Cancer, alimentation en cause ?

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Cancer colorectal,
alimentation en cause ?
Nathalie Lacroix-Montazeaud
Diététicienne
Cliniques F. Chénieux et
Colombier
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Le cancer colorectal augmente régulièrement
chaque année en France avec 40500 nouveaux
cas en 2011 et une prévision de 45000 pour 2020.
Il s’agit d’une maladie impliquant plusieurs
facteurs: génétiques, hormonaux, professionnels,
environnementaux mais également
comportementaux dont fait partie l’alimentation.
Des travaux ont mis en évidence, avec des
degrés de certitudes variables, le rôle de certains
aliments dans l’initiation ou le développement de
certains cancers.
Au moins 3 facteurs sont incriminés dans la
survenue du cancer colorectal:
Surpoids et obésité
 Surpoids
 En
IMC > 25 et obésité IMC > 30
2012, selon l’étude ObEpi, 32% des
Français étaient en surpoids, 15% en obésité
 En augmentant l’indice de masse corporelle
de 5kg/m2 , il a été estimé un pourcentage
d’augmentation du risque de 15% pour le
cancer colorectal (WCRF/AICR, 2007)
 Le risque de surpoids et d’obésité est diminué
par la pratique d’une activité physique
régulière, et la consommation d’aliments à
faibles densité énergétique (WCRF/AICR, 2007)
Surpoids et obésité
Mécanismes d’action impliqués:
Avec un IMC élevé, on observe une augmentation des taux
endogènes de plusieurs hormones, facteurs de croissance et
cytokines: insuline, leptine, hormones sexuelles…
Ces facteurs sont impliqués dans les fonctions biologiques
jouant un rôle important dans la cancérogénèse (prolifération,
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différenciation et métabolisme des cellules)
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L’excès de tissus adipeux favorise la prolifération des cellules
par le biais:
d’une augmentation de la résistance à l’insuline créant une
hyper insulinémie chronique
d’un état inflammatoire chronique
Surpoids et obésité
Les recommandations:
Faire diminuer l’IMC par:
- La pratique d’une activité physique régulière
- L’observance d’une alimentation saine et
équilibrée sur 3 repas impliquant:
• Une moindre consommation de sucres
rapides et de graisses saturées
• Une augmentation de la consommation de
légumes et fruits
• Un apport modéré de féculents et de pain à
chaque repas
L’alcool

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La consommation de boissons alcoolisées
augmente le risque de survenue de plusieurs
cancers
L’augmentation du risque de cancers par verre de
boisson alcoolisée et par jour est estimée à 9%
pour le cancer colorectal.
Il n’y a pas de dose sans effet, l’augmentation du risque
existe dés la consommation journalière d’un seul verre.
Toutes les boissons alcoolisées augmentent le risque de
cancers.

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Estimation en France près de 14% d’individus âgés
de 12 à 75 ans, en particulier des hommes, boivent
quotidiennement de l’alcool (Beck et al.,2007).
Autre estimation, la part de cancers attribuables à
cette consommation est de 10,8% chez les
hommes et 4,5% chez les femmes
L’alcool

