RSCA nov 12- mai 13, stage de gériatrie à St Antoine. Marie

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RSCA nov 12- mai 13, stage de gériatrie à St Antoine.
Marie-Claude Lempereur de Guerny, interne en 3ème semestre.
Cas de madame G. 88 ans, hospitalisée pour chute avec station au sol prolongée et paralysie faciale
centrale.
ATCD :
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Cardiopathie ischémique avec pose de stents en 1994, 2007, 2008 suivie à la Pitié Salpétrière
et syndrome coronarien aigu avec élévation du segment ST en 2011.
HTA, dyslipidémie
Tuberculose pleurale et tubaire à l’âge de 30 ans, stérilité secondaire
Chondrocalcinose articulaire du genou droit
Ostéoporose fracturaire avec tassement vertébral en 2006
Infections urinaires à répétition
Chirurgie d’un cancer colique il y a 4 ans sans traitement adjuvant
Cholécystectomie
Traitement habituel :
- Bisoprolol 1,25mg : 1 cp le matin
- Plavix 75mg : 1cp le matin
- Inexium 20mg : 1 cp le soir
- Lasilix 20mg : 1 cp le matin
Mode de vie :
Patiente veuve, sans enfant. Vit seule à domicile au 2ème étage avec ascenseur. Autonome pour les
actes de la vie quotidienne.
Aides et entourage : aide ménagère le jeudi et le samedi. Marche avec une canne. Sort seule faire ses
courses. Un neveu qui vit en province.
HDM :
Patiente amenée aux urgences de Saint Antoine le 21 novembre 2012 pour chute à domicile avec
station au sol prolongée et paralysie faciale gauche centrale. Les circonstances de la chute sont
difficiles à préciser.
Les constantes hémodynamiques sont bonnes.
Cliniquement, il existe une paralysie faciale centrale gauche. Le reste de l’examen neurologique est
normal.
Le scanner cérébral réalisé retrouve un accident vasculaire cérébral ischémique sylvien profond droit.
ECG : rythme régulier sinusal. Bloc de branche droit complet. Ondes T négatives en V2, V3 et DI, aVL.
Le traitement consiste en l’administration d’aspirine 250mg en plus du traitement habituel et
associée à une surveillance rapprochée des risques d’ACSOS (agressions cérébrales secondaires
d’origine ischémique).
La patiente est transférée en unité de gériatrie aigue le 23/11 pour suite de la prise en charge.
A l’arrivée dans le service :
TA= 124/65mmHg
FC= 80 bpm
SaO2= 96% en AA
température= 37°c
Poids= 60 kg
taille= 1.52m
BMI= 25.9
Cliniquement :
Examen neurologique : Patiente consciente et orientée. Pas de paralysie faciale constatée. Pas
d’anomalie des paires crâniennes. Pas d’aphasie. Pas de trouble de la déglutition. Pas de trouble
visuel. Pas de déficit sensitivo moteur des membres. Pas de rigidité pyramidale ni extrapyramidale.
Pas de syndrome cérébelleux. Réflexes ostéo tendineux bilatéraux et symétriques non vifs. Pas de
Babynski.
L’auscultation cardio vasculaire est sans particularité.
Abdomen souple, dépressible, indolore. Bruits hydro aériques perçus. Pas de globe.
Examen du membre inférieur droit : genou droit oedématié, chaud et douloureux. Impotence
fonctionnelle totale du fait de la douleur.
Au total :
1. Sur le plan neurologique :
La patiente présente un AVC ischémique sylvien profond droit ayant entrainé une chute avec station
au sol prolongée le 21/01. A 48 heures de l’épisode, on note une régression de la symptomatologie
neurologique.
Le bilan réalisé comprend une échographie cardiaque ainsi qu’une IRM cérébrale qui sera réalisée en
externe.
Un MMSE est réalisé chez cette patiente se plaignant de troubles mnésiques récents : MMSE=21/28
avec altération sur le calcul et le rappel.
