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DOSSIER DE PRESENTATION
" La prochaine révolution industrielle reposera sur une stratégie visant à réinscrire
l'économie dans le vivant, stratégie qui créera plus de richesses et de bien-être sans
accroître la consommation de ressources naturelles. Elle sera fondée sur une nouvelle
alliance avec la nature, parce que nous aurons compris qu'il y a plus d'opportunités que
de contraintes à comprendre le vivant pour nous en inspirer, et à en respecter les
règles pour mieux nous y épanouir. "
Table des matières
INSPIRE en une page ................................................................................................ 3
Qui sommes-nous? ................................................................................................... 4
Que proposons-nous?................................................................................................ 5
Le contexte.............................................................................................................. 6
Concepts Clés
Productivité des ressources naturelles ......................................................................... 8
Bio-mimétisme et économie circulaire.......................................................................... 9
Economie de fonctionnalité....................................................................................... 10
Restauration du capital naturel ................................................................................. 11
INSPIRE au quotidien .............................................................................................. 12
Biographie d’Emmanuel Delannoy ............................................................................. 13
2
INSPIRE en une page
Préparer la prochaine révolution industrielle sur la base d'une nouvelle
alliance avec le vivant
Nous vivons un contexte sans précédent, celui de l'inversion des raretés :
•
•
Les ressources naturelles, vivantes ou fossiles, sont de plus en plus rares et ne
peuvent répondre à l'augmentation de la demande,
Les savoirs et les compétences, l'information, la capacité de travail ont atteint des
niveaux sans précédents, mobilisables pour une nouvelle révolution industrielle.
Cette prochaine révolution industrielle reposera sur une stratégie permettant de dissocier
la création de richesses de la consommation de ressources naturelles. Elle sera fondée
sur une nouvelle alliance avec la nature, parce que nous aurons compris qu'il y a plus
d'opportunités que de contraintes à comprendre le vivant pour nous en inspirer, et à
en respecter les règles pour mieux nous y épanouir.
Les principes fondamentaux de cette révolution industrielle sont :
•
•
•
•
Un accroissement radical de la productivité des ressources naturelles,
Une économie circulaire, inspirée par la nature,
une économie privilégiant l'usage, le service et la fonctionnalité,
le réinvestissement dans le capital naturel pour restaurer la
fonctionnalité et le potentiel d'évolution des écosystèmes.
pleine
INSPIRE se donne pour mission de préparer cette prochaine révolution industrielle, et
d'accompagner les territoires, les entreprises et les individus, notamment en
travaillant sur le triptyque :
INSPIRE est accompagnée dans sa démarche par un conseil scientifique, qui valide les
orientations et participe à l'élaboration des programmes d'actions. Ce conseil scientifique
est notamment constitué de Dominique Bourg, Alan Fustec, Michel Trommetter, Walid
Malouf, Gauthier Chapelle, Véronique Garzino, Elise Rebut, Lionel Bony et Cyril Adoue.
Pour plus d’information, voir : www.inspire-institut.org
3
Qui sommes-nous?
INSPIRE Institut est une association loi 1901. Elle se donne pour mission d'accompagner
les entreprises et les territoires dans le déploiement d'une nouvelle stratégie qui créera
plus de richesses et de bien-être sans accroître la consommation de ressources
naturelles.
De nombreux pionniers travaillent avec succès à la mise en œuvre de cette stratégie, et
préparent ce qui sera la prochaine révolution industrielle. Nos activités de veille et de
diffusion des savoirs utiles visent à renforcer la compétitivité des entreprises et
l'attractivité des territoires, à créer de nouveaux emplois localisés à forte valeur ajoutée,
et à restaurer les services écologiques dont nos activités dépendent.
