Réfléchir sur l’ambivalence de l’être humain Jean Grandmont Benoit Mercier AQÉCR 6 novembre 2009 S Dire que l'existence est ambiguë, c'est poser que le sens n'en est jamais fixé. Simone de Beauvoir Déroulement S Mise au jeu S Remarques sur le programme ÉCR S Définitions et remarques S Des écueils à éviter et des pistes à suivre L’indication pédagogique S Tolérance, Avenir de l’humanité, Justice « Faire prendre conscience aux élèves qu'il existe différentes façons d'envisager…, d’entrevoir…; d’aborder… » S Ambivalence de l’être humain « Faire prendre conscience aux élèves que chaque être humain est ambivalent dans ses sentiments, ses jugements ou ses comportements. » S Tolérance; Avenir de l’humanité; Justice : « pour amener les élèves à… » « considérer diverses réponses individuelles et collectives… »; « analyser des défis actuels… »; « réfléchir à la nature de… »; « envisager des actions ou des options possibles. » S Ambivalence de l’être humain : « pour amener l’élève à… » « réfléchir sur la complexité de l’être humain et la cohérence, parfois difficile, entre ses actions, ses sentiments et ses idées dans certains contextes. » Les éléments de contenu S Des expressions de l’ambivalence S Des réflexions sur l’ambivalence : raison et passion, moralité, immoralité et amoralité, vérité et mensonge, bien et mal, etc. S Des cas de conscience : vengeance, infidélité, vol, délit de fuite, dénonciation, désertion, etc. S Des ambiguïtés de l’agir humain S Des grandeurs et des côtés sombres de l’être humain : un génocidaire qui fait preuve de bonté envers ses proches, des œuvres humanitaires aux coûts d’opération exorbitants, un pays défenseur des droits de l’homme qui les enfreint selon ses intérêts, etc. S L’ambivalence des sentiments : la satisfaction et la frustration, la fierté et la modestie, la sérénité et l’angoisse, la culpabilité et la tranquillité d’esprit, les regrets et les contentements, etc. Les compétences • Analyser une situation d’un point de vue éthique • Examiner une diversité de repères d’ordre culturel, moral, religieux, scientifique ou social • Évaluer des options ou des actions possibles • Organiser sa pensée • Interagir avec les autres • Élaborer un point de vue étayé Définitions S Ambivalence (psychanalyse) « Présence simultanée dans la relation à un même objet, de tendances, d’attitudes et de sentiments opposés, par excellence l’amour et la haine » Vocabulaire de la psychanalyse S Ambivalence (sociologie) « …si les rôles sociaux sont très structurés, les normes qui leur sont associées sont souvent ambivalentes, laissant au sujet occupant un rôle une marge d’interprétation et d’arbitrage » Les notions philosophiques S Ambivalence (éthique) Dans un contexte donné, état d’une personne, morale ou physique, chez qui coexiste deux ou plusieurs valeurs, normes, comportements ou jugements contradictoires ou opposés. S L’ambivalence est liée à une relation avec un objet (personne, norme ou comportement). S L’ambivalence est liée à la présence de motivations socio-affectives ou cognitives opposées ou contradictoires. S L’ambivalence est ressentie comme un conflit moral. S Ambiguïté S Synonyme d’ambivalence. S Fait référence au fait qu’une idée, un comportement ou un repère peut être interprété de plusieurs façons, avoir plus d’un sens possible et, à cause de cela, être équivoque. Remarques S L’ambivalence humaine n’est pas nécessairement : S un état pathologique à traiter; S une difficulté à résoudre, un problème stérilisant et paralysant qu’il faut fuir. S L’ambivalence humaine peut être : S un état d’incertitude ou de doute concernant l’importance à donner à des valeurs ou des normes; S un passage obligé dans une démarche réflexive; S le moment où une personne prend conscience d’une aporie concernant des comportements à adopter ou des raisonnements à valider; Des écueils à éviter S Ne pas devenir un moraliste, un psychologue ou un guide spirituel. S Enseigner non pas « quoi penser », mais « comment penser ». Des pistes à suivre S Favoriser une démarche de recherche et de réflexion qui permet: S de clarifier la signification des termes à l’origine de l’ambivalence (objet, valeurs, normes, jugements, etc.); S d’identifier les motivations (socio-affectives ou cognitives) et les présupposés culturels qui sont à l’origine de l’ambivalence; S d’évaluer les options et les actions qui coexistent ensemble.