109e session Post d'Scriptum un Congrès à l'autre.. N° 11 Prise en charge des maladies chroniques dans les pays en développement Dépression & anxiété Les Échos du CPNLF LES ECHOS DU C P N L F. . . L E S E C H O S DU C P N L F. . . ost Scriptum, ce mois-ci comme chaque mois, rapporte dans la rubrique "Les Échos du CPNLF" une partie des interventions communiquées dans le cadre du 109e congrès du CPNLF. P Nous avons choisi ce mois-ci, dans ce dernier numéro consacré au 109e congrès, d'évoquer entre autres les problèmes de soins dans les pays en voie de développement, la distinction entre dépression et anxiété, tant en théorie dans le DSM-V qu'en pratique quotidienne. Bon 110e congrès à tous ! Le "Partenariat public privé et prise en charge des maladies chroniques dans les pays en voie de développement", tel était le sujet traité par le Dr Daniel Gérard (Paris). L’accès aux soins et à la santé est devenu un enjeu politique et les questions de santé figurent sur l’agenda de tous les grands sommets internationaux. Grâce à Entourant le Dr Daniel Gérard (Paris) Dr Samira Miled (Tunisie) Pr Frédéric Rouillon (Paris), Pr Driss Moussaoui (Maroc) Dr Daniel Gérard cette prise de conscience, le fléau des pathologies transmissibles et celui des pathologies mère-enfant diminuent globalement. Mais parallèlement, le poids des pathologies non transmissibles et des pathologies neuropsychiatriques augmente dans la charge globale des pays du sud. 2 Ainsi, les troubles mentaux représentent aujourd’hui la deuxième cause (après les accidents) de morbi-mortalité dans les pays en voie de développement, devant les accidents cardiovasculaires, les pathologies respiratoires, le sida, le cancer, le paludisme. Or 75 à 90% des patients n’ont pas accès aux traitements psychotropes disponibles dans les pays développés. La santé mentale n’est pas une priorité en terme de santé publique dans la plupart de ces pays, et l’information reste inexistante. D’après le Dr Gérard, pour pallier ce manque, une multiplicité d’acteurs doivent entrer en jeu : des financeurs, des fondations, des ONGs locales, internationales, des associations de familles, de patients, mais aussi l’industrie pharmaceutique, qui possède une expertise en terme de R&D, de distribution, de communication et de compétences marketing qui peuvent être mis au profit de campagnes de santé publique. le Dr Gérard a alors présenté les grandes lignes du partenariat réalisé entre Sanofi, l’association mondiale de psychiatrie, et les ministères de la santé des pays dans lesquels des projets ont été établis. Ces acteurs tentent N°11 Directeur de la publication : Pierre Thomas - Rédacteur en Chef : Patrick Martin Infographiste : Vivianne Lambert - Photos de ce numéro : Martine Bertheuil Post Scriptum LES ECHOS DU C P N L F. . . L E S E C H O S de sensibiliser les décideurs, mais aussi les professionnels de la santé, les familles et la communauté. D’après le Dr Gérard, Sanofi traduit son engagement par une politique de prix différentiels dans ces pays. La compagnie aurait mis en place un système au travers duquel, pour les 80% de la population trop pauvre pour accéder au traitements, le prix coutant du médicament est appliqué. Pour le Dr Samira Miled (Tunisie), il faut en effet Adapter la santé mentale aux besoins de la population. Une étude réalisée récemment en Tunisie, au cours de consultations de première ligne dans le secteur privé et public, révélait que 30 à 50% des motifs de consultation portaient sur des troubles mentaux, avec la dépression et les troubles anxieux en première ligne. En 1990, la Tunisie a adopté le programme national de santé mentale avec pour objectif principal l’intégration des soins en santé mentale dans le système général de santé. En décembre 2008, une unité de promotion de la santé mentale a été créée au sein du ministère de la santé publique dans le but de renforcer la