INSPIRE est porté par Emmanuel Delannoy, expert en développement durable spécialisé
sur les interactions entre le vivant et l'économie. Il est soutenu par de nombreuses
personnalités reconnues comme : Dominique Bourg, professeur à l'université de
Lausanne, membre du Comité de veille écologique de la Fondation Nicolas Hulot ; Hubert
Reeves, Astrophysicien, président de la Ligue ROC ; Bernard Chevassus-au-Louis,
Président du conseil Scientifique du CIRAD, ancien président du Museum National
d'Histoire Naturelle, Jacques Weber, directeur de l'Institut Français de la Biodiversité ...
4
Que proposons-nous?
INSPIRE est un centre de réflexion, de mutualisation des connaissances et d’actions au
service de la réconciliation de l’économie et de la biosphère. Ses actions ont pour
objectifs :
•
•
•
la création d'emplois porteurs de sens et créateurs de lien social,
la compétitivité des entreprises
l’attractivité des territoires.
Les activités d’INSPIRE s’articulent comme suit :
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•
•
Veille internationale, détection et diffusion des meilleures technologies
disponibles et des meilleures pratiques via l'organisation de conférences,
colloques et séminaires,
Coordination de projets de recherche en partenariat et d’actions multipartites.
Formation des décideurs, des personnels d’entreprises, et des futurs ingénieurs
et managers,
Accompagnement du changement et mise en œuvre de projets pilotes, dans le
cadre d'actions individuelles ou collectives
Conseil auprès des entreprises et des territoires, en partenariat avec les cabinets
de conseils en stratégie spécialisés.
Exemples de missions :
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•
•
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•
•
Inventaire des interactions entre l’entreprise et la biodiversité
Contribution à la réflexion stratégique sur la durabilité
Préconisations pour la mise en œuvre de plans d’actions permettant de réduire la pression
de l’entreprise sur les écosystèmes locaux ou distants
Préconisations pour l’élaboration d‘une "stratégie biodiversité"
Formation du personnel aux enjeux du développement durable et de la biodiversité
Animation de journées de sensibilisation au développement durable
…
Dans un contexte de changements globaux, notamment celui de l'inversion des raretés,
INSPIRE se propose de faciliter la transition vers un modèle de développement
économique créateur d'emplois, capable de créer plus de richesses tout en consommant
moins de ressources naturelles.
Les principes fondateurs de cette réflexion sont :
•
•
•
•
un accroissement radical de la productivité des ressources naturelles,
une économie circulaire, inspirée par la nature,
une économie privilégiant l'usage, le service et la fonctionnalité,
le réinvestissement dans le capital naturel pour restaurer la
fonctionnalité et le potentiel d'évolution des écosystèmes.
pleine
Au service de ces objectifs, l'action d'INSPIRE vise à rassembler et diffuser les
connaissances utiles, à tisser des réseaux de partenariats pluridisciplinaires, à sensibiliser
les décideurs et à accompagner les acteurs du changement.
5
Le contexte
L’inversion des raretés
Le monde change. Et vite. En trois générations seulement, c'est à une complète inversion
des raretés que nous avons assisté.
Ce qui était hier abondant est aujourd’hui devenu rare : l'énergie, de moins en moins
chère à pouvoir d'achat constant depuis la seconde guerre mondiale, sera désormais de
plus en plus onéreuse. Les ressources naturelles fossiles sont par nature épuisables, et
les stocks facilement accessibles seront bientôt épuisés. Sans même attendre leur
épuisement, la tension entre une demande mondiale croissante et une capacité de
production qui a, ou aura bientôt, atteint son plafond, constituera un véritable choc pour
de nombreuses activités économiques, notamment celles qui n’ont pas la capacité de
répercuter la hausse de leurs coûts de production, et pour celles, nombreuses, qui
n’achètent pas en des quantités suffisantes pour garantir leur approvisionnement, dans
un marché qui sera de plus en plus contrôlé par l’offre. Ce phénomène ne se limitera pas
aux ressources énergétiques fossiles, notamment le pétrole sur lequel reposent pour
quelques décennies encore nos activités logistiques, mais il apparaît déjà dans de
nombreux autres domaines, par exemple pour certains métaux rares utilisés en
électronique.
