Démarche diagnostique en cancérologie

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Démarche diagnostique en
cancérologie
Docteur Mathieu BOSSET
Service de radiothérapie
C.H.U. MINJOZ
Démarche diagnostique en
cancérologie
• Suspicion devant faisceau d’arguments
 Examens complémentaires
 Prélèvements à visée d’un diagnostic
cytologique ou histologique
• Bilan d’extension
• Thérapeutique = stratégie pluridisciplinaire
Certitude diagnostique = anatomo-pathologie
Modalité d’extension des cancers
• Locale
– Carcinomes :
• Épithéliotropisme
• Profondeur
• Circulaire
– Sarcomes des loges :
• Centrifuge
• Cranio-caudale
• Locorégionale : ADP +++
• Générale : métastases
– Voie hématogène
– Voie lymphatique
type
pulmonaire
les cellules circulantes à partir d’un cancer
broncho-pulmonaire sont déversées dans les
veines pulmonaire, puis le cœur gauche et la
grande circulation, donnant des métastases
ubiquitaires
(os,
foie,
encéphale,
reins,
surrénales, etc.) [1],
type
hépatique
les cellules circulantes à partir d’un cancer du foie
gagnent le cœur droit par les veines sushépatiques, puis le poumon où elles forment des
métastases. Dans un second temps, elles
peuvent traverser le filtre pulmonaire et donner
des métastases dans tout l’organisme [2].
type cave
les cellules drainées par le système cave
atteignent en priorité le poumon, puis tout
l’organisme (pelvis, rein, etc.) [3].
type porte
les cellules issues d’un cancer digestif sont
drainées par le système porte vers le foie où elles
donnent spécifiquement des métastases (colon,
estomac),
pouvant
donner
ensuite
des
métastases de type hépatique et pulmonaire [4].
Circonstances de découverte
• Contexte d’urgence :
– complication inaugurale
• Contexte hors urgence :
– Eléments cliniques évocateurs
– Dépistage
A)L’examen clinique
Systématique et rigoureux
Interrogatoire:
• facteurs de risque
• signes spécifiques et aspécifiques
Examen physique
A)L’examen clinique
L’interrogatoire
• Antécédents personnels:
– médicaux,
– chirurgicaux,
• Antécédents familiaux : facteurs
héréditaires, syndromes de Lynch…
• Facteurs de risque:
- Maladie professionnelle
- Expositions: tabac, alcool, substances
cancérigènes
A)L’examen clinique
- Nature, date d’apparition des signes
fonctionnels
- Les signes fonctionnels aspécifiques
-
Amaigrissement
Ulcération ne cicatrisant pas
Douleur
Toux
Troubles du transit
Céphalées
A)L’examen clinique
Les signes fonctionnels spécifiques
- Hémoptysie
- Hémorragie digestive
- Symptomatologie neurologique focalisée
- Hématurie
- ….
Syndromes para-néoplasiques : syndrome de Lambert-Eaton,
hypercalcémie, polyglobulie…
Interrogatoire bien mené = diagnostic posé!
B) L’examen physique
• Inspection
• Appréciation de l’état général (Index de Karnofski,
index OMS)
• Poids et taille
Examen clinique systématique: T N M +++
–
–
–
–
–
–
–
–
cardiovasculaire
pulmonaire
Digestif
Aires ganglionnaires
neurologique...
cutané
sénologique
touchers pelviens+++
C) Les examens complémentaires
Biologie
•
•
•
•
•
hémogramme
étude des fonctions rénales et hépatiques
calcémie
Bilan inflammatoire
bilan martial
Les marqueurs tumoraux : Pas d’indication de dosage à titre de
dépistage (sauf PSA) .
Ne font pas le diagnostic mais participent au faisceau d’argument
C) Les examens complémentaires
L’imagerie
L’endoscopie
• Radiographies
• Echographie
• Scanner
• Fibroscopie
bronchique
• Fibroscopie
oesogastrique
• Colonoscopie
• Cystoscopie
• IRM
• PET-SCAN
• Scintigraphie
osseuse
C) Les examens complémentaires
Les biopsies +++
• Indispensables au diagnostic
• Guidées par les données de l’examen clinique et de
l’imagerie et/ou faites au cours des endoscopies
Les classifications TNM et
autres
• Classification TNM actualisée tous les 5
à 10 ans.
• Standardisation qui a pour but :
•
•
•
•
De formuler un pronostic
De guider les traitements
De comparer les résultats
De faire les groupes homogènes de patients
1) Pour chaque site tumoral, 3 classifications
Classification préthérapeutique : TNM
Classification posthérapeutique : pTNM
Classification prenant en compte la qualité de
l’exérèse
– Ro : marges chirurgicales à distance
– R1 : une ou plusieurs sections au contact de l’extension
microscopique. Résection macroscopiquement
incomplète.
2) Les stades.
Les tumeurs à TN voisins peuvent être regroupées en
stades de même pronostic.
