Cancer épithélial de l `ovaire

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Les carcinomes de l’ovaire
Professeur Malik Boukerrou – Saint Denis
Professeur Denis Vinatier - Lille
Cancer de l’ovaire : diagnostic
Deux situations :
- Masse pelvienne
- Carcinose péritonéale
Cancer de l’ovaire : diagnostic
Règles essentielles
- Le diagnostic repose sur l’histologie
- Les prélèvements histologiques sont obtenus chirurgicalement-
Quelques données
6 ème cause de cancer chez la femme
(sein, colorectal, utérus , estomac, pancréas)
3ème cause de décès par cancer
4500 nouveaux cas /an en France
3500 décès
Col utérin :
Sein :
1000 décès pour 3400 cas
11000 décès pour 41000 cas
PIC entre 60 et 70 ans
1 chance sur 70 au cours de la vie
1/3 des cas > 65 ans
Stabilité de la mortalité par cancer de l’ovaire
Anatomie pathologique
Tumeurs de l’ovaire: histologie
Tumeurs épithéliales
Tumeurs séreuses (75-80%)
Tumeurs endométrioïdes (10%)
Tumeurs à cellules claires(<1%)
Tumeurs de Brenner(<1%)
Tumeurs mucineuses, endocervical-like and intestinal type (10%)
Cancer de l’ovaire: deux types biologiques
Types I :
Origine épithélium de surface et inclusion des canaux de Muller.
Progression lente et par étapes. Cancers diagnostiqués à un stade
précoce.
Tumeur endométrioïde, les tumeurs à cellules claires, les
tumeurs séreuses de bas grade, les tumeurs mucineuses
Type II :
Correspond au tumeur séreuse de haut grade
Phénotype ressemblant à l’épithélium tubaire
Mutation p53
Croissance rapide
Diagnostiquée à un stade tardif.
Y a-t-il des causes favorisantes ?
Rôle aggravant
Stérilité, pauciparité
Premières règles précoces et ménopause tardive
Rôle protecteur
Contraceptifs oraux
Allaitement
Grossesses
Autres : Ligature de trompes
Trois théories pour expliquer ces risques
(1) Théorie de l’ovulation incessante
(2) Théorie des gonadotrophines
(3) Théorie de l’inflammation
Facteurs discutés
Usage d ’inducteur de l ’ovulation
Traitement hormonal substitutif
Usage du talc
Facteurs diététiques
ATCD d ’ oreillon
Formes familiales
histoire familiale de cancer
5 - 10 % des EOC
16 – 21 % dans les formes séreuses de haut grade
8 - 20 % des patientes ont une anomalie génétique
héréditaire en particulier une mutation autosomique dominante
8 à 13 % mutations de BRCA1 et BRCA2
Lynch II syndrome (HNPCC) (mutation MLH1,MSH2,MSH6)
Le risque durant la vie de cancer de l’ovaire en cas de mutation
BRCA1
BRCA2
39 à 46%
12 à 20%
Le risque avant 50 ans de cancer de l’ovaire en cas de mutation
BRCA1
BRCA2
10 à 21%
2 à 3%
Présentation et diagnostic
75 % des cancers de l ’ovaire sont diagnostiqués à un stade III ou IV
Taux de survie à 5 ans
Stade I: 80 %
Stade II: 60 %
Stade III : 25 %
Stade IV: 15 %
Quand y penser ?
Cancer de l’ovaire = silent killer ?
Trois modes de présentation:
« Situations faciles »
« Situations difficiles »
« Situations très difficiles »
1 - « Situations faciles »
Augmentation de volume de l’abdomen inexpliquée
chez patiente ménopausée
Douleurs pelviennes localisées
Symptômes gynécologiques :
pertes liquidiennes - troubles hormonaux
Echographie pelvienne pour autre raison
Anomalies ovariennes découvertes
accidentellement
• Prévalence
– En pré-ménopause: masse ovarienne: 7,8 %
– En post ménopause : Kyste uniloculaire: 2,5 – 6 %
•
Facteurs de risque
–
–
–
–
Statut ménopausique,
Architecture de la tumeur (liquide, solide, végétation..)
Histoire familiale
Ascite