Même les ressources dites "renouvelables", parce qu’issues du vivant, ne le sont plus si
nous les prélevons à un rythme supérieur à leur capacité de régénération, ce qui revient
à une forme d'exploitation minière, selon l'expression pertinente de Jared Diamond1.
Dans ce domaine, la demande mondiale dépasse désormais la capacité de production de
l’ensemble des écosystèmes2, comme l’illustre parfois dramatiquement le problème de la
pêche.
La connaissance s'est développée dans des proportions considérables. Nous savons bien
des choses que nos parents ignoraient, ou que nous ignorions nous même il y a deux
décennies.
Bien qu’encore insuffisante, notre connaissance du fonctionnement des écosystèmes, et
des phénomènes physiques et biologiques qui les animent, a considérablement
progressé. Nous pouvons aujourd’hui évaluer avec pertinence les conséquences de nos
choix.
Des bases de connaissances très diversifiées sont désormais accessibles en ligne, à tout
moment. L'information circule à des vitesses considérables, autorisant de nouveaux
processus de travail collaboratif, de création ou de décision mutualisées, mais créant le
besoin de services permettant d'assurer une veille, un tri et une hiérarchisation parmi la
masse d'information disponible, afin de la rendre utile pour l'action.
Le travail, ou plutôt la capacité de travail, est devenue abondante, du fait à la fois de
l'augmentation de la population, de l'accroissement du niveau d'éducation, et de
l'augmentation considérable de la productivité individuelle. Cette capacité de travail,
associée à des capitaux fluides en attente d’opportunités, est mobilisable pour
l’innovation. Et c’est un effort d'innovation sans précédant qui est nécessaire face à la
situation inédite que nous vivons.
1
2
Jared Diamond - " Effondrement " - 2005
Voir Millenium Ecosystem Assesment - 2005
6
Cette "inversion des raretés3" rend non seulement indispensable, mais aussi
possible, une réponse radicale, rapide et appropriée, reposant sur une nouvelle
stratégie.
Des pistes de réponses ont été proposées, notamment par des instituts de recherche
comme le Rocky Mountain Institute aux Etats-Unis, le Wuppertal Institüt en Allemagne,
ou encore par l'ONG suédoise The Natural Step.
Les solutions proposées ne sont pas restées à l'état de théorie, mais ont déjà été mises
en œuvre avec succès par des pionniers, dans des domaines aussi variés que le
bâtiment, la chimie, l'électronique, les transports, les services à l'industrie, l'agroalimentaire, l'hôtellerie, etc. Il est à remarquer que les motivations des entreprises
pionnières n'étaient pas seulement la recherche d'une respectabilité ou le souci de leur
"responsabilité sociale", mais qu’elles l’ont fait le plus souvent en cherchant à améliorer
leur compétitivité et leur rentabilité.
Les concepts émergents ont pour nom éco-conception, bio-mimétisme, bioinspiration, économie circulaire, économie de fonctionnalité. Leur intégration,
dans le cadre d'une démarche stratégique, permet de créer les conditions de la prochaine
révolution industrielle. Une révolution qui permettra, en découplant la création de
richesses de la consommation de ressources naturelles, de réconcilier l'économie avec le
vivant.
3
Sur " l’inversion des raretés ", voir extraits du texte de Dominique DRON " L’économie du prochain siècle ou
l’inversion des raretés", à l’adresse : http://www.noolithic.org/dotclear/index.php/2008/05/06/220leconomie-du-prochain-siecle-ou-linversion-des-raretes
7
Concepts clés
Productivité des ressources naturelles
Augmenter radicalement le rendement des ressources naturelles
La précédente révolution industrielle a permis un accroissement considérable de la
productivité du travail. Entre 1750 et 1820, la mécanisation, la machine à vapeur et
l'exploitation du charbon ont ainsi permis de multiplier par un facteur 200 la productivité
individuelle. Par exemple, un seul ouvrier pouvait fabriquer autant de draps que 200,
moins d'un siècle plus tôt. Loin de se ralentir, le phénomène s'est amplifié avec
l'exploitation du pétrole, l'électrification, l'automatisation, la miniaturisation et plus
récemment l'informatisation, qui a étendu cette logique aux activités tertiaires.
