L’impact de la crise économique internationale sur le développement économique et social en Afrique. Pr. Mohammed BENHAMMOU Président Centre Marocains d’Etudes Stratégiques Tanger, Novembre 2009 L’impact de la crise économique internationale sur le développement économique et social en Afrique INTRODUCTION Le monde est exposé à la plus sévère crise économique qu’il a connu depuis des décennies. Cette crise affecte les familles et les communautés à travers le monde. Cette paralysie du système financier mondiale appelle, à une multiplication des efforts nationaux et internationaux en vue de rétablir la stabilité, la confiance et la croissance économique1. Bien que la crise ait été déclenchée par des événements qui se sont produits sur le marché immobilier aux Etats-Unis d’Amérique, elle constitue un sérieux revers pour l’économie mondiale. Le continent africain n’a pas été épargné par les effets de la crise. Elle surgit à un moment où l’Afrique affiche d’importants progrès économiques. Depuis l’an 2000, la région enregistre un taux de croissance moyen en valeur réelle supérieur à 5% alors que l'inflation est tombée en dessous de 10%. De plus, les améliorations sensibles observées en matière de gouvernance et la diminution du nombre des conflits armés ont attiré davantage de capitaux privés. Les flux nets de capitaux privés vers l'Afrique sont passés de 17,1 milliards de dollars en 2002 à 81 milliards en 2007 (CEA2 et FPA3, 2008). Or, la crise mondiale menace tous ces progrès4. La menace pèse notamment sur le niveau de croissance économique qui affiche un net recul - chose qui risque d’engendrer des conséquences catastrophiques sur le développement et la paix sociale. L’impact de la crise actuelle sur le 1 Secrétaire général de l’OCDE, RÉSPONSE STRATÉGIQUE À LA CRISE FINANCIÈRE ET ÉCONOMIQUE : CONTRIBUTIONS À L’EFFORT MONDIAL, p2-3, © OCDE 2009 www.oecd.org/reponsecrise 17h20 le 10/11/2009. 2 CEA : Créée en 1958, la CEA est l’une des cinq commissions régionales qui relève, administrativement, du Siège de l’ONU. En tant qu’organe régional de l’ONU en Afrique, elle a pour mandat d’appuyer le développement économique et social de ses 53 membres, d’encourager l’intégration régionale et de promouvoir la coopération internationale pour le développement de l’Afrique. source : http://www.uneca.org/fr/fr_main.htm 3 FPA : Le Forum pour le Partenariat avec l’Afrique (FPA) a été créé en novembre 2003 à l’occasion du Sommet d’Evian, afin d’élargir le dialogue de haut niveau entre le G8 et le NEPAD en y associant les principaux partenaires bilatéraux et multilatéraux du développement de l’Afrique. Source : http://www.oecd.org/pages/0,3417,fr_37489563_37489442_1_1_1_1_1,00.html 4 Deuxième réunion annuelle conjointe de la Conférence des ministres de l’économie et de sfinances de l’UA et de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique de la CEA, LA CRISE FINANCIÈRE MONDIALE: SON IMPACT SUR L’AFRIQUE, LES MESURES À PRENDRE ET LA VOIE À SUIVRE, le Caire 2-5 juin 2009, p 1. L’impact de la crise économique internationale sur le développement économique et social en Afrique développement économique et sociale en Afrique diffère d’un pays à l’autre, et ce en fonction d’une part, du degré du développement de son économie nationale et d’autre part de la structure cette économie. Une telle situation soulève plusieurs questions. Il s’agit tout d’abord de comprendre comment une crise financière née aux Etats-Unis d’Amérique s’est transformée en crise économique mondiale, puis de chercher à comprendre d’une part, l’impact de cette crise sur les économies des états africains en général, et plus particulièrement des états dits fragiles. Et d’autre part, prospecter les voies de sortie de cette situation de crise. Ainsi et dans un souci d’apporter les bonnes réponses à ces questions, nous avons choisi de mener notre recherche à travers le plan suivant: 1. L’extension de la crise économique mondiale, des Etats Unis d’Amérique au reste du monde 2. Le continent africain au cœur de la crise économique internationale 3. Impact de la crise sur les Etats fragiles en Afrique 4. Les voies de sortie de la crise 3 L’impact de la crise économique internationale sur le développement économique et social en Afrique 1 L’EXTENSION DE LA CRISE ECONOMIQUE MONDIALE DES ETATS-UNIS D’AMERIQUE AU RESTE DU MONDE Le déclenchement de la crise 1.1 1.1.1 La crise financière La crise économique mondiale résulte de l’effet conjugué de plusieurs facteurs, certains sont familiers aux crises précédentes, d’autres sont nouveaux5. Elle est d’abord une grande crise de la finance américaine. Provoquée par l’excès d’endettement des ménages aux Etats- Unis, la décélération, puis la chute, des prix de l’immobilier. Elle a été accentuée par les prises de risques inconsidérées des intermédiaires financiers américains, recherchant des rendements déraisonnables dans un contexte de déréglementation et d’innovations financières à risque. Cette crise est aussi une crise de la finance globale. La titrisation6 des risques s’est très vite étendue au système financier international, nombre d’investisseurs, en Asie, en Europe, au Moyen-Orient, ayant massivement acquis tout un ensemble de produits structurés ou de dérivés de crédits qui offraient des rentabilités très élevées tant que la prospérité se maintenait. Mais ils supportaient dans le même temps des risques considérables. La crise américaine des crédits s’est transformée en une crise financière internationale occasionnant des pertes, parmi les intermédiaires financiers. Estimées par le FMI, en janvier 2009, à 2.200 milliards de dollars, entraînant une chute de la capitalisation boursière de l’ordre de 30.000 milliards de dollars7. On peut donc conclure que c’est la spéculation à outrance qui est la cause de la crise financière actuelle qui a été d’autant plus profonde que les agences de notation dont la méthodologie est pour le moins opaque ont parfois attribué de bons points aux produits dits "pourris" ou "toxiques", voire à des Fonds et autres banques d’investissement aux 5 Font Monétaire international, département Afrique, Impact de la crise financière mondiale sur l’Afrique subsaharienne, FMI Division des services multimédias 2009, p1. 