Traumatisé grave de guerre

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Traumatisé grave de guerre :
retour d’expérience
Service
de Santé
des Armées
1
1
Objectifs pédagogiques
 Connaître les causes de blessures au combat
 Connaitre les gisements d’amélioration
 Savoir les éléments de la chaine de survie du
combattant blessé
 Comprendre les composantes du sauvetage au
combat
 Saisir l’esprit de la PEC médico-chirurgicale :
« Damage Control », sang total
 Comprendre les contraintes associées aux
MEDEVAC
2
Plan
1. Eléments de compréhension
– Doctrine du SSA
– Données épidémiologiques
– Gisements de progrès
2. Sauvetage au combat
3. MEDEVAC tactique
4. Prise en charge au rôle 3
– Aspects organisationnels
– Aspects pratiques
5. MEDEVAC stratégique
3
4
EVASAN et triage:
un savoir faire historique …
Chaîne de survie du blessé :
une doctrine, 3 piliers
Medevac
tactique
Relève
PS
GMC
Médicalisation
de l’avant
ACA
ROLE 1
HMC
Traitement intrathéâtre UR
ROLE 2
Chirurgie et
réanimation
à l’avant
ROLE 3
MEDEVAC
stratégique
STANAG 2228 Allied Joint Medical Support Doctrine AJP -4.10 (A) du 3/3/2006
HIA
Traitement définitif
ROLE 4
6
Afghanistan
La règle des 3/4
Champion HR, J Trauma 2003
Peake JB, NEJM 2005
Eastridge BJ, J Trauma 2012
7
IED
8
Adaptation de la
stratégie militaire
Hard Power :
suprématie du feu
Soft Power :
gagner la bataille
des cœurs et des
esprits
9
En pratique …
10
L’épidémiologie
des blessures de guerre
des conflits actuels
11
Lésions projectilaires
• Les plus fréquentes
• Traumatismes
pénétrants multiples
• Pronostic vital :
– hémorragie
– pneumothorax
suffoquant
– plaie crânio-cérébrale
Hirshberg A. J. Trauma 1999
Peleg K. NEJM 2005
12
De quoi meurt-on à la guerre?
13
Pourcentage des décès
totaux
Enjeu médical en OPEX
45
40
35
30
25
20
15
10
5
0
Bellamy RF. Combat Trauma Overview.
Textbook of Military Medicine.
Eastridge et al. Death on the battlefield (2001-2011):
Implications for the future of combat, J Trauma 2012
Médecine d’urgence préhospitalière
Afflux
Chaine de survie : gisement de progrès
Lutter contre la spirale des défaillances :
coagulopathie
Hypothermie
Acidose
Hémodilution
Consommation de facteurs
Hypocalcémie
Hémostase la plus précoce possible
15
Chaine de survie
Actualisation de la doctrine
de médicalisation de l’avant
• Hemorragies
– Pansement hemostatiques
– Garrot
– Remplissage vasculaire
• Pneumothorax suffocants
17
« Hopital » : organisation,
hierarchisation
18
1. Eléments de compréhension
2. Sauvetage au combat
3. MEDEVAC tactique
4. Prise en charge au rôle 3
Aspects organisationnels
Aspects pratiques
5. MEDEVAC stratégique
19
Le Blessé
• FOB de Tagab, vallée de Kapisa
• Au passage d’une patrouille, un soldat
victime d’un IED
• Polyblessé :
– Membres inférieurs polycriblés,
– Plaie pénétrante de l’abdomen
20
Sauvetage au Combat niveau 1
Pansement
Hémostatique
Garrot
Tactique
21
Sauvetage au combat niveau 2
•
•
•
•
Auxiliaires sanitaires
« Golden Hour »
A l’abri du feu
Gestes techniques :
– Contrôle des garrots et des
compressions
– Pose VVP, KT intra osseux
– Remplissage vasculaire
« petit volume »
– Exsufflation PNO
– Analgésie
22
Sauvetage au combat niveau 3
• Médecin à l’avant =
spécificité française
• Actes de haute
technicité :
–
–
–
–
Contrôle des VAS
Drainage thoracique
Vasopresseur
Organisation, Triage
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Soins au combat
Garrot « tactique »
Délai de pose : < 15 min dans 88% des cas
Temps moyen d’ischémie : 83 min
Réévaluation +++
24
9-lines
Un blessé prioritaire
En position allongée
Militaire français
Explosion, Polycriblage
Lésion hémorragique =
coagulopathie
Choc hémorragique ?