Aujourd'hui, le facteur limitant n'est plus le travail, mais bien la disponibilité des
ressources naturelles. Et ce, pris au sens large : qu'il s'agisse des biens, telles que les
énergies primaires ou les matériaux, ou des services écologiques, tels que la stabilité et
la fertilité des sols, la régulation du climat et des grands cycles géo-chimiques (eau,
carbone, souffre, ...), la pollinisation, ...
La plus grande partie des ressources matérielles et énergétiques mobilisées pour la
croissance économique est perdue, et ceci dans des proportions qui dépassent
l’imagination. Une étude conduite par le Rocky Mountain Institute aux Etats-Unis estime
que seuls 1% des matériaux et de l’énergie mobilisée chaque année sont effectivement
transformés en produits et toujours utilisés six mois après l’acte d’achat4. Le reste est
perdu, sans création de valeur, dans des déperditions d’énergies, ou transformé en
déchets qui deviennent autant de problèmes à gérer. Un indicateur pertinent de cette
perte de valeur, utilisé en Analyse de Cycle de Vie, est ce qu’on appelle le " Besoin Total
en Matière" (BTM). Entre autres exemples, un simple téléphone mobile, pesant environ
100g, va mobiliser au cours de son processus de fabrication 75 kg de matériaux. Voilà
qui, dans ce nouveau contexte d’inversion des raretés, donne une petite idée des marges
de progrès possibles.
L'épuisement actuel des ressources naturelles, la dégradation des écosystèmes et de leur
capacité à nous apporter les services écologiques mentionnés ci-dessus, rendent
obligatoires des gains de productivité du même ordre de grandeur que ceux de la
révolution industrielle, mais appliqués au rendement des ressources naturelles.
De tels gains sont aujourd'hui possibles, grâce à une approche intégrée combinant écoconception, innovations technologiques de rupture, génie des procédés, contrôle et
mesure, réutilisation et recyclage des composants et matériaux. Le tout devant être
porté par une culture d'entreprise forte et une réelle implication du management.
L'approche dite des "3R" (Réduire, Réutiliser, Recycler) peut être une bonne manière de
commencer à déployer cette stratégie, en permettant la recherche de boucles
vertueuses. Elle débouchera logiquement sur une économie circulaire, bio-inspirée.
4
A Road Map for Natural Capitalism - Amory B. Lovins, L. Hunter Lovins, Paul Hawken - 1999
8
Bio-mimétisme et économie circulaire
Comprendre le vivant pour s'en inspirer et innover
La biodiversité est une source d'inspiration sans limite que nous avons à peine
commencé à explorer. Les feuilles du Nymphéa, qui vit pourtant sur l'eau, ne sont jamais
mouillées. En copiant la microstructure de leur surface, nous avons pu mettre au point
des verres autonettoyants. Les pattes du Gecko nous ont inspiré des pneus neige ultraadhérants. La structure microscopique des élytres d'un scarabée du Namib a permis aux
ingénieurs d'améliorer considérablement le rendement des filets permettant de capter
l'eau ambiante dans les régions arides. Dans le domaine du bâtiment, certains
immeubles s'inspirent des termitières géantes pour bénéficier d'une climatisation passive.