6 La titrisation est communément définie comme étant l’opération qui consiste à transformer une créance (ou un actif illiquide) en titres. Cette créance qui constitue un actif est transférée à un tiers qui en verse le prix au cédant (originator), à charge pour le premier de mettre cet actif sur le marché des capitaux sous forme de valeurs mobilières. source : http://www.banque-credit.org/pages/titrisation.html, consulté le 23/10/2009 à 23h30. 7 André Cartapanis, La crise financière, ses causes, son déroulement, ses conséquences. Quelles leçons ? Journée d’étude de l’OFCE Paris, 12 février 2009 p.2-3. 4 L’impact de la crise économique internationale sur le développement économique et social en Afrique bilans douteux. Il a donc suffi que la première banque américaine, en l’occurrence Lehman Brothers, dépose le bilan pour que l’ensemble du système financier américain tombe en crise. En effet, la faillite de Lehman Brothers déstabilise l’assureur AIG qui occupait une place stratégique dans le système financier américain. Et la quasinationalisation de AIG avec l’acquisition par le Trésor de près de 80 % de ses actions et un prêt-relais de la Fed (Fédéral réserve) de 80 milliards de dollars n’a pas rassuré le marché. Et pour la première fois, des doutes se sont fait jour sur la dette souveraine américaine. Les banques se méfiant les unes vis-à-vis des autres, ont arrêté de se prêter de l’argent. C’est pour remédier à cette situation que le Secrétaire d’Etat au Trésor et le Gouverneur de la Fed, sur instruction du Président G. BUSH, décident de mettre sur pied un plan de 700 milliards de dollars pour racheter les actifs "pourris" ou "toxiques" détenus dans le système bancaire et chez les assureurs américains. Entre temps la crise financière s’est propagée des Etats-Unis à l’Europe et aux pays émergents qui décident tous d’imiter la politique interventionniste initiée en GrandeBretagne par Gordon BROWN, l’objectif étant d’assurer la continuité des prêts interbancaires et l’obtention des crédits par les entreprises8. 1.1.2 La crise économique La mutation de cette crise financière en une crise économique internationale s’explique par le manque de confiance entre les acteurs du secteur bancaire. Les banques ne se font plus confiance au point de cesser de se prêter de l’argent, craignant d’encaisser des produits à grand risque, ou de ne pas être remboursées : le système de compensation s’effondre. Et les banques, devenant plus averses vis-à-vis du risque, augmentent le rationnement du crédit aux entreprises. Ces dites entreprises, n’ayant plus les crédits souhaités pour financer leurs plans de développement, réduisent leurs activités et licencient une partie plus ou moins importante de leur personnel. On assiste dès lors à une récession économique doublée de chômage. Ce mouvement, parti des Etats-Unis, se propage en Europe et dans les pays émergents et n’épargne pas les pays en développement. Et c’est d’abord le secteur de l’immobilier qui est touché, suivi du secteur automobile dans lesquels les entreprises, les unes après les autres, annoncent la baisse de leurs bénéfices voire des pertes aux 3e et 4e trimestres 2008. 8 TOUNA MAMA, La crise financière internationale et ses conséquences sur les économies africaines, AFRICAN ECONOMIC RESEARCH CONSORTIUM SENIOR POLICY SEMINAR XI, Faculté des Sciences Economiques et de Gestion Université de Yaoundé II – Cameroun 06 – 08 April 2009). 5 L’impact de la crise économique internationale sur le développement économique et social en Afrique Ces entreprises sont donc amenées à mettre des salariés au chômage technique sinon à les licencier purement et simplement9. La crise économique et financière a dégénéré en crise sociale et humaine ne touchant pas uniquement les pays riches mais frappant également les pays en voie de développement. 1.2 La transmission de la crise vers les pays en voie de développement La diffusion internationale des crises est vue en grande partie comme le résultat de la globalisation financière. Ce phénomène dit « de contagion internationale » peut être illustré par l’exemple suivant : Lorsque A emprunte auprès du B, qui lui-même a emprunté auprès du C, alors la défaillance de A se reproduit sur B puis sur C et ainsi de suite. Autrement dit, la contagion internationale des crises financières est la transmission de chocs d'un pays appelé « ground zero » vers un autre10 pays qui en subi les conséquences à son tour. Les pays en développement, bien qu’ils ne soient pas à l’origine de la crise économique et financière mondiale actuelle, n’ont pas étaient épargnés. Eux aussi ont été frappés de plein fouet par les répercussions de la crise. Les avancées réalisées ces dernières années dans les domaines économique et social, en particulier au regard des objectifs de développement arrêtés sur le plan international, notamment les objectifs du Millénaire pour le développement, sont désormais compromises, en particulier dans pays les moins avancés11. En effet, l’impact de la crise financière sur ces pays n’est pas uniforme, du fait que l’on peut classer schématiquement les pays en développement en trois catégories. Une première catégorie regroupe les pays “émergents”, où on pourrait classer la Chine, l’Inde, le Brésil et les pays pétroliers du Golfe. Une deuxième catégorie de pays “intermédiaires” pourrait comprendre l’Afrique du Nord et du Sud, l’Amérique latine, et les pays du Moyen-Orient non producteurs de pétrole tels que l’Egypte et la Jordanie. Enfin les pays vraiment en début de développement se retrouvent principalement en 9 TOUNA MAMA, L’impact de la crise mondiale au Cameroun et la détection des signaux de crise au sein des entreprises, Séminaire organisé à Kribi les 21 et 22, Avril 2009. 