Vous trouvez le contenu de cette chronique utile? Faites un don à www.richardbeliveau.org pour supporter nos recherches. LE JOURNAL DE MONTRÉAL | 55 | LUNDI 19 MARS 2012 PRÉVENTION RICHARD BÉLIVEAU DOCTEUR EN BIOCHIMIE | Collaboration spéciale Une nouvelle approche pour combattre les métastases du cancer RECETTE ANTICANCER ÉPINARDS À LA JAPONAISE La noix de Grenoble est une bonne source d’oméga-3. 4 portions 500 g (1 lb) d’épinards bien frais Vinaigrette 30 g (1/4 tasse) de noix de Grenoble 1 c. à s. de graines de lin 1 c. à s. de sucre 2 c. à s. de vinaigre 2 c. à s. de sauce soya japonaise PHOTO GETTY IMAGES √ Jusqu’à présent, les principaux progrès réalisés dans la lutte contre les métastases viennent d’une amélioration notable dans notre capacité à détecter et éliminer les tumeurs à un stade précoce, avant qu’elles n’aient eu le temps de former des colonies métastatiques. L es métastases représentent la principale cause de décès des patients atteints d’un cancer. Une étude récente publiée dans la très prestigieuse revue Nature suggère qu’il serait possible d’empêcher la formation de ces métastases en bloquant spécifiquement une protéine essentielle à leur implantation dans les organes cibles. COLONIES MORTELLES Un des aspects les plus terrifiants du cancer est sans doute la capacité de cette maladie de se répandre dans l’ensemble du corps sous forme de métastases. En effet, malgré le danger posé par une tumeur qui croît au niveau d’un organe donné, ce sont surtout les « colonies » provenant de ces tumeurs qui menacent la survie du patient, ces métastases étant directement responsables de près de 90 % des décès associés au cancer. L’impact meurtrier des métastases est particulièrement frappant lorsque la tumeur primaire touche un tissu dont la fonction n’est pas essentielle à la vie. Le meilleur exemple est sans contredit le cancer du sein, une maladie dont le potentiel meurtrier ne provient pas de la croissance incontrôlée au niveau du tissu mammaire, celui-ci Ce sont surtout les « colonies » provenant de ces tumeurs qui menacent la survie du patient n’étant doté d’aucune fonction essentielle à la survie biologique de la femme, mais plutôt de la dissémination de ces cellules cancéreuses dans tout l’organisme. Empêcher la formation de métastases représente donc un objectif extrêmement important pour espérer améliorer le succès des traitements anticancéreux. Jusqu’à présent, les principaux progrès réalisés dans la lutte contre les métastases viennent d’une amélioration notable dans notre capacité de détecter et d’éliminer les tumeurs à un stade précoce, avant qu’elles n’aient eu le temps de former des colonies métastatiques. Il s’agit d’une avancée tout à fait remarquable, qui a permis d’augmenter significativement la survie de patients touchés par plusieurs types de cancers, notamment celui du sein. Mais peuton aussi envisager de cibler directement les métastases et ainsi parvenir à traiter les patients présentant un cancer à un stade plus avancé ? Les résultats d’une étude récente suggèrent que oui. MILIEU D’ACCUEIL Une équipe de chercheurs de Lausanne, en Suisse, vient de démontrer que la capacité des cellules cancéreuses à former des métastases dépend de leur capacité à trouver un « milieu d’accueil » adéquat qui leur permet de s’implanter dans un organe donné(1). Ils ont tout d’abord observé que seule une infime proportion des cellules cancéreuses possédant des propriétés de cellules souches (c’est-àdire de continuellement donner naissance à de nouvelles cellules cancéreuses) est capable de former des métastases. Cependant, pour y arriver, ces cellules souches doivent absolument interagir avec des protéines présentes dans le tissu conjonctif des organes sains. Les chercheurs ont montré que les cellules souches cancéreuses qui quittent la tumeur initiale pour coloniser un autre organe envoient des signaux aux cellules saines de cet organe pour qu’elles augmentent la production d’une protéine appelée périostine, une composante du tissu conjonctif des organes. Lorsque ce signal est bien reçu et que la protéine est effectivement produite par les cellules du tissu conjonctif, les cellules cancéreuses peuvent s’implanter dans ce « milieu d’accueil » et déclencher la formation de métastases. Par contre, lorsque les chercheurs ont bloqué la production de cette protéine à l’aide d’anticorps spécifiques, les cellules souches cancéreuses étaient incapables de commencer la colonisation métastatique et demeuraient dans un état latent ou disparaissaient complètement. Cette observation est extrêmement intéressante, car elle suggère pour la preintéressante, mière fois qu’en dépit de sa grande complexité, le succès du processus métastatique dépend en grande partie d’une seule protéine (la périostine). Le développement de composés bloquant spécifiquement la fonction de cette protéine pourrait donc avoir des répercussions extraordinaires, non seulement pour le traitement de cancers présents à des stades plus avancés, mais aussi pour prévenir les rechutes causées par la présence de cellules souches résiduelles ayant survécu aux traitements. 1. Laver minutieusement les épinards et les cuire environ pendant 2 min dans de l’eau bouillante salée jusqu’à ce que leur couleur commence à changer. 2. Rincer immédiatement à l’eau froide. Égoutter dans une passoire en pressant pour extraire complètement l’eau et bien éponger avec du papier essuie-tout. 3. Façonner les épinards en 4 boudins. Découper les boudins en tronçons de 2,5 cm (1 po) et les disposer dans 4 assiettes individuelles. 4. Passer tous les ingrédients de la vinaigrette au mélangeur jusqu’à obtention d’une pâte épaisse. Verser sur les épinards et servir à température ambiante. TEMPS DE PRÉPARATION: 30 MINUTES DIFFICULTÉ: MOYEN – DR RICHARD BÉLIVEAU Tiré du livre : Malanchi I et coll. Interactions between cancer stem cells and their niche govern metastatic colonization. Nature, publié en ligne le 7 décembre 2011. (1) Vous trouvez le contenu de cette chronique utile? Faites un don à www.richardbeliveau.org pour supporter nos recherches. Vous trouvez le contenu de cette chronique utile? Faites un don à www.richardbeliveau.org pour supporter nos recherches. Vous trouvez le contenu de cette chronique utile? Faites un don à www.richardbeliveau.org pour supporter nos recherches. VOTRE VIE