Le trouble schizophrénique Séméiologie Psychiatrie Le trouble schizophrénique 3 dimensions cliniques • Selon les classifications actuelles, association clinique: – D’une symptomatologie positive: idées délirantes (perte de contact à la réalité) et hallucinations – D’une désorganisation (=dissociation) des comportements et de la pensée – D’une symptomatologie négative (=repli autistique) marquée par la diminution des possibilités fonctionnelles du sujet • Ces signes doivent persister pendant au moins 6 mois 1/ Syndrome délirant • • • • • • • Se caractérise toujours selon ses: Thème(s): Organisation Mécanisme(s) Adhésion Thymie Emotion(s 1/ Le syndrome délirant dans la schizophrénie: délire paranoïde • • Thèmes multiples : Persécution, référence, influence, possession, mystique, toute-puissance, transformation corporelle … Rq : reflètent souvent les croyances culturelles et préoccupations de l’époque Organisation: – non systématisé (flou et incohérent) le plus souvent ds le délire paranoïde • Mécanismes multiples : – – Hallux psycho-sensorielles : acoustico-verbales, visuelles, cénésthésiques… Hallux intra-psychiques : automatisme mental = fonctionnement automatique, spontané et « dissident » d’une partie de l’activité psychique, avec la conviction délirante de ne plus être maître de sa pensée et de sa volonté, sous l’influence d’une force extérieure ; pensée volée, devinée (« télépathie »), répétée (en écho), commentée, parasitée ; actes imposés – Intuition, interprétation, imagination… 1/ Le syndrome délirant dans la schizophrénie: délire paranoïde • Adhésion: souvent totale (absence de critique, anosognosie) à haut potentiel de passage à l’acte ; parfois relative • • Thymie: volontiers non congruente au délire (discordance idéo-affective) Emotions: angoisse (le + souvent) NB : Le délire paranoïde est quasi-constant mais pas toujours manifeste (le sujet est souvent réticent à exprimer son délire) : observer le comportement+++ (soliloque, attitudes d’écoute…) Aphorisme : « un patient réticent est un patient délirant » 2/ La désorganisation • • • Désorganisation=syndrome dissociatif Déf. : rupture de l’unité psychique Le sd dissociatif touche les domaines: – Intellectuel – Affectif – Comportemental I A C I A C 2/ La désorganisation 1. La dissociation intellectuelle = désorganisation de la pensée, de la logique et du langage Trouble du cours de la pensée : Débit idéique : barrages+++, fading, latence des réponses Relâchement des associations d’idées, coq-à-l’âne, réponses « à côté » Diffluence: pensée floue, elliptique, sans fil conducteur 2/ La désorganisation Trouble du système logique : Pensée illogique, pseudo-logique Rationalisme morbide (tendance à expliquer certains faits ou impressions selon un raisonnement propre pseudo-logique, par ex. pseudo-scientifique) Pensée magique (tendance à établir des liens « surnaturels » entre ses actes et des évènements extérieurs) 2/ La désorganisation Trouble du langage : Maniérisme verbal+++ : langage métaphorique, symbolique, énigmatique, abstrait, formules creuses ( discours hermétique) Paralogismes (mots détournés de l’usage habituel), néologismes, Dyssyntaxie (erreurs grammaticales) jusqu’à l’agrammatisme (style télégraphique) Tb de l’intonation, de la prosodie, stéréotypies verbales, persévérations, écholalie A l’extrême : schizophasie (néo-langage incompréhensible), mutisme (± complet) 2/ La désorganisation 2. La dissociation affective à l’origine d’une perturbation de la vie sociale – – – – Discordance idéo-affective+++, rires immotivés, mimiques discordantes Émoussement affectif, athymhormie (perte de l’élan vital) : froideur, indifférence, désintérêt vis-à-vis de son entourage, de ses activités… Ambivalence affective Réactions émotionnelles brutales, paradoxales, imprévisibles 2/ La désorganisation 3. La dissociation motrice (comportementale) – – Maniérisme gestuel : gestes empruntés, surchargés, artificiels Comportements bizarres, énigmatiques, immotivés – NB: Sd catatonique • • • Négativisme majeur : refus de contact (« refus de la main tendue »), amimie, mutisme, clinophilie, opposition à toute mobilisation avec raideur globale, refus alimentaire) Catalepsie: immobilité avec maintien des attitudes imposées (ex : « oreiller psychique ») Impulsions motrices (cri, raptus auto/hétéro-agressif) 3/ Symptomatologie négative= repli autistique – Retrait social. Actif/Passif – Désintérêt pour les activités habituelles, apragmatisme – Détachement de la réalité (abstraction, absence de référence au réel dans le discours) – Repli sur un monde intérieur : sujet lointain, distant, regard ailleurs, « barrière opaque » avec le monde extérieur – Indifférence psycho-motrice – Jusqu’au négativisme : refus actif aux sollicitations extérieures Le trouble schizophrénique épidémiologie • Maladie fréquente : 1% de la population • Ubiquitaire (//origine ethnique, niveau socioéconomique) • Débute chez l’ado et adulte jeune : 15-35 ans • Début plus précoce chez l’♂ que chez la ♀ • Sex Ratio = 1 Le trouble délirant persistant – paranoïa Troubles délirants persistants paranoïa • Idée délirante unique, ou idées délirantes apparentées stables au long cours • Souvent idées de persécution, revendication, jalousie (paranoïa) • Pas d’hallucinations, pas d’émoussement des affects