politique de santé mentale. Cette unité a récemment réalisé un état des lieux concernant l’état de la prévention, de la réinsertion, de la réhabilitation et des prestations de soin dans le pays. Au cours de cette session, Samira Miled a présenté un aperçu de cet état des lieux. Concernant l’état actuel de la prestation des soins, le Dr Miled a exposé que sur les 24 gouvernorats tunisiens, 21 possèdent des prestations de soins psychiatriques, publics ou privés. A peu près un tiers des gouvernorats disposent de lits psychiatriques, la répartition se faisant en secteur – chaque service universitaire assurant le parrainage de toute une région. Dr Claire Gindre Post Scriptum DU C P N L F. . . Aujourd’hui, la Tunisie compte 2,1 psychiatres pour 100 000 habitant, ce qui est au-dessus de la médiane des régions de la Méditerranée orientale (de 0,75), mais à la limite inférieure de la fourchette recommandée par l’OMS de 2,5 à 10 psychiatres pour 100 000 habitants. Le problème rencontré en Tunisie n’est donc pas forcément un problème de nombre mais de répartition géographique des lits et des professionnels. La majorité des psychiatres du système public travaillent au sein des universités, et ne pratiquent donc pas une approche communautaire de la psychiatrie. De plus, une offre de soin qui se base sur le principe de sectorisation ne répond pas aux objectifs de proximité des soins. Ainsi, une stratégie communautaire a récemment été mise en œuvre, pour déplacer l’axe de l’hospitalisation vers le traitement ambulatoire, des soins spécialisés vers les soins de santé primaires. Le Dr Claire Gindre (Paris) a traité de "Dépression et Anxiété : prise en charge et partage d’expérience." La première partie de la présentation du Dr Gindre a porté sur l’apport du Valdoxan dans prise en charge médicamenteuse des épisodes dépressifs, à travers l’étude D-CHANGE. Il s’agit d’une étude interventionnelle en ouvert, menée dans de nombreux centres en France, ayant inclus presque 3 000 patients déprimés. L’objectif était de décrire l’efficience du valdoxan dans des situations thérapeutiques variées, au bout de 6 semaines de traitement. Les facteurs à prendre en compte étaient la classe du précédent antidépresseur administré, les raisons de l’arrêt, les caractéristiques cliniques du patient et de l’épisode dépressif – à savoir la sévérité, si le patient était naïf ou en switch médicamenteux, s’il présentait des troubles du sommeil et/ou une altération sociale. Le valdoxan est ainsi le premier antidépresseur à faire l’objet d’un aussi vaste programme d’étude naturalistique. Les résultats préliminaires révèlent que : alors que 41% des patients étaient considéré comme "très souvent anxieux" à l’inclusion dans l’étude, il ne restait que 19% de "très souvent anxieux" à la 6e semaine après traitement par valdoxan. Les "constamment anxieux", eux, seraient passés de 22% à 8%. Entre la deuxième et la sixième semaine de traitement, on observait une meilleure réponse à court terme chez les patients naïfs vs patients en switch, chez qui on observait tout de même une amélioration, surtout si le switch était dû à un manque d’efficacité. La tolérance hépatique était équivalente à celle d’autres antidépresseurs. Suite a cette première partie, le Dr Gindre a abordé l’apport que peut présenter la psychoéducation, notamment dans la prise en charge des troubles 3 LES ECHOS DU C P N L F. . . L E S E C H O S bipolaires. L’éducation thérapeutique aide à la prise en charge des patients, grâce à des séances axées sur les rythmes et une meilleure hygiène de vie. Sujet d'actualité traité par le Dr Marc-Antoine Crocq (Rouffach) : Interface entre dépression et anxiété – question pour le DSM-V Un des débats actuels concernant la révision du DSM porte sur la distinction entre dépression et anxiété : y a t-il d’une part la dépression, d’autre part l’anxiété, c’est-à-dire deux