Exemple: œsophage
T1N0
T2N0
T3N0
TXN1
stade I
stade II
stade III
• Classification par stade
Exemple de stadification : cancer du sein de 3 cm de
diamètre avec un ganglion axillaire mobile homolatéral
envahi sur les vingt prélevés et sans métastases à
distance. 
T2 N1 M0 ou Stade IIB
La stadification va déterminer la stratégie
thérapeutique, au mieux définie dans le cadre d’une
concertation pluridisciplinaire.
3) En cas de tumeur multiples dans un
même organe, le T catégorise la tumeur
de plus grande taille
• Exemple : cancer du sein, 3 lésions, la plus
grosse mesure 3cm : T2
4) En cas de récidive, on affecte la
tumeur récidivante du préfixe « r »
• Exemple : cancer du sein
– 95 : T1N0MO
– 98 : récidive locale : 1,5 cm de diamètre
rT2N0M0 mammectomie totale, lésion de 3cm sans
curage.
rp T2 pNx
Autres classifications
– Classification FIGO (Fédération Internationale de
Gynécologie et Obstétrique)
– Exemple : cancer du col utérin
– Stade I : limité au col
– Stade II : extension au-delà du col
– Stade III : atteint le tiers inférieur du vagin et/ou la
paroi pelvienne
– Stade IV : atteint vessie/ou rectum/ou métastase à
distance
Principes thérapeutiques
•
•
•
•
•
•
•
Chirurgie +++
Radiothérapie
Chimiothérapie
Hormonothérapie
Immunothérapie
Thérapie génique
Ac monoclonaux : nouvelles cibles …
Principes thérapeutiques
• Curatif
– Exclusif
– Adjuvant
– Néo-adjuvant
– Concomitant
• Palliatif
Facteurs pronostiques et
prédictifs
1) Les facteurs pronostiques
Ensemble d’éléments cliniques,
histologiques, thérapeutiques et
biologiques permettant d’évaluer les
risques de survenue d’un
«événement» dans le suivi après le
traitement initial.
1) Les facteurs pronostiques
• a) éléments cliniques : dégradation du status OMS,
perte de poids, ganglion palpable, métastases.
• b) éléments histopathologiques : résection R2,
résection R1, taille tumorale, grade, invasion
lymphatique, vasculaire, périveineuse, index mitotique.
1) Les facteurs pronostiques
• c) éléments thérapeutiques : non résécabilité d’un
cancer, non opérabilité, impossibilité de délivrer une
radiothérapie optimale.
• d) éléments biologiques : récepteurs hormonaux, LDH
élevées, P53, Ki-ras, cerbB2
2) Facteurs prédictifs
• Facteurs laissant prédire une efficacité ou non à un
traitement donné.
– Exemple :
• Récepteurs hormonaux et cancer du sein :
probabilité d’efficacité d’un traitement antioestrogénique par Tamoxifène
• Amplification de cerbB2 et cancer du sein
métastatique : probabilité d’efficacité de
l’anticorps monoclonal Herceptine
Multidisciplinarité
A) Fondement de la multidisciplinarité
• Diagnostic d’un cancer, traitement, suivi d’un patient
cancéreux
• Compétence de plusieurs intervenants
• Complexification croissante des connaissances et des
techniques de mises en jeu.
L’exercice de la multidisciplinarité signifie la
concertation systématique et organisée des
différents acteurs de la prise en charge d’un patient
cancéreux.
B) Objectifs de la multidisciplinarité
• Coordination et concertation.
• Optimaliser la rentabilité et la qualité des prestations
médicales et paramédicales dispensées.
• Centre anti-cancéreux qui regroupe spécifiquement
Les moyens et compétences requis pour la prise en
charge de patients cancéreux.
• Réseaux
• Communauté de partenaires qui adhèrent à un
programme commun et concerté d’actions dans un
domaine donné.
1) Les référentiels
• a) Définitions:
• - Guides de prise en charge des différents
types de cancers
• - Rédigés par des comités d’experts issus de
différentes spécialités, soumis à la revue et à la
critique d’autres experts.
• - Définissent des modalités de diagnostic,de
traitement et de suivi.
• - Standard, Options et Recommandations (SOR)
2) Comités de concertation
pluridisciplinaire
• Suivant l’organisation propre à chaque groupe, sont soumis au
CCP
• Dossiers posant problèmes hors référentiels
• Dossiers relevant des pathologies rares
• Tous les dossier
a) Composition des comités
• Un radiologue
• Un anatomo-pathologiste
• Un chirurgien
• Le spécialiste d’organe de la pathologie
concernée
• Un oncologue médical
• Un radiothérapeute
b) Bénéfices des comités de concertations
• L’avis d’un comité d’experts
• Gain de temps pour la transmission des
informations
• Information de tous les partenaires médicaux et
para-médicaux
• Intérêt pédagogique
c) Limites des comités de concertation pluridisciplinaire
• Réunions nombreuses, consomment beaucoup de
temps
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