation postérieure du tibia.
Recurvatum tibial par épiphysiodèse iatrogène
Jamais de transposition de la tubérosité
tibiale (TTA) avant la fin de la croissance
Recurvatum après TTA faite
à l’âge de 11 ans !!
Recurvatum tibial par épiphysiodèse iatrogène
22 ans
Recurvatum iatrogène survenu après un agrafage médial mais néanmoins trop
antérieur, réalisé pour obtenir la correction d’un genu valgum chez un adolescent.
Pour éviter cela eut fallu placer 3 agrafes bien réparties de l’avant à l’arrière
Recurvatum tibial après fracture
3/ Recurvatum d’origine osseuse fémorale
Genou sain
Cal vicieux
La pente tibiale est normale
L’épiphyse fémorale est remaniée. Repérer la ligne de Blumensaat (toit de
l’échancrure) par rapport à l’axe du fémur (radios comparatives)
Recurvatum d’origine osseuse fémorale
4/ Recurvatum d’origine ligamentaire
Laxité postéro-postérolatérale avec varus et
recurvatum décompensés
lors de l’appui
4/ Recurvatum mixte
Un même traumatisme initial crée à la fois une fracture de l’extrémité
supérieure du tibia, qui consolide en recurvatum et une lésion
ligamentaire postéro-latérale (trauma en hyperextension appuyée)
.
Ces deux lésions au stade chronique s’aggravent mutuellement
Recurvatum d’adaptation
On peut voir se développer un genu recurvatum chez un
enfant longtemps alité ou plâtré pour le traitement d’une
affection de la hanche (traitement d’une luxation congénitale
de hanche, d’une coxalgie, d’une fracture du col du fémur
où il y aurait une épiphysiodèse localisée (10% des étiologies)
Dans certains cas la déformation sera même aggravée lors de
la reprise de la marche quand il existe une ankylose vicieuse
de hanche
Recurvatum d’adaptation
Recurvatum à la suite d’une longue immobillisation
en plâtre dans l’enfance pour une coxalgie
Contraintes anormales du genou liées à une adduction vicieuse de
la hanche et à un inégalité
Traitement chirurgical
3 Techniques :
Ostéotomie tibiale
Ostéotomie fémorale
Ligamentoplasties
Technique de l’ostéotomie tibiale de flexion
pour le recurvatum d’origine tibiale
Technique dérivée de celles de Lexer et de Brett
BRETT A L Operative correction of genu recurvatum J. Bone Joint Surg. 1935
LEXER E. Die gesante wiederherstellungs chirurgie Barth J.A Ed. Leipzig 1931
LECUIRE F, LERAT JL et al.
Le genu recurvatum et son traitement par ostéotomie tibiale
Revue de Chirurgie Orthopédique, 198O
-Voie d’abord verticale le
long du bord interne du
tendon rotulien
-Préparation de la zone
d’ostéotomie de part et
d’autre de la tubérosité
-Longue baguette osseuse
taillée à cheval sur la zone
choisie pour l’ostéotomie et
relevée avec le tendon
rotulien
-L’articulation n’est pas
ouverte systématiquement
Relèvement de la tubérosité tibiale antérieure avec une longue baguette de 7 cm.
Préparation de l’épiphyse tibiale
Ruginer les attaches musculaires et ligamentaires distales des 2 côtés
L’ostéotomie débute à 5 cm au-dessous de l’interligne articulaire ainsi le fragment épiphysaire
est volumineux
L’ostéotomie est très oblique en haut et en arrière pour aboutir à 6 ou 7 mm en-dessous de
l’interligne articulaire, dans la zone d’insertion des fibres capsulaires et du ligament croisé
postérieur que l’on respecte.
