Atelier : prise en charge de l`obésité des personnes sous traitements

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Atelier : prise en charge de
l’obésité des personnes sous
traitements psychiatriques
Dr JESUS Pierre, Nutritionniste, CSO CHU Limoges
Mme HUMEL Martine, Diététicienne, CHS Esquirol
Dr ARNAUD Laurent, Pharmacien, CHS Esquirol
Rappels obésité
A. Excès de masse maigre
B. Excès de masse grasse
C. Perte de masse maigre
D. IMC > 25 kg/m2
E. IMC > 30 kg/m2
F. IMC > 35 kg/m2
Rappels obésité
A. Excès de masse maigre
B. Excès de masse grasse
C. Perte de masse maigre
D. IMC > 25 kg/m2
E. IMC > 30 kg/m2
IMC
= Poids
(kg) 2/ Taille2 (m)
F.
IMC
> 35 kg/m
Entre 30 – 34,9 : obésité modérée (degré I)
Entre 35 – 39,9 : obésité sévère (degré II)
> 40 : obésité massive ou morbide (degré III)
Epidémiologie
En France chez l’adulte
A.10%
B.15%
C.20%
Epidémiologie
En France chez l’adulte
A.10%
B.15%
C.20%
Epidémiologie
 6 920 000 français obèses en 2012 !!
 + 3 200 000 personnes en 15 ans
En Limousin
17,8%
Obésité et troubles psychiatriques
Obésité et troubles psychiatriques
Obésité et troubles psychiatriques
Prévalence obésité par rapport à la population générale
A.Diminuée
B.Egale
C.Augmentée
Obésité et troubles psychiatriques
Prévalence obésité par rapport à la population générale
A.Diminuée
B.Egale
C.Augmentée
24% (Dr Malauzat CHS Esquirol)
30% (Stanley et al. 2013)
38% (Choong et al. 2012)
46% (Toups et al. 2013)
Obésité et troubles psychiatriques
Troubles bipolaires
Addiction
Syndrome dépressif
Pathologies psychiatriques
Troubles psychotiques
TCA :
Hyperphagie boulimique
Hyperphagie nocture
OBESITE
Anti-psychotiques
Traitements psychotropes
Anti-dépresseurs
thymorégulateurs
Les psychotropes
Antipsychotiques
Antidépresseurs
Thymorégulateurs
Anxiolytiques
Hypnotiques
Les antipsychotiques
Schizophrénie
 Touche 1 % de la population du globe
 10 000 nouveaux cas par an en France
 Début chez l’adulte jeune
 Chronique
 La survenue d’effets secondaires est un motif fréquent
d’interruption du traitement antipsychotique et
augmente de ce fait le risque de rechute
Schizophrénie et troubles
métaboliques
 Facteurs de risque intrinsèques à la pathologie
psychiatrique (sédentarité, tabagisme, diabète)
 Prévalence
du
diabète
avant
l’usage
des
neuroleptiques est significativement plus élevés que
ceux de la population générale, indépendamment du
sexe, de son âge, des durées et du cumul des
hospitalisations
Évaluation des troubles du métabolisme induits par les antipsychotiques atypiques chez les patients schizophrènes
M. GAUTHÉ, C. GOLDBERGER, J.-P. OLIÉ, H. LÔO, C. GURY, M.-F. POIRIER
Indications des neuroleptiques
 Etats psychotiques productifs ou déficitaires
 Sédation en urgence (neuroleptiques à demi-vie brève)
 Anxiolytiques (à faible dose)
 Antiémétiques
 Anesthésiologie
Différents types de neuroleptiques
Première génération (1950) :
Chlorpromazine (Largactil®), Haloperidol (Haldol®), Cyamémazine
(Tercian®) Lévomépromazine (Nozinan®,) Flupentixol (Fluanxol®),
Loxapine (Loxapac®) Zuclopenthixol (Clopixol®)…..
Deuxième génération (1980) :
« antipsychotiques » ou « neuroleptiques atypiques »
Clozapine (Leponex®), Amisulpride (Solian®), Rispéridone (Risperdal®),
Olanzapine
(Zyprexa®),
Aripiprazole
(Abilify®),
Quétiapine
(Xeroquel®), palmitate de paliperidone (Xeplion®) Asenapine
(Sycrest®).