25
Délais d’évacuation
26
Contraintes des MEDEVAC
27
Pas d’hypothermie
Jurkovich, J Trauma 1987
Karinos, Injury 2010
28
Ni d’hyperthermie
< 36 °C
> 38 °C
Normothermie
Patients civils
9%
2%
89 %
Patients militaires
6%
7%
87 %
N=8000
Wade CE Int J Emerg
2011
29
Prévention, monitorage
En pratique …
30
31
Objectifs de la prise en charge
• Poursuivre le contrôle des hémorragies
– Par des techniques chirurgicales
– En s’aidant des moyens médicaux
• Faire survivre
• Préparer la MEDEVAC stratégique
32
Un accueil des patients
“déchocage”
< 30 minutes
33
Produits sanguins en OPEX
Martinaud C. J Trauma 2011
34
1 CGR = 1PFC
Borgman, J Trauma 2007
35
PCSD
•
•
•
•
Plasma cryodéséché
Se substitue au plasma congelé
Ratio transfusionnel 1/1
Traçabilité spécifique
Martinaud C. J Trauma 2011
36
Sang total : indications
individuelles et collectives
95
%
82
%
100 patients
254 patients
Spinella PC. J Trauma 2009
Indications de la collecte
Processus lent (45 minutes) : anticipation
La collecte ne doit réellement débuter
qu’après l’évaluation initiale du patient
38
Acide tranexamique
+ de 20
000
patients
474
centres
40 pays
Shakur H, et al. Effects of tranexamic acid on death, vascular occlusive events, and blood transfusion in trauma
patients with significant haemorrhage (CRASH-2): a randomised, placebo-controlled trial. Lancet 2010;376:23-3239
H+21/2 : fin du bilan lésionnel
• Hémodynamique stable Noradrénaline 3mg/h
• A été transfusé : sang total arrive …
– 4 CGR
– 4 PLYO
•
•
•
•
Température 34°C
TP : 45 %
Hémopneumo-péritoine sur FAST et TDM
Fracas ouvert du pied droit
40
Indications DC
•
•
•
•
•
Coagulopathie clinique ou biologique
Hypothermie < 35°c
Acidose pH < 7,2
État de choc non contrôlé
Transfusion > 10 CGR, remplissage > 10L ou
saignement > 4L
• Plaie veineuse inaccessible au traitement
chirurgical
• Lésions multiples et vitales
• Chirurgie complexe ou de longue durée
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Chirurgie digestive de
« Damage control »
• Laparotomie écourtée
• Perforation digestive
avec plaie mésentérique
• Hémostase
• Résection, dérivation
• VAC™
42
Chirurgie orthopédique de
« Damage control »
• < 1heure
• Geste de sauvetage
• À compléter en métropole
43
Hospitalisation en réanimation
DECLENCHEMENT MEDEVAC
44
H+12 départ MEDEVAC
Villacoublay - Kaïa
•
•
•
•
Patient sédaté, curarisé
Sonde IOT, ventilation mécanique
VVC Désilet KTA
Sonde urinaire, sonde gastrique
• Hb 9g/dL, TP 60%, plaquettes 120000/ mm3
• FC 90bpm, PA 105/ 60 (75) mmHg
• Noradrénaline 0,75 mg/h
45
46
MEDEVAC stratégique
individuelle : alerte à 3 H
47
MEDEVAC stratégique
collective : alerte à 12 h
ECPAD
Modules “blessé lourd”
48
MEDEVAC stratégique
collective
ECPAD
Deux patients perfusés, sous oxygène
Module Blessés légers
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Les contraintes
• Liées à l’altitude
• Liées à l’aéronef
• Liées au vol
50
Contraintes liées à l’altitude :