10 Manel Gharbi, Gouvernance en situation de crise: Cas des banques tunisiennes , MEMOIRE POURL'OBTENTION DU DIPLOME DE MASTERE EN FINANCE ET BANQUE, Université de Sousse Faculté de Droit et des Sciences Economiques et politiques de Sousse,Tunis 2008, p 101. 11 Assemblée générale des Nations Unies, Document final de la Conférence sur la crise financière et économique mondiale et son incidence sur le développement, 6 juillet 2009. 6 L’impact de la crise économique internationale sur le développement économique et social en Afrique Afrique sub-saharienne, en Asie du Sud, et en Amérique Centrale. Tous ces pays vont subir à un degré plus ou moins élevé la chute des investissements directs étrangers (IDE), la baisse du tourisme et des exportations, la baisse des transferts des migrants, la tension sur les taux d’intérêt et de change, enfin la fuite des capitaux. C’est ainsi que les institutions internationales prévoient une croissance nulle en 2009 pour les pays en développement en dehors de la Chine et de l’Inde, alors qu’ils ont connu une croissance moyenne de 4,6% en 2008. Certes, les pays émergents et intermédiaires vont subir l’impact négatif de la crise financière internationale, mais ils ont déjà lancé des plans de relance globaux ou ciblés, et leur économie va continuer à croître en 2009. Ces pays, du fait de leur faible engagement financier à l’international, ou du contrôle des changes existants, ont pu préserver leur système financier national. C’est le cas par exemple de la Chine et de l’Inde qui connaîtront une croissance de 4 à 5% en 2009, ou du Maroc qui grâce à une campagne agricole exceptionnelle prévoit une croissance de 6% en 2009. Les pays en développement les plus touchés par la crise financière internationale sont l’Afrique sub-saharienne, l’Asie du Sud et l’Amérique Centrale. On prévoit pour ces pays que 55 à 90 millions de personnes tomberont sous le seuil de la pauvreté en 2009. Les objectifs de développement du millénaire (ODM) décidés en 2000 par l’ONU, ne seront pas réalisés. Rappelons que ces objectifs ont pour but de réduire de 50% la pauvreté d’ici 2015, de faire reculer les pandémies, la mortalité infantile et l’illettrisme. Ils prévoient également l’instauration de l’égalité des sexes, l’amélioration de la santé maternelle et la protection de l’environnement. Les investissements directs étrangers vont baisser drastiquement dans ces pays. On peut citer l’exemple du Mozambique, où des projets de raffinerie, d’usines chimiques et de centrales électriques sont arrêtés, faute de financement. La baisse des prix des matières premières va se répercuter par une baisse de revenus de 20% au Tchad, de 16% au Congo et de 15% au Niger12. 12 Jawad Kerdoudi, Les pays en développement, plus grandes victimes de la crise, Le Rotarien - AOÛT 2009 p.16. 7 L’impact de la crise économique internationale sur le développement économique et social en Afrique 2 LE CONTINENT AFRICAIN INTERNATIONALE 2.1 AU CŒUR DE LA CRISE ECONOMIQUE Impact de la crise sur le développement économique Secteur financier Les conséquences directes et indirectes de la crise financière qui frappent actuellement les secteurs de la finance et des affaires des pays africains se poursuivront dans un futur rapproché. La situation actuelle est caractérisée par une réduction des flux de capitaux privés, le déclin des Investissements Directs Etrangers (IDE), les investisseurs et prêteurs devant faire face aux manques de liquidités tournant ainsi le dos aux marchés qui sont perçus comme de plus en plus risqués. L’élargissement des marges sur les instruments de crédit sur les marchés financiers internationaux rend difficile l’émission d’emprunts obligataires. Les transferts des migrants vont aussi baisser. Il apparaît déjà dans certains pays que la réalisation de biens tangibles capitaux et le développement d’infrastructures en particulier sont retardés ou annulés en conséquence directe de l’effondrement de l’accès au crédit. Les échanges commerciaux baissent par absence de possibilités de crédits. La demande des pays emprunteurs pour l’obtention de supports financiers affiche une croissance significative13. Les systèmes bancaires de l’Afrique du Sud, de l’Égypte, du Nigeria et, dans une moindre mesure au Maghreb, seront les plus touchés car ils sont les plus ouverts sur le monde. Les banques et les marchés financiers de ces pays se nourrissent beaucoup de capitaux à court terme. Plus une économie est dynamique, plus elle dépend de ces capitaux à court terme. En Afrique de l'Ouest, c’est au Nigeria que le niveau « d’immunisation » du système bancaire est le plus faible. Ce pays vient à peine d’achever une restructuration profonde de son paysage bancaire sous l’impulsion de la Banque Centrale : vingt-cinq banques de taille modeste ont donné naissance à cinq grands groupes mieux adaptés à la taille et au dynamisme de l’économie nationale. 