Réhabilitation et création de mares

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Réhabilitation et création de mares
Les mares ne présentent qu’une très faible superficie du territoire métropolitain (moins de 0,1%),
mais elles possèdent une importance majeure pour les écosystèmes en tant que corridor écologique
ou habitat.
Souvent créées par l’Homme (pour l’abreuvement du bétail, pour disposer d’un point d’eau pour les
besoins humains, par l’extraction de matériaux, etc.), elles ont subi une forte régression à l’instar de
l’ensemble des zones humides. La perte de leurs usages, leur caractère présumé insalubre et leur
colmatage sont les raisons majeures de leur disparition.
Définition d’une mare
Les définitions de mares sont très variées, mais une définition semble faire consensus ; c’est celle
retenue dans le cadre du Programme National de Recherche sur les Zones Humides (B. Sajaloli et C.
Dutilleul, 2001) :« La mare est une étendue d’eau à renouvellement généralement limité, de taille
variable pouvant atteindre un maximum de 5 000 m². Sa faible profondeur, qui peut atteindre
environ 2 m, permet à toutes les couches d’eau d’être sous l’action du rayonnement solaire, ainsi
qu’aux plantes de s’enraciner sur tout le fond. De formation naturelle ou anthropique, elle se trouve
dans des dépressions imperméables, en contexte rural, périurbain, voire urbain. Alimentée par les
eaux pluviales et parfois phréatiques, elle peut être associée à un système de fossés qui en pénètrent
et en ressortent ; elle exerce alors un rôle tampon au ruissellement. Elle peut être sensible aux
variations météorologiques et climatiques, et ainsi être temporaire. La mare constitue un écosystème
au fonctionnement complexe, ouvert sur les écosystèmes voisins, qui présente à la fois une forte
variabilité biologique et hydrologique interannuelle. Elle possède un fort potentiel biologique et une
forte productivité potentielle »
Un corollaire à cette définition est que les mares ne sont pas directement alimentées par les cours
d’eau.
Par ailleurs, généralement la mare ne dispose pas de système de contrôle des niveaux d’eau (cf
« obligations règlementaires »).
Objectifs recherchées
Les raisons de réhabiliter ou de créer une mare ou un réseau de mares peuvent être multiples,
néanmoins cette fiche ne développera que celles liées à la politique de préservation et de
restauration des zones humides de l’Agence de l’Eau Seine-Normandie. On visera ici l’amélioration
d’un réseau de zones humides pour le développement et la reproduction de nombreuses espèces
floristiques et faunistiques, notamment pour les amphibiens, classe extrêmement menacée. Cette
démarche accroitra la biodiversité et pourra augmenter les connectivités entre populations
initialement fragmentées (métapopulations).
L’action initiée pourra permettre une amélioration paysagère et la genèse d’un site pédagogique
pour des activités de sensibilisation à l’environnement.
D’autres arguments peuvent être mis en avant lors de la proposition du projet afin de faciliter son
acceptation locale*. Le maître d’ouvrage veillera à ce qu’ils soient compatibles avec ceux précités.
Les recommandations formulées seront plus adaptées aux mares de moins de 1000m².
*création d’une réserve d’eau pour la faune sauvage (intérêt écologique et cynégétique), rétention et
épuration des eaux de ruissellement, réduction des phénomènes d’inondation par écrêtement des crues
(phénomène souvent limité en raison de la taille généralement réduite de ces éléments ), abreuvement du
bétail, épuration des rejets de drains agricoles, maîtrise du ruissellement des eaux et la limitation de l’érosion
des sols, lutte contre les incendies, création d’une particularité topographique pour les Bonnes Conditions
Agricoles et Environnementales (BCAE).
Définition des lieux potentiels
Après avoir défini le territoire sur lequel on souhaite intervenir (territoire communal, bassin versant,
périmètre par rapport aux habitations pour la lutte contre les incendies, etc.), et afin de définir au
mieux les sites pouvant accueillir la mare, plusieurs points doivent être analysés :
- Il existe souvent d’anciennes mares comblées naturellement ou par l’Homme dont la situation
géographique permet de capter les eaux de ruissellement et de disposer d’un substrat
imperméable. Une réhabilitation du site pourra être envisagée. C’est la solution la plus
économique et la plus efficace ;
- On veillera à ne pas porter préjudice à des espèces protégées ou à un site d’intérêt (écologique,
patrimonial, etc.) important ;
- La mare se situera sur un point topographique bas ;
- Le projet de mare ou de réseau peut permettre de renforcer un «réseau plus ou moins
fonctionnel». Il se situera donc, dans l’idéal, à proximité d’autres éléments aquatiques ou
humides existants (mares, plans d’eau, cours d’eau, etc.) ou complémentaires (milieux forestiers,
prairies) ;
- Afin d’alimenter la mare, les points de convergence des eaux ou de remontée de nappe doivent
être identifiés. Les eaux ne doivent pas parvenir trop chargées (matière organique, azote,
phosphore) et la mare ne devra en aucun cas être le lieu de rejet d’effluents domestiques ;
- La mare ne sera pas installée dans le lit mineur d’un cours d’eau ;
- Les sols imperméables où l’eau stagne déjà une partie de l’année et où la couche de substrat
imperméable est suffisamment épaisse pour y creuser la mare sans la percer seront favorisés.
