COMMUNIQUÉ Pour diffusion immédiate 870, avenue De Salaberry, bureau 207 ● Québec (Québec) G1R 2T9 JOURNÉE INTERNATIONALE POUR LA BIODIVERSITÉ : QU’EN EST-IL AU QUÉBEC ? Y A-T-IL LIEU DE SE RÉJOUIR ? Québec, 22 mai 2007 — Nature Québec / UQCN désire saluer la Journée internationale de la biodiversité et en profite pour faire le point sur la situation au Québec. C’est en tant qu’organisme impliqué dans le domaine depuis de nombreuses années et en tant que participant au suivi gouvernemental associé à la Stratégie québécoise sur la biodiversité, que Nature Québec se prononce. Biodiversité : des problématiques concrètes Les problématiques liées à la perte de biodiversité sont nombreuses au Québec. Il suffit de penser aux modifications importantes des habitats en forêt boréale, attribuables à notre rythme d’exploitation, et qui repoussent les frontières des forêts intactes vers le nord. En milieu agricole, le portrait n’est guère plus reluisant. La détérioration des habitats aquatiques est indéniable et les impacts sur les espèces telles que le chevalier cuivré sont démontrés depuis belle lurette. Que dire des pertes de milieux humides et de boisés urbains au profit de l’appétit vorace des développeurs ou des spéculateurs fonciers ? Et du nombre d’espèces menacées qui ne cessent de s’accroître ? Enfin, de plus en plus de spécialistes s’inquiètent des perturbations subies par les écosystèmes marins, dont les problèmes d’anoxie. Des actions qui vont dans le bon sens Tout n’est pas obscur. Face au travail concerté de plusieurs intervenants, de la communauté scientifique et des groupes de conservation, des mesures sont mises en place. En milieu forestier, on peut souligner le développement des objectifs de protection et de mise en valeur du domaine forestier (OPMV) ou encore l’identification des écosystèmes forestiers exceptionnels (EFE). En milieu agricole, la collaboration entre des groupes de conservation et des agriculteurs donne naissance à de petits projets pilotes de conservation. En territoire urbanisé, l’identification de plans de protection de certains milieux humides et l’acquisition de milieux par des groupes de conservation sont amorcés. Cependant, ces initiatives doivent générer davantage de retombées afin de permettre d’inverser le processus général de détérioration. Tél. : (418) 648-2104 Téléc. : (418) 648-0991 www.naturequebec.org [email protected] Pour garantir le maintien de la biodiversité québécoise Afin de garantir le maintien de la biodiversité québécoise, le Québec doit mettre en place des moyens qui vont au-delà de ce qui est préconisé. Nature Québec / UQCN propose donc une série de pistes de développement : la mise en place d’une véritable gestion écosystémique de la forêt à l’échelle de l’ensemble des Réserves fauniques du Québec ; l’établissement de 12 % d'aires protégées comme le recommande Coulombe, et le développement d’une certification environnementale en forêt pour tous les détenteurs de CAAF ; pour améliorer la qualité des écosystèmes en milieu agricole, on doit développer une gestion écologique des rives et bandes riveraines avec une obligation de passer de 3 à 10 mètres de protection (et pas seulement en herbacées...), par le fait même on doit soutenir adéquatement les agriculteurs qui appliquent des mesures écologiques ; l’adoption d’un projet de Loi sur la conservation des milieux humides beaucoup plus conséquent que celui proposé à ce jour par le MDDEP et l’obligation des municipalités d’assurer une protection intégrale d’au moins 10 % de leurs milieux naturels devraient être des mesures adoptées rapidement pour garantir la protection du patrimoine naturel urbain ; la protection d’espèces emblématiques telles que le caribou forestier par des mesures importantes, soit de grandes aires protégées permettant d’atteindre une densité de plus de 1,5 caribou/100 km2 pour le secteur sud de l'aire de distribution et de plus de 3 caribous/100 km2 ailleurs apparaît comme une approche inévitable ; envisager de mettre en place des mesures importantes pour contrer la pollution et le réchauffement des eaux du fleuve auprès des grandes industries et municipalités, dont celles qui se situent au niveau des Grands Lacs. L’implantation de grandes aires protégées marines exemptes de tout projet de développement pétrolier et gazier est également une solution proposée par Nature Québec. Nature Québec / UQCN défend ces positions régulièrement, lors d’audiences, dans le cadre de participation à des comités scientifiques, dans le cadre de démarches médiatiques. La liste ci-dessus n’est pas exhaustive mais elle cible certaines des priorités mises de l’avant par l’organisme. Nature Québec / UQCN (www.naturequebec.org) est un organisme national à but non lucratif qui regroupe près de 5 000 individus et 100 groupes affiliés œuvrant dans les domaines de l'environnement et du développement durable. Fondé en 1981, l’organisme est intervenu publiquement au cours des années sur un grand nombre de questions touchant les aires protégées, l’agriculture, l’eau, l’exploitation forestière et le développement énergétique. -30 – Information : Mylène Bergeron, coordonnatrice aux communications et aux sollicitations Tél. : (418) 648–2104 poste 2074 [email protected]