13 Rapport du GROUPE DE LA BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT, Réponse de la Banque africaine de développement à l’impact économique de la crise financière, Mars 2009 http://www.afdb.org/fileadmin/uploads/afdb/Documents/Policy-Documents/Reponse, consulté le mardi 10 octobre 2009 à 22h. 8 L’impact de la crise économique internationale sur le développement économique et social en Afrique Le Ghana ou le Kenya est à peu près dans la même configuration. Plus une économie est dynamique, plus elle est insérée dans la mondialisation, plus elle consomme des liquidités à court terme et plus elle est exposée à la crise. A l’inverse, les pays de la Zone Franc sont protégés par le caractère plus « archaïque » de leur système bancaire. Leurs économies sont bien moins bancarisées que celles du Nord et du Sud de l’Afrique et le poids des grandes banques anglo-saxonnes y est très faible. En outre les banques y sont sur-liquides, surtout en Afrique centrale. Cette surliquidité – qui est un défaut en temps normal – devient une protection14. Secteur commercial La crise financière a imposé une lourde contrainte sur les pays fortement dépendants des ressources naturelles et surtout ceux dépendants du cuivre, du pétrole, du bois et du diamant. Le déclin du prix du cuivre a par exemple conduit à une baisse importante des recettes d’exportation de la Zambie réduisant considérablement ses réserves de change. Depuis la seconde moitié de 2008, le volume des réserves de change généré par le secteur minier a baissé de 30% de 649 millions au cours de la première moitié de 2008 à 454.5 millions au second semestre 2008. Au Burkina Faso, le rythme de croissance des exportations a ralenti passant de 6,9% en 2007 à 3,5% en 2008 en raison de la chute de la production du coton et de la baisse des exportations de la fibre du coton. Le solde de la balance des paiements s’est fortement dégradé sous l’effet de la chute de la production agricole et de la baisse des exportations de coton fibre. Ce solde s’est élevé fin 2008 à 12 millions de francs CFA (Communauté Financière Africaine) contre 160 millions de francs CFA en 2007. Le déficit du compte courant est estimé en 2008 à 12,9% du PIB, en augmentation de 3.8 points par rapport à 2007. Les effets de la crise financière et la récession économique sur les prix des matières premières et les flux des capitaux risquent d’effacer tous les gains enregistrés au cours des dernières années. 14 Entretient avec M. Lionel ZINSOU Membre du Comité Exécutif de PAI Partners sous thème : LES CONSÉQUENCES DE LA CRISE FINANCIÈRE INTERNATIONALE EN AFRIQUE DE L’OUEST-, propos recueillis par M. Laurent Bossard, Directeur adjoint du CSAO 15 octobre 2008, p 1 9 L’impact de la crise économique internationale sur le développement économique et social en Afrique Les effets de la crise affecteront à la fois les exportateurs de pétrole ainsi que les pays producteurs d’autres matières premières hors-énergie telles que les minerais et les produits agricoles. Les produits alimentaires et agricoles suivront la même tendance à la baisse qui se situera autour de 20%, ce qui apaisera l’effet de la crise économique dans les pays africains particulièrement le poids sur la balance des paiements et du budget de l’Etat 15. La croissance économique La crise affecte également les pays qui avaient enregistré une croissance continue sur plusieurs années, croissance s’appuyant sur l’amélioration des fondamentaux économiques et l’adoption de politiques financières prudentes. Le Botswana et la Tunisie fournissent deux exemples instructifs à cet égard. Le Botswana a connu une forte baisse de la production industrielle, des recettes d’exportations et des recettes publiques. Ce pays s’est révélé hautement vulnérable aux chocs en raison de sa forte dépendance vis-à-vis de l’exportation de diamants (représentant 35 à 50% des recettes publiques). Les réserves en devises du Botswana diminuent rapidement, et la tendance à la baisse de ses recettes minières devrait se maintenir sur une longue période, limitant ainsi la capacité du gouvernement à financer les plans de redressement économique. Le taux de croissance devrait se maintenir en dessous de 3% en 2009 et 2010. La crise a souligné le rôle crucial de la diversification des exportations dans le renforcement de la résistance des économies aux chocs extérieurs. L’économie tunisienne est l’une des plus diversifiées d’Afrique. Toutefois, elle a traversé toutes les étapes du ralentissement économique, depuis la contraction de la production industrielle et des exportations jusqu’à la diminution des recettes publiques et des réserves en devises. Les principaux secteurs de l’économie ont été touchés, qu’il s’agisse de la fabrication ou du tourisme. En conséquence, les prévisions 15 Banque africaine de développement, L’EFFET DE LA CRISE FINANCIERE MONDIALE SUR L’AFRIQUE : http://www.afdb.org/fileadmin/uploads/afdb/Documents/Publications/BAD%2096%20Fran%C3%A7ais.pdf, consulté le 17/11/2009 à 22h12. 10 L’impact de la crise économique internationale sur le développement économique et social en Afrique de croissance en Tunisie en 2009 ont été révisées à la baisse de 1,5% entre novembre 2008 et février 200916. 