Source : www.UpToDate.com (Dr Fr Chantraine)
2 - Situations difficiles +++
Troubles digestifs ou urinaires « trainants »
Goff (cancer 2000) : questionnaire 1725 réponses
70% signes gastrointestinaux - 26% signes pelviens
évoluant > 3 mois dans 70% des cas
>= 3 consultations médecin dans 70% des cas
délai moyen du diagnostic > 7 mois
Troubles respiratoires (épanchement pleural)
Altération inexpliquée de l’état général
Comparaison des symptômes cas de cancer vs témoins
Symptômes
OR (95 % CI)
Olson et al
Goff et al
Ballonnement
25.3 (15.5 -40.9)
3.6 (1.8 – 2)
Perte de l’appétit
8.8 (4.3 – 18.2)
2.5 (1.3 -5.0)
Douleur abdominale
6.2 (4.0 – 9.6)
2.3 (1.2 – 4.4)
Signes urinaires
3.5 (2.2 – 5.7)
2.5 (1.3 -4.8)
Constipation
3.5 (2.0 – 6.3)
1.6 (0.7 – 1.4)
Asthénie
2.9 (2.5 – 6.1)
1.4 (0.7 – 2.7)
Olson et al Gynecol Oncol 2001;98: 212-217
Goff et a, Cancer 2000;89;2068 - 2075
Détermination d’un index de malignité
149 cancers
255 témoins
Programme de
dépistage
233 témoins
Echographie
Régression logistique
Déterminer les facteurs indépendant de
prédiction du cancer de l’ovaire
Sensibilité
Spécificité
Calculés sur les cancers confirmés
Goff et a, JAMA 2004;291;2705 - 2712
1 des 6 symptômes suivants
1 – Ballonnement
2 – Augmentation de la taille de l’abdomen
3 – Difficultés d’alimentation
4 – Sensation de plénitude gastrique
5 – Douleur abdominale
6 – Douleur pelvienne
Plus de 12 fois par mois
Présent depuis moins de un an
Sensibilité 70 % et spécificité 86 % pour tous les stades
Sensibilité 57 % et spécificité 80 % pour les stades précoces
2.6 % des 1700 femmes dans un centre primaire de soins
Goff et a, JAMA 2004;291;2705 - 2712
3 - « Situations très difficiles »
Découverte d’une hypercalcémie (carcinome à petites
cellules, carcinomes à cellules claires)
Thromboses veineuses sans contexte favorisant (syndrome de
Trousseau)
Qu’attendre de
l’examen clinique ?
Forme débutante : 30%
masse ovarienne +/- séparée de l ’utérus
Forme avancée: 70%
Examen abdominal :
Ascite, nodule ombilical, masse abdominale (tumeur ovarienne,
épiploon)
Examen gynécologique :
col sain, utérus normal parfois dévié par masse latéro-ut ?, mobile
ou fixée?
TR : nodule dans le Douglas ?, paramètres bloqués ?
Examen général :
adénopathies inguinales, sus-claviculaires
épanchement pleural, hépato/splénomégalie
importance de l’altération de l’état général (cachexie ovarienne)
Quel bilan ?
(1)
Les examens biologiques
(2) L’imagerie
Examens biologiques
Biologie : NF, iono, TP TCA,
Marqueurs tumoraux:
CA125:
CA19.9
ACE – Inhibine B – foeto-protéine
CA 125 (normale <35 UI/ml)
Elevé dans 80% des cas de tumeurs épithéliales
50% des stades I ont un CA 125 élevé contre 70-80% des stades avancés
Faux positifs +++ : kystes bénins, endométriose, menstruations, grossesse,
cancers ou ascite néoplasique d ’autre origine
Autres marqueurs
ACE
élevé dans 35-65% des tumeurs épithéliales (stades avancés)
CA 19.9
élevé dans 17-35% de cas : tumeurs mucineuses
Les marqueurs tumoraux
Sensibles mais peu spécifiques +++
Dépistage : pas d’intérêt si isolé
Surveillance de l ’évolution +++
Re-élévation du CA 125 précède de 3 mois
environ les signes cliniques
Cancer de l’ovaire: diagnostic CA 125
SPECIFICITE
•
Gynecologic neoplasia
–
–
–
–
•
•
Epithelial ovarian and endometrial cancers
Fallopian tube cancers and germ cell tumors
Adenocarcinoma of the cervix
Sertoli-Leydig cell tumors of the ovary
Benign Gyn Conditions
–
–
–
–
–
–
–
–
–
–
Adenomyosis
Benign ovarian neoplasms
Endometriosis
Functional ovarian cysts
Leiomyomata
Meigs' syndrome
Menstruation
Pregnancy