L’étanchéification sera réalisée dans le cas contraire ;
- La végétation arborée à proximité immédiate du site devra être évitée en raison de l’ombrage qui
peut être trop important, de la chute des feuilles qui peut provoquer un comblement précoce ou
une asphyxie du milieu, de l’évapotranspiration qu’elle réalise, et des racines qui peuvent percer
la couche imperméable de la zone humide. Une exposition des 2/3 de la mare au soleil est
recherchée pour le développement de la végétation aquatique. Les mares forestières dérogent à
ces préconisations. Néanmoins, elles seront placées préférentiellement dans un milieu ensoleillé
(l’élagage des arbres est parfois envisagé) ;
- Mise à part pour des raisons particulières liées à l’érosion des sols, on évitera la création d’une
mare sur une pente supérieure à 5% car :
o la superficie permise diminue avec l’accroissement de la pente, imposant des berges abruptes
et une profondeur réduite ;
o la nature du sol, souvent fissuré sur les pentes, induit une mauvaise étanchéité naturelle.
- Bien que la distance d’une mare aux limites de propriété ne soit pas règlementée, il est bon de
prévoir une distance de 5m, au moins, pour l’entretien (prendre garde aux distances
règlementaires citées ci-après).
-
L’impact sur le milieu environnant sera estimé. Ainsi, elle ne devra pas représenter de risque pour
la sécurité publique (l’installation de glissières en bord de route sera par exemple prévue) ;
Les mares servant à la sensibilisation du public seront situées sur des circuits de promenade, à
proximité des zones habitées, ou dans des parcs publics.
Vérifications règlementaires
En complément de la définition des lieux potentiels d’implantation des mares, il est nécessaire de
vérifier la conformité du projet avec la règlementation. On prendra bien garde à se référer à la
règlementation en vigueur pour la somme totale des unités humides réalisées et non pas pour
chaque unité individuellement.
Pour la création d’une mare permanente ou non, les seuils suivants de la nomenclature eau (article
R214-1 du Code de l’environnement) peuvent intéresser le projet (rubrique 3.2 3.0.) :
o surface ≥ 3ha : Autorisation ;
o surface comprise en 0,1 ha et 3 ha.
Une mare creusée dans le lit majeur d’un cours d’eau ne doit pas faire obstacle à l’écoulement des
eaux superficielles. Ainsi tous les remblais issus de son creusement doivent obligatoirement être
évacués hors zone humide et hors zone inondable.
Si le projet nécessite une demande d’autorisation (S ≥ 3ha), l’arrêté du 27 août 1999 (ATEE9980255A)
modifié doit être respecté et il devra vérifier que les dispositions suivantes sont suivies :
La mare ne peut être implantée à une distance inférieure à 35 mètres vis-à-vis des cours
d'eau ayant un lit mineur d'au moins 7,50 mètres de largeur et à 10 mètres pour les autres cours
d'eau (la distance étant comptée entre la crête de la berge du cours d'eau et celle de la berge du plan
d'eau) ;
A l'exception de celles alimentées par la nappe phréatique, les mares doivent pouvoir être
entièrement vidangées.
On veillera par ailleurs à ce que le creusement d’une mare ne conduise pas au remblaiement de la
zone humide ou à sa mise en eau au-delà de seuil fixé par la nomenclature eau (3.3.1.0.). Pour une
surface comprise entre 0,1ha et 1ha, des possibilités de prescriptions particulières après passage en
Conseil départemental d’hygiène sont possibles.
On notera bien que le SDAGE Seine-Normandie 2010-2015 présente en orientation 22 : Limiter la
création de nouveaux plans d’eau et encadrer la gestion des plans d’eau existants, aussi la maitre
d’ouvrage sera bien attentif à créer une mare (zone humide) et non pas un plan d’eau au sens du
SDAGE.