notion d’altitude cabine
Altitude
du vol
Altitude
cabine
Pression
En pratique : entre 3500 et 1500 m …
51
Dysbarisme
Impact patient
PNO non drainé
iléus
cavités gazeuses
Impact matériels
Respirateurs / Vt
Ballonnets sonde d’IOT
Contention gonflable : attelles, matelas coquille
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Ex : Volume courant
Consigne FR : 12, Vt 450, FiO2: 50%
Consigne
± 10% Consigne
± 20 % Consigne
585
Volume courant (ml)
540
495
450
405
360
315
270
0
FL0
FL80
FL120
FL0
FL80
FL120
FL0
FL80
FL120
Altitude (pieds)
LTV 1200
(Viasys healthcare)
TM
Elisée 350
(ResMed)
Tourtier et al. J Trauma 2011; SFAR 2012
Médumat Transport
(Weinmann)
Contraintes liées à l’altitude:
Hypoxie
Loi de Dalton : Patm =  Ppart
Altitude
Pression
Pression
Pression
(mètre) barométrique partielle en O2 artérielle en O2
(mmHg)
(mmHg)
(mmHg)
0
760
149
95
1500
634
123
73
2500
560
107
61
54
Contraintes liées à l’altitude :
Thermo- hygrométrie
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Contraintes liées à l’aéronef
• exiguïté de la cabine
• accès au blessé
• moyens limités en électricité
• apport en O2
• faible luminosité
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Contraintes liées au vol
• Longue durée : anticiper
• Accélérations et décélérations
– Décollage et atterrissage
– Conséquences : hémodynamiques
• Bruits / Vibrations
– Auscultation
– Monitorage artéfacté, douleur
• Electromagnétique
• Isolement : matériel, personnel …
57
En pratique …
5600 km
9h
58
Les dogmes
• Au cours d’une MEDEVAC stratégique, tout
ou presque se joue avant le décollage.
• Communication, Anticipation, dotation,
installation, médicalisation, surveillance
• « Le blessé dans le bon avion avec la
bonne équipe et vers le bon hôpital »
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Dans l’avion
« en route care »
60
À l’arrivée
61
62
Est-ce que ça marche ?
Niveau de preuve faible …
• DC pour les traumatismes abdominaux
• Résultat :
– “A total of 2551 studies were identified”
– “A total of 2551 studies were excluded”
63
DC hospitalier :
Est-ce
que ça marche ?
Evolution de la mortalité dans les études "avant-après" DCR
80%
70%
% de décès à 30 jours
60%
Zaydfudim 2010 (n=75)
50%
Cotton 2009 (n=266)
Dente 2009 (n=157)
40%
Riskin 2009 (n=77)
Gunter 2008 (n=259)
30%
Duchesne 2011 (n=118)
Duchesne 2010 (n=298)
20%
10%
0%
Avant DCR
Après DCR
Blessé de guerre :
Est-ce que ça marche?
• Hémorragie de membre
• Avant garrot tactique: 23,3 morts /an
• Après garrot tactique: 3,5 morts /an
Eastridge BJ, J Trauma 2012
Gawande A, NEJM 2004
Conclusion :
Chaîne de survie du combattant
EVASAN
66
Conclusion :
Chaîne de survie du combattant
DC resuscitation
Chirurgie
de DC
Préhosp
DC
ground
zero
Hôpital
67
Avenir …
•
•
•
•
•
•
Registre / RETEX
Démarche qualité
Numérisation de l’espace de bataille
Evolutions de la chaine de survie
Questionnement éthique
PTSD
68
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