2. Sur le plan rhumatologique :
La patiente présente une poussée de chondrocalcinose articulaire du genou droit motivant
l’introduction d’un traitement par Colchicine associé à des antalgiques usuels. Ce traitement permet
un retour rapide à une mobilité complète du genou.
Par ailleurs, la patiente ne présente pas de syndrome post chute, ce qui permet une récupération de
la marche avec aide partielle par une canne.
3. Sur le plan général :
- La patiente présente une dénutrition modérée avec albumine= 28 (N>30) transthyrétine=
90 (N>200)
Nous introduisons un régime hyper calorique, hyperprotidique avec des compléments alimentaires.
-
Concernant l’autonomie de cette patiente, celle-ci nécessite une aide partielle à la toilette,
est autonome pour l’habillage, la prise des repas, ne présente pas d’incontinence et marche
avec une canne.
Nous proposons un retour à domicile avec introduction d’une aide humaine pour la toilette et aide
financière par l’APA.
Nous prévoyons un RDV à distance avec le gériatre afin d’organiser la prise en charge d’une
éventuelle démence débutante, le MMSE étant à contrôler à distance de l’AVC ; et de réévaluer la
situation sociale de la patiente.
Voici mes axes de recherches :
 Rappel sur les différents types de démence, rôles du médecin généraliste dans le dépistage
et la prise en charge initiale de la maladie d’Alzheimer
 Quand et comment organiser les aides à domicile en ville ? (aides financières, humaines,
techniques)
Axe numéro 1 : Rappel sur les principaux types de démence, rôles du médecin généraliste dans le
dépistage et la prise en charge initiale de la maladie d’Alzheimer.
L’espérance de vie augmente de plus en plus chaque année, ainsi, 7,3% de la population a plus de
75 ans, ils seront 10% en 2020 dont 3% auront plus de 85 ans.
En ce qui concerne la prévalence de la maladie d’Alzheimer qui est la démence la plus fréquente, celleci touche 1% des plus de 65 ans, 20% chez les plus de 85 ans et il y a une incidence de 100 000
nouveaux cas par an. Ces chiffres vont se majorer, en parallèle de l’espérance de vie qui augmente
chaque année.
Depuis la circulaire du 18 mars 2002, un travail est en cours afin d’améliorer les filières gériatriques.
Les 2 buts principaux étant : un diagnostic plus précoce des pathologies démentielles et une meilleure
qualité de la prise en charge médico-psycho-sociale des patients.
Il est constaté en effet que trop souvent, les pathologies démentielles sont dépistées trop tard par les
médecins généralistes ou quand les aidants sont épuisés.
Tout d’abord, je souhaiterais faire un rappel sur les principaux type de démences que l’on est
susceptible de rencontrer en pratique clinique au cabinet.
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La maladie d’Alzheimer qui concerne environ 2/3 des patients atteints de démence :
Selon les critères DSM-IV : existence d’un syndrome démentiel associant une atteinte de la
mémoire associée à une atteinte d’une ou plusieurs fonctions cognitives (langage, praxies,
gnosies, fonctions exécutives) avec un retentissement sur la vie quotidienne. Les troubles
doivent êtres présents depuis au moins 6 mois avec un déclin cognitif continue, et ceci vaut après
avoir éliminé les diagnostics différentiels.
Pour rappel :
 Concernant la mémoire, celle-ci comprend la mémoire épisodique, la mémoire de travail et
la mémoire sémantique.
La mémoire épisodique est le système qui reçoit et stocke les informations concernant des
épisodes ou évènements personnellement vécus dans un contexte spatial et temporel
particulier. Ex : souvenirs d’enfance…
La mémoire à court terme et la mémoire de travail correspond à un maintien temporaire
d’un nombre limité d’éléments (ou empan), et permet le traitement et la manipulation de
ces informations. Ex : code, numéro de téléphone…
La mémoire sémantique correspond à la mémoire des faits et des connaissances générales,
la récupération des informations est indépendante du contexte. Ex : localisation de villes
géographiques, connaissances d’histoire…
 Les aphasies sont des perturbations de la production et de la compréhension du langage.