Le nez du Shinkanzen, le TGV japonais, s'inspire du bec du martin pêcheur, la bardane
nous a inspiré le Velcro¨... La liste paraît interminable et pourtant le meilleur reste à
venir. Copier les formes est une chose. Imiter les procédés naturels de fabrication en est
une autre. Quel rêve, quand nous saurons produire à partir de matériaux abondants et
recyclables, des fibres à la fois plus solides et plus souples que le Kevlar, comme le fait
l'araignée! Ou encore quand nous saurons produire, à température et à pression
ambiante, des céramiques plus dures que tous nos matériaux, comme le font tant de
mollusques marins.
Le bio-mimétisme est une source d'innovation quasi illimitée, tout simplement parce que
chaque espèce est elle-même une innovation, fruit d'une évolution qui lui a permis de
s'adapter à des conditions bien spécifiques et draconiennes. S'il en fallait une autre, voilà
une raison de plus de préserver le vivant. Chaque espèce vivante qui disparaît est une
bibliothèque qui brûle : si nous perdons une espèce, nous perdons l'innovation qu'elle
aurait pu nous inspirer.
Mais pourquoi se limiter aux espèces ? Chacune vit au sein d'écosystèmes dont les
dynamiques d'interactions complexes représentent en elles-mêmes une source
d'inspiration, ne serait que par leur capacité à valoriser toute ressource disponible et à en
optimiser l'usage. C'est le sens de l'économie circulaire, il y a peu encore appelée
écologie industrielle.
Tout déchet est un problème pour celui qui
l’émet, avant de l’être, directement ou
indirectement, pour la collectivité. Un même
élément considéré comme un déchet,
représente un coût pour son émetteur et une
nuisance pour la collectivité (La terminologie
anglo-saxonne regroupe d'ailleurs sous un
même vocable, waste, les notions de déchets
et de gaspillage), alors qu’il peut représenter
une ressource utile pour un autre acteur
économique, parfois à quelques kilomètres,
voire à quelques centaines de mètre.
L’écologie industrielle, aujourd’hui appelée
"économie circulaire ", a été appliquée, avec succès, avant même d’être théorisée. Elle
ne nécessite guère plus que des réseaux d’information et d’échange, et la mobilisation
d’instruments de marché très classiques pour fonctionner, et transformer en valeur ces
déchets qui, après tout, ne devraient jamais être considérés autrement que comme des
"actifs non valorisés".
9
Economie de fonctionnalité
Valoriser l'usage et le service rendu pour un nouveau mode de création
de valeurs
Afin de renforcer encore la productivité des ressources naturelles, et consolider la
stratégie de découplage déjà mentionnée, l'inversion des raretés appelle à de nouveaux
modèles de création de valeur reposant, non pas sur la dématérialisation comme on
l'entend encore trop souvent, mais sur la valorisation du service rendu et de l'usage.
En clair : "Vendez-moi de la lumière plutôt que des ampoules électriques !".
Cette "économie de fonctionnalité" existe déjà. Elle est apparue discrètement, sans
que personne ne la remarque, là où producteurs et utilisateurs y ont trouvé un intérêt
commun. Vous n'achetez plus votre photocopieur : vous payez vos photocopies à un tarif
unitaire. Votre photocopieur, lui, reste la propriété de l'entreprise qui l'a construit, et qui
en assure la maintenance. Il est ainsi conçu pour durer, et ses composants sont
reconditionnés et réutilisés, de manière totalement transparente pour l'utilisateur.
Interface est une entreprise leader du marché des revêtements de sols qui ne vend
désormais plus ses produits, mais les loue, les remplace et les recycle à l'infini. Les
produits étant conçus pour durer et pour être entièrement recyclables, le bilan matière
d'une moquette Interface est quasi nul. Ce qui n'empêche pas l'entreprise de se
développer, d'être (très) profitable et de créer des emplois.
Dans le secteur de la chimie, un nouveau modèle économique basé sur le service rendu,
et non plus directement sur la consommation, s'est fortement développé. C'est ici le
résultat qui est valorisé, et non le produit vendu, qui peut ainsi être recyclé en circuit
fermé. Voilà comment on passe d'une économie linéaire (du prélèvement de ressources
naturelles à la production de déchets - ici des bidons vides et des solvants usagés), à une
économie circulaire et de fonctionnalité. Le tout en pérennisant la relation client et en
augmentant la valeur ajoutée créée par l'entreprise.