troubles indépendant qui peuvent être associés ? Ou existe-t-il une entité anxiodépressive capable de répondre à une étiologie unique ? Autrement dit, faut il casser des catégories ou les refondre entre elles ? Voici le sujet que le Dr MarcAntoine Crocq a abordé lors de son intervention. Dans le DSM-V, il est pour l’instant prévu de garder deux catégories indépendantes : d’une part la dépression, d’autre part l’anxiété. Cependant, une catégorie intermédiaire sera introduite : celle du trouble anxieux-dépressif mixte, qui n’existait que dans les annexes du DSM-IV. Dans cette catégorie, les symptômes de dépression cohabitent avec les symptômes d’anxiété, de "détresse anxieuse". Pour éviter les chevauchements entre les symptômes de la dépression et ceux de l’anxiété, cette dernière ne serait plus définie par ses symptômes physiques (souffle court, palpitations cardiaques, etc.) mais de manière cognitive : anticipation anxieuse et Dr Marc-Antoine Crocq 4 DU C P N L F. . . soucis. Enfin, dernier critère de cette catégorie : la durée requise pour atteindre le seuil diagnostic est brève, donc facile à franchir. D’après Marc-Antoine Crocq, cette catégorie intermédiaire sera surtout utile dans le cadre des soins primaires de médecine générale. Vers une nouvelle classification des psychotropes : les antidépresseurs, thème de la Session scientifique associative des Associations AFPBN & FSPT, abordé par le Pr Michel Hamon (Paris) et le Pr Julien Daniel Guelfi (Paris). Aujourd’hui, la dépression est une entité clinique, définie par des symptômes. En effet les cliniciens ne disposent pas de paramètres biologiques pouvant servir de marqueurs à cette pathologie. Selon Michel Hamon, pharmacologue, nous avançons d’un bon pas dans la connaissance des processus physiopathologiques de la dépression et dans l’identification des mécanismes mis en jeu par l’administration d’antidépresseurs. Mais parallèlement, l’établissement d’une classification universelle, qui serait valable aussi bien pour la clinique que pour la pharmacologie, devient de plus en plus difficile. Une autre difficulté provient du fait que les agents utilisés pour lutter contre la dépression, en plus d’agir sur leur cible principale, ont inévitablement un effet sur des facteurs moléculaires secondaires, non ciblés. Néanmoins, dit-il, il faut continuer à essayer de classer Pr Michel Hamon Post Scriptum LES ECHOS DU C P N L F. . . L E S E C H O S ces psychotropes de manière à obtenir une vision des plus rationnelles possibles des cibles et de leurs effets centraux. Julien Daniel Guelfi, psychiatre clinicien, a commencé sa présentation en remarquant que, depuis le début de sa carrière, les voix s’élèvent contre une classification des psychotropes dite dépassée, qui doit devenir transnosographique. Cependant, rien ne change. Dans sa pratique, remarque-t-il, qu’il admet être très conservatrice, il se sert toujours et encore des classifications conventionelles établies. Le professeur s’est ensuite appuyé sur un ouvrage publié récemment par Bruno Millet, Jean-Marie Vannelle et Joseph Benyaya "Prescrire les psychotropes", pour illustrer son argument : le plan de l’ouvrage, pourtant récent, reste classique : les médicaments sont classés selon leurs mécanismes d’action présumés, les troubles selon les nosographies habituellement proposées. Selon Julien Daniel Guelfi, nous n’avançons en aucun cas vers une nouvelle classification des psychotropes, malgré le martellement entretenu depuis des décennies. La présentation du Dr Alexandre Meary (Créteil) a porté sur les "Nouvelles approches phénotypiques en santé mentale : implications cliniques" Au cours de cette intervention, Alexandre Meary a discuté de la problématique du diagnostic basé sur les signes cliniques. Les diagnostics portés aujourd’hui ne possèdent pas de stabilité dans le temps. Des études réalisées au sein de populations