Ex : manque du mot, paraphasie…
 Les apraxies sont une altération de la capacité à réaliser une activité motrice malgré des
fonctions motrices intactes.
Les apraxies gestuelles qui sont une perturbation de l’activité gestuelle. Ex : le salut militaire,
signe de croix…
Les apraxies visuo-constructives sont une altération de la capacité à assembler les éléments
dans les 2 ou 3 plans dans l’espace. Ex : perturbation de copie de figures simples ou de
structures en 3D comme un cube.
 Les agnosies sont une impossibilité à reconnaitre ou identifier des formes et des objets
malgré des fonctions sensorielles intactes. Ex : copie de dessins, appariements d’objets
identiques…
Chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer évoluée, il y a une prosopagnosie
(trouble de reconnaissance des visages).
 Une perturbation des fonctions exécutives sont une altération de la capacité à faire des
projets, organiser, ordonner dans le temps, avoir une pensée abstraite, réaliser et contrôler
des activités nouvelles ou complexes. Ex : utiliser le téléphone, critiquer une histoire
absurde…
 Par ailleurs, les patients présentent une anosognosie des troubles.
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La démence vasculaire :
D’après les critères NINDS-AIREN et du DSM-IV :
Il existe plusieurs formes de démence : soit la démence est survenue dans les 3 mois suivant
un AVC, soit l’évolution est fluctuante, dite en « marches d’escaliers ».
Elle associe un déclin mnésique à un ou plusieurs autres domaines cognitifs touchés. Il s’agit
le plus souvent d’une atteinte des fonctions exécutives et attentionnelles avec une
bradypsychie.
Ces troubles entrainent une perturbation de la vie professionnelle, sociale voire de la vie
quotidienne et représentent un déclin significatif par rapport au fonctionnement antérieur.
Par ailleurs, les arguments cliniques et paracliniques en faveur sont des signes focaux à
l’examen neurologique et une preuve d’atteinte vasculaire à l’imagerie cérébrale.
Des signes cliniques facultatifs également en faveur sont des troubles de la marche précoces,
une instabilité avec des chutes spontanées, un trouble du contrôle mictionnel, une paralysie
pseudo bulbaire, une incontinence mictionnelle, une modification de la personnalité et de
l’humeur.
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La démence à corps de Lewy :
Les signes cardinaux sont une association d’au moins 2 signes parmi ceux-ci :
Des fluctuations cognitives avec variation de l’attention et de la vigilance, et/ou
La présence d’hallucinations visuelles récurrentes, bien détaillées et construites, et/ou
Des caractéristiques motrices spontanées d’un syndrome parkinsonien.
Par ailleurs, les patients présentent un déclin cognitif progressif dont la sévérité entraine un
retentissement sur l’autonomie et les relations sociales et professionnelles, une altération
mnésique qui survient plutôt lors de l’évolution et n’est pas toujours au premier plan, des
déficits observés aux tests d’attention et des fonctions exécutives avec atteinte des capacités
visuo spatiales.
Par ailleurs, au moins une de ces manifestations est en faveur : troubles du sommeil
paradoxal et/ou hypersensibilité aux neuroleptiques.
Enfin, certains symptômes peuvent être en faveur : chutes à répétitions et syncopes,
dysautonomie sévère (hypotension orthostatique, incontinence urinaire..), hallucination
autres que visuelles, idées délirantes systématisées, dépression.
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La dégénérescence lobaire fronto-temporale :
Il en existe 3 formes principales : la démence fronto temporale, l’aphasie primaire
progressive et la démence sémantique.
Les troubles du comportement sont au premier plan avec désinhibition, apathie, ils
prédominent sur les troubles cognitifs.
Dans l’aphasie primaire progressive, les troubles du langage avec un manque du mot ou une
anarthrie contrastent avec un maintien de l’autonomie. Les tests cognitifs sont perturbés du
fait de l’aphasie.