 Meilleur tolérance neurologique
 Meilleure efficacité sur les symptômes négatifs et affectifs
Mode d’action des neuroleptiques
 Blocage de la transmission de dopamine dans les
systèmes mésolimbique et mésocortical, (récepteurs D2
+++) = principal mécanisme d'action des antipsychotiques
 Système nigrostrié effets indésirables extrapyramidaux
 Hyperprolactinémie = réduction de l'inhibition tonique de
la libération de prolactine par la dopamine
Effets indésirables
 Antipsychotique conventionnels :
 Troubles extrapyramidaux
 Dyskinésies tardives
 Antipsychotique atypique :
 Peu ou pas d'effets indésirables extrapyramidaux
 Profil favorable sur les symptômes négatifs
(indifférence affective, perte de volonté...) de la
schizophrénie et la cognition, et une efficacité chez les
patients schizophrènes résistant aux antipsychotiques
classiques.
 Effets métaboliques et endocriniens +++
Physiopathologie de la prise
de poids
 Mécanismes en partie inexpliqués.
 Augmentation de l'appétit +++ : antagonisme des
récepteurs histaminergiques H1 et sérotoninergiques 5HT2C
Effets indésirables et récepteurs
 Récepteurs dopaminergiques
 effets extrapyramidaux
 hyperprolactinémie
 diminution seuil épileptogène
 Récepteurs adrénergiques
 hypotension tachycardie
 Récepteurs cholinergiques
 constipation
bouche sèche
effets extrapyramidaux
 allongement de l’intervalle QT
 Récepteurs histaminiques
 sédation
 prise de poids
Comparative efficacy and tolerability of 15 antipsychotic drugs in schizophrenia: a multipletreatments meta-analysis.” (Leucht et al., Lancet 26.6.2013
Les antidépresseurs
Les antidépresseurs
 Prise de poids surtout avec antidépresseurs
tricycliques
 Amitriptylline +++
 Corrélée avec posologie et durée du traitement
• Liée à la maladie (↗ appétit et ↘ métabolisme)
• Variable selon les patients
Les thymorégulateurs
Les thymorégulateurs
 Prise de poids surtout avec Lithium et Valproate
 Effet insuline-like
 ↗ pénétration du glucose dans les adipocytes
 Stimulation de l’appétit
Obésité et troubles psychiatriques
Mieux psychiquement
mais…
moins bien physiquement
et risque de complications métaboliques
Cas clinique
Christine 35 ans
Travaille à mi-temps, mariée, 1 enfant.
Avril/mai 2006 : Hospitalisation pour troubles bipolaires
1m70 / 97kg (+ 20 kg en 3 mois) IMC =33kg/m2
Tour de taille : 103cm
Hyperphagie
Gloutonnerie
Besoin de manger vers 11h et vers 16 h
Cas clinique
Freins : Impatiente de perdre du poids.
Points positifs :
-
Vie de famille stable , Divers centres d'intérêts.
-
Aime cuisiner
-
Projet de faire du sport
-
Préparation de menus pour sa sortie.
PEC?
Prise en charge
Médicale
En externe
Au cours d’hospitalisation
Médicale en hospitalisation
spécialisée
Chirurgicale
HDS
SSR
Prise en charge : le TREPIED
Environnement
Psy
Activité
physique
Alimentation
Prise en charge
Intervention de la diététicienne
→Phase aiguë, d’initiation du traitement ou révision
Demandé par le médecin, avec le consentement du
patient.
Forte demande pour maigrir
(« patient prêt à tout » : lié à la pathologie)
Prise en charge
→Phase où l’état du patient est bien stabilisé :
hôpital de jour + domicile
Demandé par l’équipe soignante:
Prise en charge globale :
groupe de parole, connaissance de la maladie, de leur traitement,
atelier cuisine.
Ateliers hygiéno-diététiques :
Session de 4 ou 5 semaines, très forte implication et motivation des
patients mais qui s’estompent vite lorsqu’ils ne les fréquentent plus.
Ateliers spécifiques au SSR:
10% temps diététicienne
Cas clinique
Repas normal pendant l’hospitalisation.
Activité physique (parcours marche, randonnée, salle de
sport)
Poids de sortie : 94 kg
Documents pour la sortie (+++ repères de portions)
-------------------------------Hospitalisation de jour 1 fois/semaine
Participation au programme « Equilibre »
Participation à l’activité cuisine.