10
Restauration du capital naturel
Réinvestir dans le capital naturel et restaurer la
fonctionnalité et le potentiel d'évolution des écosystèmes
diversité,
la
Conduite en 2005, l'étude du Millennium Ecossystem Assesment5 est arrivée à la
conclusion que les deux tiers des services écologiques, dont dépendent directement les
activités humaines, étaient dégradés. La capacité de la biosphère à capter le carbone et
réguler le climat global est déjà dépassée, et le risque est réel que certains "puits" de
carbone, comme les océans ou les forêts boréales, ne se mettent, une fois franchi un
certain seuil, à "déstocker" brutalement en relâchant du carbone dans l'atmosphère.
Localement, la capacité des écosystèmes à limiter les effets des intempéries ou des
catastrophes naturelles (comme le font notamment les prairies humides pour les
inondations, ou les mangroves pour les tsunamis) est souvent amoindrie, et ce n'est
qu'après le sinistre que le constat peut être établi. La fertilité des sols est largement
entamée, de même que leur capacité à retenir les sédiments et nutriments qui partent
souvent polluer les écosystèmes littoraux par ruissellement.
Ce "capital naturel", sur lequel nous avons largement bâti notre prospérité présente,
s'érode parce que nous l'avons cru illimité, et que nous avons eu trop foi en sa capacité
de résilience.
Il est aujourd'hui trop tard pour nous contenter de réduire les impacts de nos activités
pour tenter de "limiter les dégâts". Les changements globaux à l'œuvre sont sur des
dynamiques d'inerties très fortes, et la capacité de la biosphère à s'adapter à ces
changements va à nouveau être mise à rude épreuve. C'est d'une véritable stratégie de
restauration dont nous avons besoin : pour renforcer la capacité des écosystèmes à
s'adapter il nous faut recréer du capital naturel, réintroduire de la diversité, et inverser
certains flux, de la même manière qu'une entreprise en difficulté financière doit chercher
à se désendetter et retrouver une épargne nette qui lui permettra de faire face à
l'imprévu.
Cet investissement dans le capital naturel doit passer par une bonne identification des
externalités, et par leur juste valorisation. Elle doit aussi permettre, par de nouvelles
pratiques d'aménagement et de coopération avec le vivant, de recréer des habitats, des
corridors écologiques, des zones tampons, des sols fertiles et non imperméabilisés. Dans
ce domaine aussi, de nombreuses techniques existent qui peuvent apporter chacune une
contribution à cet objectif. C'est leur identification et leur intégration dans une stratégie
globale qui est maintenant nécessaire.
5
www.millenniumassessment.org
11
INSPIRE au quotidien
Une démarche de responsabilité sociale et environnementale
cohérence avec les valeurs portées par le projet associatif
en
INSPIRE inscrit son action dans le cadre des principes et des valeurs qu’elle porte :
favoriser un bien être humain durable et équitable en réduisant dans des proportions
radicales la pression des activités humaines sur les ressources naturelles. Nous
cherchons ainsi à réduire au maximum la pression de nos activités sur les ressources
naturelles, à favoriser l’enrichissement et l’épanouissement des personnes avec
lesquelles nous interagissons, à tisser des réseaux mutuellement bénéfiques entre
acteurs territoriaux, le tout dans le cadre d’une gouvernance associative démocratique et
transparente. Quelques illustrations :
Démarche environnementale :
-
-
-
Sélection des fournisseurs sur des critères sociaux et environnementaux :
fournitures de bureau ou supports de communication éco-conçus, papier recyclé,
choix de prestataires de services en fonction de leur démarche.