Quel est le rôle du médecin généraliste dans la prise en charge des patients atteints de
troubles cognitifs et en particulier quand adresser les patients à une consultation
mémoire ?
La HAS a sortie de nouvelles recommandations en 2011 quant à la prise en charge des
personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, en redéfinissant entre autres le rôle du
médecin généraliste.
Le médecin généraliste joue en effet un rôle pivot de l’organisation des soins centrés sur le
patient.
Quand et chez quels types de patients rechercher une maladie d’Alzheimer ?
Ce qui doit alerter est : une plainte exprimée par le patient en ce qui concerne la cognition
ou son état psychique ; une plainte exprimée par l’entourage sur l’apparition ou l’aggravation
de troubles cognitifs, ou un changement comportemental ; les motifs de consultation tels
que chute, syndrome confusionnels, AVC… ; à l’entrée ou en cours de séjour en structure
d’hébergement.
Les patients qui présentent des troubles cognitifs légers justifient un suivi régulier. Le
diagnostic précoce permet au patient d’être acteur de sa maladie et aux proches de mieux
accompagner le patient et d’être préparé au déclin prévisible du patient.
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L’évaluation initiale est réalisée par le médecin traitant :
Interrogatoire : si possible, avec un proche capable de donner des informations fiables
Sue le début et évolution des troubles.
Rechercher des antécédents et facteurs de risques cardio vasculaires, des antécédents
psychiatriques, traumatiques, des antécédents familiaux de maladie d’Alzheimer ou maladies
apparentées, les traitements, l’alcool ou les toxiques pouvant aggraver les troubles, un
syndrome confusionnel antérieur témoin d’une fragilité cérébrale.
Rechercher d’éventuels changements de comportements, un retentissement sur les actes de
la vie quotidienne.
Bien évaluer le mode de vie : statut marital, environnement familial et social, type d’habitat,
aides à domicile…
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L’examen clinique doit être complet à la recherche notamment des déficits sensoriels et
moteurs pouvant interférer avec les passations de tests neuropsychologiques.
Un examen neurologique anormal doit faire évoquer un diagnostic différentiel de la maladie
d’Alzheimer.
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Examens paracliniques en cas de troubles cognitifs avérés : TSH, NFS, CRP, ionogramme
sanguin, créatininémie et calcul de la clairance de la créatinine, calcémie, glycémie,
albuminémie.
De plus : vitamine B12, folates, bilan hépatique, sérologie syphilitique, VIH ou maladie de
Lyme en fonction du contexte clinique.
Une imagerie cérébrale est recommandée pour tout trouble cognitif avéré de découverte
récente afin de rechercher une cause cérébro-vasculaire, un processus intra crânien, une
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-
hydrocéphalie à pression normale. Il faut prescrire une IRM cérébrale avec séquences T1, T2,
T2 étoile, FLAIR et des coupes coronales passant par les hippocampes.
Le médecin généraliste fera des tests de dépistage chez ces sujets.
 A l’issue de cette consultation, si les tests de dépistages sont normaux, il convient de
reprogrammer une consultation 6 mois à 1 an plus tard.
 Si des troubles cognitifs sont avérés, il convient d’adresser le patient à un spécialiste et si
nécessaire de prendre des mesures d’aides à domicile.
Quels tests sont utilisables en pratique clinique ?
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Le Mini Mental State Examination établie par le GRECO est un outil de dépistage qui est une
mesure globale sur les déficits cognitifs.
Sur 30 points, il étudie l’orientation spatio-temporelle, la mémoire, l’attention et le calcul, le
langage et les praxies.
Il est intéressant pour le dépistage et le suivi des patients.
Un MMSE est anormal si le résultat est inférieur à 26/30.
Un score bas peut signifier une dépression, une affection organique cérébrale, une anxiété,
un faible niveau culturel.
Il a une faible sensibilité en cas de troubles cognitifs légers et n’explore pas toutes les
sphères de la cognition.