de patients psychotiques le suggèrent : si la plupart des patients diagnostiqués comme schizophrènes le sont toujours au bout de 10 ans, il y existe des évolutions. Certains ne le sont plus à un moment donné, et le redeviennent ensuite. Ainsi, la question se pose : soit les critères diagnostiques sont non-valides, soit c’est l’évaluation qui n’est pas valide. Pour l’instant, il n’existe pas de critères prédictifs cliniques de la réponse au traitement qui permettraient d’orienter les décisions. Ce qu’il manque aujourd’hui en psychiatrie, a ajouté le Dr Meary, ce sont des marqueurs de validité externe. Trois approches ont été mises en place pour tenter d’identifier des biomarqueurs qui permettraient de classer les patients de manière plus objective, et éventuellement de prédire leur évolution. Une de ces approches concerne les phénotypes intermédiaires, qui permettraient de regrouper les patients en fonction de leur trouble cognitif et non de la caractérisation syndromique. Les marqueurs génétiques sont les marqueurs biologiques pour lesquels la recherche a le plus avancé. Cependant, le modèle qui apparaît étant celui de l’interaction de plusieurs centaines de gènes dans une pathologie, il Post Scriptum DU C P N L F. . . Dr Alexandre Meary devient difficile de voir en cela une aide au diagnostic. Enfin, la neuro-imagerie, que ce soit dans le domaine du diagnostic ou dans celui de l’efficacité du traitement, présente des pistes séduisantes, notamment le développement d’outils statistiques qui permettent de comparer, au travers de l’imagerie anatomique en IRM, des individus malades ou non, bon ou mauvais répondeurs aux traitements. Les internes s’interrogent : "Obsession ou automatisme mental ?" C'est le sujet traité au titre de l’association des internes en psychiatrie de Paris (PEPS) par PierreLouis Couturier (Paris), Pauline Houssinot (Paris), Caroline Ponvert (Paris), Pierre-Louis Couturier a introduit cette session par la présentation d’un cas clinique : un patient âgé de 25 ans vivant chez ses parents, d’un bon niveau intellectuel - en 5e année d’études de gestion. Ce patient présente des troubles de la pensée, avec des pensées incontrôlables, sans contenue, et des "évaporation de la pensée", selon les propres termes du patient. Celui-ci lutte de manière anxieuse et anticipatoire contre ces pensées mais arrive à se calmer en se concentrant. Ses troubles s’accompagnent de maux de tête, au ventre, dans les membres, et le patient subit des hallucinations autoscopiques, cénesthésiques et auditives. Suite à deux tentatives de suicide malgré l’administration de psychotropes, ce patient est adressé à l’équipe pour une mise sous leponex. Les internes se posent alors la question de savoir de quel ordre sont les parasitages de la pensée de ce patient – s’agit-il d’obsession, d’automatisme de la pensée, de TOC, de schizophrénie ? 5 LES ECHOS DU C P N L F. . . L E S E C H O S DU C P N L F. . . Pierre-Louis Couturier (Paris), Pauline Houssinot (Paris), Caroline Ponvert (Paris), Après un rappel de la définition de l’automatisme mental par Pierre-Louis Couturier, et des obsessions par Pauline Houssinot, celle-ci a présenté la problématique complexe du patient, qui se situe à la limite entre deux catégories de pathologies. Enfin, Caroline Ponvert a présenté un troisième trouble existant à la frontière de ces deux catégories : le trouble schizo-obsessif, décrit depuis une dizaine d’années. L’interne conclut que la considération du patient comme une accumulation de symptômes gène son équipe. Pourrait-on l’envisager autrement ? Ces internes préfèrent s’interroger sur les raisons qui mènent au fait que tant de jeunes patients dits "à risques de psychose" développent un TOC avant l’apparition des symptômes psychotiques. Le TOC pourrait dans ce cas être envisagé comme une défense contre la psychose plus que comme une comorbidité. Le Dr Stéphane Mouchabac (Paris) et le Dr Didier Papeta (Brest) ont animé une conférence débat en partenariat avec les laboratoires Bristol-Myers Squibb et Osuka Pharmaceuticals France : Prise en Charge thérapeutique de la bipolarité : Vers une stratégie gagnante ? 