Test Septin 9

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Laboratoire Dr. Collard SC/SPRL synlab Belgique Février 2015
Dépistage du cancer colorectal (CCR)
En Belgique, chaque année, environ 7000 nouveaux
cas de CCR sont diagnostiqués et l’on enregistre
environ 3000 décès dus à ce cancer. Le CCR est rare
avant 50 ans. L’âge moyen de diagnostic est de 62 ans
chez les hommes et 72 ans chez les femmes (UCL RESO
2007). Son incidence est plus importante dans les pays
occidentaux.
Survival Rate
Survie à 5 ans
Avec screening
73%
Sans screening
46%
(2)
Years aer Diagnosis
5-Years Survival rate with CRC according to state of disease
Source: National Cancer Institute, PDQ, Treatment, Health Professionnals, http://www.meds.com/pdq/colon_pro.html
Survival rate for colorectal cancer by stage.
Source: National Cancer Institute, PDQ, Treatment, Health Professionals
www.meds.com/pdq/colon_pro.html
Les tumeurs du côlon résultent en général de la dégénérescence de polypes bénins qui évolueront vers un cancer dans les
5 à 10 ans. Relativement lent à se développer, le CCR peut être guéri s’il est diagnostiqué à temps.
Lorsqu’il est détecté à un stade précoce, le taux de survie à 5 ans est d’environ 90%.
Le dépistage, correctement suivi, améliore significativement le pronostic à 5 ans (73% de survie à 5 ans).
D’une manière générale, le taux d’acceptation des tests de dépistage du CCR est relativement bas.
Les problèmes évoqués sont l’inconfort lié à la préparation à la colonoscopie, ou parfois une réticence à prélever
un échantillon de selles.
Une étude allemande réalisée entre 2003 et 2008 a montré qu’aucun dépistage n’a été réalisé chez 62% des
femmes et 72% des hommes de 55 à 74 ans (Zentralinstitut für die kassenärztliche Versorgung).
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Laboratoire Dr. Collard SC/SPRL synlab Belgique Février 2015
Un programme de dépistage du cancer colorectal s’adresse aux hommes et aux femmes
de 50 à 74 ans de Wallonie et de la Région de Bruxelles-Capitale.
Il s’articule autour de 2 filières :
1. La filière Hemoccult (patients à risque moyen):
Recherche de sang occulte dans les selles pour les sujets à risque moyen âgés de 50 à 74 ans, suivi d’une coloscopie totale si le
test est positif. Ce test est conseillé tous les 2 ans.
Jusque la fin 2015, le test utilisé était le gaïac (gFOBT). Celui-ci détecte l’hème et n’est pas spécifique de l’hémoglobine humaine.
Pouréviter les faux positifs, un régime était conseillé les jours précédents la récolte de selles.
Aliments interdits : Viandes contenant du sang, brocoli, cantaloup, chou-fleur, navet, panais, radis, raifort, rutabaga, tomate, banane, citron, orange, pamplemousse,
ketchup, paprika + suppléments en fer + Vitamine C.
Depuis 2016, un test immunologique, spécifique de l’hémoglobine humaine est proposé (iFOBT).
Ce test permet d’abaisser le seuil de détection de l’Hb et donc un gain important de sensibilité, +70% pour les cancers, +107%
pour les adénomes à haut risque (OC-Sensor, HAS 2008).
Cet abaissement du seuil de détection s’accompagne d’une diminution de la spécificité (+129% de positifs, plus de CCR détectés,
mais aussi plus de faux positifs).
Cette amélioration du seuil de détection a permis de diminuer le nombre d’échantillons de selles (un plutôt que trois).
Certains pays conseillent un dépistage annuel chez les patients à risque moyen.
2. La filière coloscopie d’emblée (patients à risque élevé ou à risque très élevé):
Elle est proposée aux sujets à risque élevé (suspiscion clinique, antécédents personnels ou familiaux d’adénomes et de
cancers colorectaux, maladie inflammatoire chronique de l’intestin, à savoir rectocolite ulcéro-hémorragique et maladie de
Crohn) et aux sujets à risque très élevé (syndrome de Lynch, Polypose Adénomateuse Familiale). Chez les patients à risque
élevé, la coloscopie est conseillée tous les 5 ans. Chez les patients à risque très élevé, la stratégie de dépistage, plus stricte,
est fonction de la pathologie.
Patients à risque élevé de CCR (revue médicale suisse 2013):
•
Risque multiplié par 2 si CCR, parent 1ier degré plus de 60 ans
•
Risque multiplié par 4 si CCR, parent 1ier degré moins de 60 ans pu plusieurs cas familiaux
•
Une coloscopie est recommandée au minimum 10 ans avant l’âge du parent ayant présenté un CCR
•
Les cancers héréditaires du colon, tels que la polypose familiale et le syndrome de Lynch, doivent faire l’objet d’une
surveillance précoce et plus rapprochée
Inconvénients et risques de la colonoscopie : inconfort, perforation (+/-1/1000), hémorragie(+/-1/1000), mortalité
(<1/10000, mal documentée). HAS : décembre 2008.
Recherche de sang dans les selles (laboratoires de biologie clinique).