Contrôle radioscopique pour vérifier la bonne orientation de lame de la scie
afin de corriger l’orientation de l’instrument dès le début de la coupe
L’ostéotomie passe au-dessus
du niveau de l’articulation
pérono-tibiale supérieure, ce
qui rend inutile l’ostéotomie du
péroné
A gauche, la charnière de l’ostéotomie sera située trop haut et risque d’être
dans la surface articulaire. A droite la charnière sera bien située et stabiliée par
les fibres capsulaires
L’ouverture antérieure est maintenue par 3 greffons cortico-spongieux iliaques
triangulaires ou par des allogreffes ou un substitut osseux
La stabilité de cette ouverture dépend de la charnière postérieure
On peut faire un contrôle radioscopique en cours d’intervention pour juger
de la correction ainsi que de la place de la tubérosité tibiale
Fixation de la baguette à cheval sur la zone d’ouverture avec 2 vis
L’insertion du tendon rotulien doit être respectée en hauteur. La baguette doit le
plus souvent être remontée d’une hauteur correspondant à la hauteur des greffons
Il faut contrôler aussi sa place de face pour restaurer une distance TA-GT correcte
Dans ce cas, la charnière était située trop en avant, en pleine surface articulaire.
L’ostéotomie a abouti à un relèvement électif de l’épiphyse tibiale antérieure
Plan frontal
Théoriquement, cette technique ne permet pas la correction associée d’un valgus ou
d’un varus, en raison de l’existence de la charnière postérieure
.
En réalité, on peut distendre cette charnière d’un côté, au prix d’une certaine
diminution de la solidité du montage. On peut donc corriger de petites déformations
de 3 à 6 degrés. Dans ces cas, on ajoute une agrafe métallique de chaque côté de la
baguette
Dans ces 2 cas, le montage a été renforcé par 2 agrafes
La rééducation est toujours commencée dès le premier jour postopératoire
Protection par une gouttière postérieure ou une attelle pendant 4 semaines
Reprise de l’appui 45 J
Consolidation complète en 3 mois
Recurvatum tibial : épiphysiodèse
Contusion antérieure
Radio perop : allogreffe en coin
Recurvatum tibial : épiphysiodèse
Recurvatum iatrogène après une TTA faite chez un garçon d’âge
chronogique de 16 ans, disposant encore d’un fort potentiel de croissance
Ostéotomie à l’âge de 24 ans
Le genou gauche opéré à l’âge de 18 ans n’a pas eu de problème
Epiphysiodèse post-traumatique à 9 ans. Recurvatum corrigé par ostéotomie à 30 ans
Cas où la correction a été légèrement insuffisante
Recurvatum post traumatique associé
à une tumeur bénigne postérieure du tibia (fin de croissance)
Genou
normal
Ostéotomie d’ouverture
antérieure et de valgisation avec
curetage et comblement osseux
du fibrome osseux
Consolidation osseuse obtenue en 4 mois
+ 2 ans
Recurvatum à la suite d’une longue immobilisation
en plâtre dans l’enfance, pour une coxalgie
Ce recurvatum mixte, osseux et ligamentaire, devra être hypercorrigé
Hypercorrection dans l’os pour corriger un recurvatum mixte, tibial et ligamentaire
La hanche bloquée en adduction a été opérée par une prothèse
Résultats des ostéotomies tibiales
Bons résultats obtenus dans 30 cas avec cette technique
Le genu recurvatum et son traitement par ostéotomie tibiale
F. Lecuire, J. L. Lerat, G. Bousquet, H. Dejour et A. Trillat
Revue de Chirurgie Orthopédique, 198O, 66, 95
L’hyperextension moyenne était de 25°
Technique de l’ostéotomie fémorale de flexion
pour le recurvatum d’origine fémorale
Voie d’abord latérale, allant du tubercule de Gerdy à 20 cm au-dessus de l’interligne
L’ouverture articulaire est indispensable pour bien contrôler les surfaces articulaires.