Mobilité
douce
systématiquement
privilégiée
dans
les
déplacements
professionnels : transports en commun, déplacement en vélo, covoiturage ou auto
partage.
Préférence accordée aux circuits courts permettant de développer l’économie
locale et de réduire les transports.
Application des principes de l’économie circulaire (recyclage, mutualisation) et de
fonctionnalité (auto partage).
Soutien à l’économie solidaire :
INSPIRE s’inscrit dans la dynamique locale de l’économie sociale et solidaire :
- Après 18 mois au sein de la couveuse INTERMADE, dédiée à l’économie solidaire,
INSPIRE reste un acteur intégré aux réseaux de l’économie solidaire en PACA et
mutualise ses locaux avec d’autres projets rattachés à ce secteur.
- Nombreuses collaborations avec des structures locales impliquées dans l’économie
solidaire : Appel d’Aire, Graphistes de l’ombre, Autopartage Provence, la Boutique
Ecologique, …
- Diffusion des connaissances et promotion de l’économie solidaire locale à travers
un site internet, une newsletter, l’animation de réunions, ateliers, l’accueil et la
formation de stagiaires ou bénévoles, ou encore la participation à une émission
régulière sur Radio Grenouille (Métamorphoses, les nouvelles natures de
l’économie).
- Participation aux actions des PRIDES : Ea-Eco-entreprises, ARTEMIS, etc.
Transparence et démocratie :
INSPIRE est association à but non lucratif de type loi 1901 :
- Les statuts sont accessibles en ligne sur le site internet de l’association,
- L’assemblée générale est réunie une fois par an.
- Le Conseil d’Administration, élu en assemblée générale, vote pour la constitution
du bureau.
- Les décisions de gestion sont soumises à débat au sein du conseil
d’administration.
- Au delà, les adhérents sont mobilisés dans la co-construction du projet à travers
des journées de réflexion partagées, des groupes de travail, etc.
12
Biographie d’Emmanuel Delannoy
Expert en développement durable, avec une spécialisation sur les liens entre biodiversité
et économie. Diplômé de l’INSEEC Paris (management) et du Mastère spécialisé MIQE
(Management de l’Innovation, de la Qualité et de l’Environnement) de l’Ecole Centrale
Marseille.
Emmanuel Delannoy a commencé sa carrière dans le secteur des technologies de
l’information ou il a exercé des fonctions commerciales puis d’encadrement. Il aura ainsi
été ingénieur commercial Grands Comptes, responsable de secteur, directeur d’agence
puis directeur régional pour la région Est.
Après 15 ans dans ce secteur, il décide de suivre le Mastère Spécialisé MIQE de l’Ecole
Centrale Marseille et de se consacrer au management environnemental et au
développement durable. Il entre ainsi au CIRAD pour piloter la démarche de
management environnemental du département "élevage et médecine vétérinaire
tropicale", lequel obtiendra la certification ISO 14001 sans réserves. Il réalise ensuite
une mission pour la Banque mondiale, à Marseille, durant laquelle il sera chargé
d’organiser le lancement d’un centre de formation à distance sur les thématiques de la
gouvernance, de l’urbanisme et de l’agriculture en milieux arides. En parallèle, il réalisera
plusieurs missions en tant que consultant, sur des thèmes centrés autour de la
biodiversité et du développement durable, pour des organismes comme Gaz de France ou
la Fondation Scientifique de Lyon. Il assure l’encadrement pédagogique de l’option
"environnement et développement durable" du MS MIQE pendant 18 mois. Il coordonne
et anime le lancement du Collège des Hautes Etudes en Environnement et
Développement Durable (CHEE&DD).
Membre de la Ligue ROC, association de protection de la nature présidée par Hubert
Reeves, il participe à la préparation du Grenelle de l’environnement et assistera le
négociateur sur les questions liées à l’économie, à l’emploi et à la compétitivité des
entreprises.
Depuis le premier janvier 2008, il dirige l’institut INSPIRE.
13
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