Depuis de nombreuses années les laboratoires belges utilisent le test immunologique
pour la recherche de sang dans les selles. Ce test est tarifé 20.72 Euros aux
organismes
assureurs,
aucun
ticket
modérateur
n’est
demandé
au
patient.
Le prix de revient, pour la collectivité, des dépistages organisés n’est pas documenté.
Autres techniques d’imagerie :
• Rectosigmoïdoscopie : permet l’exploration du colon gauche, sans préparation et sédation. Cette technique ne dépiste
pas les CCR (et les polypes) du colon droit.
• Coloscopie virtuelle : permet la reconstitution d’images de la paroi colique, en 2 ou 3 dimensions. Elle nécessite une
préparation identique à la colonoscopie et l’insufflation d’air pour distendre les parois du colon. La sensibilité de la
technique pour les polypes plans n’est pas documentée (revue médicale suisse 2011).
Le médecin généraliste est au centre du processus et oriente les sujets vers une filière spécifique en fonction du
niveau de risque.
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Test Septin 9
Dépistage du CCR à partir d’une prise de sang
La recherche d’ADN tumoral dans le plasma est en plein essor. De nombreux travaux de recherche sont en cours.
Le SEPTIN 9 de 2ième génération est le premier test suffisamment abouti pour être proposé en routine. Il a avantageusement
remplacé le test de 1ière génération, dont les performances étaient trop peu satisfaisantes.
D’autres recherches assez prometteuses sont encours. Elles concernent notamment le gène SDC2 pour le dépistage du cancer
gastrique.
Principe du test Septin 9.
Dans de nombreuses pathologies cancéreuses, la survenue d’un cancer est associée
à une modification de la méthylation de l’ADN.
Le développement d’un cancer nécessite l’inactivation de certains gènes
suppresseurs des tumeurs.
L’une des manières d’inactiver un gène suppresseur de tumeur est la méthylation du
promoteur de ce dernier.
Le test septin 9 repose sur un principe nouveau et utilise la détermination de la
méthylation d’un fragment de gène pour détecter la tumeur.
La détection du DNA tumoral nécessite des techniques hautement sensibles. Après
extraction du DNA, et conversion au bisulfite pour étudier la méthylation, une
amplification par RT-PCR est effectuée.
Il présente divers avantages :
• Nécessite une simple prise de sang, d’où une meilleure compliance des patients.
• Selon une étude publiée en 2014 dans le J. gastroenterology, hepatology (Jin et al.), le test SEPTIN9 est positif dans 66.7%
de CCR au stade I, 82.6% au stade II, 84.1% au stade III, 100% au stade IV. La sensibilité pour les adénomes avancés est de
27.4%. Ces résultats sont supérieurs au test immunologique pour les CCR, et similaires pour les adénomes avancés.
• Les performances du test de 2ième génération (Epi proColon de 2ième génération) que nous utilisons sont comparées aux
autres tests de dépistage du CCR (gaïac, test immunologique et test de 1ière génération) dans le tableau suivant :
Méthode
Spécificité
Sensitivité
Valeur
Prédictive
Négative
Valeur
Prédictive
Positive
99.3%
80.6%
99.9%
45.7%
90%
70%
99.7%
~5%
97.7%
37.1%
99.6%
10.1%
93.7%
69.2%
99.8%
7.5%
89.8%
84.6%
99.9%
5.6%
Tetzner et al. UEGW 2011,2 Allison et al. 1996 NEJM,
Park et al. 2010. (test immunologique) Am. J. Gastro
1
3+4
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Une étude, publiée en octobre 2015 (BMC cancer, Mai-Britt et al.) démontre qu’un âge avancé, ou la présence de certaines
co-morbidités comme le diabète, l’arthrite et l’artériosclérose affectent négativement les performances du test SEPTIN9.
La coloscopie est, et reste le gold standard.
Elle est recommandée chez les patients à risque élevé de plus de 50 ans.
Elle doit également être réalisée chaque fois que le test septin 9 est positif (valeur prédictive positive de 45.7%).
Le Test Septin 9 est indiqué pour la détection chez les sujets à risque moyen entre 50 à
74 ans. Il est conseillé 1 fois tous les ans ou tous les 2 ans (pas de consensus actuel).
Chez les patients à risque plus élevé, il peut être utile en cas de refus de la colonoscopie.
Des tests fécaux à ADN sont en cours de développement. Ils sont basés sur le principe
que des cellules mutées, provenant de lésions (pré)cancéreuses sont excrétées dans les
selles. Ces tests utilisent des arrays génétiques pour la détection de mutations telles que
TP53, K-ras, APC, BAT-26 et BRAF. Une étude récente (Ahlquist et al.) a montré une
sensibilité de 54% pour les adénomes avancés et de 85% pour les cancers. La combinaison
idéale de ces tests n’est pas encore établie. Leur coût est très élevé.
Prélèvement :
• 2 tubes de 8.5 ml de sang prélevé sur CPDA
• Délai entre ponction et réception au laboratoire :48H au maximum à une température entre
15 et 25°C.
• Pas d’autres conditions préanalytiques particulières, aucun régime alimentaire n’est conseillé,
le test peut être réalisé chez le patient non à jeun
Rédaction : Dr Edmond Renard
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