L’ostéotomie d’ouverture antérieure doit se situer 10 à 15 mm au-dessus de la trochlée et
elle est réalisée avec ostéoclasie de l’os postérieur
3 greffons cortico-spongieux Iliaques cunéiformes sont introduits dans l’ostéotomie Une
charnière stable est très difficile à obtenir, une fixation par une lame-plaque est
nécessaire
Il est possible de corriger de faibles déviations dans le plan frontal en jouant sur
l’épaisseur des greffons utilisés. Il est plus difficile de corriger des déformations
rotatoires associées
La mobilisation sera entreprise précocement
L’appui sera interdit pendant 6 à 8 semaines
Technique de l’ostéotomie fémorale de flexion
pour le recurvatum d’origine fémorale
Ostéotomie supracondylienne d’ouverture antérieure avec greffe et plaque
Recurvatum par cal vicieux corrigé par
une ostéotomie d’ouverture antérieure
Genou sain
Cal vicieux
Dans les cals vicieux, le recurvatum est parfois associé à une désaxation
frontale (4 fois sur 9)
La consolidation osseuse est obtenue en 3 à 4 mois
• Cal vicieux distal
– Varus : 5°
– Recurvatum 20°
– Inégalité : 2 cm
Ostéotomie et utilisation d’une plaque spéciale
conçue pour intégrer la correction en utilisant
les mêmes trous que l’ancienne
Le recurvatum est corrigé
Exemple de recurvatum constitutionnel avec problèmes rotuliens corrigé par une
ostéotomie fémorale distale par ouverture antérieure et greffe et plaque
Preop
Postop sans appui
+ 3 ans en extension et appui
Souvent, le recurvatum constitutionnel n’est qu’un élément d’une
déformation associant un genu varum et une antétorsion fémorale excesive
Ama…. …37 ans
Recurvatum 20°
Utilisé à chaque pas
Fatigabilité hanche D
Dl externe genou
Genu varum
Hypertorsion fémorale 25°
Ostéotomie fémorale distale d’ouverture antérieure et de correction du varus
et de la rotation
greffe
Photo perop montrant l’ostéotomie qui bâille en avant, maintenue par un
fixateur provisoire qui sera enlevé après la mise en place d’une plaque vissée
Rotation : 10°
Varisation : 10°
Flexion 10°
Technique des ligamentoplasties
pour le recurvatum d’origine ligamentaire
Capsulo-plasties postérieures
Retension de la capsule postérieure ou coques condyliennes. En cas de retension
des 2 coques, une double voie d’abord postérieure interne et externe est
nécessaire (2 procédés : Lerat : Encyclopédie médico-chirurgicale 1990)
Plastie de chevauchement des 2 berges après avoir
sectionné la coque condylienne à 1 cm de l’insertion
Désinsertion et réinsertion sous tension par
des fils à travers le fémur
1 attelle articulée permet la flexIon maIs évite l’hyperextensIon.pendant 2 mois
Capsulo-plasties postérieures
Retension de la capsule postérieure (ou coque condylienne postérieure) selon le
procédé de Judet par retournement du bloc osseux avec l’insertion des deux
coques condyliennes et fixation par agrafe
Procédé de Judet
Plasties postéro-latérale
plastie latérale au tendon quadricipital
La capsulorraphie postérieure est parfois complétée par une plastie postéro-latérale et latérale quand il
existe une laxité en varus et hyperextension.
Plastie avec une bandelette prélevée sur le système extenseur dans sa partie sus-rotulienne ou au
niveau de sa partie sous-rotulienne avec des fragments osseux.
La partie osseuse est fixée sur le condyle externe avec une agrafe vissée et la bandelette peut être
utilisée pour reconstituer le trajet du poplité et traverse le plateau tibial externe ou la tête du péroné.
La bandelette peut être dédoublée et la deuxième partie est implantée sur le tubercule de Gerdy s’il
existe une laxité antérieure
Parfois on voit des laxités postéro-postéro-latérales pour lesquelles il faut ajouter
une plastie externe à la reconstruction du LCP
On peut réaliser l’ensemble de ces plasties complexes avec le tendon
rotulien et le tendon quadricipital et y ajouter une ostéotomie tibiale pour
corriger un peu le recurvatum et surtout le varus qui menace souvent ces
reconstructions
Indicatons
•
L’ostéotomie fémorale est réservée aux cas de recurvatum d’origine fémorale
qui sont le plus souvent des cals vicieux
•
L’ostéotomie tibiale d’ouverture est proposée aux genu recurvatum d’origine
tibiale
•
Une capsulorraphie postérieure est réservée aux genu recurvatum capsuloligamentaires. Les séquelles des ruptures ligamentaires postérieures et
postéro-latérales sont complexes et peuvent justifier des plasties
complémentaires
•
une capsulorraphie postérieure peut être associée à une ostéotomie tibiale
si le genu recurvatum est d’origine osseuse et aggravé par une distension
importante. Si l’ostéotomie est faite seule, il faut une hyper- correction
osseuse avec une ouverture plus importante pour compenser la distension et
cela peut créer un interligne articulaire trop relevé vers l’avant
•
Lors des ostéotomies tibiales ou fémorales on doit s’attacher à corriger tout
varus préexistant qui risquerait de distendre le compartiment postéro-latéral
(surtout en cas de plastie).