Enfin, le maître d’ouvrage devra vérifier, dès le premier mètre carré, que les travaux qu’il compte
réaliser seront conformes aux documents suivants :
-
Documents d’urbanisme (PLU, POS, carte communale) ;
Règlement sanitaire départemental (qui peut imposer une distance avec un point d’eau ou
une habitation avoisinant souvent les 35m) ;
Les articles 640 et 641 du Code civil relatif à l’écoulement des eaux.
Documents issus d’un zonage règlementaire de la zone (Natura 2000, arrêté de biotope,
Déclaration d’Utilité Publique d’un captage d’eau potable, Plan de Prévention du Risque
Inondation, etc.) ;
Pour toute création ou réhabilitation, il est conseillé de demander une autorisation aux maires de la
commune concernée.
Dans tous les cas de figure, il est conseillé de prendre contact avec la Mission Inter-Services de l'Eau
(MISE), après avoir défini son projet, afin de s’assurer de sa conformité avec la loi.
Le dimensionnement
Plusieurs éléments permettront de dimensionner la mare :
- Moins un bassin est volumineux, plus l’équilibre biologique est fragile. Pour cette raison et
afin de limiter son assèchement en période estivale, on veillera à ne pas faire une mare trop
petite (surface, profondeur) ;
- Il est préférable de réaliser plusieurs éléments minimalistes (quelques dizaines de m²) plutôt
qu’une grande mare (plusieurs centaines de m²). Cela permettra de maximiser les interfaces
terre-eau. Une taille allant de plusieurs dizaines de m² à 200m² est souvent suffisante pour
l’épanouissement d’un nombre important d’espèces ;
- La profondeur de la mare est importante car elle influera d’une part sur son assèchement en
été, sur ses pentes pour les petites mares, et sur sa capacité à protéger le milieu aquatique
du gel en hiver. On essayera de disposer d’une zone profonde d’au moins 80 cm, la
profondeur préférable étant de 1m-1,20m. Bien que la mare puisse être creusée jusqu’à 2m,
on évitera, le plus souvent, de dépasser les 1,5m de profondeur en raison des difficultés
d’entretien et les risques de sécurité ;
- L’ensemble du fond sera hétérogène en profondeur. Une fosse hors gel sera constituée
permettant à plusieurs taxons, notamment au macro benthos, de se prémunir du gel en
période hivernale.
- Les berges possèderont une pente douce, inférieure ou égale à 30° (sur une rive à minima et
idéalement au moins sur les 2/3 des berges). Elles permettront d’augmenter la colonisation
végétale qui s’étagera, facilitera l’accès à l’eau pour la faune — notamment les amphibiens—
tout en préservant les berges de l’érosion. Lorsqu’il n’est pas possible de disposer de pentes
douces sur tous les versants, on veillera à ce que ce soit la rive Nord de la mare (c’est-à-dire,
la rive exposée au Sud) qui bénéficie des pentes les plus douces afin que la végétation
bénéficie d’un ensoleillement maximal.
- Si des berges en pente douce ne peuvent être réalisées sur tous les versants de la mare, les
berges abruptes seront réalisées avec l’aide des techniques de génie végétal.
Certaines mares peuvent s’assécher en début d’été. Il est important de veiller à ce que cet
assèchement ne soit pas trop précoce, permettant aux espèces de réaliser leur cycle de reproduction
(développement d’une flore et d’une faune spécialisées). Ces mares temporaires constituent des
entités complémentaires aux zones humides avoisinantes en contribuant à la biodiversité du site. De
plus, elles conservent un intérêt hydraulique en stockant les eaux de ruissellement.
Afin de permettre la réalisation d’une mare à but écologique, parfois il sera nécessaire de créer une
zone humide capable de satisfaire à des besoins anthropiques. Pour la lutte contre les incendies, qui
en est un exemple, les dispositions de la circulaire interministérielle du 10 décembre 1951
complétées et précisées par les circulaires du 20 février 1957 et du 9 août 1967 sont les suivantes :
- la capacité minimale est de 120m3 ;
- le point naturel est éloigné de 200m maximum du risque potentiel ;
- la hauteur d’aspiration ne doit pas dépasser 6m ;
- l’accessibilité doit être respectée en toutes circonstances ;
- une aire d’aspiration est aménagée en respectant une surface minimale de 12m² pour les motos
pompes et de 32m² pour les engins lourds ;
- aire en stabilisé permettant le stationnement de véhicules de plus de 15T ;
- aire bordées par un talus en maçonneries ou en madrier du côté de l’eau.
Il conviendra, par ailleurs, de vous rapprocher du SDIS du territoire concerné.