2.2 Impact de la crise sur le développement social En effet, l’Afrique est si proche des seuils de pauvreté qu’une crise économique se transforme rapidement en une crise sociale. A cet égard l’année écoulée aura été celle d’une double crise : une crise alimentaire au premier semestre 2008, et une crise économique plus générale au premier trimestre 2009. La hausse des prix des subsistances a pénalisé la consommation des céréales, des oléagineux et des protéines animales, à un point qui déstabilise les sociétés, notamment urbaines et provoque des émeutes de la faim, faisant repasser des dizaines de millions de ménages sous le seuil absolu de la pauvreté et, dans la réalité, basculer des populations dans la sous-nutrition17. La crise financière aura également un effet indirect sur la pauvreté, en raison de ses incidences sur l’emploi. Entre 2003 et 2008, le taux de chômage est passé de 8,5% à 7,9%. Il est à craindre que le taux de chômage n’augmente en 2009 du fait de la réduction de la production et de la fermeture d’usines. Selon l'Organisation Internationale du Travail (OIT), le taux de chômage en Afrique subsaharienne pourrait augmenter de 0,6% en 2009, soit 3 millions de chômeurs de plus entre 2007 et 200918. Si on retient un scénario plus pessimiste, 50 millions de personnes pourraient perdre leur emploi en 2009. Selon les estimations, le nombre de personnes acculées à la misère en 2009 pourrait dépasser de 55 à 90 millions les chiffres prévus avant la 16 Rapport du Comité des Ministres des Finances Africains et des Gouverneurs des Banques Centrales établi pour le suivi de la crise, IMPACT DE LA CRISE SUR LES ÉCONOMIES AFRICAINES – MAINTENIR LA CROISSANCE ET POURSUIVRE LA RÉDUCTION DE LA PAUVRETÉ, 21mars 2009, P.4-5. http://www.afdb.org/fileadmin/uploads/afdb/Documents/GenericDocuments/Impact%20de%20la%20crise%20et%20recommendations%20pour%20le%20G20%20%20Mars%2021.pdf, consulté le 19/10/2009 à 17h. 17 Lionel ZINZOU, plaidoyer pour un plan de relance africain, capafrique, février, 2009. 18 Conseil économique et social des Nations Unies , Réunion du Comité d’experts de la deuxième réunion annuelle conjointe de la Conférence des ministres de l'économie et des finances de l'UA et de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique de la CEA , LA CRISE FINANCIÈRE MONDIALE: SON IMPACT SUR L’AFRIQUE, LES MESURES À PRENDRE ET LA VOIE À SUIVRE, Le Caire (Égypte) 2-5 juin 2009, P 9. 11 L’impact de la crise économique internationale sur le développement économique et social en Afrique crise19. Il ne s'agit pas seulement de faire face aux difficultés liées à la croissance économique ou au revenu des ménages, mais de contenir également la menace de violences civiles, peut-être même d'une guerre20 notamment pour les Etats dits fragiles. 3 IMPACT DE LA CRISE SUR LES ETATS FRAGILES EN AFRIQUE 3.1 Etats fragiles ou Etats en crise économique chronique L’acception classique du phénomène des Etats fragiles ou les « failed states » se base sur le mot « Etat » qui se base sur trois dimensions : le territoire étatique, le peuple et le pouvoir étatique. Un « failed state » n’a ainsi pas de puissance légitime sur son territoire. Mais si l’on s’en tient à cette définition de l’Etat, alors les deux tiers des Etats au monde sont concernés par un échec potentiel. Même un Etat comme l’Italie peut être concerné partiellement puisqu’il doit faire face sur son territoire à des organisations mafieuses très bien structurées. Une proposition de définition des « failed states » est donnée par le Fund for Peace qui a élaboré un «Failed State Index » en utilisant les 12 indicateurs suivants: • Indicateurs sociaux: - pression démographique croissante. - mouvements massifs de réfugiés ou de déplacés internes (Internally Displaced Persons, IDPs). - discrimination envers certains groupes, paranoïa des groupes, ce qui peut causer des situations de guerre civile larvée, de vengeance. • Indicateurs économiques: - développement économique limité à des frontières sociales identifiables. - fort déclin économique. • 19 migration chronique vers l’extérieur. Indicateurs politiques: - criminalisation et/ou délégitimation de l’Etat. - dégradation progressive du service public. Banque mondial, RAPPORT DE SUIVI MONDIAL 2009 Vue d'ensemble La crise financière, le 02 avril 2009. http://siteresources.worldbank.org/INTGLOMONREP2009/Resources/GMR2009-French_ovw.pdf. 20 Dominique Strauss Kahn, FMI: la crise financière menace l'Afrique de misère et nouveaux conflits, Jeune Afrique, 09/03/2009. 12 L’impact de la crise économique internationale sur le développement économique et social en Afrique - interruption ou application arbitraire d’un État de droit et large violation des droits de l’Homme. - appareil de sécurité fonctionnant comme un Etat dans l’Etat. - méfiance à l’égard des élites. - intervention d’autres Etats ou d’autres acteurs politiques. Ces définitions sont problématiques en raison de leur conception méthodologique, mais elles permettent néanmoins de dégager certaines tendances. On peut par exemple aisément21 récapituler que les États fragiles ont généralement de faibles institutions de gouvernance, ce qui bride leur capacité à fournir des services de base. Nombre d’entre eux sont le théâtre de violents conflits ou vivent sous la menace de ces conflits. D’autres sortent de conflits de ce genre. Au continent africain la situation de nombre d’Etats colle parfaitement avec cette définition. Les pays importateurs nets de produits alimentaires et de carburant comme le Burundi, le Libéria, la Sierra Leone et le Zimbabwe, ont dû faire face à la flambée des prix alimentaires et de carburant qui a précédé la crise financière mondiale. En effet la situation des États fragiles était généralement précaire même avant le déclenchement de la crise financière