Cas clinique
Novembre 2006 : arrêt de l’hôpital de jour
Poids de sortie : 88 kg
Obsession du poids.
Participation à l’atelier relaxation de l’hôpital de jour.
Reprise du travail.
Janvier 2007 : 87,5 kg
Programme d’ETP
observance du médicament
2 séances sur l’alimentation
Séance 1 : Prévenir la prise de poids
Chacun s’exprime sur le mot FAIM, l’acte de manger,
l’alimentation équilibrée.
Photos expression : une photo de chaque famille d’aliments,
une sur les assaisonnements,
Chacun choisit une photo et s’exprime.
Séance 2 : Prévenir la constipation
Appartements thérapeutiques
8 appartements, contrat de 1 an pour des patients sortants d’hospitalisation permettant la prise
d’autonomie.
Visite des infirmiers référents
L’alimentation est évaluée régulièrement
Avant l’alimentation équilibrée, c’est savoir aller faire ses courses et prendre des repas
heures régulières.
Aide aux menus, les règles alimentaires sont connues mais difficilement appliquées.
Activité cuisine dans 1 service de jour, capables de reproduire des recettes apprises.
Quand l’état psychologique est stable : il y a instauration de rituels, les repas sont assez
équilibrés mais peu variés.
Organisation de petites randonnées, sorties pétanque (qq fois à leur initiative)
Cas clinique
Mme M 45 ans
Troubles bipolaires traités et suivis régulièrement
Toxicomanie et éthylisme sevrés
Poids : 109 kg ; Taille : 1,62 m ; IMC : 41,5 kg/m2
Hyperphagie, grignotage
Consultation pour demande chirurgie bariatrique
Suivi régulier, changement comportement alimentaire,
mise en place AP, perte de 5 kg
CHIRURGIE BARIATRIQUE OUI/NON?
Chirurgie bariatrique et
trouble psychiatrique
Contre indication :
-
Troubles cognitifs et mentaux sévères
Troubles sévères et non stabilisés du comportement
alimentaire
-
Dépendance à l’alcool et aux substances psychoactives
-
Chirurgie bariatrique et
trouble psychiatrique
Quel type de chirurgie ?
Si chirurgie malabsorptive type bypass gastrique
Risque de malabsorption du traitement
Risque décompensation psychiatrique
Parole de patients
Sur la faim
« Sensation insupportable qu’il faut tout de suite arrêter »
« Plus on mange, plus on a envie de manger »
« J’ai toujours faim, ça ne s’arrête jamais, c’est
obsédant »
Parole de patients
Sur l'acte de manger
En groupe : « Plaisir, convivialité, partage »
« Angoisse du regard des autres, contrôle »
Seul : « Contrainte, obligation »
« Je n'ai pas d'horaires, je ne cuisine pas »
« Je ne mets même pas le couvert »
« Cela évite l'ennui »
« J'ai des crises d'angoisses dans les magasins »
« J’ai toujours faim, ça ne s’arrête jamais, c’est
obsédant »
Parole de patients
Sur l’alimentation équilibrée
« Les 5 fruits et légumes, les 3 produits laitiers, c’est
mieux pour la santé mais ça coûte trop cher »
« Je n’ai pas d’idée à la maison. »
« Quand mes enfants sont là, pas de problèmes mais
seul je n’ai pas envie »
« Manger équilibré c’est supprimer tout ce qui est bon ! »
Conclusion : prise de poids
maladies mentales et psychotropes
 Les psychotropes favorisent la prise de poids, en modifiant les
sensations de faim et de satiété
 Prise de poids difficile à maitriser et à inverser
 Monitoring du poids
 Information des patients / ETP
 Conseils hygiéno-diététiques et activité physique régulière
 adaptés à chaque patient en fonction de ses possibilités (budget,
environnement, motivation, histoire de vie).
 Thérapie cognitivo comportementale
 Réduction des posologies des traitements
 Changement de molécule
Conclusion
 Prise de poids = motif d'insatisfaction et d'interruption du
traitement.
 La prise concomitante de plusieurs psychotropes peut
contribuer à aggraver l'excès pondéral.
 La prise de poids demeure un effet indésirable difficile à
gérer
 Nécessité d’accepter de petits résultats, d’encourager le
patient
 Nécessité d’accepter les rechutes et les accompagner.
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