LA(es) SCHIZOPHRENIE(s) Introduction • Pathologie psychiatrique potentiellement grave, chronique • Plusieurs formes cliniques, plusieurs modes évolutifs possibles. • Pas de lésion cérébrale identifiée • Processus complexe d’interactions gènes/cerveau/environnement – Étape 1 : anomalies modérées du développement cérébral qui vont prédisposer le futur adulte à la SCHZ – Etape 2 : facteurs de stress (événement aigü, ambiance stressante chronique, utilisation de toxiques) qui va induire l’entrée dans la maldie (crise psychotique) – Etape 3 : crise psychotique qui dure ou qui se répète; Cela va fragiliser le cerveau et le rendre plus sensible aux facteurs de stress 2 Epidémiologie • • • • 1% de la population générale Débute le plus souvent chez adulte jeune Sexe ratio 1 Trouble de la personnalité antérieur fréquent, non systématique – – – – – – Croyances bizarres Perceptions corporelles inhabituelles Méfiance Vie affective et sociale pauvre Comportement excentrique … 3 Début aigu (1/3) • Bouffée délirante aiguë = état délirant brutal avec d’importantes hallucinations et des troubles du comportement • Trouble de l’humeur (manie ou dépression) atypique • Troubles des conduites ou du comportement avec bizarrerie • Tentative de suicide. 4 Début progressif (2/3) • Fléchissement scolaire inexpliqué • Modifications de l’affectivité: froideur, retrait social, isolement affectif • Conduites addictives • Troubles du comportement : bizarrerie, croyances atypiques • Apparition progressive d’idées délirantes, d’hallucinations ou de symptômes dépressifs atypiques • Impressions de modifications corporelles (signe du miroir). Sentiment d’étrangeté de dépersonnalisation. 5 Tableau clinique Les symptômes de la schizophrénie se regroupent dans trois syndromes • Syndrome délirant. • Syndrome dissociatif. • Syndrome autistique. 6 Syndrome délirant • Le délire est paranoïde • Caractère illogique, impénétrable, • Adhésion souvent forte, parfois relative. • Chronicité, parfois émaillée d’exacerbations aiguës 7 Le délire • Thématiques multiples : – idées délirantes d’influence (pensées ou sentiments imposés ou suggérés, actes ou impulsions imposées, etc.). – dépersonnalisation (impressions de transformation corporelle : dysmorphophobie, troubles de l’identité, angoisse de morcellement). – persécution – Très variables selon les individus 8 Le délire • Mécanismes multiples (polymorphe). Aucun n’est spécifique et tous peuvent se rencontrer : – Hallucinations AUDITIVES, cénesthésiques. – Automatisme mental • Discours délirant flou, incohérent. • Angoisse associée, majeure, pouvant entraîner des troubles du comportement auto- ou hétéro-agressifs 9 Le syndrome dissociatif • Perte de cohésion et d’unité de la pensée. • Les idées ne s’enchaînent plus de manière logique, efficace : discontinuité du cours de la pensée. • La dissociation (phénomène intrapsychique) s’exprime au niveau clinique par la discordance (symptômes). 10 La discordance • Ambivalence : – affective (amour/haine, attirance/répulsion…) – de la volonté (ambitendance : le patient veut 2 choses contraires à la fois) – intellectuelle (2 concepts opposés sont exprimés) • Bizarrerie (idées étranges, baroques) • Impénétrabilité (discours, conduite énigmatiques) 11 Conséquences sur la parole • Discours allusif, peu compréhensible. • Barrages : brèves suspensions du discours, non motivées, dont le sujet est conscient mais auxquelles il est indifférent. 12 Conséquences sur les affects • Indifférence affective et expériences affectives intenses : incapacité à moduler des affects contradictoires. • Réactions émotives inappropriées, paradoxales, imprévisibles. 13 Comportement • • • • Maniérisme, préciosité, attitudes empruntées. Sourires immotivés, non adaptés / situation. Négativisme, réactions d’opposition. Troubles des conduites : actes insolites, étranges, voire dangereux. 14 Syndrome autistique • Barrière opaque établie par le sujet entre son monde intérieur et le monde extérieur. • Hermétisme et vide psychique apparent. • En fait : vie imaginaire et émotionnelle parfois intense. • Altération profonde de la notion de réalité. 15 Atteinte des fonctions supérieures • Classiquement, pas d’atteinte des capacités intellectuelles, mais difficulté dans leur utilisation. • Pas de trouble de la vigilance • Troubles cognitifs Difficultés de concentration, Troubles attentionnels, Difficultés de traitement du contexte, Troubles des fonctions exécutives : ce qui nous permet de nous adapter à une situation nouvelle. • Trouble de la cognition sociale • • • • 16 Formes cliniques: schizophrénie paranoïde • Forme la plus fréquente. • Délire et hallucinations au 1er plan. 17 Formes cliniques: l’hébéphrénie • • • • • Dissociation et autisme au 1er plan. Pas ou peu de délire ou d’hallucinations Les affects semblent éteints. Impression d’une importante détérioration (démence). Pronostic médiocre. 18 Autres formes cliniques • Schizophrénie simple : Pas de délire ni d’hallucinations. Peu de dissociation et d’autisme = forme peu grave • Héboïdophrénie : pseudo-psychopathie dissociée. • Trouble schizo-affectif : présence conjointe de symptômes affectifs ou thymiques (maniaques, dépressifs ou mixtes) et de symptômes schizophréniques 19 Evolution • Taux de mortalité élevé (10% de décès par suicide) • Par poussées : réapparition du délire, des hallucinations, des troubles du cours de la pensée, des symptômes thymiques (formes paranoïde et schizo-affective). • Continue : régression, incohérence idéo-verbale majeure. Symptômes installés. • Mixte : fond symptomatique permanent (symptômes négatifs en particulier) et recrudescences transitoires (symptômes productifs). 20 Evolution • 30% des patients ne présenteront plus de signe patent de la maladie et auront une insertion socio-professionnelle considérée comme normale. • 50% des patients présenteront une forme intermédiaire (accès récurrents ou symptomatologie modérée) • 20% présenteront une forme grave de la maladie nécessitant une hospitalisation prolongée ou du moins le maintien dans un milieu exerçant une surveillance permanente. 21 Types évolutifs de la schizophrénie Début 1 Type d'évolution Etat terminal 10 % 2 15 % 3 24 % 4 12 % 5 10 % 6 10 % 7 6% 8 5% 9 5% J.M. Azorin – L'Encéphale 2005 Evolution de la symptomatologie avec l’âge On retient classiquement • Atténuation de la symptomatologie positive: délire, hallucinations, dissociation • Aggravation de la symptomatologie négative: repli autistique • Aggravation des altérations cognitives: fonctions exécutives, mémoire