mondiale. Il s’agit là d’un trait distinctif des États fragiles : ils disposent d’une marge de manœuvre relativement étroite pour réagir face aux chocs internes ou externes. Ils ont une étroite assiette de revenu et connaissent une situation financière difficile, d’où leur dépendance vis-à-vis de l’aide. Les Etats fragiles d’Afrique face à la crise 3.2 Les économies de nombre d’États fragiles sont lourdement tributaires des exportations de produits de base, lesquels représentent plus de 95 % du total des exportations de la plupart de ces pays. Les pays exportateurs de pétrole comme l’Angola, le Tchad, la République du Congo et le Soudan ont été durement frappés par l’effondrement des prix des produits de base consécutif au ralentissement de l’économie mondiale. Il en a résulté une forte baisse 21 Robert Schütte, LA SÉCURITÉ HUMAINE ET L’ETAT FRAGILE, Revue de la Sécurité Humaine/ Human Security Journal – Issue 3 – February 2007, p 92-93. 13 L’impact de la crise économique internationale sur le développement économique et social en Afrique des recettes en devises, des recettes publiques et du revenu des ménages. Au Tchad et en Guinée Équatoriale, par exemple, les recettes d’exportation pétrolière ont baissé respectivement de 59 % et 43 % entre juillet 2007 et juillet 2008. Au Soudan, les recettes pétrolières de 2009 devraient être de 43 % inférieures à celles de 2008. La même situation se retrouve chez les exportateurs de minéraux, dont bon nombre sont actuellement menacés avec la fermeture des compagnies minières génératrices de recettes et créatrices d’emplois. En République Démocratique du Congo, par exemple, environ 350 000 emplois du secteur minier ont été perdus dans la province du Katanga. La réduction des arrivées de touristes menace également les économies tributaires du tourisme comme Djibouti et la Gambie. Cette situation a davantage d’incidences négatives sur les emplois, compte tenu de l’importance du secteur touristique dans la création d’emplois locaux. La baisse des recettes en devises a occasionné une forte détérioration de la situation de la balance des paiements d’un grand nombre d’États fragiles. Le déficit courant s’est alourdi, passant d’à peu près 19 % du PIB en 2007 à approximativement 66 % en 2008 au Libéria, d’environ 25 % à 34 % du PIB à Djibouti, et de 16 % à 22 % du PIB au Burundi. Cette évolution est une source de préoccupation ; elle laisse entrevoir la perspective d’une annulation des acquis de la réforme, et elle a 14 L’impact de la crise économique internationale sur le développement économique et social en Afrique des répercussions négatives sur la lutte contre la pauvreté et sur la stabilité politique22. L’extrême pauvreté peut déstabiliser un Etat, comme c’est le cas de la Somalie avec les pirates de mer, le Zimbabwe avec l’extension du choléra, ou le Soudan avec la crise humanitaire du Darfour23. Cette situation met tous les acteurs nationaux et internationaux devant leurs responsabilités pour multiplier leurs efforts en vue de trouver les issues convenables de cet état de crise. 4 LES VOIES DE SORTIE DE LA CRISE 4.1 Mesures prises par les pays d’Afrique Au niveau des politiques publiques, les gouvernements des pays africains continuent à mettre en œuvre diverses mesures visant à atténuer l’impact de la crise économique internationale sur leurs pays. Ces gouvernements ont mis en place tout un éventail de mesures, incluant : • Des mesures fiscales d’incitation : un exemple à citer est celui du gouvernement du Libéria qui a procédé à une révision complète de son code des recettes, proposant une réduction de 10% de l’impôt sur les sociétés et de l’impôt sur le revenu, afin de stimuler l’activité du secteur privé ; • Une aide ciblée aux secteurs les plus touchés : ici nous pouvons citer le Nigeria dont le gouvernement a injecté 70 milliards de naira dans l’industrie textile qui avait été sérieusement affaiblie. • Une réglementation prudentielle du secteur bancaire : C’est le cas du gouvernement égyptien qui a créé un fonds d’assurance-dépôts pour promouvoir la confiance du public à l’égard du secteur bancaire. 22 Assemblées annuelles 2009 de la Banque africaine de développement, Délibérations de la Table ronde ministérielle et séminaires de haut niveau à Dakar, Crise financière mondiale et États fragiles d’Afrique, Sénégal, mai 2009, p.2-4. 23 Jawad Kerdoudi, op.cit. page 6. 15 L’impact de la crise économique internationale sur le développement économique et social en Afrique • Des politiques monétaires expansionnistes : Nous pouvons citer l’exemple de la Banque Centrale du Botswana qui a baissé son taux officiel d’escompte de 50 points de base pour le ramener à 15% en décembre 200824 ; • La relance par la politique commerciale : c’est une composante importante des plans de plusieurs pays. Le Cameroun a réduit ou supprimé les taxes à l'importation sur les équipements, les outils et le matériel utilisés pour la recherche et la prospection pétrolière. Au Libéria, la Présidente a annoncé la réduction des droits de douane et des prélèvements sur les échanges avec les pays de la Communauté Economique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Quant à la Tunisie, elle a augmenté les crédits alloués aux voyages visant à stimuler les exportations; le Mali a pour sa part décidé de rembourser aux sociétés exploitant des mines d’or la taxe à la valeur ajoutée (TVA) et les droits d'importation perçus sur leurs opérations en 2006/2007. À Madagascar, la banque centrale a dévalué la monnaie pour améliorer la compétitivité des exportations. Le