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Le Codex (cognitive disorder examination) permet d’évaluer en moins de 3 minutes les
fonctions cognitives des sujets âgés. Se=92%, Sp=85%.
Il fait intervenir la mémoire, les fonctions exécutives, l’attention et les praxies visuoconstructives.
Tout d’abord, s’assurer que le patient entend et comprend les consignes, qu’il est capable de
dessiner et qu’il n’a pas d’incapacité visuelle majeure.
Première étape : Rappel différé de 3 mots. On demande au patient de mémoriser 3 mots
qu’il prononce oralement de façon distincte (clé, ballon, citron).
On réalise le test de l’horloge puis, on lui redemande les 3 mots. Le test est anormal si moins
des 3 mots not retrouvés.
Si les 2 taches sont normales, le test est fini et considéré comme normal.
Si les 2 taches sont anormales, le test est fini et considéré comme anormal.
Si une des taches est anormale, le test continue par 5 questions d’orientation temporo
spatiale : quel et le nom de la rue où nous sommes ? / Le nom de la ville où nous sommes ?/
le département ?/ la région ?/ l’étage ?
Le test est anormal si 3 réponses ou moins sont bonnes.
Un test CODEX anormal est une indication à adresser le patient pour un bilan mémoire.
Toutefois, selon ma chef de service qui fait des consultations mémoires, ce test n’est pas le
plus discriminant en pratique. Elle conseille plutôt de faire un test des 5 mots de Dubois qui
lui oriente vers un type particulier de démence.
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Le test des 5 mots de Dubois vise à rechercher des troubles de la mémoire épisodique. Celleci comporte 3 étapes : l’encodage, le stockage et la récupération de l’information.
Le test se fait en plusieurs étapes : une phase d’apprentissage de 5 mots de sémantiques
différentes, avec aide visuelle ; puis une phase de rappel immédiat et une phase de rappel
différée à 5 minutes environ. Lors des deux dernières phases, l’examinateur propose au
patient une aide avec des indices, les mêmes que ceux utilisés lors de la phase de l’encodage,
si le patient a du mal à se remémorer un ou plusieurs mots. Il note également les intrusions.
Ainsi, un score <5 lors du rappel libre immédiat évoque un encodage perturbé. Il peut
correspondre à un état dépressif ou anxieux, des troubles du sommeil, un syndrome
confusionnel, la prise de certains médicaments…
Un score<5 lors du rappel libre différé indique soit un trouble du stockage rencontré lors des
atteintes des formations hippocampiques comme dans la maladie d’Alzheimer ; soit des
troubles de la récupération que l’on voit lors d’états dépressifs, de démence fronto
temporale, de démences sous corticales…
Lorsque le patient retrouve les mots grâce à l’indiçage, ceci permet d’écarter à priori une
maladie d’Alzheimer.
En revanche, si le patient ne retrouve pas les mots avec les indices et/ou s’il y a des
intrusions (nouveaux mots), ceci est fortement évocateur d’une maladie d’Alzheimer.
Attention toutefois, ce test ne permet pas à lui seul de porter un diagnostic étiologique, il a
génère une hypothèse topique.
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Le Memory Impairment Screening test permet une évaluation rapide des capacités
d’encodage :
Monter au patient une planche avec écrit 4 mots : poireau, platane, merlan, dahlia.
Plusieurs étapes : apprentissage avec indiçage de la catégorie / vérification de l’encodage par
rappel immédiat / tache interférente / rappel libre différé/ rappel indicé.
Cotation : rappel différé sans erreur : 2 points par mots
Rappel différé nécessitant indiçage : 1 point par mot
Rappel indicé échoué : 0 point
Test normal si : rappel différé supérieur ou égal à 6/8 et rappel immédiat sans erreur.
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Le test de l’horloge consiste à demander au patient de placer correctement les 12 chiffres
d’une horloge puis de dessiner les aiguilles d’une heure donnée.