En France, la consommation d’alcool diminue depuis 1960.
Elle est estimée à 12 litres d’alcool pur par habitant de 15
ans et plus.
La boisson alcoolisée la plus consommée étant le vin.
L’alcool
Mécanismes d’action impliqués:
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Le rôle cancérogène de l’acétaldéhyde,
dérivé de l’alcool
La consommation d’alcool induit:
des déficits nutritionnels, notamment en folates
et autres vitamines favorables à la
cancérogénèse
Une modification de la perméabilité de la
muqueuse intestinale favorisant l’absorption
d’autres substances cancérogènes tels que le
tabac
L’alcool
Les recommandations:
Le premier Plan National Nutrition Santé
recommandait de limiter les apports en alcool à
moins de 5% de l’apport énergétique total chez
l’homme, et 2,5% chez la femme.
Concrètement pas plus de 20g d’alcool pur par
jour, quel que soit le sexe:
- 2 verres (10 cl) de vin rouge 12°
- 2 chopes (25 cl) de bière 5°
- 2 doses (3 cl) de whisky 40°
Les viandes rouges et les charcuteries
 Leur
consommation excessive augmente le risque
de cancer du côlon et du rectum
 Estimation d’une augmentation de (WCRF/AICR, 2007):
- 29% du risque de ce cancer par portion de 100g
de viandes rouges consommée par jour
- 21% du risque par portion de 50g de charcuteries
consommée par jour
 Un quart de la population consomme au moins
500g de viandes rouges cuites (bœuf, porc,
agneau et chèvre) par semaine et au moins 50g
de charcuterie par jour. Ces chiffres concernent
39% des hommes et 13% de femmes (Afssa, 2007)
Les viandes rouges et les charcuteries
Mécanismes d’action impliqués:
Les viandes rouges et la charcuterie sont riches en
fer, nitrates (composants naturels) et nitrites (conservateurs),
ainsi qu’en graisses:
- Le fer participe à la cancérogénèse puisqu’il
entre dans la production de radicaux libres
induisant des dommages oxydatifs sur l’ADN ou
sur les membranes cellulaires, et stimulant la
prolifération cellulaire
- Les nitrates sont transformés par les bactéries du
tube digestif en nitrites qui réagissent avec les
amines (produits de transformation des protéines) pour
former des composés cancérigènes (N-nitrosamines)
Les viandes rouges et les charcuteries
Mécanismes d’action impliqués:
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Une partie des graisses animales est à l’origine
de la synthèse hépatique d’acides biliaires et
de cholestérol. Les acides biliaires secondaires,
issus de la transformation des acides biliaires
sécrétés dans la bile par la flore intestinale sont
considérés comme cancérigènes
La cuisson à haute température induit la
formation en surface de composés reconnus
comme mutagènes et cancérigènes
La fumaison de certaines charcuteries est à
l’origine de la formation d’autres composés
nitrés
Les viandes rouges et les charcuteries
Les recommandations:
Le Plan National Nutrition Santé recommande aux
grands consommateurs de réduire leur apport, en
alternant les viandes blanches et les poissons, et en
évitant la consommation, seule ou associée, de
charcuteries.
Concrètement, il est conseillé de manger moins de
500g par semaine de viande rouge cuite (700g crue), et
de limiter la fréquence de consommation des
charcuteries .
Il est aussi préconisé pour les cuissons de limiter le
recours à des températures trop élevées (barbecue,
grillade et friture) et de ne pas consommer les parties
carbonisées des aliments grillés.
Les facteurs nutritionnels diminuant le
risque de cancers
L’activité physique:
Le pourcentage de diminution du risque de cancer
colorectal pour les individus les plus actifs par rapport
aux moins actifs se situe entre 18 et 29% selon le type
d’activité physique(WCRF/AICR,2007).
En France, entre 63 et 79% des adultes de 18 à 74 ans
pratiquent un niveau d’activité physique modérée au
moins 30 minutes par jour et au moins 5 fois par
semaine (USEN, 2007; Beck et al.,2007).
Les facteurs nutritionnels diminuant le
risque de cancers
La consommation de fruits et légumes:
De teneurs faibles en calories, les fruits et légumes
participent au maintien d’un poids corporel normal
et à la prévention du surpoids et de l’obésité.
Une alimentation riches en fibres (céréales complètes,
fruits, légumes, légumineuses) est associée à un moindre
risque de développer un cancer colorectal.
Moins de la moitié (43%) de la population adulte
consomme au moins 5 fruits et légumes, et environ un
tiers en consomme moins de 3,5 portions par jour
(USEN, 2007).
Les facteurs nutritionnels diminuant le risque de
cancers
Les facteurs nutritionnels restant à
clarifier…
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Le rôle protecteur des phyto-œstrogènes vis-àvis de divers cancers
La consommation d’acides gras Trans et le
risque de cancers
La consommation de lait ou de calcium
protègerait des cancers colorectaux
La consommation de café et de thé pourrait
protéger du risque de cancers par leur
potentiel antioxydant
En prévention du cancer colorectal, les
principaux objectifs à atteindre sont:
- Prévenir le surpoids et l’obésité
- Réduire sa consommation de boisson
alcoolisées
- Réduire sa consommation de viandes rouges
et de charcuteries
- Favoriser une alimentation équilibrée et
diversifiée
- Pratiquer une activité physique régulière
MERCI DE VOTRE ATTENTION
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