Gouvernement a lancé une campagne de promotion des exportations. • Politique budgétaire : Des mesures de relance budgétaire ont été également annoncées dans un certain nombre de pays en vue d'atténuer les effets de la crise et de dynamiser la croissance. Au Cap- Vert, le budget de 2009 prévoit une augmentation de 17% des dépenses publiques pour relancer l'économie. En Égypte, une relance budgétaire d’un montant de 15 milliards de livres égyptiennes a été annoncée par le Gouvernement. L'Afrique du Sud, le Gabon, le Maroc, la Namibie, le Nigéria, São Tomé-et-Principe et la Tunisie ont également adopté des mesures de relance, dont la plupart sont axées sur les infrastructures... Plusieurs pays africains ont, quant à eux, procédé à des coupes budgétaires. Au Kenya, le Gouvernement compte réduire les dépenses publiques de 25 milliards de shillings. Au Bénin, on envisage de diminuer les subventions sur les denrées alimentaires et le pétrole importés. 24 Léonce Ndikumana, séminaire sur : L’impact de la crise financière et économique sur les pays en voie de développement , GROUPE DE LA BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT, Bruxelles le 31 mars 2009, p.2-4. 16 L’impact de la crise économique internationale sur le développement économique et social en Afrique • Mobilisation des ressources intérieures : Certains pays africains ont introduit des réformes visant à mieux mobiliser les ressources intérieures. Au Burkina Faso, le Gouvernement compte réformer de fond en comble sa politique fiscale en 2009, en élargissant la base d’imposition afin d’augmenter le montant des recettes fiscales. L'Afrique du Sud, le Cap-Vert et le Sénégal ont, eux aussi, pris des mesures visant à accroître les recettes fiscales. Le Gouvernement kényan a l'intention de privatiser certaines entreprises publiques. Il a également émis des obligations d’un montant de 18,5 milliards de shillings sur le marché financier kényan pour financer des travaux d’infrastructure25. Toutefois, il y a lieu de préciser qu’en dépit de tous ces efforts, les gouvernements africains n’ont pas de capacités de financement suffisantes pour protéger les populations contre l’impact de la crise. Selon les estimations de la banque africaine de développement, pour seulement maintenir le niveau de croissance d’avant la crise, le continent aurait besoin d’un financement de 50 milliards de dollars (Etats Unis) en 2009 et 56 milliards de dollars en 201026 ce qui fait du soutien international une nécessité indispensable pour que le continent puisse faire face aux effets dévastateurs de la crise. 4.2 Action internationale Le développement en Afrique est largement tributaire de l’aide internationale. En cette conjoncture de crise économique, Une action internationale de sauvetage est indispensable pour éviter que le continent ne s’enfonce plus encore dans la misère. Comme le G20 l’a dit dans le communiqué publié à l’issue du Sommet qu’il a tenu à Londres en avril dernier, « une crise mondiale requiert une solution mondiale ». Cette solution doit reposer sur des arrangements internationaux efficaces et équitables, et tenir compte des intérêts des pays africains27. 25 Conseil économique et social des Nations Unies , Réunion du Comité d’experts ,op.cit. p 9-10. 26 Léonce Ndikumana, op.cit. p. 4. 27 NATIONS UNIES,COMMISSION ÉCONOMIQUE POUR L’AFRIQUE, Abdoulie Janneh, Allocution d’ouverture de la Conférence conjointe UA/CEA des ministres des finances, de la planification et du développement, le Caire 02 juin 2009, p.3. 17 L’impact de la crise économique internationale sur le développement économique et social en Afrique Concrètement, la communauté internationale est appelée à : • Accroître les ressources affectées aux initiatives de réponse à la crise, pour appuyer les prêts au profit de l’Afrique, en particulier ceux destinés au financement des échanges et à l’aménagement des infrastructures ; • honorer les promesses d’augmenter le montant d’aide fournie à l’Afrique, tel que convenu au sommet de Gleneagles et réitéré lors de la réunion du G20 en avril 2009; • accroître l’appui aux initiatives africaines et internationales de réforme, notamment l’Initiative PPTE28 renforcée, l’Initiative pour la transparence des industries extractives, le Système de certification du processus de Kimberley et le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs ; • observer et appuyer les principes énoncés dans la Déclaration de Paris et dans d’autres conventions internationales, en faveur de l’amélioration de l’efficacité de l’aide ; • promouvoir une plus forte voix de l’Afrique au sein des organisations internationales ; • créer d’éfficaces mécanismes indépendants pour suivre l’avancement des initiatives adoptées à l’échelle internationale en vue d’appuyer le développement de l’Afrique, et pour établir des rapports à ce sujet29. 28 L'initiative pays pauvres très endettés (PPTE, HIPC Heavily Indebted Poor Countries en anglais), est une initiative qui vise à assister les pays les plus pauvres du monde en rendant leurs dettes internationales « soutenables ». Ce programme fut lancé par l'action conjointe du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale en 1996. source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Initiative_pays_pauvres_tr%C3%A8s_endett%C3%A9s 29 GROUPE DE LA BANQUE AFRICAINE DE DÉVELOPPEMENT, Assemblées annuelles 2009, débats de la Table ronde ministérielle et séminaires de haut niveau, thème : La crise financière et les décennies de réformes : options pour l’avenir de l’Afrique, Dakar, Sénégal, mai 2009, p.5. 