Ceci permet de rechercher des troubles des fonctions exécutives (stratégie et planification),
des troubles visuo spatiaux, des troubles des connaissances sémantiques (représentation
symbolique de l’heure), des troubles du langage (altération du code numérique).
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La BREF (Batterie Rapide d’Efficience Frontale) qui permet de dépister la démence frontale.
Elle consiste en une succession d’étapes: les similitudes, la fluence littérale, la recherche d’un
comportement de préhension et d’imitation, la séquence moteice de Luria, l’épreuve des
consignes conflictuelles, le Go-no go.
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La mini-GDS (geriatric depression scale) comporte 4 questions :
Vous sentez vous découragé et triste ?/ Avez-vous le sentiment que votre vie est vide ?/ Etes
vous heureux la plupart du temps ?/ Avez-vous l’impression que votre situation est
désespérée ?
Un score supérieur ou égal à 1 est une forte probabilité de dépression.
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L’IADL permet d’évaluer les activités complexes :
Il faut voir avec l’entourage si le sujet est capable de prendre seul et de façon correcte (dose
et horaire) ses médicaments/ se déplacer de façon totalement autonome par les transports
en commun, le taxi, la voiture / s’il assure seul la gestion administrative et financière en
comparaison avec les activités antérieures / s’il peut utiliser seul le téléphone après avoir
recherché le numéro dans un agenda ou un carnet d’adresse.
Une IADL est normale si le sujet peut effectuer toutes les tâches seul.
A qui adresser les patients présentant des troubles cognitifs avérés ?
Les patients présentant une évaluation des fonctions cognitives perturbée peuvent être
adressés en consultation mémoire avec une lettre du médecin généraliste afin d’établir un
diagnostic étiologique par des tests neuro psychologiques plus complets, ce qui peut aboutir
à la mise en route d’un traitement spécifique qui sera prescrit par le médecin spécialiste
(neurologue, gériatre, psychiatre). La lettre établie par le médecin généraliste comporte les
antécédents du patient, son traitement habituel, et les raisons pour lesquelles le médecin
adresse le patient en consultation.
Le site du CMRR (centre mémoire de ressources et de recherche) indique les lieux de
consultation mémoires en Ile de France, et les réseaux Alzheimer.
http://www.cmrr.vermeil.org/
Les missions du CMRR sont : un lieu de recours pour les troubles de la mémoire de diagnostic
difficile ; un lieu de consultation mémoire pour le secteur géographique ; structurer un
dispositif régional en partenariat avec les consultations mémoires de proximité ; assurer
l’enseignement universitaire des médecins hospitaliers et généralistes ainsi que la formation
des soignants ; structurer la recherche sur la région ; créer un espace de rencontres éthiques.
Quels traitements existent ?
Concernant la prise en charge thérapeutique, la première prescription est laissée aux
spécialistes.
Pour la maladie d’Alzheimer, la prise en charge thérapeutique se fait en fonction des stades
du MMSE.
MMSE>20, stade léger : inhibiteur de la cholinestérase.
MMSE=10-20, stade modéré : inhibiteur de la cholinestérase ou antiglutamate
MMSE<10, stade sévère : antiglutamate
Avant la prescription de l’inhibiteur de la cholinestérase, il faut effectuer un ECG chez les
patients ayant des antécédents cardiaques, de bradycardie, ou sous traitements
bradycardisants.
Concernant la prescription des inhibiteurs de la cholinestérase : débuter par la posologie la
plus faible, puis revoir le patient à 1 mois en surveillant la tolérance avec possibilité de
majorer la dose jusqu’à la dose maximale.
Ex : Exelon en patch à 4.6g/jour avec possibilité de majorer à 9.5g/jour.
Il n’y a pas lieu de proposer une bi thérapie.
Le médecin généraliste pourra reconduire et adapter les doses de ces traitements.
Un mot sur les troubles cognitifs débutants
On distingue le vieillissement optimal quand les personnes ont des performances
intellectuelles identiques voire supérieures à celles des jeunes ; le vieillissement réussi
quand les personnes ont une bonne adaptation aux changements liés à l’âge et la démence
lorsque les performances sont déficitaires et entrainent une altération du fonctionnement
professionnel ou social.
