le soignant urgentiste face a la mort

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LE SOIGNANT URGENTISTE
FACE A LA MORT
Dr N. BREUIL, N. COUESSUREL.
COPACAMU. 24 Mars 2005
Le soignant urgentiste
Nous ne pouvons mettre au monde
que ce que nous avons reçu.
L’être humain ne sait que ce qu’il
a appris.
Rien n’est précaire comme vivre,
Rien comme être n’est passager,
C’est un peu fondre pour le givre,
Et pour le vent être léger,
J’arrive où je suis étranger.
ARAGON
Questionnaire adressé aux médecins urgentistes de la Région Auvergne
Novembre 2002. Mémoire pour le DU Soins Palliatifs. Dr N.Breuil
55 réponses
Quelle est votre définition de la mort ?
23 définitions sont « techniques »
Arrêt de l’activité cardio-respiratoire et de l’activité cérébrale
Absence de pouls pendant plus de 6 secondes, aréactivité pupillaire, cornéen
aboli
Arrêt de toute activité cardio-circulatoire spontanée intervenant dans un
processus pathologique
19 sont plus littéraires
L’aboutissement final de la vie
Un manque de savoir-vivre
L’épuisement du capital santé
La perte brutale d’un être cher
La fin de la vie physique
Parlez-vous a posteriori de la mort de certains de vos
patients ?
Toujours Parfois Jamais
Non répondu
Avec les collègues urgentistes
18
31
5
1
Avec les infirmières concernées
20
28
6
1
Avec le psychiatre du service
2
8
41
4
Avec le chef de service
7
21
23
4
Après le décès du patient, qui prévient habituellement la famille dans votre
service ?
Médecin : 38
Médecin et/ou IDE : 10
IDE : 2
Médecin ou cadre infirmier : 1
Avez-vous déjà assisté à une toilette mortuaire ?
Oui : 37
Non :17
Non répondu :1
Si non, pourquoi ?
- La situation ne s’est jamais présentée : 2
- Je ne m’étais jamais posée cette question : 1
- Je ne le souhaite pas : 1
Thèse Olivia BOESPFLUG . 20 Octobre 2003 : Le médecin et le mourant
CHU Clermont-Ferrand
Questionnaire adressé à des étudiants en médecine, internes, médecins hospitaliers,
médecins généralistes du Puy de Dôme.
Confrontation à la mort d’un malade (externes et internes)
95,1% des externes y ont été confrontés
70% ont eu un rôle passif
12% ont eu un rôle actif (réanimation, famille)
18% ont été confronté à la mort de plusieurs malades
Pour 59,6% d’entre eux être le témoin de la mort d’un malade a été difficile à vivre
Tous les internes en fin de cursus ont été confronté
10% rôle de spectateur
53% un rôle actif
37% l’un ou l’autre des deux rôles
77% vivent difficilement la mort de leurs malades
59% ont ressenti de la détresse et de la souffrance psychologique
45,5% ont regretté un manque de savoir-faire technique pour soulager les
symptômes de la fin de vie
45,5% ont eu des difficultés relationnelles avec la famille
Le thème de la mort a-t-il été impliqué dans votre choix de faire
des études de médecine ?
OUI
EXTERNES
13,1 %
NON
86,9 %
INTERNES
21,7 %
78,3 %
M. HOSPITALIER M. GENERALISTE
16,7 %
10,6 %
83,3 %
89,4 %
Mémoire Dr E.DUCHER / Dr C. GIMBERGUES (ClermontFerrand/Montluçon)
Etude sur 4 mois des patients adressés aux urgences et identifiés comme
relevant de soins palliatifs (20 patients)
- l’identification « soins palliatifs » ne figure pas sur la lettre d’admission
et n’est obtenue qu’après contact de plusieurs interlocuteurs au téléphone.
- Les motifs d’admission :
Altération de l’état général : 6/20
Demandes de perfusions
Alimentation parentérale
En fait correspond le plus souvent à une évolution de la maladie et
à une aggravation de la dépendance.
Douleur : 4 /20
Dyspnée : 4/20
Anxiété du patient et de son entourage
Oedèmes des membres inférieurs : 2/20
Autres : phlébite, coma, hématurie, céphalée
- 18 patients sur 20 présentaient des pathologies cancéreuses
prises en charge par plusieurs médecins.1 patient a une
insuffisance respiratoire chronique, 1 patient a une pathologie
neurologique chronique
- 17 patients venaient de leur domicile et 3 d’institutions
- pour 17 patients, l’entourage était présent au SAU
- La majorité était adressée par leur médecin traitant
- 11/20, un passage IDE journalier était prévu
- devenir :
3 décès aux urgences
6 transferts UHCD
1 transfert USP
3 transferts au centre anticancéreux
7 transferts dans des services de médecine
Mort des patients en fin de vie sur un brancard aux urgences :
une spécialité française ? (B. TARDY and Coll.)Saint-Etienne.
Etude sur 3 ans 1998-2000 : 159 patients décédés sur un
brancard aux urgences
35,2 % des patients étaient au stade terminal d’une pathologie
chronique
73% des patients porteurs d’un cancer et 83% des patients atteints d’un
problème cardio-pulmonaire étaient admis aux urgences pour une
aggravation en rapport avec leur pathologie chronique.
91% des patients au stade terminal d’une maladie neurologique ont
reçu des soins palliatifs.
Des thérapeutiques de support vital ont été entreprises chez
respectivement 37% et 58% des patients porteurs de cancers et de
pathologies cardio-vasculaires.
Christiane Jomain :
« Il s’agit des besoins des personnes croyantes ou
non, à la recherche d’une nourriture de l’esprit,
d’une vérité essentielle, d’une espérance, du sens de
la vie et de la mort, ou encore désirant transmettre
un message au terme de leur vie »
KANT :
« Agis de telle sorte que tu traites
l’humanité aussi bien dans ta personne que
dans la personne de tout autre, toujours en
même temps comme une fin et jamais
seulement comme un moyen »
Qu’est-ce qu’un rite ? dit le Petit Prince
C’est aussi quelque chose de trop oublié dit le renard. C’est
ce qui fait qu’un jour est différent des autres jours, une
heure des autres heures. Il y a un rite par exemple chez mes
chasseurs. Ils dansent le jeudi avec les filles du village.
Alors, le jeudi est un jour merveilleux. Je vais me promener
jusqu’à la vigne. Si les chasseurs dansaient n’importe
quand, les jours se ressembleraient tous, et je n’aurais point
de vacances.
F. LAPLANTINE :
« Un rite est un acte individuel ou le plus
souvent collectif, qui reproduit avec une certaine
invariabilité un geste archétypal d’un dieu ou
d’un ancêtre et s’efforce par cette imitation de
réactualiser le temps sacré »
La séparation
- procédés physiques
- rites d’effacement de traces
sur le visage :
du passage dans le service
- rite de purification
- rite d’expulsion du corps
La marge
C’est le temps où l’individu est entre le monde des vivants et celui des morts
C’est le temps entre le décès et le transfert du corps puis le ménage.
L’agrégation
Toutes les équipes se réunissent et permet aux soignants de s’exprimer et de
verbaliser la situation.
Cette rencontre recrée le groupe, le lien entre les vivants
ANNONCE D’UN DECES AUX URGENCES
Qui prévenir ?
Où ?
Qui prévient ?
Comment ?
Réactions
Après l’annonce
Cas particulier du
suicide
Mme A. 58 ans,….
M. B. 85 ans,….
M. C. 52 ans,...
CONCLUSION
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