18 L’impact de la crise économique internationale sur le développement économique et social en Afrique CONCLUSION La crise économique internationale a eu impact dévastateur sur le développement économique et social en Afrique. Trouver les solutions adéquates pour sortir de cette crise n’incombe pas uniquement aux seuls pays africain, mais elle incombe aussi et surtout aux pays développés qui disposent des principaux instruments et moyens de régulation de l’économie mondiale. Il y a désormais un besoin urgent d’une action internationale unissant les efforts de tous les pays et institutions concernés et qui n’exclu pas le rôle que peuvent jouer les organisations régionales et les groupements de pays. Le concours des efforts de tous ses acteurs, est à notre sens, la condition sine qua non pour éviter que les pays d’Afrique ne sombre encore plus dans la pauvreté et l’anarchie. 19 L’impact de la crise économique internationale sur le développement économique et social en Afrique BIBLIOGRAPHIE Articles • Dominique Strauss Kahn, FMI: la crise financière menace l'Afrique de misère et nouveaux conflits, Jeune Afrique, 09/03/2009. • Entretient avec M. Lionel ZINSOU Membre du Comité Exécutif de PAI Partners sous thème : LES CONSÉQUENCES DE LA CRISE FINANCIÈRE INTERNATIONALE EN AFRIQUE DE L’OUEST-, propos recueillis par M. 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Rapports • Banque mondiale, RAPPORT DE SUIVI MONDIAL 2009 Vue d'ensemble : La crise financière, le 02 avril 2009. http://siteresources.worldbank.org/INTGLOMONREP2009/Resources/GMR2009French_ovw.pdf. • Banque africaine de développement, L’EFFET DE LA CRISE FINANCIERE MONDIALE SUR L’AFRIQUE : http://www.afdb.org/fileadmin/uploads/afdb/Documents/Publications/BAD%2096%2 0Fran%C3%A7ais.pdf, consulté le 17/11/2009 à 22h12. • Conseil économique et social des Nations Unies , Réunion du Comité d’experts de la deuxième réunion annuelle conjointe de la Conférence des ministres de l'économie et des finances de l'UA et de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique de la CEA , LA CRISE FINANCIÈRE MONDIALE: SON IMPACT SUR L’AFRIQUE, LES MESURES À PRENDRE ET LA VOIE À SUIVRE, Le Caire (Égypte) 2-5 juin 2009, P 9. • Font Monétaire international, département Afrique, Impact de la crise financière mondiale sur l’Afrique subsaharienne, FMI Division des services multimédias 2009, p1. • Rapport du GROUPE DE LA BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT, Réponse de la Banque africaine de développement à l’impact économique de la crise financière, Mars 2009 Source : http://www.afdb.org/fileadmin/uploads/afdb/Documents/Policy- Documents/Reponse, consulté le mardi 10 octobre 2009 à 22h. • Rapport du Comité des Ministres des Finances Africains et des Gouverneurs des Banques Centrales établi pour le suivi de la crise, IMPACT DE LA CRISE SUR LES 22 L’impact de la crise économique internationale sur le développement économique et social en Afrique ÉCONOMIES AFRICAINES – MAINTENIR LA CROISSANCE ET POURSUIVRE LA RÉDUCTION DE LA PAUVRETÉ, 21mars 2009, P.4-5. • Secrétaire général de l’OCDE, RÉSPONSE STRATÉGIQUE À LA CRISE FINANCIÈRE ET ÉCONOMIQUE : CONTRIBUTIONS À L’EFFORT MONDIAL, p23, © OCDE 2009 source : www.oecd.org/reponsecrise 17h20 le 10/11/2009. 23 L’impact de la crise économique internationale sur le développement économique et social en Afrique TABLE DES MATIERES INTRODUCTION ..................................................................................................................................................... 2 1 L’EXTENSION DE LA CRISE ECONOMIQUE MONDIALE DES ETATS-UNIS D’AMERIQUE AU RESTE DU MONDE ........ 4 Le déclenchement de la crise ............................................................................................................. 4 1.1.1 La crise financière ...................................................................................................................... 4 1.1.2 La crise économique .................................................................................................................. 5 1.2 La transmission de la crise vers les pays en voie de développement ................................................ 6 1.1 2 2.1 2.2 LE CONTINENT AFRICAIN AU CŒUR DE LA CRISE ECONOMIQUE INTERNATIONALE ............................................. 8 Impact de la crise sur le développement économique........................................................................ 8 Impact de la crise sur le développement social ................................................................................ 11 3.1 3.2 IMPACT DE LA CRISE SUR LES ETATS FRAGILES EN AFRIQUE........................................................................ 12 Etats fragiles ou Etats en crise économique chronique .................................................................... 12 Les Etats fragiles d’Afrique face à la crise ........................................................................................ 13 4.1 4.2 LES VOIES DE SORTIE DE LA CRISE ............................................................................................................ 15 Mesures prises par les pays d’Afrique .............................................................................................. 15 Action internationale ......................................................................................................................... 17 3 4 CONCLUSION ...................................................................................................................................................... 19 24