Les personnes peuvent présenter de légers troubles cognitifs lorsque les performances
intellectuelles sont entre la normale et la pathologie.
Plusieurs échelles tentent d’identifier ces personnes afin d’établir le risque d’évolution vers
une démence.
Par exemple, le concept de MCI (mild cognitive impairment) défini en 1999 par Petersen et
al. décrit des personnes ayant une plainte mnésique avec conservation d’activités normales
de la vie quotidienne, un fonctionnement cognitif général normal, une mémoire anormale
pour l’âge mais pas de démence objectivée. En effet, pour parler de démence, il faut qu’il y
ait atteinte de 2 fonctions cognitives au moins. Les performances de la mémoire sont
estimées à 1.5 de l’écart type sous la moyenne des sujets appariés en fonction de l’âge et du
niveau socio culturel. Il existe un risque d’évoluer vers la maladie d’Alzheimer lorsqu‘ il s’agit
de MCI mnésiques. On parle également de MCI praxique lorsque seules les praxies sont
touchées, etc
Il n’existe à l’heure actuelle aucun consensus sur les critères diagnostiques permettant de
prévoir si ces personnes vont évoluer ou non vers une démence.
De même, il n’a pas été démontré qu’il y a un intérêt à traiter ces patients.
Axe 2 : La mise en place d’aides sociales à domicile
Les services d’aides à domicile ont pour mission d’accomplir chez les personnes âgées un travail
matériel, social et moral contribuant à leur maintien à domicile. Ils comportent une aide au ménage,
mais aussi, les courses, le linge, les repas, et permettent également aux bénéficiaires d’assurer leur
indépendance et le maintien de leurs relations extérieures.
Ainsi l’aide aux repas peut se faire par la prise de repas en foyers restaurants avec des repas adaptés
aux besoins des sujets âgés. Il peut s’agir d’un système de portage des repas à domicile.
Un des moyens d’alerte pour les sujets âgés est la téléassistance qui fonctionne 24h/24, il s’agit d’un
dispositif d’appel et de transmissions des appels par le réseau téléphonique à des centres de
réception chargés d’assurer les interventions appropriées.
L’aide ménagère est habilitée à assurer différentes tâches telles que l’entretien du logement, les
courses, la préparation des repas, l’aide à la toilette. Elle ne peut pas d’livrer de soins médicaux. Les
personnes peuvent la financer avec une aide par l’APA ou à partir des caisses de retraite.
Les SSIAD, services de soins infirmiers à domicile. Ils viennent en aide aux personnes âgées pour les
soins infirmiers (soins techniques ou soins de base et relationnels). Ils sont constitués au minimum
d’une infirmière coordinatrice et d’aides soignants. La mise en place de ces soins nécessite une
prescription médicale.
Les frais sont pris en charge à 100% par l’assurance Maladie.
Les coordonnées des SSIAD à paris sont accessibles à partir du lien suivant
http://www.paris.fr/pratique/handicap/sante-bien-etre-physique-mental-et-social/les-services-desoins-infirmiers-a-domicile/rub_9970_stand_102290_port_24883.
Ces soins peuvent sinon être effectués par des infirmiers libéraux, de même en ce qui concerne les
prise en charge par kinésithérapie à domicile.
Les SAAD, Services d’Aide et d’Accompagnement à Domicile permettent un soutien à domicile, une
préservation ou restauration de l’autonomie, un maintien et développement des activités sociales.
Les SPASSAD, Services Polyvalents d’Aides et de Soins à Domicile permettent un accompagnement et
des soins à domicile.
L’aide à l’amélioration de l’habitat, pour cela différents organismes peuvent être sollicités tels que
l’ANAH, agence nationale pour l’amélioration de l’habitat, les caisses de retraite et le conseil général
lors de l’attribution de l’APA.