Ovarian hyperstimulation
Pelvic inflammation
•
Non Gynecologic Benign Conditions
–
Liver disease and cirrhosis
–
Colitis, Diverticulitis,
–
Congestive heart failure
–
Diabetes
–
Lupus
–
Mesothelioma
–
Pericarditis
–
Polyarteritis nodosa
–
Postoperative period
–
Previous irradiation
–
Renal disease
–
Sarcoidosis
–
Tuberculosis
–
Pleural effusion,
–
Ascites
Non Gynecological neoplasia
–
Cancers: Breast Colon Lung Pancreas
Marqueurs tumoraux
manquent de spécificité et de
sensibilité donc peu utiles au
diagnostic
Autres marqueurs plus spécifiques
AFP (composante vitelline) et béta HCG (composante
choriocarcinomateuse) chez la femme jeune : tumeurs
germinales
Inhibine B = tumeur de la granulosa
Imagerie
(1) Echographie
(2) Scanner
(3) IRM
(4) PET scan
Echographie
Echographie pelvienne et endovaginale ++ :
« débrouillage »
Fonctionnel ou organique ?
Malin ou Bénin ?
Taille normale de l’ovaire
Pré-ménopause: 3,5 x 2 x 1,5 cm
Post-ménopause: 1,5 x 0,5x 0,7 cm
Kyste uniloculaire simple
Kyste multiloculaire solide
Tumeur uniloculaire solide
Tumeur solide
Kyste fonctionnel ou organique ?
Kyste fonctionnel simple.
Kyste anéchogène, à paroi fine, sans
végétation ni aire solide, pouvant
contenir des images de
pseudocloisons qui sont des ponts de
granulosa
Petite taille
Malin ou bénin?
Malin ou bénin en échographie ?
Kyste organique bénin
Kyste organique malin
Taille
< 10 cm
>10cm
Nombre
Unique
Multiloculaire
Contours
Réguliers
Mal limités
Parois
Fines et régulières
Epaisses, irrégulières
Cloisons
Fines et régulières
Epaisses et vasculaires
Non
Oui
Anéchogène Homogène
Hétérogène prédominence
liquidienne
Echogène
Hétérogène prédominence
solide
Non
Oui
Vascularisation périphérique
Vascularisation centrale
Index de pulsabilité élevé
Index de pulsabilité faible
Végétations
Contenu
Ascite
Doppler couleur
Doppler pulsé
Tumeur bénigne
Tumeur borderline
Tumeur maligne
Végétations
intrakystiques
Tumeur bénigne caractérisée par
absence de composant solide et d’
irrégularité
Tumeur maligne caractérisée par la
présence de composant solide et
d’irrégularité
L’ examen doppler se déroule en deux phases:
Cartographie vasculaire
o
Quantifications vasculaires
o
La vascularisation
des tumeurs
malignes est plutôt
centrale.
Les tumeurs malignes ayant une néoangiogénèse plus
importante , le flux Doppler est plus important.
IR bas <0.5 et localisation centrale du flux sont fortement prédictifs de cancer
Power Doppler Index

Cancer de l’ovaire: Index de malignité
Diagnostic Orientation : Age, US, CA-125
Euro J cancer 2012

Scanner et IRM
Pas des examens de dépistage
IRM > US et Scan pour définir la masse ovarienne maligne
IRM et scanner > US dans le bilan d’extension
utérus
Tumeur
IRM: adénocarcime papillaire de 10 cm
Infiltration épiploïque
Ascite périhépatique
Nodule diaphagmatique droit
Ganglions para-aortique
Métastase intra-splénique
Pet Scan

Pas de rôle pour le diagnostic

Utilité potentielle dans la surveillance
Organisation de la prise en charge
Devant une lésion organique annexielle
Devant un cancer de l’ovaire à un stade précoce
Devant un cancer de l’ovaire à un stade avancé
Organisation de la prise en charge
Faire ponction évacuatrice: si gêne abdominale, respiratoire
Une exploration chirurgicale est indispensable:
dans les meilleurs délais et idéalement en milieu spécialisés
ACOG: >10cm – limites floues – composantes solides -ascite
La voie d’abord selon :
coelioscopie puis +- laparotomie :
La suite dépend des résultats histologiques extemporanés ou
définitifs
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