Indicatons
Chez l’adulte, le genu recurvatum évolue le plus souvent vers une
décompensation capsulo-ligamentaire et une correction s’impose en
raison de l’apparition de douleurs et de l’instabilité
Chez l’enfant, les épiphysiodèses sont opérées dès la fin de la
croissance pour éviter une distension ligamentaire postérieure
En attendant la fermeture de la physe, il faut protéger par une orthèse
lorsque l’angulation est importante
De rares cas de séquelles d’ostéomyélite de la première enfance
peuvent justifier des ostéotomies précoces et qui seront itératives. Dans
ces cas l’ostéotomie doit être faite en-dessous de la zone fertile.
Dans certains cas exceptionnels il y a une place pour des opérations de
désépiphysiodèse (Langenskjold. Acta Orthop. Scand., 1967)
Le traitement doit être préventif
- Il faut éviter les cals vicieux en traitant convenablement toutes
les fractures des plateaux tibiaux et les fractures métaphysaires
supérieures du tibia
-Il faut traiter d’emblée et correctement les lésions ligamentaires
associées aux fractures des plateaux tibiaux
-Il faut traiter les lésions ligamentaires fraîches surtout les
lésions postéro-latérales et d’autant plus qu’il y aura un
morphotype associant varum et recurvatum
- Il faudra enfin et surtout éviter les lésions iatrogènes de la
tubérosité au cours de la croissance qui restent l’étiologie la plus
fréquente
Dans certains cas, le genu
recurvatum peut-être bénéfique
Lorsqu’il y a un mauvais système extenseur le genu
recurvatum est bénéfique pour la stabilité comme dans la
poliomyélite (mais il ne doit pas dépasser 10° sinon il
risque de se décompenser)
Il est parfois indiqué de faire des ostéotomies pour créer
quelques degrés de recurvatum
Il est parfois indiqué de corriger un genu flexum
Parfois il faut créer un recurvatum
dans certaines situations
1/ En cas de déficit du quadriceps et d’instabilité
(dans les séquelles de paralysie, polio etc.)
Ostéotomies d’extension du fémur
Ostéotomies d’extension du tibia
2/ En cas de flexum
1/ Exemple de déficit du quadriceps et d’instabilité
F - 46 ans
Paralysie du quadriceps
avec EMG = 0
dégénérescence
graisseuse
Séquelle de fracture de
rotule Nombreuses
opérations
Flexion 130°
Flexum 20° et flexum actif
45°
Instabilité
+ tr statiques du bassin +
sciatique
La solution est de créer un recurvatum pour permettre le verrouillage du genou
même avec un quadriceps nul
Ostéotomie fémorale
distale d’extension
Bonne stabilité du genou gauche grâce
au recurvatum de 15° obtenu
Vidéo
Ostéotomie fémorale :
Recurvatum 15° Douleurs = 0 Stable
2/ Exemple de flexum
Flexum majeur chez une
femme présentant un
polydystrophie avec
atteinte des 2 hanches et
arthrose du genou
Le genu varum justifie
une ostéotomie de
valgisation
On en profitera pour
corriger aussi le flexum
par une fermeture
antérieure ou une
ouverture postérieure
L’ostéotomie de valgisation a
été faite par ouverture interne
Le flexum a été corrigé par un
coin plus épais en arrière
Bibliographie
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Une bibliographie complète (i99 références), peut être trouvée dans la thèse de F. Lecuire : Le genu recurvatum
et son traitement par ostéotomie tibiale. Lyon, 26 novembre 1976.
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