Les CLIC, Centres Locaux d’Information et de Coordination Gérontologiques : il s’agit de guichets
d’accueil, de conseil, d’orientation des personnes âgées et de prise en charge des situations
complexes. Les objectifs de ces structures sont un service de proximité, un accès facilité aux droits et
une mise en réseau entre les professionnels (professions de santé, d’accompagnement à domicile et
de l’aménagement de l’habitat, acteurs locaux).
Les coordonnées et les activités des CLIC sont accessibles à partir de ce lien http://clicinfo.personnes-agees.gouv.fr et http://www.paris.fr/pratique/bien-vivre-a-domicile/services-deproximite/points-paris-emeraude/rub_8111_stand_10838_port_18696.
Les accueils de jours sont des structures où le personnel s’occupe des patients toute la journée
permettant un répit pour les proches.
Le financement des services d’aides sociales à domicile est financé en partie par l’APA, Allocation
Personnalisée d’Autonomie, créée en juillet 2011.
Elle est destinée aux personnes de plus de 60 ans et ayant une perte d’autonomie fonctionnelle. Son
montant dépend du niveau de dépendance. La dépendance est évaluée grâce à la grille AGGIR
(Autonomie Gérontologique Groupes Iso Ressources) avec des GIR allant de 1 (personnes grabataires
dépendante pour tous les actes de la vie quotidienne) à 6 (personnes conservant une autonomie
totale pour les actes de la vie courante). Seules les personnes dont le GIR est de 1 à 4 peuvent
bénéficier de l’APA.
Cette évaluation est faite par une équipe médico-sociale dont un des membres au moins se rend au
domicile des patients. Les sommes versées ne font pas l’objet d’un recouvrement sur succession.
En conclusion :
La prévalence des pathologies démentielles et en particulier la maladie d’Alzheimer concerne une
part de plus en plus importante de la population. Or, elles sont diagnostiquées bien souvent à un
stade trop avancé de la maladie ou lorsque les aidants sont épuisés.
La HAS a redéfini le rôle des médecins généralistes dans la prise en charge de la maladie d’Alzheimer
et notamment pour le dépistage et la prise en charge initiale, afin d’adresser le plus tôt possible ces
patients en consultation mémoire.
Par ailleurs, le plan Alzheimer 2008-2012 a permis de développer l’information et les structures
permettant d’apporter une aide médico-sociale aussi bien aux patients qu’à leurs familles. Ceci ayant
pour objectif entre autre, un maintien à domicile plus longtemps en assurant les aides nécessaires
pour que cela se fasse dans les conditions optimales pour le patient.
Bibliographie :
http://www.testcodex.org/Pages/Lecodexenpratique.aspx
Recommandations HAS 2011 : maladies d’alzheimer et maladies apparentées : diagnostic et prise en
charge.
Troubles cognitifs et démences : dépistage et evaluation, séminaire de capacité de gériatrie 2009
http://www.chups.jussieu.fr/polys/capacites/capagerontodocs/anneesocial/cantgreil2009.pdf
http://www.cmrr.vermeil.org/
http://www.ars.iledefrance.sante.fr/fileadmin/ILE-DE-FRANCE/ARS/2_OffreSoins_MS/2_assises_alzheimer/3_Contributions_des_intervenants/2_Table_ronde_La_recherche_en_
region/Texte_AnneSophieRigaud.pdf
Les troubles cognitifs du sujet âgé : revue critique. 2011http://mythe-alzheimer.over-blog.com/articlele-trouble-cognitif-leger-ou-mild-cognitive-impairment-mci-une-flagrante-myopie-intellec98665349.html
https://www-em--premium-com.frodonbiusante.parisdescartes.fr/article/661355/resultatrecherche/1
http://travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/services_dom.pdf
http://www.social-sante.gouv.fr/espaces,770/personnes-agees-autonomie,776/dossiers,758/aide-adomicile,886/les-soins-infirmiers-a-domicile,6222.html
http://www.plan-alzheimer.gouv.fr/-aider-les-aidants-.html
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