La forme
-
-
Il est préférable de donner un contour irrégulier et courbe, à la mare afin de diversifier les
micro-habitats et d’augmenter la surface terre-eau. On favorisera ainsi au maximum les
anses ;
Le profil en fond de la mare sera irrégulier ;
Pour des mares allongées, relativement grandes, en milieu ouvert et venté, on favorisa
l’oxygénation du milieu par le vent en l’orientant dans le sens des vents dominants ;
Formes
Profils
Pente faible
Aspérités
Zone plus
profonde
Le creusement
Il se peut que le choix de l’emplacement de la mare n’ait pas pu être fait en tenant compte du
caractère imperméable du sol. Sur des sols sableux, alluvionnaires, karstiques, avec une alimentation
par ruissellement, l’étanchéification du sol s’imposera.
Plusieurs possibilités se présentent au maître d’ouvrage en fonction, notamment, des surfaces
concernées, du budget, de la durée de vie attendue du socle étanche : argile, bâche pvc ou
caoutchouc, bac polyester, bac béton.
Il est fortement recommandé d’avoir recours à des argiles. La bentonite présente l’avantage par
rapport aux autres argiles de pouvoir être disposée facilement car pouvant être vendu sous forme de
géotextile.
Dans le cas de la réalisation d’un réseau de mares, on recherchera l’hétérogénéité dans la
construction afin d’avoir un maximum d’habitats différents.
Les travaux se feront préférentiellement par une entreprise spécialisée respectant un protocole
environnemental adapté. Elle tiendra compte des conditions écologiques du site et des modalités
d’accès dans le choix de ces matériels. Les engins utiliseront de l’huile organique et seront
agrémentés de bacs étanches de récupération. Le matériel sera propre en entrant et en quittant le
site afin d’éviter tout risque de dispersion d’espèces végétales envahissantes, maladies, etc.
Le remplissage de la mare se fera avec de l’eau de pluie et de ruissellement.
Le devenir de la terre issue de l’excavation tiendra compte de la règlementation précitée et son
chiffrage sera pris en compte dans le projet.
Les abords
Ceux-ci seront traités différemment en fonction des objectifs attendus par la création de la mare.
Certaines règles sont néanmoins systématiques :
- Ne pas sacrifier tout l’espace disponible à la mare, mais prévoir également un espace aux abords
afin d’optimiser l’accueil de la faune par des zones refuges (tas de bois, de pierre, perchoirs, etc.).
Cet espace ne sera pas fauché ;
- Tenir compte des spécificités patrimoniales (écologique et historique) et de l’objectif du lieu ;
- Réfléchir globalement à l’ensemble du site afin que les éléments paysagers puissent remplir
plusieurs fonctions (exemple d’une haie permettant de cacher une route et pouvant servir de
lieux d’accueil pour la faune) ;
- Réfléchir à la libre circulation des espèces avec des milieux similaires (mares, étangs, mouillères)
ou complémentaires (forêts, prairies) ;
- En cas d’alimentation par des eaux superficielles, les faire transiter par une zone enherbée ou
depuis un dispositif de traitement (séparateur d’hydrocarbures des eaux de ruissellement
urbaines par exemple) permettant l’apport des eaux moins chargées en polluants ou matières
organiques.
Dans un contexte agricole
Pour l’abreuvement d’animaux, prévoir dès sa création d’en limiter l’accès en un point, voire mieux,
d’en interdire l’accès, les animaux dégradant les berges pentues qui s’effondrent sous leur poids. De
plus, le piétinement provoque la mise en suspension de matières et les excréments viendront
enrichir le milieu. La réalisation d’un diverticule, comme présenté ci-après, où le bétail viendra
s’alimenter en un point unique permettra de limiter l’impact de la mise en suspension de matières.
Zone d’abreuvement
Dans le cas d’un accès partiel, les animaux pourront également accéder par la pente la plus douce qui
sera empierrée.
Dans le cas d’une interdiction totale une pompe à museau sera installée.
Pour les zones non protégées par une barrière naturelle (arbustes), la pose de clôture devra se faire à
plus de 2 m de la berge.
On peut noter qu’un piétinement modéré, tout en prenant garde à maitriser l’eutrophisation du
milieu, pourra être réalisée pour le développement d’une flore particulière (Marsillée à quatre
feuilles par exemple).
Enfin, en milieu cultivé, la mare sera entourée d’une bande enherbée d’au moins 5m (10m au mieux)
afin d’éviter son eutrophisation par les intrants et l’impact des pesticides.
Pour un objectif récréatif :
La diversification des points de vue sur la mare sera favorisée par le tracé des chemins. Une partie de
la mare sera rendue accessible afin de permettre une appropriation par le public. Néanmoins, sur les
berges abruptes, des barrières végétales naturelles — ou des clôtures le cas échéant — pourront être
installées afin d’éviter l’avancée des personnes et de limiter les risques de chute. Ces aménagements
permettront par ailleurs de créer des zones refuges.