6 Didier Papeta a débuté cette séance en abordant la problématique compliquée de la relation entre les recommandations des avis d’experts et la pratique quotidienne. En partant du postulat de la médecine fondée sur les preuves, ce sont aujourd’hui les résultats d’efficacité d’un médicament dans un essai clinique standardisé qui constituent la base des stratégies cliniques médicamenteuses. Ces résultats donnent lieu à des recommandations formalisées pour la pratique. Cependant une des limites de ces recommandations tient à leur instabilité dans le temps – elles évoluent en fonction des découvertes et hypothèses nouvelles. A partir des années 80, le dogme de la monothérapie est entré en vigueur. L’avantage de cette approche réside en ce qu’elle permettait d’évaluer l’efficacité réelle de telle ou telle molécule dans une indication donnée. Cela permet aussi d’éviter les interactions médicamenteuses dans la pratique, et de diminuer les coûts de traitement. Cependant, les recommandations de prescription sontelles effectivement suivies dans la pratique quotidienne ? D’après le docteur Papeta, on en est loin : il existe un décalage entre les recommandations proposées et la pratique quotidienne. Post Scriptum LES ECHOS DU C P N L F. . . L E S E C H O S DU C P N L F. . . En réponse à cette intervention, le Dr Mouchabac a abordé une question plus en amont : que vise la polythérapie ? S’agit-il de réduire une accumulation de symptômes divers ou d’atteindre un état de normothimie pour le patient ? Le Dr Mouchabac s’est ensuite appuyé sur l’étymologie du terme "normo" pour rappeler que la normothimie ne correspond pas à "l’humeur de tout le monde", mais à "l’humeur du patient à l’équilibre". A partir de cela, est-il alors souhaitable d’appliquer des règles normatives prescrivant la monothérapie aux individus ? D’un autre coté, la polythérapie est-elle la solution pour atteindre une rémission ? Une fois de plus le Dr Mouchabac a renvoyé son audience à l’étymologie du terme : rémission signifie "renvoyer une peine ", non la normaliser. Or la balance bénéfice/risque des polythérapies est souvent lourde - la multiplication des médicaments augmente les risques d’interactions médicamenteuses et des effets secondaires handicapants pour le patient. La polythérapie permet certes une rémission symptomatique du patient. Le rend-elle fonctionnel pour autant ? Le cannabis submerge notre société, au point de devenir une pandémie. Le nombre de consommateurs est désormais tel que le phénomène semble devenir irréversible, poussant certains à plaider pour la dépénalisation de son usage, ou, plus clairement, pour sa légalisation. Les arguments en ce sens sont certes nombreux, maisouvent discutables. Surtout, si le commerce illégal de la drogue et l’échec relatif de la répression déstabilise les "quartiers", doit-on oublier ce que cette drogue a de dangereux, en particulier pour les très jeunes ? Pharmacologue impliqué de longue date dans la prévention des toxicomanies, le Pr Jean Costentin fait ici le point sur toutes les raisons qui plaident en faveur du maintien de l’interdiction de cette drogue pas si "douce" qu’on le croit encore trop souvent. En s’appuyant sur les informations neurobiologiques, cliniques et épidémiologiques les plus actualisées, trop souvent occultées. Le Pr Jean Costentin est membre de l’Académie nationale de médecine et de celle de pharmacie. Il préside le Centre national de prévention, d’études et de recherches en toxicomanie (CNPERT). Il a notamment publié Halte au cannabis ! et Les Médicaments du cerveau. Post Scriptum 7 Le CPNLF remercie ses partenaires 2011