La colonisation végétale
Le choix de la colonisation végétale naturelle ou de la plantation tiendra compte de :
- la distance par rapport à d’autres milieux écologiquement proches ;
- la capacité de colonisation par l’anémochorie ou la zoochorie.
La colonisation naturelle à l’avantage de permettre le développement d’une végétation adaptée à
l’habitat et donc un coût nul.
Afin d’accroître la rapidité de colonisation, on disposera de la terre végétale (assez argileuse afin de
pouvoir la travailler facilement) sur le matériau imperméabilisant. On veillera à ce que cette terre ne
présente pas de banque de graines d’espèces végétales invasives.
Pour la plantation, des instructions doivent être respectées :
- seules des plantes indigènes seront plantées
- les espèces seront installées dans les lieux répondant à leur condition écologique
(profondeur, marnage, ensoleillement, etc.) ;
- une végétalisation de la moitié de la mare est souhaitable et suffisante. Elle permettra
l’installation d’autres plantes issue de la colonisation naturelle ;
- La période de plantation sera de mars à juin ;
- On proscrira l’introduction d’espèces invasives ;
- La pose d’un géotextile coco (biodégradable) peut être prévue si certaines berges présentent
un risque de creusement par le ruissellement.
La fiche N°25 présente les préconisations à suivre.
La colonisation animale
L’introduction d’espèces animales sur le site est proscrite car :
- de nombreuses espèces animales sont protégées — notamment les amphibiens — leur
capture et déplacement étant réglementés ;
- les poissons prédatent les larves d’amphibiens, se nourrissent des plantes, et mettent les
éléments présents .au fond de la mare en suspension, limitant la pénétration de la lumière.
La période d’intervention
La période d’intervention est définie en fonction des contraintes imposées aux travaux :
- Le sol n’est pas gelé ;
- L’humidité du sol permet l’intervention des engins mécaniques sans déstructuration du
milieu ;
- Les pluies doivent remplir la mare assez rapidement par la suite ;
- La faune ne sera pas dérangée en période de reproduction et de nidification.
Ainsi la période qui semble la plus favorable est en fin d’été (août-septembre).
L’après travaux
La mare réagira vite aux travaux menés. Dans un premier temps un déséquilibre pourra apparaître
avec le développement important de végétaux flottant (algues, lentilles d’eau, etc.). Le milieu devrait
de lui-même retrouver un équilibre.
Un suivi pourra être mené en suivant la fiche N°19. Des actions de sensibilisation en parallèle
permettront d’éviter l’introduction d’espèces envahissantes ou de poissons.
La responsabilité
Avec la création d’une mare, la responsabilité en matière d’accident incombe :
- Sur des terrains communaux ou intercommunaux, respectivement au maire ou au président
de l’EPCI ;
- Sur des terrains privés, la responsabilité du propriétaire peut être engagée ;
- Lors de visite encadrée la responsabilité de l’encadrant peut être engagée. Cela ne dédouane
pas pour autant le propriétaire.
Même si aucune solution n’existe pour se désengager de manière sûre, le meilleur moyen est de
prévenir clairement les risques d’accidents. Aussi, la structure portant le projet pourra signaler par
des panneaux :
- le risque de chute ;
- que les jeunes enfants doivent être accompagnés de leur parents ;
- que la baignade est interdite.
Pour aller plus loin :
-
Conseil général du Finistère (2012). Guide technique d'aménagement et de gestion des zones
humides du Finistère. 249 p.
- Créer une mare naturelle dans son jardin, in Le Nièrson, n°89, Wavre, Jeunes et Nature asbl,
1994. Caractéristiques des différents matériaux d’imperméabilisation
- ONF, 2008. Connaître et gérer les mares forestières. Guide régional Bretagne. 31p
- Groupe mares nord pas de calais, 2005. Les mares et la règlementation, pour faire simple.4p.
Structures à contacter afin de disposer d’un soutien technique :
- Association pour le Développement de la Recherche et de l'Enseignement sur l'Environnement
(A.D.R.E.E.)
- Pôle-relais mares, zones humides intérieures et vallées alluviales
- Conservatoires d’Espaces Naturels de Basse-Normandie, de Bourgogne, du Centre, du Nord Pas de
Calais et de Franche Comté (nord pas de calais et franche comté à ne pas mettre dans fiche car or
AESN)
- Société Nationale de Protection de la Nature
- CPIE Pays de Soulaines
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